Titre : Le Progrès : organe hebdomadaire, républicain-socialiste indépendant, paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Mostaganem)
Date d'édition : 1939-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32843773q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 776 Nombre total de vues : 776
Description : 01 juin 1939 01 juin 1939
Description : 1939/06/01 (A4,N191). 1939/06/01 (A4,N191).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6329852r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-2215
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
Quatrième Annee, n° 1 s»l ,
Jeudi jr Juin 1939 -
,'" - - Rédaction et Administration
Avenue Gustave Johert — Mosiafranem
Annonces légales. 2.50 la ligne
— • diverses 3.00 —
- rédames 3.00 —
.; : AKOVIENEVr?»
Un an « < fr*
Six mois. 1 frit
LE PROGRES
Organe Mostaganémois, de la Réconciliation Française
Téléph. 26-52 Paraissant le Jeudi matin Téléph. 26-52
A travers l'Histoire, l'ordre.
Français a toujours reposa
sur trois éléments essentiels :
TRAVAIL
FAMIIIE
PATRIE,
Pas de Prorogation.
- par Charles VALLIN
Dépuié de P"aris
Les pouvoirs de la Chambre
HctueIJe, qui doivent normalement
expirer en mai 1940, seront-ils
prorogés jusqu en 1942 ? Le bruit
court avec persistance que le
gouvernement serait disposé à
prendre cette mesure par décret,
dès la fin de la session en cours.
Les intéressés accepteront-ils
sans moldirecethumilianteadeau ?
Les partis politiques laisseront-ils
ainsi bafouer les droits du suffrage
universel ? La presse Jaissera-
t-elle faire V C'est ce que nous
allons voir.
Il faut que l'on sache, en tout
cas, qu'il n'y a pas à compter, pour
une telle manœuvre, sur notre
parti, sur notre journal. Nous
considérons que rien ne justifie Je
projet dont on parle et que tout Je
condamne. Nous le répétons, nous
Je crierons, s'il le faut. Et, comme
il convient que chacun prenne ses
responsabilités et que l'on sache, j
le cas échéant, où sont les compli-
"cës du"Iffofislrtîëux abus de pou-
voir qui se prépare, notre groupe
parlementaire a invité, par une
lettre adressée à tous les groupés
de la Chambre .à se prononcer
avant qu'il soit trop tard.
Nous ne voulons point douter de
leur réponse. Qu'il y ait des
hésitations et même des scrupules,
c'est assez naturel après tout. Les
présents d' Artaxerxès ne se refu-
sent pas toujours aisément et il ne
manque pas d'adroits rhéteurs
pour expliquer qu'il est héroïque
de les accepter. Mais nous voulons
croire que l'on a fait injure aux
intéressés en escomptant leur
; silence. Ceux - ci comprendront
qu'en ayant l'illusion de sauver
leurs mandats, ils se condamne-
raient sans appel.
-' .- *
• *•. *
Pourquoi proroger ? On soutient
qu'en période de tension extérieu-
: re, on ne saurait sans risques
exposer le pays à l'agitation d'une
période électorale. '.: .:'
':: Personne ne contestera que,
dans une situation comparable à
celle de septembre 1938, il ne
saurait être question d'élections.
On peut-même admettre que des
élections générales, ne sont pas
souhaitables dans l'é^d incerti-
tude où nous sommes encore en ce
moment. Mais sur quoi se base-
t-oq pour décider que nous allons
vivre dans cette situation, jusqu'en
194? ? Pourquoi 1942 et pourquoi
pas 1950 ? Pourquoi ne décrète-
l , ; ,
t-on pas tout de suite que les
membres de l'actuelle législature
resteront en fonctions jusqu'à leur
mort ? Ce serait plus net et plus
sûr.
Que l'on envisage, vu la situation
générale, de reculer les élections
de six mois, chacun le compren-
drait. Il sera temps d'ailleurs, au
mois d'octobre, de prendre cette
décision-, si elle demeure néces-
saire. Dans six mois, on verra de
nouveau ; une nouvelle proroga-
tion s'imposera peut-être. Du
moins, on n'aura pas hypothéqué
pour deux ans les droits du corps
électoral qui reste, tout de même,
le souverain.
Si l'on trouve son pouvoir
excessif, encombrant, inconcilia-
ble avec les nécessités de notre
époque, alors qu'on ait le courage
de le lui dire. Mais qu'on ne joue
pas une indigne comédie ! Que l'on
ne se pose pas en défenseur
orgueilleux et - intraitable des li-
bertés démocratiques, au moment
où l'on s'apprête à s'asseoir dessus.
La pire des dictatures est celle qui
n'ose pas dire son nom. "1
* *
Nous savons bien qu'il serait
excessif de prêter de pareils des-
seins à un gouvernement aux
prises avec les graves difficultés
de l'heure et qui, par une telle
mesure, ne cherche sans doute
qu'à éviter tout ce qui pourrait
nuire à son effort de redressement.
L'agitation lui parait dangereuse.
Il cherche l'apaisement et la conti
nuité nécessaires au succès du
plan de trois ans. Ne se fait-il pas
d'illusions en pensant ainsi l'ob-
tenir ?
L'expérience des élections par-
tielles qui se sont déroulées nor-
malement depuis des mois et
jusqu'au plus fort de l'alerte de
septembre, dans un calme et une
dignité remarquables, prouve que
l'on peut, dans l'heure où nous
vivons, faire confiance à notre
peuple. Maintenant solidement
vissée et pour deux ans, la soupape
de sûreté des élections, n'est-ce
pas risquer au contraire de faire
éclater la chaudière? Car on pense
bien que les partis de révolution
ne négligeraient rien pendant ce
temps pour faire monter la tem-
pérature de l'opinion. On se
réserve ainsi une agitation bien
inutile et bien dangereuse.
Mais il y a plus grave. Le plan
de trois ans exige, ep effet, la
continuité gouvernementale Mais
celle-ci ne saurait se passer du
concours parlementaire. Pour gou-
verner, il faut une majorité/non
pas une majorité d'occasion, hési-
tante, incertaine, fragile et tou-
jours menacée, mais une majorité
cohérente et solide. Peut-on dire
que celle majorité existe dans une
Chambre qui, élue sur un pro-
gramme de front populaire, reste
secrètement attachée à ses origi-
nes, en garde la nostalgie et qui y
revient au galop dès qu'elle le peut.
On l a bien vu, lors du renou-
vellement du bureau, par l'élection
de Duclos. Car, ne nous faisons
pas d'illusions, la majorité de 1936
peut être provisoirement divisée
au Palais-Bourbon ; les éléments
n'en demeurent pas moins à leur
place- et peuvent se ressouder
demain. Où sera alors le plan de
trois ans ? Où passeront alors les
milliards actuellement demandés
à l'épargne et au travail français ?
Que deviendra le timide redres-
sement entrepris ?
*
* *
Proroger pour deux ans la
Chambre actuelle, ce ne serait pas
seulement violer la Joi organique
de 1875 qui stipule en son article
15 : « Les députés sont élus pour 4
ans. » Ce ne serait pas seulement
attenter aux droits du suffrage
universel et ouvrir ainsi dans la
légalité, une brèche dangereuse
par où passeraient un jour les
pires abus. Ce ne serait pas
seulement créer un précédent i
pour les législateurs à venir et
ébranler ainsi le fondement de nos
institutions représentatives. Ce
serait proroger jusqu'en 1942 -
l'équivoque et l'impuissance. Est-
ce cela que l'on veut ?
Le Parti Social Français ne se
prêtera pas à ce jeu dont la France
ferait les frais.
»La Hepèclie Algérienne»
Pour tout ce qui concerne
LA PUBLICITÉ, ANNONCES
S'adresser : de Jour
35, Avenue Gustave Jobert
Téléph. 27-15
Imprimerie Rapide
Télépli. 26-52
De Nuit
33, Rue.du Lieutenant Dumont 1
Cité Auscher \> ,-'
Là Flamme, Hebdomadaire nord-
africain de la Réconciliation Nationale,
est en vente chez STURACCI, tous
les samedis.
P.S.F., achetez La Flamme.
DEMOCRATIE et DICTATURE
, En démocratie, quiconque rêve
devenir un homme d'action, un conduc-
leur de peuples, à la rigueur, peut espérer
se voir un jour dans la peau d'un
député, d'un ministre, d'un Chef d'Etat
même.
Notre République n'est-elle pas notre
mère à tous ? Pour cela, il suffit d'avoir
de l'entregent, du savoir-faire, de la
chance ; naturellement, un peu de talent
ne nuit pas.
Mais ne se lance pas dans la dictature
qui veut ? Pour réussir dans un tel
dessein, il faut réunir des conditions
assez spéciales, lesquelles d'ailleurs
comme la mode, varient d'une généra-
tion, d'un climat à l'autre. Cependant,
de nos jours, le fait d'avoir raté
brillamment ses examens, d'avoir cou-
ché dans des asiles de nuit, d'avoir
mâché de la vache enragée, de s'être
initié à trente-six métiers avec un
manque de disposition remarquable-
ment constant, voilà un critère favo-
rable. Pour peu que l'amateur se mette
à manger du Juif, à travailler de l'axe et
à battre la campagne sous prétexte
qu'il manque d'espace vital, il se révèle
comme étant d'une trempe exception-
nelle. L'essayer, c'est l'adopter.
N'empêche que la profession reste
une carrière délicate. Bien que depuis le
Grand Alexandre, en passant par le
pittoresque Cromwell et le cruel Samory,
l'Histoire ne manque pas de ces bio-
graphies hors-série, la technique du
dictatorial n'est pas encore un point.
Son maniement comporte encore passa-
blement de risques. C'est comme à la
roulette : tant qu'on gagne, on joue
gros jeu ; et parce que jusqu'alors, on a
joué gros jeu et qu'on a gagné, on ne
réagit pas contre le vertige et on conti-
nue à défier le Destin en s'imaginant
l'avoir màté. jusqu'au patatras final.
Tous les croupiers en ont de bonnes à
raconter là-dessus.
En somme, quand les choses sont sur
le point de se gâter, le fin du fin pour
un dictateur serait : ou bien, de savoir
s'arrêter à temps ; ou bien, fie dispa-
raître théàtralement dans le plein apogée
de son génie et de sa gloire.
Ainsi, pour citer un exemple, celui du
Corse aux cheveux plats. Si Cadoudal
avait réussi son coup en 1804, le
Premier Consul devenait une des plus
belles, une des plus pures figures - de
notre Histoire ; Napoléon eut suffisam-
ment percé sous Bonaparte pour nous
permettre de le déifier. Mais voilà, le
complot échoua.
Et quelques années plus tard, il y
aura la campagne de Russie, il y aura
Waterloo et Ste-Hélène ; il y aura
surtout des centaines et des centaines
de milliers de soldats sacrifiés au délire
d'un fol ambitieux, des centaines de
milliers de jeunes hommes morts en
vain.
Nous ne savons pas comment le
carême fasciste et l'effervescence, hitlérienne se
termineront. Mais consolons-noùs, ni
Hitler, ni Mussolini non plus. En cela,
ils restent des hommes, des pauvres
hommes comme nous. Souhaitons-leur
que les générations futures d'Italie et
d'Outre-Rhin n'aient pas à exécrer leur
mémoire et partagent l'idolâtrie des
foules actuelles, sans plus d'arrière-
pensées, ni d'amertume, K.T
Jeudi jr Juin 1939 -
,'" - - Rédaction et Administration
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Un an « < fr*
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LE PROGRES
Organe Mostaganémois, de la Réconciliation Française
Téléph. 26-52 Paraissant le Jeudi matin Téléph. 26-52
A travers l'Histoire, l'ordre.
Français a toujours reposa
sur trois éléments essentiels :
TRAVAIL
FAMIIIE
PATRIE,
Pas de Prorogation.
- par Charles VALLIN
Dépuié de P"aris
Les pouvoirs de la Chambre
HctueIJe, qui doivent normalement
expirer en mai 1940, seront-ils
prorogés jusqu en 1942 ? Le bruit
court avec persistance que le
gouvernement serait disposé à
prendre cette mesure par décret,
dès la fin de la session en cours.
Les intéressés accepteront-ils
sans moldirecethumilianteadeau ?
Les partis politiques laisseront-ils
ainsi bafouer les droits du suffrage
universel ? La presse Jaissera-
t-elle faire V C'est ce que nous
allons voir.
Il faut que l'on sache, en tout
cas, qu'il n'y a pas à compter, pour
une telle manœuvre, sur notre
parti, sur notre journal. Nous
considérons que rien ne justifie Je
projet dont on parle et que tout Je
condamne. Nous le répétons, nous
Je crierons, s'il le faut. Et, comme
il convient que chacun prenne ses
responsabilités et que l'on sache, j
le cas échéant, où sont les compli-
"cës du"Iffofislrtîëux abus de pou-
voir qui se prépare, notre groupe
parlementaire a invité, par une
lettre adressée à tous les groupés
de la Chambre .à se prononcer
avant qu'il soit trop tard.
Nous ne voulons point douter de
leur réponse. Qu'il y ait des
hésitations et même des scrupules,
c'est assez naturel après tout. Les
présents d' Artaxerxès ne se refu-
sent pas toujours aisément et il ne
manque pas d'adroits rhéteurs
pour expliquer qu'il est héroïque
de les accepter. Mais nous voulons
croire que l'on a fait injure aux
intéressés en escomptant leur
; silence. Ceux - ci comprendront
qu'en ayant l'illusion de sauver
leurs mandats, ils se condamne-
raient sans appel.
-' .- *
• *•. *
Pourquoi proroger ? On soutient
qu'en période de tension extérieu-
: re, on ne saurait sans risques
exposer le pays à l'agitation d'une
période électorale. '.: .:'
':: Personne ne contestera que,
dans une situation comparable à
celle de septembre 1938, il ne
saurait être question d'élections.
On peut-même admettre que des
élections générales, ne sont pas
souhaitables dans l'é^d incerti-
tude où nous sommes encore en ce
moment. Mais sur quoi se base-
t-oq pour décider que nous allons
vivre dans cette situation, jusqu'en
194? ? Pourquoi 1942 et pourquoi
pas 1950 ? Pourquoi ne décrète-
l , ; ,
t-on pas tout de suite que les
membres de l'actuelle législature
resteront en fonctions jusqu'à leur
mort ? Ce serait plus net et plus
sûr.
Que l'on envisage, vu la situation
générale, de reculer les élections
de six mois, chacun le compren-
drait. Il sera temps d'ailleurs, au
mois d'octobre, de prendre cette
décision-, si elle demeure néces-
saire. Dans six mois, on verra de
nouveau ; une nouvelle proroga-
tion s'imposera peut-être. Du
moins, on n'aura pas hypothéqué
pour deux ans les droits du corps
électoral qui reste, tout de même,
le souverain.
Si l'on trouve son pouvoir
excessif, encombrant, inconcilia-
ble avec les nécessités de notre
époque, alors qu'on ait le courage
de le lui dire. Mais qu'on ne joue
pas une indigne comédie ! Que l'on
ne se pose pas en défenseur
orgueilleux et - intraitable des li-
bertés démocratiques, au moment
où l'on s'apprête à s'asseoir dessus.
La pire des dictatures est celle qui
n'ose pas dire son nom. "1
* *
Nous savons bien qu'il serait
excessif de prêter de pareils des-
seins à un gouvernement aux
prises avec les graves difficultés
de l'heure et qui, par une telle
mesure, ne cherche sans doute
qu'à éviter tout ce qui pourrait
nuire à son effort de redressement.
L'agitation lui parait dangereuse.
Il cherche l'apaisement et la conti
nuité nécessaires au succès du
plan de trois ans. Ne se fait-il pas
d'illusions en pensant ainsi l'ob-
tenir ?
L'expérience des élections par-
tielles qui se sont déroulées nor-
malement depuis des mois et
jusqu'au plus fort de l'alerte de
septembre, dans un calme et une
dignité remarquables, prouve que
l'on peut, dans l'heure où nous
vivons, faire confiance à notre
peuple. Maintenant solidement
vissée et pour deux ans, la soupape
de sûreté des élections, n'est-ce
pas risquer au contraire de faire
éclater la chaudière? Car on pense
bien que les partis de révolution
ne négligeraient rien pendant ce
temps pour faire monter la tem-
pérature de l'opinion. On se
réserve ainsi une agitation bien
inutile et bien dangereuse.
Mais il y a plus grave. Le plan
de trois ans exige, ep effet, la
continuité gouvernementale Mais
celle-ci ne saurait se passer du
concours parlementaire. Pour gou-
verner, il faut une majorité/non
pas une majorité d'occasion, hési-
tante, incertaine, fragile et tou-
jours menacée, mais une majorité
cohérente et solide. Peut-on dire
que celle majorité existe dans une
Chambre qui, élue sur un pro-
gramme de front populaire, reste
secrètement attachée à ses origi-
nes, en garde la nostalgie et qui y
revient au galop dès qu'elle le peut.
On l a bien vu, lors du renou-
vellement du bureau, par l'élection
de Duclos. Car, ne nous faisons
pas d'illusions, la majorité de 1936
peut être provisoirement divisée
au Palais-Bourbon ; les éléments
n'en demeurent pas moins à leur
place- et peuvent se ressouder
demain. Où sera alors le plan de
trois ans ? Où passeront alors les
milliards actuellement demandés
à l'épargne et au travail français ?
Que deviendra le timide redres-
sement entrepris ?
*
* *
Proroger pour deux ans la
Chambre actuelle, ce ne serait pas
seulement violer la Joi organique
de 1875 qui stipule en son article
15 : « Les députés sont élus pour 4
ans. » Ce ne serait pas seulement
attenter aux droits du suffrage
universel et ouvrir ainsi dans la
légalité, une brèche dangereuse
par où passeraient un jour les
pires abus. Ce ne serait pas
seulement créer un précédent i
pour les législateurs à venir et
ébranler ainsi le fondement de nos
institutions représentatives. Ce
serait proroger jusqu'en 1942 -
l'équivoque et l'impuissance. Est-
ce cela que l'on veut ?
Le Parti Social Français ne se
prêtera pas à ce jeu dont la France
ferait les frais.
»La Hepèclie Algérienne»
Pour tout ce qui concerne
LA PUBLICITÉ, ANNONCES
S'adresser : de Jour
35, Avenue Gustave Jobert
Téléph. 27-15
Imprimerie Rapide
Télépli. 26-52
De Nuit
33, Rue.du Lieutenant Dumont 1
Cité Auscher \> ,-'
Là Flamme, Hebdomadaire nord-
africain de la Réconciliation Nationale,
est en vente chez STURACCI, tous
les samedis.
P.S.F., achetez La Flamme.
DEMOCRATIE et DICTATURE
, En démocratie, quiconque rêve
devenir un homme d'action, un conduc-
leur de peuples, à la rigueur, peut espérer
se voir un jour dans la peau d'un
député, d'un ministre, d'un Chef d'Etat
même.
Notre République n'est-elle pas notre
mère à tous ? Pour cela, il suffit d'avoir
de l'entregent, du savoir-faire, de la
chance ; naturellement, un peu de talent
ne nuit pas.
Mais ne se lance pas dans la dictature
qui veut ? Pour réussir dans un tel
dessein, il faut réunir des conditions
assez spéciales, lesquelles d'ailleurs
comme la mode, varient d'une généra-
tion, d'un climat à l'autre. Cependant,
de nos jours, le fait d'avoir raté
brillamment ses examens, d'avoir cou-
ché dans des asiles de nuit, d'avoir
mâché de la vache enragée, de s'être
initié à trente-six métiers avec un
manque de disposition remarquable-
ment constant, voilà un critère favo-
rable. Pour peu que l'amateur se mette
à manger du Juif, à travailler de l'axe et
à battre la campagne sous prétexte
qu'il manque d'espace vital, il se révèle
comme étant d'une trempe exception-
nelle. L'essayer, c'est l'adopter.
N'empêche que la profession reste
une carrière délicate. Bien que depuis le
Grand Alexandre, en passant par le
pittoresque Cromwell et le cruel Samory,
l'Histoire ne manque pas de ces bio-
graphies hors-série, la technique du
dictatorial n'est pas encore un point.
Son maniement comporte encore passa-
blement de risques. C'est comme à la
roulette : tant qu'on gagne, on joue
gros jeu ; et parce que jusqu'alors, on a
joué gros jeu et qu'on a gagné, on ne
réagit pas contre le vertige et on conti-
nue à défier le Destin en s'imaginant
l'avoir màté. jusqu'au patatras final.
Tous les croupiers en ont de bonnes à
raconter là-dessus.
En somme, quand les choses sont sur
le point de se gâter, le fin du fin pour
un dictateur serait : ou bien, de savoir
s'arrêter à temps ; ou bien, fie dispa-
raître théàtralement dans le plein apogée
de son génie et de sa gloire.
Ainsi, pour citer un exemple, celui du
Corse aux cheveux plats. Si Cadoudal
avait réussi son coup en 1804, le
Premier Consul devenait une des plus
belles, une des plus pures figures - de
notre Histoire ; Napoléon eut suffisam-
ment percé sous Bonaparte pour nous
permettre de le déifier. Mais voilà, le
complot échoua.
Et quelques années plus tard, il y
aura la campagne de Russie, il y aura
Waterloo et Ste-Hélène ; il y aura
surtout des centaines et des centaines
de milliers de soldats sacrifiés au délire
d'un fol ambitieux, des centaines de
milliers de jeunes hommes morts en
vain.
Nous ne savons pas comment le
carême fasciste et l'effervescence, hitlérienne se
termineront. Mais consolons-noùs, ni
Hitler, ni Mussolini non plus. En cela,
ils restent des hommes, des pauvres
hommes comme nous. Souhaitons-leur
que les générations futures d'Italie et
d'Outre-Rhin n'aient pas à exécrer leur
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