Titre : La Vie algérienne, tunisienne et marocaine : revue illustrée du dimanche : lettres, arts, sports / de Pouvreau-Baldy, rédacteur en chef
Éditeur : J. Bringau (Alger)
Date d'édition : 1926-03-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328886457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1864 Nombre total de vues : 1864
Description : 25 mars 1926 25 mars 1926
Description : 1926/03/25 (A3,N7). 1926/03/25 (A3,N7).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6325912b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-61229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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- SOMMAIRE du N° 7 de La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine 25 Mars 1 926.
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Troisième Année. N° 7. 25 Mars 1826 Le Numéro : 1 Franc
TUNISIENNE & MAROCAINE,
09.0
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de' France, ALGER Tél. 12.73
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
R. C. Alger N* 3.124
L'WIOUR et LE CINEMA
-^OWDOCMO^
Avant de commettre leur horrible crime, ces
sinistres amants étaient allés, bourgoisement, passer
la soirée au cinéma et, coïncidence étrange, avaient
vu apparaître sur l'écran, un film intitulé : L'amour
est-il plus fort que le devoir ?
Ce film les avait, parait-il, profondément impres-
sionnés et en rentrant au domicile pseudo-conjugal
l'amant hanté par le spectacle suggestif auquel il
venait d'assister en compagnie de sa maîtresse, de-
manda à celle-ci : « Quel est le plus fort, ma chérie,
l'amour ou le devoir? » Et elle de répondre sans
hésiter : « L'amour ».
Au cours des débats de cette affaire, le Président
des assises s'adressant aux deux accusés, leur dit ;
« Vous êtes allés voir, avant le crime, ce qu'on ap-
pelle un film éducateur », mot profond qui carac-
térise exactement l'état d'âme de ces deux criminels
modernes et met en relief, d'une façon saisissante,
l'effet produit par le film « dernier cri » sur leur ima-
gination affolée, désemparée.
C'est l'amour vainqueur et triomphant sans ver-
gogne de tous les obstacles qui s'opposent à son
plein épanouissement. C'est Éros superbe et cyni-
que, s'érigeant, victorieux et foulant aux pieds le
devoir mortellement atteint par ses flèches acérées
Que devient le mari en l'occurrence ? C'est l'obs-
tacle, l'empêcheur de s'aimer en rond et librement;
c'est le gêneur dont il faut se débarrasser à tout
prix, per fas et nefas, afin de pouvoir jouir de la vie
jusqu'au paroxysme et assouvir pleinement sa pas-
sion exacerbée.
Aux yeux énamourés des amants, le mari devient
alors, inéluctablement, un être odieux, indésirable,
un pelé, un galeux, d'où vient tout le mal. C'est un
animal essentiellement nuisible qu'il faut détruire
et faire disparaître afin de pouvoir donner libre cours
à un amour effréné. Haro sur ce personnage indi-
gne de vivre et qu'il importe de supprimer, quoiqu'il
advienne.
L'amour-Roi doit imposer son pouvoir presti-
gieux envers et contre tout. Foin des principes dé-
suets, surannés, et des scrupules archaïques, bons
à mettre au rancard.
Le devoir ! Allons donc ! Connais pas ! Arrière et
place à la joie de vivre ! Place à l'irrésistible amour 1
Dès lors, le crime prémédité, froidement conçu,
est définitivement résolu ; Ce n'est plus qu'une ques-
tion de procédure, si je puis ainsi dire. La fin jus-
tifie les moyens. Le mari qui n'a pas le bon goût de
céder bénévolement la place, est condamné à mort
et l'exécution est imminente. Les amants vont pou-
voir ainsi vivre leur vie et s'aimer tout leur saoûl.
A bas le devoir et vive l'Amour avec un grand A.
Eh ! bien, je le demande à mes lecteurs, que penser
de ce film qui a si profondément impressionné les
amants criminels et que le Président des Assises
qualifiait si justement, au cours des débats ? N'est-il
pas suggestif et éminemment éducateur? N'est-il pas
essentiellement immoral et dangereux et comme le
disait très justement un spirituel chroniqueur pari-
sien « Cette littérature sentimentale n'est-elle pas
beaucoup plus nuisible que les vaudevilles à cocottes
en chemise et les revues à petites femmes vêtues
d'un peu de blanc gras ? » Poser la question, c'est à
mon avis, la résoudre.
Charles BARBET.
1
TUNISIENNE & MAROCAINE,
09.0
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de' France, ALGER Tél. 12.73
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
R. C. Alger N* 3.124
L'WIOUR et LE CINEMA
-^OWDOCMO^
Avant de commettre leur horrible crime, ces
sinistres amants étaient allés, bourgoisement, passer
la soirée au cinéma et, coïncidence étrange, avaient
vu apparaître sur l'écran, un film intitulé : L'amour
est-il plus fort que le devoir ?
Ce film les avait, parait-il, profondément impres-
sionnés et en rentrant au domicile pseudo-conjugal
l'amant hanté par le spectacle suggestif auquel il
venait d'assister en compagnie de sa maîtresse, de-
manda à celle-ci : « Quel est le plus fort, ma chérie,
l'amour ou le devoir? » Et elle de répondre sans
hésiter : « L'amour ».
Au cours des débats de cette affaire, le Président
des assises s'adressant aux deux accusés, leur dit ;
« Vous êtes allés voir, avant le crime, ce qu'on ap-
pelle un film éducateur », mot profond qui carac-
térise exactement l'état d'âme de ces deux criminels
modernes et met en relief, d'une façon saisissante,
l'effet produit par le film « dernier cri » sur leur ima-
gination affolée, désemparée.
C'est l'amour vainqueur et triomphant sans ver-
gogne de tous les obstacles qui s'opposent à son
plein épanouissement. C'est Éros superbe et cyni-
que, s'érigeant, victorieux et foulant aux pieds le
devoir mortellement atteint par ses flèches acérées
Que devient le mari en l'occurrence ? C'est l'obs-
tacle, l'empêcheur de s'aimer en rond et librement;
c'est le gêneur dont il faut se débarrasser à tout
prix, per fas et nefas, afin de pouvoir jouir de la vie
jusqu'au paroxysme et assouvir pleinement sa pas-
sion exacerbée.
Aux yeux énamourés des amants, le mari devient
alors, inéluctablement, un être odieux, indésirable,
un pelé, un galeux, d'où vient tout le mal. C'est un
animal essentiellement nuisible qu'il faut détruire
et faire disparaître afin de pouvoir donner libre cours
à un amour effréné. Haro sur ce personnage indi-
gne de vivre et qu'il importe de supprimer, quoiqu'il
advienne.
L'amour-Roi doit imposer son pouvoir presti-
gieux envers et contre tout. Foin des principes dé-
suets, surannés, et des scrupules archaïques, bons
à mettre au rancard.
Le devoir ! Allons donc ! Connais pas ! Arrière et
place à la joie de vivre ! Place à l'irrésistible amour 1
Dès lors, le crime prémédité, froidement conçu,
est définitivement résolu ; Ce n'est plus qu'une ques-
tion de procédure, si je puis ainsi dire. La fin jus-
tifie les moyens. Le mari qui n'a pas le bon goût de
céder bénévolement la place, est condamné à mort
et l'exécution est imminente. Les amants vont pou-
voir ainsi vivre leur vie et s'aimer tout leur saoûl.
A bas le devoir et vive l'Amour avec un grand A.
Eh ! bien, je le demande à mes lecteurs, que penser
de ce film qui a si profondément impressionné les
amants criminels et que le Président des Assises
qualifiait si justement, au cours des débats ? N'est-il
pas suggestif et éminemment éducateur? N'est-il pas
essentiellement immoral et dangereux et comme le
disait très justement un spirituel chroniqueur pari-
sien « Cette littérature sentimentale n'est-elle pas
beaucoup plus nuisible que les vaudevilles à cocottes
en chemise et les revues à petites femmes vêtues
d'un peu de blanc gras ? » Poser la question, c'est à
mon avis, la résoudre.
Charles BARBET.
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