Titre : La Vie algérienne, tunisienne et marocaine : revue illustrée du dimanche : lettres, arts, sports / de Pouvreau-Baldy, rédacteur en chef
Éditeur : J. Bringau (Alger)
Date d'édition : 1925-03-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328886457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mars 1925 08 mars 1925
Description : 1925/03/08 (A2,N23). 1925/03/08 (A2,N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6325885w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-61229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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- SOMMAIRE du N° 23 de La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine
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- Contes et Nouvelles:
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Deuxième Année. N* 23.
8 Mars 1925
Le Numéro : 80 Centimes.
TUNISIENNE & MAROCAINE
ON-*
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES * ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER Tél. 12.73
R. C. Alger N° 3.124
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
Un Ecrivain Algérien.
Ferdinand Duchêne
loi iniAiana
Nous sommes très heureux de reproduire l'inter-
view que M. Henri Casanova a prise à M. Ferdinand
Duchêne, l'excellent autêur des Barbaresques, cette
série de romances qui, couronnée en 1921 par le
jury chargé de décerner le Grand Prix Littéraire
Algérien, obtient en Erance le plus grand et le plus
légitime des succès.
Savez-vous, me dit-il, de quelle façon, il y a quelque
Irenle ans, l'ai lait mes débuts en littérature ?
Réponse aisée ! Personnage considérable, naguère vice-
président du Tribunal d'Alger, aujourd'hui conseiller à la
cour de cette ville, M. Ferdinand Duchêne n'a, je le parie-
lais, débuté autrement que la plupart des jeunes gens qui,
à cette lointaine époque, se sentaient quelque chose dans la
tète et dans le cœur. un millier de vers édités, à compte
d'auteur, sous l'égide de l'homme qui bêche.
Vous n'y êtes pas. J'ai tail mes premières armes au
{'hat-iyoir, en l'amicale compagnie de Montoya, de Yann-
Nibor, de Vincent Hyspa. Sans négliger Dalloz, car après
tues éludes laites au Lycée de Limoges, j'étais venu à Paris
conquérir licence de défendre la veuve et l'orphelin, je com-
mettais des chansons montmartroises avec une inquiétante
(a,cilité et, mon Dieu, non sans un petit succès.
En effet, j'étais loin de supposer. Teila n'a rien d'une
chanson rosse. Aussi bien, ai-je toi l de m'étonner. Maurice
Ponnay parti, comme vous, du Chat-Noir a poussé jusqu'à
l'extrémité du Pont des Arts. Vous, vous n'êtes allé qu'en
Afrique.
Oui, et j'y fus attiré par des influences très diverses.
Un beau jour je "désertai les tréteaux de Montmartre et ren-
trai au pays poitevin. Ma famille me conseilla d'exercer a
Poitiers mon métier d'avocat. J'acquiesçai. Me voilà donc
installé dans la ville où Charles Martel arrêta l'invasion
arabe.
Jours gris, occupations creuses, murs mitoyens, expro-
priations, divorces vulgaires, toute la vie anliylosée de l'avo-
cat de province. Je m'ennuyais. L'idée me vint de m'évader
de cette torpeur. L'Afrique me souriait. Enfant, j'atais,
dans ma famille qui le connaissait, entendu maintes fois
parler de l'explorateur Foureau et rêvé de m'en aller, moi
aussi, quand je serais grand, vers des pays où il arrive de
belles aventures. De plus un de mes grands ongles, méde-
cin militaire, avait été l'ami du maréchal Canrobert, et je
me rappelle avec quel enthousiasme je l'écoutais me racon-
ter la prise de Zaatcha. Peut-être, cependant, ni Canrobert,
ni Foureau n'eussent réussi à me déraciner du sol poitevin
sans les merveilleuses histoires orientales, toutes pleines
de palmiers, de gazelles, de buissons, de roses et de mos-
quées bleues, dont, autrefois, m'avait régalé un vieux do-
mestique. Plus tard, je me suis rendu compte que ce brave
homme me racontait, extraordinairement déformées, des
histoires tirées du livre des Mille et une Nuits. Toujours
est-il qu'il m'avait mis dans l'âme je ne sais quelle nostal-
gie des pays de lumière.
Bref, encouragé par un Poitevin, alors haut magistrat à
la Cour d'Alger, je fis ma demande et fus nommé juge sup-
pléant à Dellys, dans l'arrondissement de Tizi-Ouzou, sur
la limite du pays Iwbyle.
Y avez-vous trouvé les merveilles vantées par votre
vieux domestique. Les contrées les plus belles ne sont-elles
pas celles où l'on n'ira jamais ?
A dire vrai, Dellys ne répondait pas à mon rêve. Tou-
tefois je ne fus pas désillusionné. C'était autre chose, voilà
tout. Pas un instant je n'ai regretté Poitiers ni même Paris.
Je menais là-bas une vie active, intéressante. Je pris mes
fonctions au sérieux. J'appris la langue arabe, j'étudiai le
Coran et me pénétrai de son esprit. De la sorte j'acquis
rapidement la confiance des indigènes. Voyez-vous, beau-
coup de gens ici et même en Algérie méconnaissent le,""
Arabes. Ces hommes que nous avons vaincus au prix de
A
8 Mars 1925
Le Numéro : 80 Centimes.
TUNISIENNE & MAROCAINE
ON-*
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES * ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER Tél. 12.73
R. C. Alger N° 3.124
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
Un Ecrivain Algérien.
Ferdinand Duchêne
loi iniAiana
Nous sommes très heureux de reproduire l'inter-
view que M. Henri Casanova a prise à M. Ferdinand
Duchêne, l'excellent autêur des Barbaresques, cette
série de romances qui, couronnée en 1921 par le
jury chargé de décerner le Grand Prix Littéraire
Algérien, obtient en Erance le plus grand et le plus
légitime des succès.
Savez-vous, me dit-il, de quelle façon, il y a quelque
Irenle ans, l'ai lait mes débuts en littérature ?
Réponse aisée ! Personnage considérable, naguère vice-
président du Tribunal d'Alger, aujourd'hui conseiller à la
cour de cette ville, M. Ferdinand Duchêne n'a, je le parie-
lais, débuté autrement que la plupart des jeunes gens qui,
à cette lointaine époque, se sentaient quelque chose dans la
tète et dans le cœur. un millier de vers édités, à compte
d'auteur, sous l'égide de l'homme qui bêche.
Vous n'y êtes pas. J'ai tail mes premières armes au
{'hat-iyoir, en l'amicale compagnie de Montoya, de Yann-
Nibor, de Vincent Hyspa. Sans négliger Dalloz, car après
tues éludes laites au Lycée de Limoges, j'étais venu à Paris
conquérir licence de défendre la veuve et l'orphelin, je com-
mettais des chansons montmartroises avec une inquiétante
(a,cilité et, mon Dieu, non sans un petit succès.
En effet, j'étais loin de supposer. Teila n'a rien d'une
chanson rosse. Aussi bien, ai-je toi l de m'étonner. Maurice
Ponnay parti, comme vous, du Chat-Noir a poussé jusqu'à
l'extrémité du Pont des Arts. Vous, vous n'êtes allé qu'en
Afrique.
Oui, et j'y fus attiré par des influences très diverses.
Un beau jour je "désertai les tréteaux de Montmartre et ren-
trai au pays poitevin. Ma famille me conseilla d'exercer a
Poitiers mon métier d'avocat. J'acquiesçai. Me voilà donc
installé dans la ville où Charles Martel arrêta l'invasion
arabe.
Jours gris, occupations creuses, murs mitoyens, expro-
priations, divorces vulgaires, toute la vie anliylosée de l'avo-
cat de province. Je m'ennuyais. L'idée me vint de m'évader
de cette torpeur. L'Afrique me souriait. Enfant, j'atais,
dans ma famille qui le connaissait, entendu maintes fois
parler de l'explorateur Foureau et rêvé de m'en aller, moi
aussi, quand je serais grand, vers des pays où il arrive de
belles aventures. De plus un de mes grands ongles, méde-
cin militaire, avait été l'ami du maréchal Canrobert, et je
me rappelle avec quel enthousiasme je l'écoutais me racon-
ter la prise de Zaatcha. Peut-être, cependant, ni Canrobert,
ni Foureau n'eussent réussi à me déraciner du sol poitevin
sans les merveilleuses histoires orientales, toutes pleines
de palmiers, de gazelles, de buissons, de roses et de mos-
quées bleues, dont, autrefois, m'avait régalé un vieux do-
mestique. Plus tard, je me suis rendu compte que ce brave
homme me racontait, extraordinairement déformées, des
histoires tirées du livre des Mille et une Nuits. Toujours
est-il qu'il m'avait mis dans l'âme je ne sais quelle nostal-
gie des pays de lumière.
Bref, encouragé par un Poitevin, alors haut magistrat à
la Cour d'Alger, je fis ma demande et fus nommé juge sup-
pléant à Dellys, dans l'arrondissement de Tizi-Ouzou, sur
la limite du pays Iwbyle.
Y avez-vous trouvé les merveilles vantées par votre
vieux domestique. Les contrées les plus belles ne sont-elles
pas celles où l'on n'ira jamais ?
A dire vrai, Dellys ne répondait pas à mon rêve. Tou-
tefois je ne fus pas désillusionné. C'était autre chose, voilà
tout. Pas un instant je n'ai regretté Poitiers ni même Paris.
Je menais là-bas une vie active, intéressante. Je pris mes
fonctions au sérieux. J'appris la langue arabe, j'étudiai le
Coran et me pénétrai de son esprit. De la sorte j'acquis
rapidement la confiance des indigènes. Voyez-vous, beau-
coup de gens ici et même en Algérie méconnaissent le,""
Arabes. Ces hommes que nous avons vaincus au prix de
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