Titre : La Vie algérienne, tunisienne et marocaine : revue illustrée du dimanche : lettres, arts, sports / de Pouvreau-Baldy, rédacteur en chef
Éditeur : J. Bringau (Alger)
Date d'édition : 1925-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328886457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1864 Nombre total de vues : 1864
Description : 01 mars 1925 01 mars 1925
Description : 1925/03/01 (A2,N22). 1925/03/01 (A2,N22).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6325884g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-61229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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- SOMMAIRE du N° 22 de La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine 1er Mars 1925.
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- Contes et Nouvelles:
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Deuxième Année. N° 22. 1er Mars 1925 Le Numéro : 60 Centimes.
TUNISIENNE « MRROCSINE
REVUE ILLUSTRÉE 1)TJ DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
4
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER Tél. 12.73
R.C. Alget- NI 3 194
Abonnements : Un an., 25 francs, Six mois., 13 francs.
Les Grands Crus
Pendant ces fêtes joyeuses des Jours Gras que l'on
l'ète le ver te en main, nous sera-t-il permis de parler
des grands crus ?
Sait-on qu'ils étaient autrefois beaucoup plus nom-
breux qu'ils ne le sont aujourd'hui ? Paris au XIVe siè-
cle était le centre d'un vignoble d'une abondance
inoute. Les crus de Suresnes, d'Argenteuil, de Hueil,
de Mantes y étaient des plus renommés ; on y prisait
aussi lé vin de Brie et celui de l'Orléanais. On faisait
du vin jusque dans nos provinces septentrionales :
celui des coteaux de la Meuse était estimé entre tous.
Mais, jusqu'à Louis XIV, on n'importait guère à Pa-
ris les vins de France. Le grand roi, souffrant conti-
nuellement d'une inflammation intestinale qu'entretenait,
un régime des plus lourds et des plus échauffants, ne
buvait guère de vin. Il lui préférait l'hypocras, boisson
d'épiées que ses médecins lui conseillaient comme plus
rafraîchissante.
Or, un beau jour, les moines du monastère de Saint-
Vincent, aux environs de Beaune, lui envoyèrent quel-
ques flacons de leur vin. Le roi le trouva délicat, et,
oès lors, le bourgogne commença à remplacer- l'hypo-
cras sur les tables royales.
En même temps, un viticulteur du Bordelais, Guy de
la Chapelle, faisait tenir au souverain quelques échan-
tillons d'un cru qu'il possédait et qu'il déclarait « mer-
veilleux ». Louis XIV y goûta également et reconnut des
qualités. Ce fut, dès lors, entre le bourgogne et le bor-
deaux, une lutte acharnée. Le premier triompha.
Le bordeaux ne devait commencer à conquérir ses
lettres de noblesse qu'environ cinquante ans plus tard.
Chose curieuse, on le traita d'abord en piquette à la
cour de Versailles, où le maréchal de Richelieu le fit
connaître vers l'an 1750.
Le maréchal avait fait venir du Château-Laffite; il
lo'ffi-it au roi, qui le trouva « passable ». C'est le terme
employé par un chroniqueur du temps qui ajoute :
« On n'aurait jamais imaginé, jusque-là, qu'on pût
faire donner du-vin de Bordeaux à ses convives, à
moins que ce ne fussent des Bordelais-Soulois, des Ar-
magnacots, des Astaracquois et autres Gastons. »
Ot, ce Château-Laffite tant dédaigné, que Louis XV
trouvait simplement « passable », ce Château-Laffite
devait avoir, au siècle suivant, les plus merveilleuses
destinées.
La récolte de 1811, l'année de la comète, se vendit au
prix fabuleux de 130 francs la bouteille. Et le Château-
Laffite atteignit encore les prix de 70 et 66 francs pour
les récolles de 1834 et de 1838.
) Il faut dire, à la louange des Anglais, qu'ils avaient
apprécié avant nous les qualités de nos vins du Borde-
lais. Dès le Moyen-Age, les meilleurs crus de Guyenne
passaient en Angleterre. On les vendait sur les marchés
de Bristol et de Londres, au prix de 20 à 30 francs la
barrique d'une contenance de 280 à 300 litres. Heu-
reux temps !
Avant le XVIIIe siècle, les crus préférés de nos rois
avaient été surtout ceux des coteaux de la Loire. Fran-
çois Ier aimait tout particulièrement le Vouvray. Louis
XI avait une prédilection pour le Bourgueil, le joli vin
à la saveur framboisée. Henri IV, cependant, préférait
les vins du Jura ; son favori était le vin d'Arbois,
Fulbert-Dumonteil a recherché, dans l'histoire de la
gastronomie, quelle avait été l'opinion des femmes à la
mode, touchant les meilleurs vins de France. U nous
apprend que le vin mousseux de Saumur était cher à
Marion de Lorme, que Diane de Poitiers n'estimait que
les vins d'Anjou, et que Mme Dubarry, comme le Vert-
Galant, vidait gaillardement quelques verres d'Artois
à chacun de ses redas.
C'est encore lui qui nous assure que Danton ne mon-
tait jamais à la tribune sans s'éter réjoui le cœur d'un
t
TUNISIENNE « MRROCSINE
REVUE ILLUSTRÉE 1)TJ DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
4
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER Tél. 12.73
R.C. Alget- NI 3 194
Abonnements : Un an., 25 francs, Six mois., 13 francs.
Les Grands Crus
Pendant ces fêtes joyeuses des Jours Gras que l'on
l'ète le ver te en main, nous sera-t-il permis de parler
des grands crus ?
Sait-on qu'ils étaient autrefois beaucoup plus nom-
breux qu'ils ne le sont aujourd'hui ? Paris au XIVe siè-
cle était le centre d'un vignoble d'une abondance
inoute. Les crus de Suresnes, d'Argenteuil, de Hueil,
de Mantes y étaient des plus renommés ; on y prisait
aussi lé vin de Brie et celui de l'Orléanais. On faisait
du vin jusque dans nos provinces septentrionales :
celui des coteaux de la Meuse était estimé entre tous.
Mais, jusqu'à Louis XIV, on n'importait guère à Pa-
ris les vins de France. Le grand roi, souffrant conti-
nuellement d'une inflammation intestinale qu'entretenait,
un régime des plus lourds et des plus échauffants, ne
buvait guère de vin. Il lui préférait l'hypocras, boisson
d'épiées que ses médecins lui conseillaient comme plus
rafraîchissante.
Or, un beau jour, les moines du monastère de Saint-
Vincent, aux environs de Beaune, lui envoyèrent quel-
ques flacons de leur vin. Le roi le trouva délicat, et,
oès lors, le bourgogne commença à remplacer- l'hypo-
cras sur les tables royales.
En même temps, un viticulteur du Bordelais, Guy de
la Chapelle, faisait tenir au souverain quelques échan-
tillons d'un cru qu'il possédait et qu'il déclarait « mer-
veilleux ». Louis XIV y goûta également et reconnut des
qualités. Ce fut, dès lors, entre le bourgogne et le bor-
deaux, une lutte acharnée. Le premier triompha.
Le bordeaux ne devait commencer à conquérir ses
lettres de noblesse qu'environ cinquante ans plus tard.
Chose curieuse, on le traita d'abord en piquette à la
cour de Versailles, où le maréchal de Richelieu le fit
connaître vers l'an 1750.
Le maréchal avait fait venir du Château-Laffite; il
lo'ffi-it au roi, qui le trouva « passable ». C'est le terme
employé par un chroniqueur du temps qui ajoute :
« On n'aurait jamais imaginé, jusque-là, qu'on pût
faire donner du-vin de Bordeaux à ses convives, à
moins que ce ne fussent des Bordelais-Soulois, des Ar-
magnacots, des Astaracquois et autres Gastons. »
Ot, ce Château-Laffite tant dédaigné, que Louis XV
trouvait simplement « passable », ce Château-Laffite
devait avoir, au siècle suivant, les plus merveilleuses
destinées.
La récolte de 1811, l'année de la comète, se vendit au
prix fabuleux de 130 francs la bouteille. Et le Château-
Laffite atteignit encore les prix de 70 et 66 francs pour
les récolles de 1834 et de 1838.
) Il faut dire, à la louange des Anglais, qu'ils avaient
apprécié avant nous les qualités de nos vins du Borde-
lais. Dès le Moyen-Age, les meilleurs crus de Guyenne
passaient en Angleterre. On les vendait sur les marchés
de Bristol et de Londres, au prix de 20 à 30 francs la
barrique d'une contenance de 280 à 300 litres. Heu-
reux temps !
Avant le XVIIIe siècle, les crus préférés de nos rois
avaient été surtout ceux des coteaux de la Loire. Fran-
çois Ier aimait tout particulièrement le Vouvray. Louis
XI avait une prédilection pour le Bourgueil, le joli vin
à la saveur framboisée. Henri IV, cependant, préférait
les vins du Jura ; son favori était le vin d'Arbois,
Fulbert-Dumonteil a recherché, dans l'histoire de la
gastronomie, quelle avait été l'opinion des femmes à la
mode, touchant les meilleurs vins de France. U nous
apprend que le vin mousseux de Saumur était cher à
Marion de Lorme, que Diane de Poitiers n'estimait que
les vins d'Anjou, et que Mme Dubarry, comme le Vert-
Galant, vidait gaillardement quelques verres d'Artois
à chacun de ses redas.
C'est encore lui qui nous assure que Danton ne mon-
tait jamais à la tribune sans s'éter réjoui le cœur d'un
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