Titre : La Vie algérienne, tunisienne et marocaine : revue illustrée du dimanche : lettres, arts, sports / de Pouvreau-Baldy, rédacteur en chef
Éditeur : J. Bringau (Alger)
Date d'édition : 1924-12-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328886457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1864 Nombre total de vues : 1864
Description : 28 décembre 1924 28 décembre 1924
Description : 1924/12/28 (A1,N13). 1924/12/28 (A1,N13).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6325875h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-61229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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- SOMMAIRE du N° 13 de La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine
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- Contes et Nouvelles:
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Première Année. N° 13. 28 Décembre 1924 Le Numéro : 50 Centimes.
TUNISIENNE & MftROC&lNE
8H.
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER - Tél. 12.73
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
R. C. Alger N" 3.124
La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine
présente à ses fidèles abonnés et lecteurs, à l'occasion
du NouveL An, ses vœux les plus ardents et les plus
sincères de bonheur et de prospérité.
Elle saisit avec empressement l'occasion qui lui est
ici offerte de s'entretenir un trop court instant avec
eux, pour les remercier de l'accueil encourageant et
fEatteur qu'ils lui ont réservé et dont elle s'efforcera de
se rendre toujours digne par des efforts soutenus en
vue d'une amélioration incessante et d'un intérêt sans
cesse grandissant.
LETTRE PARISIENNE
LE MONDE A L'ENVERS
.0.0.0.
Le ministre des Travaux publics, parlant l'autre jour,
à la Chambre, des relèvements projetés des traitements
du personnel des chemins de fer, a fait cette déclaration
à laquelle on ne refusera pas le mérite de la franchise :
Ces relèvements, dit-il, provoqueront une dépense
supplémentaire d'un milliard, qui se répercutera forcé-
ment sur les tarifs et, par suite, sur la cherté de la vie.
Le ministre aurait pu ajouter : Les cheminots ne
manqueront pas d'invoquer ce nouveau renchérisse-
ment pour réclamer de nouveaux relèvements des trai-
tements, lesquels se répercuteront encore sur les tarifs
et sur la cherté de la vie, et ainsi de suite.
L'exemple de la répercussion des augmentations de
traitement des cheminots est frappant parce qu'ils sont
payés sur les recettes de leur administration. La réper-
cussion est moins visible, mais au fond identique, pour
tous les fonctionnaires qui sont payés sur le budget de
l'Etat. Leurs améliorations de traitement font progresser
les impôts et se répercutent aussi sûrement que celles
des cheminots sur la cherté de la vie.
La crise d'augmentations qui sévit depuis les élec-
tions, confine à la démence.
Les fonctionnaires sont cependant, quoiqu'ils en
disent, privilégiés par rapport aux travailleurs du com-
merce, de l'industrie et surtout des professions libérales
Prenons quelques exemples.
Voici un instituteur qui gagne 10.000 francs par an,
logé, chauffé et éclairé, ce qui fait 12.000. Mille francs
par mois, c'est un maximum auquel n'arriveront peut-
être jamais l'employé de banque ou le vieux comptable
d'une maison de commerce, dont les capacités intellec-
tuelles sont plutôt supérieures qu'inférieures à celles du
maître d'école. Quelle quantité de travail fournissent-ils
respectivement ? L'instituteur, 3o heures par semaine
environ pendant 40 semaines, soit 1.200 heures par an ;
le comptable, 8 heures par jour pendant 3oo jours, soit
2.400 heures. Le premier gagne 10 fr. l'heure, le second
5 fr. Et c'est le premier qui n'est pas content, qui réclame
sans cesse quelque chose, qui injurie le gouvernement
et menace de faire une révolution ! Le comptable, lui,
n'a ni loisirs, ni retraite. L'instituteur a une retraite ; il
a le temps d'être secrétaire de mairie, conférencier, etc.,
de cultiver son jardin toutes choses qui rapportent ;
il reçoit des cadeaux de ses élèves ; il a des bourses et
des indemnités pour ses enfants ; il voyage à demi-
place. Si sa femme est institutrice elle aussi, on com-
prend qu'il puisse s'offrir une automobile. à nos frais î
Un bon ouvrier moyen du bâtiment gagne à Paris
4 fr. l'heure, soit 32 fr. par jour pendant 240 jours par
an (il chôme forcément pour intempéries, maladies,
etc.) ; cela fait 7.680 fr. par an. Il ne peut réaliser aucune
recette à côté, bénéficier d'aucun avantage. Peut-être
touchera-t-il un jour une retraite ouvrière ridicule de 15
sous par jour, et c'est tout. A côté de lui, le moindre
1
TUNISIENNE & MftROC&lNE
8H.
REVUE ILLUSTRÉE DU DIMANCHE
LETTRES. ARTS. SPORTS
M. J. BRINGAU, Directeur-Administrateur, 7, Boulevard de France, ALGER - Tél. 12.73
Abonnements : Un an. 25 francs, Six mois. 13 francs.
R. C. Alger N" 3.124
La Vie Algérienne, Tunisienne et Marocaine
présente à ses fidèles abonnés et lecteurs, à l'occasion
du NouveL An, ses vœux les plus ardents et les plus
sincères de bonheur et de prospérité.
Elle saisit avec empressement l'occasion qui lui est
ici offerte de s'entretenir un trop court instant avec
eux, pour les remercier de l'accueil encourageant et
fEatteur qu'ils lui ont réservé et dont elle s'efforcera de
se rendre toujours digne par des efforts soutenus en
vue d'une amélioration incessante et d'un intérêt sans
cesse grandissant.
LETTRE PARISIENNE
LE MONDE A L'ENVERS
.0.0.0.
Le ministre des Travaux publics, parlant l'autre jour,
à la Chambre, des relèvements projetés des traitements
du personnel des chemins de fer, a fait cette déclaration
à laquelle on ne refusera pas le mérite de la franchise :
Ces relèvements, dit-il, provoqueront une dépense
supplémentaire d'un milliard, qui se répercutera forcé-
ment sur les tarifs et, par suite, sur la cherté de la vie.
Le ministre aurait pu ajouter : Les cheminots ne
manqueront pas d'invoquer ce nouveau renchérisse-
ment pour réclamer de nouveaux relèvements des trai-
tements, lesquels se répercuteront encore sur les tarifs
et sur la cherté de la vie, et ainsi de suite.
L'exemple de la répercussion des augmentations de
traitement des cheminots est frappant parce qu'ils sont
payés sur les recettes de leur administration. La réper-
cussion est moins visible, mais au fond identique, pour
tous les fonctionnaires qui sont payés sur le budget de
l'Etat. Leurs améliorations de traitement font progresser
les impôts et se répercutent aussi sûrement que celles
des cheminots sur la cherté de la vie.
La crise d'augmentations qui sévit depuis les élec-
tions, confine à la démence.
Les fonctionnaires sont cependant, quoiqu'ils en
disent, privilégiés par rapport aux travailleurs du com-
merce, de l'industrie et surtout des professions libérales
Prenons quelques exemples.
Voici un instituteur qui gagne 10.000 francs par an,
logé, chauffé et éclairé, ce qui fait 12.000. Mille francs
par mois, c'est un maximum auquel n'arriveront peut-
être jamais l'employé de banque ou le vieux comptable
d'une maison de commerce, dont les capacités intellec-
tuelles sont plutôt supérieures qu'inférieures à celles du
maître d'école. Quelle quantité de travail fournissent-ils
respectivement ? L'instituteur, 3o heures par semaine
environ pendant 40 semaines, soit 1.200 heures par an ;
le comptable, 8 heures par jour pendant 3oo jours, soit
2.400 heures. Le premier gagne 10 fr. l'heure, le second
5 fr. Et c'est le premier qui n'est pas content, qui réclame
sans cesse quelque chose, qui injurie le gouvernement
et menace de faire une révolution ! Le comptable, lui,
n'a ni loisirs, ni retraite. L'instituteur a une retraite ; il
a le temps d'être secrétaire de mairie, conférencier, etc.,
de cultiver son jardin toutes choses qui rapportent ;
il reçoit des cadeaux de ses élèves ; il a des bourses et
des indemnités pour ses enfants ; il voyage à demi-
place. Si sa femme est institutrice elle aussi, on com-
prend qu'il puisse s'offrir une automobile. à nos frais î
Un bon ouvrier moyen du bâtiment gagne à Paris
4 fr. l'heure, soit 32 fr. par jour pendant 240 jours par
an (il chôme forcément pour intempéries, maladies,
etc.) ; cela fait 7.680 fr. par an. Il ne peut réaliser aucune
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