Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1930-01-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1930 22 janvier 1930
Description : 1930/01/22 (Numéro 24478). 1930/01/22 (Numéro 24478).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6320375
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2008
tlonnaire à la Représentation commer
ciale des Soviets à Berlin,, qui mit en
circulation 29 millions de fausses trai-
. tes payables & Paris, est, au point de
vue de la tenue, la correction même.
Son complice Joffé porte binocle ccm-
me lui. Mais son masque est un peu
plus inquiet et ses traits plus fatigués.
Au contraire, l'hôtelier allemand Willi
Leborius arbore un franc sourire. Mais
quelle étrange silhouette efflanquée I
Quel nez proéminent ! Quels yeux
d'acier ! Quelles artères tourmentées
Eur ses tempes découvertes J Voilà un
personnage sorti tout vivant d'un film
â la Caligari.
C'est le flegmatique M. Barnaud qui
préside les assises. L'avocat général Ga-
zier occupe le siège du ministère pu
blic. Au banc de la partie civile, se
sont assis les représentants du gouver
nement de- l'TJ.R.S.S. qui se plaint
d'avoir été escroqué par le trio des ac
cusés. Ce sont M* Maurice Garçon. M*
Grubert, M.» André Berthon qu'assiste
* M* Jacques About, enfin un avocat
russe à tête ronde et chauve : M*
Tchlenoff, du soviet des avocats de Mos
cou.
M" CampinchI, Gérard Strauss et
Dollmann défendent Litvinoff ; M" de
Moro-Giafferi et Dolliner assistent
Joffé ; enfin M* Degand assume la dé
fense de Leborius.
Un nombre considérable de témoins
se pressent dans la salle qui leur est
affectée. On cite parmi eux M. Besse-
dcrwsky, ancien conseiller de l'ambas
sade soviétique à Paris.
L'interrogatoire de Litvinoff
■ Il ne faut, pas moins de deux Inter
prètes pour assister les accusés : l'un
dé. russe -et l'autre d'allemand. C'est
par l'intermédiaire du premier, M.
Kleczkowsky ,que Litvinoff, d'une voix
sourde, exprime ses réponses à l'inter
rogatoire du président. On dém&le péni
blement que cet israélite polonais, pau
vre. mais instruit, commença de bonne
heure, après la révolution d'octobre, sa
collaboration aux institutions soviéti
ques. C'est en 1923 qu'il entrait à' la
Représentation commerciale de l'UJl.B.S;
à Berlin. Il en sortait définitivement en
mai 19OT. Pourquoi ?
— Parce que, répondlt-il dédaigneuse-
mont, les organisations soviétique! ne
peuvent pas exister sans intrigues.
— Mais encore, insiste le président
Barnaud, votre frère vous écrivait à re
moment : « Tu as passé par-dessus la
tête de tes chefs ». A quoi cette lettre
faisait-elle allusion ?
Litvinoff. — J'avais envoyé ' directe
ment une plainte sans passer par 1» voie
hiérarchique...
Le président. — Car il y'a ,aussi une
voie hiérarchique en U.'R.S.S. 1
Après divers avatars, on -retrouve ""Jt-
vlnoff à Paris où 11 mène, avec sa fem
me malade et' ses quatre enfants, une vie
assez misérable. Le 25 octobre 1928 on
lui présente une traite acceptée par lui
dont il refuse le paiement et qu'il laisse
protester :
— Ce n'est pas mon affaire, déclare-
t-il. C'est la Représentation commerciale
des Soviets à Berlin qui doit payer cet
effet.
Pourtant, cette traite n'était que la
première d'une série émise à Moscou
■ Le'Pétit Journal .«*■
22 — T—'30
RÉP
|«
Ldboriu*
par Litvinoff lui-même, le 5 mal 1923,
■ /payable-' à' Paris et dont , le total attei
gnait environ 25 millions, Litvinoff re-
connait-il avoir émis ces traites ?
Litvinoff. — Mais oui, et d'autres
. aussi.
La théorie est qu'il a agi « en gtmple
soldat », par ordre d'un gouvernement
qui voulait ainsi se procurer des fonda
en émettant des traites qu'il avait des-
. sein de faire escompter avant l'échéance,
' ' L'ordre lui aurait été donné par Tourov,
chef- de toutes , les Représentations com
merciales des Soviets, aujourd'hui dé
cédé.
Le gouvernement de l'UJl.S.S., qui a
- déposé une plainte le 7 novembre 1928,
prétend, au contraire, que Litvinoff à
émis les, traites de son propre mouve-
, ment .étalés.a sciemment antidatées de
1926,.époque il laquelle il faisait partie
■' de la .Représentation commerciale des
Soviets, que cette Représentation ne.les
a'jamais connues et n'en a jamais pro
fite en les escomptant. C'est Litvinoff
■' seul qui aurait cherché à < faire de l'ar
gent » par ce moyen.
— La plainte est mensongère I Elle
• a été déposée par animoslté contre mon
• frère et mol! répond-11.
Et d'affirmer, en s'animant. de plus
en plus, que les traites n'ont été tirées
■ par, lui, que sur le reçu de dépêohes
chiffrées le lui enjoignant et signées
Tourov.
Litvinoff. <— SI je, n'avais pas. eu le
droit de • tirer des traites* 11 y a long
temps que j'aurais été fusillé par le gué-
; péou ! '■ ." • .. . ■
A l'issue de son interrogatoire, Litvi
noff proteste de son innocence et affirme
notamment qu'ignorant tout de Joffé et
de Leborius, il a été totalement étranger
1 aux négociations engagées par eux pour
faire escompter les traites.
•En- fin d'audience, le président Bar-
■ naud a commencé l'interrogatoire de
, Joffé; ancien .courtier en bijoux, devenu;
i da son propre aveu « spécialiste en
escompte d'effets financiers soviétiques ».
D'une voix confidentielle^ il déclare
n'avoir pas connu la fausseté des traites
Litvinoff et avoir procédé fort réguliè.-
, rement. On continuera aujourd'hui, t-
, Georges Martin. • i
L 'Institut et les femmes. — Une
femme peintre avait, paraît-il, l'autre
jour, posé sa candidature au fauteuil
laissé vacant par la mort d'Ernest Lau
rent, à l'Académie des Beaux-Arts.
C'est, dit-on, une artiste de valeur, lau
réate de la société des Artistes Fran
çais et décorée de la Légion d'honneur.
Cependant, l'Académie n'a pas tenu
compte de sa candidature, et n'en a pas
fait mention dans le communiqué qu'elle
a donné à la presse sur l'élection pro
chaine.
Faut-il voir dans ce silence la volonté
de fermer aux femmes les portes de cet
aréopage officiel ?
Que disent, à ce sujet, les règlements
de l'Institut ?... Ils ne disent rien. Cha
que académie est libre d'admettre ou de
repousser l'élément féminin.
On sait que l'Académie Française est
opposée à son intrusion sous la coupole.
La Bruyère, au XVII" siècle, fit scandale
quand il osa proclamer que Mme Dacier,
la célèbre helléniste, eût mérité d'en
faire partie. Au XIX', quelques admira
teurs de George Sand avaient lancé
l'idée de sa candidature. L'auteur de la
Mare-au-Diable s'empressa de les désa
vouer. Elfe savait quel sort l'eût atten
due si elle s'était présentée.
A l'Académie des Inscriptions et Bel
les Lettres et à celle des Sciences mora
les et politiques, la question n'a jamais
été posée. Mais à l'Académie des Scien
ces, elle semble résolue dans le sens de
l'affirmative. On sait, en effet, que Mme
Curie s'y présenta naguère et faillit
être élue.
Quant à l'Académie des Beaux-Arts
elle est, jusqu'à présent la seule où des
femmes aient siégé. Dès sa fondation, elle
les accueillit. Onze d'entre elles en fi
rent partie, parmi lesquelles survivent
les noms de deux artistes du plus rare
talent : la Roscdba et Mme Vigée-Le-
brun, ■
Mais, depuis la reconstitution de l'Ins
titut, après la Révolution, l'Académie
des Beaux-Arts n'a plus élu de femmes.
Ce n'est point que le nombre des fem-
mes peintres, et même sculpteurs, ait. di
minué... Messieurs les Académiciens
d'aujourd'hui sont-ils moins féministes
et moins galants que leurs aînés ?
Si quelque grande artiste femme, quel
que nouvelle Vigée-Lebrun, quelque
nouvelle Rasa Bonheur se présentait à
leurs,suffrages, quelle bonne raison les
Académiciens pourraient-ils donner pour
renier les traditions d'autrefois ? — Jean
Lecoq.
♦♦ Ecoliers modernes.
Le- fils d'un de nos amis est revenu
du lycée sans son stylo.
—. Qu'en as-tu fait ?
1 ■— Un de mes camarades nvait oublié
le sien. Alors, dans ce cas-là, un d'entre
nous en loue un, moyennant vingt sous
pour la journée ! j'ai loué le mien.
' — Et cela t'grrive souvent ? ,
— Depuis la rentrée je-me suis fait
une trentaine de francs 1
Elle va être facile et gaie, l'existence
a\ïc des gaillards pareils, quand ils au
ront seulement, dix ans de plue l
; ♦♦ I..a douceur de vivre...
Où est-elle ? Un de nos confrères cite
le cas de « banlieusards » qui ne pou--
vaut trouver logis dans Paris rentrent
de leur travail a dix heures du soir et
m&me plus tard, sans avoir dîné 1 ; \
^ jy que,-.d'attirés ..déjatrâes,,fiais pptre
folle existence': lés lumières électriques'
nous abîment la vue I A dix ans, les en
fants sont obligés de porter des lunettes.
Les'bruits de la rue nous assourdissent
les oreilles et noua rompent la têie. Les
calculs qu'il faut faire pour équilibrer
"son budget et établir ses impôts nous
donnent la migraine. Nous n'avons même,
plus la possibilité de nous nourrir à
heure fixe et nous verrons dans quel état
sera notre estomac avant qu'il soit long
temps.
En somme, noue né tirons guère de
satisfaction de tant de confort et d'inven
tions.
♦♦ L'appel nu peuple,
Les particuliers comme 1<* groupe
ments se mettent maintenant à en appe
ler à l'opinion publique. Une petite affi
che; signée du père d'un condamné de
droit commun dénoncé, assure-t-il. le
coupable véritable, et le dénonce par son
nom.
C'est sans doute la première fois que
cette méthode est employée pour obtenir
la révision d'un procès.
Saint Louis rendait la justice sous un
chêne. Le. peuple souverain va-t-il être
sollicité de la rendre devant... des palis
sades ?
♦♦ Avant... Après.
On vient encore de décrocher une toile
scandaleuse au Salon des Indépendants.
Ce qui ne veut pas dire que cet estima
ble Salon est un... décrochez-moi-ça ;
Le curieux de l'affaire, c'est qu'une
partie du public crie au scandale devant
une toile. On l'enlève. L'autre partie du
public proteste en disant : « U n'y avait
pas lieu de prendre des mesures aussi sé
vères 1 .
Après cela... faites-vous une opinion,
sî vous pouvea !
Particulièrement intéressant est le cas
des anciens combattants tuberculeux,
dont les droits à pension ont été légale
ment établis et qui n'ont point vu
(comme le stipule formellement la loi du
31 mars 1919) leur situation de pension
définitivement fixée dans un, délai maxi
mum de quatre années.
Le Petit Journal Illustré leur donne
dans son numéro du 19 janvier des ren
seignements particulièrement utiles pour
obtenir la liquidation de leur dossier.
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MUe Orlolet, 'M. Orlolet,. vice-président du
conseil d'administration de la Compagnie
du olierçiln de fer du Nord, président du
consul d'administration de la Banque (H'
Paris et des Pays-Bas, dans rimpossltolllîî
de répondre aux. nombreux témoignages rte-
sympathie qui letw- ont e .té'adressés & l'oc
casion de leur grand deuil, prient tous ceux
dut se sunt associés à l&ur chagrin d'agréer
l'eipix-Siion de leur reconnaissance émue.
—- A. l'occasion de sa réunion mensuel!»,
le Syndicat des quatlaieaa régionaux a or.
reil un déjeuner en l'Honneur de Mme Dû
ment, directrice de l'Avenir tin Plateau cen
trât. récemment nommé» au grade da che
valier do la Légion d'Honneur.
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association srénérale des producteurs de lait;
20 h. 3û, S?8, boulevard de Strasbourg, as
sociation des anciens Un ** chasseurs,
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llaue, M. vlimon : « Les Instincts de l'or-
ïiinbmn » ; jq h. 30. S8, rue Serpente, M
Alexandre : « l.ej êtrennes île l'a ris » ;
8, rue l>anton, D r Gaston et André Dmrviiia:
« Comment s'assurer une santé solide par
la méthode naturiste » ; 20 h. 45, 14, ruo
de l'Atfhé-de-l'lipée : « Les grandis ensel-
sncjnents de U théosophle » ; 21 heures,
mairie du 4* arrondissement, Mlle Huigon :
4 La chanson français* ».
La Chambre discute
les délais dé grâce
? aux commerçants
menacés d expulsion
La Chambre a discuté hier matin un
projet de loi, retour du Sénat, qu'elle
avait voté le 30 novembre concernant les
délais de grâce aux 'commerçants frap
pés d'expulsion. A l'origine, la Chambre
avait décidé que le sursis de six mois
devait être accordé à tous les commer
çants de bonne fol. Le Sénat a rendu
le sursis facultatif et a exclu du béné
fice de la loi certaines catégories de lo
cataires : ceux qui ont touché une in»
demnité, ceux qui habitent des Immeu
bles Insalubres ou en instance de re
construction. Hier matin, la commission
du Commerce de la Çhambre. par l'or
gane de son rapporteur, M. Puech, re
commandait l'adoption d'un texte tran
sactionnel maintenant, en principe, le
caractère facultatif du sursis, mais sup
primant les exceptions votées par le Sé
nat et rendant le sursis obligatoire pour
les locataires en Instance d'indemnité
d'éviction.
C'est sur ces conclusions que le débat
s'est engagé. M. Cautvu, au nom de la
Commission de législation, leur a donné
une adhésion de principe et M. Lucien
Hubert s'est engagé & les faire ratifier
par le Sénat si la Chambre les adoptait.
MM. Brandon, Luquet et Evain préfé
raient la reprise du texte primitif de la
Chambre. M. Fernand Brun, au contrai
re, défendit la formule du. Sénat. M.
Julien Durand, président de la Com
mission du Commerce, souligna la né
cessité d'une transaction puis la discus
sion générale fut close.
On continuera ce matin.
Le remisier lillois en fuite
est arrêté à Metz
Metz, 21 Janv. — Bordeline, le re
misier lillois qui était en fuite depuis
quelques Jours n'aura pas profité long
temps de son larcin. Il vient d'être en
effet arrêté à Metz par la police de no
tre ville.
On se souvient que Bordeline avait
quitté Lille 11 y a quelques Jours, laissant
une situation embrouillée et emportant
plusieurs centaines de mille francs, ap
partenant & des clients.
UNE INNOTATION INTÉRESSANTE
La T. S. F.
dàns le train
Comment on pourra bientôt, en
voyageant, écouter les émissions
■ radiophoniques, envoyer et
recevoir des télégrammes
Ah ! la monotonie des longs voyages
en chemin de fer ! Quels que soient la
beauté ou l'imprévu < des paysages que
vous voyez défiler, quel que soit l'inté
rêt des livres ou des revues que vous
avez emportés, quel que soit l'attrait de
la conversation de vos voisins, il arrive
toujours un moment où l'ennui vous ga
gne irrésistiblement.
Eh bien, voyageurs de demain, appre
nez cette bonne nouvelle : bientôt, vous
ne vous ennuierez plus dans le train.
Deux écouteurs aux oreilles, vous pour
rez entendre des concerts, des confé
rences, des Informations. Bien plus :
dans un avenir prochain, vous pourrez
Deux voyageurs à l'écoute
»
rester en liaison avec vos parents ou vos
amis, que vous aurez laissés ou qui vous
attendent. Vous pourrez vous occuper
de vos affaires, télégraphier un ordre,
passer une commande. Bref, un voyage
ne sera plus, comme aujourd'hui, un
hiatus dans'votre vie.
Tout cela, on l'a deviné, parce que la
T. S. F. va être installée dans les trains.
Il y a plusieurs années déjà que l'on
cherchait à marier, à adapter l'une à
l'autre, ces deux conquêtes de la civili
sation moderne : le chemin de fer et la
T. S. F, Mais les différents essai» qui
furent tentés ne donnèrent pas satis
faction. On se heurtait ù, des difficultés
sans nombre. 11 fallait, entre autres,
combattre les effets fâcheux que les ou
vrages métalliques, les fils téléphoniques
et télégraphiques en bordure des voies
ferrées, les dynamos d'éclairage, les vi
breurs, etc.;. produisent sur les récep
tions radiophoniques. De récentes expé
riences faites à l'étranger, auraient in
diqué cependant que le problème n'était
pas Insoluble. Un Français, M. Jacques
Bompard, vient de le résoudre. Après
une laborieuse mise au point, il s'est
trouvé en mesure de présenter aux com
pagnies de chemins de fer, un procédé
permettant aux voyageurs d'entendre
en cours de. route, les émissions radio
phoniques.
M. Bompard a tro.uvé en MM. Dautry,
directeur général, et Houterre, chef-ad
joint de l'exploitation de? Chemins de
fer de l'Etat, les concours qu'il désirait.
C'est donc sur ce réseau que des expé
riences ont été faites. Elles ont été con
cluantes.
L'Inauguration officielle du premier
train muni de la T. S. F. aura Heu le 8
février prochain, sur la ligne Paris-Le
Havre. D'autres convois, équipés en ra
diophonie, seront aussitôt mis en servi
ce, au fur et à mesure de leur aména
gement.
Les appareils de réception, commandés
par un opérateur, seront Installés dans
l'un des compartiments du train. Us se
ront reliés à chacun des autres compar
timents de lf et de 2* classes, où un
casque sera mis à la disposition de cha
que voyageur, moyennant une redevance
de 10 francs.
Aux heures creuses de la Journée,
quand il n'y a pas d'émissions, un ap
pareil ipick-up) permettra de faire en
tendre aux voyageurs des disques spé
cialement choisis.
Enfin, grâce à l'installation d'un mi
crophone, les renseignements les plus
variés pourront Être fournis aux voya
geurs sur les régions traversées et sur
les villes où des arrêts sont prévus.
Faut-11 souligner l'Intérêt que présente
cette dernière innovation au point de
vue de la propagande touristique ?
Ajoutons que, d'accord avec le minis
tre des P. T. T.. et dans le cadre du
monopole, la- Société Radio-Fer, qui
s'occupe de l'équipement radiophonique
des trains, vient de se livrer h des es
sais d'envoi et de réception de télégram
mes dans un rapide de la ligne du Ha
vre. La liaison e'est effectuée avec Suc
cès. le train lestant/ pendant, tout le
parcours, en contact permanent avec
la station fixe. Des télégrammes ont pu
être ainsi envoyés h- quelques personna
lités qui les ont reçus dans le minimum
de temps. Indépendamment dea avanta
ges qu'elle peut présenter pour les
voyageurs, cette possibilité de communi
cation a une valeur capitale au point de
vue de la sécurité des trains. Il n'y aura
plus de convois Isolés en pleine campa
gne et la- liaison constante avec les ga
res permettra d'éviter bien des accidents.
Agrément, utilité, sécurité... Décidé
ment, pour employer ime formule fa
meuse, voyager en chemin de fer va de
venir, grâce à la T. S. F., un véritable
plaisir.
M. Paul Doumer
installe le bureau
définitif du Sénat
Le Sénat s'est réuni, hier, à 15
heures. M. -Paul Doumer, qui avait
été, il y a quelques Jours, réélu pré
sident, a installé le" bureau définitif
et prononcé, à cette 'occasion, un
discours unanimement applaudi par
ses collègues.
M. Paul Doumer remercie d'abord
le Sénat « de la bienveillance et de.
la confiance dont il a voulu lui re
nouveler le témoignage » et le's mem
bres du bureau d'âge, de leur con
cours. Puis, il examine les diverses
questions importantes que la haute
assemblée aura à discuter demain.
Il s'attache, plus particulièrement
à l'étude de'celle ayant trait à l'ap
plication de la loi sur les assurances
sociales.
— L'une des questions, dit-il, qui nous
a longtemps occupés, que nous n'avons
jamais perdue de vue et qui noue re
vient à l'heure actuelle, est celle des
Assurances sociales. Le public avait
probablement suivi d'un œil distrait les
débats sur le projet de loi dans l'une
et l'autre Chambre. Son attention s'est
éveillée quand, le projet voté, on est
arrivé à l'exécution de la loi. L'écho des
critiques qui se produisirent, dans le
Parlement même, sur les mesures ad
ministratives prises ou annoncées ; les
manifestations de groupements profes
sionnels, les discussions de la presse
émurent l'opinion. D'où la présentation
d'un projet de loi rectificatif, comme
tant d'autres lois d'ailleurs en ont sus
cité pour des objets de moindre impor
tance.
Le gouvernement, en déposant son
projet au Sénat, a montré qu'il comp
tait sur nous pour tirer des diverses
dispositions ' actuellement proposées,
celles qui rendront plus facile et plus
efficace, dans son action bienfaisante,
le fonctionnement de la nouvelle insti
tution. C'est une confiance Justifiée par
le rôle éminent de la Haute-Assem
blée dans la réalisation de l'œuvre
d'humanité et de prévoyance, constituée
par les Assurances sociales.
Il faut maintenant aboutir !
Voilà neuf années que le Parlement
est saisi de la question. C'est, en effet,
au mois de mars 1921, que le gouver
nement présente à la Chambre des dé
putés un projet longuement élaboré,
qui, trois ans plus tard, avant les élec
tions générales, est discuté au Palais-
Bourbon et adopté à l'unanimité de 550
votants.
Le Sénat, à son tour, étudie profon
dément le projet, entend les intéressés,
ceux qui doivent en bénéficier. comme
ceux dont le concours est nécessaire au
fonctionnement du future régime.
Les rapports arrivent dans les mains
des sénateurs à partir de 1925, pour se
succéder en Ï926 et 1927. Ils émafient
du docteur Chauveau, de MM. Ma-
chet, Duroux, Pasquet, Rabier, Sari, Pe-
nancier.
L'Assemblée, ainsi munie, aborde
la discussion, au début, de juin 1927.
Elle lui consacre un ntbls entier.
Le projet, très différent déjà de celui
de 1921-1924, en sort .amendé sur bien
des points, parfois à l'aide de textes ve
nus au Jour dans la séance même. Une
révision par une seconde lecture, qui
fut demandée, aurait probablement paru
utile a tous, si l'on n'avait compté sur
la Chambre des députés pour se livrer
a un examen complémentaire.
Les circonstances ne le lui permirent
pas : -le texte émané du Luxembourg,
après un vote quasi unanime, fut inté
gralement adopté au Palais-Bourbon et
devint le libellé de la loi.
Vous serez incessamment en mesure
d'examiner les modifications qu'on ré
clame et de prononcer sur elles. Vos
Commissions n'ont pas attendu la ren
trée parlementaire pour travailler. Le
rapport de la Commission principale a
été distribué il y a huit jours ; les
avis des autres Commissions vont
suivre.
San3 précipitation, mais sans retard,
il faut .se mettre & l'oeuvre.
M. Paul Doumer parle ensuite du
budget général — il réclame la part
du Sénat dans la latitude que les
règles nouvelles apportent — de La
Haye et du plan Young « moins
fructueux pour les créanciers que le
précédent, » mais plus durable et
plus sûr, de la conférence navale de
Londres, dans l'espoir que « pour
assurer la paix du monde à l'époque
de transition où nous sommes, les
nations pacifiques resteront des na
tions fortes. »
M. Paul Doumer a obtenu un vif
succès.
L'amnistie au Sénat
En fin dé séance, hier, au Sénat, M.
Louis Soulié, sénateur-maire de Saint-
Etienne, a réclamé la mise à. l'ordre du
jour d'une proposition de loi qu'il avait
déposée, en janvier 1928, avec M, Cor-
nand, aujourd'hui décédé, et qui tendait
à accorder l'amnistie à tous les délits
d'opinion.
M. Lucien-Hubert, garde des Sceaux,
ayant fait remarquer que le gouverne
ment avait promis de déposer, prochai
nement, lin projet en ce'sens sur le bu
reau de la Chambre, M. Louis Soulié in
siste pour l'examen de sa proposition,
dont le rapporteur est désigné. Finale
ment, sur la proposition de M. Penan-
cier. président de la Commission de lé
gislation civile, le Sénat accepte la so
lution suivante : le rapporteur M. Cur-
ral ne déposera son rapport, qu'après
l'audition, par la commission, du minis
tre de la Justice.
Séance demain à 15 heures.
Contre la gestion
de la S.T.C .R .P.
■ [SUITE DE LA PREMIEtlE PAGE]
• Témoin cette* farce, tragique pour tant
de petites bourses, des carnets de tickets
et de la pénalisation. Achetez-vous vingt
.tickets d'un seul coup: c'est six francs;
les achetez-vous au fur et à mesure de
vos besoins, de vos possibilités aussi, c'est
huit francs. Ainsi vous êtes punis si
vous n'êtes point assez riches pour
avancer de l'argent à la compagnie.
Celle-ci « beau ricaner et vous rétor
quer : lv»n point. Je n'applique pas de
pénalisation ; je fais profiter certains
voyageurs de bonifications. C'est un ca
deau que je fais aux acheteurs de car
nets, et leur offre encore — et ils ne
peuvent martqunr d'y être sensibles — le
portrait de Pasteur, de Lamartine ou
d'Alexandre Dumas. Il n'y a au reste que
les provinciaux et les étrangers pour
acheter les tickets au détail. Quand on
est vraiment Parisien...
Ouais ! le bon billet ! Trop de Pari
siens sont, sur ce point, provinciaux, qui
ne peuvent 'débourser en une seule fois
six francs en prévision de voyages hypo
thétiques. La seule bonification consis
terait à vendre le carnet de tickets, par
exemple, 5 fr. 90."
Le Métro, lui, n'impose pas une majo
ration de 33 % à ceux de ses voyageurs
non munis de carnets. Doit-on être trai
té autrement parce qu'on voyage & l'air
libre ?
La grande pitié des banlieusards
Mais où l'insolence de la S.T.C.R.P. ne
connaît plus de bornes, c'est & l'égard
de3 banlieusards.
Le plafond des trois sections n'a été
rétabli que sur les lignes intra muros —
sur les lignes extra muros, les usagers
sont toujours livrés aux augmentations
arbitraires de la compagnie, trop grande
dame sans doute pour connaître les be
soins des faubourgs ouvriers.
Faut-il une Illustration de cette outre
cuidance ? Prenons la ligne 125, Porte
de Vincennes-Porte d'Orléans, Gentilly.
le Kremlin, Ivry : c'est autant de cités
populeuses qu'elle traverse. Sur cette li
gne, on a supprimé les petites sections
à 0 fr. 35 et on en a porté le prix à
0 fr. 60. Résultat : de la parte d'Orléans
à la mairie d'Ivry, il en coûtait 0 fr. 83;
aujourd'hui c'est 1 fr. 20. De la mairie
d'Ivry au pont de Charenton, c'était
0 fr. 50 ; aujourd'hui .c'est 0 fr. 90. Et
d'Ivry k la porte de Vincennes, c'est
0 fr. 80 d'augmentation qu'il faut sup
porter si l'on utilise un aller et retour.
Un autre exemple : la ligne 89, Cla-
mart-Hôtel de Ville. Dans sa partie extra
murof, de la porte de Versailles à l'église
de Vanves. le prix du transport était de
0 fr. 35. Il faut maintenant débourser
0 fr. eo.
Et à quoi bon multiplier les citations
de ce genre ? Nul banlieusard n'est pri
vilégié. Nul n'échappe à l'iniquité.
Une exploitation qui exploite
Devant de si intolérables abus, les pro
testations se sont élevées, nombreuses,
Innombrables et si criantes, si fortes de
leur droit, qu'il a bien fallu, tout de mê
me, s'alarmer.
Les conseillers généraux de banlieue
sont inquiets. Ceux qui ont voté l'aug
mentation des tarifs clament à, grands
cris qu'ils ont été surpris, qu'ils n'ont
pas voulu cela...
La compagnie, elle-même, cherche en
ses cartons des armes .de défense et
brandit l'épouvantail : Déficit l
Déficit ? C'est ce qu'il faudrait voir,
et ce que nous allons voir.
Les usagers parisiens manifestent par
leur résistance, leur volonté, cette fois
assurée de n'être plus pressurés. Nous
exposerons leurs doléances,
Les banlieusards ne veulent plus être
traités comme des galeux, comme de
pauvres hères talllables à merci. Nous
exposerons leurs revendications.
Et il ne manque pas de techniciens
Ïjour dénoncer les erreurs plus ou moins
ntéressées de la gestion. Nous expose
rons leurs avis.
Car c'est au grand jour qu'il .faut me
ner le procès de la S.T.C.R.P. qui, char
gée d'exploiter un réseau, semble sur
tout s'attacher à exploiter ceux qui en
usent.
— M. HobM't %5i'oi .sous-Mcritalre â l'Agriculture, revenant, hier malin, d'tnau-
gurw le> Salon de la maobUis agricole, a ralt
une chute en rentrant reçu & la tète quelques touiusions sans gaa-
vlie, qui l'empêcheront «le soi'tlir pendant
plusieurs jours.
M. Gaston Doumergue inaugurera
samedi le pavillon Focii
à l'Ecole Polytechnique
Le Président de la République Inau
gurera samedi, à 15 heures, le bâtiment
dont il a posé la première pierre en
1928. Ce bâtiment portera le nom de
« Pavillon Foch. » L'ancien pavillon
des élèves prendra le nom de « Pavil
lon Joffre » : les deux inscriptions se-
ron Inaugurées en même temps.
Le -maréchal et la maréchale Joffre,
la maréchale Foch, assisteront & cette
cérémonie qui sera Suivie d'une fête or
ganisée . par la Société des Amis de
l'école Polytechnique et par les élèves.
Les invités entreront par les n°" 5, 11 ou
21 de la rue Descartes. Ils pourront vi
siter les nouvelles Installations après le
cortège officiel et participer aux dis
tractions diverses qui se prolongeront
Jusqu'à minuit. Uu buffet sera dressé
dans les salles de jeux.
Au Sahara, un Congrès
de là Rose et de l'Oranger
Hier, mardi, se sont embarqués & Mar-,
seille, sur le «• Gouverneur Général
Chanzy », ae la Compag-nle générais trans
atlantique, la plupart des délégations tran-
çaiseg et étrangères se rendant au congrès
de la Rose et de rOnmircr ait Saiiara, yut
aura Heu à Ë1 Goléa les S8 et S9 de ce
mois. Au fur et à mesure de leur arrivée â
bord, elles-étalent accueillies par M. J.-H
Ricard, ancien ministre, ■président du con
grès ■ ■ '
Au .passage, nous avons noté que le3 Etats-
Unis sont représentés par MM, Dawson, 9a-
vaslitno et Fawcett, professeur de l'Univer
sité de Californie.
L'Angleterre par M. le major Ctilpp, du
Jardin liouniuue de Kew et M. Harvey M.
Mason.
L'Allemagne par -MM. les professeurs
Freekmann et Zorner, de l'Ecole supérieure
d'agriculture de Berlin. '
L'Espagne par M. Royo, attaché agricole
ûs l'ambassade, etc. • ••
D'autres délégués regagneront Alger par
diverses voles.
Du côté rrançats, on remarquait : M. Man-
jrlil, de •l'In>tilul, directeur du Muséum; M.
Ch. Le UolTic; M. Dois, professeur au Mu-
•3éuni; M. îiamhtot, député, •secrétaire géné
ral ■ de la Société nationale d'horticulture,
avec ses collègues Gravereau et s'eret; M.' Prudliomme. direc
teur de l'Institut national d'agronomie colo
niale; m . Hussard, professeur a l'Ecole na
tionale d'horticulture de Versailles, etc.
Ainsi que nous l'avons•innoncé précédem
ment, ce congrès est organisé 4 l'occasion
du centenaire de l'Algérie française, dans le
but de (aire re-ssorilr, sous une l'orme a
la TQtî technique, et symbolique, une de3
parties les plus curieuses de Pieuvre agri
cole réalisée, depuis peu d'années, en plein
sud-algérien. i •
Le gouvernement y sera représenté par
M. Maicel lier,nid, suits-secrétiUre d'Etat a
li présidence du Conseil-, M. Mallarmé, «oib-
secrétalre d'Etat aux Travaux publics. '113
seront accompagnés de MM. Cornu, Lrbaube
et (iault.
lîn cours de route, les congresslftes» vi
siteront quelques unes des cultures les
plus curieuses des oasis do Bou-Saada, La»
ghouat et Ghard.iïa. ils seront g-uldé-, dans
ces visites par M. Bordes, gouverneur gé
néral de l'Algérie; M. Mercier, commissaire
général du centenaire; le. général ,Meynler,
directeur des territoire^ du Sud et M. Lem-
inw, cher du service, agricole desdlt» ter
ritoires, ainsi que par des personnalités
techniques de l'Algérie.
A El (joléa, seront discutés des e.iposés
d'ordre agronomique et économique sur les
productions horticoles déjà obtenues dans
les oasis sahariennes, gilce notamment &
l'initiative des autorité; militaires, de colons,
d'Undlgènes et des Pères Blancs. Nul endroit
ne se prêtait mieux a pareille manifestation
qun l'oasis célèbre par son ciel toujours lu
mineux et son pittoresque, avec ses palme
raies magnifiques où l'eau coule en aBoti-
dar.ee.
U n'y a pas cinquante ans que la France
a pris pied en ces réglons, et sur des ter
res considérées jusqu'alors comme vouées a
la stérilité à perpétuité, ont été créés de
délicieux Jardins. C'est une belle attestation
de l'oeuvre pacificatrice et colonisatrice que
la France poursuit Jusque dans les réglons
sali&vsennes.
Il
devant la Chambre
La Chambre, reprenant le débat bud
gétaire interrompu par les vacances du
Nouvel An, abordait, hier après-midi, la
budget de la Marine marchande.
M. Tasso, député des Bouches-du-
Khône, a obtenu du ministre, M. Louis
Rollin, qu'un effort serait fait pour in
ternationaliser l'application de la loi de
huit heures à bord, et M. Bellanger, rap
porteur, a insisté sur la crise de notre
construction navale.
Député des Côtes-du-Nord, M. Gelst-
dœrfer s'émeut de ce que le nombre de
bateaux terreneuviens malouins. soit
tombé de 95 en 1925 à 55 aujourd'hui.
Il préconise diverses mesures, notam
ment l'amélioration de la distribution du
courrier en mer. En lui répondant, la
ministre rend hommage aux Œuvres da
Mer qui assurent ce service.
Après une intervention de M. Desoblln,
communiste, la séance est suspendue. On<
continuera demain après-midi.
Au moment de la reprise, l'assemblée
a salué de vifs applaudissements l'en
trée dans la salle de MM. Ohéron et»
Loucheur, retour de La Haye.
M. Pernot, questionné par M. Riffa-
terre sur l'appliquatlon dans la Creuse;
de la loi de 1906 sur l'électriflcation,
lui a promis de presser l'étude du texte
rectificatif qui donnera aux départe
ments les mêmes droits qu'à l'Etat et
aux syndicats de communes.
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i / XVll (suite)
— Eh bien ! Ne croirait-on pas que je suis
incapable d'éprouver un sentiment de ce
genre 1
— Non, mais je m'imaginais qu'elle ne t'ins
pirait. comme à moi, que de l'antipatbie.
— Tu te Irompais, ma chère amie. Magda-
lern a l'heur de me pltiire... et je ne veux pas
la laisser à Wietikiewiez.
— Ah ! bien, par exemple !... Tu m'en sors
de !>0tuie3 ! C'est facile à dire : Je ne veux
piig- ! Mais moi je voudrais bien savoir com-
. ment tu t'y prendras- ! Et pim, quoi î... tu
ue comptes pas à eu fjire ta femme î
— Je mvoirais i dit paisiblement Thibaut.
— Quel empêchement ?... Mais d'abord, tn
n'auras jamais le conaetiicment de maman
• pour,une telle sottise.
' — Je l'aurii inuve que cela arran^-taii.
certaines * •
— Quelles affaires 1 *_
— Eh bien, il y a
qui ont pensé autrefois que notre mère avait
circonvenu l'onde Henri pour avoir sa for
tune, et de ce fait caosS du tort à Magda-
îena. En épousaut celle-ci, ledit tort se trou
verait réparé, aux yeux de ces gens-là.
— Ah 1 on dit ça .î... Mais, ce n'œt pas
vrai 1
— Non... mais quand ça le serait, après
tout î
— Oh ! je ne blâmerais pas maman ! décla
ra sans façon Fernande. Chacun pour, soi !
• Vois-tu que cette petite nous ait enlevé la
fortune de l'oncle î ,
r— Non, je ne vois pas cela du tout... Mais
pour en revenir à notre sujet, j'ai donc résolu
que la toute belle Magdalena serait ma femme.
m Fernande rit nerveusement.
• — Mon cher, tu te fais des illusions ! Pen
ses-tu qu'elle lâchera Wienkiewicz jiour toi 1
Tu n'es pas mal... mais enfin, à côté de lui !
Et sa fortune, et le prestige de sa célébrité,
de celle de son père 1 Non, tu sais, elle serait
un peu folie si elle.t'acceptait !... et je t'assure
tu'à sa place, je n'hésiterais pas entre vous
tux ' ■
— Merci du compliment !
Thibaut souriait ironiquement.
— ... Mais je ne lui laisserai pas le choii.
— Comment cela î
— Je vais te l'apprendre. C'est pour cela
que je suis ici/car j'ai besoin de toi pour ac
complir mon projet.
Les yeux de Fernande brillèrent.
— De moi ? Je t'aiderai de tout mon cœur
en ce cas !
— C'est bien ce que j'ai pensé. Ecoute...-
Il rapprocha son siège de celui de Fernande
et baksa la voix, parlant imperceptiblement.
Quand les promeneurs rentrèrent, plus tôt
qu'ils ne le pensaient à cause de la pluie, ils
trouvèrent le frère et la sœur causant tran
quillement en prenant le thé que venait de leur
servir le maître d'hôtel. Thibaut, avec aisance,
raconta que n'ayant pu voir sa ,mère, la veille,
il s'était décide à revenir aujourd'hui. Vin-
cente ne dit mot du téléphone et parut trou
ver tout naturel que. le jeune homme n'eût pas
été averti de son passage à Parie.
Karol, que la vue du jeune Movis semblait
avoir rembruni, s'en alla, après quelques allées
et venues, s'asseoir devant le piano dans un
salon voisin et. joua -un nocturne de Chopin.
Quand il rentra dans l'autre pièce, Thibaut,
incliné, : présentait le sucrier . à Majrdslena.
Dans nne glace placée derrière la jeûna fille,
Karol surprit le regard qu'il attachait sur sa
cousine. Une soudaine colère monta au cerveau
du jeune artUte, et il dut faire un violent ef
fort sur lui-même pour ne pas se jeter sur
Thibaut,' le repousser loin de Mngdalena.
Les traits tendus, les yeux très sombres, il
s'avança et s'assit près de la jeune fille. Elle
leva les yeux vers lui et lui sourit doucement.
Pur Pt charmant sourire, que Thibaut saisit
au passage, et qui alluma dans ses prunelles
une flarume démoniaque.
— Je regrette que notre après-midi ait été
ainsi nianquée, dit Karol dont la physionomie
se modifia instantanément. . _
—- Moi aussi. J'aurais voulu revoir Trianon,
que nous n'avions pas eu le temps de bien
visiter l'autre jour, -
— Noius y retournerons. Rien ne noua pres
se, car nous avous encore en perspective pour
vous un certain nombre do séances de pose.
— Nous ne nous en plaindrons pas, dit
Vincetite avec suavité. Clairefoataino est
vraiment un Eden !
— Tout à fait ! appuya Fernande.
— 11 manque peut-être de dancing pour
vous, mademoiselle 1 dit ironiquement Karol.
Je suis certain que vous faites un grand sa
crifice en y demeurant.
— Vous vous trompez, monsieur. Les mon
danités ne sont pour moi qu'un passe-temps
dont je me priverais eans peine, répondit
Mlle de Movis avec aplomb.
Comnm ces gens-là savent mentir ! pensa
Karol, dont le mépris se mêlait de colère, car
il songeait à tous les dédains, les injustices
dont Magdalena, si loyale, de conscience si
délicate, avait souffert par ces êtres hypocrites.
Thibaut prit congé peu après. Karol serra
à peine la main qu'il lui tendait. Sa mèire lui
dit :
— A bientôt. J'irai sans doute à Paris dans
deux ou trois jours, et j'espère que noua ne
nous manquerons pas cette fois.
— Ce n'est pas sûr du tout. Fauquoy m'a
demandé de l'aller voir à Paris-Plage, mais il
doit me fixer le jour par téléphone. Alors, il
se peut que ce suit précisément celui-là que
vous choisissiez, sans le savoir.
■— Eli bien; tu nous téléphoneras.
— Oui, si j'ai le -temps... Vous savez, je
n'aime guère les complications. Et après tout,
vous n'avez pas besoin de moi 1
— Non, pas que je sache. Alors, fais comme
tu voudras, nous ne nous occuperons pas de
toi. .... .'■■ '
— Très bien, cela vaut mieux.
Et sur ces mots, il sortit du salou,.suivi" de
sa sœur.
— Eh bien, où vas-tu, Fernande 1 demanda
Mme de Movis.
— J'accompagne Thibaut à sa voiture.
— Mais tu vas te faire mouiller.
— Non, il ne pleut plus.
C'était vrai, en effet. Près de la voiture, en
affectant de montrer à Fernande le'nouveau
bouchon de son radiateur, Thibaut lui adressa,
encore quelques recommandations. Elle
acquiesçait de la tête. Puis elle demanda :
—> Tu auras l'argent nécessaire pour payer
Célinie î
—Oui, Fauquoy me l'a prêté.
— Alors, entendu T Dans deux jours f
— Entendu... à moins d'un contre-ordre de
part ou d'autre.
Et ils se serrèrent la main. En se détour
nent pour Tentrer, Fernande aperçut Louis
qui passait le seuil de la porte. Elle le rejoi
gnit en demandant d'un air «soupçonneux :
—■ Que faisais-tu là I
—- Je venais voir si vraiment il. ne pleuvait
plus,
-— Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Ça me fait que 3e vais pouvoir aller
faire ma petite promenade de l'après-midi,-
comme me l'a recommandé le docteur, puis-'
qu'à Versailles la pluie m'en a empêché.
— Ah ! bien I dit Fernande a,vec indiffé
rence.
Et elle ne vit pas le regard perplexe, un
peu anxieux, dont la suivait son jeune frère,
tandis qu'elle rentrait dans le salon où Karol,
délivré de Thibaut, ee mettait à causer avec
âon esprit habituel.
XVIII.
Karol reçut le lendemain, par T.S.F. des
nouvelles de son père qui s'était embarqué sur
sou yacht dix jours auparavant pour regagner
la France. Le jeune homme trouva le moyen
de glisser à l'ojeille de Magdalena, en sortant
de l'atelier :
— Nous ne tarderons i>lus beaucoup à le
voir arriver, maintenant, car le Sphinx est
très rapide. . . ■
Magdalena eo sentit tout heureuse, à''cette
nouvelle. Plusieurs fois, en lui parlant du re
tour de son père hors de la présence des Mo
vis, Karol avait paru lier à ce retour la fin
de la dépendance en laquelle la tenait Viu-
cente. Il Semblait lui promettre pour ce mo-
ment-là, quelque mystérieux bonheur. Et elle
attendait avec une secrète impatience l'arrivée
de cet llenryk Wienlriewicz, dont Karol lui
avait montre le portrait, qui était celui d'un
homme vigoureux, bien charpenté, aux traits
un peu rudes, mais au regard plein de bonté.
Karol fit faire.encore des excursions à ses
hôtes, co jour-là et le lendemain. Mme de
Ojeda avait offert à Magdalena une délicieuse
toilette blanche, qui la rendait plus jolie
encore. Fernande, lorsqu'elle regardait sa cou
sine, avait dans les yeux un éclair de haine,
que surprit à un moment Karol,
« J'ai hâte, de plus en plus, d'enlever ma
bien-nimée à ces gens-là ! pensa-t-il, le cœur
fierré d'inquiétude. Fernande la liait, par
jalousie féroce, Thibnut s'eît pris de passion
pour elle... et leur mère doit souhaiter de tou
te son âme la voir disparaître de sa route. Il
faut que j'aille dès maintenant chercher le
testament de M. de Norhac. > (A suivie.). ,
ciale des Soviets à Berlin,, qui mit en
circulation 29 millions de fausses trai-
. tes payables & Paris, est, au point de
vue de la tenue, la correction même.
Son complice Joffé porte binocle ccm-
me lui. Mais son masque est un peu
plus inquiet et ses traits plus fatigués.
Au contraire, l'hôtelier allemand Willi
Leborius arbore un franc sourire. Mais
quelle étrange silhouette efflanquée I
Quel nez proéminent ! Quels yeux
d'acier ! Quelles artères tourmentées
Eur ses tempes découvertes J Voilà un
personnage sorti tout vivant d'un film
â la Caligari.
C'est le flegmatique M. Barnaud qui
préside les assises. L'avocat général Ga-
zier occupe le siège du ministère pu
blic. Au banc de la partie civile, se
sont assis les représentants du gouver
nement de- l'TJ.R.S.S. qui se plaint
d'avoir été escroqué par le trio des ac
cusés. Ce sont M* Maurice Garçon. M*
Grubert, M.» André Berthon qu'assiste
* M* Jacques About, enfin un avocat
russe à tête ronde et chauve : M*
Tchlenoff, du soviet des avocats de Mos
cou.
M" CampinchI, Gérard Strauss et
Dollmann défendent Litvinoff ; M" de
Moro-Giafferi et Dolliner assistent
Joffé ; enfin M* Degand assume la dé
fense de Leborius.
Un nombre considérable de témoins
se pressent dans la salle qui leur est
affectée. On cite parmi eux M. Besse-
dcrwsky, ancien conseiller de l'ambas
sade soviétique à Paris.
L'interrogatoire de Litvinoff
■ Il ne faut, pas moins de deux Inter
prètes pour assister les accusés : l'un
dé. russe -et l'autre d'allemand. C'est
par l'intermédiaire du premier, M.
Kleczkowsky ,que Litvinoff, d'une voix
sourde, exprime ses réponses à l'inter
rogatoire du président. On dém&le péni
blement que cet israélite polonais, pau
vre. mais instruit, commença de bonne
heure, après la révolution d'octobre, sa
collaboration aux institutions soviéti
ques. C'est en 1923 qu'il entrait à' la
Représentation commerciale de l'UJl.B.S;
à Berlin. Il en sortait définitivement en
mai 19OT. Pourquoi ?
— Parce que, répondlt-il dédaigneuse-
mont, les organisations soviétique! ne
peuvent pas exister sans intrigues.
— Mais encore, insiste le président
Barnaud, votre frère vous écrivait à re
moment : « Tu as passé par-dessus la
tête de tes chefs ». A quoi cette lettre
faisait-elle allusion ?
Litvinoff. — J'avais envoyé ' directe
ment une plainte sans passer par 1» voie
hiérarchique...
Le président. — Car il y'a ,aussi une
voie hiérarchique en U.'R.S.S. 1
Après divers avatars, on -retrouve ""Jt-
vlnoff à Paris où 11 mène, avec sa fem
me malade et' ses quatre enfants, une vie
assez misérable. Le 25 octobre 1928 on
lui présente une traite acceptée par lui
dont il refuse le paiement et qu'il laisse
protester :
— Ce n'est pas mon affaire, déclare-
t-il. C'est la Représentation commerciale
des Soviets à Berlin qui doit payer cet
effet.
Pourtant, cette traite n'était que la
première d'une série émise à Moscou
■ Le'Pétit Journal .«*■
22 — T—'30
RÉP
|«
Ldboriu*
par Litvinoff lui-même, le 5 mal 1923,
■ /payable-' à' Paris et dont , le total attei
gnait environ 25 millions, Litvinoff re-
connait-il avoir émis ces traites ?
Litvinoff. — Mais oui, et d'autres
. aussi.
La théorie est qu'il a agi « en gtmple
soldat », par ordre d'un gouvernement
qui voulait ainsi se procurer des fonda
en émettant des traites qu'il avait des-
. sein de faire escompter avant l'échéance,
' ' L'ordre lui aurait été donné par Tourov,
chef- de toutes , les Représentations com
merciales des Soviets, aujourd'hui dé
cédé.
Le gouvernement de l'UJl.S.S., qui a
- déposé une plainte le 7 novembre 1928,
prétend, au contraire, que Litvinoff à
émis les, traites de son propre mouve-
, ment .étalés.a sciemment antidatées de
1926,.époque il laquelle il faisait partie
■' de la .Représentation commerciale des
Soviets, que cette Représentation ne.les
a'jamais connues et n'en a jamais pro
fite en les escomptant. C'est Litvinoff
■' seul qui aurait cherché à < faire de l'ar
gent » par ce moyen.
— La plainte est mensongère I Elle
• a été déposée par animoslté contre mon
• frère et mol! répond-11.
Et d'affirmer, en s'animant. de plus
en plus, que les traites n'ont été tirées
■ par, lui, que sur le reçu de dépêohes
chiffrées le lui enjoignant et signées
Tourov.
Litvinoff. <— SI je, n'avais pas. eu le
droit de • tirer des traites* 11 y a long
temps que j'aurais été fusillé par le gué-
; péou ! '■ ." • .. . ■
A l'issue de son interrogatoire, Litvi
noff proteste de son innocence et affirme
notamment qu'ignorant tout de Joffé et
de Leborius, il a été totalement étranger
1 aux négociations engagées par eux pour
faire escompter les traites.
•En- fin d'audience, le président Bar-
■ naud a commencé l'interrogatoire de
, Joffé; ancien .courtier en bijoux, devenu;
i da son propre aveu « spécialiste en
escompte d'effets financiers soviétiques ».
D'une voix confidentielle^ il déclare
n'avoir pas connu la fausseté des traites
Litvinoff et avoir procédé fort réguliè.-
, rement. On continuera aujourd'hui, t-
, Georges Martin. • i
L 'Institut et les femmes. — Une
femme peintre avait, paraît-il, l'autre
jour, posé sa candidature au fauteuil
laissé vacant par la mort d'Ernest Lau
rent, à l'Académie des Beaux-Arts.
C'est, dit-on, une artiste de valeur, lau
réate de la société des Artistes Fran
çais et décorée de la Légion d'honneur.
Cependant, l'Académie n'a pas tenu
compte de sa candidature, et n'en a pas
fait mention dans le communiqué qu'elle
a donné à la presse sur l'élection pro
chaine.
Faut-il voir dans ce silence la volonté
de fermer aux femmes les portes de cet
aréopage officiel ?
Que disent, à ce sujet, les règlements
de l'Institut ?... Ils ne disent rien. Cha
que académie est libre d'admettre ou de
repousser l'élément féminin.
On sait que l'Académie Française est
opposée à son intrusion sous la coupole.
La Bruyère, au XVII" siècle, fit scandale
quand il osa proclamer que Mme Dacier,
la célèbre helléniste, eût mérité d'en
faire partie. Au XIX', quelques admira
teurs de George Sand avaient lancé
l'idée de sa candidature. L'auteur de la
Mare-au-Diable s'empressa de les désa
vouer. Elfe savait quel sort l'eût atten
due si elle s'était présentée.
A l'Académie des Inscriptions et Bel
les Lettres et à celle des Sciences mora
les et politiques, la question n'a jamais
été posée. Mais à l'Académie des Scien
ces, elle semble résolue dans le sens de
l'affirmative. On sait, en effet, que Mme
Curie s'y présenta naguère et faillit
être élue.
Quant à l'Académie des Beaux-Arts
elle est, jusqu'à présent la seule où des
femmes aient siégé. Dès sa fondation, elle
les accueillit. Onze d'entre elles en fi
rent partie, parmi lesquelles survivent
les noms de deux artistes du plus rare
talent : la Roscdba et Mme Vigée-Le-
brun, ■
Mais, depuis la reconstitution de l'Ins
titut, après la Révolution, l'Académie
des Beaux-Arts n'a plus élu de femmes.
Ce n'est point que le nombre des fem-
mes peintres, et même sculpteurs, ait. di
minué... Messieurs les Académiciens
d'aujourd'hui sont-ils moins féministes
et moins galants que leurs aînés ?
Si quelque grande artiste femme, quel
que nouvelle Vigée-Lebrun, quelque
nouvelle Rasa Bonheur se présentait à
leurs,suffrages, quelle bonne raison les
Académiciens pourraient-ils donner pour
renier les traditions d'autrefois ? — Jean
Lecoq.
♦♦ Ecoliers modernes.
Le- fils d'un de nos amis est revenu
du lycée sans son stylo.
—. Qu'en as-tu fait ?
1 ■— Un de mes camarades nvait oublié
le sien. Alors, dans ce cas-là, un d'entre
nous en loue un, moyennant vingt sous
pour la journée ! j'ai loué le mien.
' — Et cela t'grrive souvent ? ,
— Depuis la rentrée je-me suis fait
une trentaine de francs 1
Elle va être facile et gaie, l'existence
a\ïc des gaillards pareils, quand ils au
ront seulement, dix ans de plue l
; ♦♦ I..a douceur de vivre...
Où est-elle ? Un de nos confrères cite
le cas de « banlieusards » qui ne pou--
vaut trouver logis dans Paris rentrent
de leur travail a dix heures du soir et
m&me plus tard, sans avoir dîné 1 ; \
^ jy que,-.d'attirés ..déjatrâes,,fiais pptre
folle existence': lés lumières électriques'
nous abîment la vue I A dix ans, les en
fants sont obligés de porter des lunettes.
Les'bruits de la rue nous assourdissent
les oreilles et noua rompent la têie. Les
calculs qu'il faut faire pour équilibrer
"son budget et établir ses impôts nous
donnent la migraine. Nous n'avons même,
plus la possibilité de nous nourrir à
heure fixe et nous verrons dans quel état
sera notre estomac avant qu'il soit long
temps.
En somme, noue né tirons guère de
satisfaction de tant de confort et d'inven
tions.
♦♦ L'appel nu peuple,
Les particuliers comme 1<* groupe
ments se mettent maintenant à en appe
ler à l'opinion publique. Une petite affi
che; signée du père d'un condamné de
droit commun dénoncé, assure-t-il. le
coupable véritable, et le dénonce par son
nom.
C'est sans doute la première fois que
cette méthode est employée pour obtenir
la révision d'un procès.
Saint Louis rendait la justice sous un
chêne. Le. peuple souverain va-t-il être
sollicité de la rendre devant... des palis
sades ?
♦♦ Avant... Après.
On vient encore de décrocher une toile
scandaleuse au Salon des Indépendants.
Ce qui ne veut pas dire que cet estima
ble Salon est un... décrochez-moi-ça ;
Le curieux de l'affaire, c'est qu'une
partie du public crie au scandale devant
une toile. On l'enlève. L'autre partie du
public proteste en disant : « U n'y avait
pas lieu de prendre des mesures aussi sé
vères 1 .
Après cela... faites-vous une opinion,
sî vous pouvea !
Particulièrement intéressant est le cas
des anciens combattants tuberculeux,
dont les droits à pension ont été légale
ment établis et qui n'ont point vu
(comme le stipule formellement la loi du
31 mars 1919) leur situation de pension
définitivement fixée dans un, délai maxi
mum de quatre années.
Le Petit Journal Illustré leur donne
dans son numéro du 19 janvier des ren
seignements particulièrement utiles pour
obtenir la liquidation de leur dossier.
VOUS POUVEZ DES MAINTE
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— Mme Marcel Orlolet, M. Gaston Grioleti
MUe Orlolet, 'M. Orlolet,. vice-président du
conseil d'administration de la Compagnie
du olierçiln de fer du Nord, président du
consul d'administration de la Banque (H'
Paris et des Pays-Bas, dans rimpossltolllîî
de répondre aux. nombreux témoignages rte-
sympathie qui letw- ont e .té'adressés & l'oc
casion de leur grand deuil, prient tous ceux
dut se sunt associés à l&ur chagrin d'agréer
l'eipix-Siion de leur reconnaissance émue.
—- A. l'occasion de sa réunion mensuel!»,
le Syndicat des quatlaieaa régionaux a or.
reil un déjeuner en l'Honneur de Mme Dû
ment, directrice de l'Avenir tin Plateau cen
trât. récemment nommé» au grade da che
valier do la Légion d'Honneur.
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dinand Buisson, l# h. 30, au Troeadêro.
INSTALLATION ou nouveau président du
Tribunal de Commerce, a 13 a. 3».
BAL : 14 heures, mairie an XIII" arron-
dlsàemettf. amicale des élevés ae l'école nor-
irniie de renuelsneinent 'technique.
REUNIONS : 14 heures, iMusée social,
association srénérale des producteurs de lait;
20 h. 3û, S?8, boulevard de Strasbourg, as
sociation des anciens Un ** chasseurs,
OONFEiRENCES : 17 h. 15, Institut catho-
llaue, M. vlimon : « Les Instincts de l'or-
ïiinbmn » ; jq h. 30. S8, rue Serpente, M
Alexandre : « l.ej êtrennes île l'a ris » ;
8, rue l>anton, D r Gaston et André Dmrviiia:
« Comment s'assurer une santé solide par
la méthode naturiste » ; 20 h. 45, 14, ruo
de l'Atfhé-de-l'lipée : « Les grandis ensel-
sncjnents de U théosophle » ; 21 heures,
mairie du 4* arrondissement, Mlle Huigon :
4 La chanson français* ».
La Chambre discute
les délais dé grâce
? aux commerçants
menacés d expulsion
La Chambre a discuté hier matin un
projet de loi, retour du Sénat, qu'elle
avait voté le 30 novembre concernant les
délais de grâce aux 'commerçants frap
pés d'expulsion. A l'origine, la Chambre
avait décidé que le sursis de six mois
devait être accordé à tous les commer
çants de bonne fol. Le Sénat a rendu
le sursis facultatif et a exclu du béné
fice de la loi certaines catégories de lo
cataires : ceux qui ont touché une in»
demnité, ceux qui habitent des Immeu
bles Insalubres ou en instance de re
construction. Hier matin, la commission
du Commerce de la Çhambre. par l'or
gane de son rapporteur, M. Puech, re
commandait l'adoption d'un texte tran
sactionnel maintenant, en principe, le
caractère facultatif du sursis, mais sup
primant les exceptions votées par le Sé
nat et rendant le sursis obligatoire pour
les locataires en Instance d'indemnité
d'éviction.
C'est sur ces conclusions que le débat
s'est engagé. M. Cautvu, au nom de la
Commission de législation, leur a donné
une adhésion de principe et M. Lucien
Hubert s'est engagé & les faire ratifier
par le Sénat si la Chambre les adoptait.
MM. Brandon, Luquet et Evain préfé
raient la reprise du texte primitif de la
Chambre. M. Fernand Brun, au contrai
re, défendit la formule du. Sénat. M.
Julien Durand, président de la Com
mission du Commerce, souligna la né
cessité d'une transaction puis la discus
sion générale fut close.
On continuera ce matin.
Le remisier lillois en fuite
est arrêté à Metz
Metz, 21 Janv. — Bordeline, le re
misier lillois qui était en fuite depuis
quelques Jours n'aura pas profité long
temps de son larcin. Il vient d'être en
effet arrêté à Metz par la police de no
tre ville.
On se souvient que Bordeline avait
quitté Lille 11 y a quelques Jours, laissant
une situation embrouillée et emportant
plusieurs centaines de mille francs, ap
partenant & des clients.
UNE INNOTATION INTÉRESSANTE
La T. S. F.
dàns le train
Comment on pourra bientôt, en
voyageant, écouter les émissions
■ radiophoniques, envoyer et
recevoir des télégrammes
Ah ! la monotonie des longs voyages
en chemin de fer ! Quels que soient la
beauté ou l'imprévu < des paysages que
vous voyez défiler, quel que soit l'inté
rêt des livres ou des revues que vous
avez emportés, quel que soit l'attrait de
la conversation de vos voisins, il arrive
toujours un moment où l'ennui vous ga
gne irrésistiblement.
Eh bien, voyageurs de demain, appre
nez cette bonne nouvelle : bientôt, vous
ne vous ennuierez plus dans le train.
Deux écouteurs aux oreilles, vous pour
rez entendre des concerts, des confé
rences, des Informations. Bien plus :
dans un avenir prochain, vous pourrez
Deux voyageurs à l'écoute
»
rester en liaison avec vos parents ou vos
amis, que vous aurez laissés ou qui vous
attendent. Vous pourrez vous occuper
de vos affaires, télégraphier un ordre,
passer une commande. Bref, un voyage
ne sera plus, comme aujourd'hui, un
hiatus dans'votre vie.
Tout cela, on l'a deviné, parce que la
T. S. F. va être installée dans les trains.
Il y a plusieurs années déjà que l'on
cherchait à marier, à adapter l'une à
l'autre, ces deux conquêtes de la civili
sation moderne : le chemin de fer et la
T. S. F, Mais les différents essai» qui
furent tentés ne donnèrent pas satis
faction. On se heurtait ù, des difficultés
sans nombre. 11 fallait, entre autres,
combattre les effets fâcheux que les ou
vrages métalliques, les fils téléphoniques
et télégraphiques en bordure des voies
ferrées, les dynamos d'éclairage, les vi
breurs, etc.;. produisent sur les récep
tions radiophoniques. De récentes expé
riences faites à l'étranger, auraient in
diqué cependant que le problème n'était
pas Insoluble. Un Français, M. Jacques
Bompard, vient de le résoudre. Après
une laborieuse mise au point, il s'est
trouvé en mesure de présenter aux com
pagnies de chemins de fer, un procédé
permettant aux voyageurs d'entendre
en cours de. route, les émissions radio
phoniques.
M. Bompard a tro.uvé en MM. Dautry,
directeur général, et Houterre, chef-ad
joint de l'exploitation de? Chemins de
fer de l'Etat, les concours qu'il désirait.
C'est donc sur ce réseau que des expé
riences ont été faites. Elles ont été con
cluantes.
L'Inauguration officielle du premier
train muni de la T. S. F. aura Heu le 8
février prochain, sur la ligne Paris-Le
Havre. D'autres convois, équipés en ra
diophonie, seront aussitôt mis en servi
ce, au fur et à mesure de leur aména
gement.
Les appareils de réception, commandés
par un opérateur, seront Installés dans
l'un des compartiments du train. Us se
ront reliés à chacun des autres compar
timents de lf et de 2* classes, où un
casque sera mis à la disposition de cha
que voyageur, moyennant une redevance
de 10 francs.
Aux heures creuses de la Journée,
quand il n'y a pas d'émissions, un ap
pareil ipick-up) permettra de faire en
tendre aux voyageurs des disques spé
cialement choisis.
Enfin, grâce à l'installation d'un mi
crophone, les renseignements les plus
variés pourront Être fournis aux voya
geurs sur les régions traversées et sur
les villes où des arrêts sont prévus.
Faut-11 souligner l'Intérêt que présente
cette dernière innovation au point de
vue de la propagande touristique ?
Ajoutons que, d'accord avec le minis
tre des P. T. T.. et dans le cadre du
monopole, la- Société Radio-Fer, qui
s'occupe de l'équipement radiophonique
des trains, vient de se livrer h des es
sais d'envoi et de réception de télégram
mes dans un rapide de la ligne du Ha
vre. La liaison e'est effectuée avec Suc
cès. le train lestant/ pendant, tout le
parcours, en contact permanent avec
la station fixe. Des télégrammes ont pu
être ainsi envoyés h- quelques personna
lités qui les ont reçus dans le minimum
de temps. Indépendamment dea avanta
ges qu'elle peut présenter pour les
voyageurs, cette possibilité de communi
cation a une valeur capitale au point de
vue de la sécurité des trains. Il n'y aura
plus de convois Isolés en pleine campa
gne et la- liaison constante avec les ga
res permettra d'éviter bien des accidents.
Agrément, utilité, sécurité... Décidé
ment, pour employer ime formule fa
meuse, voyager en chemin de fer va de
venir, grâce à la T. S. F., un véritable
plaisir.
M. Paul Doumer
installe le bureau
définitif du Sénat
Le Sénat s'est réuni, hier, à 15
heures. M. -Paul Doumer, qui avait
été, il y a quelques Jours, réélu pré
sident, a installé le" bureau définitif
et prononcé, à cette 'occasion, un
discours unanimement applaudi par
ses collègues.
M. Paul Doumer remercie d'abord
le Sénat « de la bienveillance et de.
la confiance dont il a voulu lui re
nouveler le témoignage » et le's mem
bres du bureau d'âge, de leur con
cours. Puis, il examine les diverses
questions importantes que la haute
assemblée aura à discuter demain.
Il s'attache, plus particulièrement
à l'étude de'celle ayant trait à l'ap
plication de la loi sur les assurances
sociales.
— L'une des questions, dit-il, qui nous
a longtemps occupés, que nous n'avons
jamais perdue de vue et qui noue re
vient à l'heure actuelle, est celle des
Assurances sociales. Le public avait
probablement suivi d'un œil distrait les
débats sur le projet de loi dans l'une
et l'autre Chambre. Son attention s'est
éveillée quand, le projet voté, on est
arrivé à l'exécution de la loi. L'écho des
critiques qui se produisirent, dans le
Parlement même, sur les mesures ad
ministratives prises ou annoncées ; les
manifestations de groupements profes
sionnels, les discussions de la presse
émurent l'opinion. D'où la présentation
d'un projet de loi rectificatif, comme
tant d'autres lois d'ailleurs en ont sus
cité pour des objets de moindre impor
tance.
Le gouvernement, en déposant son
projet au Sénat, a montré qu'il comp
tait sur nous pour tirer des diverses
dispositions ' actuellement proposées,
celles qui rendront plus facile et plus
efficace, dans son action bienfaisante,
le fonctionnement de la nouvelle insti
tution. C'est une confiance Justifiée par
le rôle éminent de la Haute-Assem
blée dans la réalisation de l'œuvre
d'humanité et de prévoyance, constituée
par les Assurances sociales.
Il faut maintenant aboutir !
Voilà neuf années que le Parlement
est saisi de la question. C'est, en effet,
au mois de mars 1921, que le gouver
nement présente à la Chambre des dé
putés un projet longuement élaboré,
qui, trois ans plus tard, avant les élec
tions générales, est discuté au Palais-
Bourbon et adopté à l'unanimité de 550
votants.
Le Sénat, à son tour, étudie profon
dément le projet, entend les intéressés,
ceux qui doivent en bénéficier. comme
ceux dont le concours est nécessaire au
fonctionnement du future régime.
Les rapports arrivent dans les mains
des sénateurs à partir de 1925, pour se
succéder en Ï926 et 1927. Ils émafient
du docteur Chauveau, de MM. Ma-
chet, Duroux, Pasquet, Rabier, Sari, Pe-
nancier.
L'Assemblée, ainsi munie, aborde
la discussion, au début, de juin 1927.
Elle lui consacre un ntbls entier.
Le projet, très différent déjà de celui
de 1921-1924, en sort .amendé sur bien
des points, parfois à l'aide de textes ve
nus au Jour dans la séance même. Une
révision par une seconde lecture, qui
fut demandée, aurait probablement paru
utile a tous, si l'on n'avait compté sur
la Chambre des députés pour se livrer
a un examen complémentaire.
Les circonstances ne le lui permirent
pas : -le texte émané du Luxembourg,
après un vote quasi unanime, fut inté
gralement adopté au Palais-Bourbon et
devint le libellé de la loi.
Vous serez incessamment en mesure
d'examiner les modifications qu'on ré
clame et de prononcer sur elles. Vos
Commissions n'ont pas attendu la ren
trée parlementaire pour travailler. Le
rapport de la Commission principale a
été distribué il y a huit jours ; les
avis des autres Commissions vont
suivre.
San3 précipitation, mais sans retard,
il faut .se mettre & l'oeuvre.
M. Paul Doumer parle ensuite du
budget général — il réclame la part
du Sénat dans la latitude que les
règles nouvelles apportent — de La
Haye et du plan Young « moins
fructueux pour les créanciers que le
précédent, » mais plus durable et
plus sûr, de la conférence navale de
Londres, dans l'espoir que « pour
assurer la paix du monde à l'époque
de transition où nous sommes, les
nations pacifiques resteront des na
tions fortes. »
M. Paul Doumer a obtenu un vif
succès.
L'amnistie au Sénat
En fin dé séance, hier, au Sénat, M.
Louis Soulié, sénateur-maire de Saint-
Etienne, a réclamé la mise à. l'ordre du
jour d'une proposition de loi qu'il avait
déposée, en janvier 1928, avec M, Cor-
nand, aujourd'hui décédé, et qui tendait
à accorder l'amnistie à tous les délits
d'opinion.
M. Lucien-Hubert, garde des Sceaux,
ayant fait remarquer que le gouverne
ment avait promis de déposer, prochai
nement, lin projet en ce'sens sur le bu
reau de la Chambre, M. Louis Soulié in
siste pour l'examen de sa proposition,
dont le rapporteur est désigné. Finale
ment, sur la proposition de M. Penan-
cier. président de la Commission de lé
gislation civile, le Sénat accepte la so
lution suivante : le rapporteur M. Cur-
ral ne déposera son rapport, qu'après
l'audition, par la commission, du minis
tre de la Justice.
Séance demain à 15 heures.
Contre la gestion
de la S.T.C .R .P.
■ [SUITE DE LA PREMIEtlE PAGE]
• Témoin cette* farce, tragique pour tant
de petites bourses, des carnets de tickets
et de la pénalisation. Achetez-vous vingt
.tickets d'un seul coup: c'est six francs;
les achetez-vous au fur et à mesure de
vos besoins, de vos possibilités aussi, c'est
huit francs. Ainsi vous êtes punis si
vous n'êtes point assez riches pour
avancer de l'argent à la compagnie.
Celle-ci « beau ricaner et vous rétor
quer : lv»n point. Je n'applique pas de
pénalisation ; je fais profiter certains
voyageurs de bonifications. C'est un ca
deau que je fais aux acheteurs de car
nets, et leur offre encore — et ils ne
peuvent martqunr d'y être sensibles — le
portrait de Pasteur, de Lamartine ou
d'Alexandre Dumas. Il n'y a au reste que
les provinciaux et les étrangers pour
acheter les tickets au détail. Quand on
est vraiment Parisien...
Ouais ! le bon billet ! Trop de Pari
siens sont, sur ce point, provinciaux, qui
ne peuvent 'débourser en une seule fois
six francs en prévision de voyages hypo
thétiques. La seule bonification consis
terait à vendre le carnet de tickets, par
exemple, 5 fr. 90."
Le Métro, lui, n'impose pas une majo
ration de 33 % à ceux de ses voyageurs
non munis de carnets. Doit-on être trai
té autrement parce qu'on voyage & l'air
libre ?
La grande pitié des banlieusards
Mais où l'insolence de la S.T.C.R.P. ne
connaît plus de bornes, c'est & l'égard
de3 banlieusards.
Le plafond des trois sections n'a été
rétabli que sur les lignes intra muros —
sur les lignes extra muros, les usagers
sont toujours livrés aux augmentations
arbitraires de la compagnie, trop grande
dame sans doute pour connaître les be
soins des faubourgs ouvriers.
Faut-il une Illustration de cette outre
cuidance ? Prenons la ligne 125, Porte
de Vincennes-Porte d'Orléans, Gentilly.
le Kremlin, Ivry : c'est autant de cités
populeuses qu'elle traverse. Sur cette li
gne, on a supprimé les petites sections
à 0 fr. 35 et on en a porté le prix à
0 fr. 60. Résultat : de la parte d'Orléans
à la mairie d'Ivry, il en coûtait 0 fr. 83;
aujourd'hui c'est 1 fr. 20. De la mairie
d'Ivry au pont de Charenton, c'était
0 fr. 50 ; aujourd'hui .c'est 0 fr. 90. Et
d'Ivry k la porte de Vincennes, c'est
0 fr. 80 d'augmentation qu'il faut sup
porter si l'on utilise un aller et retour.
Un autre exemple : la ligne 89, Cla-
mart-Hôtel de Ville. Dans sa partie extra
murof, de la porte de Versailles à l'église
de Vanves. le prix du transport était de
0 fr. 35. Il faut maintenant débourser
0 fr. eo.
Et à quoi bon multiplier les citations
de ce genre ? Nul banlieusard n'est pri
vilégié. Nul n'échappe à l'iniquité.
Une exploitation qui exploite
Devant de si intolérables abus, les pro
testations se sont élevées, nombreuses,
Innombrables et si criantes, si fortes de
leur droit, qu'il a bien fallu, tout de mê
me, s'alarmer.
Les conseillers généraux de banlieue
sont inquiets. Ceux qui ont voté l'aug
mentation des tarifs clament à, grands
cris qu'ils ont été surpris, qu'ils n'ont
pas voulu cela...
La compagnie, elle-même, cherche en
ses cartons des armes .de défense et
brandit l'épouvantail : Déficit l
Déficit ? C'est ce qu'il faudrait voir,
et ce que nous allons voir.
Les usagers parisiens manifestent par
leur résistance, leur volonté, cette fois
assurée de n'être plus pressurés. Nous
exposerons leurs doléances,
Les banlieusards ne veulent plus être
traités comme des galeux, comme de
pauvres hères talllables à merci. Nous
exposerons leurs revendications.
Et il ne manque pas de techniciens
Ïjour dénoncer les erreurs plus ou moins
ntéressées de la gestion. Nous expose
rons leurs avis.
Car c'est au grand jour qu'il .faut me
ner le procès de la S.T.C.R.P. qui, char
gée d'exploiter un réseau, semble sur
tout s'attacher à exploiter ceux qui en
usent.
— M. HobM't %5i'oi .sous-Mcritalre â l'Agriculture, revenant, hier malin, d'tnau-
gurw le> Salon de la maobUis agricole, a ralt
une chute en rentrant reçu & la tète quelques touiusions sans gaa-
vlie, qui l'empêcheront «le soi'tlir pendant
plusieurs jours.
M. Gaston Doumergue inaugurera
samedi le pavillon Focii
à l'Ecole Polytechnique
Le Président de la République Inau
gurera samedi, à 15 heures, le bâtiment
dont il a posé la première pierre en
1928. Ce bâtiment portera le nom de
« Pavillon Foch. » L'ancien pavillon
des élèves prendra le nom de « Pavil
lon Joffre » : les deux inscriptions se-
ron Inaugurées en même temps.
Le -maréchal et la maréchale Joffre,
la maréchale Foch, assisteront & cette
cérémonie qui sera Suivie d'une fête or
ganisée . par la Société des Amis de
l'école Polytechnique et par les élèves.
Les invités entreront par les n°" 5, 11 ou
21 de la rue Descartes. Ils pourront vi
siter les nouvelles Installations après le
cortège officiel et participer aux dis
tractions diverses qui se prolongeront
Jusqu'à minuit. Uu buffet sera dressé
dans les salles de jeux.
Au Sahara, un Congrès
de là Rose et de l'Oranger
Hier, mardi, se sont embarqués & Mar-,
seille, sur le «• Gouverneur Général
Chanzy », ae la Compag-nle générais trans
atlantique, la plupart des délégations tran-
çaiseg et étrangères se rendant au congrès
de la Rose et de rOnmircr ait Saiiara, yut
aura Heu à Ë1 Goléa les S8 et S9 de ce
mois. Au fur et à mesure de leur arrivée â
bord, elles-étalent accueillies par M. J.-H
Ricard, ancien ministre, ■président du con
grès ■ ■ '
Au .passage, nous avons noté que le3 Etats-
Unis sont représentés par MM, Dawson, 9a-
vaslitno et Fawcett, professeur de l'Univer
sité de Californie.
L'Angleterre par M. le major Ctilpp, du
Jardin liouniuue de Kew et M. Harvey M.
Mason.
L'Allemagne par -MM. les professeurs
Freekmann et Zorner, de l'Ecole supérieure
d'agriculture de Berlin. '
L'Espagne par M. Royo, attaché agricole
ûs l'ambassade, etc. • ••
D'autres délégués regagneront Alger par
diverses voles.
Du côté rrançats, on remarquait : M. Man-
jrlil, de •l'In>tilul, directeur du Muséum; M.
Ch. Le UolTic; M. Dois, professeur au Mu-
•3éuni; M. îiamhtot, député, •secrétaire géné
ral ■ de la Société nationale d'horticulture,
avec ses collègues
teur de l'Institut national d'agronomie colo
niale; m . Hussard, professeur a l'Ecole na
tionale d'horticulture de Versailles, etc.
Ainsi que nous l'avons•innoncé précédem
ment, ce congrès est organisé 4 l'occasion
du centenaire de l'Algérie française, dans le
but de (aire re-ssorilr, sous une l'orme a
la TQtî technique, et symbolique, une de3
parties les plus curieuses de Pieuvre agri
cole réalisée, depuis peu d'années, en plein
sud-algérien. i •
Le gouvernement y sera représenté par
M. Maicel lier,nid, suits-secrétiUre d'Etat a
li présidence du Conseil-, M. Mallarmé, «oib-
secrétalre d'Etat aux Travaux publics. '113
seront accompagnés de MM. Cornu, Lrbaube
et (iault.
lîn cours de route, les congresslftes» vi
siteront quelques unes des cultures les
plus curieuses des oasis do Bou-Saada, La»
ghouat et Ghard.iïa. ils seront g-uldé-, dans
ces visites par M. Bordes, gouverneur gé
néral de l'Algérie; M. Mercier, commissaire
général du centenaire; le. général ,Meynler,
directeur des territoire^ du Sud et M. Lem-
inw, cher du service, agricole desdlt» ter
ritoires, ainsi que par des personnalités
techniques de l'Algérie.
A El (joléa, seront discutés des e.iposés
d'ordre agronomique et économique sur les
productions horticoles déjà obtenues dans
les oasis sahariennes, gilce notamment &
l'initiative des autorité; militaires, de colons,
d'Undlgènes et des Pères Blancs. Nul endroit
ne se prêtait mieux a pareille manifestation
qun l'oasis célèbre par son ciel toujours lu
mineux et son pittoresque, avec ses palme
raies magnifiques où l'eau coule en aBoti-
dar.ee.
U n'y a pas cinquante ans que la France
a pris pied en ces réglons, et sur des ter
res considérées jusqu'alors comme vouées a
la stérilité à perpétuité, ont été créés de
délicieux Jardins. C'est une belle attestation
de l'oeuvre pacificatrice et colonisatrice que
la France poursuit Jusque dans les réglons
sali&vsennes.
Il
devant la Chambre
La Chambre, reprenant le débat bud
gétaire interrompu par les vacances du
Nouvel An, abordait, hier après-midi, la
budget de la Marine marchande.
M. Tasso, député des Bouches-du-
Khône, a obtenu du ministre, M. Louis
Rollin, qu'un effort serait fait pour in
ternationaliser l'application de la loi de
huit heures à bord, et M. Bellanger, rap
porteur, a insisté sur la crise de notre
construction navale.
Député des Côtes-du-Nord, M. Gelst-
dœrfer s'émeut de ce que le nombre de
bateaux terreneuviens malouins. soit
tombé de 95 en 1925 à 55 aujourd'hui.
Il préconise diverses mesures, notam
ment l'amélioration de la distribution du
courrier en mer. En lui répondant, la
ministre rend hommage aux Œuvres da
Mer qui assurent ce service.
Après une intervention de M. Desoblln,
communiste, la séance est suspendue. On<
continuera demain après-midi.
Au moment de la reprise, l'assemblée
a salué de vifs applaudissements l'en
trée dans la salle de MM. Ohéron et»
Loucheur, retour de La Haye.
M. Pernot, questionné par M. Riffa-
terre sur l'appliquatlon dans la Creuse;
de la loi de 1906 sur l'électriflcation,
lui a promis de presser l'étude du texte
rectificatif qui donnera aux départe
ments les mêmes droits qu'à l'Etat et
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L'HERITAGE
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i / XVll (suite)
— Eh bien ! Ne croirait-on pas que je suis
incapable d'éprouver un sentiment de ce
genre 1
— Non, mais je m'imaginais qu'elle ne t'ins
pirait. comme à moi, que de l'antipatbie.
— Tu te Irompais, ma chère amie. Magda-
lern a l'heur de me pltiire... et je ne veux pas
la laisser à Wietikiewiez.
— Ah ! bien, par exemple !... Tu m'en sors
de !>0tuie3 ! C'est facile à dire : Je ne veux
piig- ! Mais moi je voudrais bien savoir com-
. ment tu t'y prendras- ! Et pim, quoi î... tu
ue comptes pas à eu fjire ta femme î
— Je mvoirais i dit paisiblement Thibaut.
— Quel empêchement ?... Mais d'abord, tn
n'auras jamais le conaetiicment de maman
• pour,une telle sottise.
' — Je l'aurii inuve que cela arran^-taii.
certaines * •
— Quelles affaires 1 *_
— Eh bien, il y a
qui ont pensé autrefois que notre mère avait
circonvenu l'onde Henri pour avoir sa for
tune, et de ce fait caosS du tort à Magda-
îena. En épousaut celle-ci, ledit tort se trou
verait réparé, aux yeux de ces gens-là.
— Ah 1 on dit ça .î... Mais, ce n'œt pas
vrai 1
— Non... mais quand ça le serait, après
tout î
— Oh ! je ne blâmerais pas maman ! décla
ra sans façon Fernande. Chacun pour, soi !
• Vois-tu que cette petite nous ait enlevé la
fortune de l'oncle î ,
r— Non, je ne vois pas cela du tout... Mais
pour en revenir à notre sujet, j'ai donc résolu
que la toute belle Magdalena serait ma femme.
m Fernande rit nerveusement.
• — Mon cher, tu te fais des illusions ! Pen
ses-tu qu'elle lâchera Wienkiewicz jiour toi 1
Tu n'es pas mal... mais enfin, à côté de lui !
Et sa fortune, et le prestige de sa célébrité,
de celle de son père 1 Non, tu sais, elle serait
un peu folie si elle.t'acceptait !... et je t'assure
tu'à sa place, je n'hésiterais pas entre vous
tux ' ■
— Merci du compliment !
Thibaut souriait ironiquement.
— ... Mais je ne lui laisserai pas le choii.
— Comment cela î
— Je vais te l'apprendre. C'est pour cela
que je suis ici/car j'ai besoin de toi pour ac
complir mon projet.
Les yeux de Fernande brillèrent.
— De moi ? Je t'aiderai de tout mon cœur
en ce cas !
— C'est bien ce que j'ai pensé. Ecoute...-
Il rapprocha son siège de celui de Fernande
et baksa la voix, parlant imperceptiblement.
Quand les promeneurs rentrèrent, plus tôt
qu'ils ne le pensaient à cause de la pluie, ils
trouvèrent le frère et la sœur causant tran
quillement en prenant le thé que venait de leur
servir le maître d'hôtel. Thibaut, avec aisance,
raconta que n'ayant pu voir sa ,mère, la veille,
il s'était décide à revenir aujourd'hui. Vin-
cente ne dit mot du téléphone et parut trou
ver tout naturel que. le jeune homme n'eût pas
été averti de son passage à Parie.
Karol, que la vue du jeune Movis semblait
avoir rembruni, s'en alla, après quelques allées
et venues, s'asseoir devant le piano dans un
salon voisin et. joua -un nocturne de Chopin.
Quand il rentra dans l'autre pièce, Thibaut,
incliné, : présentait le sucrier . à Majrdslena.
Dans nne glace placée derrière la jeûna fille,
Karol surprit le regard qu'il attachait sur sa
cousine. Une soudaine colère monta au cerveau
du jeune artUte, et il dut faire un violent ef
fort sur lui-même pour ne pas se jeter sur
Thibaut,' le repousser loin de Mngdalena.
Les traits tendus, les yeux très sombres, il
s'avança et s'assit près de la jeune fille. Elle
leva les yeux vers lui et lui sourit doucement.
Pur Pt charmant sourire, que Thibaut saisit
au passage, et qui alluma dans ses prunelles
une flarume démoniaque.
— Je regrette que notre après-midi ait été
ainsi nianquée, dit Karol dont la physionomie
se modifia instantanément. . _
—- Moi aussi. J'aurais voulu revoir Trianon,
que nous n'avions pas eu le temps de bien
visiter l'autre jour, -
— Noius y retournerons. Rien ne noua pres
se, car nous avous encore en perspective pour
vous un certain nombre do séances de pose.
— Nous ne nous en plaindrons pas, dit
Vincetite avec suavité. Clairefoataino est
vraiment un Eden !
— Tout à fait ! appuya Fernande.
— 11 manque peut-être de dancing pour
vous, mademoiselle 1 dit ironiquement Karol.
Je suis certain que vous faites un grand sa
crifice en y demeurant.
— Vous vous trompez, monsieur. Les mon
danités ne sont pour moi qu'un passe-temps
dont je me priverais eans peine, répondit
Mlle de Movis avec aplomb.
Comnm ces gens-là savent mentir ! pensa
Karol, dont le mépris se mêlait de colère, car
il songeait à tous les dédains, les injustices
dont Magdalena, si loyale, de conscience si
délicate, avait souffert par ces êtres hypocrites.
Thibaut prit congé peu après. Karol serra
à peine la main qu'il lui tendait. Sa mèire lui
dit :
— A bientôt. J'irai sans doute à Paris dans
deux ou trois jours, et j'espère que noua ne
nous manquerons pas cette fois.
— Ce n'est pas sûr du tout. Fauquoy m'a
demandé de l'aller voir à Paris-Plage, mais il
doit me fixer le jour par téléphone. Alors, il
se peut que ce suit précisément celui-là que
vous choisissiez, sans le savoir.
■— Eli bien; tu nous téléphoneras.
— Oui, si j'ai le -temps... Vous savez, je
n'aime guère les complications. Et après tout,
vous n'avez pas besoin de moi 1
— Non, pas que je sache. Alors, fais comme
tu voudras, nous ne nous occuperons pas de
toi. .... .'■■ '
— Très bien, cela vaut mieux.
Et sur ces mots, il sortit du salou,.suivi" de
sa sœur.
— Eh bien, où vas-tu, Fernande 1 demanda
Mme de Movis.
— J'accompagne Thibaut à sa voiture.
— Mais tu vas te faire mouiller.
— Non, il ne pleut plus.
C'était vrai, en effet. Près de la voiture, en
affectant de montrer à Fernande le'nouveau
bouchon de son radiateur, Thibaut lui adressa,
encore quelques recommandations. Elle
acquiesçait de la tête. Puis elle demanda :
—> Tu auras l'argent nécessaire pour payer
Célinie î
—Oui, Fauquoy me l'a prêté.
— Alors, entendu T Dans deux jours f
— Entendu... à moins d'un contre-ordre de
part ou d'autre.
Et ils se serrèrent la main. En se détour
nent pour Tentrer, Fernande aperçut Louis
qui passait le seuil de la porte. Elle le rejoi
gnit en demandant d'un air «soupçonneux :
—■ Que faisais-tu là I
—- Je venais voir si vraiment il. ne pleuvait
plus,
-— Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Ça me fait que 3e vais pouvoir aller
faire ma petite promenade de l'après-midi,-
comme me l'a recommandé le docteur, puis-'
qu'à Versailles la pluie m'en a empêché.
— Ah ! bien I dit Fernande a,vec indiffé
rence.
Et elle ne vit pas le regard perplexe, un
peu anxieux, dont la suivait son jeune frère,
tandis qu'elle rentrait dans le salon où Karol,
délivré de Thibaut, ee mettait à causer avec
âon esprit habituel.
XVIII.
Karol reçut le lendemain, par T.S.F. des
nouvelles de son père qui s'était embarqué sur
sou yacht dix jours auparavant pour regagner
la France. Le jeune homme trouva le moyen
de glisser à l'ojeille de Magdalena, en sortant
de l'atelier :
— Nous ne tarderons i>lus beaucoup à le
voir arriver, maintenant, car le Sphinx est
très rapide. . . ■
Magdalena eo sentit tout heureuse, à''cette
nouvelle. Plusieurs fois, en lui parlant du re
tour de son père hors de la présence des Mo
vis, Karol avait paru lier à ce retour la fin
de la dépendance en laquelle la tenait Viu-
cente. Il Semblait lui promettre pour ce mo-
ment-là, quelque mystérieux bonheur. Et elle
attendait avec une secrète impatience l'arrivée
de cet llenryk Wienlriewicz, dont Karol lui
avait montre le portrait, qui était celui d'un
homme vigoureux, bien charpenté, aux traits
un peu rudes, mais au regard plein de bonté.
Karol fit faire.encore des excursions à ses
hôtes, co jour-là et le lendemain. Mme de
Ojeda avait offert à Magdalena une délicieuse
toilette blanche, qui la rendait plus jolie
encore. Fernande, lorsqu'elle regardait sa cou
sine, avait dans les yeux un éclair de haine,
que surprit à un moment Karol,
« J'ai hâte, de plus en plus, d'enlever ma
bien-nimée à ces gens-là ! pensa-t-il, le cœur
fierré d'inquiétude. Fernande la liait, par
jalousie féroce, Thibnut s'eît pris de passion
pour elle... et leur mère doit souhaiter de tou
te son âme la voir disparaître de sa route. Il
faut que j'aille dès maintenant chercher le
testament de M. de Norhac. > (A suivie.). ,
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