Titre : La Bohême : journal artistique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Carpentras)
Date d'édition : 1865-11-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32713315n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 96 Nombre total de vues : 96
Description : 26 novembre 1865 26 novembre 1865
Description : 1865/11/26 (A1,N3). 1865/11/26 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG84 Collection numérique : BIPFPIG84
Description : Collection numérique : BIPFPIG84 Collection numérique : BIPFPIG84
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6315058z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1622
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
1re Année. No 3. 10 CENTIMES LE NUMÉRO. 26 Novembre 1865.
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0
JOURNAL ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE
Paraissant tous les quinze Jours.
ADMINISTRATION
Louis RODOLPHE, directeur.
S'ADRESSER , POTTR LA RÉDACTION
Bue de VAigle, 15.
BUREAUX DE VENTE
A CARPENTRAS. Chez M. PINET, libraire, passage Boyer.
A c - M. AUVERGNE, rue Galante, 11.
VIGNON. M BAUME, débitant de tabacs.
- AUl\IE, e 1 an (e a acs.
ABONNEMENTS
CARPENTRAS. Trois mois. 1 fr.
C i Six mois. 3
THT ors 0 CARPENTRAS. j Un An. 5
Carpentras, le 26 Novembre 1865.
CAUSERIE
Il y a des lecteurs bien exigeants. Au moment où tout le
monde est grippé, refroidi, enrhumé; à ces premiers jours
d'hiver où la pensée subit l'abaissement de la température,
et où, plus que l'esprit, le coriza court les rues, de bonnes
gens, à titre d'amis, vous accostent, vous demandant de vos
nouvelles, vous complimentant sur votre dernier article,
puis vous insinuent cauteleusement que le public serait
charmé de trouver une Causerie dans le prochain numéro
de votre journal.
On commence par démontrer que la causerie est impos-
sible à l'heure qu'il est; on expose les raisons qui vous obli-
gent au silence, et, comme on serait suspect de mauvaise
volonté si l'on feignait de n'obéir qu'à un sentiment de mo-
destie ou de défiance envers soi-même, on se retranche der-
rière l'argument plus plausible de la toux, du mouchoir et
de la pâte Regnault.
N'importe, l'ami est là qui vous presse : Mon cher, il con-
vient. il faut. on réclame. tu ne peux refuser. les
dames. D'ailleurs, ton indisposition n'est pas sérieuse. en
te soignant. Allons, nous y comptons, n'est-ce pas?. Et le
voilà qui vous quitte enchanté de vous avoir rendu service
en secouant votre apathie, et persuadé, après tout, que rien
n'excite la verve comme quelques fioles de sirop de gomme.
Un de mes bons camarades, dont le nom aristocratique
jurerait au milieu des signatures roturières de la Bohême,
serait seul capable de fournir cette tâche qui m'épouvante.
Causer, moi! tandis que lui, voyez-le : c'est la causerie en
personne. Tout en lui révèle l'aimable, le mordant, le fin
causeur. Quelle allure dégagée! quelle fière désinvolture,
quand il fait décrire à sa canne le cercle cabalistique de ses
enchantements sur les cœurs féminins ! Avec quelle grâce il
porte cette tête superbe, illuminée par deux grands yeux
noirs où rayonne la transparence du vide! En tout, brave
jeune homme, mais auquel don Juan n'eût pas confié sa liste,
et par qui Richelieu se serait vu disputer le succès de ses
premières armes.
Eh bien ! c'est lui, le roi de la conversation, et des propos
exquis, et des madrigaux irrésistibles, et des œillades incen.
diaires, c'est lui qui réussirait à charmer nos gracieuses lec-
trices par les feux croisés de sa galanterie et les imperti-
nences sucrées de sa parole ! Au courant de tout ce qui se
passe dans le meilleur monde, confident de tous les projets,
appréciateur de tous les livres dont on lui soumet les manus-
crits, il serait le premier à vous apprendre que madame X.
est sur le point de faire paraître la Grive morte d'amour, élé-
gie dramatique dont le sujet était si faisandé que l'auteur en
a pu tirer quatorze cents vers; son indiscrétion irait jusqu'à
vous glisser à l'oreille que M. K. corrige les épreuves de
son livre De l'influence des Sermons sur le sommeil des Justes,
et que son cousin, le brillant avocat Z., va livrer au public
son étude sur les biens de main-morte considérés au point de
vue des soufflets.
Que ne dirait. il pas, lui qui sait tout? Adressez-vous à lui ?
mesdames, choyez-le tant soit peu, il tient essentiellement
à être choyé, et il causera.
Quant à moi, qui ne suis nullement au courant des choses
de mon temps et de mon pays, je me vois réduit à emprunter
une anecdote aux mémoires du siècle dernier.
Sir Horace Nelson, dont le nom devait être un jour l'un
des plus illustres de l'Angleterre, passait gaîment les plus
• belles années de sa jeunesse dans sa petite ville de la Comté
de Norfolk, préludant par ses victoires auprès des dames,
aux luttes plus terribles qui devaient l'immortaliser en le
tuant.
C'est à cette époque qu'il fit connaissance de lady Pau -
line Hamilton, jeune personne du. plus grand mérite, à en
juger par l'effet prodigieux qu'elle produisit sur notre
héros. Elle n'était pas précisément jolie, pas précisément
.spirituelle, mais elle avait ce je ne sais quoi d'attrayant qui
fascine les natures impressionnables, et puis elle habitait
un troisième étage.
C'était moins qu'il ne fallait pour tenter l'ambition d'un
Nelson.
Soudain Nelson, renonçant brusquement aux campagnes
^bH K 1 B j^m^j » * «M gÊ > j9 t iÉMMtNil,/
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JOURNAL ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE
Paraissant tous les quinze Jours.
ADMINISTRATION
Louis RODOLPHE, directeur.
S'ADRESSER , POTTR LA RÉDACTION
Bue de VAigle, 15.
BUREAUX DE VENTE
A CARPENTRAS. Chez M. PINET, libraire, passage Boyer.
A c - M. AUVERGNE, rue Galante, 11.
VIGNON. M BAUME, débitant de tabacs.
- AUl\IE, e 1 an (e a acs.
ABONNEMENTS
CARPENTRAS. Trois mois. 1 fr.
C i Six mois. 3
THT ors 0 CARPENTRAS. j Un An. 5
Carpentras, le 26 Novembre 1865.
CAUSERIE
Il y a des lecteurs bien exigeants. Au moment où tout le
monde est grippé, refroidi, enrhumé; à ces premiers jours
d'hiver où la pensée subit l'abaissement de la température,
et où, plus que l'esprit, le coriza court les rues, de bonnes
gens, à titre d'amis, vous accostent, vous demandant de vos
nouvelles, vous complimentant sur votre dernier article,
puis vous insinuent cauteleusement que le public serait
charmé de trouver une Causerie dans le prochain numéro
de votre journal.
On commence par démontrer que la causerie est impos-
sible à l'heure qu'il est; on expose les raisons qui vous obli-
gent au silence, et, comme on serait suspect de mauvaise
volonté si l'on feignait de n'obéir qu'à un sentiment de mo-
destie ou de défiance envers soi-même, on se retranche der-
rière l'argument plus plausible de la toux, du mouchoir et
de la pâte Regnault.
N'importe, l'ami est là qui vous presse : Mon cher, il con-
vient. il faut. on réclame. tu ne peux refuser. les
dames. D'ailleurs, ton indisposition n'est pas sérieuse. en
te soignant. Allons, nous y comptons, n'est-ce pas?. Et le
voilà qui vous quitte enchanté de vous avoir rendu service
en secouant votre apathie, et persuadé, après tout, que rien
n'excite la verve comme quelques fioles de sirop de gomme.
Un de mes bons camarades, dont le nom aristocratique
jurerait au milieu des signatures roturières de la Bohême,
serait seul capable de fournir cette tâche qui m'épouvante.
Causer, moi! tandis que lui, voyez-le : c'est la causerie en
personne. Tout en lui révèle l'aimable, le mordant, le fin
causeur. Quelle allure dégagée! quelle fière désinvolture,
quand il fait décrire à sa canne le cercle cabalistique de ses
enchantements sur les cœurs féminins ! Avec quelle grâce il
porte cette tête superbe, illuminée par deux grands yeux
noirs où rayonne la transparence du vide! En tout, brave
jeune homme, mais auquel don Juan n'eût pas confié sa liste,
et par qui Richelieu se serait vu disputer le succès de ses
premières armes.
Eh bien ! c'est lui, le roi de la conversation, et des propos
exquis, et des madrigaux irrésistibles, et des œillades incen.
diaires, c'est lui qui réussirait à charmer nos gracieuses lec-
trices par les feux croisés de sa galanterie et les imperti-
nences sucrées de sa parole ! Au courant de tout ce qui se
passe dans le meilleur monde, confident de tous les projets,
appréciateur de tous les livres dont on lui soumet les manus-
crits, il serait le premier à vous apprendre que madame X.
est sur le point de faire paraître la Grive morte d'amour, élé-
gie dramatique dont le sujet était si faisandé que l'auteur en
a pu tirer quatorze cents vers; son indiscrétion irait jusqu'à
vous glisser à l'oreille que M. K. corrige les épreuves de
son livre De l'influence des Sermons sur le sommeil des Justes,
et que son cousin, le brillant avocat Z., va livrer au public
son étude sur les biens de main-morte considérés au point de
vue des soufflets.
Que ne dirait. il pas, lui qui sait tout? Adressez-vous à lui ?
mesdames, choyez-le tant soit peu, il tient essentiellement
à être choyé, et il causera.
Quant à moi, qui ne suis nullement au courant des choses
de mon temps et de mon pays, je me vois réduit à emprunter
une anecdote aux mémoires du siècle dernier.
Sir Horace Nelson, dont le nom devait être un jour l'un
des plus illustres de l'Angleterre, passait gaîment les plus
• belles années de sa jeunesse dans sa petite ville de la Comté
de Norfolk, préludant par ses victoires auprès des dames,
aux luttes plus terribles qui devaient l'immortaliser en le
tuant.
C'est à cette époque qu'il fit connaissance de lady Pau -
line Hamilton, jeune personne du. plus grand mérite, à en
juger par l'effet prodigieux qu'elle produisit sur notre
héros. Elle n'était pas précisément jolie, pas précisément
.spirituelle, mais elle avait ce je ne sais quoi d'attrayant qui
fascine les natures impressionnables, et puis elle habitait
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Soudain Nelson, renonçant brusquement aux campagnes
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