Presse et revues
16 pages
Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1861-05-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 11 mai 1861 11 mai 1861
Description : 1861/05/11 (A5,N33). 1861/05/11 (A5,N33).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63126019
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
CINQUIÈME ANNEE. Ne 33. IIMAllMI.
ON S'ABONNE
ALTON,
AUX BUREAUX ,
Rue d'Aurenine ,13,
Li chez IOIS.Iet; directeurs"
de postes.
LA FR ANCK
ABONNEMENT :
HN AN.. © Cr.
6mois. 8 fr. ;':. -
(Extéritur le port
(en sus). t N
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
1 Parait tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
.,"' SOMMAIRE.
ilEfMfnrton h T nui' YIV— Madame Desbordes-
Valuiore. III (L. Demojiceaux). — Les Troisièmes
pages du Siècle, par T. Delord (L, de Laincel). —
Bibliographie. Langue anglaise , par M. Voland. ;
Revue amusante, par l'abbé "Vixège ; Soyez bon pour
les animaux, par Bourgoin ; Monographie du chien,
par P. Larousse (Adrien Peladan). — Notes et do-
^^tmçnts pour servir à-l'histoire de Lyon sons le rè-
LLouis XIV (A. Pericaud l'ainé). — Souve-
Irs /d dé- _nie. VIII. La porte Pinciaue" (Paul St-Olive)
^XaVfrpVédie et le drame jugés par Napotéoq I",
.t~Wagj~~ - La tour sans venin (Am. Nicolet). —
£$^Blàwià de France (chr du Cluzel de R.).
i®/ ,'.
Kous avons sous les yeux un petit volume
édité 'en 1825, préférable à lui seul à pres-
que tous les gros volumes que notre âge a mis
au jour sur la politique, sur la science'sociale.
Cet in-18 est intitulé : Directions pour la con-
science d'un roi , ou examen de conscienee sur
lesdevo-irs de la royuulé, par Fénelon ; Trois
lettres du même à Louis XIV, à Madame de
Maintefton et à M. de Louville. &
Le premier de çes quatre ouvrages fut com-
posé pour le duc de Bourgogne. Il fut d'a-
bord imprimé en Hollande, et ne pénétra en
France que secrètement. Le vertueux Louis
XVI en 4774 , (Iyallt lu ce monument de sa-
gesse , en fut ravi, et chargea l'abbé Soldini,
son confeseur , de le faire réimprimer , lui
disant : « Comme je suis résolu de remplir tous
mes devoirs , je n'ai pas d'intérêt à en faire un
mystère au public : il serait fâcheux d'ailleurs
pour mes successeurs , qu'un aussi bon livre
vint à se perdre. »
La Lettre à Louis XIV a été longtemps con-
sidérée comme apocryphe ; mais en 1825, l'au-.
tographe a été acquis à Paris par l'éditeur
Renouard, à la vente de M. Gentil). Un/ac-
(1) Madame de Maintenon, écrivant au cardinal de
Noailles, le'21 décembre 1695 , s'exprime ainsi à pro-
pos des remontrances qui suivent : « Voici une lettre
qu'on lui a écrite (à Louis XIV) il y a deux ou trois
âfls. Elle est bien faite : mais de telles vérités ne peu-
vent le ramener ; elles t'irritent ou le découragent. Il
De faut ni l'un ni l'autre, mais Le conduire doucement
où l'on veut le mener. J'ai dans J'esprit que si ou ne
l'avait pas éloigné de moi, pous aurions continué comme
il coinmcnçait il y a cinq ou six ans. Je ne méritais
pas im tel bonheur ; je serais bien contente s'il vous
est réservé. «
simile de ce document fut immédiatement pu-
blié. Cette lettre est à la fois sévère et solen-
nelle. Nous la reproduisons ici comme monu-
ment historique. Nous songions d'abord à
l'accompagner de notes ; mais nous les rédui-
rons à deux , l'histoire se trouvant mal plus
d'une fois de remarques multipliées.
- Lettre de Fénelon à Louis XIV.
La personne , Sire , qui prend la liberté de
vous écrire cette lettre n'a aucun intérêt en ce
monde. Elle ne l'écrit ni par chagrin , ni par
ambition , ni par envie de se mêler des gran-
des atfaires. Elle vous aime sans être connue
de vous; elle regarde Dieu en votre personne.
Avec toute votre puissance, vous ne pouvez lui
donner aucun bien qu'elle désire , et il n'y a
aucun mal qu'elle ne souffrît de bon cœur pour'
vous faire connaître les vérités nécessaires à
votre salut. Si elle vous parle fortement, n'en
soyez pas étonné , c'est que la vérité est libre
et forte. Vous n'êtes guère accoptumé à l'en-
tendre. Les gens accoutumés à être Jlattés
prennent aisément pour chagrin , pour âpreté
et pour excès ce qui n'est que la vérité toute
pure. C'est la trahir que de ne vous h montrer'
pas dans toute son etendue. Dieu est témoin
que la personne qui vous parle le fait avec un
cœur plein de zèle, de respect, de fidélité , et'
d'attendrissement sur tout ce qui regarde vo-
tre véritable intérêt.
Vous êtes né , Sire , avec un cœur droit et'
équitable ; mais ceux qui vous ont élevé ne
vous ont donné pour science de gouverner que
la défiance , la jalousie, l'éloignement de la-
vertu , la crainte de tout mérite éclatant, ie-
goût des hommes souples et rampants, la hau-
teur et l'attention à votre seul intérêt.
Depuis environ trente ans, vos principaux
ministres ont -ébranlé et renversé toutes tes
anciennes maximes de l'état, pour faire- mon-
ter jusqu'au comble votre autorité qui-était de-
venue la leur , parce - qu'elle était dans teiH-r
mains. On n'a plus parlé de l'Etat-ni des rè-
gles ; on n'a parlé que du Roi et de son bon.
plaisir. On a poussé vos revenas et vos dépen-r
ses àVinfini. On vous a élevé jusqu'au ciel
pour avoir effacé , disait-on , la grandeur de
tous vos prédécesseurs ensemble , c'est-à-dire
pour avoir .appauvri la France entière , afin
d'introduire à la cour an luxe monstrueux et
incurable. Ils ont voulu vous élever sur les
ruincs de toutes les conditions de l'Etal, COIU-
ON S'ABONNE
ALTON,
AUX BUREAUX ,
Rue d'Aurenine ,13,
Li chez IOIS.Iet; directeurs"
de postes.
LA FR ANCK
ABONNEMENT :
HN AN.. © Cr.
6mois. 8 fr. ;':. -
(Extéritur le port
(en sus). t N
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
1 Parait tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
.,"' SOMMAIRE.
ilEfMfnrton h T nui' YIV— Madame Desbordes-
Valuiore. III (L. Demojiceaux). — Les Troisièmes
pages du Siècle, par T. Delord (L, de Laincel). —
Bibliographie. Langue anglaise , par M. Voland. ;
Revue amusante, par l'abbé "Vixège ; Soyez bon pour
les animaux, par Bourgoin ; Monographie du chien,
par P. Larousse (Adrien Peladan). — Notes et do-
^^tmçnts pour servir à-l'histoire de Lyon sons le rè-
LLouis XIV (A. Pericaud l'ainé). — Souve-
Irs /d dé- _nie. VIII. La porte Pinciaue" (Paul St-Olive)
^XaVfrpVédie et le drame jugés par Napotéoq I",
.t~Wagj~~ - La tour sans venin (Am. Nicolet). —
£$^Blàwià de France (chr du Cluzel de R.).
i®/ ,'.
Kous avons sous les yeux un petit volume
édité 'en 1825, préférable à lui seul à pres-
que tous les gros volumes que notre âge a mis
au jour sur la politique, sur la science'sociale.
Cet in-18 est intitulé : Directions pour la con-
science d'un roi , ou examen de conscienee sur
lesdevo-irs de la royuulé, par Fénelon ; Trois
lettres du même à Louis XIV, à Madame de
Maintefton et à M. de Louville. &
Le premier de çes quatre ouvrages fut com-
posé pour le duc de Bourgogne. Il fut d'a-
bord imprimé en Hollande, et ne pénétra en
France que secrètement. Le vertueux Louis
XVI en 4774 , (Iyallt lu ce monument de sa-
gesse , en fut ravi, et chargea l'abbé Soldini,
son confeseur , de le faire réimprimer , lui
disant : « Comme je suis résolu de remplir tous
mes devoirs , je n'ai pas d'intérêt à en faire un
mystère au public : il serait fâcheux d'ailleurs
pour mes successeurs , qu'un aussi bon livre
vint à se perdre. »
La Lettre à Louis XIV a été longtemps con-
sidérée comme apocryphe ; mais en 1825, l'au-.
tographe a été acquis à Paris par l'éditeur
Renouard, à la vente de M. Gentil). Un/ac-
(1) Madame de Maintenon, écrivant au cardinal de
Noailles, le'21 décembre 1695 , s'exprime ainsi à pro-
pos des remontrances qui suivent : « Voici une lettre
qu'on lui a écrite (à Louis XIV) il y a deux ou trois
âfls. Elle est bien faite : mais de telles vérités ne peu-
vent le ramener ; elles t'irritent ou le découragent. Il
De faut ni l'un ni l'autre, mais Le conduire doucement
où l'on veut le mener. J'ai dans J'esprit que si ou ne
l'avait pas éloigné de moi, pous aurions continué comme
il coinmcnçait il y a cinq ou six ans. Je ne méritais
pas im tel bonheur ; je serais bien contente s'il vous
est réservé. «
simile de ce document fut immédiatement pu-
blié. Cette lettre est à la fois sévère et solen-
nelle. Nous la reproduisons ici comme monu-
ment historique. Nous songions d'abord à
l'accompagner de notes ; mais nous les rédui-
rons à deux , l'histoire se trouvant mal plus
d'une fois de remarques multipliées.
- Lettre de Fénelon à Louis XIV.
La personne , Sire , qui prend la liberté de
vous écrire cette lettre n'a aucun intérêt en ce
monde. Elle ne l'écrit ni par chagrin , ni par
ambition , ni par envie de se mêler des gran-
des atfaires. Elle vous aime sans être connue
de vous; elle regarde Dieu en votre personne.
Avec toute votre puissance, vous ne pouvez lui
donner aucun bien qu'elle désire , et il n'y a
aucun mal qu'elle ne souffrît de bon cœur pour'
vous faire connaître les vérités nécessaires à
votre salut. Si elle vous parle fortement, n'en
soyez pas étonné , c'est que la vérité est libre
et forte. Vous n'êtes guère accoptumé à l'en-
tendre. Les gens accoutumés à être Jlattés
prennent aisément pour chagrin , pour âpreté
et pour excès ce qui n'est que la vérité toute
pure. C'est la trahir que de ne vous h montrer'
pas dans toute son etendue. Dieu est témoin
que la personne qui vous parle le fait avec un
cœur plein de zèle, de respect, de fidélité , et'
d'attendrissement sur tout ce qui regarde vo-
tre véritable intérêt.
Vous êtes né , Sire , avec un cœur droit et'
équitable ; mais ceux qui vous ont élevé ne
vous ont donné pour science de gouverner que
la défiance , la jalousie, l'éloignement de la-
vertu , la crainte de tout mérite éclatant, ie-
goût des hommes souples et rampants, la hau-
teur et l'attention à votre seul intérêt.
Depuis environ trente ans, vos principaux
ministres ont -ébranlé et renversé toutes tes
anciennes maximes de l'état, pour faire- mon-
ter jusqu'au comble votre autorité qui-était de-
venue la leur , parce - qu'elle était dans teiH-r
mains. On n'a plus parlé de l'Etat-ni des rè-
gles ; on n'a parlé que du Roi et de son bon.
plaisir. On a poussé vos revenas et vos dépen-r
ses àVinfini. On vous a élevé jusqu'au ciel
pour avoir effacé , disait-on , la grandeur de
tous vos prédécesseurs ensemble , c'est-à-dire
pour avoir .appauvri la France entière , afin
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