Presse et revues
16 pages
Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1861-03-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 02 mars 1861 02 mars 1861
Description : 1861/03/02 (A5,N23). 1861/03/02 (A5,N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6312591c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
1
CINQUIÈME ANNÉE. Nu 23. 2 MARS irôl
UN S'ABONNE
- 1 ALYON,
Aux RUSEàux,
nue d'Auvergne ,13,
tt chez tous les directeurs
de postes.
LAFRANCE
AlloNNEIlENT
UN AN. 9 fr.
6 MOS. 5 fr. -
Extérieur , le port
(en sub)
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
^TTî Paraît tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
SOMMAIRE.
jpéjdfa (Blanchot-de ïrenas ) — A une jeune
a Bacbi). — La Guitare (E. ÏJurgade ) —
£ ^-4»m«i2 Xlèle de blaynard). — Souvenirs de Breta-
e e la Rochcmacé ) — Beaux-Arts : Victor
*JLMm0T [Adrien Peladan ) — Chateaubriand et son
groupe littéraire , par sie-flcuve» IL. de Laincel).
— Notes et documents pour servir à l'histoire de
Lyon sous le règne dp Louis XIV. 1669 (A. Péricaud
l'aîné). — Bibliographie : Blois et ses environs , par
M. de la Saussaye (Paul St-Olive). — Essai histori-
que sur le théâtre lyonnais (suite), (Jacques Guil-
lemaud). - Les douleurs d'une âme (suite), (Jules
Le Sire). - Les Blasons de France (Chévr du Cluzel).
MARC DU VELAY 0).
Dans la sombre cité normaude
Qu'attriste encore la légende
De la vierge de Vaucouleurs,
Errait , sans crainte des voleurs ,
Lourd estoe , légère escarcelle ,,
Ecbarpe-émaillée aux couleurs
*
fore , au Velay toujours fidèle ,
11 va , revient, tourne la tète ,
Lève les yeux , baisse le nez ,
Et fort-diestrait par les bonnets ,
Contre les passants il se jette,
Ainsi qu'il sied à tout poète
Flairant la piste des sonnets.
Marc est à jeûn. Sur sa figure
-Sans trop chercher on peut le voir.
Le créatur saura pourvoir
Aux besoins de la créature.
Mais ce matin par aventure
Dieu tarde à faire son devoir.
Moi je redoute ia famine.
Et vous,Messieurs, .qu'en pensez-vous?
Mon héros a méchante mine.
Naguères en pourpoint d'hermine ,
Couvert de soie et de bijoux,
Il était aussi beau que nous:
Et le compliment n'est pas mince !
II doit flatter sa vanité
Mais il l'a presque mérité.
(1) La Tour-de-Beurre , tlont il
Rouen. "Elle fut cunstruite avec les offrandes du carême ; de là son
nom. Sou élévation est très-grande. Los escaliers en furent brisés a
une époque déjà IIlIcierwe. et il est impossible île la visiter intérieu-
rement. On s'explique dès-lors le guide choisi par l'auteur,
1
Oui, je l'ai vu, même en province ,
Sous les grands airs d'un petit prince,
Rester homme de qualité.
Donc puisqu'on dit qu'il nous ressemble ;
Ou tout au moins nous ressembla,
Daignons nous occuper ensemble
Du fantaisiste que voilà.
Dinera-t-il ? question féroce.
Les hauts financiers en carrosse ,
Les gros bourgeois à petits pas
S'acheminent vers leur demeure.
Midi tinte gaiement. C'est l'heure
De faire le secoua repas.
Si notre ami ne dînait pas !
Il a trouvé des rimes riches ,
Très-riches , le pauvre garçon !
Comme un clocher couvert de niches
Dans les échos des hémistiches
Son sonnet sonne il l'unisson.
Note qui vole dans le vide ,
Timbre furtif , fragile accord
Chantent sur sa lèvre livide.
Contre la faim le beau trésor !
Ah ! parlez-moi du bruit de l'or.
La souffrance rend l'homme sage;
Ou s'il est au printemps, à l'âge
De notre jeune rimailleur,
C'est l'eau féconde de l'orage,
Et soudain fleurit dans son cœur
La prière qui rend meilleur.
Marc s'arrête. Dans sa cervelle ,
Dans son âme il vient d'entrevoir
Certaine petite tourelle , «
Hélas ! la maison paternelle ,
Le cher et tranquille manoir.
L'angélus fredonne au village
La vive chanson de midi.
Groùpés sur le seuil tiédi
Les mendiants , selon l'usage
Fètént d'un air très-séducteur
La bonne soupe du seigneur.
Aux poules on garde une miette.
Un trou brille à tous les genoux.
On rit. Et mainte blonde tête
Très-doucement fait la dinette
Avec le grand dogue au poil roux.
Qui si bien étrangle les loups.
Comme elle est heureuse , .ma mère ,
La poule qui suit ton chemin.
Comme il est heureux, mon vieux père,
Le dogue qui lèche ta main.
0 bêtise pleine de charme !
0 nalyeté des aïeux !
Et Marc avale de son mieux
CINQUIÈME ANNÉE. Nu 23. 2 MARS irôl
UN S'ABONNE
- 1 ALYON,
Aux RUSEàux,
nue d'Auvergne ,13,
tt chez tous les directeurs
de postes.
LAFRANCE
AlloNNEIlENT
UN AN. 9 fr.
6 MOS. 5 fr. -
Extérieur , le port
(en sub)
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
^TTî Paraît tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
SOMMAIRE.
jpéjdfa (Blanchot-de ïrenas ) — A une jeune
a Bacbi). — La Guitare (E. ÏJurgade ) —
£ ^-4»m«i2 Xlèle de blaynard). — Souvenirs de Breta-
e e la Rochcmacé ) — Beaux-Arts : Victor
*JLMm0T [Adrien Peladan ) — Chateaubriand et son
groupe littéraire , par sie-flcuve» IL. de Laincel).
— Notes et documents pour servir à l'histoire de
Lyon sous le règne dp Louis XIV. 1669 (A. Péricaud
l'aîné). — Bibliographie : Blois et ses environs , par
M. de la Saussaye (Paul St-Olive). — Essai histori-
que sur le théâtre lyonnais (suite), (Jacques Guil-
lemaud). - Les douleurs d'une âme (suite), (Jules
Le Sire). - Les Blasons de France (Chévr du Cluzel).
MARC DU VELAY 0).
Dans la sombre cité normaude
Qu'attriste encore la légende
De la vierge de Vaucouleurs,
Errait , sans crainte des voleurs ,
Lourd estoe , légère escarcelle ,,
Ecbarpe-émaillée aux couleurs
*
fore , au Velay toujours fidèle ,
11 va , revient, tourne la tète ,
Lève les yeux , baisse le nez ,
Et fort-diestrait par les bonnets ,
Contre les passants il se jette,
Ainsi qu'il sied à tout poète
Flairant la piste des sonnets.
Marc est à jeûn. Sur sa figure
-Sans trop chercher on peut le voir.
Le créatur saura pourvoir
Aux besoins de la créature.
Mais ce matin par aventure
Dieu tarde à faire son devoir.
Moi je redoute ia famine.
Et vous,Messieurs, .qu'en pensez-vous?
Mon héros a méchante mine.
Naguères en pourpoint d'hermine ,
Couvert de soie et de bijoux,
Il était aussi beau que nous:
Et le compliment n'est pas mince !
II doit flatter sa vanité
Mais il l'a presque mérité.
(1) La Tour-de-Beurre , tlont il
Rouen. "Elle fut cunstruite avec les offrandes du carême ; de là son
nom. Sou élévation est très-grande. Los escaliers en furent brisés a
une époque déjà IIlIcierwe. et il est impossible île la visiter intérieu-
rement. On s'explique dès-lors le guide choisi par l'auteur,
1
Oui, je l'ai vu, même en province ,
Sous les grands airs d'un petit prince,
Rester homme de qualité.
Donc puisqu'on dit qu'il nous ressemble ;
Ou tout au moins nous ressembla,
Daignons nous occuper ensemble
Du fantaisiste que voilà.
Dinera-t-il ? question féroce.
Les hauts financiers en carrosse ,
Les gros bourgeois à petits pas
S'acheminent vers leur demeure.
Midi tinte gaiement. C'est l'heure
De faire le secoua repas.
Si notre ami ne dînait pas !
Il a trouvé des rimes riches ,
Très-riches , le pauvre garçon !
Comme un clocher couvert de niches
Dans les échos des hémistiches
Son sonnet sonne il l'unisson.
Note qui vole dans le vide ,
Timbre furtif , fragile accord
Chantent sur sa lèvre livide.
Contre la faim le beau trésor !
Ah ! parlez-moi du bruit de l'or.
La souffrance rend l'homme sage;
Ou s'il est au printemps, à l'âge
De notre jeune rimailleur,
C'est l'eau féconde de l'orage,
Et soudain fleurit dans son cœur
La prière qui rend meilleur.
Marc s'arrête. Dans sa cervelle ,
Dans son âme il vient d'entrevoir
Certaine petite tourelle , «
Hélas ! la maison paternelle ,
Le cher et tranquille manoir.
L'angélus fredonne au village
La vive chanson de midi.
Groùpés sur le seuil tiédi
Les mendiants , selon l'usage
Fètént d'un air très-séducteur
La bonne soupe du seigneur.
Aux poules on garde une miette.
Un trou brille à tous les genoux.
On rit. Et mainte blonde tête
Très-doucement fait la dinette
Avec le grand dogue au poil roux.
Qui si bien étrangle les loups.
Comme elle est heureuse , .ma mère ,
La poule qui suit ton chemin.
Comme il est heureux, mon vieux père,
Le dogue qui lèche ta main.
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