Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1861-02-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 09 février 1861 09 février 1861
Description : 1861/02/09 (A5,N20). 1861/02/09 (A5,N20).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6312588w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
CINQUIÈME ANNÉE. N° 20. 9 FÉVRIER 1*61.
OU S'ABONNE
ALTON,
- AUX IJOREÀIJI v
Kjib d'Auvergne 1
lit chez tous les Pe fi
de foste*^Ns- ,
fcA FRANCE
tMKÏÙE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
A L'dSAGE DIS jomnuip
On. traite île gré & gré m
selon Oiuiportaiice dv,
Journal souscripteur.
P^ tou^jës sa'm^iyy — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
\<~
Glanes (Adrien Peladan). Les Femmes fortes de Fran-
ce et le Bretagne (M* de la Rochemacé).— Les dou-
lars d'une âme (Jujes Le-Sire). - Silhoueltes con-
temporaines, XLIV (G. de Chaumont).— De la guerre
centre l'imagination (L. de Laincel). — Septième
Concours. — Travaux par J.-B. Fiterre, J. Deslan-
des, A.-J. FédéJ"ique.- Inventaire (Hyp.Préban-Ber-
Ihelot).— Notes et documents pour servir à l'histoire
de Lyon sous le règne de LouisXIV, 1669 (A. Péri-
caud l-atné). -Essai historique sur le théâtre lyon-
giàs, III (Jacques Guillemaud). — Lès Fantaisies lit-
téraires du temps : le mysticisme dans l'art (E.Wast).
'— La Pfésie portugaise, III (Tbalès Bernard). -Vi-
• 4raitxide St-Jean de Belleville (G. Pont).- Alphabet
rural (suite) (A.du Peyrat).- La Guitare (A. Lestour-
gie). Le Jeune chien(P.Raynaud).- Sonnet (P.St-Olive).
GLANES.
- M. Auguste Lestourgie dérend avec éner-
gie, dans le Conciliateur de la Corrêze, la dé-
- centralisation intellectuelle partout à l'ordre
du jour,- et à la veille d'humilier la superbe
de Paris. M. Lestourgie s'énonce avec cette
carrure :
c L'idée décentralisatrice fait son chemin.
La province commence à trouver fort imperti-
nent qu'on-la juge , sans appel, incapable de
toute haute manifestation de l'esprit; et, dans
le fait, rien n'est plus saugrenu que cette pré-
tention de ta capitale, habile douanière, qui ne
laisse passer à la célébrité que ce qu'elle a re-
viftu d'wi certificat d'origine en bonne forme.
On se -moque de la province,
Et tout le monde en est un peu, etc. »
Est-il beaucoup de monde qui se doigte que
les écrivains# la mode de ce grand Paris, par-
lent assez fréquemment iroquois ? Nous don-
nons cependant la preuve de ce fait ; nous la
prenons dans la chronique de la Revue de Bre-
tagne et de Vendée. Deux amis s'entretiennent:
.« Voici quelques phrases extraites d'un ar-
ticle de M. Sainte-Beuve (du 51 décembre
4 860) : t M. de Tocqueville et ses amis étaient
nés" tout portés. à — « Sa thèse est sur les
effets et les dangers de l'égalité. - CI Il est
l'an des hommes qui s'est le plus adressé de
questions, qui s'est le plus mis à la question lui-
même. » Comment Irouvez-vous te français
d'académicien ?
« —^ Je le trouve digne-de M. Dupin l'aîné.
» - J'ai du reste mieux que cela, ajouta
moalimi, et il me lut cette autre. phrase du
même M. Sainte-Beuve : « Saint François de
Sales tient à Bernardin de Saint-Pierre par son
coloris fondant, par le parler mélodieux, par
son âme veloutée et savoureuse. » Voilà une
phrase qui fait venir l'eau à la bouche. Je pe
sais cependant si je ne lui préférerais pas celle-
ci que j'emprunte au même écrivain : » C'était
une fin d'hiver fructueux et mûrissant; » et cette
autre : « Il y a des ricochets qui sont une mar-
clae générale de la littérature ; » et celle-ci en-
core : « Il s'alla .cacher dans un rejaillissement
de piété. D Et mon impitoyable ami, toujours
armé de ses petits papiers , me lança à la tête
plus de vingt phrases de M. Sainte-Beuve ,
desquelles je n'ai retenu que ces expressions :
période finissante, machine vieillissante , paix
commençante , piété mûrissante, cœurs circon-
cis, etc. Je demandai grâce.
— « Je vois que vous en avez dp. M. Sainte-
Beuve, me dit mon ami. Eh bien ! passons à
M. Barbey d'Aurevilly , critique littéraire du
Pays, Journal de VEmpire. Ecoutez quelques-
unes des dernières phrases tombées de sa plu-
me mûrissante : « M. Aubryet est de là race
des éclatants mêlés de suave. C'est un Rivarol
soleillant qui sait s'éteindre à temps dans Henri
aeine , clair de lune, et qui a appris le latin
des Latins dans Sliafkspeare. C'est un homme
ondé do gaîté et de mélancolie. » Et plus loin:
« C'est une Mme de Staël changée en Roméo
littéraire, qui serait très-bien montée au balcon
de l'autre, et que l'autre Mme de Staël, la non
transformée , aurait préféré pour la vitalité , la
verve et toutes les diableries de l'expression,
à ce sceptique blond de Benjamin , ce nom
fade et faux qui sent le benjoin, tandis qu'il y
a comme un coup de cymbale dans le nom
tintant et frémissant de Xavier qui sonne pour
M. Aubryet comme un écho de son esprit. »
On le voit, nous sommes menacés d une
nouvelle invasion de Barbares, et cette fois
les steppes qui les ont nourris, c'est Paris lui-
même.
Il n'est pas jusqu'à M. Thiers , qui ne sème,
dans l'Histoire du Consulat et de l'Empire, des
phrases peu intelligibles et qui ne s oublie dans
la vérité historique jusqu'à commiettre d'énor-
mes bévues ; exemple: IL Cait de Louis XVIII
l'ami littéraire de Montesquieu , alors que cet
écrivain est mort en f755 , année même de la
naissance du roi de France.
Mais nous reviendrons sur tout cela.
Couleurs. Chimie tinctoriale. —Une corres-
OU S'ABONNE
ALTON,
- AUX IJOREÀIJI v
Kjib d'Auvergne 1
lit chez tous les Pe fi
de foste*^Ns- ,
fcA FRANCE
tMKÏÙE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
A L'dSAGE DIS jomnuip
On. traite île gré & gré m
selon Oiuiportaiice dv,
Journal souscripteur.
P^ tou^jës sa'm^iyy — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
\<~
Glanes (Adrien Peladan). Les Femmes fortes de Fran-
ce et le Bretagne (M* de la Rochemacé).— Les dou-
lars d'une âme (Jujes Le-Sire). - Silhoueltes con-
temporaines, XLIV (G. de Chaumont).— De la guerre
centre l'imagination (L. de Laincel). — Septième
Concours. — Travaux par J.-B. Fiterre, J. Deslan-
des, A.-J. FédéJ"ique.- Inventaire (Hyp.Préban-Ber-
Ihelot).— Notes et documents pour servir à l'histoire
de Lyon sous le règne de LouisXIV, 1669 (A. Péri-
caud l-atné). -Essai historique sur le théâtre lyon-
giàs, III (Jacques Guillemaud). — Lès Fantaisies lit-
téraires du temps : le mysticisme dans l'art (E.Wast).
'— La Pfésie portugaise, III (Tbalès Bernard). -Vi-
• 4raitxide St-Jean de Belleville (G. Pont).- Alphabet
rural (suite) (A.du Peyrat).- La Guitare (A. Lestour-
gie). Le Jeune chien(P.Raynaud).- Sonnet (P.St-Olive).
GLANES.
- M. Auguste Lestourgie dérend avec éner-
gie, dans le Conciliateur de la Corrêze, la dé-
- centralisation intellectuelle partout à l'ordre
du jour,- et à la veille d'humilier la superbe
de Paris. M. Lestourgie s'énonce avec cette
carrure :
c L'idée décentralisatrice fait son chemin.
La province commence à trouver fort imperti-
nent qu'on-la juge , sans appel, incapable de
toute haute manifestation de l'esprit; et, dans
le fait, rien n'est plus saugrenu que cette pré-
tention de ta capitale, habile douanière, qui ne
laisse passer à la célébrité que ce qu'elle a re-
viftu d'wi certificat d'origine en bonne forme.
On se -moque de la province,
Et tout le monde en est un peu, etc. »
Est-il beaucoup de monde qui se doigte que
les écrivains# la mode de ce grand Paris, par-
lent assez fréquemment iroquois ? Nous don-
nons cependant la preuve de ce fait ; nous la
prenons dans la chronique de la Revue de Bre-
tagne et de Vendée. Deux amis s'entretiennent:
.« Voici quelques phrases extraites d'un ar-
ticle de M. Sainte-Beuve (du 51 décembre
4 860) : t M. de Tocqueville et ses amis étaient
nés" tout portés. à — « Sa thèse est sur les
effets et les dangers de l'égalité. - CI Il est
l'an des hommes qui s'est le plus adressé de
questions, qui s'est le plus mis à la question lui-
même. » Comment Irouvez-vous te français
d'académicien ?
« —^ Je le trouve digne-de M. Dupin l'aîné.
» - J'ai du reste mieux que cela, ajouta
moalimi, et il me lut cette autre. phrase du
même M. Sainte-Beuve : « Saint François de
Sales tient à Bernardin de Saint-Pierre par son
coloris fondant, par le parler mélodieux, par
son âme veloutée et savoureuse. » Voilà une
phrase qui fait venir l'eau à la bouche. Je pe
sais cependant si je ne lui préférerais pas celle-
ci que j'emprunte au même écrivain : » C'était
une fin d'hiver fructueux et mûrissant; » et cette
autre : « Il y a des ricochets qui sont une mar-
clae générale de la littérature ; » et celle-ci en-
core : « Il s'alla .cacher dans un rejaillissement
de piété. D Et mon impitoyable ami, toujours
armé de ses petits papiers , me lança à la tête
plus de vingt phrases de M. Sainte-Beuve ,
desquelles je n'ai retenu que ces expressions :
période finissante, machine vieillissante , paix
commençante , piété mûrissante, cœurs circon-
cis, etc. Je demandai grâce.
— « Je vois que vous en avez dp. M. Sainte-
Beuve, me dit mon ami. Eh bien ! passons à
M. Barbey d'Aurevilly , critique littéraire du
Pays, Journal de VEmpire. Ecoutez quelques-
unes des dernières phrases tombées de sa plu-
me mûrissante : « M. Aubryet est de là race
des éclatants mêlés de suave. C'est un Rivarol
soleillant qui sait s'éteindre à temps dans Henri
aeine , clair de lune, et qui a appris le latin
des Latins dans Sliafkspeare. C'est un homme
ondé do gaîté et de mélancolie. » Et plus loin:
« C'est une Mme de Staël changée en Roméo
littéraire, qui serait très-bien montée au balcon
de l'autre, et que l'autre Mme de Staël, la non
transformée , aurait préféré pour la vitalité , la
verve et toutes les diableries de l'expression,
à ce sceptique blond de Benjamin , ce nom
fade et faux qui sent le benjoin, tandis qu'il y
a comme un coup de cymbale dans le nom
tintant et frémissant de Xavier qui sonne pour
M. Aubryet comme un écho de son esprit. »
On le voit, nous sommes menacés d une
nouvelle invasion de Barbares, et cette fois
les steppes qui les ont nourris, c'est Paris lui-
même.
Il n'est pas jusqu'à M. Thiers , qui ne sème,
dans l'Histoire du Consulat et de l'Empire, des
phrases peu intelligibles et qui ne s oublie dans
la vérité historique jusqu'à commiettre d'énor-
mes bévues ; exemple: IL Cait de Louis XVIII
l'ami littéraire de Montesquieu , alors que cet
écrivain est mort en f755 , année même de la
naissance du roi de France.
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