Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1863-12-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 12 décembre 1863 12 décembre 1863
Description : 1863/12/12 (A8,N11). 1863/12/12 (A8,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6310903j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
HUITIÈME AKNÉB. i\»ll. 42 DÉCKMBRB 1865.
MJIRANCE LITTERAIRE
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
P-aVÔtJwis les samedis. - Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale. -
SOMMAIRE.
In iimbra mortis. Ill. Psaume (Adrien Pdadan). — Olto Gartner. XIV (Marin de Livonnière). — Considé-
rations au sujet du portrait du roi Roboam, retrouvé en Egypte (fin) (Chcver de Paravcy). — Etudes surna-
turelles. Les esprits familiers (Adrien Peladan). — Lettre parisienne (Charles de St-Julien). — Voyages à
travers les mondes poétiques (suite) (Gaston Dargy). — Album. Gouttes d'eau (Anto.ni Valbrèguesj. Au
bord de la mer (Paul Trévalon), Allégorie (L. de Veyrière). A Robert C. (C. Tholot. - Notes et documents
(Péncaud l'aîné), — Histoire déjà I)oésie."Pécapitula Lion (Tbalès Bernard).— Sensations bizarres d'un herbi-
vore {Gaston Dargy).- Sceaux des douze Césars (A. de N.)— Sociélé d'éducation (Paul St-Olive.
In umbra mortis.
lU.
PSAUME.
Avec la voix de philomèle,
Avec le murmure du vent,
Avec la lyre universelle
J'exalterai le Dieu rivant.
Seigneur, en m'arrachant au calme de la vie
Que m'offrait mon vol écarté,
Tu voulus que ma voix tonnât contre l'impie ;
Que je fisse rougir la croyance assoupie
Et la mauvaise volonté.
Depuis, dévorant la carrière
Pleine des pièges du méchant,
Ma journée est une prière,
Un labeur, un combat, un chant.
Rudes sont les sentiers battus par le poète
Nourri du pain de la douleur ;
Pour dormir une pierre est l'appui de sa tète;
Pour s'abriter, à l'heure où gronde la tempête,
Il a la main seule, Seigneur.
Et pourtant ton chantre préfère
Sa pauvreté, son abandon,
Aux prospérités de la terre,
Aux prestiges d'un vain renom.
Dieu de toute vertu, Dieu de toute justice ,
Je ne sais jusqu'où montera
L'orgueil humain marchant de caprice en caprice,
Mais je sais que ton jour, avant que je périsse:
0 Christ, - à mes regards luira.
Avec la voix de philomèle,
Avec le murmure du vent,
Avec la lyre universelle,
J'exalterai le Dieu vivant.
Adrien Peladik.
OTTO GARTNER.
XIV.
La carte et l'opinion commune disent qu'il n'y
a pas tout-à-fait huit lieues entre Nantes et An-
ccnis; n'est-ce point une erreur? En faisant ce
trajet au retour, il me semblait interminable.
Enfin les clochers de cette ville néfaste, que six
mois avant j'avais cru voir pour la dernière fois,
m'apparurent dans le lointain ; je les saluai d'un
cri de joie. Mon empressement néanmoins n'était
pas exempt de trouble ; j'allais tenter l'épreuve
suprême : rien ne me garantissait encore l'issue
qu'elle pourrait avoir. On ne parvient pas d'un
seul coup à vaincre les impressions anciennes :
mes premiers rapports avec M. Duclos, l'infério-
rité de ma situation au point de départ, la froi-
deur réciproque, des obstacles imprévus peut-
être. que de choses m'inquiétaient ! Parfois-
aussi me revenait à l'esprit un mot de Gustave :
CI Il y a deux enfants. un secret. » Mais non,
me disais-je, ce secret n'est rien ; c'est le partage
qui l'inquiète, une misère d'argent. La pensée de
Laurence ne laissait pas place à un pareil souci.
Et pourtant je tremblais bien fort en arrivant
à l'hôtel de la Recette. J'avais préparé mes dis-
cours et arrêté un plan : d'abord le compte-
rendu de mon entrevue avec Gustave , moins
certains détails trop blessants pour M. Duclos ;
ensuite le renouvellement de mes offres , puis,
après leur acceptation supposée, le mot solennel
qui devait appeler une réponse contenant le bon-
heur de ma vie entière. Etait-ce bien combiné?
Je l'ignore; il ne me fut pas donné d'en faire l'ex-
périence.
Lorsque j'entrai dans le salon, j'aperçus - en
vérité je n'en croyais pas mes yeux — j'aperçus
ma mère, installée près de la table, seule et
travaillant à sa petite broderie comme elle eût
pu le faire dans sa chambre au Pin.
— Ma mère ! m'écriai-je, vous ici ! -
MJIRANCE LITTERAIRE
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
P-aVÔtJwis les samedis. - Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale. -
SOMMAIRE.
In iimbra mortis. Ill. Psaume (Adrien Pdadan). — Olto Gartner. XIV (Marin de Livonnière). — Considé-
rations au sujet du portrait du roi Roboam, retrouvé en Egypte (fin) (Chcver de Paravcy). — Etudes surna-
turelles. Les esprits familiers (Adrien Peladan). — Lettre parisienne (Charles de St-Julien). — Voyages à
travers les mondes poétiques (suite) (Gaston Dargy). — Album. Gouttes d'eau (Anto.ni Valbrèguesj. Au
bord de la mer (Paul Trévalon), Allégorie (L. de Veyrière). A Robert C. (C. Tholot. - Notes et documents
(Péncaud l'aîné), — Histoire déjà I)oésie."Pécapitula Lion (Tbalès Bernard).— Sensations bizarres d'un herbi-
vore {Gaston Dargy).- Sceaux des douze Césars (A. de N.)— Sociélé d'éducation (Paul St-Olive.
In umbra mortis.
lU.
PSAUME.
Avec la voix de philomèle,
Avec le murmure du vent,
Avec la lyre universelle
J'exalterai le Dieu rivant.
Seigneur, en m'arrachant au calme de la vie
Que m'offrait mon vol écarté,
Tu voulus que ma voix tonnât contre l'impie ;
Que je fisse rougir la croyance assoupie
Et la mauvaise volonté.
Depuis, dévorant la carrière
Pleine des pièges du méchant,
Ma journée est une prière,
Un labeur, un combat, un chant.
Rudes sont les sentiers battus par le poète
Nourri du pain de la douleur ;
Pour dormir une pierre est l'appui de sa tète;
Pour s'abriter, à l'heure où gronde la tempête,
Il a la main seule, Seigneur.
Et pourtant ton chantre préfère
Sa pauvreté, son abandon,
Aux prospérités de la terre,
Aux prestiges d'un vain renom.
Dieu de toute vertu, Dieu de toute justice ,
Je ne sais jusqu'où montera
L'orgueil humain marchant de caprice en caprice,
Mais je sais que ton jour, avant que je périsse:
0 Christ, - à mes regards luira.
Avec la voix de philomèle,
Avec le murmure du vent,
Avec la lyre universelle,
J'exalterai le Dieu vivant.
Adrien Peladik.
OTTO GARTNER.
XIV.
La carte et l'opinion commune disent qu'il n'y
a pas tout-à-fait huit lieues entre Nantes et An-
ccnis; n'est-ce point une erreur? En faisant ce
trajet au retour, il me semblait interminable.
Enfin les clochers de cette ville néfaste, que six
mois avant j'avais cru voir pour la dernière fois,
m'apparurent dans le lointain ; je les saluai d'un
cri de joie. Mon empressement néanmoins n'était
pas exempt de trouble ; j'allais tenter l'épreuve
suprême : rien ne me garantissait encore l'issue
qu'elle pourrait avoir. On ne parvient pas d'un
seul coup à vaincre les impressions anciennes :
mes premiers rapports avec M. Duclos, l'infério-
rité de ma situation au point de départ, la froi-
deur réciproque, des obstacles imprévus peut-
être. que de choses m'inquiétaient ! Parfois-
aussi me revenait à l'esprit un mot de Gustave :
CI Il y a deux enfants. un secret. » Mais non,
me disais-je, ce secret n'est rien ; c'est le partage
qui l'inquiète, une misère d'argent. La pensée de
Laurence ne laissait pas place à un pareil souci.
Et pourtant je tremblais bien fort en arrivant
à l'hôtel de la Recette. J'avais préparé mes dis-
cours et arrêté un plan : d'abord le compte-
rendu de mon entrevue avec Gustave , moins
certains détails trop blessants pour M. Duclos ;
ensuite le renouvellement de mes offres , puis,
après leur acceptation supposée, le mot solennel
qui devait appeler une réponse contenant le bon-
heur de ma vie entière. Etait-ce bien combiné?
Je l'ignore; il ne me fut pas donné d'en faire l'ex-
périence.
Lorsque j'entrai dans le salon, j'aperçus - en
vérité je n'en croyais pas mes yeux — j'aperçus
ma mère, installée près de la table, seule et
travaillant à sa petite broderie comme elle eût
pu le faire dans sa chambre au Pin.
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