Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1866-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 30 avril 1866 30 avril 1866
Description : 1866/04/30 (A10). 1866/04/30 (A10).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6310485p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
DIXIÈME ANNÉE. - LIVRAISON DU 30 AVRIL 1866.
LA FRANCE LITTÉRAIM
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
- 1 Lzwài&.m
- Paraît tous les mois. - Reproduction interdite à moins d'une convention spécIale.
LES HOMMES DE BRONZE.
En retrouvant une lettre qui nous était écrite
de Marseille, en 1851, nous y avons lu de nou-
veau celle phrasequi peignait alors un publiciste
de nos amis : « M;. est toujours également in-
trépide, rien ne le détourne de sa ligne, c'est. un
homme de bronze. »
Il en est peu, par les temps qui courent, qui se
puissentainsi nommer, car de pareils esprits sont
trempés de manière que nulle puissance humai-
ne les séparerait des dogmes religieux et so-
ciaux qu'ils défendent. Un jour, lorsque l'équité
historique interpellera notre âge, pour en réprou-
ver l'égoïsme, les goûts dépravés, les préjugés
absurdes, les innombrables défaillances, elle op-
posera comme point de comparaison , comme
autorité prononçant d'elle-même la sentence, les
hommes de bronze -contemporains , c'est-à-dire
ceux que la vérité et la justice auront seulescap-
livés.
El que le sceptique railleur ne vienne pas sou-
rire malignement, en nous entendant ainsi parler :
il n'y a pas de milieu entre la lumière et l'obs-
curité , entre le bien et ce qui ne l'est pas. La
vérité, c'est Dieu, et l'on ne divise pas plus Dieu
que oe qui émane de son essence comme princi-
pe immuable. Prendre la propriété d'aulrui sera
toujours un crime, et le respect de la morale fut
un précepte céleste le premier des jours comme
à présent. Les principes religieux, politiques,
moraux, sociaux, qui, tous, se tiennent par un
lien intime, ne sauraient se trouver à la merci
des ambitions , des systèmes creux, des caprices
de la vanité ou de la déraison ; ce qui le prouve,
c'est qu'ils furent constamment en harmonie avec
le bon sens et toute bonne conscience.
Un principe ne vieillit pas , ne s'altère pas ,
parce que celui qui le représente abuse de son
droit etforligne ; ce qu'il faut corriger alors, c'est
l'individu, c'est la fausse application du principe,
non le principe, car il vient d'en-haut. Un hom-
me riche fait un emploi répréhensibledesesbiens;
pour cela, il n'est pas permis de le dépouiller. Un
magistral se laisse corrompre et rend tortueuses
les voies de la justice ; que l'opinion publique
le flétrisse, mais ce ne sera pas une raison pour
supprimer les tribunaux. Ces points de rapproche-
ment se pourraient beaucoup prolonger encore.
Mais la tolérance , nous répondra-t-on , mais
l'esprit de liaison, mais la nécessité de .se faire
tout à tous, comme parle l'apôtre ?
Nous aimons la tolérance qui ne va pas jusqu'à
la lâcheté, à l'abdication du devoir, comme nous
aimons la liberté, sans jamais admettre la libé-
raLrerie, qui mène à là licence et lui ouvre le
chemin. Nous repoussons l'exclusivisme, com-
me voisin de la tyrannie, mais nous combattons
toujours et partout les demi-vérités , les demi-
principes, les altérations des bases traditionnelles
des institutions et des croyances, parce que, sans
l'intégrité des lois primordiales et nécessaires, il
n'y a pas de société possible. Les défenseurs quand
même de cette profession de foi, ce sont les hom-
mes de bronze.
Pourquoi ne pas oser dire de ces athlètes de
la foi autant politique que chrétienne, que leur
vie brille plus que le diamant , et que leur âme
est belle comme l'ange de l'Aurore ?
Quelque restreint qu'en soit le nombre, dans
quclqu'obscurité que se cachent ces élus, il en
subsiste, car autrement il faudrait redouter d'i-
nénarrables châtiments célestes. De ces hommes
aimés du Ciel il ne sera jamais dit qu'ils ont
pactisé avec les ambitieux qui sacrifient l'inté-
rêt public à leur fortune ;
Avec les baladins de la discussion, qui font des
discours un feu d'artifice , et de l'honnêteté une
casaque de parade, changeant de forme et de cou-
leur selon la circonstance ;
Avec les médiocrités dorées ou besogneuses qui
redoutent la vertu sévère , le talent ferme, et
qui se traînent, au contentement de leur vues
étroites, dans les sentiers pervers des demi-
mesures ;
Avec les intelligences de confusion qui n'ont
qu'un désir, leur succès, la ruine commune dut-
elle s'en suivre ;
Avec les menteurs qui, pour de l'argent, difla-
ment de parti-pris la rectitude et l'intégrité, de
même qu'ils attribuent l'honneur et la sagesse à
plus d'un qui en sont dépossédés. ,
Les hommes de bronze, ce sont des caraclc-
LA FRANCE LITTÉRAIM
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
- 1 Lzwài&.m
- Paraît tous les mois. - Reproduction interdite à moins d'une convention spécIale.
LES HOMMES DE BRONZE.
En retrouvant une lettre qui nous était écrite
de Marseille, en 1851, nous y avons lu de nou-
veau celle phrasequi peignait alors un publiciste
de nos amis : « M;. est toujours également in-
trépide, rien ne le détourne de sa ligne, c'est. un
homme de bronze. »
Il en est peu, par les temps qui courent, qui se
puissentainsi nommer, car de pareils esprits sont
trempés de manière que nulle puissance humai-
ne les séparerait des dogmes religieux et so-
ciaux qu'ils défendent. Un jour, lorsque l'équité
historique interpellera notre âge, pour en réprou-
ver l'égoïsme, les goûts dépravés, les préjugés
absurdes, les innombrables défaillances, elle op-
posera comme point de comparaison , comme
autorité prononçant d'elle-même la sentence, les
hommes de bronze -contemporains , c'est-à-dire
ceux que la vérité et la justice auront seulescap-
livés.
El que le sceptique railleur ne vienne pas sou-
rire malignement, en nous entendant ainsi parler :
il n'y a pas de milieu entre la lumière et l'obs-
curité , entre le bien et ce qui ne l'est pas. La
vérité, c'est Dieu, et l'on ne divise pas plus Dieu
que oe qui émane de son essence comme princi-
pe immuable. Prendre la propriété d'aulrui sera
toujours un crime, et le respect de la morale fut
un précepte céleste le premier des jours comme
à présent. Les principes religieux, politiques,
moraux, sociaux, qui, tous, se tiennent par un
lien intime, ne sauraient se trouver à la merci
des ambitions , des systèmes creux, des caprices
de la vanité ou de la déraison ; ce qui le prouve,
c'est qu'ils furent constamment en harmonie avec
le bon sens et toute bonne conscience.
Un principe ne vieillit pas , ne s'altère pas ,
parce que celui qui le représente abuse de son
droit etforligne ; ce qu'il faut corriger alors, c'est
l'individu, c'est la fausse application du principe,
non le principe, car il vient d'en-haut. Un hom-
me riche fait un emploi répréhensibledesesbiens;
pour cela, il n'est pas permis de le dépouiller. Un
magistral se laisse corrompre et rend tortueuses
les voies de la justice ; que l'opinion publique
le flétrisse, mais ce ne sera pas une raison pour
supprimer les tribunaux. Ces points de rapproche-
ment se pourraient beaucoup prolonger encore.
Mais la tolérance , nous répondra-t-on , mais
l'esprit de liaison, mais la nécessité de .se faire
tout à tous, comme parle l'apôtre ?
Nous aimons la tolérance qui ne va pas jusqu'à
la lâcheté, à l'abdication du devoir, comme nous
aimons la liberté, sans jamais admettre la libé-
raLrerie, qui mène à là licence et lui ouvre le
chemin. Nous repoussons l'exclusivisme, com-
me voisin de la tyrannie, mais nous combattons
toujours et partout les demi-vérités , les demi-
principes, les altérations des bases traditionnelles
des institutions et des croyances, parce que, sans
l'intégrité des lois primordiales et nécessaires, il
n'y a pas de société possible. Les défenseurs quand
même de cette profession de foi, ce sont les hom-
mes de bronze.
Pourquoi ne pas oser dire de ces athlètes de
la foi autant politique que chrétienne, que leur
vie brille plus que le diamant , et que leur âme
est belle comme l'ange de l'Aurore ?
Quelque restreint qu'en soit le nombre, dans
quclqu'obscurité que se cachent ces élus, il en
subsiste, car autrement il faudrait redouter d'i-
nénarrables châtiments célestes. De ces hommes
aimés du Ciel il ne sera jamais dit qu'ils ont
pactisé avec les ambitieux qui sacrifient l'inté-
rêt public à leur fortune ;
Avec les baladins de la discussion, qui font des
discours un feu d'artifice , et de l'honnêteté une
casaque de parade, changeant de forme et de cou-
leur selon la circonstance ;
Avec les médiocrités dorées ou besogneuses qui
redoutent la vertu sévère , le talent ferme, et
qui se traînent, au contentement de leur vues
étroites, dans les sentiers pervers des demi-
mesures ;
Avec les intelligences de confusion qui n'ont
qu'un désir, leur succès, la ruine commune dut-
elle s'en suivre ;
Avec les menteurs qui, pour de l'argent, difla-
ment de parti-pris la rectitude et l'intégrité, de
même qu'ils attribuent l'honneur et la sagesse à
plus d'un qui en sont dépossédés. ,
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