Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-12-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 décembre 1922 12 décembre 1922
Description : 1922/12/12 (A23,N186). 1922/12/12 (A23,N186).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303535s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. - N9 186 LE NUMERO : 15 CENTIMEJ5 - - - MARDI SOIR, 12 DECEMBRE 1922
- - -, -.
Les Annales Coloniales
JOURNAL IQUOTIDIEN
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Tunis Port d'Aviation
.t.
Un premier article publié sous ce titre
dans les Annales Coloniales nous a valu une
correspondance des plus intéressantes, dont
il appert que la question est considérée par
la Tunisie entière comme de toute première
importance.
Nous ne pouvons que féliciter ceux qui
s'emploient activement à la faire aboutir, ré-
sultat désormais assuré pour un très proche
avenir.
Depuis trois ans, la Tunisie a fait un ef-
fort considérabe pour l'organisation du port
aérien de Carthage-el-Aouina, dont nous
avons déjà signalé les avantages incompara-
bles do par sa situation et son étendue. -Les
constructions diverses que comporte une ins-
tallation de cette nature sont activement
poussées. M. le Résident général (Lucien
Saint, porte une sollicitude particulière à
leur avancement dont il va se rendre comp-
te personnellement, lorsque les multiples oc-
cupations de sa charge lui en laissent le
loisir.
Le port aérien, qui sera complètement
équipé au cours de l'année 1923, offrira des
caractéristiques bien rares ailleurs, car il
comprendra :
i" Une aire splendide d'atterrissage pour
avions terrestres, de i-6oo mètres de côté,
en carré régulier ;
20 Une aire d'amerissage pour hydravions,
de dimensions à peu près égales, sur le lac
die Tunis.
La Direction des Travaux Publics vient
d'entreprendre le désherbage de la partie du
Lac qui formera cette aire d'amerissage. Un
dragage important lui donnera ensuite 'la pro-
fondeur voulue.
Le Grand Conseil, qui vient d'être élu en
Tunisie et s'est réuni une première fois, le
11 décembre, a eu à se prononcer sur le bud-
get aéronautique incorporé, dans un chapitre
distinct, à celui des Travaux Publics. Il n'est
pas douteux qu'il l'ait approuvé avec un cha-
leureux empressement. -
La phase de préparation qui a été ou-
verte, il serait injuste de l'oublier, par l'Avia-
tion militaire sous la direction avisée et ac-
tive du commandant de la Fargue, prendra
alors fin, pour faire place à la période d'ex-
ploitation et d'entretien
Des pourparlers sont engagés, depuis plu-
sieurs mois, avec quatre Compagnies de Na-
vigation aérienne susceptibles de s'implanter
en 1 unisie :
La Compagnie Aéronavale, qui exploite
actuellement la ligne Antibes-Ajaccio, pro-
longerait ce parcours sur Bizerte et Tunis.
C'est surtout à elle que servirait l'aire
d'amerissage du Lac, dont nous avons
parlé, ,
Une autre ligne traverserait la Méditerra-
née, avec un parcours différent. Constituée
par un groupement d'aviateurs et de finan-
ciers tunisiens, sous le titre de l'unis-Métro-
pole, elle desservirait aussi la Sici'le et l'Ita-
lie dont on connaît la participation impol-
tante à la colonisation et au mouvement com-
mercial de la Tunisie. Cette ligne terrestre,
de toute sécurité, semble devoir être particu-
lièrement en faveur auprès du public fuirai-
sien et on lui prévoit une réelle activité corn-
commerciale. Elle réaliserait dtu côté de
l'Italie, le complément circumméditerranéen
de 'la ligne Latécoère, qui va de Toulouse à
Casablanca, en passant par l'Espagne.
La Compagnie Transafricaine, qui a dé-
buté, il y a quelque temps, en Algérie, avec
la ligne touristique Alger-Biskra, continue-
rait son exploration dui Sud par Tozeur et
Gabès, pour remonter vers Kairouan et Tu-
nis, et offrirait aux voyageurs un trajet in-
comparable.
Enfin, l'administration du Protectorat
poursuit des pourparlers avec la Compagnie
Aérienne de Paris, pour exécuter avec son
concours dès travaux d'un intérêt spécial,
consistant à appliquer la photographie aé-
rienne à la solution des problèmes concer-
nant le cadastre, l'urbanisme, les grands tra-
vaux hydrauliques, les prospections géologi-
ques, pétrolifères, archéologiques.
Ainsi, dans quelques mois, si la Tunisie
a été devancée chez ses voisines par des réali-
sations partielles, sera-t-;elle la première do-
tée d'un ensemble de services aeriens remar-
quablement conçu, embrassant à peu près
tout son territoire, et la reliant d'une façon
régulière à la France, à l'Algérie, à la Cor-
se, à la. Sicilei et à l'Italie.
Peut-être pourra-t-OOI encore envisager,
comme d'utiles compléments d'abordl, une
ligne reliant Tunis, Bizerte et la région nord
de la Tunisie avec les villes de TEstt et du
Nord de l'Algérie. puis, pour plus tard, des
lignes à établir avec le Proche-Orient, Mal-
te, la Grèce, Constantinople, la Syrie, 'l 'E-
gypte-
Toutes les ambitions sont aujourd'hui per-
mises à l'aviation. Elle se développe avec la
rapidité qui convient à une science dont la
vitesse est la qualité primordiale et à 'laquelle
on peut dire que tous les horizons sont ou-
verts.
Ainsi, dans le courant de l'an 1923,
dont l'aube est toute proche, aussitôt qu'au-
ront abouti les pourparlers aveq les Compa-
gnies aériennes, Tunisi sera reliée à la Mé-
tropole par des avions postaux quotidiens.
les lettres remises au service postal, à Tu-
nis, avant six heures du matin, seront ren-
dues à Paris le lendemain, de bonne heure,
dans la matinée.
M. Walter, directeur des Postes chérifien-
nes et qui fut, d'ailleurs, un Tunisien de la
première heure, disait, un jour, au Maroc,
que la lettre-avion n'est pas autre chose qu'un
« service télégraphique différé. » Ceux qui ne
sont pas tenus au respect trop strict des con-
ventions administratives, seront même d'avis
que, dans bien des cas, 'la lettre-avion de-
viendra un « service télégraphique avancé ».
Il est absolument superflu d'insister sur
les avantages que comporte la possibilité de
communications aussi rapides tant pour la
correspondance que pour les déplacements
personnels.
On a fait bien souvent ressortir les avan-
tages que vaut à la Tunisie, au point de vue
maritime, sa situation au centre de la Mé-
diterranée, au carrefour des routes inter-
continentales et internationales. Peut-être
ces avantages deviennent-ils plus accentués
encore et plus importants en matière d'avia-
tion. Ne peut-on point, en effet, considérer
que Tunis est admirablement placée non seu-
lement comme grande escale ou comme tête 1
de ligne pour les relations entre nations mé-
diterranéennes, mais aussi pour commander
les immensités dui centre africain. Avec
l'aviationi qui, se joue des distances et des
difficultés terrestres, on peut espérer faire
du port aérien de Carthage-el-Aouina le
point de départ et d'arrivée de lignes
aériennes qui assureront des communications
rapides avec Tombouctou, de moins en
moins mystérieuse, avec la région du lac
Tchad, c'est-à-dire avec le cœur de ce con-
tinent que les Anciens nommaient avec une
terreur respectueuse, « Terra ignota », la
1 Terre inconnue.
Voilà un demain que rapproche singuliè-
rement rceuvre accomplie par les Services
aéronautiques du; Protectorat et ses grandes
administrations, sous l'impulsion d'un Ré-
sident général animateur
Ernat Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
------
Les méfaits des "sidis"
Cette fois c'est grave
Hier soir, vers 10 heures, Se 'brigadier Louis
et les inspecteurs Dagneaux et Huet, de la po-
lice judiciaire, retrouvaient .dans un débit si-
,tillé 12, rue de la Chapelle, à Paris, une femme
nommée Marie-Germaine Pic-bon, âgôe de vingt-
huit ans, qu'iis recherchaient pour le vol d'un
manteau de fourrure valant 400 à 500 francs.
Le brigadier Louis ayant interpellé Marie Pi-
chon, l'invita à sortir et la mit en état d'arres-
tation. 11 s'apprêtait a la conduire au commis-
sariat de police du quiartietr de la Chapelle, rue
Pbiiippe-die-Giraird, lorsque, en couirs de route,
une quinzaine d'individus entourèrent les ins-
pecteurs et la femme, prenant parti pour Marie
Pichion. A un moment donné, un Algérien,
nommé Ben Ruouti Abd-el-Kader Oued El Boni.
flgé de trente-huit ans, manœuvre, né près
d'Oran, tira un revolver de sa poche et en me-
naça les inspecteurs s'ils ne mettaient pas im-
médiatement la femme en libertié.
Le brigadier Louis fit connaître sa qualité et
oria : « Hauit les mains ! » L'Algérien resta me-
naçant; le brigadier fit alors Jeu en l'air lxir
trois fois, pour attirer l'attention des gardiens
de la paix. Effrayé, Abd-eit-Ka.detr prit la fuite
et tandis que l'inspecteur Dagneaux s'assuirait
de Marie Pichon, le brigadier et son collègue
poursuivirent l'Algérien. Celui-ci, rejoint non
loin de là, fit. volte-face et braqua brusquement
son arme contre la poitrine de l'inspecteur Huet.
Le brigadier, voyant foon collègue en danger,
tira "deux balles, dont une atteignit l'Algérien
dans la région du cœuir. Abd-el-Kader roula à
tenre, entraînant dans sa chute les deux poli-
ciers ; mais, d'un bond, il se releva et pénétra
dans le débit situé 12, place de la Chapelle,
dont il brisa la glaoe dl'un coup de tête, se bles-
sant à l'arcade sourcilitière. Là, il tenta .de nou-
veau de l'ésisber, mais les inspecteurs eurent,
raison de l'énemsumène qu'ils conduisirent au
poste de police
Après un court interrogatoire, l'Algérien fut
conduit en automobile à l'hôpital Lariboisière.
où il fut admis saiBe Nétalon.
En raison .do la gravité de son état ,il fut
opéré d'urgence et l'on (retrouva la trace du
projectile. Pendant ce temps. M. Boudeau, com-
missaire de police du quartier de la Chapelle.
procédait à l'interrogatoire de la femme Pichon,
qui est sans domicilie et. qui a déjà subi trois
condamnations. Cette femme est une des mol.
tresses d'un certain Eugène Landre, dit Gégène.,
âgé 'de vingt-quatre ans, camelot, demeurant à
Aubervilliers, qui avait été arrêté, dans l'après-
midi même, pour port d'arme et. recel de l'ar-
gent détourné par deux autres de ses mai tres-
ses, filles soumises également arrêtées, il y a
deux jours, pour vol à l'entôlage.
Le magiskat, au cours de son en quête, ne
tarda pas à étaiblir que Marie Pichon était l'ins-
tigatrice de tout oe drame. Des témoins décla-
rèrent qu'elle se trouvait avec l'Algérien dans
le débit 12, rue de la Chapelle, et tandis qu'elle
était nNêtéie, elle lavait encouragé Aibd-efl-Kader
à tirer sur les policiers en lui disant : Il Mais
tire donc sur ces sales vaches, et bourrlques. -,,
11 convient d'ajouter que d'autres individus
avaient également -fait feu à ce moment sur les
inspecteurs qui n'avaient pas été atteints.
M. Boudot. a envoyé Marie Pichon au Dépôt et
a consigné l'Algérien fi l'hôpital. M. Wairain,
juge d'instruction, informera sur cette affaire.
*
* *
A 4a suite -d'une -discussion, deux Marocains
Mohamed ben Abdallah, 22 ans, et Ben Ali Mo-
hammed. 33 ans, dimiciliés en garni, 19, pas-
sage Rouchardy. ont frappé de deux coups de
couteau au côté droit, M. Lucien Piallat, 32
1 ans, 19, passage Boucïiardy.
La victime a été transportée à l'hôpital Saint-
Louis, et les deux indigènes envoyés au Dépôt.
LE THEATRE A MADAGASCAR
0 1
La Foire de Tananarive
---0-0--
J'ai reçu un assez volu-
mineux courrier à -la suite
des articles que j'ai pu-
bliés à cette place sur le
théâtre aux colonies.
f en retiens quelques
lettres particulièrement in-
féressantes sur l'organisa-
tion du théâtre à Ila foire
de Tanananve, la question est à Vordre dU'jl'
jour, il faut que d'ici trois mois, le choix
du commissariat de la foire soit fixé.
L'un d'eux qui a fait sa carrière comme
musicien avant d'entrer dans tadministra-
tion théâtrale a dirigé V opéra municipal de
Montpellier et celui de Perpignan, un au-
tre a fondé et dirigé à sa sortie du Consèr-
vatoire les matinées populaires classiques du
théâtre de la Républiquet a dirigé les Va-
riétés de Marseille où il a créé le premier"
opéra populaire et à son retour de la guer-
re a organisé les tournées du théâtre du Pa-
lais-Royal.
Tous sont unanimes à vouloir faire quel-
que chose de bien. Pour la troupe, ils en-
visagent quelque chose d' homogène, ils ban-
nissent de sa composition des noms de ve-
dettes retentissantes dont le concours ne se-
rait assuré que sur le papier et qui, ait, mo-
ment du départ feraient faux-bond.
La proposition de jJl. Bringer me semble
très séduisante. Ayant l'habitude des mises
en scène il en fait encore avec l'éditeur
Joubert qui a dans son répertoire les meil-
leures opérettes classiques il connaît son
métier, il a auprès de lui un collaborateur
qui connaît déjà Madagascar. Il prévoit un
orchestre de dix-neuf musiciens, un corps
de ballet (rara avis) pour les colonies, et
son programme envisage des opérettes d'Of:.
fenbach, de Planquette, d'Hervé, de Gan-
ne, de Messager qui sont toujours sûres de
faire de l'argent si modeste que fut la mise
en scène.
Les représentations montmartroises avec Il
des chansons en vogite de Montmartre et
des piécettes, genre Grand Guignol, pour
finir le spectacle auraient également de
grandes chances de Plaire.,
Joignez à cela l'idée très heter etise de faire
une revue locale. où les principaux événe-
ments locaux seraient mis en relief, et vous
pouvez être sûrs que' les gens de Tananarive
comme ceux de Tamatave ne s"ennuieront
pas.
Pour une saison de six mois, allant du
1er mai au 31 octobre, une subvention de
200.000 francs est demandée et sur ces
200.000 francs, le premier quart sera versé
après le premier mois de représentation;
c'est la garantie certaine que le candidat,
susceptible de signer des engagements, de
passer des contrats avec des artistes, de leur
verser des provisions d'usage au départ offre
urne surface suffisante pour mener finan-
cièrement à bien son affaire. 200.000 francs
poifr six mois de spectacle, cela ne semble
pas exagéré si l'on pense aux difficultés-
qu'auront les artistes à trouver des engage-
ments pour la saison d'hiver, en novembre
1923, à leur retotvr dans la métropole.
Une difficulté subsiste : c'est le voyage.
Il est impossible à une entreprise théâtrale
d'assumer les charges aussi lourdes que le
transport de 51 personnes de Paris à Tana-
narive. Pour elle, ces frais représentent 3 ou
4 fois plus que le bénéfice de toute la saison.
Au prix fort 347.000 francs de bateau en
seconde. classe, sans compter le chemin de
fer de Paris à Marseille et celui de Tama-
tave a Tananarive. D'ailleurs, l'administra-
tion de la colonie, comme les organisateurs
de la foire, veulent très judicieusement don-
ner à cette manifestation commerciale un re-
tentissement considérable. Nid doute que des
arrangements généraux concernant non seule-
ment les artistes, mais certains visiteurs de
marque, ne permettent d'obtenir des Compa-
gnies de navigation des conditions moins
onéreuses dont, au reste, elles sont appelées
à tirer un bénéfice certain, non seulement
pendant la durée de la foire, ce qui est évi-
dent, mais encore après la foire, par le dé-
veloppement constant des écllanges, ce qui
est non moins évident.
Marcel Ruedel
0*
Hommage au marins noirs |f
En témoignant lors de la comparutioirde-
vant le Conseil de guerre maritime du ca-
pitaine de vaisseau Guy, commandant le
1France, le capitaine de frégate Waltzer a
dit entre autres : que les "marins noirs qui
étaient à bord du FRANCE se conduisirent ad-
mirablement.
Ceci n'est point pour nous étonner, car
nous savons que les -laptots (marins indi-
gènes), forment depuis longtemps des équi-
pages excellents. Ils sont, du reste, fournis
par les populations maritimes ou riveraines
de nos grands - fleuves africains et, de
banne heure sont habitués à la discipline du
bord et aussi aux rudes épreuves de la vie
marine.
*b
Siki retrouvé, mais makou
Makofu, en sénégala.is, signifie silence.,
En effet, Siki, qu'on a rétrouvé en train
de déjeuner à son grill-room "habituel, a
demandé qu'on ne pane plus de lui. Pris
acte.
M. Maurice Long ouure à Colombo
00
-M. Maurice. Long, gouverneur général de
T Indochine, qui avait dû interrompre à Co-
lombo son voyage vers Saigon, vient de subir
une opération nécessitée par un abcès au ge-
nou. 11 est soigné par trois médecins anglais
et, d'après les dernières nouvelles reçues au
ministère des Colonies, son état est aussi sa
tisfaisant que possible.
Mme Maurice Long .et M. Yves Châtel,
chef de cabinet du gouverneur général, sont
auprès de lui.
Le scandale de la Réunion 1
Notes recevons, au sujet des arrestations
à la Réumion, que nous avons annoncées
dans notre numéro de vendredi dernier, les
renseignements suivants : L'enquête au su-
jet des malversations commises avait été de-
mandée par M. Albert Sarraut à M. Es-
tèbe, gouverneur de la Reunion. Ce dernier
n'avait trouvé aucun fait contre qui que ce
soit.
M. le ministre des Colonies, saisi à nou-
veau de Plaintes, avait invité M. Tixier,
inspecteur des colonies, de porter ses inves-
tigations au cours de la mission d'inspec-
tion dont il était chargé à la Réunion, de
faire une enquête sérieuse et précise sur les
malversations dans le service postal de cette
colonie.
La justice locale a été saisie des résul-
tats de cette enquête et a fait procéder im-
médiatement à Varrestation de M. Charolars,
inspecteur, et de trois employés du service
postal. Contrairement au bruit qui a cir-
culé, aucun des inculpés ne se serait suicidé.
Les détournements commis s'élèveraient à
plus de deux cent mille francs.
Le prochaintnomntfte gouverneurs
-0-0--
C'est, d'une façon certaine, avant le Ier
janvier, qiùe sera fait le prochain mouvement
de gouverneurs qui doit porter sur plusieurs
noms et coïncider avec la création du Gou-
vernement du Niger, et l'incorporation dans
les cadres des gouverneurs des deux fonc-
tions de commissaire de la République au
Togo et au Cameroun-
Magistrature coloniale
0
Par décret en date du 7 décembre 1922,
rendu sur le rapport du garde des sceaux,
ministre de la Justice.
Sont nommés :
Suppliant non rétribué du juge de paix
de Blida, M. Condamine (Victor-Joseph), en
remplacement de M. Collin, dont la démis-
sion est acceptée.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Ténès, M. Lemoine (Fernand), en rem-
placement de M. Lemoine, décédé.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Trézel, M. Larroque (Jean-Auguste-
Emile), en remplacement de M. Rougeat,
dont la démission est acceptée.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Trézel, M. Mommeja (Fleuret-Adrien-
Marie), en remplacement de M. Roussel,
dont la démission est acceptée.
Greffier de la justice de paix de Tihala,
M. Grava.gnr-" (Raphaél), commis greffier de
la justice de paix de Sfax, en remplace-
ment de M. Bianchi, qui a été nommé^
greffier de la justice de paix de Kairouan.
La démission -de M. Pavard, suppléant
non rétribué du juge de paix d'Ammi-
Moussa, est accepté.
Procureur de la République près le tribu-
nal de lre instance de Cas tel sarrasin, M.
Périasé, substitut du procureur général près
In cour d'Appel de Nouméa.
Procureur de la République près le tri-
bunal de lro instance de Sétif. M. Chabelard,
substitut du procureur de la République
près le tribunal dei lro instance d'Oran.
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de lre instance. d'Oran, l M.
Menescal, substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal do lr* instance de
Philippeville.
Substitut du procureur de la République
]i»'ès le tribunal de lro instance de Philippe-
ville, sur sa, demande, M. Siché, substitut
du procureur de la République près le tri-
bunal de lre instance- de Sétif, M. Chabelard,
Substitut du procureur de la République
près le. tribunal de lro instance de Philippe-
M. Pillot, juge suppléant, rétribué au tribu-
nal de lre instance à Constantine.
:E~ AUTO
Le Sahara de bout en bout
Les voitures Citroën qui doivent tenter
la traversée du Sahara sont arrivées à
Touggourt depuis quelques jours. M. Steed
gouverneur général de l'Algérie, qui" s'in-
téresse à ce raid et qui sa trouvait à Toug-
gourt. s'est rendu, à Témacine sur une voi-
ture Citroën.
M. Steegi avait été invité à Témacine pa.r
le caïd El Hadj Abdelkader qui offrait une
diffa en son honneur.
SOCIETE DE GEOGRAPHIE
Vendredi 15 décembre, à 20 h. 45, au
grand amphithéâtre de la Sorbonne, sous la
présidence dut prince Roland Bonaparte,
aura lieu la réception diu général C. G.
Bruce, chef de l'expédition du Mont-Eve-
rest, en 1.922. -
Ses projections électriques Molteni illus-
treront cette réception organisée' sous les
auspices de la Société de Géographie et du
Club Alpin français.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS -'
Les terrains de la redoute de Case-Navire
M. Diagne (Biaise), député du Sénégal,
vient de terminer un rapport favorable, au
nom de la Commission des Colonies, sur le
projet de loi ayant pour objet d'autoriser la
vente, par le service des domaines de. la
Martinique, du terrain de la redoute de Ca-
se-Navire.
PROJET DE LOI
Le Budget Algérien de 1923
Le ministre de l'Intérieur vient de faire
distribuer le projet de loi tendant à autori-
ser la perception des droits, produits et re-
venus applicables au budget spécial de l'Al-
gérie pour l'exercice 1923.
L'Algérie sort actuellement d'une crise de
deux années, elle s'est reconstituée et elle
est prête à un grand essor économique.
Les artisans, les commerçants et les cul-
tivateurs algériens ont suibi des déceptions
dues à des récoltes anéanties et à diverses
calamités.
Les finances de la colonie ne pouvaient pas
éôhapper au contrecoup des événements qui ont
si gravement atteint l'activité économique de
l'Algérie ; les répercussions en eussent toutefois
été infiniment plus graves si les Assemblées al-
gériennes n'avaient eu la sagesse de créer un
système fiscal assez souple et assez divers pour
garantir une certaine constance dans le ren-
dement des revenus publics.
Le dernier exercice (1921), ne voit ses ré-
coltes inférieures que de 15 millions (3 %)
aux évaluations budgétaires, provenant des
impôts de' consommation et des taxes. Ajou-
tons-y 105 millions de dépenses sur avances
à régulariser, tandis -que 40 millions d'an-
nulations de crédits réduisent le déficit à
SI millions.
Les recettes et les dépenses de 1923
On ne pouvait songer à de nouvelles char-
ges. Les évaluations ont été basées sur
celles de 1922, lesquelles ne tenaient pas
compte du désastre agricole de 19!22.
Certaines évaluations ont été cortrigées en
tenant compte d'indications tilrées de la situation
des recouvrements de 1921.
La seule modification de Quelque importance
apportée aux recettes qui ne sont pas d'origine
fiscalle est l'inscription, parmi les produits di-
vers., de la somme de 8.000.000 de francs qu'en
vertu des nouvelles conventions les réseaux de
chemins de fer doivent verser au budget de la
colonie en oomipensationi partielle des dépenses
de travaux «wmiplérnen'taires dont celui-ci sup-
porte la charge.
Les recettes avaient été ainsi évaluées par
l'Adminisliration à la somme de 388.057.201 fr.
On ne pouvait se soustraire, au point de
vue des dépenses, à :
L'augmentation de la contri-
bution aux charges mili-
taires' 5.000.000 fr.
L'augmentation des charges
de la dette viagère et de
la dette par ajmmités. 1.242.994
L'augmentation des crédits
de personnel .résultant des
mesures prises dans la
métropole pour améliorer
la situation de diverses
catégories de fonctionnai-
res (magistrats, enregis-
trement) 1.869.011
La contrepartie de ces dépenses inélucta-
bles ne pouvait être trouvée que dans la
compression d'autres crédits du budget ;
une revision méticuleuse a été faite des be-
soins de chaque service, de manière à dé-
gager toutes les économies possibles ; tra-
vail délicat, car il ne fallait rien saciifier
de ce qui est indispensable à la bonne mar-
che de l'administration et encore moins
prendre aucune mesure qui eût risqué d'en-
traver l'essor de& facultés productives du
pays.
Le Budget extraordinaire
Les crédits votés s'élèvent pour ce pro-
gramme à 204.000.000 ,de francs.
Le compte provisionnel est inférieur aux
évaluations.
En second lieu, le déficit de l'année 1921
a créé dans la Trésorerie un découvert de
80 millions qui augmente d'autant la part
de l'emprunt de liquidation dans l'émission
de 300 millions prévue aux recettes extraor-
dinaires du budget de 1922.
Dans ces -conditions, il n'a été possible
d'engager, au titre de l'année 1922, qu'une
somme de 91 millions sur les crédits de
204.500.000 francs votés pour les travaux du
nouveau programme. L'excédent, soit 113
millions, constitue pour l'année 1923 une
dotation qu'il ne paraît pas y avoir lien
j d'augmenter.
Pour en assurer la couverture financière,
il est nécessaire de prévoir ,l'émissicn d'une
nouvelle tranche d'emprunt de 80 millions,
égale au prélèvement qui doit être opéré
sur les ressources extraordinaires pour ré-
gulariser le déficit de l'exercice 1921. L'an-
nuité correspondante peut être évaluée à
6.270.000 francs.
La Commission des Finances aura à
rcupporter le projet de loi, et la Commission
'\, de l'Algérie, des Colonies et des protecto-
rats. donnera. son aivis. -
- 1
Rapports et Décrets 1
Décret du 7 décembre 1922, modifiant la
législation en vigueur sur - les élections
consulaires en Algérie. -
Décret du 9 décembre 1922, en vertu duquel
les colis postaux grevés de rembourse-
ment jusqu'à concurrence de 500 francs
sont admis dans les relations avec les
territoires du Cameroun.
l J. G. du 12 décembre 1922.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indo-Chine
vient d'informer le ministre des Colonies
que le taux officiel de la piastre était de
7 fr. 35 le 10 décembre 1922, et de 7 fr. 40
li 11 du même mois.
Au Conseil Colonial
du Sénégal
À la séance d'ouverture de la session or-
dinaire, de 1922, du Conseil colonial du S&
négal, M .le Gouverneur Didelot, lieute-
nant-gouverneur de la Colonie a prononcé
un important discours au cours duquel il
a tout particulièrement insisté sur la si- -
tuation financière de la Colonie
La caisse de réserve possède à l'heure -
actuelle un sodé créditeur de 3.443.90^
francs 53.
Ce solde est représenté : pour 1.193.019"
francs 28 par des valeurs figurant., en écri--
tures, au cours d'achat, eï- par 2.250.890*
francs 25 de fonds disponibles.
Bien que les résultats de l'exercice 1921'
ne soient pas définitivement homologués, il.
n'est plus douteux qu'ils accuseront un im-
portant excédent de recettes. Cet excédent-
est, d'après les derniers chiffres fournis
par le Trésor, évalué à 1.427.017 fr. 60.
Cette somme viendra, bien entendu, gros-
sir d'autant le montant de la caisse de
réserve. Cet excédent de près d'un million
et demi qui n'a été obtenu que grâce à un
vigoureux effort de redressement entre-
pris au début de l'année, provient prin-
cipalement. de ce qu'au rr. janvier 1922, il
restait à recouvrer, au titre de 1921, plus
de 9 millions d'impôts demeurés imjpayés
1 par les indigènes à qui des délais avaient
été consentis. Cet excédent est également
dû à ce que l'exercice en cours a hérité
de dépenses lourdes, restant à régulariser.
L. C'est sur l'exercice 1922 que doit se por-
I ter maintenant notre vigilante attention.
Son cours a d'ailleurs été jusqu'ici fort
1. heureusement favorisé par les conditions
excellentes dans lesquelles la récolte der-
nière a été vendue. Geici a permis de re-
1 couvrer la plus grosse partie des jmposj-
tions - en retard, et celles de l'année cou-
rante.
Aussi, bien qu'à une telle distance de la
fin d'un exercice, il ne "t pas possible
d'émettre une appréciation vraiment con-
cluante sur son règlement définitif, je crois,
a ajouté M. Didelot, pouvoir vous donner
l'assurance que la clôture de l'exercice
1922 ne peut être pour nous un motif d'in-
quiétudes. les plus strictes dispositions
étant prises pour que soient poursuivis
tous les recouvrements prévus, et pour que
soient assurées les dépenses dans les limi-
tes budgétaires.
Mon aiperçu sur la situation, financière.
de la Colonie serait incomplet, si, eh le ter-
minant, je ne faisais par mention des deux
opérations hors budget qui peuvent influen-
cer, les chiffres de notre actif. L'une est
garantie par l'actif - de notre Caisse de ré-
serve et l'autre peut influencer ce dernier
au moment de sa liquidation définitive.
La première de cqs. opérations est celle
des Bons dé caisse, mis en circulation pour
parer à la raréfaction du numéraire. Le to-
tal de ces bons atteint 2.230.113 francs,
dont la couverture immobilise une somme
équivalente de notre Caisse de réserve.
Cette charge est évidemment sans aléa mais
elle pèse lourdement sur notre situation de
Trésorerie.
L'autre opération, qui alourdit également
nos finances, est celle de la liquidation du
Compte du ravitaillement de la population
civile.
vous savez dans quelles' conditions, pour
parer à la disette, des acbats importants de
vivres, en particulier de riz, s'élevant à la..
somme de 8.549.504 fr, 85 ont été effectués,
au début de 1920, au compte du service lot-
cal. Ces vivres ont alors été cédés ajux
Sociétés de Prévoyance et aux Municipar
lités, qui restent devoir de ce chef 2.342.425
francs 45 à la Colonie, -somme que la Co-
lonie doit elle-même au Ravitaillement et
au Budget général.
Pour le règlement financier de cette af-
faire, il importe de faire rentrer, dans le
plus bref délai, cette créance de plus de
2 millions.
Elle se décompose ainsi =
Dû par les Sociétés de Piré-
voyance Fr. 527.225 »
D11 -- par - - les - municipalités - 1.815.200 4&
Des mesures ont déjà été prises, notam-
ment dans le courant de la. présente année,
pour obtenir de ces débiteurs de forts-
acomptes qui ont réduit les sommes duesJ
à ce qu'elles sont actuellement. Ces re-
couvrements seront poursuivis avec éner-
grie, l'Administration locale ne pouvant res-
ter ainsi à découvert, au delà de 1923, sang..
compromettre gravement le crédit de ses
finances. Dans le règlement de cette ques-
tion, comme dans toutes celles qu'il a fallut
redresser pour le bien même des institu-
tions municipales, il sera apporté le plus-
grand tact et la plus grande équité, mais
aussi la. plus grande et la plus tenace fer-
- meté.
Il me faut ajouter pour vous faire con-
naître entièrement la question que, dans
son ensemble, cette. désastreuse opération
du Ravitaillement civil a causé de plus au* p
Budget local, pneimier acquéreur, une perte
sèche de 561.537 fr. 05, due aux conditions
exceptionnellement défavorables dans les-
quelles ont été effectués, tant les achats en,
France que les transports à la Co'lonie. L&
remboursement de cette perte a été envi-
sagé, dès l'année dernière, et un crédit de
360.000 francs a été inscrit au chapitre
xvn du budget en cours pour y faire face-
au moins en partie. Une dotation complé-
mentaire de 201.538 fr. est prévue au projet
de budget 1923, au chapitre des dettes exi-
gibles.
Gomme le fait ensuite justement remar-
quer M. Didelot, la situation financière du
Sénégal exige de s'assurer des r4esoqircei
nouvelles.
Correspondant aux charges atfàiéHes, ces
ressources ont été redberâiées dans le re-
haussement des droits d'enregistrement,
d'hypothèque et du-timbre, dans une aug-
mentation dans l'estimation du rendement
tant de l'impôt foncier, en raison -de la
hausse constante de la valeur locative, que
des patentes et licences, et aussi dans des
plus-values attendues des exploitations in-
L
- - -, -.
Les Annales Coloniales
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Tunis Port d'Aviation
.t.
Un premier article publié sous ce titre
dans les Annales Coloniales nous a valu une
correspondance des plus intéressantes, dont
il appert que la question est considérée par
la Tunisie entière comme de toute première
importance.
Nous ne pouvons que féliciter ceux qui
s'emploient activement à la faire aboutir, ré-
sultat désormais assuré pour un très proche
avenir.
Depuis trois ans, la Tunisie a fait un ef-
fort considérabe pour l'organisation du port
aérien de Carthage-el-Aouina, dont nous
avons déjà signalé les avantages incompara-
bles do par sa situation et son étendue. -Les
constructions diverses que comporte une ins-
tallation de cette nature sont activement
poussées. M. le Résident général (Lucien
Saint, porte une sollicitude particulière à
leur avancement dont il va se rendre comp-
te personnellement, lorsque les multiples oc-
cupations de sa charge lui en laissent le
loisir.
Le port aérien, qui sera complètement
équipé au cours de l'année 1923, offrira des
caractéristiques bien rares ailleurs, car il
comprendra :
i" Une aire splendide d'atterrissage pour
avions terrestres, de i-6oo mètres de côté,
en carré régulier ;
20 Une aire d'amerissage pour hydravions,
de dimensions à peu près égales, sur le lac
die Tunis.
La Direction des Travaux Publics vient
d'entreprendre le désherbage de la partie du
Lac qui formera cette aire d'amerissage. Un
dragage important lui donnera ensuite 'la pro-
fondeur voulue.
Le Grand Conseil, qui vient d'être élu en
Tunisie et s'est réuni une première fois, le
11 décembre, a eu à se prononcer sur le bud-
get aéronautique incorporé, dans un chapitre
distinct, à celui des Travaux Publics. Il n'est
pas douteux qu'il l'ait approuvé avec un cha-
leureux empressement. -
La phase de préparation qui a été ou-
verte, il serait injuste de l'oublier, par l'Avia-
tion militaire sous la direction avisée et ac-
tive du commandant de la Fargue, prendra
alors fin, pour faire place à la période d'ex-
ploitation et d'entretien
Des pourparlers sont engagés, depuis plu-
sieurs mois, avec quatre Compagnies de Na-
vigation aérienne susceptibles de s'implanter
en 1 unisie :
La Compagnie Aéronavale, qui exploite
actuellement la ligne Antibes-Ajaccio, pro-
longerait ce parcours sur Bizerte et Tunis.
C'est surtout à elle que servirait l'aire
d'amerissage du Lac, dont nous avons
parlé, ,
Une autre ligne traverserait la Méditerra-
née, avec un parcours différent. Constituée
par un groupement d'aviateurs et de finan-
ciers tunisiens, sous le titre de l'unis-Métro-
pole, elle desservirait aussi la Sici'le et l'Ita-
lie dont on connaît la participation impol-
tante à la colonisation et au mouvement com-
mercial de la Tunisie. Cette ligne terrestre,
de toute sécurité, semble devoir être particu-
lièrement en faveur auprès du public fuirai-
sien et on lui prévoit une réelle activité corn-
commerciale. Elle réaliserait dtu côté de
l'Italie, le complément circumméditerranéen
de 'la ligne Latécoère, qui va de Toulouse à
Casablanca, en passant par l'Espagne.
La Compagnie Transafricaine, qui a dé-
buté, il y a quelque temps, en Algérie, avec
la ligne touristique Alger-Biskra, continue-
rait son exploration dui Sud par Tozeur et
Gabès, pour remonter vers Kairouan et Tu-
nis, et offrirait aux voyageurs un trajet in-
comparable.
Enfin, l'administration du Protectorat
poursuit des pourparlers avec la Compagnie
Aérienne de Paris, pour exécuter avec son
concours dès travaux d'un intérêt spécial,
consistant à appliquer la photographie aé-
rienne à la solution des problèmes concer-
nant le cadastre, l'urbanisme, les grands tra-
vaux hydrauliques, les prospections géologi-
ques, pétrolifères, archéologiques.
Ainsi, dans quelques mois, si la Tunisie
a été devancée chez ses voisines par des réali-
sations partielles, sera-t-;elle la première do-
tée d'un ensemble de services aeriens remar-
quablement conçu, embrassant à peu près
tout son territoire, et la reliant d'une façon
régulière à la France, à l'Algérie, à la Cor-
se, à la. Sicilei et à l'Italie.
Peut-être pourra-t-OOI encore envisager,
comme d'utiles compléments d'abordl, une
ligne reliant Tunis, Bizerte et la région nord
de la Tunisie avec les villes de TEstt et du
Nord de l'Algérie. puis, pour plus tard, des
lignes à établir avec le Proche-Orient, Mal-
te, la Grèce, Constantinople, la Syrie, 'l 'E-
gypte-
Toutes les ambitions sont aujourd'hui per-
mises à l'aviation. Elle se développe avec la
rapidité qui convient à une science dont la
vitesse est la qualité primordiale et à 'laquelle
on peut dire que tous les horizons sont ou-
verts.
Ainsi, dans le courant de l'an 1923,
dont l'aube est toute proche, aussitôt qu'au-
ront abouti les pourparlers aveq les Compa-
gnies aériennes, Tunisi sera reliée à la Mé-
tropole par des avions postaux quotidiens.
les lettres remises au service postal, à Tu-
nis, avant six heures du matin, seront ren-
dues à Paris le lendemain, de bonne heure,
dans la matinée.
M. Walter, directeur des Postes chérifien-
nes et qui fut, d'ailleurs, un Tunisien de la
première heure, disait, un jour, au Maroc,
que la lettre-avion n'est pas autre chose qu'un
« service télégraphique différé. » Ceux qui ne
sont pas tenus au respect trop strict des con-
ventions administratives, seront même d'avis
que, dans bien des cas, 'la lettre-avion de-
viendra un « service télégraphique avancé ».
Il est absolument superflu d'insister sur
les avantages que comporte la possibilité de
communications aussi rapides tant pour la
correspondance que pour les déplacements
personnels.
On a fait bien souvent ressortir les avan-
tages que vaut à la Tunisie, au point de vue
maritime, sa situation au centre de la Mé-
diterranée, au carrefour des routes inter-
continentales et internationales. Peut-être
ces avantages deviennent-ils plus accentués
encore et plus importants en matière d'avia-
tion. Ne peut-on point, en effet, considérer
que Tunis est admirablement placée non seu-
lement comme grande escale ou comme tête 1
de ligne pour les relations entre nations mé-
diterranéennes, mais aussi pour commander
les immensités dui centre africain. Avec
l'aviationi qui, se joue des distances et des
difficultés terrestres, on peut espérer faire
du port aérien de Carthage-el-Aouina le
point de départ et d'arrivée de lignes
aériennes qui assureront des communications
rapides avec Tombouctou, de moins en
moins mystérieuse, avec la région du lac
Tchad, c'est-à-dire avec le cœur de ce con-
tinent que les Anciens nommaient avec une
terreur respectueuse, « Terra ignota », la
1 Terre inconnue.
Voilà un demain que rapproche singuliè-
rement rceuvre accomplie par les Services
aéronautiques du; Protectorat et ses grandes
administrations, sous l'impulsion d'un Ré-
sident général animateur
Ernat Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
------
Les méfaits des "sidis"
Cette fois c'est grave
Hier soir, vers 10 heures, Se 'brigadier Louis
et les inspecteurs Dagneaux et Huet, de la po-
lice judiciaire, retrouvaient .dans un débit si-
,tillé 12, rue de la Chapelle, à Paris, une femme
nommée Marie-Germaine Pic-bon, âgôe de vingt-
huit ans, qu'iis recherchaient pour le vol d'un
manteau de fourrure valant 400 à 500 francs.
Le brigadier Louis ayant interpellé Marie Pi-
chon, l'invita à sortir et la mit en état d'arres-
tation. 11 s'apprêtait a la conduire au commis-
sariat de police du quiartietr de la Chapelle, rue
Pbiiippe-die-Giraird, lorsque, en couirs de route,
une quinzaine d'individus entourèrent les ins-
pecteurs et la femme, prenant parti pour Marie
Pichion. A un moment donné, un Algérien,
nommé Ben Ruouti Abd-el-Kader Oued El Boni.
flgé de trente-huit ans, manœuvre, né près
d'Oran, tira un revolver de sa poche et en me-
naça les inspecteurs s'ils ne mettaient pas im-
médiatement la femme en libertié.
Le brigadier Louis fit connaître sa qualité et
oria : « Hauit les mains ! » L'Algérien resta me-
naçant; le brigadier fit alors Jeu en l'air lxir
trois fois, pour attirer l'attention des gardiens
de la paix. Effrayé, Abd-eit-Ka.detr prit la fuite
et tandis que l'inspecteur Dagneaux s'assuirait
de Marie Pichon, le brigadier et son collègue
poursuivirent l'Algérien. Celui-ci, rejoint non
loin de là, fit. volte-face et braqua brusquement
son arme contre la poitrine de l'inspecteur Huet.
Le brigadier, voyant foon collègue en danger,
tira "deux balles, dont une atteignit l'Algérien
dans la région du cœuir. Abd-el-Kader roula à
tenre, entraînant dans sa chute les deux poli-
ciers ; mais, d'un bond, il se releva et pénétra
dans le débit situé 12, place de la Chapelle,
dont il brisa la glaoe dl'un coup de tête, se bles-
sant à l'arcade sourcilitière. Là, il tenta .de nou-
veau de l'ésisber, mais les inspecteurs eurent,
raison de l'énemsumène qu'ils conduisirent au
poste de police
Après un court interrogatoire, l'Algérien fut
conduit en automobile à l'hôpital Lariboisière.
où il fut admis saiBe Nétalon.
En raison .do la gravité de son état ,il fut
opéré d'urgence et l'on (retrouva la trace du
projectile. Pendant ce temps. M. Boudeau, com-
missaire de police du quartier de la Chapelle.
procédait à l'interrogatoire de la femme Pichon,
qui est sans domicilie et. qui a déjà subi trois
condamnations. Cette femme est une des mol.
tresses d'un certain Eugène Landre, dit Gégène.,
âgé 'de vingt-quatre ans, camelot, demeurant à
Aubervilliers, qui avait été arrêté, dans l'après-
midi même, pour port d'arme et. recel de l'ar-
gent détourné par deux autres de ses mai tres-
ses, filles soumises également arrêtées, il y a
deux jours, pour vol à l'entôlage.
Le magiskat, au cours de son en quête, ne
tarda pas à étaiblir que Marie Pichon était l'ins-
tigatrice de tout oe drame. Des témoins décla-
rèrent qu'elle se trouvait avec l'Algérien dans
le débit 12, rue de la Chapelle, et tandis qu'elle
était nNêtéie, elle lavait encouragé Aibd-efl-Kader
à tirer sur les policiers en lui disant : Il Mais
tire donc sur ces sales vaches, et bourrlques. -,,
11 convient d'ajouter que d'autres individus
avaient également -fait feu à ce moment sur les
inspecteurs qui n'avaient pas été atteints.
M. Boudot. a envoyé Marie Pichon au Dépôt et
a consigné l'Algérien fi l'hôpital. M. Wairain,
juge d'instruction, informera sur cette affaire.
*
* *
A 4a suite -d'une -discussion, deux Marocains
Mohamed ben Abdallah, 22 ans, et Ben Ali Mo-
hammed. 33 ans, dimiciliés en garni, 19, pas-
sage Rouchardy. ont frappé de deux coups de
couteau au côté droit, M. Lucien Piallat, 32
1 ans, 19, passage Boucïiardy.
La victime a été transportée à l'hôpital Saint-
Louis, et les deux indigènes envoyés au Dépôt.
LE THEATRE A MADAGASCAR
0 1
La Foire de Tananarive
---0-0--
J'ai reçu un assez volu-
mineux courrier à -la suite
des articles que j'ai pu-
bliés à cette place sur le
théâtre aux colonies.
f en retiens quelques
lettres particulièrement in-
féressantes sur l'organisa-
tion du théâtre à Ila foire
de Tanananve, la question est à Vordre dU'jl'
jour, il faut que d'ici trois mois, le choix
du commissariat de la foire soit fixé.
L'un d'eux qui a fait sa carrière comme
musicien avant d'entrer dans tadministra-
tion théâtrale a dirigé V opéra municipal de
Montpellier et celui de Perpignan, un au-
tre a fondé et dirigé à sa sortie du Consèr-
vatoire les matinées populaires classiques du
théâtre de la Républiquet a dirigé les Va-
riétés de Marseille où il a créé le premier"
opéra populaire et à son retour de la guer-
re a organisé les tournées du théâtre du Pa-
lais-Royal.
Tous sont unanimes à vouloir faire quel-
que chose de bien. Pour la troupe, ils en-
visagent quelque chose d' homogène, ils ban-
nissent de sa composition des noms de ve-
dettes retentissantes dont le concours ne se-
rait assuré que sur le papier et qui, ait, mo-
ment du départ feraient faux-bond.
La proposition de jJl. Bringer me semble
très séduisante. Ayant l'habitude des mises
en scène il en fait encore avec l'éditeur
Joubert qui a dans son répertoire les meil-
leures opérettes classiques il connaît son
métier, il a auprès de lui un collaborateur
qui connaît déjà Madagascar. Il prévoit un
orchestre de dix-neuf musiciens, un corps
de ballet (rara avis) pour les colonies, et
son programme envisage des opérettes d'Of:.
fenbach, de Planquette, d'Hervé, de Gan-
ne, de Messager qui sont toujours sûres de
faire de l'argent si modeste que fut la mise
en scène.
Les représentations montmartroises avec Il
des chansons en vogite de Montmartre et
des piécettes, genre Grand Guignol, pour
finir le spectacle auraient également de
grandes chances de Plaire.,
Joignez à cela l'idée très heter etise de faire
une revue locale. où les principaux événe-
ments locaux seraient mis en relief, et vous
pouvez être sûrs que' les gens de Tananarive
comme ceux de Tamatave ne s"ennuieront
pas.
Pour une saison de six mois, allant du
1er mai au 31 octobre, une subvention de
200.000 francs est demandée et sur ces
200.000 francs, le premier quart sera versé
après le premier mois de représentation;
c'est la garantie certaine que le candidat,
susceptible de signer des engagements, de
passer des contrats avec des artistes, de leur
verser des provisions d'usage au départ offre
urne surface suffisante pour mener finan-
cièrement à bien son affaire. 200.000 francs
poifr six mois de spectacle, cela ne semble
pas exagéré si l'on pense aux difficultés-
qu'auront les artistes à trouver des engage-
ments pour la saison d'hiver, en novembre
1923, à leur retotvr dans la métropole.
Une difficulté subsiste : c'est le voyage.
Il est impossible à une entreprise théâtrale
d'assumer les charges aussi lourdes que le
transport de 51 personnes de Paris à Tana-
narive. Pour elle, ces frais représentent 3 ou
4 fois plus que le bénéfice de toute la saison.
Au prix fort 347.000 francs de bateau en
seconde. classe, sans compter le chemin de
fer de Paris à Marseille et celui de Tama-
tave a Tananarive. D'ailleurs, l'administra-
tion de la colonie, comme les organisateurs
de la foire, veulent très judicieusement don-
ner à cette manifestation commerciale un re-
tentissement considérable. Nid doute que des
arrangements généraux concernant non seule-
ment les artistes, mais certains visiteurs de
marque, ne permettent d'obtenir des Compa-
gnies de navigation des conditions moins
onéreuses dont, au reste, elles sont appelées
à tirer un bénéfice certain, non seulement
pendant la durée de la foire, ce qui est évi-
dent, mais encore après la foire, par le dé-
veloppement constant des écllanges, ce qui
est non moins évident.
Marcel Ruedel
0*
Hommage au marins noirs |f
En témoignant lors de la comparutioirde-
vant le Conseil de guerre maritime du ca-
pitaine de vaisseau Guy, commandant le
1France, le capitaine de frégate Waltzer a
dit entre autres : que les "marins noirs qui
étaient à bord du FRANCE se conduisirent ad-
mirablement.
Ceci n'est point pour nous étonner, car
nous savons que les -laptots (marins indi-
gènes), forment depuis longtemps des équi-
pages excellents. Ils sont, du reste, fournis
par les populations maritimes ou riveraines
de nos grands - fleuves africains et, de
banne heure sont habitués à la discipline du
bord et aussi aux rudes épreuves de la vie
marine.
*b
Siki retrouvé, mais makou
Makofu, en sénégala.is, signifie silence.,
En effet, Siki, qu'on a rétrouvé en train
de déjeuner à son grill-room "habituel, a
demandé qu'on ne pane plus de lui. Pris
acte.
M. Maurice Long ouure à Colombo
00
-M. Maurice. Long, gouverneur général de
T Indochine, qui avait dû interrompre à Co-
lombo son voyage vers Saigon, vient de subir
une opération nécessitée par un abcès au ge-
nou. 11 est soigné par trois médecins anglais
et, d'après les dernières nouvelles reçues au
ministère des Colonies, son état est aussi sa
tisfaisant que possible.
Mme Maurice Long .et M. Yves Châtel,
chef de cabinet du gouverneur général, sont
auprès de lui.
Le scandale de la Réunion 1
Notes recevons, au sujet des arrestations
à la Réumion, que nous avons annoncées
dans notre numéro de vendredi dernier, les
renseignements suivants : L'enquête au su-
jet des malversations commises avait été de-
mandée par M. Albert Sarraut à M. Es-
tèbe, gouverneur de la Reunion. Ce dernier
n'avait trouvé aucun fait contre qui que ce
soit.
M. le ministre des Colonies, saisi à nou-
veau de Plaintes, avait invité M. Tixier,
inspecteur des colonies, de porter ses inves-
tigations au cours de la mission d'inspec-
tion dont il était chargé à la Réunion, de
faire une enquête sérieuse et précise sur les
malversations dans le service postal de cette
colonie.
La justice locale a été saisie des résul-
tats de cette enquête et a fait procéder im-
médiatement à Varrestation de M. Charolars,
inspecteur, et de trois employés du service
postal. Contrairement au bruit qui a cir-
culé, aucun des inculpés ne se serait suicidé.
Les détournements commis s'élèveraient à
plus de deux cent mille francs.
Le prochaintnomntfte gouverneurs
-0-0--
C'est, d'une façon certaine, avant le Ier
janvier, qiùe sera fait le prochain mouvement
de gouverneurs qui doit porter sur plusieurs
noms et coïncider avec la création du Gou-
vernement du Niger, et l'incorporation dans
les cadres des gouverneurs des deux fonc-
tions de commissaire de la République au
Togo et au Cameroun-
Magistrature coloniale
0
Par décret en date du 7 décembre 1922,
rendu sur le rapport du garde des sceaux,
ministre de la Justice.
Sont nommés :
Suppliant non rétribué du juge de paix
de Blida, M. Condamine (Victor-Joseph), en
remplacement de M. Collin, dont la démis-
sion est acceptée.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Ténès, M. Lemoine (Fernand), en rem-
placement de M. Lemoine, décédé.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Trézel, M. Larroque (Jean-Auguste-
Emile), en remplacement de M. Rougeat,
dont la démission est acceptée.
Suppléant non rétribué du juge de paix
de Trézel, M. Mommeja (Fleuret-Adrien-
Marie), en remplacement de M. Roussel,
dont la démission est acceptée.
Greffier de la justice de paix de Tihala,
M. Grava.gnr-" (Raphaél), commis greffier de
la justice de paix de Sfax, en remplace-
ment de M. Bianchi, qui a été nommé^
greffier de la justice de paix de Kairouan.
La démission -de M. Pavard, suppléant
non rétribué du juge de paix d'Ammi-
Moussa, est accepté.
Procureur de la République près le tribu-
nal de lre instance de Cas tel sarrasin, M.
Périasé, substitut du procureur général près
In cour d'Appel de Nouméa.
Procureur de la République près le tri-
bunal de lro instance de Sétif. M. Chabelard,
substitut du procureur de la République
près le tribunal dei lro instance d'Oran.
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de lre instance. d'Oran, l M.
Menescal, substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal do lr* instance de
Philippeville.
Substitut du procureur de la République
]i»'ès le tribunal de lro instance de Philippe-
ville, sur sa, demande, M. Siché, substitut
du procureur de la République près le tri-
bunal de lre instance- de Sétif, M. Chabelard,
Substitut du procureur de la République
près le. tribunal de lro instance de Philippe-
M. Pillot, juge suppléant, rétribué au tribu-
nal de lre instance à Constantine.
:E~ AUTO
Le Sahara de bout en bout
Les voitures Citroën qui doivent tenter
la traversée du Sahara sont arrivées à
Touggourt depuis quelques jours. M. Steed
gouverneur général de l'Algérie, qui" s'in-
téresse à ce raid et qui sa trouvait à Toug-
gourt. s'est rendu, à Témacine sur une voi-
ture Citroën.
M. Steegi avait été invité à Témacine pa.r
le caïd El Hadj Abdelkader qui offrait une
diffa en son honneur.
SOCIETE DE GEOGRAPHIE
Vendredi 15 décembre, à 20 h. 45, au
grand amphithéâtre de la Sorbonne, sous la
présidence dut prince Roland Bonaparte,
aura lieu la réception diu général C. G.
Bruce, chef de l'expédition du Mont-Eve-
rest, en 1.922. -
Ses projections électriques Molteni illus-
treront cette réception organisée' sous les
auspices de la Société de Géographie et du
Club Alpin français.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS -'
Les terrains de la redoute de Case-Navire
M. Diagne (Biaise), député du Sénégal,
vient de terminer un rapport favorable, au
nom de la Commission des Colonies, sur le
projet de loi ayant pour objet d'autoriser la
vente, par le service des domaines de. la
Martinique, du terrain de la redoute de Ca-
se-Navire.
PROJET DE LOI
Le Budget Algérien de 1923
Le ministre de l'Intérieur vient de faire
distribuer le projet de loi tendant à autori-
ser la perception des droits, produits et re-
venus applicables au budget spécial de l'Al-
gérie pour l'exercice 1923.
L'Algérie sort actuellement d'une crise de
deux années, elle s'est reconstituée et elle
est prête à un grand essor économique.
Les artisans, les commerçants et les cul-
tivateurs algériens ont suibi des déceptions
dues à des récoltes anéanties et à diverses
calamités.
Les finances de la colonie ne pouvaient pas
éôhapper au contrecoup des événements qui ont
si gravement atteint l'activité économique de
l'Algérie ; les répercussions en eussent toutefois
été infiniment plus graves si les Assemblées al-
gériennes n'avaient eu la sagesse de créer un
système fiscal assez souple et assez divers pour
garantir une certaine constance dans le ren-
dement des revenus publics.
Le dernier exercice (1921), ne voit ses ré-
coltes inférieures que de 15 millions (3 %)
aux évaluations budgétaires, provenant des
impôts de' consommation et des taxes. Ajou-
tons-y 105 millions de dépenses sur avances
à régulariser, tandis -que 40 millions d'an-
nulations de crédits réduisent le déficit à
SI millions.
Les recettes et les dépenses de 1923
On ne pouvait songer à de nouvelles char-
ges. Les évaluations ont été basées sur
celles de 1922, lesquelles ne tenaient pas
compte du désastre agricole de 19!22.
Certaines évaluations ont été cortrigées en
tenant compte d'indications tilrées de la situation
des recouvrements de 1921.
La seule modification de Quelque importance
apportée aux recettes qui ne sont pas d'origine
fiscalle est l'inscription, parmi les produits di-
vers., de la somme de 8.000.000 de francs qu'en
vertu des nouvelles conventions les réseaux de
chemins de fer doivent verser au budget de la
colonie en oomipensationi partielle des dépenses
de travaux «wmiplérnen'taires dont celui-ci sup-
porte la charge.
Les recettes avaient été ainsi évaluées par
l'Adminisliration à la somme de 388.057.201 fr.
On ne pouvait se soustraire, au point de
vue des dépenses, à :
L'augmentation de la contri-
bution aux charges mili-
taires' 5.000.000 fr.
L'augmentation des charges
de la dette viagère et de
la dette par ajmmités. 1.242.994
L'augmentation des crédits
de personnel .résultant des
mesures prises dans la
métropole pour améliorer
la situation de diverses
catégories de fonctionnai-
res (magistrats, enregis-
trement) 1.869.011
La contrepartie de ces dépenses inélucta-
bles ne pouvait être trouvée que dans la
compression d'autres crédits du budget ;
une revision méticuleuse a été faite des be-
soins de chaque service, de manière à dé-
gager toutes les économies possibles ; tra-
vail délicat, car il ne fallait rien saciifier
de ce qui est indispensable à la bonne mar-
che de l'administration et encore moins
prendre aucune mesure qui eût risqué d'en-
traver l'essor de& facultés productives du
pays.
Le Budget extraordinaire
Les crédits votés s'élèvent pour ce pro-
gramme à 204.000.000 ,de francs.
Le compte provisionnel est inférieur aux
évaluations.
En second lieu, le déficit de l'année 1921
a créé dans la Trésorerie un découvert de
80 millions qui augmente d'autant la part
de l'emprunt de liquidation dans l'émission
de 300 millions prévue aux recettes extraor-
dinaires du budget de 1922.
Dans ces -conditions, il n'a été possible
d'engager, au titre de l'année 1922, qu'une
somme de 91 millions sur les crédits de
204.500.000 francs votés pour les travaux du
nouveau programme. L'excédent, soit 113
millions, constitue pour l'année 1923 une
dotation qu'il ne paraît pas y avoir lien
j d'augmenter.
Pour en assurer la couverture financière,
il est nécessaire de prévoir ,l'émissicn d'une
nouvelle tranche d'emprunt de 80 millions,
égale au prélèvement qui doit être opéré
sur les ressources extraordinaires pour ré-
gulariser le déficit de l'exercice 1921. L'an-
nuité correspondante peut être évaluée à
6.270.000 francs.
La Commission des Finances aura à
rcupporter le projet de loi, et la Commission
'\, de l'Algérie, des Colonies et des protecto-
rats. donnera. son aivis. -
- 1
Rapports et Décrets 1
Décret du 7 décembre 1922, modifiant la
législation en vigueur sur - les élections
consulaires en Algérie. -
Décret du 9 décembre 1922, en vertu duquel
les colis postaux grevés de rembourse-
ment jusqu'à concurrence de 500 francs
sont admis dans les relations avec les
territoires du Cameroun.
l J. G. du 12 décembre 1922.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indo-Chine
vient d'informer le ministre des Colonies
que le taux officiel de la piastre était de
7 fr. 35 le 10 décembre 1922, et de 7 fr. 40
li 11 du même mois.
Au Conseil Colonial
du Sénégal
À la séance d'ouverture de la session or-
dinaire, de 1922, du Conseil colonial du S&
négal, M .le Gouverneur Didelot, lieute-
nant-gouverneur de la Colonie a prononcé
un important discours au cours duquel il
a tout particulièrement insisté sur la si- -
tuation financière de la Colonie
La caisse de réserve possède à l'heure -
actuelle un sodé créditeur de 3.443.90^
francs 53.
Ce solde est représenté : pour 1.193.019"
francs 28 par des valeurs figurant., en écri--
tures, au cours d'achat, eï- par 2.250.890*
francs 25 de fonds disponibles.
Bien que les résultats de l'exercice 1921'
ne soient pas définitivement homologués, il.
n'est plus douteux qu'ils accuseront un im-
portant excédent de recettes. Cet excédent-
est, d'après les derniers chiffres fournis
par le Trésor, évalué à 1.427.017 fr. 60.
Cette somme viendra, bien entendu, gros-
sir d'autant le montant de la caisse de
réserve. Cet excédent de près d'un million
et demi qui n'a été obtenu que grâce à un
vigoureux effort de redressement entre-
pris au début de l'année, provient prin-
cipalement. de ce qu'au rr. janvier 1922, il
restait à recouvrer, au titre de 1921, plus
de 9 millions d'impôts demeurés imjpayés
1 par les indigènes à qui des délais avaient
été consentis. Cet excédent est également
dû à ce que l'exercice en cours a hérité
de dépenses lourdes, restant à régulariser.
L. C'est sur l'exercice 1922 que doit se por-
I ter maintenant notre vigilante attention.
Son cours a d'ailleurs été jusqu'ici fort
1. heureusement favorisé par les conditions
excellentes dans lesquelles la récolte der-
nière a été vendue. Geici a permis de re-
1 couvrer la plus grosse partie des jmposj-
tions - en retard, et celles de l'année cou-
rante.
Aussi, bien qu'à une telle distance de la
fin d'un exercice, il ne "t pas possible
d'émettre une appréciation vraiment con-
cluante sur son règlement définitif, je crois,
a ajouté M. Didelot, pouvoir vous donner
l'assurance que la clôture de l'exercice
1922 ne peut être pour nous un motif d'in-
quiétudes. les plus strictes dispositions
étant prises pour que soient poursuivis
tous les recouvrements prévus, et pour que
soient assurées les dépenses dans les limi-
tes budgétaires.
Mon aiperçu sur la situation, financière.
de la Colonie serait incomplet, si, eh le ter-
minant, je ne faisais par mention des deux
opérations hors budget qui peuvent influen-
cer, les chiffres de notre actif. L'une est
garantie par l'actif - de notre Caisse de ré-
serve et l'autre peut influencer ce dernier
au moment de sa liquidation définitive.
La première de cqs. opérations est celle
des Bons dé caisse, mis en circulation pour
parer à la raréfaction du numéraire. Le to-
tal de ces bons atteint 2.230.113 francs,
dont la couverture immobilise une somme
équivalente de notre Caisse de réserve.
Cette charge est évidemment sans aléa mais
elle pèse lourdement sur notre situation de
Trésorerie.
L'autre opération, qui alourdit également
nos finances, est celle de la liquidation du
Compte du ravitaillement de la population
civile.
vous savez dans quelles' conditions, pour
parer à la disette, des acbats importants de
vivres, en particulier de riz, s'élevant à la..
somme de 8.549.504 fr, 85 ont été effectués,
au début de 1920, au compte du service lot-
cal. Ces vivres ont alors été cédés ajux
Sociétés de Prévoyance et aux Municipar
lités, qui restent devoir de ce chef 2.342.425
francs 45 à la Colonie, -somme que la Co-
lonie doit elle-même au Ravitaillement et
au Budget général.
Pour le règlement financier de cette af-
faire, il importe de faire rentrer, dans le
plus bref délai, cette créance de plus de
2 millions.
Elle se décompose ainsi =
Dû par les Sociétés de Piré-
voyance Fr. 527.225 »
D11 -- par - - les - municipalités - 1.815.200 4&
Des mesures ont déjà été prises, notam-
ment dans le courant de la. présente année,
pour obtenir de ces débiteurs de forts-
acomptes qui ont réduit les sommes duesJ
à ce qu'elles sont actuellement. Ces re-
couvrements seront poursuivis avec éner-
grie, l'Administration locale ne pouvant res-
ter ainsi à découvert, au delà de 1923, sang..
compromettre gravement le crédit de ses
finances. Dans le règlement de cette ques-
tion, comme dans toutes celles qu'il a fallut
redresser pour le bien même des institu-
tions municipales, il sera apporté le plus-
grand tact et la plus grande équité, mais
aussi la. plus grande et la plus tenace fer-
- meté.
Il me faut ajouter pour vous faire con-
naître entièrement la question que, dans
son ensemble, cette. désastreuse opération
du Ravitaillement civil a causé de plus au* p
Budget local, pneimier acquéreur, une perte
sèche de 561.537 fr. 05, due aux conditions
exceptionnellement défavorables dans les-
quelles ont été effectués, tant les achats en,
France que les transports à la Co'lonie. L&
remboursement de cette perte a été envi-
sagé, dès l'année dernière, et un crédit de
360.000 francs a été inscrit au chapitre
xvn du budget en cours pour y faire face-
au moins en partie. Une dotation complé-
mentaire de 201.538 fr. est prévue au projet
de budget 1923, au chapitre des dettes exi-
gibles.
Gomme le fait ensuite justement remar-
quer M. Didelot, la situation financière du
Sénégal exige de s'assurer des r4esoqircei
nouvelles.
Correspondant aux charges atfàiéHes, ces
ressources ont été redberâiées dans le re-
haussement des droits d'enregistrement,
d'hypothèque et du-timbre, dans une aug-
mentation dans l'estimation du rendement
tant de l'impôt foncier, en raison -de la
hausse constante de la valeur locative, que
des patentes et licences, et aussi dans des
plus-values attendues des exploitations in-
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