Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 octobre 1922 27 octobre 1922
Description : 1922/10/27 (A23,N161). 1922/10/27 (A23,N161).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303507g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIME ANNEE. - N° 161
LE NUMERO -: 15 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 27 OCTOBRE 1922
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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9a ân 6 mois 8 mois
ABONNEMENTS C Franc» et Colonies SB w 30. Ma
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i Etrangtr 10. 4S. 25
1 On t'abonne dan tcnIllel-Bareaax de poste et chez les principaux libraires
- 0 - ior 0 -
Des économies qui coûtent cher
- C'es en Nouvelle-Calédonie que cela
se passe. Les nouvelles que j'ai reçues
de cette Colonie me font connaître que
les colons de la région où la rébellion
des indigènes s'est produite en -1917 se
disposent à vendre leurs domaines et
leurs plantations, et que des Japonais
.se préparent à en faire l'acquisition. Il
y a en Nouvelle-Calédonie une nombreu-
se population japonaise qui s'y est ins-
tallée après y avoir été introduite com-
me main-d'œuvre.
Teille se,rait la cou séquence des mesu-
res prises par l'Administration locale,
qui enlève aux colons de la Colonie toute
protection et par suite toute sécurité.
Voici les Mts.
En 1917 les tribus indigènes du Nord
de la Nouvelle-Calédonie, et particuliè-
rement celles qui sont établies entre
Koné sur la côte Ouest et Hyengbène
sur la côte Est, se sont. soulevées contre
notre autorité. Les colons de cette ré-
gion ont -été pillés, une douzaine ont
-été assassinés et plusieurs ont même
été mangés, ce qui a prouvé aux naïfs
trop crédules que l'anthropophagie n'a
pas encore disparu dans ce pays où les
tiadilions des cannibales ont été pieuse-
ment transmises aux nouvelles généra-
tions.
Il a fallu plus d'une année pour ré-
primer tc,eUe rébellion et se saisir des
auteurs du soulèvement et des malfai-
teurs qui en ont. profité pour commettre
les orime-s que je viens d'indiquer. La
répression n'a été terminée qu'en no-
vembre 1018, grâce au concours des
grands chefs indigènes des tribus fi-
dèles. Des militaires ont été tués et bles-
sés, des femmes et des enfants ont. été
massacrés, des maisons et des récoltes
ont été brûlées.
Les malheureuses victimes de l'im-
prévoyance administrative ont été rui-
nées, quelques-unes sont sans abri
et n'ont pas encore été indemnisées des
pertes qu'elles ont subies et que des
commissions ont évaluées. La Colonie
ne voulant pas prendre cette dépense à
sa charge, s'est, adressée à la Métropole
pour la payer. Celle-ci s'y étant refusée,
le Gouvernement de la Nouvelle-Calé-
donie n'a encore rien fait pour venir à
leur aide. Dans les Annales Coloniales
du 10 octobre courant, AI. Barthélémy,
mon collègue à la Chambre, a exposé,
avec la clarté qui lui est habituelle,
la pénible situation dans laquelle les
laisse une Administration impuissan-
to à prendre une initiative en leur fa-
veur.
Après le bilan réconfortant de ce
soulèvement les indigènes coupables ont
été jugés par la Cour d'assises de Nou-
méa en 1020. La justice a mis deux
années à instruire ces crimes qui rele-
vaient beaucoup plus d'une Cour mar-
tiale que d'une juridiction civile. Pendant
cette longue instruction, quelques cou-
pableq sont morts, d'autres n'ont pu être
-pris. La Cour d'assises en a condamné
quelque-uns à mort et je crois qu'au-
cun n'a été exécuté. D'autres ont été
condamnés à des peines diverses d'in-
carcération, dont les Canaques n'ont. au-
cun souci et plusieurs ont été acquittés.
Il parait que ceux auxquels la justice
a rendu la liberté n'étaient pas les plus
innocents. Aussi sontr-ils revenus dans
leurs tribus avec une plus grande ani-
mosité contre les blancs qu ils fréquen-
tent, et sont-ils disposés à assouvir
leurs rancunes dès qu'ils en auront l'oc-
casion. Le refus persistant des tribus
auxquelles ils appartiennent de travail-
ler pour les colons de race blanche,
malgré les salaires .très rénumérateurs
qui leur sont offerts, est une indica-
tion suffisante de leurs dispositions. On
comprend donc sans peine, sans faire
aucun effort d'imagination, que les co-
lons français qui sont obligés de vivre
dans leur voisinage ne jouissent pas
"d'une entière tranquillité.
**.
Je n'apprendrai certainement rien de
nouveau aux lecteurs des Annales Colo-
niales, en leur affirmant que, les Ca-
naques cannibales n'ont d'autre crainte
que celle de la force armée. Celle-ci, re-
présentée par la gendarmerie et< les
troupes de l'armée coloniale, ayant été
considérablement réduite pendant la
guerre par suite des événements qui se
passaient en France et aussi, il faut le
dire, par la nécessité de réduire les dé-
penses de la colonie, les indigènes de
toute la région du Nord de la Nouvelle-
Calédonie ont pensé que le moment
était propice pour se débarrasser des
blancs et sous l'influence se leurs chefs
ils ont fomenté une rébellion. Par suite
des réfections qui se sont produites, cel-
le-ci a été limitée à la région comprise
entre Komé et Hyenghène, où la sou-
mission des grauds chefs indigènes °a
toujours donné quelque inquiétude. Il
y avait à Hyenghène. il y a une tren-
taine d'années, le grand chef Bouaratte
jouissant d'un grand prestige et dont
.l'autorité et l'insoumission étaient lé-
gendaires- Les nouvelles générations
indigènes sont imprégnées de cette lé.
gende. Les colons ne l'ignorent pas, et,
les mesures prisés par le Gouvernement
local ne sont pas faites pour les rassus-
rer.
Pour diminuer les dépenses de la Co-
lonie le Conseil général a demandé en
1921 la diminution de l'effectif du déta-
chement de gendarmerie et le rempla-
cernent des gendarmes dans les postes
de l'intérieur par des agents de police,
.fin d'enle-v~er -tu 0
aûn d'enlever au .budget du service lo-
cal les frais de rapatriement et de con-
gé du personne.1 métropolitain de la
gendarmerie. Conformément à' cet avis
le Gouvernement l'a. réduit de 8Ji hom-
mes à 44. COïm!Ina! cet effectif n'est,
jamais complet et qu'il y a tou-
jours des absents il n'y a que 32 pré-
sents pour assurer la sécurité d'un ter-
ritoire qui a 400 kilomètres de longueur
sur une moyenne de 60 kilomètres de
largeur'; les postes n'oint pas été: suppri-
més, et au lieu d'y avoir des gendarmes,
il y a des agents de police. Je ne mets
pas - en -- doute que ceux-ci - ne soient - de -
très braves gens, aussi courageux et
aussi dévoués que les gendarmes ; il y a
un fait certain aussi, c'est que le gendar-
me quoi qu'il ne soit qu'un homme,
comme l'agent de police, jouit auprès
des populations, et surtout auprès des
Canaques, d'un prestige que l'agent de
police n'a pas. Le prestige est impal-
pable. Il ne peut se discuter ni se me-
surer. Lorsque les indigènes auront
évo'iuô et qu'ils auront une autre con-
ception de l'autorité, ils penseront
peut-être qu'un gendarme ne vaut pas
plus qu'un agent de police. Pour le mo-
ment il n'en est pas ainsi et, quoique
un gendarme coûte plus cher en Nou-
velle Calédonie. la colonie ne sera en
sécurité que s'il y a une force publique
suffisante pour l'assurer.
Après avoir réduit l'effectif de la gen-
darmerie dans les conditions que je
viens d'indiquer, le Gouvernement ne
s'est pas borné à cette seule mesure et,
il a supprimé le poste militaire de
Hyenghène en n'y laissant que deux gen-
darmes.- Cette suppression a provoqué
une protestation de tous les colons de
cette région et ceux-ci ont demandé au
Gouverneur d'ajourner l'exécution de
cette mesure. Le chef de la Coilonie leur
a répondu en maintenant sa décision.
Ainsi donc, non seulement les co-
lons calédoniens manquent de la main-
d'œuvre que les indigènes leur r e.ru'
sent, mais encore le Gouvernement
n'assure plus leur sécurité. Aussi plu-
sieurs d'entre eux songent-ils à quitter
une Colonie aussi peu' hospitalière, où
ils sont menacés de pillage, d'incendie
et d'assassinat. Comme nous avons
laissé un grand nombre de Japonais s'y
élablûr, Ic.e.ux-c,i sont disposés a se
rendre acquéreurs, dans des conditions
cm'itls n'auraient jamais espérées, des
1 domaines et des plantations que les co-
lons français vont abandonner.
Les faits que je viens d'exposer com-
portent un enseignement en démontrant
aux imprévoyants que la sécurité ne
peut pas être assurée au rabais- Il y a
pour les collectivités, comme pour les
individus, des besoins auxquels elles
ne peuvent se soustraire sans s'exposer
à une destruction certaine. Aussi ne
faut-il pas faire des économies lorsqu'el-
les doivent coûter si cher.
Pierre Taittinger,
Député. de la Charente-Inférieure
Vice-Président de la Commission
des Colonies et Protectorat.
Mo-
à l'Exposition CoMale de Irsito
to
La délégation du Conseil municipal 110
Paris, arrivée à Marseille lundi dernier, a
visité l'Exposition Coloniale avec un soin
et un intérêt tout particuliers en. vue de
préparer l'Exposition Internationale des
Arts décoratifs qui doit se tenir à Paris
en 1924.
Il loi ? huit heures Et les mes coloniaux
--0-0--
Le tribunal maritime commercial d'Alger
a condamné à six mois de prison sans .sur-
sis le matelot Paul Arrighi, du paquebot
Eugène-Percire qui, lors des incidents gra-
ves qui marquèrent la iraversée de ce na-
vire de Marseille à Alger, sciait rendu cou-
pable d'outrages par paroles et par gestes,
et de menaeei3, envers le premier lieutenant
et le deuxième capitaine.
Le prix du singe
–0–
Il a beaucoup monté depuis que le doc-
teur Voronoff, nouveau docteur Faust, a
publié sa sensationnelle. découverte.
Un voyageur de retour du Congo vient
de nous déclarer que là-bas le chimpanzé
qui se payait autrefois 200 ou 300 francs
est très recherché, dès maintenant, à des
prix variant entre 2.000 et 3.000 fr. Ce
voyageur digne de foi ajoute que de nom-
breux colons songent à entreprendre l'éle-
vage du singe sur une grande échelle.
Petite conséquence d'une grande décou-
verte 1
- - –^-T
Une mesure à prendre
.- 0 - 0 -
J'ai lu récemment, je ne
sais plus dans quel Offi-
ciel, que la première pro-
motion de l'Ecole de Mé-
decine de Dakar était sor-
tie, et que les colonies du
groupe allaient recevoir
un certain contingent de
docteurs et de sages-fem-
mes indigènes.
l'ai confessé ici, très humblement, quel-
ques-unes des erreurs d'appréciation que
j'avais commises à l'égard de l'établissement
qi< £ dirige avec tant d'activité llf. le Docteur
Le Dantec. Et je n'y revieitdrai plus.
Voici donc nos jeunes docteurs indigènes
qui vont prendre, après quatre années d'étu-
des intensives, contact avec les responsabi-
lités de leurs délicates fonctions.
Tout ne sera pas rose pour eux. S'ils ont
la chance de tomber dans un cercle où les
vieux préjugés de couleur, les sentiments de
hautaine supériorité ow de basse jalousie
ri existent plus, tant nie eux pour eux.
Ils pourront, aidés, soutenus par l'amitié,
et les conseils des Européens en service avec
eux, rendre de grands services, et commencer
- les premiers - cette grande œuvre de
mise en valeur des colonies, par l'assistance
médicale indigène, base essentielle dw projet.
S'il en est autrement, si les « blancs n
traitent le petit « toubib » noir en paria, s'ils
le laissent moisir dans son coin, gare la las-
sitzidc. le découragement, qui engendrent
tant de catastrophes, et qui font sombrer
dans le néant de si brillantes énergies.
Il appartient avant tout à M. le Gouver-
neur général Merlin, dès son retour prochain
en A. 0. F., de ne point laisser péricliter
l'ce?!'ë're admirable tentée à l'Ecolc de Méde-
cine de Dakar, et dont les premiers résultats
sont déjà si probants.
Pour cela, je crois qu'il ri y a qu une seule
solution à préconiser-
Les docteurs et sages-femmes indigènes
vont se trouver éparpillés aux quatre coins de
VAfrique, l't, malgré toute la bonne volonté
des docteurs européens en service dans les
cercles, 'il leur sera bien difficile d'exercer
un contrôle et une surveillance actifs sur
leurs collègues lNJirs, surtout si ceux-ci sont
dans des résidences éloignées.
Pourquoi donc le chef de l'Ecole de Mé-
decines lui-même, riirait-il pas chaque an-
née, pendant quelques mois, reprendre con-
tact avec ses anciens élèves, constater de vrsu
les services rendus, le fonctionnement du
dispensaire ou de la Maternité,-, les tournées
de vaccination accomplies, en un mot, pour-
quoi n'irait-ïl point stimuler, par sa présence
et ses conseils, les bonnes volontés défail-
lantes et redresser en même temps, pour les
faire disparaître, les erreurs qui auraient pu
s.,, commettre ?
Ces quelques mois dMnspection feraient
plus pour le bon fonctionnement du corps
des médecins indigènes que toutes lea circu-
laires ou les rapports que'l'on pourrait pon-
dre.
Je donne mon idée pozer ce qu elle vaut-
Mais je sais M- Merlin animé des plus
louables intentions en ce qui concerne VEcole
de Médecine de Dakar.
Et c'est pour cela qu'il la retiendra.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la llante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
- !̃̃̃̃« I.
Les caoutchous étrangers
La Commision des Douanes de la Ciham-
bre a entendu M. Maurice Long gouver-
neur général de l'Indochine qui lui a fait
connaître les vues dm Gouvernement géné-
ral sur la proposition relative aux droits
d'entrée à établir sur les caoutchoucs
étrangers. M. Outrey, détputé de la Cochin»
chine a demandé étrangers, à l'exception de ceux provenant
des colonies françaises, soient frappés d'un
droit de 2 francs par kilo à leur entrée en
France.
M. Long a exposé à la Commission l'inté-
rêt que les Colonies et la Métropole ont à
l'établissement de ce droit et il a déclaré
que le bel effort de colonisation fait par les
Français en Indochine était condamné à
disparaître à très bref délai si la Métropole
n'accorde pas à la culture du caoutchouc
une protection douanière.
UN MONUMENT AUX MORTS
DE L'ARMEE NOIRE
-0-0-
La cérémonie de la pose de la première
pierre du Monument élevé à la gloire des
héros de l'armée noire, morts pour la
France aura lieu, à Reims, le 29 octobre,
à 15 heures, au carrefour dui boulevard
Henry Vasnier et de la route nationale de
Chalons, en présence de M. le Ministre de
la guerre.
LES CONTINGENTS COLONIAUX
EN FRANCE
-0-
Les contingents destinés aux corps de
troupes de l'armée française du Rhin. de la
Sarre, de l'Afrique du Nord, comprendront
d'abord les volontaires pour ces corps,
puis les non-volontaires.
A la Chambre de commerce
de la Côte d'Ivoire
---0-0---
Lors de sa séance du mois de juillet der-
nier, la Chambre de Commerce de la Côte
d'Ivoire a eu connaissance des nombreu-
ses difficultés rencontrées dans les répara-
tions du vieux wharf, difficultés causées
en grande partie par Il'incuriede'l'Adminis-
tration qui 'samhle ignorer qu'à Grand-
Bassam il y a du personnel et du matériel
ad hoc. La meilleure preuve est donnée par
M. Engiler qui effectue ces réparations à
l'aide d'ouvriers indigènes.
Après avoir pris connaissance d'une lettre
de .M. le lieutenant Gouverneur expli-
quant les mesures prises pour remédier le
plus rapidement possible aux dégâts com-
mis au wharf par le récent raz de marée,
la Chambre de Commerce, en conclusion,
regrette vivement le retard apporté par
l'Administration pour donner satisfaction
au Commerce et à l'Industrie de la Colonie
au sujet de la réparation du vieux - wharf.
Ce retard, cette indécision, sont fort préju-
diciables aux intérêts de la Colonie.
La Chambre de Commerce a ensuite pris
connaissance du projet de contrat de passa-
tion des wharves et dépendances à ladite
assemblée, budget établi par Mo Clément,
délégué de la Colonie au- Conseil supérieur
des Colonies.
Ce projet, après quelques modifications, a
été approuvé et M. Barthe espère qu'avec
ses principes commerciaux la Chambre de
Commerce obtiendra de meilleurs résultats
que l'Administration.
A l'occasion de l'aichèvement du canal
d'Asagny, qui unit les Jagunes, aa Cham-
bre de Commerce a accordé une gratifica-
tinn de 1.000 francs au lieutenant Briandet
pour le zèle dont il a fait preuve dans
l'achèvement du canal.
A la suite d'un incident soulevé au sujet
de la Société des Scieries Africaines et de la
Société Forestière, la Chambre de Com-
merce a émis- les vœux suivants :
1° Qu'il soit nommé une Commission offi-
cielle chargée de vérifier si la Compagnie
Forestière s'est conformée aux conditions
de son cahier des charges en Ce qui con-
cerna le repeuplement ;
2° Que l'Administration vérifie dès main-
tenant si chaque exploitant a bien sorti an-
nuellement et effectivement 300 tonnes de
chacun de ses chantiers, étant entendu que,
lorsque ces chantiers sont d'un seul tenant,
le tonnage en question est calculé sur l'en-
semble des chantiers d'un seul tenant ;
3° Que lia taxe soit fixée pour tous les
exploitants à 0 fr. 20 par arbre, avec, en
plus, au profil, de la Colonie, un droit dit-:
» Droit, de visa de J'extrait de carnet » de.
francs par tonne. d'acajou, payé isolément
par tous les exploitants forestiers sans
exception, ce droit étant calculé de façon à
couvrir les prévisions budgétaires.
tttetta et le Tunnan
o-o
Toute la presse française d'Indochine atu-
re l'att.entiun sur l'importance des relations
de notre colonie asiatique avec le Y'unnan.
Nous avons reJaté dans les Annales Colo-
niales du 3 octobre courant les considéra-
tions exposées par VAvenir au Tonkin;
nous donnons ci-après celles de notre con-
frère du Tonkin. France-Indochine.
« Le Tonkin, accroché comme il l'est aux
« flancs de la Chine du sud, étant donné son
« développement économique pourrait avoir
« un rayonnement d'influence beaucoup
'I plus grand que celui qu'il possède et dont
« par voie de conséquence profiterait la
« France elle-même. M. Archimbaud, dans
» son rapport du' budget des Colonies pour
« 1922-, préconise la transformation de fin-
it dochine en un centre de l'action politique,
« intellectuelle et. économique de la France
» dans le bassin du Pacifique. Mieux que
« des 11rs lointaines, la Chine, qui est à
« notre porte, doit être soumise à notre in-
« ftuence. et la place que nous devons y
« tenir est prépondérante. »
Cette place, nous devons l'acquérir paci-
fiquement : « Toute manifestation d'un
« esprit de conquête, de domination ou de
» contrôle ne peut que nous aliéner les
« sympathies chinoises, en raison de l'cs-
« prit nationaliste ombrageux des Chinois. »
La proximité du Yunnan doit attirer de
CI ce côté le plus gros effort de l'Indochine,
u Loin de Pékin, plutôt colonie chinoise
» que Chine proprement dite, le Yunnan
a parait se détacher de plus en plus du
« vieux tronc des Han pour devenir un
CI état indépendant sous la dictature mili-
« taire du maréchal Tang, maître actuel du
n pays, mais maître dont la puissance repo-
se sur la coopération de toute une caste,
« de toute une clientèle trouvant que la vie
« a du bon du moment qu'on détient le pou-
,% voir. » Quelle que soit la base de l'autorité
du maréchal Tang, cette autorité existe, el
c'est là l'essentiel, et nous devons espérer
qu'elle se fortifiera, permettant au pays de
vivre dans le calme, car le Yunnan peut
être un bon client pour ses cotons, ses
soieries, son zinc, ses produits chimiques,
son ciment, son tabac, ses allumettes, son
suore, etc.
S'il délaisse toute ambition de s'imposer
au 'Kouei-tchéou et au. Sen-tchouan, le ma-
réchal Tang peut asseoir solidement son
autorité au' Yunnam, à condition qu'il ait
de l'argent.
Le maréchal Tang nous est très favora-
ble ; un de ses principaux conseillers a
suivi, à Hanoï les cours de l'école Pavie, et
déjà K Tang s'est adressé à la Chambre
« d'Agriculture du Tonkin pour avoir des
Il conseils et des avis éclairés au sujet de
Il l'élevage. Il a cherché à faire admettre
(e des enfants dans nos écoles profession-
Il nelles afin de doter le Yunnan des
« ouvriers d'art qui y font défaut. Le maré-
« chal, quand il a pris le chemin de l'exil
« et lorsqu'il est revenu reconquérir son
(( Gouvernement, a vu le Tonkin et les
Il effets de sa sage administration. Il en a
« été frappé. 11 ne demande qu'à s'adresser
« à nous et à traiter de puissance à puis-
« sance avec nos représentants ».
-' è
Courrier de l'Algérie
La vie économique
- Voici le cours officiel des marchan-
dises sur la place d'Alger du 21 octobre
1922 (premier coût) :
Céréales. - Blé : tendre, colon, les 100
kilos, 83 à 86 fr. ; indigène, 81 à 83 ; blé
dur : colon, 93 à 98 ; marchand, 82 à 86 ;
Maroc, 87 50 i-, orge : colon. 61 à 62 ; indi-
gène, 58 à 60 ; Maroc. 60 à 62 ; exotique
(suivant provenance), 58 à 62 ; avoine :
Algérie, 62 à 63 ; exotiques (suivant pro-
venance) 57 à 61 ; fèves (suivant grosseur),
67 à 83 ; féverolles. 63 à 64 ; foin, 30 à 31 ;
naille, 11 à 12.
Primeurs (marchandise nue quai Alger).
- Figues de Bougie, 75 à 80 fr. ; figues de
Tizi-Ouzou, 65 à 70 ; figues pour distillerie,
40 à 45.
Vins algériens, nus. quai Alger. Vin
rouge : lor choix, le degré. 5 75 à 6 25 ? 2e
choix, le degré, 5 25 à 5 50 ; 3e choix, le
degré, 4 75 à 5 francs.
Vin blanc : de raisin rouge, le degré,
5 25 à 5 75.
i Marché en baisse.
- Comme suite à la visite que lui ont
faites les Associations Commerciales Algé-
riennes. le Gouverneur Général vient
d'adresser au sénateur d'Alger, la réponse
suivante :
Alger, le 19 octobre 1922.
Monsieur le sénateur et cher collègue,
D:ès mon arrivée à Alger, ;et comme
suite à la correspondance'que nous avions
échangée pendant les dernières semaines
de septembre, vous êtes venu, acompagné
d'une délégation des groupements commer-
ciaux d'Alger, m'entretenir de la situation
difficile faite au commerce algérien par l'ir-
régularité actuelle des transports mariti-
mes.
Parmi les questions que nous avons
étudiées ensemble, se trouvait celle du tra-
fic des colis postaux entre la France et
l'Algérie.
Je suis immédiatement, comme vous le
savez, intervenu, auprès du Gouvernement
Je vous communique ci-après le télé-
gramme que je viens de recevoir de M. Je
ministre de l'Intérieur, en réponse à mes
démarches :
c. En réponse à votre télégramme du 13
courant, relatif à la reprise du service (1\8
marchandises et des colis postaux à desti-
nation de l'Algérie, le suis aussitôt inter-
venu auprès de mon collègue des Travaux
publics, qui m'avise que le transport des
colis postaux, grande vitesse et petite vi-
tesse destinés à l'Algérie, est repris sur
tous les réseaux français. La totalité de
l'arriéré est actuellement liquidé et le ser-
vice par Port-Vendres a été repris depuis
douze jours. »
Je suis heureux d'avoir pu. en cette cir-
constance, seconder vos efforts et répnndre
au vœu des commerçants algériens dont
vous vous êtes fait l'interprète auprès de
moi
Croyez, monsieur le sénateur et cher col-
lègue, à mes sentiments bien dévoués.
Signé : STEEG.
- VAgriculture du département de
Constantine publie une lettre des services
agricoles du Gouvernement général au pré-
sident des Syndicats d'Agriculteurs lui an-
nonçant l'organisation de stages d'études
avicoles à l'Ecole ménagère agricole du
Jardin d'Essai du Hamma., à Alger.
Pour l'année scolaire 1922-1923 l'ensei-
gnement avicole sera le suivant :
1° A l'école même : l'organisation de
cours spéciaux d'aviculture d'une durée
de deux mois, le premier de ces cours de-
vant avoir lieu dui 15 octobre au 15 décem-
bre prochain ; la reprise des conférences-
démonstrations d'élevage de la volaille
précitées, 'rendues plus fréquentes ;
2° A l'intérieur de la Coilonie : la. répéti-
tion de ces conférences dans le plus grand
nomibre possible de centres, suivies de visi-
tes de fermes où se pratique l'exploitation
de la basse-cour ; le fonctionnement d'un
enseignement amibuilariit de l'aviculture,
d'après les méthodes utilisées en France et
à l'étranger en matière d'enseignement mé-
nager agricole général ; enfin, la distribu-
tion gratuite d'oeufs et de poussins dans les
centres de la Colonie cù l'arviculture parait
pouvoir être pratiquée d'une manière inten-
sive, de façon à constituer des « peuple-
ments d'essais » en vue de l'adaptation à
ces régions des races avicoles intéressantes
à exploiter.
L'Agriculteur ajoute :
« Il y a une œuvre intéressante à ten-
ter dans la voie de l'aviculture. Le petit
élevage est généralement mal pratiqué
dans les fermes et les villages. Les pertes
enregistrées de ce' .fait sont considérables.
L'enseignement et la pratique des métho-
des rationnelles doivent provoquer la créa-
tion d'une industrie florisante. »
L'as.semblée .générale du Syndicat pro'-
fesionnel de l'alimentation du département
di'Alger a eu lieu le 19 octobre dans une des
salles du café de l'Ancien Fort Bab-Azoun
sous la présidence de M. Corvoisier. Des
dépêches ont été adressées à MM. Abbo et
Fic-ri, députés d'Alger, les adjurant d'inter-
venir énergiquement pour obtenir la liberté
commerciale absolue. De plus, une requête
a été adressée au ministre. de la justice,
aux fins d'obtenir la révision des procès
faits aux défaillants pour spéculation illicite,
la loi ayant été plus souvent mal inter-
prétée.
Les événements et les hommes
- Les réductions accordées sur les che-
mins de fer algériens aux voyageurs ren-
trant dans les départements d'Oran et de
Constantine par Alger, cesseront d'être ap-
pliquées aux passagers des navires ayant
quitté' la France après le 27 octobre à mi-
l' nuit.
1 - Au Conseil .gêner ni (l'Alger.. M. Ri-
chard a donné lecture du. télégramme sui-
vant, adressé par l'assemblée départemen-
tale) de Constantine :
« Le Conseil général de Constantine s'as-
socie. au deuil public qui vient de frapper 1&
département d'Alger, où un tremblement
de terre a complètement détruit le centre de
Cavaignac. 11 adresse au Conseil général
d'Alger l'assurance de sa sympathie et de
sa solidarité, qu'il affirme par le vote d'une
subvention de 10.000 francs, regrettant que
l'état des finances et la situation économi-
que ne permettent pas de voter une somma
plus élevée. Meilleurs sentiments, »
Sider, vice-président.
Le télégramme suivant a été adressé en
réponse au Conseil général de Constantine :
« Le Conseil général d'Alger, très sensi-
ble aux sentiments de sympathie que lui
adresse le Conseil général de Constantine,
et très touché, du geste de solidarité qu'il
vient de faire en faveur des sinistrés de
Cavaignac, lui adresse ses remerciements
les plus vifs et souhaite ardemment quiô
s'affirment ('es relations de plus en plus
cordiales entre tous les représentants des
intérêts algériens. »
RICHARD, Président.
A cette occasion. M- Lauprêtre, conseiller
général de la région sinistrée, rappelle qu'il
fut autrefois maire de Cavaignac, et dit
combien il fut ému au spectacle lamentable
du désastre qui a atteint son iberceau poli-
tique. Il ne cache pas combien encore il
faut faire d'efforts pour réparer les ruines
de ce centre, et il tient à remercier du plus
profond de son cœur tous les généreux do-
nateurs qui. spontanément, ont apports
leur obole. Tout particulièrement, il remercie
la Presse de son concours, ainsi que MM.
Stecg. gouverneur > général ; Dubief, secré-
taire général du Gouvernement ; Duroux,
sénateur ; Basset, secrétaire général de la
préfecture ; Abbo, député ; Cazenaive, vice-
président du Conseil de préfecture, et, d'une
façon générale, tous ceux qui-, dans leur,
sphère, ont aidé à secourir les sinistrés.
Il espère que le Conseil général, malgré
l'état de ses finances, fera également un
effort, ainsi que les Délégations financières.
.- Les obsèques du colonel de Vialar ont
eu lieu à El Biar, au milieu d'une nom-
breuse assistance. M. Luciani, maire d'ID\
Biar a salué la dépouille mortelle de ce
vieil Algérien qui, depuis 1865, servait en
Algérie.
- La municipalité et le syndicat d'initia.
tive de Biskra ont réuni une sommé de
10.000 fr. destinés à la fondation d'un
prix à disputer au concours de vol à voile
qui aura lieu en janvier dans la région.
Le caporal Gauthier, du 36° d'aviation,
a été décapité par l'hélice d'un avion, au
cours d'essais, au parc d'Hussein-Dey, à
Alger.
- M. J.-A. Anglade, instituteur public à
Alger, vient de subir, en Sorbonne, et dans
d'excellentes conditions, les épreuves du
certificat d'aptitude à l'enseignement des
enfants arriérés.
Le nommé Albert Demeglio avait été
tué de plusieurs coups de couteau, le 8 octo-
bre 1922, rampe de l'Amirauté, à. la suite
d'une violente discussion avec plusieurs
individus.
Chargés d'opérer des recherches, l'ins-
pecteur Momus, les agents Di Pizzo, Del-
rieu et Iratni, de la sûreté, ont, après une
minutieuse enquête, arrêté le coupable pré-
sumé. C'est un nommé Daniel Grassi, dit
« Rouget », pêcheur, 20 ans, demeurant, 6,'
rue du Liban.
Grassi proteste de son innocence ; mais
les charges les plus graves ont été relevées
contre lui. Après information faite par JVÎ.'
Chuquet,. chef de la brigade mobile, Grâtssi
a été présenté au parquet, à M. Gros, juge
d'instruction, qui l'a placé sous mandat de
dépôt et fait écrouer à Barberousse.
D'autres arrestations sont imminentes.
Le maréchal Franchet d'Esperey, en
tournée d'inspection dans l'Afrique dit
Nord, est arrivé à Alger le 23 octobre par le -
train de Blida à 19 h. 23. Les honneurs
militaires lui ont été rendus par les trou-
pes de la garnison.
- Un accident d'aviation, qui aurait pih
avoir des suites tragiques,. a eu lieu) à
Sainte-Barbe-du-Tlélat, près de la ferme
Segara.
Vers 9 heures, un avion piloté par le ser-
gent Simonet, du centrê':de La Sénia et
ayant à bord, comme observateur, le lieu-
tenant Delaplanche, du 8e régiment de zoua-
ves, a été obligé d'atterrir a la suite d'une
panne de moteur. L'atterrissage eût été
normal, si le sandow de la roue de droite
ne se fût! rompu, ce qui provoqua le capo-
tage de l'avion,, qui fut complètement re-
tourné. Le lieutenant observateur, projeté
en avant, se. releva avec de nombreuses
contusions sans gravité .a.u visage et sur
tout le corps ; quant au pilote, il est com-
plètement, indemne.
- Le 21 octobre, à la mairie de Cons-
tantine, dans la salle des adjudications, a
eui lieu .une conférence au cours de laquelle
M. Caillon, secrétaire général du Syndicat
national des agents des P. T. T. de France
et des colonies, a développé le programme
suivant :
1° Droit syndical et liberté d'opinion des
fonctionnaires :
2° La vie chère et la nécessité du main-
tien de l'indemnité de cherté, de vie dé 720
francs ;
3° Retraites et loi de 8 heures ;
4° Action du Cartel des services publics
dans la question des monopoles.
Quatre cents personnes environ assis-
taient à cette conférence qui s'est terminée
sans incident.
En route depuis trois mois, le Globe
Trotter Federico Sanka a déijà parcouru
la Yougo-Slavie, l'Italie, la Sicile, la Tri-
politaine et la Tunisie. Après avoir tra-
versé le département de Constantine,
Sanka se trouve actuellement à Alger oti
il doit réaliser la somme nécessaire pou.V.
LE NUMERO -: 15 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 27 OCTOBRE 1922
- ..--- - - - - -- - - - - - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PU Buis PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Lu Annonce» tl Réclama sont reçues aux Bureaux dujournal et dGnlle. Agences de Publicité
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RédMtifiB et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-f •– Téléphone : LOUVRE 19-57
9a ân 6 mois 8 mois
ABONNEMENTS C Franc» et Colonies SB w 30. Ma
av« te mppMoMMt < Franea et CéMnin grà e 3o » la le
i Etrangtr 10. 4S. 25
1 On t'abonne dan tcnIllel-Bareaax de poste et chez les principaux libraires
- 0 - ior 0 -
Des économies qui coûtent cher
- C'es en Nouvelle-Calédonie que cela
se passe. Les nouvelles que j'ai reçues
de cette Colonie me font connaître que
les colons de la région où la rébellion
des indigènes s'est produite en -1917 se
disposent à vendre leurs domaines et
leurs plantations, et que des Japonais
.se préparent à en faire l'acquisition. Il
y a en Nouvelle-Calédonie une nombreu-
se population japonaise qui s'y est ins-
tallée après y avoir été introduite com-
me main-d'œuvre.
Teille se,rait la cou séquence des mesu-
res prises par l'Administration locale,
qui enlève aux colons de la Colonie toute
protection et par suite toute sécurité.
Voici les Mts.
En 1917 les tribus indigènes du Nord
de la Nouvelle-Calédonie, et particuliè-
rement celles qui sont établies entre
Koné sur la côte Ouest et Hyengbène
sur la côte Est, se sont. soulevées contre
notre autorité. Les colons de cette ré-
gion ont -été pillés, une douzaine ont
-été assassinés et plusieurs ont même
été mangés, ce qui a prouvé aux naïfs
trop crédules que l'anthropophagie n'a
pas encore disparu dans ce pays où les
tiadilions des cannibales ont été pieuse-
ment transmises aux nouvelles généra-
tions.
Il a fallu plus d'une année pour ré-
primer tc,eUe rébellion et se saisir des
auteurs du soulèvement et des malfai-
teurs qui en ont. profité pour commettre
les orime-s que je viens d'indiquer. La
répression n'a été terminée qu'en no-
vembre 1018, grâce au concours des
grands chefs indigènes des tribus fi-
dèles. Des militaires ont été tués et bles-
sés, des femmes et des enfants ont. été
massacrés, des maisons et des récoltes
ont été brûlées.
Les malheureuses victimes de l'im-
prévoyance administrative ont été rui-
nées, quelques-unes sont sans abri
et n'ont pas encore été indemnisées des
pertes qu'elles ont subies et que des
commissions ont évaluées. La Colonie
ne voulant pas prendre cette dépense à
sa charge, s'est, adressée à la Métropole
pour la payer. Celle-ci s'y étant refusée,
le Gouvernement de la Nouvelle-Calé-
donie n'a encore rien fait pour venir à
leur aide. Dans les Annales Coloniales
du 10 octobre courant, AI. Barthélémy,
mon collègue à la Chambre, a exposé,
avec la clarté qui lui est habituelle,
la pénible situation dans laquelle les
laisse une Administration impuissan-
to à prendre une initiative en leur fa-
veur.
Après le bilan réconfortant de ce
soulèvement les indigènes coupables ont
été jugés par la Cour d'assises de Nou-
méa en 1020. La justice a mis deux
années à instruire ces crimes qui rele-
vaient beaucoup plus d'une Cour mar-
tiale que d'une juridiction civile. Pendant
cette longue instruction, quelques cou-
pableq sont morts, d'autres n'ont pu être
-pris. La Cour d'assises en a condamné
quelque-uns à mort et je crois qu'au-
cun n'a été exécuté. D'autres ont été
condamnés à des peines diverses d'in-
carcération, dont les Canaques n'ont. au-
cun souci et plusieurs ont été acquittés.
Il parait que ceux auxquels la justice
a rendu la liberté n'étaient pas les plus
innocents. Aussi sontr-ils revenus dans
leurs tribus avec une plus grande ani-
mosité contre les blancs qu ils fréquen-
tent, et sont-ils disposés à assouvir
leurs rancunes dès qu'ils en auront l'oc-
casion. Le refus persistant des tribus
auxquelles ils appartiennent de travail-
ler pour les colons de race blanche,
malgré les salaires .très rénumérateurs
qui leur sont offerts, est une indica-
tion suffisante de leurs dispositions. On
comprend donc sans peine, sans faire
aucun effort d'imagination, que les co-
lons français qui sont obligés de vivre
dans leur voisinage ne jouissent pas
"d'une entière tranquillité.
**.
Je n'apprendrai certainement rien de
nouveau aux lecteurs des Annales Colo-
niales, en leur affirmant que, les Ca-
naques cannibales n'ont d'autre crainte
que celle de la force armée. Celle-ci, re-
présentée par la gendarmerie et< les
troupes de l'armée coloniale, ayant été
considérablement réduite pendant la
guerre par suite des événements qui se
passaient en France et aussi, il faut le
dire, par la nécessité de réduire les dé-
penses de la colonie, les indigènes de
toute la région du Nord de la Nouvelle-
Calédonie ont pensé que le moment
était propice pour se débarrasser des
blancs et sous l'influence se leurs chefs
ils ont fomenté une rébellion. Par suite
des réfections qui se sont produites, cel-
le-ci a été limitée à la région comprise
entre Komé et Hyenghène, où la sou-
mission des grauds chefs indigènes °a
toujours donné quelque inquiétude. Il
y avait à Hyenghène. il y a une tren-
taine d'années, le grand chef Bouaratte
jouissant d'un grand prestige et dont
.l'autorité et l'insoumission étaient lé-
gendaires- Les nouvelles générations
indigènes sont imprégnées de cette lé.
gende. Les colons ne l'ignorent pas, et,
les mesures prisés par le Gouvernement
local ne sont pas faites pour les rassus-
rer.
Pour diminuer les dépenses de la Co-
lonie le Conseil général a demandé en
1921 la diminution de l'effectif du déta-
chement de gendarmerie et le rempla-
cernent des gendarmes dans les postes
de l'intérieur par des agents de police,
.fin d'enle-v~er -tu 0
aûn d'enlever au .budget du service lo-
cal les frais de rapatriement et de con-
gé du personne.1 métropolitain de la
gendarmerie. Conformément à' cet avis
le Gouvernement l'a. réduit de 8Ji hom-
mes à 44. COïm!Ina! cet effectif n'est,
jamais complet et qu'il y a tou-
jours des absents il n'y a que 32 pré-
sents pour assurer la sécurité d'un ter-
ritoire qui a 400 kilomètres de longueur
sur une moyenne de 60 kilomètres de
largeur'; les postes n'oint pas été: suppri-
més, et au lieu d'y avoir des gendarmes,
il y a des agents de police. Je ne mets
pas - en -- doute que ceux-ci - ne soient - de -
très braves gens, aussi courageux et
aussi dévoués que les gendarmes ; il y a
un fait certain aussi, c'est que le gendar-
me quoi qu'il ne soit qu'un homme,
comme l'agent de police, jouit auprès
des populations, et surtout auprès des
Canaques, d'un prestige que l'agent de
police n'a pas. Le prestige est impal-
pable. Il ne peut se discuter ni se me-
surer. Lorsque les indigènes auront
évo'iuô et qu'ils auront une autre con-
ception de l'autorité, ils penseront
peut-être qu'un gendarme ne vaut pas
plus qu'un agent de police. Pour le mo-
ment il n'en est pas ainsi et, quoique
un gendarme coûte plus cher en Nou-
velle Calédonie. la colonie ne sera en
sécurité que s'il y a une force publique
suffisante pour l'assurer.
Après avoir réduit l'effectif de la gen-
darmerie dans les conditions que je
viens d'indiquer, le Gouvernement ne
s'est pas borné à cette seule mesure et,
il a supprimé le poste militaire de
Hyenghène en n'y laissant que deux gen-
darmes.- Cette suppression a provoqué
une protestation de tous les colons de
cette région et ceux-ci ont demandé au
Gouverneur d'ajourner l'exécution de
cette mesure. Le chef de la Coilonie leur
a répondu en maintenant sa décision.
Ainsi donc, non seulement les co-
lons calédoniens manquent de la main-
d'œuvre que les indigènes leur r e.ru'
sent, mais encore le Gouvernement
n'assure plus leur sécurité. Aussi plu-
sieurs d'entre eux songent-ils à quitter
une Colonie aussi peu' hospitalière, où
ils sont menacés de pillage, d'incendie
et d'assassinat. Comme nous avons
laissé un grand nombre de Japonais s'y
élablûr, Ic.e.ux-c,i sont disposés a se
rendre acquéreurs, dans des conditions
cm'itls n'auraient jamais espérées, des
1 domaines et des plantations que les co-
lons français vont abandonner.
Les faits que je viens d'exposer com-
portent un enseignement en démontrant
aux imprévoyants que la sécurité ne
peut pas être assurée au rabais- Il y a
pour les collectivités, comme pour les
individus, des besoins auxquels elles
ne peuvent se soustraire sans s'exposer
à une destruction certaine. Aussi ne
faut-il pas faire des économies lorsqu'el-
les doivent coûter si cher.
Pierre Taittinger,
Député. de la Charente-Inférieure
Vice-Président de la Commission
des Colonies et Protectorat.
Mo-
à l'Exposition CoMale de Irsito
to
La délégation du Conseil municipal 110
Paris, arrivée à Marseille lundi dernier, a
visité l'Exposition Coloniale avec un soin
et un intérêt tout particuliers en. vue de
préparer l'Exposition Internationale des
Arts décoratifs qui doit se tenir à Paris
en 1924.
Il loi ? huit heures Et les mes coloniaux
--0-0--
Le tribunal maritime commercial d'Alger
a condamné à six mois de prison sans .sur-
sis le matelot Paul Arrighi, du paquebot
Eugène-Percire qui, lors des incidents gra-
ves qui marquèrent la iraversée de ce na-
vire de Marseille à Alger, sciait rendu cou-
pable d'outrages par paroles et par gestes,
et de menaeei3, envers le premier lieutenant
et le deuxième capitaine.
Le prix du singe
–0–
Il a beaucoup monté depuis que le doc-
teur Voronoff, nouveau docteur Faust, a
publié sa sensationnelle. découverte.
Un voyageur de retour du Congo vient
de nous déclarer que là-bas le chimpanzé
qui se payait autrefois 200 ou 300 francs
est très recherché, dès maintenant, à des
prix variant entre 2.000 et 3.000 fr. Ce
voyageur digne de foi ajoute que de nom-
breux colons songent à entreprendre l'éle-
vage du singe sur une grande échelle.
Petite conséquence d'une grande décou-
verte 1
- - –^-T
Une mesure à prendre
.- 0 - 0 -
J'ai lu récemment, je ne
sais plus dans quel Offi-
ciel, que la première pro-
motion de l'Ecole de Mé-
decine de Dakar était sor-
tie, et que les colonies du
groupe allaient recevoir
un certain contingent de
docteurs et de sages-fem-
mes indigènes.
l'ai confessé ici, très humblement, quel-
ques-unes des erreurs d'appréciation que
j'avais commises à l'égard de l'établissement
qi< £ dirige avec tant d'activité llf. le Docteur
Le Dantec. Et je n'y revieitdrai plus.
Voici donc nos jeunes docteurs indigènes
qui vont prendre, après quatre années d'étu-
des intensives, contact avec les responsabi-
lités de leurs délicates fonctions.
Tout ne sera pas rose pour eux. S'ils ont
la chance de tomber dans un cercle où les
vieux préjugés de couleur, les sentiments de
hautaine supériorité ow de basse jalousie
ri existent plus, tant nie eux pour eux.
Ils pourront, aidés, soutenus par l'amitié,
et les conseils des Européens en service avec
eux, rendre de grands services, et commencer
- les premiers - cette grande œuvre de
mise en valeur des colonies, par l'assistance
médicale indigène, base essentielle dw projet.
S'il en est autrement, si les « blancs n
traitent le petit « toubib » noir en paria, s'ils
le laissent moisir dans son coin, gare la las-
sitzidc. le découragement, qui engendrent
tant de catastrophes, et qui font sombrer
dans le néant de si brillantes énergies.
Il appartient avant tout à M. le Gouver-
neur général Merlin, dès son retour prochain
en A. 0. F., de ne point laisser péricliter
l'ce?!'ë're admirable tentée à l'Ecolc de Méde-
cine de Dakar, et dont les premiers résultats
sont déjà si probants.
Pour cela, je crois qu'il ri y a qu une seule
solution à préconiser-
Les docteurs et sages-femmes indigènes
vont se trouver éparpillés aux quatre coins de
VAfrique, l't, malgré toute la bonne volonté
des docteurs européens en service dans les
cercles, 'il leur sera bien difficile d'exercer
un contrôle et une surveillance actifs sur
leurs collègues lNJirs, surtout si ceux-ci sont
dans des résidences éloignées.
Pourquoi donc le chef de l'Ecole de Mé-
decines lui-même, riirait-il pas chaque an-
née, pendant quelques mois, reprendre con-
tact avec ses anciens élèves, constater de vrsu
les services rendus, le fonctionnement du
dispensaire ou de la Maternité,-, les tournées
de vaccination accomplies, en un mot, pour-
quoi n'irait-ïl point stimuler, par sa présence
et ses conseils, les bonnes volontés défail-
lantes et redresser en même temps, pour les
faire disparaître, les erreurs qui auraient pu
s.,, commettre ?
Ces quelques mois dMnspection feraient
plus pour le bon fonctionnement du corps
des médecins indigènes que toutes lea circu-
laires ou les rapports que'l'on pourrait pon-
dre.
Je donne mon idée pozer ce qu elle vaut-
Mais je sais M- Merlin animé des plus
louables intentions en ce qui concerne VEcole
de Médecine de Dakar.
Et c'est pour cela qu'il la retiendra.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la llante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
- !̃̃̃̃« I.
Les caoutchous étrangers
La Commision des Douanes de la Ciham-
bre a entendu M. Maurice Long gouver-
neur général de l'Indochine qui lui a fait
connaître les vues dm Gouvernement géné-
ral sur la proposition relative aux droits
d'entrée à établir sur les caoutchoucs
étrangers. M. Outrey, détputé de la Cochin»
chine a demandé
des colonies françaises, soient frappés d'un
droit de 2 francs par kilo à leur entrée en
France.
M. Long a exposé à la Commission l'inté-
rêt que les Colonies et la Métropole ont à
l'établissement de ce droit et il a déclaré
que le bel effort de colonisation fait par les
Français en Indochine était condamné à
disparaître à très bref délai si la Métropole
n'accorde pas à la culture du caoutchouc
une protection douanière.
UN MONUMENT AUX MORTS
DE L'ARMEE NOIRE
-0-0-
La cérémonie de la pose de la première
pierre du Monument élevé à la gloire des
héros de l'armée noire, morts pour la
France aura lieu, à Reims, le 29 octobre,
à 15 heures, au carrefour dui boulevard
Henry Vasnier et de la route nationale de
Chalons, en présence de M. le Ministre de
la guerre.
LES CONTINGENTS COLONIAUX
EN FRANCE
-0-
Les contingents destinés aux corps de
troupes de l'armée française du Rhin. de la
Sarre, de l'Afrique du Nord, comprendront
d'abord les volontaires pour ces corps,
puis les non-volontaires.
A la Chambre de commerce
de la Côte d'Ivoire
---0-0---
Lors de sa séance du mois de juillet der-
nier, la Chambre de Commerce de la Côte
d'Ivoire a eu connaissance des nombreu-
ses difficultés rencontrées dans les répara-
tions du vieux wharf, difficultés causées
en grande partie par Il'incuriede'l'Adminis-
tration qui 'samhle ignorer qu'à Grand-
Bassam il y a du personnel et du matériel
ad hoc. La meilleure preuve est donnée par
M. Engiler qui effectue ces réparations à
l'aide d'ouvriers indigènes.
Après avoir pris connaissance d'une lettre
de .M. le lieutenant Gouverneur expli-
quant les mesures prises pour remédier le
plus rapidement possible aux dégâts com-
mis au wharf par le récent raz de marée,
la Chambre de Commerce, en conclusion,
regrette vivement le retard apporté par
l'Administration pour donner satisfaction
au Commerce et à l'Industrie de la Colonie
au sujet de la réparation du vieux - wharf.
Ce retard, cette indécision, sont fort préju-
diciables aux intérêts de la Colonie.
La Chambre de Commerce a ensuite pris
connaissance du projet de contrat de passa-
tion des wharves et dépendances à ladite
assemblée, budget établi par Mo Clément,
délégué de la Colonie au- Conseil supérieur
des Colonies.
Ce projet, après quelques modifications, a
été approuvé et M. Barthe espère qu'avec
ses principes commerciaux la Chambre de
Commerce obtiendra de meilleurs résultats
que l'Administration.
A l'occasion de l'aichèvement du canal
d'Asagny, qui unit les Jagunes, aa Cham-
bre de Commerce a accordé une gratifica-
tinn de 1.000 francs au lieutenant Briandet
pour le zèle dont il a fait preuve dans
l'achèvement du canal.
A la suite d'un incident soulevé au sujet
de la Société des Scieries Africaines et de la
Société Forestière, la Chambre de Com-
merce a émis- les vœux suivants :
1° Qu'il soit nommé une Commission offi-
cielle chargée de vérifier si la Compagnie
Forestière s'est conformée aux conditions
de son cahier des charges en Ce qui con-
cerna le repeuplement ;
2° Que l'Administration vérifie dès main-
tenant si chaque exploitant a bien sorti an-
nuellement et effectivement 300 tonnes de
chacun de ses chantiers, étant entendu que,
lorsque ces chantiers sont d'un seul tenant,
le tonnage en question est calculé sur l'en-
semble des chantiers d'un seul tenant ;
3° Que lia taxe soit fixée pour tous les
exploitants à 0 fr. 20 par arbre, avec, en
plus, au profil, de la Colonie, un droit dit-:
» Droit, de visa de J'extrait de carnet » de.
francs par tonne. d'acajou, payé isolément
par tous les exploitants forestiers sans
exception, ce droit étant calculé de façon à
couvrir les prévisions budgétaires.
tttetta et le Tunnan
o-o
Toute la presse française d'Indochine atu-
re l'att.entiun sur l'importance des relations
de notre colonie asiatique avec le Y'unnan.
Nous avons reJaté dans les Annales Colo-
niales du 3 octobre courant les considéra-
tions exposées par VAvenir au Tonkin;
nous donnons ci-après celles de notre con-
frère du Tonkin. France-Indochine.
« Le Tonkin, accroché comme il l'est aux
« flancs de la Chine du sud, étant donné son
« développement économique pourrait avoir
« un rayonnement d'influence beaucoup
'I plus grand que celui qu'il possède et dont
« par voie de conséquence profiterait la
« France elle-même. M. Archimbaud, dans
» son rapport du' budget des Colonies pour
« 1922-, préconise la transformation de fin-
it dochine en un centre de l'action politique,
« intellectuelle et. économique de la France
» dans le bassin du Pacifique. Mieux que
« des 11rs lointaines, la Chine, qui est à
« notre porte, doit être soumise à notre in-
« ftuence. et la place que nous devons y
« tenir est prépondérante. »
Cette place, nous devons l'acquérir paci-
fiquement : « Toute manifestation d'un
« esprit de conquête, de domination ou de
» contrôle ne peut que nous aliéner les
« sympathies chinoises, en raison de l'cs-
« prit nationaliste ombrageux des Chinois. »
La proximité du Yunnan doit attirer de
CI ce côté le plus gros effort de l'Indochine,
u Loin de Pékin, plutôt colonie chinoise
» que Chine proprement dite, le Yunnan
a parait se détacher de plus en plus du
« vieux tronc des Han pour devenir un
CI état indépendant sous la dictature mili-
« taire du maréchal Tang, maître actuel du
n pays, mais maître dont la puissance repo-
se sur la coopération de toute une caste,
« de toute une clientèle trouvant que la vie
« a du bon du moment qu'on détient le pou-
,% voir. » Quelle que soit la base de l'autorité
du maréchal Tang, cette autorité existe, el
c'est là l'essentiel, et nous devons espérer
qu'elle se fortifiera, permettant au pays de
vivre dans le calme, car le Yunnan peut
être un bon client pour ses cotons, ses
soieries, son zinc, ses produits chimiques,
son ciment, son tabac, ses allumettes, son
suore, etc.
S'il délaisse toute ambition de s'imposer
au 'Kouei-tchéou et au. Sen-tchouan, le ma-
réchal Tang peut asseoir solidement son
autorité au' Yunnam, à condition qu'il ait
de l'argent.
Le maréchal Tang nous est très favora-
ble ; un de ses principaux conseillers a
suivi, à Hanoï les cours de l'école Pavie, et
déjà K Tang s'est adressé à la Chambre
« d'Agriculture du Tonkin pour avoir des
Il conseils et des avis éclairés au sujet de
Il l'élevage. Il a cherché à faire admettre
(e des enfants dans nos écoles profession-
Il nelles afin de doter le Yunnan des
« ouvriers d'art qui y font défaut. Le maré-
« chal, quand il a pris le chemin de l'exil
« et lorsqu'il est revenu reconquérir son
(( Gouvernement, a vu le Tonkin et les
Il effets de sa sage administration. Il en a
« été frappé. 11 ne demande qu'à s'adresser
« à nous et à traiter de puissance à puis-
« sance avec nos représentants ».
-' è
Courrier de l'Algérie
La vie économique
- Voici le cours officiel des marchan-
dises sur la place d'Alger du 21 octobre
1922 (premier coût) :
Céréales. - Blé : tendre, colon, les 100
kilos, 83 à 86 fr. ; indigène, 81 à 83 ; blé
dur : colon, 93 à 98 ; marchand, 82 à 86 ;
Maroc, 87 50 i-, orge : colon. 61 à 62 ; indi-
gène, 58 à 60 ; Maroc. 60 à 62 ; exotique
(suivant provenance), 58 à 62 ; avoine :
Algérie, 62 à 63 ; exotiques (suivant pro-
venance) 57 à 61 ; fèves (suivant grosseur),
67 à 83 ; féverolles. 63 à 64 ; foin, 30 à 31 ;
naille, 11 à 12.
Primeurs (marchandise nue quai Alger).
- Figues de Bougie, 75 à 80 fr. ; figues de
Tizi-Ouzou, 65 à 70 ; figues pour distillerie,
40 à 45.
Vins algériens, nus. quai Alger. Vin
rouge : lor choix, le degré. 5 75 à 6 25 ? 2e
choix, le degré, 5 25 à 5 50 ; 3e choix, le
degré, 4 75 à 5 francs.
Vin blanc : de raisin rouge, le degré,
5 25 à 5 75.
i Marché en baisse.
- Comme suite à la visite que lui ont
faites les Associations Commerciales Algé-
riennes. le Gouverneur Général vient
d'adresser au sénateur d'Alger, la réponse
suivante :
Alger, le 19 octobre 1922.
Monsieur le sénateur et cher collègue,
D:ès mon arrivée à Alger, ;et comme
suite à la correspondance'que nous avions
échangée pendant les dernières semaines
de septembre, vous êtes venu, acompagné
d'une délégation des groupements commer-
ciaux d'Alger, m'entretenir de la situation
difficile faite au commerce algérien par l'ir-
régularité actuelle des transports mariti-
mes.
Parmi les questions que nous avons
étudiées ensemble, se trouvait celle du tra-
fic des colis postaux entre la France et
l'Algérie.
Je suis immédiatement, comme vous le
savez, intervenu, auprès du Gouvernement
Je vous communique ci-après le télé-
gramme que je viens de recevoir de M. Je
ministre de l'Intérieur, en réponse à mes
démarches :
c. En réponse à votre télégramme du 13
courant, relatif à la reprise du service (1\8
marchandises et des colis postaux à desti-
nation de l'Algérie, le suis aussitôt inter-
venu auprès de mon collègue des Travaux
publics, qui m'avise que le transport des
colis postaux, grande vitesse et petite vi-
tesse destinés à l'Algérie, est repris sur
tous les réseaux français. La totalité de
l'arriéré est actuellement liquidé et le ser-
vice par Port-Vendres a été repris depuis
douze jours. »
Je suis heureux d'avoir pu. en cette cir-
constance, seconder vos efforts et répnndre
au vœu des commerçants algériens dont
vous vous êtes fait l'interprète auprès de
moi
Croyez, monsieur le sénateur et cher col-
lègue, à mes sentiments bien dévoués.
Signé : STEEG.
- VAgriculture du département de
Constantine publie une lettre des services
agricoles du Gouvernement général au pré-
sident des Syndicats d'Agriculteurs lui an-
nonçant l'organisation de stages d'études
avicoles à l'Ecole ménagère agricole du
Jardin d'Essai du Hamma., à Alger.
Pour l'année scolaire 1922-1923 l'ensei-
gnement avicole sera le suivant :
1° A l'école même : l'organisation de
cours spéciaux d'aviculture d'une durée
de deux mois, le premier de ces cours de-
vant avoir lieu dui 15 octobre au 15 décem-
bre prochain ; la reprise des conférences-
démonstrations d'élevage de la volaille
précitées, 'rendues plus fréquentes ;
2° A l'intérieur de la Coilonie : la. répéti-
tion de ces conférences dans le plus grand
nomibre possible de centres, suivies de visi-
tes de fermes où se pratique l'exploitation
de la basse-cour ; le fonctionnement d'un
enseignement amibuilariit de l'aviculture,
d'après les méthodes utilisées en France et
à l'étranger en matière d'enseignement mé-
nager agricole général ; enfin, la distribu-
tion gratuite d'oeufs et de poussins dans les
centres de la Colonie cù l'arviculture parait
pouvoir être pratiquée d'une manière inten-
sive, de façon à constituer des « peuple-
ments d'essais » en vue de l'adaptation à
ces régions des races avicoles intéressantes
à exploiter.
L'Agriculteur ajoute :
« Il y a une œuvre intéressante à ten-
ter dans la voie de l'aviculture. Le petit
élevage est généralement mal pratiqué
dans les fermes et les villages. Les pertes
enregistrées de ce' .fait sont considérables.
L'enseignement et la pratique des métho-
des rationnelles doivent provoquer la créa-
tion d'une industrie florisante. »
L'as.semblée .générale du Syndicat pro'-
fesionnel de l'alimentation du département
di'Alger a eu lieu le 19 octobre dans une des
salles du café de l'Ancien Fort Bab-Azoun
sous la présidence de M. Corvoisier. Des
dépêches ont été adressées à MM. Abbo et
Fic-ri, députés d'Alger, les adjurant d'inter-
venir énergiquement pour obtenir la liberté
commerciale absolue. De plus, une requête
a été adressée au ministre. de la justice,
aux fins d'obtenir la révision des procès
faits aux défaillants pour spéculation illicite,
la loi ayant été plus souvent mal inter-
prétée.
Les événements et les hommes
- Les réductions accordées sur les che-
mins de fer algériens aux voyageurs ren-
trant dans les départements d'Oran et de
Constantine par Alger, cesseront d'être ap-
pliquées aux passagers des navires ayant
quitté' la France après le 27 octobre à mi-
l' nuit.
1 - Au Conseil .gêner ni (l'Alger.. M. Ri-
chard a donné lecture du. télégramme sui-
vant, adressé par l'assemblée départemen-
tale) de Constantine :
« Le Conseil général de Constantine s'as-
socie. au deuil public qui vient de frapper 1&
département d'Alger, où un tremblement
de terre a complètement détruit le centre de
Cavaignac. 11 adresse au Conseil général
d'Alger l'assurance de sa sympathie et de
sa solidarité, qu'il affirme par le vote d'une
subvention de 10.000 francs, regrettant que
l'état des finances et la situation économi-
que ne permettent pas de voter une somma
plus élevée. Meilleurs sentiments, »
Sider, vice-président.
Le télégramme suivant a été adressé en
réponse au Conseil général de Constantine :
« Le Conseil général d'Alger, très sensi-
ble aux sentiments de sympathie que lui
adresse le Conseil général de Constantine,
et très touché, du geste de solidarité qu'il
vient de faire en faveur des sinistrés de
Cavaignac, lui adresse ses remerciements
les plus vifs et souhaite ardemment quiô
s'affirment ('es relations de plus en plus
cordiales entre tous les représentants des
intérêts algériens. »
RICHARD, Président.
A cette occasion. M- Lauprêtre, conseiller
général de la région sinistrée, rappelle qu'il
fut autrefois maire de Cavaignac, et dit
combien il fut ému au spectacle lamentable
du désastre qui a atteint son iberceau poli-
tique. Il ne cache pas combien encore il
faut faire d'efforts pour réparer les ruines
de ce centre, et il tient à remercier du plus
profond de son cœur tous les généreux do-
nateurs qui. spontanément, ont apports
leur obole. Tout particulièrement, il remercie
la Presse de son concours, ainsi que MM.
Stecg. gouverneur > général ; Dubief, secré-
taire général du Gouvernement ; Duroux,
sénateur ; Basset, secrétaire général de la
préfecture ; Abbo, député ; Cazenaive, vice-
président du Conseil de préfecture, et, d'une
façon générale, tous ceux qui-, dans leur,
sphère, ont aidé à secourir les sinistrés.
Il espère que le Conseil général, malgré
l'état de ses finances, fera également un
effort, ainsi que les Délégations financières.
.- Les obsèques du colonel de Vialar ont
eu lieu à El Biar, au milieu d'une nom-
breuse assistance. M. Luciani, maire d'ID\
Biar a salué la dépouille mortelle de ce
vieil Algérien qui, depuis 1865, servait en
Algérie.
- La municipalité et le syndicat d'initia.
tive de Biskra ont réuni une sommé de
10.000 fr. destinés à la fondation d'un
prix à disputer au concours de vol à voile
qui aura lieu en janvier dans la région.
Le caporal Gauthier, du 36° d'aviation,
a été décapité par l'hélice d'un avion, au
cours d'essais, au parc d'Hussein-Dey, à
Alger.
- M. J.-A. Anglade, instituteur public à
Alger, vient de subir, en Sorbonne, et dans
d'excellentes conditions, les épreuves du
certificat d'aptitude à l'enseignement des
enfants arriérés.
Le nommé Albert Demeglio avait été
tué de plusieurs coups de couteau, le 8 octo-
bre 1922, rampe de l'Amirauté, à. la suite
d'une violente discussion avec plusieurs
individus.
Chargés d'opérer des recherches, l'ins-
pecteur Momus, les agents Di Pizzo, Del-
rieu et Iratni, de la sûreté, ont, après une
minutieuse enquête, arrêté le coupable pré-
sumé. C'est un nommé Daniel Grassi, dit
« Rouget », pêcheur, 20 ans, demeurant, 6,'
rue du Liban.
Grassi proteste de son innocence ; mais
les charges les plus graves ont été relevées
contre lui. Après information faite par JVÎ.'
Chuquet,. chef de la brigade mobile, Grâtssi
a été présenté au parquet, à M. Gros, juge
d'instruction, qui l'a placé sous mandat de
dépôt et fait écrouer à Barberousse.
D'autres arrestations sont imminentes.
Le maréchal Franchet d'Esperey, en
tournée d'inspection dans l'Afrique dit
Nord, est arrivé à Alger le 23 octobre par le -
train de Blida à 19 h. 23. Les honneurs
militaires lui ont été rendus par les trou-
pes de la garnison.
- Un accident d'aviation, qui aurait pih
avoir des suites tragiques,. a eu lieu) à
Sainte-Barbe-du-Tlélat, près de la ferme
Segara.
Vers 9 heures, un avion piloté par le ser-
gent Simonet, du centrê':de La Sénia et
ayant à bord, comme observateur, le lieu-
tenant Delaplanche, du 8e régiment de zoua-
ves, a été obligé d'atterrir a la suite d'une
panne de moteur. L'atterrissage eût été
normal, si le sandow de la roue de droite
ne se fût! rompu, ce qui provoqua le capo-
tage de l'avion,, qui fut complètement re-
tourné. Le lieutenant observateur, projeté
en avant, se. releva avec de nombreuses
contusions sans gravité .a.u visage et sur
tout le corps ; quant au pilote, il est com-
plètement, indemne.
- Le 21 octobre, à la mairie de Cons-
tantine, dans la salle des adjudications, a
eui lieu .une conférence au cours de laquelle
M. Caillon, secrétaire général du Syndicat
national des agents des P. T. T. de France
et des colonies, a développé le programme
suivant :
1° Droit syndical et liberté d'opinion des
fonctionnaires :
2° La vie chère et la nécessité du main-
tien de l'indemnité de cherté, de vie dé 720
francs ;
3° Retraites et loi de 8 heures ;
4° Action du Cartel des services publics
dans la question des monopoles.
Quatre cents personnes environ assis-
taient à cette conférence qui s'est terminée
sans incident.
En route depuis trois mois, le Globe
Trotter Federico Sanka a déijà parcouru
la Yougo-Slavie, l'Italie, la Sicile, la Tri-
politaine et la Tunisie. Après avoir tra-
versé le département de Constantine,
Sanka se trouve actuellement à Alger oti
il doit réaliser la somme nécessaire pou.V.
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