Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 octobre 1922 24 octobre 1922
Description : 1922/10/24 (A23,N159). 1922/10/24 (A23,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303505n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VYNGT-mOISIEME ANNEE.– N° 159 LE NUMERO : 15 CENTIMES MARDI SOIR, 24 OCTOBRE 1922
- - - - - - - - - - - --.- -c
Les Annales Coloniales
-
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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avec le lupplemcnt < a 30 9 16 a
illustré ( htrangèr 10. 45.. 25- b
On s'abonne dans tous les Bureaux de poste et chez las principaux libraires
t
le lRonvelonl éCOnOlique il -Maroc
Pour se rendre compte de la situation éco-
nomique d'un pays, rien ne vaut la consulta-
tion attentive et avisée de ses statistiques
agricoles, commerciales et autres. A moins
de s'inscrire en faux, ce qui est toujours
délicat et souvent dangereux, contre les
chiffres, il faut leur reconnaître une auto-
rité que n'ont point les témoignages particu-
liers. -
Ceux-ci, en effet, .même 'orsque leur au-
teur y met toute sa conscience et toute sa
sincérité, sont toujours, entachés de quelque
impressionnisme personnel. Tel vous dit :
« la situation est très bonne au Maroc »,
alors que son assertion signifie simplement :
« mon, affaire marocaine marche bien ». Tel
autre vous déclare : « rien à faire au Maroc;
c'est le désastre n, et vous devez compren-
dre : « .j'ai complètement échoué dans mon
entreprise à Casablanca, à Rabat, à
Oudjda P. Quant aux motifs de. l'échec,
inutile de les demander. Tenez pour certain
qu'on les attribuerait au Gouvernement, à
l'administration, aux voisins, à tout et à
tous, sauf à l'insuffisance, à l'incompétence,
à l'inactivité de celui qui se plaint.
C'est pourquoi, je crois bon, pour ceux
qui voudraient être documentés sur l'essor
du Maroc, d'emprunter quelques indications
à son Annuaire Economique et Einancicr,
publication officielle bourrée de chiffres et
de textes, dont l'édition 19217192 2 a paru
tout récemment.
Précisons, d'abord, que lorsque nous écri-
vons « Maroc », cela veut dire « zone fran-
çaise du: Maroc », la zone espagnole n'étant
nullement en état dg fournir des renseigne-
ments précis ni mêmc approximatifs sur ses
- opérations commerciales.
Donc, au Maroc, zone française, le mou-
vement des importations a dépassé un mil-
liard en 1920, exactement 1.000.474.464 fr.
Il était de 180.132.786 francs en 1915.
L'écart prestigieux des deux chiffres indi-
que l'énorme progrès réalisé en cinq années.
Il n'est pas indifférent de noter les étapes
atteintes entre ces deux chiffres, car elles
marquent une progression d'une sûreté mé-
thodique singulièrement édifiante : parti de
180.132.786 francs, en 1915, année de guer-
re, le chiffre total des importations maro-
caines atteint 228.983.198 francs,- en 1916,
est de 270.090.5-*7 pour 1917, de 314 mil-
lions 379.981 francs en 1918, passe à
480.,797.396 en 19.19, et bondit, pour 1920,
au delà du milliard, avec le chiffre déjà in-
diqué de 1.000.474.464 francs.
Nous n'allons pas trouver, au chapitre deh
exportations, des chiffres de cette impor-
tance. L'écart que l'on remarquera inquiétera
peut-être ceux qui ne voient la formule de la
prospérité d'un pays que dans une balance
approximative de ses importations et de ses
exportations, avec une supériorité pour ces
dernières. -
Ceux qui ne se défendraient pas contre
cette impression banale oublieraient que le
Maroc est en pleine période d'organisation,
d'institution; que, pour s'organiser, s'insti-
, tuer, il doit introduire chez lui tout un ou-
tillage dont il était dépourvu, des denrées,
qu'il ne, consommait pas, des approvisionne.
ments; qu'il ne possédait pas. Ce n'est que
lorsque cet outillage aura produit ses ré.
sultats que ses exportations s'égaliseront à
ses importations, pour les dépasser probable-
ment bientôt. En attendant, le chiffre élevé
de ses importations démontre les richesses
latentes qui lui permettent de les acquérir,
en supportant l'écart avec les exportations,
Où le crédit dont il jouit, ce qui, du -point
de vue économique, est peut-être aussi pré-
cieux.
Du reste, avec des chiffres plus modestes,
nous retrouverons aux exportations, une
échelle ascendante" qui ne contribue pas
moins que celle des importations à conduire
l'esprit rassuré à la quiétude la plus con-
fiante : En 1915, les exportations ne sont
que de 55.807.459 francs; elles passent à
81.^70-990 francs en 1916; à 116.148.081,
en 1917; gênées par la guerre et une récolte
au-dessous de la moyenne, elles ne peuvent
en 1918, que se maintenir à 114-965.416 fr,
mais repartent, en 1919, à 227.742.457 fr-,
pour s'élever à 268.875.057, en 1920.
Ces chiffres permettent d'apprécier l'ensem-
bief important dù çommerce marocain: On
peut et l'on doit se demander quelle est,
dans cet ensemble, la part qui revient à la
France
Aussitôt que cette question se pose, il
faut, avant de tenvisager, et pour bien juger
la réponse qu'elle obtiendra, se rappeler que
l'Acte d'Algésiras, charte sous laquelle le
Maroc se trouve encore assez souvent en-
travé, exige en ce pays le maintien absolu
de la porte ouverte. La France protectrice,
à laquelle on aurait tort de croire que le
Maroc coûte cher, mais qui y paye sa pré-
pondérance du sang de ses enfants versé
pour la civilisation, n'y jouit d'aucun privi-
lège au point de vue commercial. Si l'on in.
terroge les commerçants établis au Maroc
ou ceux qui y font affaire, ils vous diront
même, que le commerce étranger trouve en
ses consuls des protecteurs méticuleux et
empressés qui manquent parfois à nos natio-
naux. -
Cela n'empêche point la France d'avoir
une place éminemment prépondérante dans
le mouvement commercial du Maroc. Elle
l'y maintient avec une certaine difficulté,
puisque de 75 en 1915, elle est retombée
à 56,60 en 1920 après avoir atteint dans
les années intermédiaires une proportion
beaucoup plus forte, qui est allée jusqu'à
98 en 1917.
Le chiffre de 56 %, en 1920 prouve que si
la situation est encore favorable au com-
merce et à l'industrie de France, il faut
qu'ils se préoccupent des moyens propres à
conserver et à augmenter leur action.
Or, pour le Maroc, ces moyens ne sau-
raient consister en ces mesures de protection.
nisme étroit que les intéressés ne manque-
raient pas de réclamer, s'il s'agissait d'une
colonie soumise directement et complètement
à l'action souveraine de la Métropole. La
porte ne peut être ni verrouillée ni même
entrebaillée, en vertu de l'Acte d'Algésiras.
C'est par la porte ouverte, grande ouverte,
que l'importation française doit passer, com-
me les autres.
Cela devrait lui suffire, car elle n'en a
pas moins une situation privilégiée par cette
tendance toute naturelle que l'on a dans un
pays où l'influence française est prépondé-
rante, à s'adresser à la France.
Encore faut-il que la France répondev. aux
aspirations qui vont vers elle, qu'elle les
écoute, qu'elle les provoque et, enfin, qu'elle
leur donne satisfaction.
Si elle accomplit un effort aussi laborieux,
aussi actif que ses concurrents, elle l'empor-
tera facilement; mais si elle reste indiffé.
rente, inerte ou réticente aux, indications
d'origine, elle se fera battre par des com-
merçants et des industriels qui se gardent
bien de s'exposer à pareils reproches.
Toutes les nations productrices du monde
s'efforcent de pénétrer sur le marché du
Maroc. Elles n'hésitent pas à y envoyer des
missions d'étude, des courtiers, des repré-
sentants qui sont bien souvent, au début, les
chefs de maison eux-mêmes. Elles y créent
des dépôts, des succursales. Il est W des vil-
les d'importance secondaire, où l'on aperçoit
sur les portes des magasins, des raisons so-
ciales d'Angleterre, des Etats-Unis, de Bel-
gique, d'Italie, d'Espagne, de Hollande, et
où les enseignes françaises ne décorent guère
que les cafés et quelques boutiques de second
plan.
Depuis la guerre, il est beaucoup de na-
tions étrangères dont les relations commer-
ciales avec le Maroc ont suivi une progres-
sion bien supérieure à celle du négoce fran-
çais, parce qu'elles ont déployé une initia-
tive, une ingéniosité, et parce que surtout
elles ont montré, pour se conformer aux exi-
gences de la clientèle, une souplesse, dont
celui-ci ne se fait pas toujours une loi.
Inutile de dire que l'Angleterre est au
premier rang de ces habiles. Aussi, ses im-
portations sont passées de moins de 40 mil-
lions en 1915 à plus de 212 millions en
1920. Il faut remarquer que l'Angleterre a
aussi augmenté sensiblement ses achats de
produits marocains, puisque ne figurant au
tableau des exportations marocaines que
pour 12 millions en 1915, elle y prend place,
en 1920, avec 70 millions. :
En commerçants avisés, les Anglais n'ou-
blient pas que le meilleur moyen de s'assurer
la clientèle d'un pays, c'est d'être soi-même
son client et que rien-ne contribue: autant
que la réciprocité au développement des re-
lations commerciales.
L'Espagne a aussi accru son commerce
avec le Maroc, facilité par l'augmentation
du nombre de ses nationaux immigrés et par
la proximité. Les Etats-Unis sont passés de
un million et demi. en 1915, à plus de 40
millions n 192ex pour les importations, mais
ne sont inscrits que pour moins de 4 mil-
lions dans le relevé des exportations. L'Ita-
lie, la Belgique ont réalisé, en ces trois
dernières années, de véritables bonds. La
Suède, dernière venue, n'est pas celle qui
marche le moins rapidement
Encore une fois, si la France veut conser-
ver une place prépondérante dans ce vaste
pays, riche en ressources, et où la population
indigène, non moins que la population euro-
péenne, constitue une clientèle de première
importance, cela ne lui est pas difficile,
mais encore faut-il qu'elle prenne la peine
de le vouloir.
Et ce n'est pas à l'administration seule-
ment qu'il faut appliquer cette sentence,
mais surtout à l'industrie, au commerce de
la France, et aussi à ses Compagnies de
transport tant sur terre que sur mer. -
Pierre Valude,
Député du Cher.
RETOUR
0
Nous avons Je plaisir d'apprendre à nos
lecteurs que notre distingué collaborateur et
ami, M. Emile Morinaud, est rentré à Paris
et qu'il reprendra incessamment sa colla-
boration aux Annales Coloniales.
DÉPART
Par la Marsa-Il, que prend aujourd'hui
M. Lucien Saint pour rejoindre son poste à
Tunis, partira la délégation du Gouverne-
ment beyl'ical venue pour prendre part à
l'inangnràtion des travaux de la Mosquée
de Paris.
Les 55 ans et - î toulu Cotait
-0-0- - 1
l, 1 .bl
! fdi été très sensible,.
Vautw jour, à l'excellent
article qiia consacré mon
ami Riccdel à l'Ecole Co-
lonialeet j'attendais
l'heure proPice pour lui
dire que, contrairement à
ce gue pensent certains; je
riai jamais été et ne serai
jamais un détracteur systématique de Véta-
blissement de l'avenue de l'Observatoire.
Voilà qiiaitjowdind nton - excellent cama-
rade Chanel, le très sympathique président
de VAssociation des Administrateurs, me
donne Voccasion de revenir sur la question.
Il m'écrit, en effet, une très longue et très
intéressante lettre, elt réponse aux divers ar-
ticles que j'ai publiés sur les cinquante-cinq
ans et l'Ecole Coloniale.
La place me manque pour la reproduire
en entier^ et je le regrette amèrement, car,
d'urne discussion âpre, serrée, amicale, il ré-
sulte toujours un échange d'idées, de vuês,-
de suggestions qui ne peuvent qu'éclaircir un
débat, en lui apportant toute la lumière dési.
rable.
Or dont, Chanel veut bien me faire l'ami-
tié d"apporter dans le débat qui nous préoc-
cupe et cela dans un but d'intérêt général,
dit-il, les loyales explications qui met-
tront 'fin à une controverse qui ri a que trop
duré.
Et il écrit :
« Quelle que soit la composition du Co-
« mité actuel de VAssociation professionnelle,
« comité librement choisi par mes camarades
« jamais la question d'origine de si admi-
« mstrateurs ne s'est posée pour nous ; nous
« sommes membres d'une même famille, et
« il n'est pas, chez nous, de « parents pau-
« vres ». Les preuves de cet esprit abon-
ni doitje ne vous en donnerai qu'une tn
« vous rappelant que la dernière commission
« de classement pour le corps, commission
« dont je faisais partie, a inscrit pour le
« grade d'administrateur en chef trois cama-
« rades dont aucun ne sort de coloniale- »
Voilà qui est net.
Plus lorn, le président de l'A. P. confie
qu'il y a deux ans déjà, le Conixté de ladite
association a réclamé la création d'un ta-
bleau de concours pour le ruban rouge pour
tous les fonctionnaires relevant du Ministère
des Colonies D.
Nous sommes. sur ce point, en plein ac-
cord. La récente promotion dans l'ordre de
la Légion d'honneur, en ce qui concerne les
Colonies, prouve surabondamment qut
sans ce tableau tous les arbitraires sont per-
mis. Il faut y mettre fin d'urgeiice, - iz'eit dé-
plaise à quelques croquants dont la maxime
est connue de tous: « Tout pour nous, rien
pour les autres. » -.
En rappelant les mesures que préconise
VAssociation des Administrateurs pour COltr
jurer la crise grave qui pèse actuellement sur
le corps (augmentation du recrutement à la
base, augmentation des administrateur s-ad-
joints de première et des administrateurs de
première, mise à la retraite à cinquante-cinq
ans), Chanel veut bien me donner l'assurance
que si tout cela était sanctionné par le mi-
nistre, VAssociation « ne serait nullement
hostile à des mesures biemeïllantes prépa-
rant la décision à intervenir ».
Nous voilà d'accord.
Avant de jeter dehors les administrateurs
ayant atteint cinquante-cinq ans d'âge, il ap-
partient d'attendre le vote au Parlement de
la loi sur les pemïons. On verra après. Mais,
d'ici, là, comme certains gouverneurs géné-
raux se sorti, plaints au ministre des Colonies
qu'il cxiltait chez eux des administrateurs en
surnombre, ce qui grevait énormément le
budget de leur colonie, et tlu'it fallait leur
fendre illico l'oreille, je me permets de leur
conseiller ceci :
• Il y a à Tananarive" à Dakar, et ailleurs,
dans les Travaux publics et dans d'anins
administrations, un tas de gens qui ont
soixante-cinq, soixanic-deux, soixante et cin-
quante.-neuf ans" et qui, MILITAIRES, oc-
cupent des places que l'on pourrait facile-
ment confier à des administrateurs.
Qu'attendez-vous, messieurs, pour donner
le coup de balai iiécessaire ?
Vous verrez qu'après, vous ri aurez plus
pléthore d'administrateurs et qu'il vous fait-
dra, faute de monde. les garder cm service
jusqu'à la fin de leurs jours.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué dit Soudan Français
et de la Hante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
A r Académie Aes Inscriptions et Bolles-Lettres
-0-0-
Au cours de la dernière séance de l'Aca-
démie des inscriptions et belles lettres, M.
Monceaux a donné lecture de la dernière
partie de l'éludé qu'il a consacrée'à la dé-
couverte d'édifices chrétiens à Djemila
(trois églises et un baptistère).
Ce baptistère avec piscine pour catéchu-
mènes, est l'un des plus intéressants et des
plus complets qui existent, orné de mosaï-
ques et couvert d'inscriptions des plus inté-
ressantes, et qui est-situé non loin du grou-
pe d'édifices dont il avait été question à la
précédente .séance, vendredi dernier, entre
Sélif et Nilev.
L'Académie a voté une somme de 1.500
fr. à son correspondant, le R. P. Delattre.,
pour la continuation des fouilles eTc Car-
thage. ;
La mise en valeur da Togo
3-0
M. le Gouverneur des Colonies Bonne-
carrère, Commissaire de la République au
Togo, s'étant rendu compte des devoirs que
nous impose le mandat confié à la France
'par la Société des Nations, vient de publier
au J. 0. de la Colonie une circulaire dans
laquelle il donne à la question économique
une importance de tout premier plan.
Pou'r établir la production intensive qui
sera le facteur principal de l'essor de la
Colonie, M. Bonnecarrère invite les com-
mandants de cercle à établir pour chacun
de leurs ceeclès respectifs un véritable pro-
gramme de mise en valeur dont la réalisa-
tion devra être poursuivie et achevée dans
une période déterminée.
Ce programme portera en particulier sur
les points suivants dont l'énumeration ne
doit être en rien considérée comme elimila-
tive.
A. Produits spontanés ; B. Plantations in-
dustrielles ; C. Cultures vivrières ; D. Plan-
tations forestières ; E. Elevage- ; F. Cnasse
et pêche ; G. Sous-sol ; H. Voies de commu-
nication.
Chacun d'eux donnera matière-à un dé-
veloppement.
A. Produits spontanés :
1° Leur nature ; 2° Production actuelle.
Indiquer en particulier le nombre de pal-
miers à huile et les quantités d'amandes et
huile produites et exportées ; 3° Production
possible en prenant telles mesures esti-
mées nécessaires ; 4° Prix courant.
B. Plantations industrielles :
1° Leur nature ; 2° Production actuelle ;
3° Importance des palmeraies créées ; 4°
Cultures- industrielles s'acclimatant le
mieux dans la région -et -qu'il conviendrait
pour cette raison de développer ou d'y
créer ; 50 Prix courants du produit..
"Les renseignements que vous recueille-
rez sur ce dernier point,ajoute M.Bonnecar-
rere, présentent dans le cas actuel un im-
mense intérêt et ne devront m'être commu-
niqués qu'après une enquête extrêmement
sérieuse afin d'éviter dans la suite des tâ-
tonnements stériles et des expériences coû-
teuses. »
M.Bonnecarrère. a compris avec beaucoup
d'à-propos que les administrateurs des ter-
ritoires du Togo devront, comme dans les
autres colonies du groupe de l'A. 0. F.,
chercher à tirer le plus grand parti possible
des ressources, de leurs cercles et collabo-
rer sans relâche au développemsnt écono-
mique de ce pays qui sera, à bref délai, un
-des plus productifs de - notre empire ouest
africain. -
M. Ernest Haudos à Luon
--0-0-- -
Le 23 octobre, l'Association Industrielle,
Commerciale et Agricole de Lyon, qui, sous
la présidence de M. Et. Fougère, offrait un
dîner aux hautes personnalités du com-
merce et de l'industrie de la région, avait
invité notre distingué collaborateur et ami,
M. Ernest Haudos, à venir exposer les
principaux aspects du problème de la ques-
tion douanière et des accords commer-
ciaux.
Rappelant tuut d'abord que tout derniè-
rement, an ministre conseillait aux indus-
triels pour remédier à la crise économique
de tourner leurs regards vers les marchés
extérieurs et d'en poursuivre la conquête, le
distingué j.résident, de la Commission des
Douanes de la Chambre des députés a pour-
suivi :
Certes. les industriels, au nombre desquels je 1
me permets de ranger les agriculteurs, et les
commerçanls ont des devoirs que commande
leur intérêt, même en même temp-s que l'intérêt
de la. France. Ils doivent savoir s'organiser pour
intensifier leur production, pour la perfection-
ner, pour obtenir le maximum de rendement
avec le plus bas prix de revient, pour lutter
avec le plus d'effioacité possible contre leurs
oonounTents étrangers.
Mais ils ne sont pas les seuls à avoir des de-
voirs. Le Gouvernements, l'Etat, en a, lui aussi,
cl'impérieux. Le premier est de veiller, avec im
soin jaloux, à nie pas entravier l'activicé et les
efforts de ses producteurs par tles réglementa-
tions abusives ou des mesures arbitraires ou
inconsidérées. Il est ou il doit être le guide
naturel, l'cxrgainie de ooordination des efforts de
tous ceux qui concourent au développement de
la richesse nationale. Il doit rechercher et fa,
ciliter la solution dé tous les problème que fait
surgir sans cesse l'évolution naturelle des faits.
Quànd: s'agilt; spécialement ^exportation,
son ..r,:,ie est plus important encore. Quelles que
soient La volonté, l'ardeur, l'intelligence des
initiatives pnvees, elles ne peuvent rien ou peu
de chose, dans l'état actuel du stria ndie, si le
Gouvernement ne leur ouvre pas les voie$d'ac-
cès des marchés sur -lesquels elles ont le désir
de oénétrer.
Tout cela revient à dire qu'un Gouvernement
doit avoir, à celle heure plus que iamais, une
politique économique, mûrement déLibérée, ap-
pliquée avec. énergie et esprit de suite.
L'orateur déplore ensuite les incertitudes
de notre politique douanière, et ma,rq
r impossibilité pour la. France d'ouvrir ses
frontières sous peine d'anéantissement de
son industrie et de. son commerce et, par
.conséquent, de ses possibilités d'exporta-
tion.
« Si l'industrie et le commerce français ont
montré, avec éclat qu'ils étaient. à la hauteur
de leur tiche, le Gouvernement doit accom-
plir la sienne. »
- Telle fut ta conclusion (lu, discours de
M. Ernest Xaudas, qui lui 'valu de la part de
L'assistance- un 1res légitime succès.
La loi È iitiil Mures et les services coloniaux
0-0-
Les inscrits maritimes de Marseille
au nombre de 3.000 environ, se réunirent le
22 octobre dans la matinée, à la Bourse du
Travail.
La présidence de la réunion fut donnée
aux délégués du groupe des marins de
VAnalolie qui furent récemment condamnés
à Oran, ainsi que nous l'avons annoncé, et
qui prirent place s.ur l'estrade en l'atisence
de M. Mattéi, qui est actuellement au Ha-,
vre.
Un ordre du jour fut voté, décidant de
poursuivre la lutte.
.1 l'Bxposition C,úloniale de Mlrsailla
--0-0-
Le stand de la Chambre de Commerce belge
La participation de la Belgique à l'Exposi-
tion coloniale de Marseille peut être consi-
dérée comme la consécration des relations
commerciales franco-belges.
Grà.ce aux efforts de la Chambre de Com-
merce belge de Marseille, la Belgique a
occupé une place digne de. son renom au mi-
lieu d'une des plus belles démonstrations
de l'initiative coloniale française.
Ces efforts sont d'autant plus méritoires
que la Chambre de Commerce belge de Mar-
seille ne put obtenir 'les subsides gouverne-
mentaux nécessaires à la réalisation de son
idée et dut tabler sur ses propres moyens.
Après de longs pourparlers, elle estima,
étant donne l'intérêt qui existe de faire con-
naître les produits du Congo belge, de par-
ticiper malgré tout à l'Exposition de Mar-
seille. En vue de parer à toute éventualité
et d'assurer les ressources nécessaires à
l'exécution de son programme" six de ses
membres garantirent chacun une somme
de 1.000 francs.
Fort heureusement, la Chamibre de Com-
merce belge reçut IDientôt d'excellents ap-
puis. Sous 'l'impulsion de son président,
M. le consul Lambreghts-Coulbaut, de M. le
vice-consul Bansart, et de MM. Sangers,
Van Haecht, Roussel et d'autres encore, elle
s'assura le concours de l'Office belge de
colonisation au Congo, de l'Association pour
le perfectionnement du matériel colonial, de
l'Union Coloniale et de la Ligue coloniale
belge, ainsi que de rlntertropicalCotmfina
et de la Société de Télégraphie sans fil.
On ne s'étonnera pas, d'autre part, de
trouver parmi les. organisateurs de la par-
ticipation belge à l'Exposition de Marseille,
le major Yervloet, dont l'ubiqruité si an
peut s'exprimer ainsi est devenue pro-
verbiale dans toutes les questions qui se
rattachent au Congo belge.
Grâce à la ténacité de ce petit groupe de
Belges et grâce' aussi au bienveillant appui
de quelques Français, tels que MM. J. Léo-
tard; secrétaire général de la Société de
Géographie et du Comité de relations inter-
nationales et secrétaire général de l'Expo-
sition coloniale (rédacteur au Sémaphore,
de Marseille) ; H. Brenier, directeur géné-
ral des Services de la Chambre de Com-
merce de Marseille, etc., la Belgique eut
son salon à l'Exposition de Marseille. Elle
put de la sorte ngmrer aux côtés de la
grande nation amie.
Les "sidis" à Paris
-0-0
Touat Chérif Mohammed, épicier, 31, rue
Victor-Hugo, à Levailois-Perret, a été arrêta
pour recel sur mandat du 'Parquet de CM-
lons-sur-Marne. - -
Les "si dis noirs en France
-0-0
Le 17 octobre dernier, un crime a été
découvert dans la commune de Fontane
(Charente).
Y 9 é#-, d-e 61 ans, dé-bi-
Mme veuve Soufflet, âgée de 61 ans, débi-
tante, vivant seule, a été trouvée morte, sur
son lit. Elle avait été surprise dans son
sommeil, étranglée, puis violée.
Avant de se retirer, les malfaiteurs,qu'on,
suppose au nombre de deux, avaient pillé
l'appartement où régnait un désordre indes-
criptible.
L'enquête, après une semaine d'efforts, a
abouti à la capture de deux Sénégalais 'qui
sont convaincus d'être les auteurs du
crime.
Un remède contre la malaria
Le Daily Mail annonce que deux douzai-
nes de poissons pêchés dans la baie de la
Jamaïque "ienrtenl, d'être expédiés en Pa-
lestine. dans des réservoirs spéciaux. Ces
poissons sont, destinés à comtoattra les
moustiques wi.imeux qui abondent dans ce
pays.
Ces poissons oc:, été choisis par M. J.-N.
Rosemberg, sur les indications de la u Roc-
kefeller Foundation » qui a pu venir à bout
de la malaria dans l'Amérique du sud. grâ-
ce à l'utilisation des naissons.
À TANGER
0.
A la suite de pluies torrentielles, un mur
de l'école Alphons'e-Xl] 1, à Tanger, s'est
écroulé, écrasant, de nombreuses petites
cases arabes.
Des siRtes pour ta Métropole
Des stages pour la Métropole
Depuis que la presse a consacré l'éton-
nante découverte du docteur Voronoff, les
ambitieux avides de rajeunissement se pré-
sentent en foule à la clinique du praticien.
Mais ils en sont pour leur déplacement : les
glandes de singe ne courent pas les rues et
M. Voronoff. qui assure pe point vouloir
commercialiser son procédé, manque mo-
mentanément de greffe.
Que ceux qui songent à s'aglandir veuil-
lent bien s'armer die patience : si le doc-
teur nous annoncent Aux Ecoutes -
attend d'Afrique une vingtaine de chim-
panzés, les glandes de ces frères inférieurs
sont déjà retenues par les meilleurs amis
du docteur.
CE QUE COUTE L'OCCUPATION
MILITAIRE DE NOS COLONIES
–o–
En réponse à une question écrite de
M. Gaudin de VÏiUaine, sénateur, le ministre
de la Guerre l'a informé :
Les frais d'occupation militaire de nos
possessions d'outre-mer relevant du minis-
tère des Colonies sont inscrits au budget
de l'Etat (1922) pour une somme globale
de 185.099.000 francs. Les budgets locaux
des Colonies participent à cette charge pour
une somme de : 15.325.000 francs, dont
475.000 francs pour l'aéronautique militaire.
Coarrierde l'Algérie
La vie économique
M. Steeg,gouverneur général de l'Algé*
rie a mis à la disposition de M. René Quin-
ton, vice-président de la ligue aéronautique.
au nom du gouvernement général de, l'Al-
gérie, une somme de 30.000 fr., destinée à
doter de prix le concours de vol à voilé de
Biskra, qui doit avoir lieu en principe, com-
me je vous -l'annonçais hier, du 3 au 31 jan-
vier prochain.
Ce concours a été doté par M. Dal Piaz,
président de la Compagnie générale transa-
tlantique d'une somme de 10.000 francs..
Le concours de Biskra semble devoir im-
planter l'aviation sans moteur en Algérie;
et de faire de notre possession africaine
un des centres principaux d'application du
vol à voile.
Aux subventions qui ont dëjà été al-
loué'es au concoure de. vol à voile de Bis-
kra., il faut ajouter celle de 15.000 francs
que vient d'accorder M. Laurent Eynac,
cous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique. -
Comme l'écrit M. Qumton à notre con-
frère le Matin :
Dès la "première Heure, M. Laurent Eynac a -
compris l'importance du vol sans, moteur. C'est
à lui que revient l'honneur d'avoir doté et
permis le concours désormais historique de
Coimbegrasse, grâce auquel la France vient die
triompher hier à Itford Hill, en s'appropriant les
records du monde et en battant en quelques mois
l'Allemagne, instruite par trois ans de travail
et d'efforts.
Le lotal des prix recueillis par le Matin,
atteint actuellement 380.000 francs.
Le mouvement des vins s'étaiblit com-
me suit pendant les dix premiers mois de
la campagne 1921-1928 :
Sorties de la propriété (en hectolitres)
antérieurement à octobre, 507.805 ; octobre,
853.050 ; novembre, 760.104 ; décembre, -
512.717 ; janvier, 461.216 ; février, 379.020 ;
373.519 ; avril, 320.354 ; mai, 293.187 ;
mars, 222,155 ; juillet, 128.181. Total : 4 mil-
juin,
lions 832.018.
Sorties pendant les dix premiers mois de
cette campagne et celles antérieures (en
hectolitres) : 1921-1922, 4.832.018 : 1920-21,
5.521.266 ; 1919-20. 6.353.501 ; 1918-1919,
5.512.482 ; 1917-18, 5.019.520.
Stocks chez les commerçants (ein hecto-
litres) : fin juillet 1922, 248. 481 ; 1921,
346.742 ; 1920, 444.122 ; 1919, 329.468 : 1918,
499.832.
Ecoulement des vins : Le stok commer-
cial à fin juin étant de 334.617 hectolitres
et celui de fin juillet de 248.481, il a dimi-
nué de 86.136 hectolitres, qui, ajoutés aux.
sorties de la propriété en juillet, soit
128.181 hectolitres, donnent, pour l'écoule-
ment des vins d'Algérie, un total de 214.317
hectolitres.
-- A Constantine, on cotait le 17 octobre,
au quintal :
Blé, 92 à 100 fr. 50 ; orge, 57 fr. ; laines,
débris, 204 à 229 fr. ; peaux ; de moutons,
150 à 350 fr. ; de bœufs, 135 à 265 fr. ; sa-
lées, 90 à 100 fr. ; huiles, 2 45 à 3 fr. le
litre.
Une vente des lièges du département
de Constantine a eu lieu le 12 octobre. Elle
a produit 1.691.358 fr. 50, plus le 7 50
perçu à part. C'est là un beau succès. Il
indique une reprise sérieuse du commerce
de ces lièges qui était dans le marasme de-
puis la guerre huit ans .environ.
Le Gouverneur général de l'Algérie a
reçu, le 18 octobre, du ministre de l'Inté-
rieur, le télégramme ci-après :
Ministre intérieur à Gouverneur général,
Alger.
En réponse à votre télégramme du 13 courant
relatif à la reprise du service des marchan-
dises et des colis postaux à destination de l'Al-
gérie, je suis aussitôt intervenu auprès de mon
collègue des travaux publics, quâ m'avise que
le transport des colis postaux, grande vitesse,
et petite vitesse, destinés à l'Algérie, est repris
sur tous les réseaux français. La totalité de
l'arriéré est actuellement liquidé et le service
par Porti-Vendres a été repris depuis douze
jours.
Le Républicain de Cimsta/ntine an-
nonce que le déficit des chemins de fer de
l'Algérie sera encore de 80 millions cette
année. La concurrence des autobus et des
nuto-camions les tue. A quand la diminu-
tion des tarifs ? ajoute notre confrère.
Les événements et .les hommes
Parmi les hauts dignitaires de l'Islam
qui composaient la délégation algérienne à
la cérémonie de la pose de la première
pierre de la mosquée de Paris, se trouvait
le mufti malékiste. Ben Mouhoud, de Cons- ̃
tantine. Homme d'une remarquable érudi-
tion, professeur de langues, de littérature,
de droit et de théologie à la Merdersa de
Constantine, depuis vingt-sept, ans.
Ce personnage religieux "à la parole per-
suasive et à l'esprit large, répand généreu-
sement dans les milieux arabes l'instruc-
tion, -qui est la nourriture des âmes- et
s'acquitte de la mission moralisatrice et
éducatrice qui lui est confiée à la satisfac-
tion de ses chefs.
Les indigènes Makdar et Balbouzidi,
qui avaient assassiné Mme Roka à Sétif,
ont été exécutes. Le mari de la victime,
àgé de soixante-quinze ans, assistait à
l'exécution.
Deux exécutions capitales ont eu lieu
à Bône, le 21 octobre, au lever du jour.
Ce sont celle de Adadia Mohammed qui, le
24 avril 1921, assassina, en gare d'Oued
Fraraih, près de SoiUJk-Ãhras, le .brigadier
de la voie Francès, et celle de Aïssa ben
Ahmed, qui, le 23 janvier, assassina un co-
lon, M. Paul. Hierling, de "Randon, dont il
était serviteur.
Le tirage d'amortissement des obliga-
tions remboursables de l'emprunt algérien
de 1902 aura lieu. publiquement dans la
salle des adjudications attenante à la cour
intérieure de l'hôtel de ville d'Alger, le
vendredi, 3 novembre. 1922, à 10 heures du
matin.
Les agents Fiitpp-i, Pagnac et Hacène,
de la Sûreté générale, ont arrêté le 19 oc-
tobre, rue de Strasbourg, à Alger, le nom-
mé Aksi Mohammed ben Amar, 20 ans,
journalier, sans domicile fixe, qui, dans la
- - - - - - - - - - - --.- -c
Les Annales Coloniales
-
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La Annoncel tt Réclamea sont reçues aux Bureaux du Journal et dans la Agences de PubUdti
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Un an 6 mois 8 mois
ABONNEMENTS ( France et Coloni. 55 a 30. 16 ̃
avec le lupplemcnt < a 30 9 16 a
illustré ( htrangèr 10. 45.. 25- b
On s'abonne dans tous les Bureaux de poste et chez las principaux libraires
t
le lRonvelonl éCOnOlique il -Maroc
Pour se rendre compte de la situation éco-
nomique d'un pays, rien ne vaut la consulta-
tion attentive et avisée de ses statistiques
agricoles, commerciales et autres. A moins
de s'inscrire en faux, ce qui est toujours
délicat et souvent dangereux, contre les
chiffres, il faut leur reconnaître une auto-
rité que n'ont point les témoignages particu-
liers. -
Ceux-ci, en effet, .même 'orsque leur au-
teur y met toute sa conscience et toute sa
sincérité, sont toujours, entachés de quelque
impressionnisme personnel. Tel vous dit :
« la situation est très bonne au Maroc »,
alors que son assertion signifie simplement :
« mon, affaire marocaine marche bien ». Tel
autre vous déclare : « rien à faire au Maroc;
c'est le désastre n, et vous devez compren-
dre : « .j'ai complètement échoué dans mon
entreprise à Casablanca, à Rabat, à
Oudjda P. Quant aux motifs de. l'échec,
inutile de les demander. Tenez pour certain
qu'on les attribuerait au Gouvernement, à
l'administration, aux voisins, à tout et à
tous, sauf à l'insuffisance, à l'incompétence,
à l'inactivité de celui qui se plaint.
C'est pourquoi, je crois bon, pour ceux
qui voudraient être documentés sur l'essor
du Maroc, d'emprunter quelques indications
à son Annuaire Economique et Einancicr,
publication officielle bourrée de chiffres et
de textes, dont l'édition 19217192 2 a paru
tout récemment.
Précisons, d'abord, que lorsque nous écri-
vons « Maroc », cela veut dire « zone fran-
çaise du: Maroc », la zone espagnole n'étant
nullement en état dg fournir des renseigne-
ments précis ni mêmc approximatifs sur ses
- opérations commerciales.
Donc, au Maroc, zone française, le mou-
vement des importations a dépassé un mil-
liard en 1920, exactement 1.000.474.464 fr.
Il était de 180.132.786 francs en 1915.
L'écart prestigieux des deux chiffres indi-
que l'énorme progrès réalisé en cinq années.
Il n'est pas indifférent de noter les étapes
atteintes entre ces deux chiffres, car elles
marquent une progression d'une sûreté mé-
thodique singulièrement édifiante : parti de
180.132.786 francs, en 1915, année de guer-
re, le chiffre total des importations maro-
caines atteint 228.983.198 francs,- en 1916,
est de 270.090.5-*7 pour 1917, de 314 mil-
lions 379.981 francs en 1918, passe à
480.,797.396 en 19.19, et bondit, pour 1920,
au delà du milliard, avec le chiffre déjà in-
diqué de 1.000.474.464 francs.
Nous n'allons pas trouver, au chapitre deh
exportations, des chiffres de cette impor-
tance. L'écart que l'on remarquera inquiétera
peut-être ceux qui ne voient la formule de la
prospérité d'un pays que dans une balance
approximative de ses importations et de ses
exportations, avec une supériorité pour ces
dernières. -
Ceux qui ne se défendraient pas contre
cette impression banale oublieraient que le
Maroc est en pleine période d'organisation,
d'institution; que, pour s'organiser, s'insti-
, tuer, il doit introduire chez lui tout un ou-
tillage dont il était dépourvu, des denrées,
qu'il ne, consommait pas, des approvisionne.
ments; qu'il ne possédait pas. Ce n'est que
lorsque cet outillage aura produit ses ré.
sultats que ses exportations s'égaliseront à
ses importations, pour les dépasser probable-
ment bientôt. En attendant, le chiffre élevé
de ses importations démontre les richesses
latentes qui lui permettent de les acquérir,
en supportant l'écart avec les exportations,
Où le crédit dont il jouit, ce qui, du -point
de vue économique, est peut-être aussi pré-
cieux.
Du reste, avec des chiffres plus modestes,
nous retrouverons aux exportations, une
échelle ascendante" qui ne contribue pas
moins que celle des importations à conduire
l'esprit rassuré à la quiétude la plus con-
fiante : En 1915, les exportations ne sont
que de 55.807.459 francs; elles passent à
81.^70-990 francs en 1916; à 116.148.081,
en 1917; gênées par la guerre et une récolte
au-dessous de la moyenne, elles ne peuvent
en 1918, que se maintenir à 114-965.416 fr,
mais repartent, en 1919, à 227.742.457 fr-,
pour s'élever à 268.875.057, en 1920.
Ces chiffres permettent d'apprécier l'ensem-
bief important dù çommerce marocain: On
peut et l'on doit se demander quelle est,
dans cet ensemble, la part qui revient à la
France
Aussitôt que cette question se pose, il
faut, avant de tenvisager, et pour bien juger
la réponse qu'elle obtiendra, se rappeler que
l'Acte d'Algésiras, charte sous laquelle le
Maroc se trouve encore assez souvent en-
travé, exige en ce pays le maintien absolu
de la porte ouverte. La France protectrice,
à laquelle on aurait tort de croire que le
Maroc coûte cher, mais qui y paye sa pré-
pondérance du sang de ses enfants versé
pour la civilisation, n'y jouit d'aucun privi-
lège au point de vue commercial. Si l'on in.
terroge les commerçants établis au Maroc
ou ceux qui y font affaire, ils vous diront
même, que le commerce étranger trouve en
ses consuls des protecteurs méticuleux et
empressés qui manquent parfois à nos natio-
naux. -
Cela n'empêche point la France d'avoir
une place éminemment prépondérante dans
le mouvement commercial du Maroc. Elle
l'y maintient avec une certaine difficulté,
puisque de 75 en 1915, elle est retombée
à 56,60 en 1920 après avoir atteint dans
les années intermédiaires une proportion
beaucoup plus forte, qui est allée jusqu'à
98 en 1917.
Le chiffre de 56 %, en 1920 prouve que si
la situation est encore favorable au com-
merce et à l'industrie de France, il faut
qu'ils se préoccupent des moyens propres à
conserver et à augmenter leur action.
Or, pour le Maroc, ces moyens ne sau-
raient consister en ces mesures de protection.
nisme étroit que les intéressés ne manque-
raient pas de réclamer, s'il s'agissait d'une
colonie soumise directement et complètement
à l'action souveraine de la Métropole. La
porte ne peut être ni verrouillée ni même
entrebaillée, en vertu de l'Acte d'Algésiras.
C'est par la porte ouverte, grande ouverte,
que l'importation française doit passer, com-
me les autres.
Cela devrait lui suffire, car elle n'en a
pas moins une situation privilégiée par cette
tendance toute naturelle que l'on a dans un
pays où l'influence française est prépondé-
rante, à s'adresser à la France.
Encore faut-il que la France répondev. aux
aspirations qui vont vers elle, qu'elle les
écoute, qu'elle les provoque et, enfin, qu'elle
leur donne satisfaction.
Si elle accomplit un effort aussi laborieux,
aussi actif que ses concurrents, elle l'empor-
tera facilement; mais si elle reste indiffé.
rente, inerte ou réticente aux, indications
d'origine, elle se fera battre par des com-
merçants et des industriels qui se gardent
bien de s'exposer à pareils reproches.
Toutes les nations productrices du monde
s'efforcent de pénétrer sur le marché du
Maroc. Elles n'hésitent pas à y envoyer des
missions d'étude, des courtiers, des repré-
sentants qui sont bien souvent, au début, les
chefs de maison eux-mêmes. Elles y créent
des dépôts, des succursales. Il est W des vil-
les d'importance secondaire, où l'on aperçoit
sur les portes des magasins, des raisons so-
ciales d'Angleterre, des Etats-Unis, de Bel-
gique, d'Italie, d'Espagne, de Hollande, et
où les enseignes françaises ne décorent guère
que les cafés et quelques boutiques de second
plan.
Depuis la guerre, il est beaucoup de na-
tions étrangères dont les relations commer-
ciales avec le Maroc ont suivi une progres-
sion bien supérieure à celle du négoce fran-
çais, parce qu'elles ont déployé une initia-
tive, une ingéniosité, et parce que surtout
elles ont montré, pour se conformer aux exi-
gences de la clientèle, une souplesse, dont
celui-ci ne se fait pas toujours une loi.
Inutile de dire que l'Angleterre est au
premier rang de ces habiles. Aussi, ses im-
portations sont passées de moins de 40 mil-
lions en 1915 à plus de 212 millions en
1920. Il faut remarquer que l'Angleterre a
aussi augmenté sensiblement ses achats de
produits marocains, puisque ne figurant au
tableau des exportations marocaines que
pour 12 millions en 1915, elle y prend place,
en 1920, avec 70 millions. :
En commerçants avisés, les Anglais n'ou-
blient pas que le meilleur moyen de s'assurer
la clientèle d'un pays, c'est d'être soi-même
son client et que rien-ne contribue: autant
que la réciprocité au développement des re-
lations commerciales.
L'Espagne a aussi accru son commerce
avec le Maroc, facilité par l'augmentation
du nombre de ses nationaux immigrés et par
la proximité. Les Etats-Unis sont passés de
un million et demi. en 1915, à plus de 40
millions n 192ex pour les importations, mais
ne sont inscrits que pour moins de 4 mil-
lions dans le relevé des exportations. L'Ita-
lie, la Belgique ont réalisé, en ces trois
dernières années, de véritables bonds. La
Suède, dernière venue, n'est pas celle qui
marche le moins rapidement
Encore une fois, si la France veut conser-
ver une place prépondérante dans ce vaste
pays, riche en ressources, et où la population
indigène, non moins que la population euro-
péenne, constitue une clientèle de première
importance, cela ne lui est pas difficile,
mais encore faut-il qu'elle prenne la peine
de le vouloir.
Et ce n'est pas à l'administration seule-
ment qu'il faut appliquer cette sentence,
mais surtout à l'industrie, au commerce de
la France, et aussi à ses Compagnies de
transport tant sur terre que sur mer. -
Pierre Valude,
Député du Cher.
RETOUR
0
Nous avons Je plaisir d'apprendre à nos
lecteurs que notre distingué collaborateur et
ami, M. Emile Morinaud, est rentré à Paris
et qu'il reprendra incessamment sa colla-
boration aux Annales Coloniales.
DÉPART
Par la Marsa-Il, que prend aujourd'hui
M. Lucien Saint pour rejoindre son poste à
Tunis, partira la délégation du Gouverne-
ment beyl'ical venue pour prendre part à
l'inangnràtion des travaux de la Mosquée
de Paris.
Les 55 ans et - î toulu Cotait
-0-0- - 1
l, 1 .bl
! fdi été très sensible,.
Vautw jour, à l'excellent
article qiia consacré mon
ami Riccdel à l'Ecole Co-
lonialeet j'attendais
l'heure proPice pour lui
dire que, contrairement à
ce gue pensent certains; je
riai jamais été et ne serai
jamais un détracteur systématique de Véta-
blissement de l'avenue de l'Observatoire.
Voilà qiiaitjowdind nton - excellent cama-
rade Chanel, le très sympathique président
de VAssociation des Administrateurs, me
donne Voccasion de revenir sur la question.
Il m'écrit, en effet, une très longue et très
intéressante lettre, elt réponse aux divers ar-
ticles que j'ai publiés sur les cinquante-cinq
ans et l'Ecole Coloniale.
La place me manque pour la reproduire
en entier^ et je le regrette amèrement, car,
d'urne discussion âpre, serrée, amicale, il ré-
sulte toujours un échange d'idées, de vuês,-
de suggestions qui ne peuvent qu'éclaircir un
débat, en lui apportant toute la lumière dési.
rable.
Or dont, Chanel veut bien me faire l'ami-
tié d"apporter dans le débat qui nous préoc-
cupe et cela dans un but d'intérêt général,
dit-il, les loyales explications qui met-
tront 'fin à une controverse qui ri a que trop
duré.
Et il écrit :
« Quelle que soit la composition du Co-
« mité actuel de VAssociation professionnelle,
« comité librement choisi par mes camarades
« jamais la question d'origine de si admi-
« mstrateurs ne s'est posée pour nous ; nous
« sommes membres d'une même famille, et
« il n'est pas, chez nous, de « parents pau-
« vres ». Les preuves de cet esprit abon-
ni doitje ne vous en donnerai qu'une tn
« vous rappelant que la dernière commission
« de classement pour le corps, commission
« dont je faisais partie, a inscrit pour le
« grade d'administrateur en chef trois cama-
« rades dont aucun ne sort de coloniale- »
Voilà qui est net.
Plus lorn, le président de l'A. P. confie
qu'il y a deux ans déjà, le Conixté de ladite
association a réclamé la création d'un ta-
bleau de concours pour le ruban rouge pour
tous les fonctionnaires relevant du Ministère
des Colonies D.
Nous sommes. sur ce point, en plein ac-
cord. La récente promotion dans l'ordre de
la Légion d'honneur, en ce qui concerne les
Colonies, prouve surabondamment qut
sans ce tableau tous les arbitraires sont per-
mis. Il faut y mettre fin d'urgeiice, - iz'eit dé-
plaise à quelques croquants dont la maxime
est connue de tous: « Tout pour nous, rien
pour les autres. » -.
En rappelant les mesures que préconise
VAssociation des Administrateurs pour COltr
jurer la crise grave qui pèse actuellement sur
le corps (augmentation du recrutement à la
base, augmentation des administrateur s-ad-
joints de première et des administrateurs de
première, mise à la retraite à cinquante-cinq
ans), Chanel veut bien me donner l'assurance
que si tout cela était sanctionné par le mi-
nistre, VAssociation « ne serait nullement
hostile à des mesures biemeïllantes prépa-
rant la décision à intervenir ».
Nous voilà d'accord.
Avant de jeter dehors les administrateurs
ayant atteint cinquante-cinq ans d'âge, il ap-
partient d'attendre le vote au Parlement de
la loi sur les pemïons. On verra après. Mais,
d'ici, là, comme certains gouverneurs géné-
raux se sorti, plaints au ministre des Colonies
qu'il cxiltait chez eux des administrateurs en
surnombre, ce qui grevait énormément le
budget de leur colonie, et tlu'it fallait leur
fendre illico l'oreille, je me permets de leur
conseiller ceci :
• Il y a à Tananarive" à Dakar, et ailleurs,
dans les Travaux publics et dans d'anins
administrations, un tas de gens qui ont
soixante-cinq, soixanic-deux, soixante et cin-
quante.-neuf ans" et qui, MILITAIRES, oc-
cupent des places que l'on pourrait facile-
ment confier à des administrateurs.
Qu'attendez-vous, messieurs, pour donner
le coup de balai iiécessaire ?
Vous verrez qu'après, vous ri aurez plus
pléthore d'administrateurs et qu'il vous fait-
dra, faute de monde. les garder cm service
jusqu'à la fin de leurs jours.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué dit Soudan Français
et de la Hante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
A r Académie Aes Inscriptions et Bolles-Lettres
-0-0-
Au cours de la dernière séance de l'Aca-
démie des inscriptions et belles lettres, M.
Monceaux a donné lecture de la dernière
partie de l'éludé qu'il a consacrée'à la dé-
couverte d'édifices chrétiens à Djemila
(trois églises et un baptistère).
Ce baptistère avec piscine pour catéchu-
mènes, est l'un des plus intéressants et des
plus complets qui existent, orné de mosaï-
ques et couvert d'inscriptions des plus inté-
ressantes, et qui est-situé non loin du grou-
pe d'édifices dont il avait été question à la
précédente .séance, vendredi dernier, entre
Sélif et Nilev.
L'Académie a voté une somme de 1.500
fr. à son correspondant, le R. P. Delattre.,
pour la continuation des fouilles eTc Car-
thage. ;
La mise en valeur da Togo
3-0
M. le Gouverneur des Colonies Bonne-
carrère, Commissaire de la République au
Togo, s'étant rendu compte des devoirs que
nous impose le mandat confié à la France
'par la Société des Nations, vient de publier
au J. 0. de la Colonie une circulaire dans
laquelle il donne à la question économique
une importance de tout premier plan.
Pou'r établir la production intensive qui
sera le facteur principal de l'essor de la
Colonie, M. Bonnecarrère invite les com-
mandants de cercle à établir pour chacun
de leurs ceeclès respectifs un véritable pro-
gramme de mise en valeur dont la réalisa-
tion devra être poursuivie et achevée dans
une période déterminée.
Ce programme portera en particulier sur
les points suivants dont l'énumeration ne
doit être en rien considérée comme elimila-
tive.
A. Produits spontanés ; B. Plantations in-
dustrielles ; C. Cultures vivrières ; D. Plan-
tations forestières ; E. Elevage- ; F. Cnasse
et pêche ; G. Sous-sol ; H. Voies de commu-
nication.
Chacun d'eux donnera matière-à un dé-
veloppement.
A. Produits spontanés :
1° Leur nature ; 2° Production actuelle.
Indiquer en particulier le nombre de pal-
miers à huile et les quantités d'amandes et
huile produites et exportées ; 3° Production
possible en prenant telles mesures esti-
mées nécessaires ; 4° Prix courant.
B. Plantations industrielles :
1° Leur nature ; 2° Production actuelle ;
3° Importance des palmeraies créées ; 4°
Cultures- industrielles s'acclimatant le
mieux dans la région -et -qu'il conviendrait
pour cette raison de développer ou d'y
créer ; 50 Prix courants du produit..
"Les renseignements que vous recueille-
rez sur ce dernier point,ajoute M.Bonnecar-
rere, présentent dans le cas actuel un im-
mense intérêt et ne devront m'être commu-
niqués qu'après une enquête extrêmement
sérieuse afin d'éviter dans la suite des tâ-
tonnements stériles et des expériences coû-
teuses. »
M.Bonnecarrère. a compris avec beaucoup
d'à-propos que les administrateurs des ter-
ritoires du Togo devront, comme dans les
autres colonies du groupe de l'A. 0. F.,
chercher à tirer le plus grand parti possible
des ressources, de leurs cercles et collabo-
rer sans relâche au développemsnt écono-
mique de ce pays qui sera, à bref délai, un
-des plus productifs de - notre empire ouest
africain. -
M. Ernest Haudos à Luon
--0-0-- -
Le 23 octobre, l'Association Industrielle,
Commerciale et Agricole de Lyon, qui, sous
la présidence de M. Et. Fougère, offrait un
dîner aux hautes personnalités du com-
merce et de l'industrie de la région, avait
invité notre distingué collaborateur et ami,
M. Ernest Haudos, à venir exposer les
principaux aspects du problème de la ques-
tion douanière et des accords commer-
ciaux.
Rappelant tuut d'abord que tout derniè-
rement, an ministre conseillait aux indus-
triels pour remédier à la crise économique
de tourner leurs regards vers les marchés
extérieurs et d'en poursuivre la conquête, le
distingué j.résident, de la Commission des
Douanes de la Chambre des députés a pour-
suivi :
Certes. les industriels, au nombre desquels je 1
me permets de ranger les agriculteurs, et les
commerçanls ont des devoirs que commande
leur intérêt, même en même temp-s que l'intérêt
de la. France. Ils doivent savoir s'organiser pour
intensifier leur production, pour la perfection-
ner, pour obtenir le maximum de rendement
avec le plus bas prix de revient, pour lutter
avec le plus d'effioacité possible contre leurs
oonounTents étrangers.
Mais ils ne sont pas les seuls à avoir des de-
voirs. Le Gouvernements, l'Etat, en a, lui aussi,
cl'impérieux. Le premier est de veiller, avec im
soin jaloux, à nie pas entravier l'activicé et les
efforts de ses producteurs par tles réglementa-
tions abusives ou des mesures arbitraires ou
inconsidérées. Il est ou il doit être le guide
naturel, l'cxrgainie de ooordination des efforts de
tous ceux qui concourent au développement de
la richesse nationale. Il doit rechercher et fa,
ciliter la solution dé tous les problème que fait
surgir sans cesse l'évolution naturelle des faits.
Quànd: s'agilt; spécialement ^exportation,
son ..r,:,ie est plus important encore. Quelles que
soient La volonté, l'ardeur, l'intelligence des
initiatives pnvees, elles ne peuvent rien ou peu
de chose, dans l'état actuel du stria ndie, si le
Gouvernement ne leur ouvre pas les voie$d'ac-
cès des marchés sur -lesquels elles ont le désir
de oénétrer.
Tout cela revient à dire qu'un Gouvernement
doit avoir, à celle heure plus que iamais, une
politique économique, mûrement déLibérée, ap-
pliquée avec. énergie et esprit de suite.
L'orateur déplore ensuite les incertitudes
de notre politique douanière, et ma,rq
r impossibilité pour la. France d'ouvrir ses
frontières sous peine d'anéantissement de
son industrie et de. son commerce et, par
.conséquent, de ses possibilités d'exporta-
tion.
« Si l'industrie et le commerce français ont
montré, avec éclat qu'ils étaient. à la hauteur
de leur tiche, le Gouvernement doit accom-
plir la sienne. »
- Telle fut ta conclusion (lu, discours de
M. Ernest Xaudas, qui lui 'valu de la part de
L'assistance- un 1res légitime succès.
La loi È iitiil Mures et les services coloniaux
0-0-
Les inscrits maritimes de Marseille
au nombre de 3.000 environ, se réunirent le
22 octobre dans la matinée, à la Bourse du
Travail.
La présidence de la réunion fut donnée
aux délégués du groupe des marins de
VAnalolie qui furent récemment condamnés
à Oran, ainsi que nous l'avons annoncé, et
qui prirent place s.ur l'estrade en l'atisence
de M. Mattéi, qui est actuellement au Ha-,
vre.
Un ordre du jour fut voté, décidant de
poursuivre la lutte.
.1 l'Bxposition C,úloniale de Mlrsailla
--0-0-
Le stand de la Chambre de Commerce belge
La participation de la Belgique à l'Exposi-
tion coloniale de Marseille peut être consi-
dérée comme la consécration des relations
commerciales franco-belges.
Grà.ce aux efforts de la Chambre de Com-
merce belge de Marseille, la Belgique a
occupé une place digne de. son renom au mi-
lieu d'une des plus belles démonstrations
de l'initiative coloniale française.
Ces efforts sont d'autant plus méritoires
que la Chambre de Commerce belge de Mar-
seille ne put obtenir 'les subsides gouverne-
mentaux nécessaires à la réalisation de son
idée et dut tabler sur ses propres moyens.
Après de longs pourparlers, elle estima,
étant donne l'intérêt qui existe de faire con-
naître les produits du Congo belge, de par-
ticiper malgré tout à l'Exposition de Mar-
seille. En vue de parer à toute éventualité
et d'assurer les ressources nécessaires à
l'exécution de son programme" six de ses
membres garantirent chacun une somme
de 1.000 francs.
Fort heureusement, la Chamibre de Com-
merce belge reçut IDientôt d'excellents ap-
puis. Sous 'l'impulsion de son président,
M. le consul Lambreghts-Coulbaut, de M. le
vice-consul Bansart, et de MM. Sangers,
Van Haecht, Roussel et d'autres encore, elle
s'assura le concours de l'Office belge de
colonisation au Congo, de l'Association pour
le perfectionnement du matériel colonial, de
l'Union Coloniale et de la Ligue coloniale
belge, ainsi que de rlntertropicalCotmfina
et de la Société de Télégraphie sans fil.
On ne s'étonnera pas, d'autre part, de
trouver parmi les. organisateurs de la par-
ticipation belge à l'Exposition de Marseille,
le major Yervloet, dont l'ubiqruité si an
peut s'exprimer ainsi est devenue pro-
verbiale dans toutes les questions qui se
rattachent au Congo belge.
Grâce à la ténacité de ce petit groupe de
Belges et grâce' aussi au bienveillant appui
de quelques Français, tels que MM. J. Léo-
tard; secrétaire général de la Société de
Géographie et du Comité de relations inter-
nationales et secrétaire général de l'Expo-
sition coloniale (rédacteur au Sémaphore,
de Marseille) ; H. Brenier, directeur géné-
ral des Services de la Chambre de Com-
merce de Marseille, etc., la Belgique eut
son salon à l'Exposition de Marseille. Elle
put de la sorte ngmrer aux côtés de la
grande nation amie.
Les "sidis" à Paris
-0-0
Touat Chérif Mohammed, épicier, 31, rue
Victor-Hugo, à Levailois-Perret, a été arrêta
pour recel sur mandat du 'Parquet de CM-
lons-sur-Marne. - -
Les "si dis noirs en France
-0-0
Le 17 octobre dernier, un crime a été
découvert dans la commune de Fontane
(Charente).
Y 9 é#-, d-e 61 ans, dé-bi-
Mme veuve Soufflet, âgée de 61 ans, débi-
tante, vivant seule, a été trouvée morte, sur
son lit. Elle avait été surprise dans son
sommeil, étranglée, puis violée.
Avant de se retirer, les malfaiteurs,qu'on,
suppose au nombre de deux, avaient pillé
l'appartement où régnait un désordre indes-
criptible.
L'enquête, après une semaine d'efforts, a
abouti à la capture de deux Sénégalais 'qui
sont convaincus d'être les auteurs du
crime.
Un remède contre la malaria
Le Daily Mail annonce que deux douzai-
nes de poissons pêchés dans la baie de la
Jamaïque "ienrtenl, d'être expédiés en Pa-
lestine. dans des réservoirs spéciaux. Ces
poissons sont, destinés à comtoattra les
moustiques wi.imeux qui abondent dans ce
pays.
Ces poissons oc:, été choisis par M. J.-N.
Rosemberg, sur les indications de la u Roc-
kefeller Foundation » qui a pu venir à bout
de la malaria dans l'Amérique du sud. grâ-
ce à l'utilisation des naissons.
À TANGER
0.
A la suite de pluies torrentielles, un mur
de l'école Alphons'e-Xl] 1, à Tanger, s'est
écroulé, écrasant, de nombreuses petites
cases arabes.
Des siRtes pour ta Métropole
Des stages pour la Métropole
Depuis que la presse a consacré l'éton-
nante découverte du docteur Voronoff, les
ambitieux avides de rajeunissement se pré-
sentent en foule à la clinique du praticien.
Mais ils en sont pour leur déplacement : les
glandes de singe ne courent pas les rues et
M. Voronoff. qui assure pe point vouloir
commercialiser son procédé, manque mo-
mentanément de greffe.
Que ceux qui songent à s'aglandir veuil-
lent bien s'armer die patience : si le doc-
teur nous annoncent Aux Ecoutes -
attend d'Afrique une vingtaine de chim-
panzés, les glandes de ces frères inférieurs
sont déjà retenues par les meilleurs amis
du docteur.
CE QUE COUTE L'OCCUPATION
MILITAIRE DE NOS COLONIES
–o–
En réponse à une question écrite de
M. Gaudin de VÏiUaine, sénateur, le ministre
de la Guerre l'a informé :
Les frais d'occupation militaire de nos
possessions d'outre-mer relevant du minis-
tère des Colonies sont inscrits au budget
de l'Etat (1922) pour une somme globale
de 185.099.000 francs. Les budgets locaux
des Colonies participent à cette charge pour
une somme de : 15.325.000 francs, dont
475.000 francs pour l'aéronautique militaire.
Coarrierde l'Algérie
La vie économique
M. Steeg,gouverneur général de l'Algé*
rie a mis à la disposition de M. René Quin-
ton, vice-président de la ligue aéronautique.
au nom du gouvernement général de, l'Al-
gérie, une somme de 30.000 fr., destinée à
doter de prix le concours de vol à voilé de
Biskra, qui doit avoir lieu en principe, com-
me je vous -l'annonçais hier, du 3 au 31 jan-
vier prochain.
Ce concours a été doté par M. Dal Piaz,
président de la Compagnie générale transa-
tlantique d'une somme de 10.000 francs..
Le concours de Biskra semble devoir im-
planter l'aviation sans moteur en Algérie;
et de faire de notre possession africaine
un des centres principaux d'application du
vol à voile.
Aux subventions qui ont dëjà été al-
loué'es au concoure de. vol à voile de Bis-
kra., il faut ajouter celle de 15.000 francs
que vient d'accorder M. Laurent Eynac,
cous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique. -
Comme l'écrit M. Qumton à notre con-
frère le Matin :
Dès la "première Heure, M. Laurent Eynac a -
compris l'importance du vol sans, moteur. C'est
à lui que revient l'honneur d'avoir doté et
permis le concours désormais historique de
Coimbegrasse, grâce auquel la France vient die
triompher hier à Itford Hill, en s'appropriant les
records du monde et en battant en quelques mois
l'Allemagne, instruite par trois ans de travail
et d'efforts.
Le lotal des prix recueillis par le Matin,
atteint actuellement 380.000 francs.
Le mouvement des vins s'étaiblit com-
me suit pendant les dix premiers mois de
la campagne 1921-1928 :
Sorties de la propriété (en hectolitres)
antérieurement à octobre, 507.805 ; octobre,
853.050 ; novembre, 760.104 ; décembre, -
512.717 ; janvier, 461.216 ; février, 379.020 ;
373.519 ; avril, 320.354 ; mai, 293.187 ;
mars, 222,155 ; juillet, 128.181. Total : 4 mil-
juin,
lions 832.018.
Sorties pendant les dix premiers mois de
cette campagne et celles antérieures (en
hectolitres) : 1921-1922, 4.832.018 : 1920-21,
5.521.266 ; 1919-20. 6.353.501 ; 1918-1919,
5.512.482 ; 1917-18, 5.019.520.
Stocks chez les commerçants (ein hecto-
litres) : fin juillet 1922, 248. 481 ; 1921,
346.742 ; 1920, 444.122 ; 1919, 329.468 : 1918,
499.832.
Ecoulement des vins : Le stok commer-
cial à fin juin étant de 334.617 hectolitres
et celui de fin juillet de 248.481, il a dimi-
nué de 86.136 hectolitres, qui, ajoutés aux.
sorties de la propriété en juillet, soit
128.181 hectolitres, donnent, pour l'écoule-
ment des vins d'Algérie, un total de 214.317
hectolitres.
-- A Constantine, on cotait le 17 octobre,
au quintal :
Blé, 92 à 100 fr. 50 ; orge, 57 fr. ; laines,
débris, 204 à 229 fr. ; peaux ; de moutons,
150 à 350 fr. ; de bœufs, 135 à 265 fr. ; sa-
lées, 90 à 100 fr. ; huiles, 2 45 à 3 fr. le
litre.
Une vente des lièges du département
de Constantine a eu lieu le 12 octobre. Elle
a produit 1.691.358 fr. 50, plus le 7 50
perçu à part. C'est là un beau succès. Il
indique une reprise sérieuse du commerce
de ces lièges qui était dans le marasme de-
puis la guerre huit ans .environ.
Le Gouverneur général de l'Algérie a
reçu, le 18 octobre, du ministre de l'Inté-
rieur, le télégramme ci-après :
Ministre intérieur à Gouverneur général,
Alger.
En réponse à votre télégramme du 13 courant
relatif à la reprise du service des marchan-
dises et des colis postaux à destination de l'Al-
gérie, je suis aussitôt intervenu auprès de mon
collègue des travaux publics, quâ m'avise que
le transport des colis postaux, grande vitesse,
et petite vitesse, destinés à l'Algérie, est repris
sur tous les réseaux français. La totalité de
l'arriéré est actuellement liquidé et le service
par Porti-Vendres a été repris depuis douze
jours.
Le Républicain de Cimsta/ntine an-
nonce que le déficit des chemins de fer de
l'Algérie sera encore de 80 millions cette
année. La concurrence des autobus et des
nuto-camions les tue. A quand la diminu-
tion des tarifs ? ajoute notre confrère.
Les événements et .les hommes
Parmi les hauts dignitaires de l'Islam
qui composaient la délégation algérienne à
la cérémonie de la pose de la première
pierre de la mosquée de Paris, se trouvait
le mufti malékiste. Ben Mouhoud, de Cons- ̃
tantine. Homme d'une remarquable érudi-
tion, professeur de langues, de littérature,
de droit et de théologie à la Merdersa de
Constantine, depuis vingt-sept, ans.
Ce personnage religieux "à la parole per-
suasive et à l'esprit large, répand généreu-
sement dans les milieux arabes l'instruc-
tion, -qui est la nourriture des âmes- et
s'acquitte de la mission moralisatrice et
éducatrice qui lui est confiée à la satisfac-
tion de ses chefs.
Les indigènes Makdar et Balbouzidi,
qui avaient assassiné Mme Roka à Sétif,
ont été exécutes. Le mari de la victime,
àgé de soixante-quinze ans, assistait à
l'exécution.
Deux exécutions capitales ont eu lieu
à Bône, le 21 octobre, au lever du jour.
Ce sont celle de Adadia Mohammed qui, le
24 avril 1921, assassina, en gare d'Oued
Fraraih, près de SoiUJk-Ãhras, le .brigadier
de la voie Francès, et celle de Aïssa ben
Ahmed, qui, le 23 janvier, assassina un co-
lon, M. Paul. Hierling, de "Randon, dont il
était serviteur.
Le tirage d'amortissement des obliga-
tions remboursables de l'emprunt algérien
de 1902 aura lieu. publiquement dans la
salle des adjudications attenante à la cour
intérieure de l'hôtel de ville d'Alger, le
vendredi, 3 novembre. 1922, à 10 heures du
matin.
Les agents Fiitpp-i, Pagnac et Hacène,
de la Sûreté générale, ont arrêté le 19 oc-
tobre, rue de Strasbourg, à Alger, le nom-
mé Aksi Mohammed ben Amar, 20 ans,
journalier, sans domicile fixe, qui, dans la
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