Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 octobre 1922 19 octobre 1922
Description : 1922/10/19 (A23,N156). 1922/10/19 (A23,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303502d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VÏNGT-TROISIEMË ANNEE. - No 156 LE NUMEbR0 ::- 15 CENTIMES JEUDI SOIR, 19 OCTOBRE 1922
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Les Annales Coloniales
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Pour proteger IsUroduction de nos Colonies
Nous avons un devoir a remplir envers
nos colonies : protéger les efforts qu'y font
nos nationaux pour tirer du sol les riches-
ses qu'il récèle; nous avons un devoir à rem-
plir envers notre pays ; lui éviter de payer
à des nations qui sont nos rivales un tribut
qui aggrave notre change, et réserver à nos
colonies, avec lesquelles l'arbitrage st!- ré-
sout si facilement par les comptes joints que
nous entretenons, une part aussi importante
que possible de notre clientèle. Ces deux de-
voirs ne se contrarient pas ; ils se renforcent
.l'un l'autre. -
11 y aj lieu maintenant de se demander si
nous devons éprouver des scrupules à priver
l'étranger d'un de ses débouchés. Supposons
que les fournisseurs auxquels nous essayons
de ravir notre clientèle appartiennent à des
nations qui prennent le plus grandi soin de
ménager nos intérêts; il est évident que par
prudence et par sentiment de bon voisinage,
nous devons, de notre côté, éviter de les
froisser et de leur faire le moindre tort.
Mais si, au contraire, nous avions affaire à
un monde où l'égoïsme sacré est la règle,
où chacun règle ses affaires sans s'occuper
1 des incidences qui atteignent les étrangers,
alors notre conduite pourrait être bien dif-
férente. Voyons donc ce qu'il en est, et
passons rapidement en revue les mesures éco-
nomiques qu'ont prises depuis la guerre les
nations commerçantes, et patticulièrement
celles qui sont plus spécialement nos four-
nisseurs de produits exotiques.
Lt 26 novembre 1920, l'Espagne publiait
un « orden real » où sous prétexte de" ré-
pondre à des mesures concernant en France
un article espagnol, les vins, nos voisins
visaient 131 articles français, y compris les
vins français, frappés d'un droit de 150- fr.
par hectolitre! Estimant que ce n'était pas
encore assez, les Espagnols promulguaient
le 19 mai 1921 un autre ordre royal où la
volonté de protéger l'industrie nationale,
volonté que nous jugeons légitime et contre
laquelle nous ne récriminons pas, s'affichait
- nettement : « Notre industrie, disait le
préambule, subit les assauts de la produc-
tion étrangère favorisée par la dépréciation
des changes, et certains stimulants artifi-
ciels. A la suite de l'ordre du. 19 mai 1921,
l'Espagne était pratiquement fermée à nos
produits. Depuis lors, elle a tout récem-
ment entrouvert sa porte, mais partiellement
et conditionnellement.
En Italie, il fut décidé que l'on procéde-
rait à la péréquation des tarifs en exigeant
le paiement en or des droits de douane, et
cela, d'après un taux de conversion que le
ministre des Finances fixerait chaque quin-
zaine d'après la moyenne du change du
dollar. Mesure indépendante des relèvements
de droits de douane, avec des coefficients de
majoration sur les tarifs relevés; c'est dé-
sormais ainsi que doit être entendu le tarif
général, puisque toutes les conventions com-
merciales ont été dénoncées, sauf celles qui
liaient l'Italie à la Grèce, au Brésil et à la
Yougoslavie. Commercialement, l'Italie nous
met sur le même pied que l'Allemagne.
En Belgique, c'est le tarif du 31 mars
1921 qui est la base de nos rapports comme
fournisseurs. Les droits sur les vins ont été
triplés; les alcools payent 1.800 francs par
hectolitre en bouteille, et 900 francs en
fût. Aux droits spécifiques sur les tissus de
soie et sur les automobiles ont été substi-
tuées des taxes ad valorem. Certains droits
ont été majorés avec un coefficient qui par-
fois atteignaient 6.
Aux Etats-Unis, il y avait un Emergency
Tariff du 21 mai 1921 qui ne péchait pas
par la faiblesse envers les produits des pays
à change déprécié. M. Fordney a proposé
mieux : tarifs très élevés sur les textiles, les
articles de mode, etc. ; substitution, pour le
calcul des droits ad, valorem de la base du
* prix intérieur américain au prix du pays
d'origine, ce qui constitue une mesure exor-
bitante. De plus, les agents du Gouverne-
ment américain auront désormais le droit
d'inspecter tous les livres des commission-
naires de l'importation, y compris leur cor-
respondance !!.
Au Brésil? le Gouvernement est autorisé
.à. quadrupler certains droits. Au Chili? un
tarif du II février 1921 fixe des augmenta-
tions allant de 50 à 200 Au Japon?
c'est le 21 avril 1921 que les industries mé-
tallurgiques sont protégées par un tarif sans
mollesse.
En août 1921, l'Angleterre entre dans la
danse, et assure le libre-échange pour proté-
ger ses « industrus-clep » contre le dumping
dont elle fut responsable la première, puis-
qu'en reprenant brusquement dès le début
de 1919 sa liberté économique, elle fournis-
sait à notre franc fatalement déprécié un
- avantage à l'exportation : peuvent être frap-
pés de droits de 2 1 1 2 les produits pro-
venant de pays étrangers dont le change est
déprécié par rapport à la livre sterling "dan^
la proportion d'aui moins 33 1/3; peut être
frappée des mêmes droits la valeur des mar-
chandises achetées à l'étranger qui seront
offertes en Grande-Bretagne à des prix in-
férieurs au coût de production. Il n'y a
plus, en Angleterre, de libre échange assuré
que pour les denrées alimentaires! Cobden,
qu'aurais-tu dit?
En janvier 1922, l'Australie adoptait des
mesures analogues; elle, frappe d'un droit
mesures analogues j elle frappe 'déséquilibre
variable, et proportionné au "déséquilibre
des changes, les produits étrangers; si, de
plus, ces produits étrangers parviennent
malgré la surcharge sur le marché austra-
lien à un prix inférieur au prix de la pro-
duction australienne, un droit d'antidum-
ping de 5 leur est appliqué.
Si l'on tire la philosophie de ces faits,
on voit que chaque pays fait effort pour se
passer des autres, pour se fournir à lui-
même tout ce qu'il consomme, ou la partie
la plus forte possible de ce qu'il consomme.
En Australie, particulièrement, ce désir se
fait jour avec précision : les Nouvelles-Gal-
les du Sud payent 300.000 livres sterling
des ateliers immenses, situés à côté des acié-
ries de Broken Hill, où l'on va manufac-
turer des toles ondulées; on installe une
usine de bronze au manganèse pour hélices
de navires; dans deux cents usines nouvel-
les, on produit des objets en émail ou en
aluminium; a Sydney, on fait des couteaux;
à Sydney, on fait des corsets; à Melbourne,
on fait des glucoses; à Adelaïde, on fait
des papiers; toutes choses qu'auparavant
on faisait venir d'ailleurs.
Un vent de protectionnisme souffle par-
tont. N'eussions-nous eu1 qu'à nous défen-
dre, nous étions autorisés à prendre des me-
sures de protection; mais si, par surcroît,
nous avons à aider au développement éco-
nomique de nos colonies, nous ne pouvons
pas hésiter.
Edouard Néron,
Député de la Hante-Loire.
Rapporteur général
de la Commission des Douanes.
n -
Nos grandes écoles au Maroc
Polytechnique, Centrale, Saint-Cyr, la Fa-
culté des Lettres, l'Institut des Hautes-
Etudes commerciales et l'Ecole Supérieure
du Commerce avaient envoy" é un de leurs
élèves visiter le Maroc sur l'invitation du
maréchal Lyautey.
De retour en France, ces jeunes gens ont
̃rapporté de ce voyage d'excellentes im-
.r,,tpliorté de ce vo~7,
pressions que l'un d'eux, élève de l'Ecole
Centrale, a. réservées à notre confrère le
Petit Journal.
De Casablanca, la petite caravane s'est
rendue en automobile à Marrakech en pas-
sant par l'exploitation des phosphates de
Bou-Djniba où on leur montra des échantil-
Ions de charbon. De Marrakech, nos jeunes
savant,9 partirent pour Rabat où ils rencon-
trèrent les élèves du collège musulman qui
arrivaient de France.
Une série de visites aux chambres de
commerce et. d'agriculture, à l'Institut, scien-
tifique, aux jardins d'essais, eLc. leur a
montré les. progrès déjà accomplis sous no-
tre influence.
Ce fut ensuite le défilé panoramique : Kr
nitra et son port, Sidi Kacem, les ruines
de Volubilis, où ils retrouvèrent avec émo-
tion les vestiges de nos aïeux romains,
Moulay-Idries et Meknès, la cité presti-
gieuse.
Là, ils visitèrent l'Office économique, le
musée des arls indigènes, l'Ecole militaire
qui est le Saint-Cyr marocain, l'autruche-
rie. Chaque pas leur réservait une leçon de
choses.
Il en fut de même à Feg, où, comme par-
tout, les autorités françaises et locales ri-
valisèrent pour leur être agréables.
Et M. Crouigneau d'ajouter en terminant:
« Nous avons mesuré la grandeur du rôle
'que le destin réserve sur ce sol lointain à
notre génération, nous saurons le remplir. »
Le raid Paris-Casablanca- TuniS
« Bien arrivé » « Casablanca-Tunis »,1"750
kilomètres en 10 heures, même moteur que
« Tunis-Paris ». G'esr en ces termes que le
lieutenant Peltier d'Oisy annonce le résul-
tat de sa randonnée .« Paris-Casablanca-
Tunis », sur Bréguet 14 A-2 muni d'un 300
BP Renault
,
Les" sidis" à Paris
---0-0.-
La Cour d'assises de la iseine a acquitté,
hier, après plaidoirie de M0 Maurice Blum,
un Arabe, Ahmed-ben-Aïssa, qui, le 18 mars
1921, à Alfo.rtville,' dans un débit, frappa
mortellement d'un coup de clé à la tempe
droite, un employé de chemin de fér, M.
Pierre Osty, qui lui avait refusé une ciga-
rette.
Transporté à l'hôpital, l'employé de che-
min de fer y mourut peu après des suites
d'un abcès consécutif au coup reçu.
- A IPantin, l'Algérien Hamili Kaddour
a été envoyé au dépôt pour vagabondage.
LE BOXEUR SÉNÉGALAIS.
La défaite de Carpentier semble avoir
rendu espoir à JGd Lewis, qui adresse au-
jourd'hui au vaincu, par l'intermédiaire du
Daily Express, un défi dans lequel ili dé-
clare : « Permettez-moi de lancer un défi à
Carpentier ou a Siki, car je me crois auto-
risé à boxer contre l'un ou l'autre avant
n'importe qui. J'ai gardé le calme jusqu'ici,
mais le public connaît tous les détails de
mon combat avec le Français..Avant qu'il
ne tente à nouveau sa chance avec Siki,
qu'il m'accorde un match de revanche, dont
lo vainqueur aura ensuite à se rencontrer
avec Siki. Si Carpentier refuse, je boxerai
avec Siki aux conditions du Championnat, »
4
la Hat HiWmta l».f.
--0-0--
Je viens d'appeler Vxyt-
tentiom du mimstre des
Colonies sur le décret du
16 août 1912, portant
réorganisation de la jus-
tice indigène en A. 0. F.
Ce texte n'a subi au-
cune modification depuis
sa promulgation, en dépit
des transformations sociales survenues, en
ce laps de temps, dans nos possessions.
Il semble que ce décret devrait d'abord
être révisé entièrement, en vue d'une amé-
lioration, qu'une expérience de dix années,
des conditions juridiques et sociales de nos
sujets a rendue indispensable. 1Y autre part,
le législateur de 1912 a oublié de prévoir la
réhabilitation des condamnés, et l'extension
aux collectivités indigènes des lois d'apaise-
ment social dites d'amnistie. Il est - muet
également sur la loi de sursis : loi Bérenger,
pourtant sii française, si kumanitaire, et
dont l'application, enx des cas nettement dé-
finis, aurait d'heureuses répercussions so-
ciales et politiques.
Aujourd'hui, de nombreux personnages
politiques ou religieux qui-, au cours de cette
période de troubles et de désarroi allant de
1914 à 1919 eurent, pour des motifs divers,
plus ou moins obscurs, des démêlés avec
l'autorité française ont fait, depuis, amende
honorable et ont tenu à donner des preuves
de loyalisme.
D'anciens combattants de la grande guer-
re, ayant quelques antécédents judiciaires,
mais qui, par la suite, se sont conduits en hé-
ros sur les champs de bataille,. continuent
doiiloureusement à être victimes des imper-
fections du décret du 16 août 1912. C'est
dire qu'en réalité, cet acte organique doit,
dans Vintcrèt de la société et de la justice,
être revisé ou tout au moins complété par
des dispositions spéciales relatives, entre
autres, à la réhabilitation, à l'amnistie, la
loi de sursis, voire la condamnation des mi-
neurs et des femmes en état de grossesse,
toutes questions passées sous silence.
Il me\ semble qiùil ne serait ni injuste, m
politique, ni même simplement humain, de
laisser le « Code indigène » se cristalliser
dans un texte immuable, tandis que les
gens, leur mentalité, leurs idées. sont dans
une perpétuelle transformation. M. Sarraut
lui-même a préconisé cette adaptation conti-
nuelle de notre législation coloniale à l'évo.
lution matérielle et morale sous l'égide de
la France.
Dans ces conditions, le ministre des Co-
lonies 11e peut hé&ter à remettre à l'étude
la question de la réforme du Code de l'indi-
génat, de façon à améliorer cette, législation
d'exception, dont le maintien est encore né-
cessaire, je le reconnais. mais dont l'adap-
tation à la mentalité indigène d'après-guerre
aurait certainement les plus heureux effets.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Smulari Français t
e! de la Haute-Volt a
au Conseil Supérieur des Colonies
Folir les 1 tunisiennes
Four les courses tunisiennes i
Les propriétaires tunisiens, jaloux des
succès algériens, désireux de voir le sport
hippique se développer de plus en plus dans
la Régence, montent leurs écuries. On sait
que la saison hippique à Tunis pendant
l'hivernage est particulièrement brillante :
Elle promet de l'être davantage cette
année encore, grâce aux achat s faits par
des hommes de sport. Hier, c'était le cheval
Bric-à.-Rrac qui était acheté à l'entraîneur
Jean lieux par M. Roco et destiné à la Tu-
nisie. Egalement pour la Tunisie doit s'em-
barquer incessamment le cheval Neige qui
s'est placé lundi dernier à. Saint-Cloud et
que M. Lehucher a acheté. M. Lehucher est
un des sportsmen les plus actifs et les plus
en vue de Tunisie. Il a épousé\ il y a quel-
ques années, la charmante fille du regretté
viclor de Carnières qui fut durant de lon-
gues années le président de la Chambre
d'Agriculture de Tunis, et le leader des co-
lons français. Mme Lehucher est, elle, une
sportswoman émérite, - elle promettait
déjà lorsque nous la vîmes toute enfant en
1898 à Soliman chez ses parents et serait
capable de rivaliser avec Fanny Heldy.
Mais les' commissaires tunisiens seront-ils-
plus féministes que les commissaires de la
Société d'Encouragement, et la femme co-
lon' aura-t-elie une licence qui a été refusée
à l'artiste de l'Opéra-Comique ?
Boiard.
La Banque indusirieiie de dhine
Avant son départ pour retourner en In-
dochine, M. Long, Gouverneur Général, a
été entendu par la Commission des Fi-
nances, de la. Chambre du sujet du projet de
loi, déposé par le Gouvernement, portant
approbation de l'accord relatif au. reliquat
de l'indemnité des Boxers, intervenu à Pé-
kin entre la France et la Chine les 9 et
27 juillet 1922.
Le Gouverneur Général de l'Indochine a.
confirmé ses déclarations antérieures sur
la Banque Industrielle de Chine et il a fait
connaître aux membres de la Commission
que la réouverture en Indochine des agen-
ces de. cette Banque, par la Société de gé-
nances de la Chambre au sujet du projet de
soulagement dans la - Colonie. - "--'"
La population indigènfl. attend mainte-
nant "avec confiance le vote du projet de
loi qui permettra de" désihtéressel" les
créanciers "de la B. I. C.
Une insoumise
M. Pierre Frondaie avait à peine fait re-
présenter sa pièce l'Insoumise au théâtre An-
toine, que déjà les critiques lui reprochaient
le peu de vraisemblance de son intrigue.
Vous savès, en effet, que dans cette pièce,
qui met en présence une femme française et
un Arabe; ce dernier essaye de. séquestrer
dans son harem la Française avec laquelle il
a réussi à se marier.
Les événements ont donné depuis raison à
M. Pierre Frondaié.
Pareille aventure vient àlarriver à une
jeune Américaine. S'étant amourachée d'un
beau musulman, cette miss avait consenti à
V épouser, puis à le suivre dans son pays et
à vivre au harem. Il faut croire que cette
existence monacale lui a rapidement été
odieuse, puisqu'elle s'adresse aujourd'hui à
son gouvernement pour lui faire rendre sa
liberté.
Cette Américaine n'est pas raisonnable j
ignore-t-elle ce proverbe arabe : « L'homme
est fait pour la guerre et la femme pour le
Plaisir du guerrier. » -
Que veut-elle de plus? Elle passe de lon-
gues heures dans une oisiveté délicieuse, sim-
plement occupée à se parer, à bavarder, à lire
et à rêver.
Et voilà qu'elle a la nostalgie des grandes,
villes où tout ri est que bruit et fièvre.
Par Allah, madame, vous avez tort.
Sans aoute, étes-douis jalouse, et l'idée que
votre mari peut avoir d'autres femmes vous
est-elle odieuse?,.. En ce cas, essayes de le
faire divorcer. Si votre seigneur et maître le
veut, ce sera très facile : il suffit d'une sim-
ple déclaration motivée auprès du cadi. Tou-
tefois, songez que vous riempêcherez pas un
mari, même en Amérique, d'avoir d'autres
femmes. illégitimes, et cela vous fera peut-
être réfléchir.
Joé Poyet.
la lui de nuit heures
et les services coloniaux
--0-0--
Le Conseil (Jénéral cVAlger a délibéré
sur la grève des inscrits maritimes et a
adopté, à l'unanimité, un v>œu demandant
instamment au Gouvernement l'abrogation
du monopole de pavillon.
t « Le monopole, dit ce vœu, ne serait ac-
ceptable que s'il assurait la continuité d'un
service public, essentiel à la vie de l'Al-
gérie, et s'il donnait en même temps aux
usagers cles garanties contre une entente
toujours possible des armateurs, privilégiés
par la loU
« Le Conseil général (ail confia.nce à ses
parlementaires et à sa délégation au Con-
seil supérieur pour réclamer, en toutes cir-
constances, les modifications inclispcllsa-
bles au régime du monopole. »
- Le Conseil national fédéral a continué,
hier, ses travaux à huis-clos, dans la salle
de la Bibliothèque, à la Bourse du Travail.
J,1 était présidé par M. Chachuat, secrétaire
général adjoint de la Fédération des ins-
crits ; MM. Léon Jouhaux, Rivelli, Joly,
Ehlcrs, Pasquini, Simon Mattei, Giudicelli,
vMarly, etc., assistaient à la séance. Comme
avant-hier, les membres du Comité n'ont
fait ancune déclaration officielle à la presse.
Néanmoins, si rien d'officiel n'a été com-
muniqué aux journaux, il ressort de con-
versations avec quelques dirigeants d'orga-
nisations maritimes, qu'un mouvement,
d'ensemble a des chances d'être déclanché.
Il y aurait donc grève générale. Ce mou-
vement sera-l-il national ou régional Nous
sommes en mesure de dire aujourd'hui que
lé Conseil fédéral s'est rangé à cette
deuxième perspective, bien que, nous le ré-
pétons, rien de définitif n'ait été encore
arrèlé, et en voici la raison : les secrétai-
res des organisations syndicales réunis
hier soir par l'Union départementale régu-
lière ont décidé de convoquer immédiate-
ment leurs conseils syndicaux aux fins de
déterminer le -concours -- effectif à* apporter
aux inscrits maritimes.
Donc, ceci prouverait que le mouvement
se localiserait dans la région sous la di-
rection du Conseil national fédéral.
D'autre part, la prochaine réunion géné-
rale des conseils syndicaux ne devant avoir
lieu que vendredi .soir, le Conseil fédéral ne
pourra pas avoir connaissance des déci-
sions prises par chaque Syndicat du dépar-
tement après-demain soir. Seulement, ce
n'est qu'après avoir entendu l'avis définitif
des secrétaires de ces Syndicats que le
Conseil national fédéral se prononcera. Il
n'en demeure pas moins qu'un mouvement
régional reste la base des moyens d'action
envisagés par le C.N.F., à moins que l'idée
d'un concours financier des ouvriers de
tous les départements l'emporte.
DANS LENSEIGNEMENT
Sont nommés censeurs de lycée : M.
Blanc, de Rochefort à Constantine ; M. Ma-
rié, de Constantine à Nancy ; M. Milloud,
de Tunis à Montauban.
Sont nommés, professeurs de mathémati-
ques': M. Perfetti, d'Alger à Janson de
Sailly.
i
Ecoies 'Supérieures de Commerce
M. le Président de la République a reçu
lundi dernier, 16 octobre, une délégation
du Comité de l'Union des Associations des
Anciens 'Elèves des Ecoles supérieures de
Commerce reconnues par l'Etat, qui lui a
été présentée par son président, M. Paul
Delombrè, ancien ministre.
Cette-Délégation a invité M. Millerand.qui
a accepté, à assister' au bal annuel de
]'Union qui aura lieu le 25 novembre au
Palais d'Orsay. -
A LA CHAMBRE
DEPOTS DE PROJETS DE LOI
Les emprunts coloniaux
Un projet de loi portant approbation des
comptes définitifs (exercice 1916) des colo-
nies dont des emprunts sont garantis par
l'Etat, a été déposé. -
Les comptes définitifs des Colonies
Le Ministre des Colonies a déposé un
projet de loi portant approbation des comp-
tes définitifs (exercice 1917) des colonie3
dont des emprunts sont garantis par l'EtaL.
L'emprunt indo-chinois
Le Ministre des Colonies a déposé un pro-
jet de loi tendant à autoriser le Gouverne-
ment général de l'Indo-Chine à réaliser une
deuxième tranche de l'emprunt de 90 mil-
lions de francs autorisé par la loi du 26
décembre 1912 et modifiant les évaluations
.et la répartition des crédits ouverts par
ladite loi.
Le compte définitif
de l'emprunt du Maroc 1920
Un projet de loi ayant pour objet d'apu
prouver, conformément aux dispositions de
l'article 8 de la loi du 16 mars 1914, le
compte définitif du budget des fonds d'em-
prunt du protectorat du Maroc pour l'exer-
cice 1920 a été déoosé.
Le projet de loi sera renvoyé à la Com-
mission de l'Algérie et des Colonies, sous
réserve de l'avis de la Commission des
Finances.
Le tarif douanier colonial
Le Ministre des Colonies a déposé un
projet de loi tendant à 'ratifier et convertir
en loi divers) arrêtés portant promulgation,
dans certaines colonies françaises, de dé-
crets modifiant le tarif douanier métropoli-
tain ou instituant deSi coefficients de majo-
ration des droits spécifiques.
DEPOTS DE PROPOSITIONS
ET DE PROJETS DE LOI
Les Administrateurs des Colonies
Le colonel Girod a déposé une proposi-
tion de loi tendant à régler la situation de
retraite d'un cerlain nombre d'administra-
teurs des Colonies.
La proposition de loi sera renvoyée à Ja
Commission des Finances sous réserve de
l'avis de la Commission de l'Algérie et des
Colonies.
L'emprunt de l'Afrique Equatoriale
Le Ministre des Colonies et le Ministre
des Finances ont déposé un projet de loi
portant modification de la loi du 13 juillet
1914, autorisant le Gouvernement général
de l'Afrique Equatoriale Française à con-
tracter un emprunt de 171 millions pour
construction de chemins de fer et travaux
d'aménagements et installations.
Les minerais d'urane aux Colonies
Un projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 6 août 1922 qui a prohibé dans les
colonies françaises et les pays de protec-
torat autres que le Maroc et la Tunisie,
la sortie des minerais d'urane (pechblende),
lorsque l'envoi a pour destination des pays
autres que la France, les colonies françai-
ses et les pays de protectorat français, a
été déposé.
Le régime de l'indigenat en Algérie
Un projet de loi tendant à proroger, pour
une période de cinq années, les dispositions
des articles 8 à 15 inclus de la loi du) 15
juillet 1914, remises en vigueur par la loi
du 4 août 1*920, prorogées pour une durée
de six mois par la loi du 11 juillet 1922,
et réglementant le régime de l'indigénat en
Algérie, a été déposé.
Le budget du chemin de fer
et du port de La Réunion
Le Ministre des Colonies a déposé un pro.
jet de loi relatif à la régularisation d'un
décret du 26 juin 1922 ouvrant un crédit
supplémentaire de 19.000 fr. au budget
annexe du chemin de fer et du port de
La Réunion.
QUESTION ECRITE
La question des Nouvelles-Hébrides
M. Gaudin de Vilaine, sénateur a demandé à
M. le ministre des Colonies des renseignements
sur certaines déclarations d'un caractère offi-
ciel faites au sujet de la dénonciation par l'Etat
français de son contrat avec une Société fran-
çaise aux Nouvelles-Hébrides.
M. Sarraut lui répondit : Des déclarations vi-
sées formulées verbalement il y a plus de dix-huit
mois, l'auteur lui-même n'a qu'un souvenir im-
parfait. En les prononçant il n'a entendu, en
tout cas, émettre aucune critique à rencontre de
l'ELat non plus que du département des colo-
nies. De.ces déclarations, au reste, on ne saurait
dire qu'elles ont un caractère officiel, et, s'agis-
sant d'une instance devant la première cham-
bre .de la cour d'appel de Paris, seul est inté-
ressant en l'espèce, l'arrêt rendu par la cour.
A la Commission des Colonies
Pour discuter la proposition de M.
Lagrosillière, sur l'envoi d'une mission aux
kAn tilles, la Commission des Colonies s'est
réunie hier, comme nous l'avions annoncé.
Etaient présents : MM. Ballande, Diagne,
Ernest Outrey, Georges Barthélémy, Geor-
ges Boussenot, d'Iriart d'Etchepare, Lagro-
sillière, Perreau-Pradier, Piérre Deyris, de
Seynes, Pierre Valude, abbé Wetterlé.
DEPART
M. J. Lagrosillière, député de la Martini-
que, a quitté Paris le 18 octobre pour rem-
barquer à" destination de sa colonie après
avoir asssité à la; séance de la Commission
de* l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats. -
MMjaiisiellird
A Tourcoing
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. le
Gouverneur général Martial Merlin a fait
le 17 octobre une conférence devant la
Chambre de Commerce die Tourcoing.
Accueilli par M. LortJhiois, président, en-
touré die MM. J. Wibaux, président du Con-
sortium de Roulb aix-Tourcoing ; Masurel-
Flino : Ollivier. président du Syndicat, de
la Métallurgie et de nombreux industriels
de Roubaix-Tourcoing, le Gouverneur géné-
ral qui était accompagné de ses collabora-
teurs : MM. Yves Henri, inspecteur de
l'Agriculture ; Belime, ingénieur des Tra-
vaux publics et Georges -François, directeur,
de l'Agence Economique de l'A. O. F., fut
conduit dans le grand salon. M. Lortbiois
remercia le Gouverneur général et l'assura
de toute la reconnaissance des industriels
pour qui la question die l'élevage du mou-
Will prend chaque jour une importance de
plus en plus grandie.
- « Vous vous êtes fait, lui dit-il, l'anima-
teur de nos initiatives et, forts de votre ap-
pui, nous nous sommes lancés ptus ardem-
ment dans la voie des réalisations. La
question de l'élevage du mouton est exces-
sivement complexe, nous ne l'ignorons
pas ; des difficultés de tous genres surgis-
sent chaque instant, mais nous sommes
disposés à arworter. mur les surm.nn.tp.r.
- - - --' - -' -- - -
toute l'obstination atavigue dont nous som-
mes capabes. C'est pour nous un devoir
impérieux vis-à-vis de nos commettants,
qui nous ont si généreusement atppOrté leur
concours financier et vis-à-vis dilt- minis-
tère des Colonies qui veut bien seconder ef-
fectivement nos efforts. » ̃
Parlant ensuite de la question du coton,
M. Lortihois ajouta :
« Ii est une autre entreprise à laquelle
vous vous êtes également attaché person-
nellement, Monsieur » le Gouverneur géné-
ral, ie veux parler de la culture du coton
dans la vallée du NiGer.
« Sï notre compagnie n'y a pas consacré
jusqu'ici une collaboration active, elle est
loin de s'en désintéresser. Des organismes1
puissants travaillent depuis longtemps à sa
mise au point ; nous suivons, avec la pkis
sérieuse attention, les éludes des techni-
ciens, et si nous nous efforçons d'y aide"
dans la mesure de nos modestes mnuen.S..
c'est que nous - comprenons la réperciissiori
qui en résultera pour l'avenir d'une des
principales branches de l'industrie textile.
» Vous avez devant vous, Monsieur le
Gouverneur général, les représentants les
plus qualifiés de la filature de coton du
nord de la France. Nous enregistrerons
avec reconnaissance les indications que
vous voidez bien nous apporter sur l'action
gouvernementale gui assurera le succès de
cette grande œ'uvrc. »
M. Merlin, après avoir remercié la Cham-
bre de Commerce, pour l'accueil qu'elle lui
réservait, dit tout le plaisir qu'il avait res-
senti aux suggestions de M. Dewavrin sur.
la production de la laine et avec quel cou-
rage il s'efforcerait d'aider les industriels
dans leur admirable initiative pour se li-
bérer d'e la dépendance australienne et ar-
gentine.
« Nos cOllonies, déclarart-n notamment,
peuvent fournir la plupart des matières pre-
mières dont la Métropole a besoin. Toute-
fois, en ce qui me concerne, te me suis at-
taché surtout à reconnaître les produits qui
vous sont nécessaires. L'A. O. F. produit
principalement les oléagineux, mais elle
parviendra à fournir le coton et la laine.
« Le temps, hélas ! n'est pas proche oit
nous pourrons rivaliser sur les marchés
mondiaux. mais par notre travail et notre
opiniâtreté, ̃ nous parviendrons à résoudre
une grande partie du problème dont la gra-
vité ne nous a pas échappé.
« Nous avons déjà créé un centre et nous
poursuivrons nos études en plein accord
avec là Chambre de Commerce de Tour-
coing.
« Nos prospecteurs recherchent actuaue-
ment la région la plus proche ; dès qu'elle
sera trouvée, nous créerons une bergerie,
et si les résultats sont 'Satist{LÍsants, nous
mettrons à votre disposition tout le terri-
toire qui vous sera nécessaire. »
Abordant ensuite la question du coton,
M. Merlin montra que nos besoins allaient
croissants : « Avant la guerre, nous avions
141.000 métiers, depuis'le retour de l'Alsace
à la mère patrie, nous en comptons 181.0001
quand. la reconstitution sera achevée, la
France aura 10 millions de broches et
200.000 métiers, faisant vivre 300.000 m-
vriers, pour lesquels, chaque année, il est
versé un milliard de salrores.
« Or, la situation du coton, déià critiqué,
n'apparait pas sous un avenir brillant ; le
jour viendra où les pays producteurs gar-
deront pour eux le coton et utiliseront toute
la récolte dans leurs wsines.
« N.a.ssi,!)tons-nous pas déjà à ce phéno-
mène connu que l'industrie va au pays dè
production ? Ainsi les Etats-Unis, qui ne
comptaient en 1840 que deux millions de
broches, en possèdent actuellement 36 mil-
lions. Or la production 4e nos colonies sera
uniquement réservée à la Métropole, et
dans ce vaste empire qu'est lA: O. F.. plus
particulièrement dans la vallée du Niger,
on peut, par l'amélioration [des parties cul-
tivables, obtenir d'excellents résultats. Des
études sont entreprises dès maintenant;
Une somme de 300 millions est indispensa-
ble pour mener à bien les travaux qui se-
ront exécutés, avec la certitude d'aboutir.
Je viens donc vous demander toute votre
attention et votre crédit moral. Tous les
ans, un de mes collaborateurs viendra. qui
vous mettra au courant de nos travaux, et,
de cette collaboration, sortira une œuvre fé-
conde qui. paiera le pays des sacrifices qu'il
a fait pour ses colonies. »
M. Yves Henri traita ensuite la question-
de l'élevage du mouton mérinos. Les tenta-
tives faites jusqu'ici ne sont pas decourar.
geantes ; les produits obtenus se sont
même admirablement comportés. H reste à
---------- --------- -------------
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Les Annales Coloniales
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Pour proteger IsUroduction de nos Colonies
Nous avons un devoir a remplir envers
nos colonies : protéger les efforts qu'y font
nos nationaux pour tirer du sol les riches-
ses qu'il récèle; nous avons un devoir à rem-
plir envers notre pays ; lui éviter de payer
à des nations qui sont nos rivales un tribut
qui aggrave notre change, et réserver à nos
colonies, avec lesquelles l'arbitrage st!- ré-
sout si facilement par les comptes joints que
nous entretenons, une part aussi importante
que possible de notre clientèle. Ces deux de-
voirs ne se contrarient pas ; ils se renforcent
.l'un l'autre. -
11 y aj lieu maintenant de se demander si
nous devons éprouver des scrupules à priver
l'étranger d'un de ses débouchés. Supposons
que les fournisseurs auxquels nous essayons
de ravir notre clientèle appartiennent à des
nations qui prennent le plus grandi soin de
ménager nos intérêts; il est évident que par
prudence et par sentiment de bon voisinage,
nous devons, de notre côté, éviter de les
froisser et de leur faire le moindre tort.
Mais si, au contraire, nous avions affaire à
un monde où l'égoïsme sacré est la règle,
où chacun règle ses affaires sans s'occuper
1 des incidences qui atteignent les étrangers,
alors notre conduite pourrait être bien dif-
férente. Voyons donc ce qu'il en est, et
passons rapidement en revue les mesures éco-
nomiques qu'ont prises depuis la guerre les
nations commerçantes, et patticulièrement
celles qui sont plus spécialement nos four-
nisseurs de produits exotiques.
Lt 26 novembre 1920, l'Espagne publiait
un « orden real » où sous prétexte de" ré-
pondre à des mesures concernant en France
un article espagnol, les vins, nos voisins
visaient 131 articles français, y compris les
vins français, frappés d'un droit de 150- fr.
par hectolitre! Estimant que ce n'était pas
encore assez, les Espagnols promulguaient
le 19 mai 1921 un autre ordre royal où la
volonté de protéger l'industrie nationale,
volonté que nous jugeons légitime et contre
laquelle nous ne récriminons pas, s'affichait
- nettement : « Notre industrie, disait le
préambule, subit les assauts de la produc-
tion étrangère favorisée par la dépréciation
des changes, et certains stimulants artifi-
ciels. A la suite de l'ordre du. 19 mai 1921,
l'Espagne était pratiquement fermée à nos
produits. Depuis lors, elle a tout récem-
ment entrouvert sa porte, mais partiellement
et conditionnellement.
En Italie, il fut décidé que l'on procéde-
rait à la péréquation des tarifs en exigeant
le paiement en or des droits de douane, et
cela, d'après un taux de conversion que le
ministre des Finances fixerait chaque quin-
zaine d'après la moyenne du change du
dollar. Mesure indépendante des relèvements
de droits de douane, avec des coefficients de
majoration sur les tarifs relevés; c'est dé-
sormais ainsi que doit être entendu le tarif
général, puisque toutes les conventions com-
merciales ont été dénoncées, sauf celles qui
liaient l'Italie à la Grèce, au Brésil et à la
Yougoslavie. Commercialement, l'Italie nous
met sur le même pied que l'Allemagne.
En Belgique, c'est le tarif du 31 mars
1921 qui est la base de nos rapports comme
fournisseurs. Les droits sur les vins ont été
triplés; les alcools payent 1.800 francs par
hectolitre en bouteille, et 900 francs en
fût. Aux droits spécifiques sur les tissus de
soie et sur les automobiles ont été substi-
tuées des taxes ad valorem. Certains droits
ont été majorés avec un coefficient qui par-
fois atteignaient 6.
Aux Etats-Unis, il y avait un Emergency
Tariff du 21 mai 1921 qui ne péchait pas
par la faiblesse envers les produits des pays
à change déprécié. M. Fordney a proposé
mieux : tarifs très élevés sur les textiles, les
articles de mode, etc. ; substitution, pour le
calcul des droits ad, valorem de la base du
* prix intérieur américain au prix du pays
d'origine, ce qui constitue une mesure exor-
bitante. De plus, les agents du Gouverne-
ment américain auront désormais le droit
d'inspecter tous les livres des commission-
naires de l'importation, y compris leur cor-
respondance !!.
Au Brésil? le Gouvernement est autorisé
.à. quadrupler certains droits. Au Chili? un
tarif du II février 1921 fixe des augmenta-
tions allant de 50 à 200 Au Japon?
c'est le 21 avril 1921 que les industries mé-
tallurgiques sont protégées par un tarif sans
mollesse.
En août 1921, l'Angleterre entre dans la
danse, et assure le libre-échange pour proté-
ger ses « industrus-clep » contre le dumping
dont elle fut responsable la première, puis-
qu'en reprenant brusquement dès le début
de 1919 sa liberté économique, elle fournis-
sait à notre franc fatalement déprécié un
- avantage à l'exportation : peuvent être frap-
pés de droits de 2 1 1 2 les produits pro-
venant de pays étrangers dont le change est
déprécié par rapport à la livre sterling "dan^
la proportion d'aui moins 33 1/3; peut être
frappée des mêmes droits la valeur des mar-
chandises achetées à l'étranger qui seront
offertes en Grande-Bretagne à des prix in-
férieurs au coût de production. Il n'y a
plus, en Angleterre, de libre échange assuré
que pour les denrées alimentaires! Cobden,
qu'aurais-tu dit?
En janvier 1922, l'Australie adoptait des
mesures analogues; elle, frappe d'un droit
mesures analogues j elle frappe 'déséquilibre
variable, et proportionné au "déséquilibre
des changes, les produits étrangers; si, de
plus, ces produits étrangers parviennent
malgré la surcharge sur le marché austra-
lien à un prix inférieur au prix de la pro-
duction australienne, un droit d'antidum-
ping de 5 leur est appliqué.
Si l'on tire la philosophie de ces faits,
on voit que chaque pays fait effort pour se
passer des autres, pour se fournir à lui-
même tout ce qu'il consomme, ou la partie
la plus forte possible de ce qu'il consomme.
En Australie, particulièrement, ce désir se
fait jour avec précision : les Nouvelles-Gal-
les du Sud payent 300.000 livres sterling
des ateliers immenses, situés à côté des acié-
ries de Broken Hill, où l'on va manufac-
turer des toles ondulées; on installe une
usine de bronze au manganèse pour hélices
de navires; dans deux cents usines nouvel-
les, on produit des objets en émail ou en
aluminium; a Sydney, on fait des couteaux;
à Sydney, on fait des corsets; à Melbourne,
on fait des glucoses; à Adelaïde, on fait
des papiers; toutes choses qu'auparavant
on faisait venir d'ailleurs.
Un vent de protectionnisme souffle par-
tont. N'eussions-nous eu1 qu'à nous défen-
dre, nous étions autorisés à prendre des me-
sures de protection; mais si, par surcroît,
nous avons à aider au développement éco-
nomique de nos colonies, nous ne pouvons
pas hésiter.
Edouard Néron,
Député de la Hante-Loire.
Rapporteur général
de la Commission des Douanes.
n -
Nos grandes écoles au Maroc
Polytechnique, Centrale, Saint-Cyr, la Fa-
culté des Lettres, l'Institut des Hautes-
Etudes commerciales et l'Ecole Supérieure
du Commerce avaient envoy" é un de leurs
élèves visiter le Maroc sur l'invitation du
maréchal Lyautey.
De retour en France, ces jeunes gens ont
̃rapporté de ce voyage d'excellentes im-
.r,,tpliorté de ce vo~7,
pressions que l'un d'eux, élève de l'Ecole
Centrale, a. réservées à notre confrère le
Petit Journal.
De Casablanca, la petite caravane s'est
rendue en automobile à Marrakech en pas-
sant par l'exploitation des phosphates de
Bou-Djniba où on leur montra des échantil-
Ions de charbon. De Marrakech, nos jeunes
savant,9 partirent pour Rabat où ils rencon-
trèrent les élèves du collège musulman qui
arrivaient de France.
Une série de visites aux chambres de
commerce et. d'agriculture, à l'Institut, scien-
tifique, aux jardins d'essais, eLc. leur a
montré les. progrès déjà accomplis sous no-
tre influence.
Ce fut ensuite le défilé panoramique : Kr
nitra et son port, Sidi Kacem, les ruines
de Volubilis, où ils retrouvèrent avec émo-
tion les vestiges de nos aïeux romains,
Moulay-Idries et Meknès, la cité presti-
gieuse.
Là, ils visitèrent l'Office économique, le
musée des arls indigènes, l'Ecole militaire
qui est le Saint-Cyr marocain, l'autruche-
rie. Chaque pas leur réservait une leçon de
choses.
Il en fut de même à Feg, où, comme par-
tout, les autorités françaises et locales ri-
valisèrent pour leur être agréables.
Et M. Crouigneau d'ajouter en terminant:
« Nous avons mesuré la grandeur du rôle
'que le destin réserve sur ce sol lointain à
notre génération, nous saurons le remplir. »
Le raid Paris-Casablanca- TuniS
« Bien arrivé » « Casablanca-Tunis »,1"750
kilomètres en 10 heures, même moteur que
« Tunis-Paris ». G'esr en ces termes que le
lieutenant Peltier d'Oisy annonce le résul-
tat de sa randonnée .« Paris-Casablanca-
Tunis », sur Bréguet 14 A-2 muni d'un 300
BP Renault
,
Les" sidis" à Paris
---0-0.-
La Cour d'assises de la iseine a acquitté,
hier, après plaidoirie de M0 Maurice Blum,
un Arabe, Ahmed-ben-Aïssa, qui, le 18 mars
1921, à Alfo.rtville,' dans un débit, frappa
mortellement d'un coup de clé à la tempe
droite, un employé de chemin de fér, M.
Pierre Osty, qui lui avait refusé une ciga-
rette.
Transporté à l'hôpital, l'employé de che-
min de fer y mourut peu après des suites
d'un abcès consécutif au coup reçu.
- A IPantin, l'Algérien Hamili Kaddour
a été envoyé au dépôt pour vagabondage.
LE BOXEUR SÉNÉGALAIS.
La défaite de Carpentier semble avoir
rendu espoir à JGd Lewis, qui adresse au-
jourd'hui au vaincu, par l'intermédiaire du
Daily Express, un défi dans lequel ili dé-
clare : « Permettez-moi de lancer un défi à
Carpentier ou a Siki, car je me crois auto-
risé à boxer contre l'un ou l'autre avant
n'importe qui. J'ai gardé le calme jusqu'ici,
mais le public connaît tous les détails de
mon combat avec le Français..Avant qu'il
ne tente à nouveau sa chance avec Siki,
qu'il m'accorde un match de revanche, dont
lo vainqueur aura ensuite à se rencontrer
avec Siki. Si Carpentier refuse, je boxerai
avec Siki aux conditions du Championnat, »
4
la Hat HiWmta l».f.
--0-0--
Je viens d'appeler Vxyt-
tentiom du mimstre des
Colonies sur le décret du
16 août 1912, portant
réorganisation de la jus-
tice indigène en A. 0. F.
Ce texte n'a subi au-
cune modification depuis
sa promulgation, en dépit
des transformations sociales survenues, en
ce laps de temps, dans nos possessions.
Il semble que ce décret devrait d'abord
être révisé entièrement, en vue d'une amé-
lioration, qu'une expérience de dix années,
des conditions juridiques et sociales de nos
sujets a rendue indispensable. 1Y autre part,
le législateur de 1912 a oublié de prévoir la
réhabilitation des condamnés, et l'extension
aux collectivités indigènes des lois d'apaise-
ment social dites d'amnistie. Il est - muet
également sur la loi de sursis : loi Bérenger,
pourtant sii française, si kumanitaire, et
dont l'application, enx des cas nettement dé-
finis, aurait d'heureuses répercussions so-
ciales et politiques.
Aujourd'hui, de nombreux personnages
politiques ou religieux qui-, au cours de cette
période de troubles et de désarroi allant de
1914 à 1919 eurent, pour des motifs divers,
plus ou moins obscurs, des démêlés avec
l'autorité française ont fait, depuis, amende
honorable et ont tenu à donner des preuves
de loyalisme.
D'anciens combattants de la grande guer-
re, ayant quelques antécédents judiciaires,
mais qui, par la suite, se sont conduits en hé-
ros sur les champs de bataille,. continuent
doiiloureusement à être victimes des imper-
fections du décret du 16 août 1912. C'est
dire qu'en réalité, cet acte organique doit,
dans Vintcrèt de la société et de la justice,
être revisé ou tout au moins complété par
des dispositions spéciales relatives, entre
autres, à la réhabilitation, à l'amnistie, la
loi de sursis, voire la condamnation des mi-
neurs et des femmes en état de grossesse,
toutes questions passées sous silence.
Il me\ semble qiùil ne serait ni injuste, m
politique, ni même simplement humain, de
laisser le « Code indigène » se cristalliser
dans un texte immuable, tandis que les
gens, leur mentalité, leurs idées. sont dans
une perpétuelle transformation. M. Sarraut
lui-même a préconisé cette adaptation conti-
nuelle de notre législation coloniale à l'évo.
lution matérielle et morale sous l'égide de
la France.
Dans ces conditions, le ministre des Co-
lonies 11e peut hé&ter à remettre à l'étude
la question de la réforme du Code de l'indi-
génat, de façon à améliorer cette, législation
d'exception, dont le maintien est encore né-
cessaire, je le reconnais. mais dont l'adap-
tation à la mentalité indigène d'après-guerre
aurait certainement les plus heureux effets.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Smulari Français t
e! de la Haute-Volt a
au Conseil Supérieur des Colonies
Folir les 1 tunisiennes
Four les courses tunisiennes i
Les propriétaires tunisiens, jaloux des
succès algériens, désireux de voir le sport
hippique se développer de plus en plus dans
la Régence, montent leurs écuries. On sait
que la saison hippique à Tunis pendant
l'hivernage est particulièrement brillante :
Elle promet de l'être davantage cette
année encore, grâce aux achat s faits par
des hommes de sport. Hier, c'était le cheval
Bric-à.-Rrac qui était acheté à l'entraîneur
Jean lieux par M. Roco et destiné à la Tu-
nisie. Egalement pour la Tunisie doit s'em-
barquer incessamment le cheval Neige qui
s'est placé lundi dernier à. Saint-Cloud et
que M. Lehucher a acheté. M. Lehucher est
un des sportsmen les plus actifs et les plus
en vue de Tunisie. Il a épousé\ il y a quel-
ques années, la charmante fille du regretté
viclor de Carnières qui fut durant de lon-
gues années le président de la Chambre
d'Agriculture de Tunis, et le leader des co-
lons français. Mme Lehucher est, elle, une
sportswoman émérite, - elle promettait
déjà lorsque nous la vîmes toute enfant en
1898 à Soliman chez ses parents et serait
capable de rivaliser avec Fanny Heldy.
Mais les' commissaires tunisiens seront-ils-
plus féministes que les commissaires de la
Société d'Encouragement, et la femme co-
lon' aura-t-elie une licence qui a été refusée
à l'artiste de l'Opéra-Comique ?
Boiard.
La Banque indusirieiie de dhine
Avant son départ pour retourner en In-
dochine, M. Long, Gouverneur Général, a
été entendu par la Commission des Fi-
nances, de la. Chambre du sujet du projet de
loi, déposé par le Gouvernement, portant
approbation de l'accord relatif au. reliquat
de l'indemnité des Boxers, intervenu à Pé-
kin entre la France et la Chine les 9 et
27 juillet 1922.
Le Gouverneur Général de l'Indochine a.
confirmé ses déclarations antérieures sur
la Banque Industrielle de Chine et il a fait
connaître aux membres de la Commission
que la réouverture en Indochine des agen-
ces de. cette Banque, par la Société de gé-
nances de la Chambre au sujet du projet de
soulagement dans la - Colonie. - "--'"
La population indigènfl. attend mainte-
nant "avec confiance le vote du projet de
loi qui permettra de" désihtéressel" les
créanciers "de la B. I. C.
Une insoumise
M. Pierre Frondaie avait à peine fait re-
présenter sa pièce l'Insoumise au théâtre An-
toine, que déjà les critiques lui reprochaient
le peu de vraisemblance de son intrigue.
Vous savès, en effet, que dans cette pièce,
qui met en présence une femme française et
un Arabe; ce dernier essaye de. séquestrer
dans son harem la Française avec laquelle il
a réussi à se marier.
Les événements ont donné depuis raison à
M. Pierre Frondaié.
Pareille aventure vient àlarriver à une
jeune Américaine. S'étant amourachée d'un
beau musulman, cette miss avait consenti à
V épouser, puis à le suivre dans son pays et
à vivre au harem. Il faut croire que cette
existence monacale lui a rapidement été
odieuse, puisqu'elle s'adresse aujourd'hui à
son gouvernement pour lui faire rendre sa
liberté.
Cette Américaine n'est pas raisonnable j
ignore-t-elle ce proverbe arabe : « L'homme
est fait pour la guerre et la femme pour le
Plaisir du guerrier. » -
Que veut-elle de plus? Elle passe de lon-
gues heures dans une oisiveté délicieuse, sim-
plement occupée à se parer, à bavarder, à lire
et à rêver.
Et voilà qu'elle a la nostalgie des grandes,
villes où tout ri est que bruit et fièvre.
Par Allah, madame, vous avez tort.
Sans aoute, étes-douis jalouse, et l'idée que
votre mari peut avoir d'autres femmes vous
est-elle odieuse?,.. En ce cas, essayes de le
faire divorcer. Si votre seigneur et maître le
veut, ce sera très facile : il suffit d'une sim-
ple déclaration motivée auprès du cadi. Tou-
tefois, songez que vous riempêcherez pas un
mari, même en Amérique, d'avoir d'autres
femmes. illégitimes, et cela vous fera peut-
être réfléchir.
Joé Poyet.
la lui de nuit heures
et les services coloniaux
--0-0--
Le Conseil (Jénéral cVAlger a délibéré
sur la grève des inscrits maritimes et a
adopté, à l'unanimité, un v>œu demandant
instamment au Gouvernement l'abrogation
du monopole de pavillon.
t « Le monopole, dit ce vœu, ne serait ac-
ceptable que s'il assurait la continuité d'un
service public, essentiel à la vie de l'Al-
gérie, et s'il donnait en même temps aux
usagers cles garanties contre une entente
toujours possible des armateurs, privilégiés
par la loU
« Le Conseil général (ail confia.nce à ses
parlementaires et à sa délégation au Con-
seil supérieur pour réclamer, en toutes cir-
constances, les modifications inclispcllsa-
bles au régime du monopole. »
- Le Conseil national fédéral a continué,
hier, ses travaux à huis-clos, dans la salle
de la Bibliothèque, à la Bourse du Travail.
J,1 était présidé par M. Chachuat, secrétaire
général adjoint de la Fédération des ins-
crits ; MM. Léon Jouhaux, Rivelli, Joly,
Ehlcrs, Pasquini, Simon Mattei, Giudicelli,
vMarly, etc., assistaient à la séance. Comme
avant-hier, les membres du Comité n'ont
fait ancune déclaration officielle à la presse.
Néanmoins, si rien d'officiel n'a été com-
muniqué aux journaux, il ressort de con-
versations avec quelques dirigeants d'orga-
nisations maritimes, qu'un mouvement,
d'ensemble a des chances d'être déclanché.
Il y aurait donc grève générale. Ce mou-
vement sera-l-il national ou régional Nous
sommes en mesure de dire aujourd'hui que
lé Conseil fédéral s'est rangé à cette
deuxième perspective, bien que, nous le ré-
pétons, rien de définitif n'ait été encore
arrèlé, et en voici la raison : les secrétai-
res des organisations syndicales réunis
hier soir par l'Union départementale régu-
lière ont décidé de convoquer immédiate-
ment leurs conseils syndicaux aux fins de
déterminer le -concours -- effectif à* apporter
aux inscrits maritimes.
Donc, ceci prouverait que le mouvement
se localiserait dans la région sous la di-
rection du Conseil national fédéral.
D'autre part, la prochaine réunion géné-
rale des conseils syndicaux ne devant avoir
lieu que vendredi .soir, le Conseil fédéral ne
pourra pas avoir connaissance des déci-
sions prises par chaque Syndicat du dépar-
tement après-demain soir. Seulement, ce
n'est qu'après avoir entendu l'avis définitif
des secrétaires de ces Syndicats que le
Conseil national fédéral se prononcera. Il
n'en demeure pas moins qu'un mouvement
régional reste la base des moyens d'action
envisagés par le C.N.F., à moins que l'idée
d'un concours financier des ouvriers de
tous les départements l'emporte.
DANS LENSEIGNEMENT
Sont nommés censeurs de lycée : M.
Blanc, de Rochefort à Constantine ; M. Ma-
rié, de Constantine à Nancy ; M. Milloud,
de Tunis à Montauban.
Sont nommés, professeurs de mathémati-
ques': M. Perfetti, d'Alger à Janson de
Sailly.
i
Ecoies 'Supérieures de Commerce
M. le Président de la République a reçu
lundi dernier, 16 octobre, une délégation
du Comité de l'Union des Associations des
Anciens 'Elèves des Ecoles supérieures de
Commerce reconnues par l'Etat, qui lui a
été présentée par son président, M. Paul
Delombrè, ancien ministre.
Cette-Délégation a invité M. Millerand.qui
a accepté, à assister' au bal annuel de
]'Union qui aura lieu le 25 novembre au
Palais d'Orsay. -
A LA CHAMBRE
DEPOTS DE PROJETS DE LOI
Les emprunts coloniaux
Un projet de loi portant approbation des
comptes définitifs (exercice 1916) des colo-
nies dont des emprunts sont garantis par
l'Etat, a été déposé. -
Les comptes définitifs des Colonies
Le Ministre des Colonies a déposé un
projet de loi portant approbation des comp-
tes définitifs (exercice 1917) des colonie3
dont des emprunts sont garantis par l'EtaL.
L'emprunt indo-chinois
Le Ministre des Colonies a déposé un pro-
jet de loi tendant à autoriser le Gouverne-
ment général de l'Indo-Chine à réaliser une
deuxième tranche de l'emprunt de 90 mil-
lions de francs autorisé par la loi du 26
décembre 1912 et modifiant les évaluations
.et la répartition des crédits ouverts par
ladite loi.
Le compte définitif
de l'emprunt du Maroc 1920
Un projet de loi ayant pour objet d'apu
prouver, conformément aux dispositions de
l'article 8 de la loi du 16 mars 1914, le
compte définitif du budget des fonds d'em-
prunt du protectorat du Maroc pour l'exer-
cice 1920 a été déoosé.
Le projet de loi sera renvoyé à la Com-
mission de l'Algérie et des Colonies, sous
réserve de l'avis de la Commission des
Finances.
Le tarif douanier colonial
Le Ministre des Colonies a déposé un
projet de loi tendant à 'ratifier et convertir
en loi divers) arrêtés portant promulgation,
dans certaines colonies françaises, de dé-
crets modifiant le tarif douanier métropoli-
tain ou instituant deSi coefficients de majo-
ration des droits spécifiques.
DEPOTS DE PROPOSITIONS
ET DE PROJETS DE LOI
Les Administrateurs des Colonies
Le colonel Girod a déposé une proposi-
tion de loi tendant à régler la situation de
retraite d'un cerlain nombre d'administra-
teurs des Colonies.
La proposition de loi sera renvoyée à Ja
Commission des Finances sous réserve de
l'avis de la Commission de l'Algérie et des
Colonies.
L'emprunt de l'Afrique Equatoriale
Le Ministre des Colonies et le Ministre
des Finances ont déposé un projet de loi
portant modification de la loi du 13 juillet
1914, autorisant le Gouvernement général
de l'Afrique Equatoriale Française à con-
tracter un emprunt de 171 millions pour
construction de chemins de fer et travaux
d'aménagements et installations.
Les minerais d'urane aux Colonies
Un projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 6 août 1922 qui a prohibé dans les
colonies françaises et les pays de protec-
torat autres que le Maroc et la Tunisie,
la sortie des minerais d'urane (pechblende),
lorsque l'envoi a pour destination des pays
autres que la France, les colonies françai-
ses et les pays de protectorat français, a
été déposé.
Le régime de l'indigenat en Algérie
Un projet de loi tendant à proroger, pour
une période de cinq années, les dispositions
des articles 8 à 15 inclus de la loi du) 15
juillet 1914, remises en vigueur par la loi
du 4 août 1*920, prorogées pour une durée
de six mois par la loi du 11 juillet 1922,
et réglementant le régime de l'indigénat en
Algérie, a été déposé.
Le budget du chemin de fer
et du port de La Réunion
Le Ministre des Colonies a déposé un pro.
jet de loi relatif à la régularisation d'un
décret du 26 juin 1922 ouvrant un crédit
supplémentaire de 19.000 fr. au budget
annexe du chemin de fer et du port de
La Réunion.
QUESTION ECRITE
La question des Nouvelles-Hébrides
M. Gaudin de Vilaine, sénateur a demandé à
M. le ministre des Colonies des renseignements
sur certaines déclarations d'un caractère offi-
ciel faites au sujet de la dénonciation par l'Etat
français de son contrat avec une Société fran-
çaise aux Nouvelles-Hébrides.
M. Sarraut lui répondit : Des déclarations vi-
sées formulées verbalement il y a plus de dix-huit
mois, l'auteur lui-même n'a qu'un souvenir im-
parfait. En les prononçant il n'a entendu, en
tout cas, émettre aucune critique à rencontre de
l'ELat non plus que du département des colo-
nies. De.ces déclarations, au reste, on ne saurait
dire qu'elles ont un caractère officiel, et, s'agis-
sant d'une instance devant la première cham-
bre .de la cour d'appel de Paris, seul est inté-
ressant en l'espèce, l'arrêt rendu par la cour.
A la Commission des Colonies
Pour discuter la proposition de M.
Lagrosillière, sur l'envoi d'une mission aux
kAn tilles, la Commission des Colonies s'est
réunie hier, comme nous l'avions annoncé.
Etaient présents : MM. Ballande, Diagne,
Ernest Outrey, Georges Barthélémy, Geor-
ges Boussenot, d'Iriart d'Etchepare, Lagro-
sillière, Perreau-Pradier, Piérre Deyris, de
Seynes, Pierre Valude, abbé Wetterlé.
DEPART
M. J. Lagrosillière, député de la Martini-
que, a quitté Paris le 18 octobre pour rem-
barquer à" destination de sa colonie après
avoir asssité à la; séance de la Commission
de* l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats. -
MMjaiisiellird
A Tourcoing
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. le
Gouverneur général Martial Merlin a fait
le 17 octobre une conférence devant la
Chambre de Commerce die Tourcoing.
Accueilli par M. LortJhiois, président, en-
touré die MM. J. Wibaux, président du Con-
sortium de Roulb aix-Tourcoing ; Masurel-
Flino : Ollivier. président du Syndicat, de
la Métallurgie et de nombreux industriels
de Roubaix-Tourcoing, le Gouverneur géné-
ral qui était accompagné de ses collabora-
teurs : MM. Yves Henri, inspecteur de
l'Agriculture ; Belime, ingénieur des Tra-
vaux publics et Georges -François, directeur,
de l'Agence Economique de l'A. O. F., fut
conduit dans le grand salon. M. Lortbiois
remercia le Gouverneur général et l'assura
de toute la reconnaissance des industriels
pour qui la question die l'élevage du mou-
Will prend chaque jour une importance de
plus en plus grandie.
- « Vous vous êtes fait, lui dit-il, l'anima-
teur de nos initiatives et, forts de votre ap-
pui, nous nous sommes lancés ptus ardem-
ment dans la voie des réalisations. La
question de l'élevage du mouton est exces-
sivement complexe, nous ne l'ignorons
pas ; des difficultés de tous genres surgis-
sent chaque instant, mais nous sommes
disposés à arworter. mur les surm.nn.tp.r.
- - - --' - -' -- - -
toute l'obstination atavigue dont nous som-
mes capabes. C'est pour nous un devoir
impérieux vis-à-vis de nos commettants,
qui nous ont si généreusement atppOrté leur
concours financier et vis-à-vis dilt- minis-
tère des Colonies qui veut bien seconder ef-
fectivement nos efforts. » ̃
Parlant ensuite de la question du coton,
M. Lortihois ajouta :
« Ii est une autre entreprise à laquelle
vous vous êtes également attaché person-
nellement, Monsieur » le Gouverneur géné-
ral, ie veux parler de la culture du coton
dans la vallée du NiGer.
« Sï notre compagnie n'y a pas consacré
jusqu'ici une collaboration active, elle est
loin de s'en désintéresser. Des organismes1
puissants travaillent depuis longtemps à sa
mise au point ; nous suivons, avec la pkis
sérieuse attention, les éludes des techni-
ciens, et si nous nous efforçons d'y aide"
dans la mesure de nos modestes mnuen.S..
c'est que nous - comprenons la réperciissiori
qui en résultera pour l'avenir d'une des
principales branches de l'industrie textile.
» Vous avez devant vous, Monsieur le
Gouverneur général, les représentants les
plus qualifiés de la filature de coton du
nord de la France. Nous enregistrerons
avec reconnaissance les indications que
vous voidez bien nous apporter sur l'action
gouvernementale gui assurera le succès de
cette grande œ'uvrc. »
M. Merlin, après avoir remercié la Cham-
bre de Commerce, pour l'accueil qu'elle lui
réservait, dit tout le plaisir qu'il avait res-
senti aux suggestions de M. Dewavrin sur.
la production de la laine et avec quel cou-
rage il s'efforcerait d'aider les industriels
dans leur admirable initiative pour se li-
bérer d'e la dépendance australienne et ar-
gentine.
« Nos cOllonies, déclarart-n notamment,
peuvent fournir la plupart des matières pre-
mières dont la Métropole a besoin. Toute-
fois, en ce qui me concerne, te me suis at-
taché surtout à reconnaître les produits qui
vous sont nécessaires. L'A. O. F. produit
principalement les oléagineux, mais elle
parviendra à fournir le coton et la laine.
« Le temps, hélas ! n'est pas proche oit
nous pourrons rivaliser sur les marchés
mondiaux. mais par notre travail et notre
opiniâtreté, ̃ nous parviendrons à résoudre
une grande partie du problème dont la gra-
vité ne nous a pas échappé.
« Nous avons déjà créé un centre et nous
poursuivrons nos études en plein accord
avec là Chambre de Commerce de Tour-
coing.
« Nos prospecteurs recherchent actuaue-
ment la région la plus proche ; dès qu'elle
sera trouvée, nous créerons une bergerie,
et si les résultats sont 'Satist{LÍsants, nous
mettrons à votre disposition tout le terri-
toire qui vous sera nécessaire. »
Abordant ensuite la question du coton,
M. Merlin montra que nos besoins allaient
croissants : « Avant la guerre, nous avions
141.000 métiers, depuis'le retour de l'Alsace
à la mère patrie, nous en comptons 181.0001
quand. la reconstitution sera achevée, la
France aura 10 millions de broches et
200.000 métiers, faisant vivre 300.000 m-
vriers, pour lesquels, chaque année, il est
versé un milliard de salrores.
« Or, la situation du coton, déià critiqué,
n'apparait pas sous un avenir brillant ; le
jour viendra où les pays producteurs gar-
deront pour eux le coton et utiliseront toute
la récolte dans leurs wsines.
« N.a.ssi,!)tons-nous pas déjà à ce phéno-
mène connu que l'industrie va au pays dè
production ? Ainsi les Etats-Unis, qui ne
comptaient en 1840 que deux millions de
broches, en possèdent actuellement 36 mil-
lions. Or la production 4e nos colonies sera
uniquement réservée à la Métropole, et
dans ce vaste empire qu'est lA: O. F.. plus
particulièrement dans la vallée du Niger,
on peut, par l'amélioration [des parties cul-
tivables, obtenir d'excellents résultats. Des
études sont entreprises dès maintenant;
Une somme de 300 millions est indispensa-
ble pour mener à bien les travaux qui se-
ront exécutés, avec la certitude d'aboutir.
Je viens donc vous demander toute votre
attention et votre crédit moral. Tous les
ans, un de mes collaborateurs viendra. qui
vous mettra au courant de nos travaux, et,
de cette collaboration, sortira une œuvre fé-
conde qui. paiera le pays des sacrifices qu'il
a fait pour ses colonies. »
M. Yves Henri traita ensuite la question-
de l'élevage du mouton mérinos. Les tenta-
tives faites jusqu'ici ne sont pas decourar.
geantes ; les produits obtenus se sont
même admirablement comportés. H reste à
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