Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1922 17 octobre 1922
Description : 1922/10/17 (A23,N155). 1922/10/17 (A23,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63035010
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. N° 155
LE NUMERO : 15 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 OCTOBRE 1922
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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La Mauritanie économique
̃ n
La Mauritanie se trouva fort bien re-
présentée dans la délégation des chefs
et. notables :le l'A. O. F. par Bou-ell-MÛ'g"-
daid, interprète principal de première
dasse^ par Gheik Khouna. et Baïla
Biram Kane- Et c'était de toute équité
de la part de M. le Gouverneur général
Merlin d'avoir associé des représentants
de la « marche septentrionale » de rA.
0. P. aux marques de sympathie accor-
dées ainsi aux populations des colonies
du groupe.
La constitution saharienne de la plus
grande partie de la Mauritanie indique
par elle-même que ce n'est pas la, plus
fertile dos colonies de la Fédération ;
aivec la colonie du Niger et 'le Soudan,
au nord de lai Boucle, la Mauritanie
constitue notre Sahara ouest-aifricain.
Bien longtemps encore ces régions ne
Sauront se suffire à elles-mêmes. Il fau-
dra. que le budget général de l'A. 0. F.
les soutienne en échange des ressour-
ces cependant assez importantes qu'il
en titre parfois.
Le Gouverneur Gaden, Lieutenant-
Gouverneur de la Mauritanie, est juste-
ment préoccupé d'augmenter les pro-
pres ressources de sa colonie. et de di-
minuer les subventions que le Gouver-
nement général de -l'A. 0. F. doit ac-
couder à son budget peur en assurer
J'équilibre.
J'ai parcouru attentivement le projet
de iloi Sarrau t pour y trouver ce qui
iêtaiit relatiif la Mauritanie et je n'ai pas
été surpris de n'y voir que l'améliora.
tion du pont Servatius qui, à Saint-Louis
rell ie N'Dar Tout, et Guet N'Dar au Sé-
négal, assurant les communications de
Saint-Louis avec'la Mauritanie, et l'amé-
nagement du fleuve Sénégal et de sa
-barre, travaux dont bénéficiera la Mau-
ritanie qui dépend étroitement du Sé-
négal au point de vue économiques ainsi
que île reconnaît le Gouverneuur Gaden
dans une lettre qu'il adressait dernière-
ment au Président de la Chambre de
commerce de Saint-Louis.
Dans cette lettre, M. Gaden, dont
nous savons la politique, sage et pru-
dente, expose scn projet d'adopter la
taxe additionnelle au droit fixe des pa-
tentes, calculée sur le montant des im-
portations et des exportations actuelle-
ment en vigueur dans la plupart des
cotlonics du groupe de l'A. 0. F.
Porl-Utienne est trop éloigné aes ré-
gions fertiles de la Mauritanie, en mê-
me temps que trop dépourvu d'eau
doucel pour être considéré comme l'exu-
toire dos produits de la colonie dent la
gomme et le >ciheptel sont pour l'instant
les principaux. Ce sont les « escales »
tlu fleuve Sénégal, Rosse, Dagana, Podor
Kaédi. Bakel. Mais en Mauritanie pro-
prement dites il n'y a que Boghé el
Kaedi, sur la rive droite du fleuve. Tout
le trafic passe donc pour ainsi dire au
Sénégal, y coimpris les comptoirs com-
merciaux de Saint-Louis et de Louga.
C'est pourquoi l administration de la
Mauritanie n'a pas voulu prendre de
décision au suijet de cette ressource
éventuelle de son budget sans deman-
der l'avis de la Chambre de commerce
'de Saint-Louis qu'elle priait également
de lui communiquer ses suggestions en
'00 qui concerne le mode de perception
Je plus conforme aux intérêts commer-
ciaux qui sont, comme nous venons de
le voir, communs aux deux colonies
voisines en bien des DOintS.
« Du fait de la situation des escalles
commerciales, sauf Boighê et Kaédi, sur
le territoire du Sénégal, ajoute M. Ga-
den, cette colonie se trouve bénéficier
'de la taxe sur le chiffre des importa-
tions et des exportations afférente au
mouvement des affaires traitées sur son
territoire avec la clientèle de Maurita-
nie.
J'ai l'intention de lui demander l'attri-
bution annuelle, au budget dé la colo-
nie que; je dirige, d'une quote-pairt for-
fait-aire relprésentant déduction faite
des frais de perception le montant
de la taxe perçue par elle dans ces con-
ditions
-. -- - - -
Mais les produits mauritaniens, à l'ex-
portation comme à l'importation, étant
confondus aiVOO ceux de provenance eu
ù destination du Sénégal, expédiés avec
ceux-ci sur les débouchés ordinaires du
commerce en Europe ou répartis indif-
féremment par lui, suivant les besoins,
sur l'une ou J'autre destination, TAd-
ministratien de chacune des deux co-
lonies intéressées se trouve sans moyens
pour déterminer la part lui revenant
dans l'activité économique totale.
Aussi, toutes les transactions du Sé-
négal avec la clientèle mauritaJlliennë
se faisant dans le ressort de la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis, ai-je
également l'honneur de vous demander
de bien vouloir me faire connaître dans
la mesure du possible, quelle peut être
la valeur moyenne annuelle du chiffre
des affaires–produits d'importation ou
d'exportation traitées par le com-
merce de votre circonscription (Lougu,
Saint-Louis, escalles du fleuve) avec sa
clientèle maure ou noire de Mauritanie.
Il y aurait "lieu dei ne pas comprendre
dans ce total les escalles de Boghé et
Kaédi, situées en territoire mauritanien
et pour lesquelles le commerce serait
appelé à déposer des déclarations spé-
ciales dlestinéesi à l'établissement des
rôles. »
Au cours de ses récentes séances, la
Chambre de commerce de Salint-Louis
qui est une de ces assemblées -les plus
actives, fut par cette lettre même de M.
Gaiden, amenée à envisager tout d'abord
les résultats que l'on pourrait bien ob-
tenir avec 'l'obligation pour les commer-
çants de Port-Etienne, BOIghé et Kaédi
de faire d'après leurs écritures des dé-
clarations sur le chiffre d'affaires.
L'assemblée se heurta à une difficulté
provenant de ce que 'les statistiques
douanières du Sénégaft englobent les
chiffres du trafic de la Mauritanie et il
est fort éifficdle de se renseigner a
priori sur les importations et les ex-
portations de la Mauritanie et les comp-
toirs du fleuve.
On peut donc, dès à présent, formuler
le vœu de voir publier séparément les
statistiques de la Mauritanie, ce qui
aura en outre l'avantage de ne pas ma-
jorer inutilernent et inexactement les
chiffres donnés pour le Sénégall.
La Chambre de commerce, de' Saint-
Louis a proposé d'étabdir un relevé des
marchandises de nos escales, voir pour
chaque article la moyenne vraisembla-
blement introduite en Mauritanie. De la
même façon pourraient être appréciés
les produits d'exportation. Les 2/3 par
exemple des gommes nous vienneat des
Maures comme les 2/3 des guinées leur
sont vendus.
Mais en vue d'avoir tous les rensei-
gnements utiles à la fixation du chiffre
de la taxe sur les affaires, l'Administra-
tion aurait intérêt à prescrire une en-
quête aux Commandants des cercles
avo,isinant la Mauritanie.
Cette enquête terminée, une Commis-
sion administrative pourrait être dési-
gnée pour fixer la quote-part à attribuer
à la Mauritanie comme l'assiette et le
mode de perception de cette taxe sous
réserve de soumettre aux Chambres de
commerce de la colonie les résultats de
leurs travaux.
Cette entente entre les deux colonies
que qe Sénégal relie plus qu'il ne sépare
ne saurait nous échapper, et il faut nous
en réjouir. C'est un argument probant
pour le maintien du chef-lieu de la Mau-
ritanie à Saint-Louis qui est tout autant
la Ville des Maures que des Sénégalais.
Les Maures ne sonUls pas depuis long-
temps les caravaniers du Sénégal et
puis n'est-ce pas par eux que l'Afrique
Occidentale se .relie au Maroc où Bou-el-
Mogdad et Cheikh Khouna viennent de
constater les résultats si remarquables
de l'occupation et de la colonisation
françaises.
- -- -
La Mauritanie reste néanmoins ce que
nous nous plaisons à l'appeler la « Mar-
che septentrionale » de l'A. 0. F., mais
c'est avec, des effectifs relativement fai-
bles que les pelotons méharistes battent
l'estrade sur nos confins marocains.
Atar et Chinguetti sont les centre des
2 pelotons de l'Adrar commandés cha-
cun par un capitaine, un lieutenant et
à l'effectif total de 120 hommes, plus 50
.gardes auxiliaires. Chaque peiloton
comprend 2 sections et 1 section de mi-
trailleuses.
En seconde ligne, nous avons le pelo-
ton de Trarzai (Boutilimit) et celui du
Talgant {Tid,}ikja) clommandés chacun
par un lieutenant et à l'effectif tota'l de
108 hommes.
Leur rôle consiste essentiellement à
protéger nos tribus isounuses contre
quelques pillards du Sahara, mads un
récent mouvement vers le Nord a dé-
montré que la tranquillité règne même
chez les plus turbulents comme le di-
sait Bou-el-Mo'gidad à Eugène Devaux,
lors de son séjour à Paris :
« C'est la paix absolue qui règne en
Mauritanie, du Sénégal aux confins du
Maroc. On peut appeler cette tranquil-
lité la paix française, car depuis que
M. le Gouverneur HaJden est à la tête de
l'administration de la Mauritanie, le
pays est progressivement arrivé à l'état
actuel grâce à la pdlitique prudente et
ferme du Gouverneur. »
Et ce n'est pas le moindre titre du
Gouverneur Gaden à la reconnaissance
dui pays et de tous ceux qui s'intéres-
sent au développement économique de
la Mauritanie.
Pierre Valude,
Député du Cher.
00
A LA COMMISSION DES COLONIES
-0-
La Commission de l'Algérie des Colonies
se réunira demain mercredi 18 octobre à 16
heures.
A l'ordre du jour figure la proposition de
M. Lagrossillère concernant l'envoi d'une
mission aux Antilles françaises.
LEKDEMIIIJE COIORÈS
Le Congrès 'de la
presse coloniale qui se
tenait récemment à Mar-
seJlle, vient de terminer.
ses assises.
Lvec des organisateurs
tels que Vivien, Taunay,
Marius Boyer, Moyse
j'en passe - - inutile de
dire qu'il fut de tous points réussi : seances
de travail très !intéressantes, banquets co-
pieux, promenades agréables.
Notre ami Thibault nous a tenu au cou-
rant, ici même, des diverses journées du
Congrès, et je n'y reviendrai pas.
Je veux seulement rappeler que le Syndi-
cat de la presse coloniale a réussi un joli
tour de force en amenant à Marsenlle deux
cents de nos confrères, la plupart journalis-
tes métropolitains, représentants de feuilles
importantes, qui sont loin de consacrer aux
questions coloniales toute la place qu'elles
méritent cependant.
VExposition était pour eux un but d'at-
traction. Le Congrès les a fixés sur l'im-
mensitê et la complexité de ce que nous ap-
pelons le programme de mise en valeur des
Colonies.
Et vous pensez bien qui je ne me suis pas
gêné pour dire à nos profanes confrères tout
le mal que je' pensais dit tam-tam burles-
que, des discours malodorants, des singe-
ries, en un moi, qu'un certain nombre de
pitres éprouvent le besoin de faire, à chaque
instant autour des questions, dites colonia-
les.
Il faut en finir avec cette comédie-làl
Au lieu de vos palabres interminables, de
vos dithyrambiques articles, de vos insipides
bouquins qui coûtent les yeux de la tète
et que personne ne lit passez donc aux
actes, et ne les mettez surtout plus en con-
tradiction avec vos écrits et vos discours.
Tout en maugréant, j'illustrais ma discus-
sion, au Congrès de Marseille, dé faits pré-
cis.
En voilà un :
Vous savez combien de fois déjà on nous
a fatigué les oreilles avec la question des
bois coloniaux. J'en suis d'ailleurs un fer-
vent défenseur et n'en rougis pas.
Depuis le début de l'Exposition de Mar-
seille où la Côte d'Ivoire a un fort beau
stand forestier les Congrès ont succédé
aux Congrès et les discours aux discours.
On nous a dit su'? tous les tons que les bois
des forêts ivoirienne et gabonnaise étaient
épatants,, quMl fallait décider nos régions
libérées, les entreprises d'Etat et particu-
lières, et nos Colonies aussi, à s'en servir
le plus souvent possible.
Alti bienvous ne connaissez pas notre
ministre des Colonies et nos inuriféraires en
chambre.
Ecoutez :
En pleine Côte d'Ivoire se prolonge ac-
tuellement le rail destiné à joindre un jour
la IIaute-Volta à la mer. Cinquante kilomè-
tres de construction nouvelle sont prévus
pour 1923.
On avait besoin pour ces 50 kilomètres
de cent mille traverses environ. Vous croyez
peut-être, la forêt étant à deux pas, qu'on a
demandé aux entreprises locales de s'orga-
niser et de produire ?
Non. Notre Administration, sous Vait
bienveillant de notre admirable Sarraut, a
commandé en France 100.000 traverses.
métalliques.
Coût : 22 francs pièce., Les autres,- celles
en bois, revenaie/Tt à huit, francs.
Le Congrès, à qtii j* racontais cette énor-
mité, n'en revenait pas.
Ceux qui m'ont intendu savent mainte-
nant à quelle sorte de phénomènes nous
avons confié les destinées àe notre empire
d'outre-mer.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
lew
A QUOI SERT D'ÊTRE MAL ÉLEVÉ
----
René Maran a obtenu, non de l'avance-
ment à son tour de bête:, « comme je
l'écrivais 'dans les Annales Coloniales du
24 août 1922, mais c'est au choix qu'il a
été promu adjoint principal de 3e classe,
car voici ce que je lis dans le Journal
Officiel de la Fédératiop, des Fonction
naires Coloniaux du mois de septembre
1922:
« L'avancement des adjoints principaux
est attribué exclusivement au choix. C'est
donc une faveur qui vient n'être attribuée
à Maran, promu au choix.
La calomnie n'est donc plus une faute,
qu'elle est récompensée par un avance-
ment ?
Nos camarades ne comprendroint pas ?
E. D.
DÉPART
0
M. Lucien Saint, résident général de
France à Tunis et Mme Lucien Saint ont
quitté Paris aujourd'hui à II h. 50 pour
Plainoiseau (Jura). Ils seront vendredi pro-
chain à Marseille où ils s'embarqueront sa-
medi pour Tunis à bond du Gouverneur Gé-
néral Grévy, si les services maritimes sont
assurés.
la loi de huit heures
elles services coloniaux
--0-0--
A Oran. Le 11 octobre, dans la mati-
tinée, l'équipage du vapeur Anatolie, de la
Compagnie Paquet, a débarqué parce
qu'ayant demandé à rentrer à Marseille,
l'agent de la Compagnie n'a pas accédé à
ce désir. Aussitôt, le commandant de ce
navire a porté plainte contre l'équipage
pour refus d'obéissance, entre les mains de
l'administrateur de l'inscription maritime.
Le vapeur Anatolie, faisant le service du
Maroc, était arrivé à Oran le 5 octobre et
devait repartir le lendemain pour Casa-
blanca, mais l'équipage se refusa alors
à reprendre la mer parce qu'il attendait
une réponse à une oemande d'instructions
qu'il avait adressée à ia Fédération des
inscrits de Marseille. C'est parce que cette
réponse ne lui était pas encore parvenue
que l'équipage aurait décidé de demander à
rejoindre Marseille, port d'attache du na-
vire.
* *
M. Rivelli, arrivé de Paris dans la ma-
tinée hier a pris la parole cet après-midi à
la Bourse du travail et a engagé les ins-
crits à poursuivre plus que jamais la lutte
contre le décret Rio.
Un ordre du jour a été voté, protesitant
contre le recrutement de la main-d'œuvre
étrangère pour remplacer sur les bateaux
les marins français, affirmant que les ins-
crits sont bien décidés à combattre jusqu'au
bout pour le maintien de la loi de huit
heures et réclamant la convocation immé-
diate de la commission paritaire.
A l'issue de cette réunion, M. Jouhaux,
secrétaire général de la C. G. T., qui venait
d'arriver à Marseille, s'est longuement en-
tretenu avec MM, Rivelli, Mattéï, Giudicelli
et les délégués des divers syndicats des
gens de nier. Aucune décision définitive:
n'a été prise, mais nous croyons savoir que
l'on a très sérieusement examiné l'organi-
sation d'un mouvement général de toutes
les corporations auxquelles on demande-
rait de se solidariser avec les inscrits.
La question de Tanger
--0-0-
S. E. El Mokri, le grand vizir du sultan
du Maroc, parlant de la question de Tanger
avec un rédacteur de VEclairewr de Nice, a
dit que cette question passait actuellement
au second plan et qu'au Maroc, comme
dans tout le monde musulman, la grande
question est la paix dans le Eëvant.
Il a ajouté que tout le monde musulman
est particulièrement reconnaissant à la
France de ses efforts pour obtenir à la Tur-
quie une juste paix et qu'il saurait lui en
manifester sa gratitude dans l'avenir.
.00 -.-
Le raid France-fflaroc-Tiinisie
--0-0--
L'aviateur Peltier d'Oisy, parti hier ma
tin, à 6 h. 20. do Casablanca a atterri à
16 h. 30, à Kaasar-Safd, sur le terrain
d'aviation de Tunis, ayant accompli en une
seule étape le parcours Casablanca-Tunis,
soit 1.700 kilomètres, en 10 heures.
Le courageux aviateur accomplit déjà,
le 6 juillet dernier le raid Tunis-Paris sans
escale. Avec le même appareil il quitta
Paris pour rejoindre son escadrille, en pas-
sant par le Maroc ,et se rendit ainsi à Ra-
bat, puis à Casablanca.
Au cours de sa magnifique perfomance,
Casablanca-Tunis, Peltier d'Oisy avait à
bord son fidèle mécanicien Buffard.
Le hardi pilote tentera prochainement le
raid Tur:is-Saïgon.
Les" sidis" à Paris
---0-0--
Au sorlir d'un débit, route de la Révolte,
un individu ,pris de boisson frappa violem
ment hier soir, un consommateur Mohained
ben Eski, Marocain et l'agent Dénouai, qui
essayaient de le ramener au calme. L'iras-
cible ivrogne Paul Denis, 29 ans, cimen-
tier, 33 rue Victor-Hugo a été envoyé au
dépôt.
Le prochain raid aulomotile dillB, le Sahara
--0-0-
La grève des inscrits ayant retardé l'ar-
rivée en Algérie des autos-chenilles avec
lesquels le maréchal Franchet-d'Esperey
doit s'enfoncer dans le sud algérien, il est
probable que le raid ne pourra être poussé
aussi loin que le maréchal l'espérait car il
doit être de retour à Paris le 1er no-
vembre- --
–- –-–
Instilnt nafional d'agronomie eolooiale
--00--
Par arrêté du ministre des Colonies en
date du 9 octobre 1922, le nombre des élè-
ves à admettre, en 1922, d'ans la Section
agronomique et dans la Section agricole de
l'Institut National d'Agronomie Coloniale a
été fixé comme suit :
Section agronomique
20 places dont :
9 places réservées aux ingénieurs agro-
nomes;
7 places réservées aux ingénieurs agri-
coles ;
4 places réservées aux candidats reçus à
la suite du Concours d'admission dans la
Section agronomique.
Section agricole
20 places dont :
3 places réservées aux élèves diplômés
de l'Ecole Nationale d'Horticulture ;
7 places réservées aux élèves de l'Institut
Agricole d'Algérie ;
10 places réservées aux candidats reçus à
la suite du Concours d'admission dans la
Section agricole.
Courrier de l'Algérie
Les événements et les hommes
La deuxième session du Conseil géné-
ral s'est ouverte à Oran le 16 octobre.
M. Maurice Fredouille, d'Alger, le
boursier du gouvernement général de l'Al-
gérie, élève à l'Ecole Nationale des Beaux-
Arts de Paris, a obtenu les prix Tallerich
de l'Institut, Huguier d'anatomie, ainsi
qu'une première récompense aux travaux
d'atelier de l'école (section de peinture!).
Il a été, en outre, classé, à l'expiration
de deux années d'études, parmi les can-
didats devant prendre part au concours
Chenavard.
M. Léon Schoukroun, tailleur d'habits
rue Philippe, à Oran, a tué sa femme, à
coupa de revolver et s'est constitué prison-
nier en déclarant qu'il avait agi par jalou-
sie après avoir eu des preuves évidentes
de ses malheurs conjugaux.
A Alger, en haut de la rue Dumont-
d'Urville, près d'une tranchée, vient
d'être mise au jour une tombe arabe, avec
dalle et stèle d'ardoise portant un nom :
Y'oucef. La chose, en vérité, n'a rien d'ex-
traordinaire. Maintes fois, des découver-
tes de ce genre ont été faites au long de
cette voie et dans la rue d'Isly. Là, en
effet, était l'une des nécropoles du vieil
Alger. Il est probable que les fouilles pro-
jetées pour une construction souterraine,
dans le voisinage, donneront lieu à d'inté-
ressantes trouvailles. Car, en cet endroit
existaient la mosquée et le cimetière de
Sidi Ali Ezzouawy, près desquels coulait
une source ayant des qualités spéciales,
entre autres celle de combler le vœu des
femmes désireuses de voir s'augmenter
- leur - famille, et celle aussi. -- de conserver
la fidélité conjugale. La croyance populaire
continue à attribuer les mêmes vertus à
l'eau de la fontaine nouvelle, installée au
tournant de la rue, dont les arbres, par-
fois, portent quelque éphémère brin d'étoffe.
A rappeler ici que la montée Dumont-
d'Urville était autrefois jalonnée de sanc-
tuaires qu'étudia Devoulx; tels étaient, dans
le bas : le tombeau de Sidi Betka, qui con-
courut au soulèvement des flots contre les
navires de Charles-Quint ; la mosquée
Abd-el-Aziz, le tombeau de Sidi Bou Ham-
ma, saint guérisseur de la fièvre, et celui
de Lella Ts'aditt. Rue de l'Abreuvoir, la
tombe de Sidi Abd-el-Hak ; enfin, au haut
de la côte, le précieux marabout sus-nom-
mé.
Des fêtes et concerts de bienfaisance
pour les sinistrés de Cavaignac ont eu lieu
dans plusieurs localités de l'Algérie et ont
rapporté des sommes élevées.
- A Oran, le 7 octobre, le nommé Da-
mien Lloret, ouvrier électricien, a blessé
grièvement sa fiancée en manipulant un
revolver, puis s'est suicidé, croyant avoir
tué la jeune fille, Manuela Soler, que l'on
espère sauver.
Le 8 octobre, à Blida, au quartier Bé-
court, une violente discussion, qui a mis
tout le quartier en émoi, s'est terminée
tragiquement.
Le nommé Bernard René, de St-Cyprien-
des-Aitafs, a tiré plusieurs coups de revol.
ver, tuant un indigène et blessant griève-
ment une femme arabe.
Le meurtrier a été arrêté. L'enquête sur
les causes et les circonstances de ce drame
se poursuit activement.
Voici ce qu'écrit notre collaborateur et
ami Emile Morinaud dans le Républicain
de Constantine au sujet de l'échec électoral
de son ami M. Negroni qui a été battu par
M. Valle avec 771 voix contre 617 accordées
à M. Negroni.
« L'échec de notre ami Négroni si dé-
voué à son mandat nous cause une pé-
nible surprise. Depuis 18 ans, Négroni re-
présentait les faubourgs avec autant de
zèle que d'attachement à leurs intérêts. Il y
a trois ans, il était réélu par 130 voix de
majorité. Cette année il est en minorité
de 169 voix. Environ 150 voix se sont
donc déplacées d'une élection à l'autre.
Pendant toute cette période, Négroni s'était
cependant multiplié pour toutes les sociétés
et pour les intérêts généraux de la cité et
du département. Une campagne achar-
née était menée contre lui depuis plus d'un
an. Nous avons eu tort de ne pas la prendre
au sérieux, et nous aurions dû aller nous
en expliquer devant les électeurs en de
nombreuses réunions au cours de la cam-
pagne électorale. Le résultat eût sans doute
été tout autre.
Nous adressons nos remerciements cha-
leureux aux 617 électeurs qui sont restés
fidèles au mandataire consciencieux des
faubourgs que fut toujours Négroni.
Leur fidélité nous est chère et nous leur
exprimons, à ce sujet, toute notre grati-
tude. »
E. MORINAUD.
D'autre part, dans la première circons-
cription de Constantine, c'est un ami de
M. Morinaud, M. Bourceret qui a été élu
conseiller général avec 902 voix contre 68
voix accordées à M. Marty (communiste).
A l'occasion de l'inauguration du monu-
ment aux combattants de la grande guerre,
notre collaborateur et ami, M. Emile Mori-
naud a prononcé un très beau discours dans
lequel il a rappelé avec son éloquence habi-
tuelle que, au cours de ces luttes épiques,
nos splendides régiments se couvraient de
gloire. Ils gagnaient les récompenses les
plus hautes. -- -
« Zouaves et tirailleurs de Constantine se
plaçaient au premier rang parmi les plus
valeureux soldats des plus valeureuses ar-
mées. Médaille militaire, fourragère rouge,
Légion d'honneur décorèrent successive-
ment leurs poitrines et leurs drapeaux.
« A leur tour nos artilleurs se distin-
guaient brillamment et la fourragère aux
couleurs de la médaille militaire leur était
décernée.
« Puis c'étaient nos chasseurs d'Afrique
qui, de leur côté, recevaient les attestations
les plus élogieuses de leur superbe vail-
lance.
« Des enfants de Constantine tombaient
tous les jours au champ d'honneur ;
m Neuf cents sont morts pour la patrie.
« D'autres nous revenaient couverts de
blessures.
« Partis comme simples soldats ou sou&-
officiers beaucoup revenaient ici portant
sur leurs brillants uniformes les preuves de
leur bravoure : galons d'officier, croix de
guerre, médaille militaire et Légion d'hon-
neur.
u Ce monument, que surmonte le coq
gaulois, fait face à Lamoricière, pour témoi-
gner éternellement que les cadets de 1914-
1918 furent les dignes élèves de leurs aînés
de 1837.
« Le 13 octobre 1837, Lamoricière dit à
Vallée : « Mon général, à 10 heures la ville
sera prise ou nous serons morts, n A l'heure
dite, Constantine était prise, Lamoricière et
ses compagnons d'armes y pénétraient sui-
vant une parole célèbre « dans un tourbillon
de valeur et de gloire ».
« Jetés devant Verdun en février 1916
pour la défendre contre une ruée formida-
ble, n'ayant trouvé pour agir aucun
appui organisé, blottis pour résister dans
tous les trous d'obus qu'ils trouvaient à
leur portée, nos zouaves du 38 n'ont pas
une seconde désespéré de remplir leur mis-
sion. Ils jurèrent d'arrêter le flot humain
qui avançait à l'abri de la plus terrible
des artilleries. « Ils ne passeront pasu
s'écrièrent-ils en chœur. » Et l'assaut f4
brisé. Il fut interdit aux Allemands de pas*
ser. Du superbe régiment, un grand général
déclara qu'il avait, immortel honneur.
sauvé Verdun.
« Les combattants de la grande guerre
peuvent donc regarder en face les héros de
la prise de Constantine, du fait d'armes qui
fut, au dire de l'histoire, l'un des plus
grands du siècle dernier.
u Cité patriotique entre toutes, Constan-
tine apparaît comme ayant largement ac-
compli son devoir vis-à-vis des ces admira-
bles soldats de l'inoubliable guerre, à qui
nous devons d'être demeurés des hommes
libres.
« Que leur héroïsme serve d'éternel
exemple aux générations futures.
« Alors notre patrie, toujours plus noble
et plus grande restera elle-même la rayon-
nante étoile qui continuera à diriger l'huma-
nité vers plus de bonté, de justice et de
bonheur. »
- A son arrivée à Alger, le 10 octobre,
M. Steeg a été salué au ponton de la Com-
pagnie Générale Transatlantique, par MM.
Dubief, secrétaire général du Gouverne-
ment général ; Duroux, sénateur ; Abbo,
député ; Ebert, conseiller de Gouvernement;
Lefébure, préfet d'Alger ; Raffl maire d'Al-
ger ; Basil Cave, consul général d'Angle-
terre; les généraux Paulinier, commandant
le 19e corps d'armée, et GratiEr, comman-
dant la division, et d'autres officiers géné-
raux, ainsi que le colonel Bastien, chef
d'état-major du 19° corps ; le vice-amiral
Varney, commandant les frontières mariti-
mes de l'Afrique du Nord ; Jules Cuttoli,
vice-président du Conseil supérieur ;
Théaux, Boivin, Escallier, directeurs au
Gouvernement général ; Ardaillon, recteur
de l'Université d'Alger ; Bardenat, secré-
taire général de la Préfecture ; Cazenave,
vice-président du Conseil de Préfecture ; les
membres du cabinet du Gouverneur géné-
ral ; de nombreuses personnalités du mon-
de politique et commercial, et les hauts
fonctionnaires et chefs de service de l'Ad-
ministration.
Aussitôt après son débarquement, M.
Steeg a regagné le Palais d'été, dans une
limousine Salvi.
Au sujet du prix dé 5.000 francs qui
doit être décerné aux peintres et sqplpteurs
par le Gouvernement d'Algérie, voici ce
qu'écrit la Dépéche Alégrienne :
« Le délai accordé aux peintres et sculp-
teurs qui veulent poser leur candidature au
«Prix de l'Algéri*) (5.000 fr..en espèces), est
retardé jusqu'à la fin courant. C'est, pour
le moment, tout ce que le public sait au
- sujet de ce concours. Ainsi, on ignore de
quelles personnalités compétentes est for-
mé le jury chargé de décerner cette flat-
teuse récompense, comme on ignore si l'Ex-
position des œuvres des candidats précé-
dera ou suivra la décision de ce jury.
Il On parait avoir oublié les très justes et
unanimes protestations qui s'élevèrent dans
le public à propos du « Monument aux
morts », parce que l'opinion des contribua-
bles avait été tenue pour négligeable, et que
l'exposition des projets avait mis cette opi-
nion en présence d'un jugement péremp-
toire. Le monde des artistes et le public
« qui alimente le budget » aimeraient que
pareil errement ne soit pas renouvelé. »
- Le 5 octobre, dans la matinée, Talbi
Kaddour Benkefira, âgé de 60 ans, culti-
vateur au douar Djelida, commune mixte
des Braz (Duperré), s'apprêtait à quitter
sa demeure pour se rendre au marché
d'Affreville, lorsque son fils, Taïbi Beakri
ben Kaddour, âgé de 35 ans, se précipita
sur lui et lui brisa le crâne à coups de pio-
che. La victime succomba aussitôt.
L'enquête menée par M. Georges Monnet,
l'actif juge de paix de Duperré, a permis
d'établir que, la veille du crime, Taïbi Kad.
dour avait refusé de remettre du blé à son
fils et que ce dernier aurait, en présence de
témoins, juré de se débarrasser de son
père. Le parricide a été placé sous manant
de dépôt et écrÕue à la prison de Duperré.
- Par arrêté préfectoral du 11 octobre,
M. Escriva, maire de Bouinan, a été sus-
pendu de ses fonctions pour violation des
dispositions de la loi municipale de IBN, en
ce qui concerne ia gestion des deniers com-
munaux : établissements de faux docu-
ments administratifs ; bénéfices illicites sur
la vente de grains du ravitaillement. Une
information judiciaire est ouverte sur ces
faits. --
LE NUMERO : 15 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 OCTOBRE 1922
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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La Mauritanie économique
̃ n
La Mauritanie se trouva fort bien re-
présentée dans la délégation des chefs
et. notables :le l'A. O. F. par Bou-ell-MÛ'g"-
daid, interprète principal de première
dasse^ par Gheik Khouna. et Baïla
Biram Kane- Et c'était de toute équité
de la part de M. le Gouverneur général
Merlin d'avoir associé des représentants
de la « marche septentrionale » de rA.
0. P. aux marques de sympathie accor-
dées ainsi aux populations des colonies
du groupe.
La constitution saharienne de la plus
grande partie de la Mauritanie indique
par elle-même que ce n'est pas la, plus
fertile dos colonies de la Fédération ;
aivec la colonie du Niger et 'le Soudan,
au nord de lai Boucle, la Mauritanie
constitue notre Sahara ouest-aifricain.
Bien longtemps encore ces régions ne
Sauront se suffire à elles-mêmes. Il fau-
dra. que le budget général de l'A. 0. F.
les soutienne en échange des ressour-
ces cependant assez importantes qu'il
en titre parfois.
Le Gouverneur Gaden, Lieutenant-
Gouverneur de la Mauritanie, est juste-
ment préoccupé d'augmenter les pro-
pres ressources de sa colonie. et de di-
minuer les subventions que le Gouver-
nement général de -l'A. 0. F. doit ac-
couder à son budget peur en assurer
J'équilibre.
J'ai parcouru attentivement le projet
de iloi Sarrau t pour y trouver ce qui
iêtaiit relatiif la Mauritanie et je n'ai pas
été surpris de n'y voir que l'améliora.
tion du pont Servatius qui, à Saint-Louis
rell ie N'Dar Tout, et Guet N'Dar au Sé-
négal, assurant les communications de
Saint-Louis avec'la Mauritanie, et l'amé-
nagement du fleuve Sénégal et de sa
-barre, travaux dont bénéficiera la Mau-
ritanie qui dépend étroitement du Sé-
négal au point de vue économiques ainsi
que île reconnaît le Gouverneuur Gaden
dans une lettre qu'il adressait dernière-
ment au Président de la Chambre de
commerce de Saint-Louis.
Dans cette lettre, M. Gaden, dont
nous savons la politique, sage et pru-
dente, expose scn projet d'adopter la
taxe additionnelle au droit fixe des pa-
tentes, calculée sur le montant des im-
portations et des exportations actuelle-
ment en vigueur dans la plupart des
cotlonics du groupe de l'A. 0. F.
Porl-Utienne est trop éloigné aes ré-
gions fertiles de la Mauritanie, en mê-
me temps que trop dépourvu d'eau
doucel pour être considéré comme l'exu-
toire dos produits de la colonie dent la
gomme et le >ciheptel sont pour l'instant
les principaux. Ce sont les « escales »
tlu fleuve Sénégal, Rosse, Dagana, Podor
Kaédi. Bakel. Mais en Mauritanie pro-
prement dites il n'y a que Boghé el
Kaedi, sur la rive droite du fleuve. Tout
le trafic passe donc pour ainsi dire au
Sénégal, y coimpris les comptoirs com-
merciaux de Saint-Louis et de Louga.
C'est pourquoi l administration de la
Mauritanie n'a pas voulu prendre de
décision au suijet de cette ressource
éventuelle de son budget sans deman-
der l'avis de la Chambre de commerce
'de Saint-Louis qu'elle priait également
de lui communiquer ses suggestions en
'00 qui concerne le mode de perception
Je plus conforme aux intérêts commer-
ciaux qui sont, comme nous venons de
le voir, communs aux deux colonies
voisines en bien des DOintS.
« Du fait de la situation des escalles
commerciales, sauf Boighê et Kaédi, sur
le territoire du Sénégal, ajoute M. Ga-
den, cette colonie se trouve bénéficier
'de la taxe sur le chiffre des importa-
tions et des exportations afférente au
mouvement des affaires traitées sur son
territoire avec la clientèle de Maurita-
nie.
J'ai l'intention de lui demander l'attri-
bution annuelle, au budget dé la colo-
nie que; je dirige, d'une quote-pairt for-
fait-aire relprésentant déduction faite
des frais de perception le montant
de la taxe perçue par elle dans ces con-
ditions
-. -- - - -
Mais les produits mauritaniens, à l'ex-
portation comme à l'importation, étant
confondus aiVOO ceux de provenance eu
ù destination du Sénégal, expédiés avec
ceux-ci sur les débouchés ordinaires du
commerce en Europe ou répartis indif-
féremment par lui, suivant les besoins,
sur l'une ou J'autre destination, TAd-
ministratien de chacune des deux co-
lonies intéressées se trouve sans moyens
pour déterminer la part lui revenant
dans l'activité économique totale.
Aussi, toutes les transactions du Sé-
négal avec la clientèle mauritaJlliennë
se faisant dans le ressort de la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis, ai-je
également l'honneur de vous demander
de bien vouloir me faire connaître dans
la mesure du possible, quelle peut être
la valeur moyenne annuelle du chiffre
des affaires–produits d'importation ou
d'exportation traitées par le com-
merce de votre circonscription (Lougu,
Saint-Louis, escalles du fleuve) avec sa
clientèle maure ou noire de Mauritanie.
Il y aurait "lieu dei ne pas comprendre
dans ce total les escalles de Boghé et
Kaédi, situées en territoire mauritanien
et pour lesquelles le commerce serait
appelé à déposer des déclarations spé-
ciales dlestinéesi à l'établissement des
rôles. »
Au cours de ses récentes séances, la
Chambre de commerce de Salint-Louis
qui est une de ces assemblées -les plus
actives, fut par cette lettre même de M.
Gaiden, amenée à envisager tout d'abord
les résultats que l'on pourrait bien ob-
tenir avec 'l'obligation pour les commer-
çants de Port-Etienne, BOIghé et Kaédi
de faire d'après leurs écritures des dé-
clarations sur le chiffre d'affaires.
L'assemblée se heurta à une difficulté
provenant de ce que 'les statistiques
douanières du Sénégaft englobent les
chiffres du trafic de la Mauritanie et il
est fort éifficdle de se renseigner a
priori sur les importations et les ex-
portations de la Mauritanie et les comp-
toirs du fleuve.
On peut donc, dès à présent, formuler
le vœu de voir publier séparément les
statistiques de la Mauritanie, ce qui
aura en outre l'avantage de ne pas ma-
jorer inutilernent et inexactement les
chiffres donnés pour le Sénégall.
La Chambre de commerce, de' Saint-
Louis a proposé d'étabdir un relevé des
marchandises de nos escales, voir pour
chaque article la moyenne vraisembla-
blement introduite en Mauritanie. De la
même façon pourraient être appréciés
les produits d'exportation. Les 2/3 par
exemple des gommes nous vienneat des
Maures comme les 2/3 des guinées leur
sont vendus.
Mais en vue d'avoir tous les rensei-
gnements utiles à la fixation du chiffre
de la taxe sur les affaires, l'Administra-
tion aurait intérêt à prescrire une en-
quête aux Commandants des cercles
avo,isinant la Mauritanie.
Cette enquête terminée, une Commis-
sion administrative pourrait être dési-
gnée pour fixer la quote-part à attribuer
à la Mauritanie comme l'assiette et le
mode de perception de cette taxe sous
réserve de soumettre aux Chambres de
commerce de la colonie les résultats de
leurs travaux.
Cette entente entre les deux colonies
que qe Sénégal relie plus qu'il ne sépare
ne saurait nous échapper, et il faut nous
en réjouir. C'est un argument probant
pour le maintien du chef-lieu de la Mau-
ritanie à Saint-Louis qui est tout autant
la Ville des Maures que des Sénégalais.
Les Maures ne sonUls pas depuis long-
temps les caravaniers du Sénégal et
puis n'est-ce pas par eux que l'Afrique
Occidentale se .relie au Maroc où Bou-el-
Mogdad et Cheikh Khouna viennent de
constater les résultats si remarquables
de l'occupation et de la colonisation
françaises.
- -- -
La Mauritanie reste néanmoins ce que
nous nous plaisons à l'appeler la « Mar-
che septentrionale » de l'A. 0. F., mais
c'est avec, des effectifs relativement fai-
bles que les pelotons méharistes battent
l'estrade sur nos confins marocains.
Atar et Chinguetti sont les centre des
2 pelotons de l'Adrar commandés cha-
cun par un capitaine, un lieutenant et
à l'effectif total de 120 hommes, plus 50
.gardes auxiliaires. Chaque peiloton
comprend 2 sections et 1 section de mi-
trailleuses.
En seconde ligne, nous avons le pelo-
ton de Trarzai (Boutilimit) et celui du
Talgant {Tid,}ikja) clommandés chacun
par un lieutenant et à l'effectif tota'l de
108 hommes.
Leur rôle consiste essentiellement à
protéger nos tribus isounuses contre
quelques pillards du Sahara, mads un
récent mouvement vers le Nord a dé-
montré que la tranquillité règne même
chez les plus turbulents comme le di-
sait Bou-el-Mo'gidad à Eugène Devaux,
lors de son séjour à Paris :
« C'est la paix absolue qui règne en
Mauritanie, du Sénégal aux confins du
Maroc. On peut appeler cette tranquil-
lité la paix française, car depuis que
M. le Gouverneur HaJden est à la tête de
l'administration de la Mauritanie, le
pays est progressivement arrivé à l'état
actuel grâce à la pdlitique prudente et
ferme du Gouverneur. »
Et ce n'est pas le moindre titre du
Gouverneur Gaden à la reconnaissance
dui pays et de tous ceux qui s'intéres-
sent au développement économique de
la Mauritanie.
Pierre Valude,
Député du Cher.
00
A LA COMMISSION DES COLONIES
-0-
La Commission de l'Algérie des Colonies
se réunira demain mercredi 18 octobre à 16
heures.
A l'ordre du jour figure la proposition de
M. Lagrossillère concernant l'envoi d'une
mission aux Antilles françaises.
LEKDEMIIIJE COIORÈS
Le Congrès 'de la
presse coloniale qui se
tenait récemment à Mar-
seJlle, vient de terminer.
ses assises.
Lvec des organisateurs
tels que Vivien, Taunay,
Marius Boyer, Moyse
j'en passe - - inutile de
dire qu'il fut de tous points réussi : seances
de travail très !intéressantes, banquets co-
pieux, promenades agréables.
Notre ami Thibault nous a tenu au cou-
rant, ici même, des diverses journées du
Congrès, et je n'y reviendrai pas.
Je veux seulement rappeler que le Syndi-
cat de la presse coloniale a réussi un joli
tour de force en amenant à Marsenlle deux
cents de nos confrères, la plupart journalis-
tes métropolitains, représentants de feuilles
importantes, qui sont loin de consacrer aux
questions coloniales toute la place qu'elles
méritent cependant.
VExposition était pour eux un but d'at-
traction. Le Congrès les a fixés sur l'im-
mensitê et la complexité de ce que nous ap-
pelons le programme de mise en valeur des
Colonies.
Et vous pensez bien qui je ne me suis pas
gêné pour dire à nos profanes confrères tout
le mal que je' pensais dit tam-tam burles-
que, des discours malodorants, des singe-
ries, en un moi, qu'un certain nombre de
pitres éprouvent le besoin de faire, à chaque
instant autour des questions, dites colonia-
les.
Il faut en finir avec cette comédie-làl
Au lieu de vos palabres interminables, de
vos dithyrambiques articles, de vos insipides
bouquins qui coûtent les yeux de la tète
et que personne ne lit passez donc aux
actes, et ne les mettez surtout plus en con-
tradiction avec vos écrits et vos discours.
Tout en maugréant, j'illustrais ma discus-
sion, au Congrès de Marseille, dé faits pré-
cis.
En voilà un :
Vous savez combien de fois déjà on nous
a fatigué les oreilles avec la question des
bois coloniaux. J'en suis d'ailleurs un fer-
vent défenseur et n'en rougis pas.
Depuis le début de l'Exposition de Mar-
seille où la Côte d'Ivoire a un fort beau
stand forestier les Congrès ont succédé
aux Congrès et les discours aux discours.
On nous a dit su'? tous les tons que les bois
des forêts ivoirienne et gabonnaise étaient
épatants,, quMl fallait décider nos régions
libérées, les entreprises d'Etat et particu-
lières, et nos Colonies aussi, à s'en servir
le plus souvent possible.
Alti bienvous ne connaissez pas notre
ministre des Colonies et nos inuriféraires en
chambre.
Ecoutez :
En pleine Côte d'Ivoire se prolonge ac-
tuellement le rail destiné à joindre un jour
la IIaute-Volta à la mer. Cinquante kilomè-
tres de construction nouvelle sont prévus
pour 1923.
On avait besoin pour ces 50 kilomètres
de cent mille traverses environ. Vous croyez
peut-être, la forêt étant à deux pas, qu'on a
demandé aux entreprises locales de s'orga-
niser et de produire ?
Non. Notre Administration, sous Vait
bienveillant de notre admirable Sarraut, a
commandé en France 100.000 traverses.
métalliques.
Coût : 22 francs pièce., Les autres,- celles
en bois, revenaie/Tt à huit, francs.
Le Congrès, à qtii j* racontais cette énor-
mité, n'en revenait pas.
Ceux qui m'ont intendu savent mainte-
nant à quelle sorte de phénomènes nous
avons confié les destinées àe notre empire
d'outre-mer.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
lew
A QUOI SERT D'ÊTRE MAL ÉLEVÉ
--
René Maran a obtenu, non de l'avance-
ment à son tour de bête:, « comme je
l'écrivais 'dans les Annales Coloniales du
24 août 1922, mais c'est au choix qu'il a
été promu adjoint principal de 3e classe,
car voici ce que je lis dans le Journal
Officiel de la Fédératiop, des Fonction
naires Coloniaux du mois de septembre
1922:
« L'avancement des adjoints principaux
est attribué exclusivement au choix. C'est
donc une faveur qui vient n'être attribuée
à Maran, promu au choix.
La calomnie n'est donc plus une faute,
qu'elle est récompensée par un avance-
ment ?
Nos camarades ne comprendroint pas ?
E. D.
DÉPART
0
M. Lucien Saint, résident général de
France à Tunis et Mme Lucien Saint ont
quitté Paris aujourd'hui à II h. 50 pour
Plainoiseau (Jura). Ils seront vendredi pro-
chain à Marseille où ils s'embarqueront sa-
medi pour Tunis à bond du Gouverneur Gé-
néral Grévy, si les services maritimes sont
assurés.
la loi de huit heures
elles services coloniaux
--0-0--
A Oran. Le 11 octobre, dans la mati-
tinée, l'équipage du vapeur Anatolie, de la
Compagnie Paquet, a débarqué parce
qu'ayant demandé à rentrer à Marseille,
l'agent de la Compagnie n'a pas accédé à
ce désir. Aussitôt, le commandant de ce
navire a porté plainte contre l'équipage
pour refus d'obéissance, entre les mains de
l'administrateur de l'inscription maritime.
Le vapeur Anatolie, faisant le service du
Maroc, était arrivé à Oran le 5 octobre et
devait repartir le lendemain pour Casa-
blanca, mais l'équipage se refusa alors
à reprendre la mer parce qu'il attendait
une réponse à une oemande d'instructions
qu'il avait adressée à ia Fédération des
inscrits de Marseille. C'est parce que cette
réponse ne lui était pas encore parvenue
que l'équipage aurait décidé de demander à
rejoindre Marseille, port d'attache du na-
vire.
* *
M. Rivelli, arrivé de Paris dans la ma-
tinée hier a pris la parole cet après-midi à
la Bourse du travail et a engagé les ins-
crits à poursuivre plus que jamais la lutte
contre le décret Rio.
Un ordre du jour a été voté, protesitant
contre le recrutement de la main-d'œuvre
étrangère pour remplacer sur les bateaux
les marins français, affirmant que les ins-
crits sont bien décidés à combattre jusqu'au
bout pour le maintien de la loi de huit
heures et réclamant la convocation immé-
diate de la commission paritaire.
A l'issue de cette réunion, M. Jouhaux,
secrétaire général de la C. G. T., qui venait
d'arriver à Marseille, s'est longuement en-
tretenu avec MM, Rivelli, Mattéï, Giudicelli
et les délégués des divers syndicats des
gens de nier. Aucune décision définitive:
n'a été prise, mais nous croyons savoir que
l'on a très sérieusement examiné l'organi-
sation d'un mouvement général de toutes
les corporations auxquelles on demande-
rait de se solidariser avec les inscrits.
La question de Tanger
--0-0-
S. E. El Mokri, le grand vizir du sultan
du Maroc, parlant de la question de Tanger
avec un rédacteur de VEclairewr de Nice, a
dit que cette question passait actuellement
au second plan et qu'au Maroc, comme
dans tout le monde musulman, la grande
question est la paix dans le Eëvant.
Il a ajouté que tout le monde musulman
est particulièrement reconnaissant à la
France de ses efforts pour obtenir à la Tur-
quie une juste paix et qu'il saurait lui en
manifester sa gratitude dans l'avenir.
.00 -.-
Le raid France-fflaroc-Tiinisie
--0-0--
L'aviateur Peltier d'Oisy, parti hier ma
tin, à 6 h. 20. do Casablanca a atterri à
16 h. 30, à Kaasar-Safd, sur le terrain
d'aviation de Tunis, ayant accompli en une
seule étape le parcours Casablanca-Tunis,
soit 1.700 kilomètres, en 10 heures.
Le courageux aviateur accomplit déjà,
le 6 juillet dernier le raid Tunis-Paris sans
escale. Avec le même appareil il quitta
Paris pour rejoindre son escadrille, en pas-
sant par le Maroc ,et se rendit ainsi à Ra-
bat, puis à Casablanca.
Au cours de sa magnifique perfomance,
Casablanca-Tunis, Peltier d'Oisy avait à
bord son fidèle mécanicien Buffard.
Le hardi pilote tentera prochainement le
raid Tur:is-Saïgon.
Les" sidis" à Paris
---0-0--
Au sorlir d'un débit, route de la Révolte,
un individu ,pris de boisson frappa violem
ment hier soir, un consommateur Mohained
ben Eski, Marocain et l'agent Dénouai, qui
essayaient de le ramener au calme. L'iras-
cible ivrogne Paul Denis, 29 ans, cimen-
tier, 33 rue Victor-Hugo a été envoyé au
dépôt.
Le prochain raid aulomotile dillB, le Sahara
--0-0-
La grève des inscrits ayant retardé l'ar-
rivée en Algérie des autos-chenilles avec
lesquels le maréchal Franchet-d'Esperey
doit s'enfoncer dans le sud algérien, il est
probable que le raid ne pourra être poussé
aussi loin que le maréchal l'espérait car il
doit être de retour à Paris le 1er no-
vembre- --
–- –-–
Instilnt nafional d'agronomie eolooiale
--00--
Par arrêté du ministre des Colonies en
date du 9 octobre 1922, le nombre des élè-
ves à admettre, en 1922, d'ans la Section
agronomique et dans la Section agricole de
l'Institut National d'Agronomie Coloniale a
été fixé comme suit :
Section agronomique
20 places dont :
9 places réservées aux ingénieurs agro-
nomes;
7 places réservées aux ingénieurs agri-
coles ;
4 places réservées aux candidats reçus à
la suite du Concours d'admission dans la
Section agronomique.
Section agricole
20 places dont :
3 places réservées aux élèves diplômés
de l'Ecole Nationale d'Horticulture ;
7 places réservées aux élèves de l'Institut
Agricole d'Algérie ;
10 places réservées aux candidats reçus à
la suite du Concours d'admission dans la
Section agricole.
Courrier de l'Algérie
Les événements et les hommes
La deuxième session du Conseil géné-
ral s'est ouverte à Oran le 16 octobre.
M. Maurice Fredouille, d'Alger, le
boursier du gouvernement général de l'Al-
gérie, élève à l'Ecole Nationale des Beaux-
Arts de Paris, a obtenu les prix Tallerich
de l'Institut, Huguier d'anatomie, ainsi
qu'une première récompense aux travaux
d'atelier de l'école (section de peinture!).
Il a été, en outre, classé, à l'expiration
de deux années d'études, parmi les can-
didats devant prendre part au concours
Chenavard.
M. Léon Schoukroun, tailleur d'habits
rue Philippe, à Oran, a tué sa femme, à
coupa de revolver et s'est constitué prison-
nier en déclarant qu'il avait agi par jalou-
sie après avoir eu des preuves évidentes
de ses malheurs conjugaux.
A Alger, en haut de la rue Dumont-
d'Urville, près d'une tranchée, vient
d'être mise au jour une tombe arabe, avec
dalle et stèle d'ardoise portant un nom :
Y'oucef. La chose, en vérité, n'a rien d'ex-
traordinaire. Maintes fois, des découver-
tes de ce genre ont été faites au long de
cette voie et dans la rue d'Isly. Là, en
effet, était l'une des nécropoles du vieil
Alger. Il est probable que les fouilles pro-
jetées pour une construction souterraine,
dans le voisinage, donneront lieu à d'inté-
ressantes trouvailles. Car, en cet endroit
existaient la mosquée et le cimetière de
Sidi Ali Ezzouawy, près desquels coulait
une source ayant des qualités spéciales,
entre autres celle de combler le vœu des
femmes désireuses de voir s'augmenter
- leur - famille, et celle aussi. -- de conserver
la fidélité conjugale. La croyance populaire
continue à attribuer les mêmes vertus à
l'eau de la fontaine nouvelle, installée au
tournant de la rue, dont les arbres, par-
fois, portent quelque éphémère brin d'étoffe.
A rappeler ici que la montée Dumont-
d'Urville était autrefois jalonnée de sanc-
tuaires qu'étudia Devoulx; tels étaient, dans
le bas : le tombeau de Sidi Betka, qui con-
courut au soulèvement des flots contre les
navires de Charles-Quint ; la mosquée
Abd-el-Aziz, le tombeau de Sidi Bou Ham-
ma, saint guérisseur de la fièvre, et celui
de Lella Ts'aditt. Rue de l'Abreuvoir, la
tombe de Sidi Abd-el-Hak ; enfin, au haut
de la côte, le précieux marabout sus-nom-
mé.
Des fêtes et concerts de bienfaisance
pour les sinistrés de Cavaignac ont eu lieu
dans plusieurs localités de l'Algérie et ont
rapporté des sommes élevées.
- A Oran, le 7 octobre, le nommé Da-
mien Lloret, ouvrier électricien, a blessé
grièvement sa fiancée en manipulant un
revolver, puis s'est suicidé, croyant avoir
tué la jeune fille, Manuela Soler, que l'on
espère sauver.
Le 8 octobre, à Blida, au quartier Bé-
court, une violente discussion, qui a mis
tout le quartier en émoi, s'est terminée
tragiquement.
Le nommé Bernard René, de St-Cyprien-
des-Aitafs, a tiré plusieurs coups de revol.
ver, tuant un indigène et blessant griève-
ment une femme arabe.
Le meurtrier a été arrêté. L'enquête sur
les causes et les circonstances de ce drame
se poursuit activement.
Voici ce qu'écrit notre collaborateur et
ami Emile Morinaud dans le Républicain
de Constantine au sujet de l'échec électoral
de son ami M. Negroni qui a été battu par
M. Valle avec 771 voix contre 617 accordées
à M. Negroni.
« L'échec de notre ami Négroni si dé-
voué à son mandat nous cause une pé-
nible surprise. Depuis 18 ans, Négroni re-
présentait les faubourgs avec autant de
zèle que d'attachement à leurs intérêts. Il y
a trois ans, il était réélu par 130 voix de
majorité. Cette année il est en minorité
de 169 voix. Environ 150 voix se sont
donc déplacées d'une élection à l'autre.
Pendant toute cette période, Négroni s'était
cependant multiplié pour toutes les sociétés
et pour les intérêts généraux de la cité et
du département. Une campagne achar-
née était menée contre lui depuis plus d'un
an. Nous avons eu tort de ne pas la prendre
au sérieux, et nous aurions dû aller nous
en expliquer devant les électeurs en de
nombreuses réunions au cours de la cam-
pagne électorale. Le résultat eût sans doute
été tout autre.
Nous adressons nos remerciements cha-
leureux aux 617 électeurs qui sont restés
fidèles au mandataire consciencieux des
faubourgs que fut toujours Négroni.
Leur fidélité nous est chère et nous leur
exprimons, à ce sujet, toute notre grati-
tude. »
E. MORINAUD.
D'autre part, dans la première circons-
cription de Constantine, c'est un ami de
M. Morinaud, M. Bourceret qui a été élu
conseiller général avec 902 voix contre 68
voix accordées à M. Marty (communiste).
A l'occasion de l'inauguration du monu-
ment aux combattants de la grande guerre,
notre collaborateur et ami, M. Emile Mori-
naud a prononcé un très beau discours dans
lequel il a rappelé avec son éloquence habi-
tuelle que, au cours de ces luttes épiques,
nos splendides régiments se couvraient de
gloire. Ils gagnaient les récompenses les
plus hautes. -- -
« Zouaves et tirailleurs de Constantine se
plaçaient au premier rang parmi les plus
valeureux soldats des plus valeureuses ar-
mées. Médaille militaire, fourragère rouge,
Légion d'honneur décorèrent successive-
ment leurs poitrines et leurs drapeaux.
« A leur tour nos artilleurs se distin-
guaient brillamment et la fourragère aux
couleurs de la médaille militaire leur était
décernée.
« Puis c'étaient nos chasseurs d'Afrique
qui, de leur côté, recevaient les attestations
les plus élogieuses de leur superbe vail-
lance.
« Des enfants de Constantine tombaient
tous les jours au champ d'honneur ;
m Neuf cents sont morts pour la patrie.
« D'autres nous revenaient couverts de
blessures.
« Partis comme simples soldats ou sou&-
officiers beaucoup revenaient ici portant
sur leurs brillants uniformes les preuves de
leur bravoure : galons d'officier, croix de
guerre, médaille militaire et Légion d'hon-
neur.
u Ce monument, que surmonte le coq
gaulois, fait face à Lamoricière, pour témoi-
gner éternellement que les cadets de 1914-
1918 furent les dignes élèves de leurs aînés
de 1837.
« Le 13 octobre 1837, Lamoricière dit à
Vallée : « Mon général, à 10 heures la ville
sera prise ou nous serons morts, n A l'heure
dite, Constantine était prise, Lamoricière et
ses compagnons d'armes y pénétraient sui-
vant une parole célèbre « dans un tourbillon
de valeur et de gloire ».
« Jetés devant Verdun en février 1916
pour la défendre contre une ruée formida-
ble, n'ayant trouvé pour agir aucun
appui organisé, blottis pour résister dans
tous les trous d'obus qu'ils trouvaient à
leur portée, nos zouaves du 38 n'ont pas
une seconde désespéré de remplir leur mis-
sion. Ils jurèrent d'arrêter le flot humain
qui avançait à l'abri de la plus terrible
des artilleries. « Ils ne passeront pasu
s'écrièrent-ils en chœur. » Et l'assaut f4
brisé. Il fut interdit aux Allemands de pas*
ser. Du superbe régiment, un grand général
déclara qu'il avait, immortel honneur.
sauvé Verdun.
« Les combattants de la grande guerre
peuvent donc regarder en face les héros de
la prise de Constantine, du fait d'armes qui
fut, au dire de l'histoire, l'un des plus
grands du siècle dernier.
u Cité patriotique entre toutes, Constan-
tine apparaît comme ayant largement ac-
compli son devoir vis-à-vis des ces admira-
bles soldats de l'inoubliable guerre, à qui
nous devons d'être demeurés des hommes
libres.
« Que leur héroïsme serve d'éternel
exemple aux générations futures.
« Alors notre patrie, toujours plus noble
et plus grande restera elle-même la rayon-
nante étoile qui continuera à diriger l'huma-
nité vers plus de bonté, de justice et de
bonheur. »
- A son arrivée à Alger, le 10 octobre,
M. Steeg a été salué au ponton de la Com-
pagnie Générale Transatlantique, par MM.
Dubief, secrétaire général du Gouverne-
ment général ; Duroux, sénateur ; Abbo,
député ; Ebert, conseiller de Gouvernement;
Lefébure, préfet d'Alger ; Raffl maire d'Al-
ger ; Basil Cave, consul général d'Angle-
terre; les généraux Paulinier, commandant
le 19e corps d'armée, et GratiEr, comman-
dant la division, et d'autres officiers géné-
raux, ainsi que le colonel Bastien, chef
d'état-major du 19° corps ; le vice-amiral
Varney, commandant les frontières mariti-
mes de l'Afrique du Nord ; Jules Cuttoli,
vice-président du Conseil supérieur ;
Théaux, Boivin, Escallier, directeurs au
Gouvernement général ; Ardaillon, recteur
de l'Université d'Alger ; Bardenat, secré-
taire général de la Préfecture ; Cazenave,
vice-président du Conseil de Préfecture ; les
membres du cabinet du Gouverneur géné-
ral ; de nombreuses personnalités du mon-
de politique et commercial, et les hauts
fonctionnaires et chefs de service de l'Ad-
ministration.
Aussitôt après son débarquement, M.
Steeg a regagné le Palais d'été, dans une
limousine Salvi.
Au sujet du prix dé 5.000 francs qui
doit être décerné aux peintres et sqplpteurs
par le Gouvernement d'Algérie, voici ce
qu'écrit la Dépéche Alégrienne :
« Le délai accordé aux peintres et sculp-
teurs qui veulent poser leur candidature au
«Prix de l'Algéri*) (5.000 fr..en espèces), est
retardé jusqu'à la fin courant. C'est, pour
le moment, tout ce que le public sait au
- sujet de ce concours. Ainsi, on ignore de
quelles personnalités compétentes est for-
mé le jury chargé de décerner cette flat-
teuse récompense, comme on ignore si l'Ex-
position des œuvres des candidats précé-
dera ou suivra la décision de ce jury.
Il On parait avoir oublié les très justes et
unanimes protestations qui s'élevèrent dans
le public à propos du « Monument aux
morts », parce que l'opinion des contribua-
bles avait été tenue pour négligeable, et que
l'exposition des projets avait mis cette opi-
nion en présence d'un jugement péremp-
toire. Le monde des artistes et le public
« qui alimente le budget » aimeraient que
pareil errement ne soit pas renouvelé. »
- Le 5 octobre, dans la matinée, Talbi
Kaddour Benkefira, âgé de 60 ans, culti-
vateur au douar Djelida, commune mixte
des Braz (Duperré), s'apprêtait à quitter
sa demeure pour se rendre au marché
d'Affreville, lorsque son fils, Taïbi Beakri
ben Kaddour, âgé de 35 ans, se précipita
sur lui et lui brisa le crâne à coups de pio-
che. La victime succomba aussitôt.
L'enquête menée par M. Georges Monnet,
l'actif juge de paix de Duperré, a permis
d'établir que, la veille du crime, Taïbi Kad.
dour avait refusé de remettre du blé à son
fils et que ce dernier aurait, en présence de
témoins, juré de se débarrasser de son
père. Le parricide a été placé sous manant
de dépôt et écrÕue à la prison de Duperré.
- Par arrêté préfectoral du 11 octobre,
M. Escriva, maire de Bouinan, a été sus-
pendu de ses fonctions pour violation des
dispositions de la loi municipale de IBN, en
ce qui concerne ia gestion des deniers com-
munaux : établissements de faux docu-
ments administratifs ; bénéfices illicites sur
la vente de grains du ravitaillement. Une
information judiciaire est ouverte sur ces
faits. --
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