Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 12 octobre 1922 12 octobre 1922
Description : 1922/10/12 (A23,N152). 1922/10/12 (A23,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303498z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. No 152
LE NUMERO : 15 CENTIMES
*
JEUDI SOIR, 12 OCTOBRE 1922
Les Annales Coloniales
-. - -' JOURNAL - QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAR "US ANNALa COLOMIAUS" IOICT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
LnÂtmmeuttRMwmmamlMmnmaBttfemax^iJmrmtlddmêUiAfnemitPMkHé
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rétatin et Ateiiiitntin » 34, Rue du Mont-Thaborf PARIS-1* Wéjk*e Î LUM II-II
Umm tuah amom
»MMn^ 1 Frmn~*CMmim '« /ï •** £ •
-- mmb6 94magm Y - M. 1 41.
on eab~ &» um lm B~~ de peau et d" lm pubdo~ mwwwm
A travers la Tunisie
- l' 1
Tandis qu'un peu partout, la fin des vacan-
ces. se ponctuait de congrès aux titres multi-
ples, si noraibreux que l'on n'arrivait pas tou-
jours très bien à en distinguer lés tendances,
ni même à en concevoir l'utilité, une caravane
de meTibrçs de l'Enseignement employait cette
période d'une façon qu'il est permis d estimer
plus intéressante et plus féconde en résultats.
Il s'agit des membres de l'Enseignement
Colonial Lyonnais qui sont allés visiter la
Tunisie et auxquels s'étaient adjoints quelques
journalistes, toujours et partout animateurs pré-
cieux et historiographes tout indiqués de ces
expéditions.
Nous louerons tout d'abord ce groupe de la
façon dont il a arrêté son programme :
D'une part, il n'a pas craint d'aller visiter
rAfrioue au moment où elle est réellement
l'Afrique, c'est-à-dire en plein été.
Généralement, les touristes, surtout quand ils
sont réunis en caravanes, pratiquent une straté-
gie moins sincère : c'est pendant les vacances
de Pâques que la Tunisie était habituée à rece-
voir les visites de ce genre. Certes, elles y sont
toujours les bienvenues, mais ceux qui habitent
le pays ne pouvaient s* empêcher-do penser,
s'ils ne disaient pas : « Oui, vous venez main-
tenant, dans la saison merveilleuse de notre
printemps. Vous allez vous extasier de la dou-
ceur caressante de nos nuits tièdes, de la splen-
Ideur de nos journées dorées de soleil ; vous
allez admirer les milliers de fleurs qui décorent
nos champs de leur magnificence bigarrée, si
harmonieuse que les indigènes disent qu elles j
dessinent « un tapis de Kairouan » ; vous ver-
rez encore de l'eau dans nos oueds, des fruits
dans nos vergers, des bêtes grasses aux pâtu-
rages. Vous envierez les habitants de ce para-
dis terrestre. Venez donc en été : venez donc
en septembre. Vous ne parlerez plus alors du
soledl doré, mais du soleil incendiaire ; nos
nuits seront brûlantes et fiévreuses ; il n'y aura
plus ni fleura ni verdure sur notre terre calci-
née ; les animaux exténués ne trouveront plus
que - des brindilles durcies d'une herbe séchée :
nos oueds seront à sec, et quand la vendange
aura été faite, nous n'aurons plus un fruit pour
nous rafraîchir, jusqu'à ce que la fin det l'au-
tomne nous apporte les mandarines, les oran-
ges et les premières dattes. Alors, ce n'est plus
an paradis que vous comparerez ce pays. »
Relevant cette sorte de défi, acceptant cette
perspective, les tcuristes lyonnais n'ont pas hé-
sité à fixer au mois de septembre leur voyage
en Tunisie.
Tous ceux qui ont habité les pays nord-
africains vous dirent que c'est le mois de sep-
tembre qu'ils redoutent le plus, soit que, vrai-
ment, ses excès themiomé-triques- scient plus
féels, soit que la fatigue de quatre mois d'été
déjà écoulés les rende plus difficiles à suppor-
ter. Nos touristes ont eu cette chance que,
cette année, l'été a gardé quelque modération
sur le littoral africain. C'est à peine si pendant
leur séjour en Tunisie ils ont pu se rendre
compte de ce quest le vrai siroco, bourreau
des végétaux, terreur des animaux, ennemi des
humains, qui brûle les récoltes et les visages.
Trop souvent, les caravanes qui vont explo-
rer la Tunisie lmrtent leur itinéraire à la pro-
menade classique des souks de 1 unis et des
mosquées de Kairouan. Nos Lyonnais ont fait
tout autrement ; ils ont réellement vu la Tuni-
sie. Certes, ils se sont promenés dans Tunis et
ils ont gardé de cette grande et belle ville une
impression enthousiaste. Aujourd'hui encore,
ils se demandent ce qu'il convient d'admirer le
plus, de la superbe cité indigène, si heureuse-
ment conservée dans son aspect orientai, eu ds
- la grande - ville -- française - qui, -- en - un quart de
siècle, a surgi à ses côtés. Mais, après avoir !
parcouru Tunis, ils sont allés ailleurs, ils sont
allés là où il y avait à voir des choses dignes
d-intérêt, c 'est-à-d'ira partout.
Ils ont visité Sousse dans la ceinture blanche
de ses murs crénelés que reflète la mer bleue ;
ils ont visité Sfax, la capitale des phosphates.
Ils ont été à Metlaoui voir la grande oeuvre
laborieuse. surgie dans un décor dei désolation
désertique. Dans une vaste région, ils ont été
Tes témoins de la victoire magnifique de la forêt
tJ- oliviers sur le sable saharien qu'elle force à
reculer devaift sa marche triomphale.
Poussant plus loin encore leur voyage, ils
ont pu contempler les charmes pittoresques de
l'oasis de Gabès. ; ils ont connu Zarzis, port dei
l' alfa, et l'île de Djerba. terre mythologique
-qui garde des. légendes millénaires un caractère
étrange, et dont le sol sans relief porte-une race
distincte.
Ils reviennent étonnés, charmés, fiers de
I'oeuvre accomplie là-bas, sans bruit, sans ré-
clams, par les colons comme par les adminis-
bateurs,. par les soldats comme par les ouvriers,
.par les Français comme par les indigènes, sans
oublier la collaboration du travail étranger,
notamment italien, dans la mise en valeur du
pays.
Mèmbres de 1 'Enseignement colonial, ces
touristes étaient déjà initiés à l'œuvre coloniale.
Ils ne l'ont pas découverte en Tunisie comme
il arrive à certains chroniqueurs parisiens qui
rapportent de l'Exposition de Marseille un
étonnement quelque peu naïf. Mais ils ont pu
juger que l'action civilisatrice de la France'
s'était exercée sur le rivage africain de la Mé-
diterranée aussi bien pour le moins que. sur les
terres exotiques baignées par les lointains
Océans.
Combien il serait désirable de pouvoir en-
voyer de nombreux Français, rebelles à l' esprit
colonial, faire de semblables voyages dans tou-
tes les parties de la plus grande France. Que
da préjugés se noieraient dans les flots traver-
sés, que d'ignorances; se dissiperaient dans les
espaces franchis !
Combien aussi d'enthousiasmes virtuel s se
transformeraient en adhésions activesi et fécon-
des, sous l'influence salutaire de ces leçons de
choses !
Peut-être arriverait-on à forcer l'inertie ou
l'indifférence. trop générale de la masse fran-
çaise en matière coloniale.
Au lendemain des la guerre, alors que tous
les esprits s'appliquaient à l'idée de relever le
pays, de reconstituer la France, de panser les
blessures, de combler les vides, on a crié bien
fort que les colonies étaient la grande ressource
débordante de vie à laquelle on demanderait
les facteurs de la rénovation nationale.
Qu'a-t-on fait pour se servir de leurs riches-
ses latentes ? Rien. Le premier, sinon le seul
moyen de tirer de nos colonies tout ce qu'elles
pourraient fournir à la Métropole, c'est de leur
assurer des moyens de transport. On n'a réali-
sé ni un progrès ni même un effort dans ce
sens.
La suspension du mouvement maritime qui,
en ce moment même, anéantit chaque jour des
millions, et dont souffre la Tunisie comme Ma-
dagascar. comme le Congo, comme toutes les
parcelles éparses de la France exotique, évo-
que douloureusement l' urgence du problème
colonial. Elle souligne la nécessité de réorgani-
ser tout le système des communications entre la
France et les terres lointaines qui lui tendent
les produits de leur sol fertile, les trésors de
leur sous-sol opulent, en la suppliant de venir
les chercher ou de leur fournir les moyens de
les lui apporter.
Ernat Haudot,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
0&
M. Lucien Saint à Paris
Qe
Le Comité républicain du commerce, de
l'industrie et de l'agriculture a offert à M.
Lucien Saint, résident général de France à
Tunis, un déjeuner intime auquel assis-
taient les principales -personnalités -du
groupement.
M. Provost, vice-président, remplaçant le
président, M. Mascuraud, toujours malade,'
a porté un toast au Résident Général et l'a
félicité des heureux effets de sa politique
dans la Régence, ainsi que des résultats
obtenus dans la voie de l'a collaboration
amicale et confiante des indigènes à l'œu-
vre de prospérité pOiUrsuivie par la France
dans le protectorat.
M. Lucien Saint a répondu en quelques
mots, en traçant un tableau particulière-
ment intéressant de la situation tant éco-
nomique que politique de la Tunisie.
Le Résident Général a souligné le con-
cours clairvoyant que rencontre le gouver-
nement du protectorat dans le loyalisme
de S. A. Mohammed El Habib, nouveau bey
de Tunis, dont le sincère attachement au
pays protecteur et les hautes qualités de
caractère sont particulièrement .précieux
pour permettre à la France de mener à
bien l'œuvre de développement matériel et
moral, à laquelle elle s'est attachée en Tu-
nisie.
L'allocution du Résident Général a re-
cueilli les applaudissements unanimes et
chaleureux des assistants.
M. Lucien Saint qui a été reçu hier en
audience privée par M. Millerand, à l'Ely-
sée a assisté aujourd'hui au banquet offert
à M. Maurice Long, par l'Institut Colonial.
M. Lucien Saint, accompagné du direc-
leur de l'Office Tunisien des Postes et Télé-
graphes, a eu une entrevue avec M. Paul
LatTant, sous-secrétaire d'Etat des Postes
et Télégraphes, pour obtenir l'amélioration
des communications télégraphiques entre
la France et la Tunisie.
M. Lucien Saint a été reçu, avant-hier
par M. Maginot, ministre de la Guerre,
qu'il a. entretenu de différentes questions
d'ordre Inilitajre, notamment des territoires
militaires du sud' tunisien et du fonctionne-
ment de l'Office tunisien des mutilés de
guerre -
M. Lucien Saint a été reçu ensuite par
M. Henri Clhéron, ministre de l'Agriculture,
avec lequel il s'est entretenu des questions
agricoles Iconcernant à la fois la France et
le Protectorat.
: ,
la ligne aerienneCasalilaiica-Oran
En se rendant au Maroc en avion, pour
le parcourir également en avion, M. Lau-
rent Eynac, sous-secrétaire d'Etat à l'Aéro-
nautique, vient de réaliser le nombre res-
pectable de 3.000 kilomètres au cours- de. ce
voyage aérien.
Trois avions des. lignes Latécrère, partis-
de Toulouse, amenèrent à Rabat, le 3 oc-
tobre dernier, le soi-i.,s-seorétaire d'Etat, les
deux représentants du service de la. Navi-
gation aérienne, le colonel Casse et le com-
mandant Camermann. MM. Latécoère et de
M-asaimi, organisateurs- du voyage aérien.
Le 4 octobre, M. laiirent Eyriaic vola de
Rabat. h Casablanca ; le 5, il fit le circuit
Casat lanca-Fez, et samedi dernier, il prit
le chemin de retour à Fez à Malagua, où
il atterrit et d'où il prit le train pour répon-
dre, à Madrid, à l'invitation que lui avait
faite M. Huiz Fery, le président de l'Aéro-
Club d'Espagne.
Ce voyage aérien s'est passé sans aucun
incident et fait honneur à M. Perre Laté-
coère, qui l'avait organisé ; il est la meil-
leure dénron&iration de la valeur de l'œu-
vre aérienne entreprise par l'ingénieur
toulousain.
-
Discours de Rentréë
- &0--
Je viens de lire dans
les colonnes de la presse
spéciale les huit derniers
grands discours pronon-
cés par M. Albert Sar-
raut, dans diverses réu-
nions coloniales, politi.
ques ou mondaines, à la
veille de la rentrée des
Chambres. On y retrouve les mêmes quali-
tés de forme, une éloquence qui vous prend,
des images qui vous éblouissent, enchâs-
sées dans un cadre d'une belle ordonnance
et d'une tenue classique.
Je veux aujourd'hui retenir quelques
pltrases de son discours-programme, pro-
noncé lors de la journée Eugène Etienne,
à Marseille, lorsqu'il célébrait cç vieux
colonial qu'il fut loin de soutenir lors de
son entrée à la Chambre en 1902.
Voici quelques phrases. Nos lecteurs
jugeront .si nos éloges sont au-dessous de
la vérité :
« Nous fouillons Ja poussière ancienne des
archives et demandons les blocs robustes dont,
ainsi que les piédestaux, se bâtissent les sym-
baIes. au. monceau des feuilles jaunies et des
images décolorées où les traces et les reflets
de la gloire sont comme les feuilles desséchées
d'où -s'exhale le parfum des passés éteints. »
Est-ce assez joli et fleuri?
Plus loin :
« L'Europe s'est bornée à risquer dans le
lointain des établissements réduits dont la lueur
vacille dans l'ombre profonde des continents
de mystère. »
Et encore ;
« Les mouvements qui agitent les multitudes
-
humaines ont de tels frémissements profonds
qui, parcourant, en ondes sensiblement élar-
gies, etc. »
Je m'arrête devant sa conclusion et la
reproduis :
« 11 est des heures où ceux-là mêmes oui se
sentent le plus exaltés par l'enthousiasme de
cette œuvre seraient parfois tentés de rompre
leur élan devant la triste misère des attaques
ou des hostilités où reparaît encore de nos
iours le vieil esprit des polémiques d'autrefois.
Il est douloureux de penser qu'une sorte de
malsaine appétence du scandale recrute même
les chercheurs de tares et les détracteurs de
l'œuvre coloniale parmi ceux qui sembleraient
devoir être les premiers à la défendre. »
Bravo, Sarraut! voilà qui me plaît. Vous
vous joignez aux Annales Coloniales pour
dire comme elles : assez de scandales, unis-
sons-nous, collaborons dans la mesure de
nos moyens et les vôtres comme minis-
tre sont considérables pour faire aboutir
cette 'politique de travail, de progrès et de
réalisation que les Annales Coloniales sou-
tiennent avec un beau désintéressement
depuis près d'un quart de siècle.
Mais allez-vous avoir le courage de sévir
contre ceux qui sortent les scandales et ceux
qui les font!
Où en est Vaffaire Angoulvant? Qui
l'a sortie dans la presse?
Où en est le scandale dit Togo, dont le
manager, président, d'une grosse firme
coloniale, est voire plus fidèle ami? Le
journal qui l'a lancé n est-il pas celui qui
dans la presse vous brise quotidiennement
les encensoirs de la plus permanente admi-
tation?
Où en est le scandale électoral de la
Guadeloupe, sorti dans ce même journal,
dont vous êtes le cliaptvoll et commente
dans ses colonnes par le même Boisneuf
votre confident T'ogolais?
Où en est l'affaire des Nouvelles Hébri-
des, dont vous avez été l'habile négocia-
leur, et dans laquelle toujours le même
journal, le vôtre, y a vu un scandale ?
Qui a narré dans la presse les centaines
de mille francs gaspillés sur votre initia-
tive en Pots de Peinture et en affiches à
l'Exposition de Marseille?
Nous avons laissé dire, nous avons
écouté, nous avons regardé et comme vous,
avant vous, noits avons dit assez.
M. Albert Sarraut vient à nous. Il dit
vouloir suivre une politique qui est la
nôtre. Noits lui ouvrons les bras comme il y
a onze ans lorsque débutant dans la car-
rière coloniale, c'est dans ces colonnes qu'il
a trouvé le premier réconfort et le seul
appui.
M. SarraUt saii, mieux que quiconque,
qu'en matière de politique coloniale, nous
sommes, sur le fond, soifvent, presque
toujours d'accord.
Mais sur les moyens d'exécution, sur les
personnes chargées de cette exécution, mon
opinion et celle de beaucoup de coloniaux
diffèrent totalement.
La place me manque ici pour expliquer
ma pensée et étayer mon affirmation d*
faits précis. M. Sarraut ne perd rien pour
attendre.
Il fait appel au Parlcment dans les dis-
cours qu'il a prononcés. Unanimement, à la
Chambre, nous répondons : preseid. M'g.is
c'ela veut dire que nous sommes décidés à
1U pas supporter Plus longtemps les métho-
des déplorables instaurées depuis des an-
nées rue Oudinot, et que sanctionne in-
consciemment l'actuel ministre des Colonies-
M. Albert Sarraut a perdu la confiance
de beaucoup de ses collègipes, - aussi\ de
son personnel. 1
Qu'il donne le coup de bistouri néces-
saire, qu'il chasse les intrigants qui rôdent
autour de lui et lui font commettre les pires
gaffes, le calme renaîtra dans la grande
famille coloniale.,, et nous Vattendrons à
V œitvre.
Gèorges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
- et de la Ilante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
%W^0lir^RTEl«T“.
--0-0----
Il y a encore parmi les chauds apôtres de
la grande cause coloniale et de ses modestes
serviteurs, des optimistes ardents qui espè-
rent, qu'une fois résolue, la crise qui sévit
dans le cadre des administrateurs africains
au sujet de leur avancement; qu'une fois
votée, la loi sur leur retraite; qu'une fois
leur solde d'Europe doublée à la colonie, et
leurs diverses indemnités maintenues et aug-
mentées, ils seront tous satisfaits, et que le
recrutement par la base qui, actuellement,
est plutôt difficultueux et mince dans leur
corps, si congestionné, sera alors assuré des
plus aisément.
- Quelle erreur ! Toutes ces mesures, si heu-
reuses soient-elles, n'empêcheront pas lé no-
ble corps de se vider, et si l'on n'y prend
garde, de se vider rapidement. Et toutes les
propagandes, et l'Ecole coloniale, et tous les
avantages concédés, n'auront pas raison .de
ces désertions en masse dont nous sommes
menacés demain.
Que faire contre les pernicieuses tenta-
tions dont ne savent pas toujours se défen-
dre nos administrateurs de toutes classes, de
tous âges?. , L'industrie, le commerce,
l'agriculture, l'apiculture, l'aviculture, font
désespérément appel à leur bonne volonté. à
leur activité, à leur capacité, à leur amour-
propre, à leurs appétits, enfin, et il est bien
^difficile, n'est-ce pas, de pouvoir rester
sourd à tant d'appels à la fois surtout, quand
la soif du « mieux-être » vous dévore cruel-
lement!.
Les victimes ne sont pas encore nombreu-
ses car, malgré tout, dans le nombre des
1. appelés » il en est qui réfléchissent, qui
pèsent, d'autres qui se souviennent (ce sont
les sentimentaux), de nombreux aussi qui ai-
ment assez leur métier, et qui considèrent
que, pour bien diriger un cercle ou une rési-
dence, il ne faut pas être précisément un
fainéant, ni même un imbécile, et cela les
encourage à rester jusqu'au bout des « bon-
nes à tout bien faire » !.
Mais un danger est là, cependant, surtout
pour les jeunes qui', désertant, n'ont pas
grand'chose à regretter, concédons-le, et à
qui l'on découvre de si radieux horizons 1.
Au fait, ne vaudrait-il pas mieux inviter
gentiment tous ceux-là qui en ont assez, et
qui, dégoûtés profondément, songent à par-
tir, à le déclarer officiellement. On pourrait
le= placer en résidence obligatoire, à Paris,
dans une vaste annexe, voisine de leur
agence économique, c'est-à-dire en plein bou-
levard, et leur permettre pendant trois ans
de méditer, de voir venir et d'opter ensuite,
en. toute connaissance de choses?.
Le voilà le stage intéressant et utile ! Ceux
qui en sortiraient sauraient, enfin, s'ils ont
la vocation coloniale, et deviendraient
« même chose des Bénédictins du recense-
ment et de la palabre » !. Les autres?.
pourraient être mis en (disponibilité pour
trois ans, ce qui leur permettrait de trouver
le filon, le vrai, le seul. et d'en tenter
l'exploitation. Après quoi?.
Eh bien, après quoi, s'ils ont fait fausse
roujte, ils reviendraient docilement à leur
premier bercail,, où on les accueillerait sans
rancune, mais avec le sourire!.
Kergilles
A la Cirante de Commerce de la Côte Moire
- q
Au cours d'une récente séance de la Cham-
bre de Commerce de la Côte d'Ivoire, M.
Cosandey s'est plaint de la dimnution
importante des Kroomen (employés spécia-
lement aux opérations de chargement et de
déchargement des navires sur la barre et
au Wharf de Grand..¡Bassam).
M. Barthe a demandé qu'on réserve les
quelques Kroomen qui restent pour le
Wharf ou les passages de barre et unique-
ment pour les Compagnies de Navigation
françaises.
C'est l'abus de l'alcool qui a décimé cette
race autrefois très vigoureuse et très pro-
lifique.
La Chambre de Commerce confirma ses
précédentes critiques contre le Service des
adjudications et demanda qu'on en revienne
entin aux saines habitudes d'avant-guerre :
adjudications publiques, appels à la* con-
currence, suivis de commandes faites au
commerçant qui a fourni les meilleures
conditions. s
Sur la culture du coton et d'autres plan-
Les industrielles, la Chambre de Commerce
a longuement discuté et la discussion fut
close par M. le Gouverneur Chapon, secré-
taire général, Gouverneur p. i.
« Aux Colonies surtout, l'absence des
moyens de communication nuit beaucoup à
la culture des produits pauvres. Je donne-
rai des instructions pour qu'on ne cultive
le coton- que dans un rayon de 100 kilomè-
tres au maximum autour des centres de la
ligne du chemin de'fer et des villes où il
y a une usine cotonnière ; sans cela, cetté,
culture n'est plus rémunératrice pour les
indigènes. Il est prouvé que l'on peut faire
du coton dans les régions sèches de la Côte
d'Ivoire et que le produit obtenu a de la
valeur, d'après M. Auguste Chevalier, lui-
même.
L'assemblée déplora ensuite que le man-
que de personnel empêche le service des
douanes d'exercer une surveillance suffi-
sante sur la frontière franco-anglaise pour
éviter les fraudes. 'Néanmoins, depuis quel-
ques six mois, le service a été mieux assuré
que jadis.
DÉPART
Hier par le rapide de Marseille de 2D
heures 25, à la gare de Lyon, est parti M.
le Gouverneur de lre classe des Colonies,
Guyon qui rejoindra à Toulon le Jules-Mi-
chelet et le Viclor-Hu(jo>} en route pour leur
croisière de propagande.
M. Biaise Diagne. député du Sénégal, et
quelques amis personnels élaient venus sa-
luer M. Guyon.
la loi de hUIt blUnS -. -
et lis services- coloniaux
La préfecture maritime de Toulon a été
avisée, le 9 octobre dans la matinée, que
le paquebot Eugène-Pereire se trouvait en
panne à 140 milles de Marseille, au large
des Baléares, par une avarie de chaudiè-
res. Des (communications radiotélégraphi-
ques ont été étaiMies aussitôt pour les se-
cours nécessaires. Un grand remorqueur
de l'Etat, le Samson est tenu prêt à appa-
reiller dans la direction de l'Eugène-Pereire.
Un second radio signale la mort d'un
chauffeur. Il s'agit là d'un décès naturel
n'ayant aucun rapport avec l'avarie de la
chaudière.
U Eugène-Pereire est remorqué actuelle-
ment par Je Samson.
Le Gouvernement a repoussé purement
et simplement la -proposition du Comité
directeur des capitaines au long cours ten-
dant à la reprise du travail sous le régime
du 5 septembre dernier, à condition qu'une
commision paritaire fût convoquée un mois
après la reprise :
La mise en vigueur de la nouvelle réglemen-
tation maritime était une nécessité vitale pour
notre marine marchande. Les capitaines au
long COUTS du Havre l'ont eux-mêmes reconnu ;
les Fédérations maritimes ne peuvent l'ignorer.
Aussi est-il inadmissible qu'elles posent- au-
jourd'hui 'des conditions à la reprise du tra-
vail, abandonné par elles à la suite d'une- dé-
cision imposée par des circonstances iIiLpé-
rieuses.
Elfles n'ont d'ailleurs pas essayé de démon-
trer, malgré les instances de l'administration,
que nos équipages, .pour les navires de même
ty-pe, étaient moins favorisés que les équipages
étrangers. Le Gouvernement ne peut cependant
admettre d'autres considérations ni donner
suite à la demande des capitaines au long cours
qui ne comporte aucun engagement pour ce qui
est de l'égalité dans la concurrence internatio-
nale.
L'insuccès de ses propres démarches oblige
le Gouvernement à renoncer à toute proce-
dure extra-légale et à s'en tenir aux conditions
mises par le bon sens et la loi du 2 août 1919
à la revision des réglementations -du travail.
La stabilité des conditions du travail étant
nécessaire à la bonne marche des affaires. il
importe de n'y toucher que pour des raisons
graves et précises, données par les groupe-
ments professionnels qui ont eu à appliquer
ces conditions.
Ayant été informé de ce refus du Gou-
vernement de prendre en considération la
proposition qu'il avait présentée à M. Rio,
ie Comité directeur de la Fédération des
capitaines au long cours a voté un ordre
du jour dans lequel il déclare laisser au
Gouvernement la responsabilité de cette
attitude.
D'autre part, M. de Moro-Giafferi est dé-
cidé à interpeller.
La Fédération nationale des inscrits ma-
ritimes a informé les marins des ports de
la Manche et de l'Océan qu'eue les relève
des obligations de solidarité, laissant aux
organisations fédérées le soin de choisir le
moment opportun pour décider la reprise
du travail.
Le statu quo est maintenu pour le bassin
de la Méditerranée.
Une réunion à laquelle les gens de mer
avaient convié la population a gu lieu hier
matin, de 9 h. 30 à 12 h. 20, sous la pré-
sidence de M. Pasquini, secrétaire du syn-
dicat des agents à bord, assisté des re-
présentants de toutes les corporations ma-
ritimes. Après que le président de la Fé-
dération des mécaniciens eût exposé les
raisons pour lesquelles cette Fédération
soutient les inscrits, M. Rivelli, secrétaire
général de la Fédération des inscrits, a
fait un long exposé des origines du con-
flit.
M. Flaissières, sénateur, maire,a fait con-
naltre qu'il interviendrait à la tribune du
Sénat pour que la loi de huit heures de-
meuré intangible.
L'inscription maritime de Bordeaux vient
de puiblier une note annonçant que des
poursuites contre l'équipage du Lutetia ont
été intentées, cet équipage ayant quitté le
bord au moment du départ, alors que les
chaudières étaient sous pression, au ris-
que de compromettre la sécurité du navire.
Les inculpés comparaîtront devant le
tribunal maritime.
Les dockers et charbonniers se sont.
réunis hier à la Bou;rse du travail.
- - - -- -- -
M. Filliol, leur ,sooréttaire syndical, a fait
l'exppsé de la. situation et annoncé que les
conducteurs de grues se joignent au mou-
vement.
Après avoir entendu M. Giudicelli, des
inscrits, l'assemblée a voté à nouveau, la
grève générale jusqu'à vendredi.
Levant partiellement l'interdit qui frap-
rait tous les navires français, le Comité
intersyndical des gens de mer a décidé
d'autoriser le dépairt de tous les bâtiments
dont les armateurs prennent l'engagement
de continuer leur exploitation sous le ré-
gime de la Ici de ihuit heures.
C'est ainsi que les navires suivant tré-
quentant le port de Marseille pourront par-
tir sans opposition : Saint-Charles, Riri,
Samora, Algérien, Redemirol, Le-Mire-de-
Vilers, Cannois, ainsi que les services cô-
tiers.
Deux arrestations ont été opérées pour
entrave à la libert du travail. Il s'agit de
camionneurs qui voulaient empêcher. un de
leurs -camarades de travailler. C'est le seul
incident de la journée.
Au Congrès de l'air liquide
Q/\)--
Samedi 14 octobre, M. Albert Sarraut, mi-
nistre des Colonies, présidera une confé-
rence de M. Maille, 'professeur à la Fa-
culté des sciences de Toulouse, sur la pré-
paration du pétrole à l'aide d'huiles végé-
tales et animales.
-- --
DES SPAHIS VONT TENIR GARNISON
EN FRANCE
Le 13e. régiment de chasseurs. à cheval
doit quitter, à la date du 15 octobre courant,
la garnison de Vienne (Isère) pour celle de
Chambéry. Ce régiment sera remplacé à-
Vienne par le 90 régiment de spahis.
En imniieor ft ffl. Maurice boni ,
>». • OO' <
Ainsi que nous l'avions annoncé dans les
Annales Coloniales du 6 octobre 1916, le
Comité républicain du commercé et de l'in-
dustrie a offert, hier, en ses salons de
l'avenue de l'Opéra, un. déjeûner en l'hon-
neur de M. Maurice Long, gouverneur gé-
néral de lindo-aine.
Au dessert, M. Prévost, puis M. Baube,
au nom de M. Mascuraud, toujàurs souf-
frant, rappelèrent la carrière politique de
M. Maurice Long et retracèrent son oeuvre
coloniale si heureusement accomplie.
Le gouverneur général répondit. A grands
traits il esquissa un taibleau vigoureux, déjà
plein de réalités; plein de promesses bien-
tôt réalisées, de notre colonie indoohinoise
dont la prospérité va chaque année grandis-
sant. Il préconisa, envers nos populatiomu.
d'outre-mer, une politique de sagesse, dé
liberté, de justice et d'affectueuse .confiance,
qui seule unira plus étroitement notre em-,
pire colonial à la métropole et ajoutera à la
grandeur et à la prospérité de la France. ,
Et M. Maurice Long conclut ainsi au
milieu des applaudissements de l'assis-
tance :
« La politique économique coloniale d'a-
vant-guerre est morte. La métropole ne doit
plus exporter aux colonies ; ce sont les co-
lonies qui -lui importent ses-produits. Nos
pays d'outre-mer demandent à vivre pas-
eux-mêmes. Quant à notre politique admi-
nistrative aux colonies, elle doit reposer,
sur une confiance réciproque entre Fran-
çais de France et Français d'outre-mer. Il
faut que la France sache se faire aimer.
Notre politique nationale en Orient a frappé
nos populations d'Extrême-Orient. Ils l'ont
comprise, admirée, approuvée et aimée. Ils
savent que la France pacifique donne au
monde 1 exemple de ce que peut et doit
faire une grande démocratie. »
A l'Exposition Colooialo de Marseilli
–0-0–
Le Congrès; de la Presse coloniale
Ainsi que nous le relations avant-hier, le
rapport de M. Victor Tannay sur les re-
vendications territoriales de la France en
pays d'outre-mer a retenu tout particuliè-
rement F attention des congressistes.
C'est d'abord la question des Nouvelles-
Hébrides qu'abonde l'orateur, en montrant
les raisons impérieuses qui agissent en fa-
veur de l'entrée dans la sphère d'action de
la Nouvelle-Calédonie des liée de cet ai
chipel.
Le litige auquel a donné lieu le rocher de
Clipferton, situé dans l'est du Pacifique,- à
la latitude du Mexique central est évoqué.
En dehors de l'importance stratégique de
cet îlot qui nous est disputé par le Mexique
et quii a motivé une demande d'arbitrage,
il est important de signaler les richegsses
en guano qu'il renferme et qui sont actuel-
lement exploitées par les Mexicains. Un
:vœu est émis pour que soient, reconnus les
droits intégraux de la France sur ce point.
On passe ensuite à la question de la re-
mise de Qieik-Saïd entre nos moins, afin
que s'étende notre influence sur la zone de
passage. Puis, - viennent - ces si - originales
contestations des loges des Indes et M.
Chauvelot profite de ce qu'elles sont envi-
sagées pour expliquer comment nos posses-
sions die cette partie de l'Asie isouffnent de
dispositions territorial-es assez bizarres, t 1
Les îles de Kaiguelen- Saint-Paul et Ams-
terdam, dans l'hémisphère austral font
l'objet d'une analyse intéressante au point
de vue géographique et scientifique ; on ne
peut guère les considérer comme terres de"
colonisation.
Art et Colonies
Le samedi 14 octobre, M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies, inaugurera l'expo-
sition de Mme Suzanne Frémont, à la Ga-
lerie Georges Petit, 8, rue de Sèze.
Lauréate de la Société Coloniale des .Ar-
tistes français coloniaux, Mme Suzanne
Frémont, fut en 1920, en Tunisie et cette
année à Madagascar où elle vient de vil-
légiaturer six mois, comme en se jouant.
Installée à Tananarive, Mme Suzanne
Frémont y a fondé une 'Ecole des Beaux-
Arts, comprenant des cours de dessin et
de peinture, où furent inscrits bientôt wng
centaine d'élèves.
Mais le professorat n'a pas accaparé tou-
te l'activité de Mme Suzanne Frémont. De
ce séjour sous d'autres cieux, elle a rap-
porté de - nombreuses études, des docu-
ments ethnographiques d'une absolue pré-
cision : types et paysages de là-bas notéa
avec une remarquable exactitude et dont
quelques-uns ont servi à illustrer un ro-
man de M. Rénal, directeur de l'Enseigne-
ment à Madagascar, qu'elle présente au-
jourd'hui au publiic parisien.
* *
La Société Internationale d'Aquarellistes
expose en ce moment à la GalerieGeor-
ges Petit, quelques œuvres intéressantes.
Mlle Crespin a traité fort justement des
scènes marocaines curieuses.
A citer également des impressions du
Maroc par M. Romilly Feiden;
L'enquête sur la B. 1. C.
a
Les administrateurs de la Banque Indus-
trielle de Chine, protestent contre les con-
clusions des rapports, des experts compta-
bles, MM. Léon, Doyen et Pons, sur la
distribution d'un dividende; fictif par in-
suffisance de réserves.
L'un de ces administrateurs, M. Paul
Chautard, a remis une note à M. Richaud,
juge d'instruction, dans laquelle, il fait re-
marquer, au nom de tous ses collègues,
que les experts ont omis de signaler les
réservés existant à Saigon et s'élevant à
une dizaine de millions.
LE NUMERO : 15 CENTIMES
*
JEUDI SOIR, 12 OCTOBRE 1922
Les Annales Coloniales
-. - -' JOURNAL - QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAR "US ANNALa COLOMIAUS" IOICT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
LnÂtmmeuttRMwmmamlMmnmaBttfemax^iJmrmtlddmêUiAfnemitPMkHé
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rétatin et Ateiiiitntin » 34, Rue du Mont-Thaborf PARIS-1* Wéjk*e Î LUM II-II
Umm tuah amom
»MMn^ 1 Frmn~*CMmim '« /ï •** £ •
-- mmb6 94magm Y - M. 1 41.
on eab~ &» um lm B~~ de peau et d" lm pubdo~ mwwwm
A travers la Tunisie
- l' 1
Tandis qu'un peu partout, la fin des vacan-
ces. se ponctuait de congrès aux titres multi-
ples, si noraibreux que l'on n'arrivait pas tou-
jours très bien à en distinguer lés tendances,
ni même à en concevoir l'utilité, une caravane
de meTibrçs de l'Enseignement employait cette
période d'une façon qu'il est permis d estimer
plus intéressante et plus féconde en résultats.
Il s'agit des membres de l'Enseignement
Colonial Lyonnais qui sont allés visiter la
Tunisie et auxquels s'étaient adjoints quelques
journalistes, toujours et partout animateurs pré-
cieux et historiographes tout indiqués de ces
expéditions.
Nous louerons tout d'abord ce groupe de la
façon dont il a arrêté son programme :
D'une part, il n'a pas craint d'aller visiter
rAfrioue au moment où elle est réellement
l'Afrique, c'est-à-dire en plein été.
Généralement, les touristes, surtout quand ils
sont réunis en caravanes, pratiquent une straté-
gie moins sincère : c'est pendant les vacances
de Pâques que la Tunisie était habituée à rece-
voir les visites de ce genre. Certes, elles y sont
toujours les bienvenues, mais ceux qui habitent
le pays ne pouvaient s* empêcher-do penser,
s'ils ne disaient pas : « Oui, vous venez main-
tenant, dans la saison merveilleuse de notre
printemps. Vous allez vous extasier de la dou-
ceur caressante de nos nuits tièdes, de la splen-
Ideur de nos journées dorées de soleil ; vous
allez admirer les milliers de fleurs qui décorent
nos champs de leur magnificence bigarrée, si
harmonieuse que les indigènes disent qu elles j
dessinent « un tapis de Kairouan » ; vous ver-
rez encore de l'eau dans nos oueds, des fruits
dans nos vergers, des bêtes grasses aux pâtu-
rages. Vous envierez les habitants de ce para-
dis terrestre. Venez donc en été : venez donc
en septembre. Vous ne parlerez plus alors du
soledl doré, mais du soleil incendiaire ; nos
nuits seront brûlantes et fiévreuses ; il n'y aura
plus ni fleura ni verdure sur notre terre calci-
née ; les animaux exténués ne trouveront plus
que - des brindilles durcies d'une herbe séchée :
nos oueds seront à sec, et quand la vendange
aura été faite, nous n'aurons plus un fruit pour
nous rafraîchir, jusqu'à ce que la fin det l'au-
tomne nous apporte les mandarines, les oran-
ges et les premières dattes. Alors, ce n'est plus
an paradis que vous comparerez ce pays. »
Relevant cette sorte de défi, acceptant cette
perspective, les tcuristes lyonnais n'ont pas hé-
sité à fixer au mois de septembre leur voyage
en Tunisie.
Tous ceux qui ont habité les pays nord-
africains vous dirent que c'est le mois de sep-
tembre qu'ils redoutent le plus, soit que, vrai-
ment, ses excès themiomé-triques- scient plus
féels, soit que la fatigue de quatre mois d'été
déjà écoulés les rende plus difficiles à suppor-
ter. Nos touristes ont eu cette chance que,
cette année, l'été a gardé quelque modération
sur le littoral africain. C'est à peine si pendant
leur séjour en Tunisie ils ont pu se rendre
compte de ce quest le vrai siroco, bourreau
des végétaux, terreur des animaux, ennemi des
humains, qui brûle les récoltes et les visages.
Trop souvent, les caravanes qui vont explo-
rer la Tunisie lmrtent leur itinéraire à la pro-
menade classique des souks de 1 unis et des
mosquées de Kairouan. Nos Lyonnais ont fait
tout autrement ; ils ont réellement vu la Tuni-
sie. Certes, ils se sont promenés dans Tunis et
ils ont gardé de cette grande et belle ville une
impression enthousiaste. Aujourd'hui encore,
ils se demandent ce qu'il convient d'admirer le
plus, de la superbe cité indigène, si heureuse-
ment conservée dans son aspect orientai, eu ds
- la grande - ville -- française - qui, -- en - un quart de
siècle, a surgi à ses côtés. Mais, après avoir !
parcouru Tunis, ils sont allés ailleurs, ils sont
allés là où il y avait à voir des choses dignes
d-intérêt, c 'est-à-d'ira partout.
Ils ont visité Sousse dans la ceinture blanche
de ses murs crénelés que reflète la mer bleue ;
ils ont visité Sfax, la capitale des phosphates.
Ils ont été à Metlaoui voir la grande oeuvre
laborieuse. surgie dans un décor dei désolation
désertique. Dans une vaste région, ils ont été
Tes témoins de la victoire magnifique de la forêt
tJ- oliviers sur le sable saharien qu'elle force à
reculer devaift sa marche triomphale.
Poussant plus loin encore leur voyage, ils
ont pu contempler les charmes pittoresques de
l'oasis de Gabès. ; ils ont connu Zarzis, port dei
l' alfa, et l'île de Djerba. terre mythologique
-qui garde des. légendes millénaires un caractère
étrange, et dont le sol sans relief porte-une race
distincte.
Ils reviennent étonnés, charmés, fiers de
I'oeuvre accomplie là-bas, sans bruit, sans ré-
clams, par les colons comme par les adminis-
bateurs,. par les soldats comme par les ouvriers,
.par les Français comme par les indigènes, sans
oublier la collaboration du travail étranger,
notamment italien, dans la mise en valeur du
pays.
Mèmbres de 1 'Enseignement colonial, ces
touristes étaient déjà initiés à l'œuvre coloniale.
Ils ne l'ont pas découverte en Tunisie comme
il arrive à certains chroniqueurs parisiens qui
rapportent de l'Exposition de Marseille un
étonnement quelque peu naïf. Mais ils ont pu
juger que l'action civilisatrice de la France'
s'était exercée sur le rivage africain de la Mé-
diterranée aussi bien pour le moins que. sur les
terres exotiques baignées par les lointains
Océans.
Combien il serait désirable de pouvoir en-
voyer de nombreux Français, rebelles à l' esprit
colonial, faire de semblables voyages dans tou-
tes les parties de la plus grande France. Que
da préjugés se noieraient dans les flots traver-
sés, que d'ignorances; se dissiperaient dans les
espaces franchis !
Combien aussi d'enthousiasmes virtuel s se
transformeraient en adhésions activesi et fécon-
des, sous l'influence salutaire de ces leçons de
choses !
Peut-être arriverait-on à forcer l'inertie ou
l'indifférence. trop générale de la masse fran-
çaise en matière coloniale.
Au lendemain des la guerre, alors que tous
les esprits s'appliquaient à l'idée de relever le
pays, de reconstituer la France, de panser les
blessures, de combler les vides, on a crié bien
fort que les colonies étaient la grande ressource
débordante de vie à laquelle on demanderait
les facteurs de la rénovation nationale.
Qu'a-t-on fait pour se servir de leurs riches-
ses latentes ? Rien. Le premier, sinon le seul
moyen de tirer de nos colonies tout ce qu'elles
pourraient fournir à la Métropole, c'est de leur
assurer des moyens de transport. On n'a réali-
sé ni un progrès ni même un effort dans ce
sens.
La suspension du mouvement maritime qui,
en ce moment même, anéantit chaque jour des
millions, et dont souffre la Tunisie comme Ma-
dagascar. comme le Congo, comme toutes les
parcelles éparses de la France exotique, évo-
que douloureusement l' urgence du problème
colonial. Elle souligne la nécessité de réorgani-
ser tout le système des communications entre la
France et les terres lointaines qui lui tendent
les produits de leur sol fertile, les trésors de
leur sous-sol opulent, en la suppliant de venir
les chercher ou de leur fournir les moyens de
les lui apporter.
Ernat Haudot,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
0&
M. Lucien Saint à Paris
Qe
Le Comité républicain du commerce, de
l'industrie et de l'agriculture a offert à M.
Lucien Saint, résident général de France à
Tunis, un déjeuner intime auquel assis-
taient les principales -personnalités -du
groupement.
M. Provost, vice-président, remplaçant le
président, M. Mascuraud, toujours malade,'
a porté un toast au Résident Général et l'a
félicité des heureux effets de sa politique
dans la Régence, ainsi que des résultats
obtenus dans la voie de l'a collaboration
amicale et confiante des indigènes à l'œu-
vre de prospérité pOiUrsuivie par la France
dans le protectorat.
M. Lucien Saint a répondu en quelques
mots, en traçant un tableau particulière-
ment intéressant de la situation tant éco-
nomique que politique de la Tunisie.
Le Résident Général a souligné le con-
cours clairvoyant que rencontre le gouver-
nement du protectorat dans le loyalisme
de S. A. Mohammed El Habib, nouveau bey
de Tunis, dont le sincère attachement au
pays protecteur et les hautes qualités de
caractère sont particulièrement .précieux
pour permettre à la France de mener à
bien l'œuvre de développement matériel et
moral, à laquelle elle s'est attachée en Tu-
nisie.
L'allocution du Résident Général a re-
cueilli les applaudissements unanimes et
chaleureux des assistants.
M. Lucien Saint qui a été reçu hier en
audience privée par M. Millerand, à l'Ely-
sée a assisté aujourd'hui au banquet offert
à M. Maurice Long, par l'Institut Colonial.
M. Lucien Saint, accompagné du direc-
leur de l'Office Tunisien des Postes et Télé-
graphes, a eu une entrevue avec M. Paul
LatTant, sous-secrétaire d'Etat des Postes
et Télégraphes, pour obtenir l'amélioration
des communications télégraphiques entre
la France et la Tunisie.
M. Lucien Saint a été reçu, avant-hier
par M. Maginot, ministre de la Guerre,
qu'il a. entretenu de différentes questions
d'ordre Inilitajre, notamment des territoires
militaires du sud' tunisien et du fonctionne-
ment de l'Office tunisien des mutilés de
guerre -
M. Lucien Saint a été reçu ensuite par
M. Henri Clhéron, ministre de l'Agriculture,
avec lequel il s'est entretenu des questions
agricoles Iconcernant à la fois la France et
le Protectorat.
: ,
la ligne aerienneCasalilaiica-Oran
En se rendant au Maroc en avion, pour
le parcourir également en avion, M. Lau-
rent Eynac, sous-secrétaire d'Etat à l'Aéro-
nautique, vient de réaliser le nombre res-
pectable de 3.000 kilomètres au cours- de. ce
voyage aérien.
Trois avions des. lignes Latécrère, partis-
de Toulouse, amenèrent à Rabat, le 3 oc-
tobre dernier, le soi-i.,s-seorétaire d'Etat, les
deux représentants du service de la. Navi-
gation aérienne, le colonel Casse et le com-
mandant Camermann. MM. Latécoère et de
M-asaimi, organisateurs- du voyage aérien.
Le 4 octobre, M. laiirent Eyriaic vola de
Rabat. h Casablanca ; le 5, il fit le circuit
Casat lanca-Fez, et samedi dernier, il prit
le chemin de retour à Fez à Malagua, où
il atterrit et d'où il prit le train pour répon-
dre, à Madrid, à l'invitation que lui avait
faite M. Huiz Fery, le président de l'Aéro-
Club d'Espagne.
Ce voyage aérien s'est passé sans aucun
incident et fait honneur à M. Perre Laté-
coère, qui l'avait organisé ; il est la meil-
leure dénron&iration de la valeur de l'œu-
vre aérienne entreprise par l'ingénieur
toulousain.
-
Discours de Rentréë
- &0--
Je viens de lire dans
les colonnes de la presse
spéciale les huit derniers
grands discours pronon-
cés par M. Albert Sar-
raut, dans diverses réu-
nions coloniales, politi.
ques ou mondaines, à la
veille de la rentrée des
Chambres. On y retrouve les mêmes quali-
tés de forme, une éloquence qui vous prend,
des images qui vous éblouissent, enchâs-
sées dans un cadre d'une belle ordonnance
et d'une tenue classique.
Je veux aujourd'hui retenir quelques
pltrases de son discours-programme, pro-
noncé lors de la journée Eugène Etienne,
à Marseille, lorsqu'il célébrait cç vieux
colonial qu'il fut loin de soutenir lors de
son entrée à la Chambre en 1902.
Voici quelques phrases. Nos lecteurs
jugeront .si nos éloges sont au-dessous de
la vérité :
« Nous fouillons Ja poussière ancienne des
archives et demandons les blocs robustes dont,
ainsi que les piédestaux, se bâtissent les sym-
baIes. au. monceau des feuilles jaunies et des
images décolorées où les traces et les reflets
de la gloire sont comme les feuilles desséchées
d'où -s'exhale le parfum des passés éteints. »
Est-ce assez joli et fleuri?
Plus loin :
« L'Europe s'est bornée à risquer dans le
lointain des établissements réduits dont la lueur
vacille dans l'ombre profonde des continents
de mystère. »
Et encore ;
« Les mouvements qui agitent les multitudes
-
humaines ont de tels frémissements profonds
qui, parcourant, en ondes sensiblement élar-
gies, etc. »
Je m'arrête devant sa conclusion et la
reproduis :
« 11 est des heures où ceux-là mêmes oui se
sentent le plus exaltés par l'enthousiasme de
cette œuvre seraient parfois tentés de rompre
leur élan devant la triste misère des attaques
ou des hostilités où reparaît encore de nos
iours le vieil esprit des polémiques d'autrefois.
Il est douloureux de penser qu'une sorte de
malsaine appétence du scandale recrute même
les chercheurs de tares et les détracteurs de
l'œuvre coloniale parmi ceux qui sembleraient
devoir être les premiers à la défendre. »
Bravo, Sarraut! voilà qui me plaît. Vous
vous joignez aux Annales Coloniales pour
dire comme elles : assez de scandales, unis-
sons-nous, collaborons dans la mesure de
nos moyens et les vôtres comme minis-
tre sont considérables pour faire aboutir
cette 'politique de travail, de progrès et de
réalisation que les Annales Coloniales sou-
tiennent avec un beau désintéressement
depuis près d'un quart de siècle.
Mais allez-vous avoir le courage de sévir
contre ceux qui sortent les scandales et ceux
qui les font!
Où en est Vaffaire Angoulvant? Qui
l'a sortie dans la presse?
Où en est le scandale dit Togo, dont le
manager, président, d'une grosse firme
coloniale, est voire plus fidèle ami? Le
journal qui l'a lancé n est-il pas celui qui
dans la presse vous brise quotidiennement
les encensoirs de la plus permanente admi-
tation?
Où en est le scandale électoral de la
Guadeloupe, sorti dans ce même journal,
dont vous êtes le cliaptvoll et commente
dans ses colonnes par le même Boisneuf
votre confident T'ogolais?
Où en est l'affaire des Nouvelles Hébri-
des, dont vous avez été l'habile négocia-
leur, et dans laquelle toujours le même
journal, le vôtre, y a vu un scandale ?
Qui a narré dans la presse les centaines
de mille francs gaspillés sur votre initia-
tive en Pots de Peinture et en affiches à
l'Exposition de Marseille?
Nous avons laissé dire, nous avons
écouté, nous avons regardé et comme vous,
avant vous, noits avons dit assez.
M. Albert Sarraut vient à nous. Il dit
vouloir suivre une politique qui est la
nôtre. Noits lui ouvrons les bras comme il y
a onze ans lorsque débutant dans la car-
rière coloniale, c'est dans ces colonnes qu'il
a trouvé le premier réconfort et le seul
appui.
M. SarraUt saii, mieux que quiconque,
qu'en matière de politique coloniale, nous
sommes, sur le fond, soifvent, presque
toujours d'accord.
Mais sur les moyens d'exécution, sur les
personnes chargées de cette exécution, mon
opinion et celle de beaucoup de coloniaux
diffèrent totalement.
La place me manque ici pour expliquer
ma pensée et étayer mon affirmation d*
faits précis. M. Sarraut ne perd rien pour
attendre.
Il fait appel au Parlcment dans les dis-
cours qu'il a prononcés. Unanimement, à la
Chambre, nous répondons : preseid. M'g.is
c'ela veut dire que nous sommes décidés à
1U pas supporter Plus longtemps les métho-
des déplorables instaurées depuis des an-
nées rue Oudinot, et que sanctionne in-
consciemment l'actuel ministre des Colonies-
M. Albert Sarraut a perdu la confiance
de beaucoup de ses collègipes, - aussi\ de
son personnel. 1
Qu'il donne le coup de bistouri néces-
saire, qu'il chasse les intrigants qui rôdent
autour de lui et lui font commettre les pires
gaffes, le calme renaîtra dans la grande
famille coloniale.,, et nous Vattendrons à
V œitvre.
Gèorges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
- et de la Ilante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
%W^0lir^RTEl«T“.
--0-0----
Il y a encore parmi les chauds apôtres de
la grande cause coloniale et de ses modestes
serviteurs, des optimistes ardents qui espè-
rent, qu'une fois résolue, la crise qui sévit
dans le cadre des administrateurs africains
au sujet de leur avancement; qu'une fois
votée, la loi sur leur retraite; qu'une fois
leur solde d'Europe doublée à la colonie, et
leurs diverses indemnités maintenues et aug-
mentées, ils seront tous satisfaits, et que le
recrutement par la base qui, actuellement,
est plutôt difficultueux et mince dans leur
corps, si congestionné, sera alors assuré des
plus aisément.
- Quelle erreur ! Toutes ces mesures, si heu-
reuses soient-elles, n'empêcheront pas lé no-
ble corps de se vider, et si l'on n'y prend
garde, de se vider rapidement. Et toutes les
propagandes, et l'Ecole coloniale, et tous les
avantages concédés, n'auront pas raison .de
ces désertions en masse dont nous sommes
menacés demain.
Que faire contre les pernicieuses tenta-
tions dont ne savent pas toujours se défen-
dre nos administrateurs de toutes classes, de
tous âges?. , L'industrie, le commerce,
l'agriculture, l'apiculture, l'aviculture, font
désespérément appel à leur bonne volonté. à
leur activité, à leur capacité, à leur amour-
propre, à leurs appétits, enfin, et il est bien
^difficile, n'est-ce pas, de pouvoir rester
sourd à tant d'appels à la fois surtout, quand
la soif du « mieux-être » vous dévore cruel-
lement!.
Les victimes ne sont pas encore nombreu-
ses car, malgré tout, dans le nombre des
1. appelés » il en est qui réfléchissent, qui
pèsent, d'autres qui se souviennent (ce sont
les sentimentaux), de nombreux aussi qui ai-
ment assez leur métier, et qui considèrent
que, pour bien diriger un cercle ou une rési-
dence, il ne faut pas être précisément un
fainéant, ni même un imbécile, et cela les
encourage à rester jusqu'au bout des « bon-
nes à tout bien faire » !.
Mais un danger est là, cependant, surtout
pour les jeunes qui', désertant, n'ont pas
grand'chose à regretter, concédons-le, et à
qui l'on découvre de si radieux horizons 1.
Au fait, ne vaudrait-il pas mieux inviter
gentiment tous ceux-là qui en ont assez, et
qui, dégoûtés profondément, songent à par-
tir, à le déclarer officiellement. On pourrait
le= placer en résidence obligatoire, à Paris,
dans une vaste annexe, voisine de leur
agence économique, c'est-à-dire en plein bou-
levard, et leur permettre pendant trois ans
de méditer, de voir venir et d'opter ensuite,
en. toute connaissance de choses?.
Le voilà le stage intéressant et utile ! Ceux
qui en sortiraient sauraient, enfin, s'ils ont
la vocation coloniale, et deviendraient
« même chose des Bénédictins du recense-
ment et de la palabre » !. Les autres?.
pourraient être mis en (disponibilité pour
trois ans, ce qui leur permettrait de trouver
le filon, le vrai, le seul. et d'en tenter
l'exploitation. Après quoi?.
Eh bien, après quoi, s'ils ont fait fausse
roujte, ils reviendraient docilement à leur
premier bercail,, où on les accueillerait sans
rancune, mais avec le sourire!.
Kergilles
A la Cirante de Commerce de la Côte Moire
- q
Au cours d'une récente séance de la Cham-
bre de Commerce de la Côte d'Ivoire, M.
Cosandey s'est plaint de la dimnution
importante des Kroomen (employés spécia-
lement aux opérations de chargement et de
déchargement des navires sur la barre et
au Wharf de Grand..¡Bassam).
M. Barthe a demandé qu'on réserve les
quelques Kroomen qui restent pour le
Wharf ou les passages de barre et unique-
ment pour les Compagnies de Navigation
françaises.
C'est l'abus de l'alcool qui a décimé cette
race autrefois très vigoureuse et très pro-
lifique.
La Chambre de Commerce confirma ses
précédentes critiques contre le Service des
adjudications et demanda qu'on en revienne
entin aux saines habitudes d'avant-guerre :
adjudications publiques, appels à la* con-
currence, suivis de commandes faites au
commerçant qui a fourni les meilleures
conditions. s
Sur la culture du coton et d'autres plan-
Les industrielles, la Chambre de Commerce
a longuement discuté et la discussion fut
close par M. le Gouverneur Chapon, secré-
taire général, Gouverneur p. i.
« Aux Colonies surtout, l'absence des
moyens de communication nuit beaucoup à
la culture des produits pauvres. Je donne-
rai des instructions pour qu'on ne cultive
le coton- que dans un rayon de 100 kilomè-
tres au maximum autour des centres de la
ligne du chemin de'fer et des villes où il
y a une usine cotonnière ; sans cela, cetté,
culture n'est plus rémunératrice pour les
indigènes. Il est prouvé que l'on peut faire
du coton dans les régions sèches de la Côte
d'Ivoire et que le produit obtenu a de la
valeur, d'après M. Auguste Chevalier, lui-
même.
L'assemblée déplora ensuite que le man-
que de personnel empêche le service des
douanes d'exercer une surveillance suffi-
sante sur la frontière franco-anglaise pour
éviter les fraudes. 'Néanmoins, depuis quel-
ques six mois, le service a été mieux assuré
que jadis.
DÉPART
Hier par le rapide de Marseille de 2D
heures 25, à la gare de Lyon, est parti M.
le Gouverneur de lre classe des Colonies,
Guyon qui rejoindra à Toulon le Jules-Mi-
chelet et le Viclor-Hu(jo>} en route pour leur
croisière de propagande.
M. Biaise Diagne. député du Sénégal, et
quelques amis personnels élaient venus sa-
luer M. Guyon.
la loi de hUIt blUnS -. -
et lis services- coloniaux
La préfecture maritime de Toulon a été
avisée, le 9 octobre dans la matinée, que
le paquebot Eugène-Pereire se trouvait en
panne à 140 milles de Marseille, au large
des Baléares, par une avarie de chaudiè-
res. Des (communications radiotélégraphi-
ques ont été étaiMies aussitôt pour les se-
cours nécessaires. Un grand remorqueur
de l'Etat, le Samson est tenu prêt à appa-
reiller dans la direction de l'Eugène-Pereire.
Un second radio signale la mort d'un
chauffeur. Il s'agit là d'un décès naturel
n'ayant aucun rapport avec l'avarie de la
chaudière.
U Eugène-Pereire est remorqué actuelle-
ment par Je Samson.
Le Gouvernement a repoussé purement
et simplement la -proposition du Comité
directeur des capitaines au long cours ten-
dant à la reprise du travail sous le régime
du 5 septembre dernier, à condition qu'une
commision paritaire fût convoquée un mois
après la reprise :
La mise en vigueur de la nouvelle réglemen-
tation maritime était une nécessité vitale pour
notre marine marchande. Les capitaines au
long COUTS du Havre l'ont eux-mêmes reconnu ;
les Fédérations maritimes ne peuvent l'ignorer.
Aussi est-il inadmissible qu'elles posent- au-
jourd'hui 'des conditions à la reprise du tra-
vail, abandonné par elles à la suite d'une- dé-
cision imposée par des circonstances iIiLpé-
rieuses.
Elfles n'ont d'ailleurs pas essayé de démon-
trer, malgré les instances de l'administration,
que nos équipages, .pour les navires de même
ty-pe, étaient moins favorisés que les équipages
étrangers. Le Gouvernement ne peut cependant
admettre d'autres considérations ni donner
suite à la demande des capitaines au long cours
qui ne comporte aucun engagement pour ce qui
est de l'égalité dans la concurrence internatio-
nale.
L'insuccès de ses propres démarches oblige
le Gouvernement à renoncer à toute proce-
dure extra-légale et à s'en tenir aux conditions
mises par le bon sens et la loi du 2 août 1919
à la revision des réglementations -du travail.
La stabilité des conditions du travail étant
nécessaire à la bonne marche des affaires. il
importe de n'y toucher que pour des raisons
graves et précises, données par les groupe-
ments professionnels qui ont eu à appliquer
ces conditions.
Ayant été informé de ce refus du Gou-
vernement de prendre en considération la
proposition qu'il avait présentée à M. Rio,
ie Comité directeur de la Fédération des
capitaines au long cours a voté un ordre
du jour dans lequel il déclare laisser au
Gouvernement la responsabilité de cette
attitude.
D'autre part, M. de Moro-Giafferi est dé-
cidé à interpeller.
La Fédération nationale des inscrits ma-
ritimes a informé les marins des ports de
la Manche et de l'Océan qu'eue les relève
des obligations de solidarité, laissant aux
organisations fédérées le soin de choisir le
moment opportun pour décider la reprise
du travail.
Le statu quo est maintenu pour le bassin
de la Méditerranée.
Une réunion à laquelle les gens de mer
avaient convié la population a gu lieu hier
matin, de 9 h. 30 à 12 h. 20, sous la pré-
sidence de M. Pasquini, secrétaire du syn-
dicat des agents à bord, assisté des re-
présentants de toutes les corporations ma-
ritimes. Après que le président de la Fé-
dération des mécaniciens eût exposé les
raisons pour lesquelles cette Fédération
soutient les inscrits, M. Rivelli, secrétaire
général de la Fédération des inscrits, a
fait un long exposé des origines du con-
flit.
M. Flaissières, sénateur, maire,a fait con-
naltre qu'il interviendrait à la tribune du
Sénat pour que la loi de huit heures de-
meuré intangible.
L'inscription maritime de Bordeaux vient
de puiblier une note annonçant que des
poursuites contre l'équipage du Lutetia ont
été intentées, cet équipage ayant quitté le
bord au moment du départ, alors que les
chaudières étaient sous pression, au ris-
que de compromettre la sécurité du navire.
Les inculpés comparaîtront devant le
tribunal maritime.
Les dockers et charbonniers se sont.
réunis hier à la Bou;rse du travail.
- - - -- -- -
M. Filliol, leur ,sooréttaire syndical, a fait
l'exppsé de la. situation et annoncé que les
conducteurs de grues se joignent au mou-
vement.
Après avoir entendu M. Giudicelli, des
inscrits, l'assemblée a voté à nouveau, la
grève générale jusqu'à vendredi.
Levant partiellement l'interdit qui frap-
rait tous les navires français, le Comité
intersyndical des gens de mer a décidé
d'autoriser le dépairt de tous les bâtiments
dont les armateurs prennent l'engagement
de continuer leur exploitation sous le ré-
gime de la Ici de ihuit heures.
C'est ainsi que les navires suivant tré-
quentant le port de Marseille pourront par-
tir sans opposition : Saint-Charles, Riri,
Samora, Algérien, Redemirol, Le-Mire-de-
Vilers, Cannois, ainsi que les services cô-
tiers.
Deux arrestations ont été opérées pour
entrave à la libert du travail. Il s'agit de
camionneurs qui voulaient empêcher. un de
leurs -camarades de travailler. C'est le seul
incident de la journée.
Au Congrès de l'air liquide
Q/\)--
Samedi 14 octobre, M. Albert Sarraut, mi-
nistre des Colonies, présidera une confé-
rence de M. Maille, 'professeur à la Fa-
culté des sciences de Toulouse, sur la pré-
paration du pétrole à l'aide d'huiles végé-
tales et animales.
-- --
DES SPAHIS VONT TENIR GARNISON
EN FRANCE
Le 13e. régiment de chasseurs. à cheval
doit quitter, à la date du 15 octobre courant,
la garnison de Vienne (Isère) pour celle de
Chambéry. Ce régiment sera remplacé à-
Vienne par le 90 régiment de spahis.
En imniieor ft ffl. Maurice boni ,
>». • OO' <
Ainsi que nous l'avions annoncé dans les
Annales Coloniales du 6 octobre 1916, le
Comité républicain du commercé et de l'in-
dustrie a offert, hier, en ses salons de
l'avenue de l'Opéra, un. déjeûner en l'hon-
neur de M. Maurice Long, gouverneur gé-
néral de lindo-aine.
Au dessert, M. Prévost, puis M. Baube,
au nom de M. Mascuraud, toujàurs souf-
frant, rappelèrent la carrière politique de
M. Maurice Long et retracèrent son oeuvre
coloniale si heureusement accomplie.
Le gouverneur général répondit. A grands
traits il esquissa un taibleau vigoureux, déjà
plein de réalités; plein de promesses bien-
tôt réalisées, de notre colonie indoohinoise
dont la prospérité va chaque année grandis-
sant. Il préconisa, envers nos populatiomu.
d'outre-mer, une politique de sagesse, dé
liberté, de justice et d'affectueuse .confiance,
qui seule unira plus étroitement notre em-,
pire colonial à la métropole et ajoutera à la
grandeur et à la prospérité de la France. ,
Et M. Maurice Long conclut ainsi au
milieu des applaudissements de l'assis-
tance :
« La politique économique coloniale d'a-
vant-guerre est morte. La métropole ne doit
plus exporter aux colonies ; ce sont les co-
lonies qui -lui importent ses-produits. Nos
pays d'outre-mer demandent à vivre pas-
eux-mêmes. Quant à notre politique admi-
nistrative aux colonies, elle doit reposer,
sur une confiance réciproque entre Fran-
çais de France et Français d'outre-mer. Il
faut que la France sache se faire aimer.
Notre politique nationale en Orient a frappé
nos populations d'Extrême-Orient. Ils l'ont
comprise, admirée, approuvée et aimée. Ils
savent que la France pacifique donne au
monde 1 exemple de ce que peut et doit
faire une grande démocratie. »
A l'Exposition Colooialo de Marseilli
–0-0–
Le Congrès; de la Presse coloniale
Ainsi que nous le relations avant-hier, le
rapport de M. Victor Tannay sur les re-
vendications territoriales de la France en
pays d'outre-mer a retenu tout particuliè-
rement F attention des congressistes.
C'est d'abord la question des Nouvelles-
Hébrides qu'abonde l'orateur, en montrant
les raisons impérieuses qui agissent en fa-
veur de l'entrée dans la sphère d'action de
la Nouvelle-Calédonie des liée de cet ai
chipel.
Le litige auquel a donné lieu le rocher de
Clipferton, situé dans l'est du Pacifique,- à
la latitude du Mexique central est évoqué.
En dehors de l'importance stratégique de
cet îlot qui nous est disputé par le Mexique
et quii a motivé une demande d'arbitrage,
il est important de signaler les richegsses
en guano qu'il renferme et qui sont actuel-
lement exploitées par les Mexicains. Un
:vœu est émis pour que soient, reconnus les
droits intégraux de la France sur ce point.
On passe ensuite à la question de la re-
mise de Qieik-Saïd entre nos moins, afin
que s'étende notre influence sur la zone de
passage. Puis, - viennent - ces si - originales
contestations des loges des Indes et M.
Chauvelot profite de ce qu'elles sont envi-
sagées pour expliquer comment nos posses-
sions die cette partie de l'Asie isouffnent de
dispositions territorial-es assez bizarres, t 1
Les îles de Kaiguelen- Saint-Paul et Ams-
terdam, dans l'hémisphère austral font
l'objet d'une analyse intéressante au point
de vue géographique et scientifique ; on ne
peut guère les considérer comme terres de"
colonisation.
Art et Colonies
Le samedi 14 octobre, M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies, inaugurera l'expo-
sition de Mme Suzanne Frémont, à la Ga-
lerie Georges Petit, 8, rue de Sèze.
Lauréate de la Société Coloniale des .Ar-
tistes français coloniaux, Mme Suzanne
Frémont, fut en 1920, en Tunisie et cette
année à Madagascar où elle vient de vil-
légiaturer six mois, comme en se jouant.
Installée à Tananarive, Mme Suzanne
Frémont y a fondé une 'Ecole des Beaux-
Arts, comprenant des cours de dessin et
de peinture, où furent inscrits bientôt wng
centaine d'élèves.
Mais le professorat n'a pas accaparé tou-
te l'activité de Mme Suzanne Frémont. De
ce séjour sous d'autres cieux, elle a rap-
porté de - nombreuses études, des docu-
ments ethnographiques d'une absolue pré-
cision : types et paysages de là-bas notéa
avec une remarquable exactitude et dont
quelques-uns ont servi à illustrer un ro-
man de M. Rénal, directeur de l'Enseigne-
ment à Madagascar, qu'elle présente au-
jourd'hui au publiic parisien.
* *
La Société Internationale d'Aquarellistes
expose en ce moment à la GalerieGeor-
ges Petit, quelques œuvres intéressantes.
Mlle Crespin a traité fort justement des
scènes marocaines curieuses.
A citer également des impressions du
Maroc par M. Romilly Feiden;
L'enquête sur la B. 1. C.
a
Les administrateurs de la Banque Indus-
trielle de Chine, protestent contre les con-
clusions des rapports, des experts compta-
bles, MM. Léon, Doyen et Pons, sur la
distribution d'un dividende; fictif par in-
suffisance de réserves.
L'un de ces administrateurs, M. Paul
Chautard, a remis une note à M. Richaud,
juge d'instruction, dans laquelle, il fait re-
marquer, au nom de tous ses collègues,
que les experts ont omis de signaler les
réservés existant à Saigon et s'élevant à
une dizaine de millions.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.48%.
- Collections numériques similaires Portraits Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Portraits"Norvège. Lapon / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b53290490s.highres Maxence Bibié [sous-secrétaire d'Etat à l'Economie nationale et député de la Dordogne, à son bureau] : [photographie de presse] / [Agence Rol] /ark:/12148/btv1b53285387j.highres
- Auteurs similaires Portraits Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Portraits"Norvège. Lapon / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b53290490s.highres Maxence Bibié [sous-secrétaire d'Etat à l'Economie nationale et député de la Dordogne, à son bureau] : [photographie de presse] / [Agence Rol] /ark:/12148/btv1b53285387j.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6303498z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6303498z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6303498z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6303498z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6303498z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6303498z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6303498z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest