Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-10-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 octobre 1922 05 octobre 1922
Description : 1922/10/05 (A23,N148). 1922/10/05 (A23,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63034949
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VïïNGT-TROISIEME ANNEE, N* r. M NUMERO- ̃! 15 CENTIMES - - 3EUDI SOffi. 5 OCTOBRE 1922
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAS "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIITI
BXCLUSIYB DU JOUIINAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL ©t L.-G. THÉBAULT
Rédaelion et Adminiilration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUTRE 19-17
Un" tmom &Mme
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On l'abonna dam toni Im Buretndeportaatdkai prindpwu libraire
La T.S.F. en A.O.F.
- <»
Leis quatorze stations icte T. S. F.
que possède actuellement l'A. UI. F ,
ainsi que GeMe cLe Monrovia en Liberia
viennent d'être ouvertes à 'la télégra-
phie privées et olff¡,cieil\lt'.l. et îles tarifs en
sont fixés, comme les Annales Colonia-
les du 29 septemib>re l'ont ̃ mentionné,
tant (pouT les correspondances à Tinté-
rieur qu'à l'extérieur, tarifs comprenant
la taxe de (parcours. pour caMe aug-
* montée de quelques taxes aocessoires;
en un mot prix fort abordables.
Moni distingué coiïlègïue, M. DaAbiez
avait, dans les Annales Coloniales du 7
février 1914, jeté un iorii d'ail arme qui
fut entendu. Il se faisait J'écto du Par-
lement et idic l'opinion publique, alors
Justement émus de d'inféJriOT:ité de no,
tre outillage. radiotéilégraphique devant
les progrès et l'extension rapide de la
T. S. P. à l'étranger.
Si dès 1913, la - rue Oudinot s'était
préoccupée de l'instaillatioii de la T. S.
F. dian-s notre empiré coldïiiaJ, le dé-
faut de méthode, il'absence de.pilan et
d'études spéciales, de tout contrôle
avaient laissé dila/pider des sommes im-
portantes Cln des essais sép-arés dans
chacune de nos possessions.
La. station de Tomboucton ou Ratera
entre autres, avait été tout d'atoord des-
tinée à faire partie du réseau mondial.
Mais sa portée n'a pas pu dépasser
'.l!.200 Miljomètres avec- une) ipuissanicie
de 10 kilcwats. C'est à la station de Ba-
mako que sera réservé ce -rôlei, dès
qu'elle sera terminée.
Saïgon, BamaJw, Brazzaville, Tana-
narive, Djibouti, Nouméa, Paipeete,
Dakar et Martinique formeront alolrs la
chaîne hertzienne française'.
L'A. 0. F. est actuellement recou-
verte d'un réseau do téil égr aiphie
aérienne de 21.212 kilomètres compre-
niant 223 bureaux de postes et télégra-
phes. Il appartenait à la T. S. P d'ap-
pOlrter la solution pratique au problème
des 'communications à grande distance
et des résiultats obtenus sont d'autant
paus intéressants qu'ils sont l'œuvre de
nos soldats qui oint travaillé pendant la
guerre en complet accord avec l'Aid-
ministration des P. T. T.
La ipremàère station de T. S. F. que
nous ren'ciontrons en arrivant dans les
patrages de notre Ouest-Africain est
ceilile, de Port-Etienne, dans la Baie du
Lévrier, en Mauritanie. D'une puissan-
ce de 15 kw., sa portée normale est de
1.000 kil. le Jour et de 3.000 kiil. , la
nuit. Par sa situation géographique, ellile
prévient Dakar de l'arrivée des navi-
res cinquante heures à l'avance et elle
transite les Inessagels, à destination de
tous .pays en les aoheminant par la
station dei Rulisque.'
Créée en 1910 par le commandant Ri-
vet, la station Rufisque est de puissan-
ce et de portée égales à celle de Port-
Etienne qu'elle reilie à Conakry. Ellile
communique tous les matins avec la
station de Lyon et émet à heure fixe un
communiqué de presse.
Dakar, date de 1911, cette station ne
communique qu'avec les naivires en mer
et voit cibaque jour l'intensité de son
trafic s'accroître. Sa portée normale est
• de 700 Ida. Je jour et 1.000 kil. la nulit ;
sa longueur d'onde est de 600 mètres.
Avec les stations de Port-Etienne et
de Rullsiqu,a, eflfle a subi d'importantes
modifications soustrayant en partie la
réception des signes aux influences per-
turbatrices des parasitas. atmosphéri-
ques parfois si vîoilents dans lai région
tropicaae.
La station de Conakry, mise en ser-
vice, en 1912, a une puissance die 15 kv.
et une poTtée de 1.000 kil. le jour et
3.000 kil. la nuit. Elle utiiilise deux lon-
gueurs d'onde : 600 et 2.000 mètres.
Dotée des perfectionnements, eille re-
lie Rufisque à Tabou (Côte d'Ivoire.) par
l'intermédiaiire de Monrovia (Libéria,) et
elle 'ciommuniq.ue avec 'les navires en
mer.
Nous venons de votir le rôle de la
station française de Monrovia, qui a
été bombardée par les AMemands pen-
dant la guerre. Sa portée normale est
die 300 kil. ie jour, et el'le communique
parfaitement avec Daikar pendant la
nuit.
- Tabou, à ila Côte d'Ivoire ai été pré-
féré à Grand^Bassam, pour de& raisons
techniques, sans 'doute ; cette station
refliée à Conakry par Monrovia, met la
Guinée en communication aveo Abid-
jan. Eille est la dernière station- de la
Côte Otocidentaile Ouest Africaine).
Dans l'intérieur de rA. O. F., nous
possédons en Mauritanie :
Les stations de Atar (Adra-r) et Chin-
guetti (Taganb) dont les portées sont
respectivement de 800 et 500 kil. Nous
avons lu récemment dans. les Annales
Coloniales (numéro du 22 août 1922),
que -graoe à Ha T. S. F., les coordonnées
géographiques dès principaux centres
de Haï Mauritaniei avaient été exacte-
ment déterminées.
Au Soudan français, la station de Ki-
dU assure la liaison entre Zinder (Ni-
ger), Kabara, (Tomiboiuctcu) et Bamakol.
D'une instaillatioin très moderne, ce
poste demi-transiportaiblle a une perlée
nonnalle de 800 kil. et une puissance de
5 kilowatts.
La télégraphie! aérienne ne reliant
que Niamey, Zinder et N'Guigma 'les
stations dei T. S. F. de Zinder et de
N'Guigi-ni sont appelées à rendre de très
grands services. La station de Zimder
a une puissance de 10 kw. et une portée
de 1.000 kil. de jour. Celle de N'Guigmi
assure la liaison entre l'A.O. F. et l'A.
E,. F. ipar FO'IÍ-La.rQ¡.y et le réseau du
Tchad. Sa, portée est de 500 kH. et sa.
puissance 5 kw.
Telile est en détail l'organisation de
l'a T. iS. F. en Afrique Occidentale', or-
ganisation qui ne saurait être compilé te
sans avoir son équivalente dans notre
Aifrique Equaitoriale. C'est ce qu'a fort
heureusement compris M. Albert Sar-
rau t dans l'élaboration de son program-
me -de" grands travaux, oifll a réservé
d'ajouter à la. station intercoiloniaJe en
CGinstrucIflon à Brazzaville et aux postes
secondaires' de Fort-Lamy, Mao, Ati,
Albiécker, Paya et Fada : un poste à
POlrt-GentiJl pour satisfaire les besoins
dui port et pour assurer la; liaison avec
les postes de Mindouli (Moyen-CongoO
et de Yaoundô (Cameroun) ; un poste
intermédiaire, à Libreville (Gabon) ; un
poste à pletlite portée à Carnot (Moyen -
Congo) ; une aligne de postes à petite
portée dans, les chefs-lieux des circons-
criptions administratives frontières de
rOubangui (Fort - Crampel, N'Déilé,
Ouaidda, Yalanga et Kaka), la liaison
avec .Bangui se faisant par la ligne té-
légraphique Bangui-Fort-Crampel ; un
poste à Am-Timam, qui communiquera
avec le poste de N'Déilé (Oubangui) et
fermera la chaîne des postes, qui se dé-
veloppera. ainsi le long de la frontière
du Soudan anglo-égyptien.
Il restait à organiser commerciaile-
ment notre réseau de T. S. F. ; nous
avons vu au début ide cet article que
toutes les stations de l'A. 0. F. viennent
d'être ouvertes aux relations privées ;
firux services que la .T. S. F. a déjà ren-
dus au' point de vue politique et na.tio-
naU, s'ajouteront donc sous peu des ré-
sultats économiques qui couvriront ra-
pidement lès frais d'installations que se
sont imposées les colonies du groupe
et la Métropole. Une fois terminé
d'après les vues que. nous avons expo-
sées, notre réseau de, T. S. F. pourra
supporter jla comparai sont aveci les ré-
seaux des autres puissances colonisa-
trices et ifl contribuera pour une large
part au rayonnement de la pensée
française1, si intimement liée au déve-
loppement économique de notre pays.
Pierre Valude,
Député du Cher.
:
Les vétérinaires en A. 0. F.
--0-0--
Notre excellent ooblabCYrateur, Georges
Barthélémy, a reçu la lettre suivante :
Monsieur le Député et cher Collègue,
Vous avez bien voulu appeler mon atten-
tion sur les vœux exprimés par le Syndi-
cat Professionnel et Economique de l'Afri-
que Occidentale Française.
Celui-ci me signale que le très important
cheptel de cette colonie est décimé par de
nombreuses épizooties et qu'il serait porté
remède à cette situation s'il existait en Afri-
que Occidentale Française un service de
vétérinaires plus étendu que celui qui existe
en ce moment.
Cette situation ne m'était pas inconnue
et, pour l'améliorer, je me suis efforcé de
recruter le plus grand nombre possible de
spécialistes. D'une part, il a été créé, en
1920, à l'Ecole Nationale vétérinaire d'Al-
fort, un cours de médecine vétérinaire exo-
tique que doivent suivre obligatoirement les
candidats vétérinaires coloniaux qui n'ont
pas déjà séjourné aux colonies. Il est d'une
durée de trois mois. Déjà plusieurs vétéri-
naires ont été dirigés sur l'Afrique Occiden-
tale Française, et cinq nouveaux candidats
suivent ce cours, depuis le 2 octobre, et
seront, appelés ensuite dans la colonie
à laquelle vous vous intéressez, où
ils arriveront avec les connaissances indis-
pensables à l'exercice de leur art.
Ce recrutement se poursuivra en tenant
compte- des nécessités de l'élevage et des
ressources financières de l'Afrique Occiden-
tale Française.
D'autre part, un projet de créatiôn d'un
corps de vétérinaires coloniaux est actuelle-
ment soumis à l'examen des divers gou-
vernements coloniaux, dont j'attends les
observations pour mettre ce projet à exécu-
tion.
Rien, par conséquent, n'a été négligé par
mon administration pour donner tous apai-
sements au syndicat professionnel et éco--
nomique de l'Afrique Occidentale, en favo-
risant, autant que possible, l'élevage dans
cette vaste colonie.
Je réponds ainsi aux préoccupations
exprimées à la fois par le vœu que vous
m'avez transmis et par la lettre du 4 sep-
tembre dernier que m'adresse le Président
du syndicat précité.
Veuillez agréer, Monsieur le Député et
cher Collègue, l'assurance de mes senti-
ments dévoués.
Pour le Ministre et par ordre,
Le Gouverneur, Chef du Cabinet,
-' -¿]t
Aalomobilisme. et Hippisme
aux Colonies
--0-0-
Hier, s'est ouvert le
Salon de l'Automobile, et
en même temps" aux
courses du Tremblay, M.
Licari, 1M propriétaire
algérien, réclamait Pe-
tite Princesse, vainqueur
de la première épreuve,
le prix de Milan, pour la
somme de 12.222 fl-S. 22. La POIlliChe Va
s'embarquer prochainement après la fin
de la grève pour l'Afrique du Nord et
remportera, iioios en sommes certains, de
nouveaux trophées sur les hippodromes d'Al-
ger et de Tunis. Comme les* hommes, les
chevaux deviennent, eux, inconsciemment,
cololliaux" et le jour n'est peut-être pas loin
où les plors sangs de la métropole seront en-
voyés jusqu'à Saïgon ou Tananarive.
Tandis que le cheval devient de plus en
plus, même dans les colonies où Von en fai-
sait un usage constaM, un objet de luxe ou
un archaïgw auxiliaire de travail, le mot nu-
devient rài. « La XVII0 Exposition interna-
tionale de VAutomobile, dit Cycle et des
Sports au Grand-Palais, marque une nou-
velle étape dans le progrès. Certes, il faut
bien le dire : les facultés absorptives du
marché mondial au point de vue automobile
est limité. Rien que pour la France, à rai-
son de 50.000 châssis sortis annuellement,
il est certain, que dans trois ans, le plein-
sera fait et quil faudra pour notre industrie
nationale d'une part, se tourner de plus en
plus vers les tracteurs et les machines agri-
coles; d'autre part, chercher des débouchés
nouveaux hors de France. Ces débouchés
nouroeaux, où les trouver ? Certaines firmes,
et des plus importantes, se refusent systé-
matiquement à regarder le marché colonial.
Elles en sont restées à la vieille routine, les
colonies françaises sont des pays qui doi-
vent être administres par nos nationaux et
exploités par les étrangers. La qualité de
leur production leur permettrait de prendre
une place dans nos possessions à côté des
marques américaincs dont on est de phts en
plus las aux colonies, mais leur apathie
leur interdit de faire un effort dam ce sens.
D'autres, spécialisés dans le genre came-
lote,1 essaient bien d'inonder de leur fer-j
raille les deux continents, mais les acheteurs
prudents se refusent à perdre spontanément
leur argent. On les comprcnd.
Enfin, quelques-um de nos industriels, et
c'est le plus petit izoiiibre,, envisagent la
possibilité de fournir aux colonies, s'effor-
cent d'établit les moteurs à la coiroenancc
des pays auxquels ils les destinent, de cons-
truire des carrosseries en rapport avec les
besoins de. nos administrateurs et de nos
commerçants, de produire des appareils
agricoles qià leur sont demandés, substt-
tuant,- quand ils le peuvent, au carburant
usuÛ, un carburant que l'on trouve à pro-
fusion sur place.
Ceux-là sont rares. Dans notre compte
rendis dit Salon Automobile, nous signalerons
leitrs efforts. Ayant été à la peine, ils mé-
ritent d'être à l'honneur.
Marcel Ruedel
Remaniements ministériels
00
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
a fait annoncer dans l'Echo National qu'il
déclinera, si elle lui était faite, l'offre du
ministère de la Guerre où il fut jadis sous-
secrétaire d'Etat au cas où elle lui serait
faite si M. Maginot abandonnait le porte-
feuille.
M. Steeg à Paris
M. Sleeg, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a eu une nouvelle entrevue avec M. Lu-
cien Saint, résident général de France à
Tunis, au sujet de divers problèmes inté-
ressant conjointement l'Algérie et la Tu-
nisie.
Le Gouverneur général s'est entretenu à
l'Office du Gouvernement général avec
M. Bayer, directeur de l'Ecole des langues
orientales ; avec M. Lémery, sénateur, an-
cien sous-secrétaire d'Etat de la Marine
marchande, président de la Commission
paritaire.
M. Steeg compte quitter Paris demain
soir et s'embarquer samedi à Marseille
pour rejoindre son poste.
M. Albert Sarraut chez M. Poincaré
M. Poincaré, Président du Conseil, a. reçu
M Albert Sarraut, ministre dès Colonies.
A propos du voyage aérien de M. Albert Sarraut.
--0-0.-
C'est sur un avion Farman, muni d'un
moteur Renault de 300 HP, que M. Albert
Sarraut s'est rendu dernièrement à Lon-
dres. ,
*
La mosquée de Paris
&b
Le premier icoup de pioche dans les fon-
dation du Milirab, de la mosquée de Paris,
sera donné le jeudi 19' octobre, à 15 heures,
correspondant au 26 safer 1431 de l'Egerie.
par le maréchal Lyautey, résident général
de France au Maroc.
Le sultan sera représenté à cette céré-
monie par El Mokri, grand vizir et par El
Tazi* pacha de Tanger.
les' Iransac80ns ilDlhOliiRerts'ei-lldlrlB
APRES LA GUERRE
Ce double désir, l'un d'acheter qui poussait
quelques indigènes et l'autre de vendre qui ani-
mait certains Européens, devait nécessairement
se traduire par un mouvement actif des échan-
ges au profit des premiers. Un facteur écono-
mique puissant vint, en 1918, augmenter en-
core les disponibilités en numéraire des Arabes.
Les moissons furent splendides ; jamais, de mé-
moire d'homme, les récoltes en céréales
n'avaient atteint un pareil rendement. Alors que
l'Algérie ne produisait avant la guerre qu'une
moyenne annuelle de 20 à 21 millions de quin-
taux de blé, d' orge ou d'avoine, elle eni eut,
en cette année de l'armistice, plus de 30 mil-
lions ; or, comme ce sont les indigènes qui em-
blavent les plus grandes superficies, ce furent
eux aussi qui disposèrent pour la vente locale
,ou pour l'exportation des plus grosses quanti-
tés, et cela au moment où les prix de la farine
et du pain commençaient à s'élever.
Pour toutes ces raisons, ils achetèrent plus
que les Européens. En 1918, ils acquirent
-20.316 hectares pour 14 millions 646.795
francs, tandis que les Européens n'achetèrent
que 16.840 hectares pour 8 millions 440.087
francs. L'hectare de terrain revint aux pre-
miers à 720 francs et aux seconds à 501. En
1919, le mouvement grandit et s'aggrava. Bien
que les prix des terres aient encore monté" at-
teignant 760 francs pour l'hectare de terre de
colonisation et 708 francs pour l'hectare de
terre indigène, les musulmans algériens doublent
la valeur de leurs achats; ils leur consacrent p,lus
de 30 millions et deviennent possesseurs de
40.140 hectares de nouvelles terres européen-
nes; les colons ne peuvent acquérir que 19.089
hectares de terres indigènes pour une somme de
13 millions 526.829 francs. Ces deux années,
surtout la dernière, sont celles pendant lesquel-
les la rupture d'équilibre dans ces transactions
au pront des indigènes fut la plus accusée.
Aussi est-ce à ce moment qu'il faut étudier les
-- caractères de cette crise. Dans tous -- les -- dépar-
tements algériens sévit-elle avec une égale in..
tensité ou bien l'un d'eux est-il plus spéciale-
ment atteint ? Tous les éléments de la popu-
lation indigène de l'Algérie participent-ils à
ces achats ?
En Oranie, cette reprise des terres par les
indigènes n'a jamais été constatée ; après la
'guerre comme avant la guerre, les ventes de
terres de colonisation ont toujours été inférieu-
res tant en superficie qu'en valeur à la vente
des terres indigènes ; régulièrement, les colons
ont agrandi leurs domaines de plusieurs mil-
liers d'hectares par an, il n' y a guère eu de
crise ou, si elle a existé, elle ne s'est manifes-
tée que par un ralentissement dans les acquisi-
tions. En 1918,. les Européens se rendent pos-
sesseurs de 7.026 hectares et ne se dessaisissent
que de 4.622 - ; en 1919, ils achètent 11.476
hectares aux indigènes et ne leur en vendent
que 5.275. Une des causes de cette persistance
des progrès de la colonisation dans le départe-
ment d'Oran est la masse que représente là
l'élément européen et la faiblesse relative du
groupe indigène. La proportion est d'ara Euro-
péen contre trois indigènes.
Cette proportion est déjà plus favorable aux
musulmans dans le département d'Alger, ils
sont cinq contre ltTI. La différence est sensible,
et l'on sait que, plus une population est nom-
breuse, plus elle offre de résistance à la péné-
tration. Ici, les achats des indigènes ont dé-
passé une fois ceux des Européens en 1919 ;
ils ont porté sur 10.017 hectares, tandis que
ceux des Européens n'ont fait passer entre les
mains de ces derniers que 2.934. Toutefois,
l'année précédente, celle qui a marqué le dé-
but die la crise dans l'Algérie entière, le pa-
trimoine de la colonisation s'était encore accru
de quelques centaines d'hectares : 3.760 ache-
tés contre 2.893 vendus.
Ce fut à l'Est, dans le département de
Constantine, que la rupture d'équilibre entre les
acquisitions et les ventes des Européens et des
indigènes fut la plus complète et la plus dura-
ble. Aussi bien les autochtones sont ici dans
une proportion de 13 contre 1 Européen. Le
caractère accidenté du pays, la présence de
nombreux massifs montagneux d'accès diffi-
ci le, le peu de profondeur des plaines littora-
les, - l'étendue des peuplements forestiers - et
puis les errements suivis par l'Administration
dans ce beylick de Constantine dont elle avait
voulu faire au début une sorte de fief militaire
et arabe expliquent le peu de densité des im-
migrants et la moindre résistance qu'ils oppo-
sent à un retour offensif des anciens détenteurs
de terres. En 1918, les Européens se sont
dessaisis de 12.584 hectares et n'ont acquis
que 6.053 hectares, soit une perte de plus de
6.000 hectares ; en 1919, ils n'ont acheté que
4.659 hectares et en ont vendu 22.908, soit
une nouvelle perte de 18.000 hectares. En
cette province, comme en Tunisie, on a pu!
réellement s'effrayer de ce mouvement de dé-
possession.
La gravité de cette crise, localisée ainsi à
l'Est, n'est-elle pas un indice qu'il doit y
avoir là une cause plus agissante que la densité
de la population indigène et de sa grande su-
périorité sur l'élément européen ? Un peuple
ne se défend pas seulement par sa masse, il se
défend aussi par ses qualités ethniques, par son
labeur, sa ténacité, son attachement au sol na-
tal, ses habitudes de vivre, son adaptation au
milieu physique. Or, parmi les musulmans al-
gériens, les Berbères se distinguent nettement
des Arabes par leur type physique, plus encore
que par leurs qualités morales et leurs coutumes
sociales. L'Islam a pu s'imposer à eux et les
plier à sa discipline, pourtant, sous ce nivelle-
ment moral persistent des dispositions atavi-
ques, des traditions héréditaires, voire une con-
ception générale de la vie qui ne sont pas les
mêmes que celles des Arabes. Dans tous les
cas, au point de vue spécial qui nous occupe,
le "Berbère aime la terre sur laquelle il vit et
que ses aïeux ont eu tant de peine à défendre
contre les hordes d' envahisseurs ; il s' y est at-
taché d' autant plus qu'elle lui a demandé plus
d'efforts pour la mettre en valeur, qu'elle est
divisée et morcelée, qu'elle suffit à peine à le
faire vivre lui et sa famille. L'imposition du
séquestre, après l'insurrection de 1871, lui
avait enlevé dans la Grandie Kabylie et dans
quelques régions du département de Constan-
tine de vastes surfaces qu'il a toujours cherché
à récupérer. Le Kabyle est laborieux, sobre,
très économe ; il a donc pu, en ces derniers
temps, amasser des sommes assez considéra-
bles, il a travaillé en France dans les usines de
guerre ; ceux qui n'ont pas quitté l'Afrique, se
sont, comme d'habitude, loués dans la Mitidja
et ont vu grossir leurs salaires d ouivners agri-
coles. Rien èfétonnant, dès lors, à ce qu'il ait
été à même die racheter les terres sur le pour-
tour de la grande région kabyle. Ainsi, dans
l'arrondissement de Bougie et pour l' année
1919, lés propriétaires indigènes ont dépensé
1.297.130 francs pour acheter 1.503 hectares
de terres européennes et les propriétaires euro-
péens ne leur ont acheté que 72 hectares pour
78.487 francs.
Ces Kabyles, qui, dans leurs montagnes,
étaient habitués à se construire des maisons de
pierre et peu à peu avaient été amenés à les
aménager avec plus de confort, ne dédaignaient
pas non plus les placements en immeubles ur-
bains. Les transactions dans les propriétés bâ-
ties furent particulièrement actives après la
guerre en Algérie et en France. En Algérie,
ce furent les indigènes qui s' empressèrent
d'acheter les fermes ou les maisons des villa-
ges de colonisation. En 1919, 32 hecta-
res 33 ares 78 centiares de propriétés bâ-
ties furent cédés à des Européens par les indi-
gènes pour une somme globale de près de trois
millions de francs, alors que ces derniers leur
achetaient 592 hectares 51 ares 52 centiares,
pour près de 11 millions. Il faudrait ajouter à
ces achats avec contrats indicatifs des 'superfi-
cies, d'autres acquisitions d'immeubles Urbains
ne portant pas cette indication et ils représen-
tent pour les seuls indigènes 6 millions 851.000
francs et pour les Européens 1 million 369.000
francs seulement.
Donc, en 1918 et en 1919, les transactions
immobilières profitèrent aux indigènes algériens
et plusieurs milliers d'hectares de terres euro-
péennes passèrent entre leurs mains. Le dépar-
tement de Constantine fut la partie de la co-
lonie où le phénomène atteignit sa plus grande
intensité et notamment les régions habitées par
des populations kabyles. Fallait-il s' en éton-
ner et s'en plaincbe ?
Victor Demontès
Chargé de cours a/a Collège de France.
.Comment SiMij laillit nous Marner
tro-
Il s'en est fallu de peu que Siki ne de-
vienne citoyen de Germanie. En effet, en
1907, à Marseille, raconte la Liberté, une
artiste allemande avait .ramené dans ses ba-
gages un jeune Sénégalais d'une dizaine
d'années, dont eille comptait faire, de retour
à Berlin, le plus noir des valets de pied.
Elle demanda donc, pour ce vivant acces-
soire, un passeport aux autorités locales.
Mais Marseille veillait : le Sénégal étant
français, on refusa de laisser s'expatrier
l'adolescent d'ébène. Et l'artiste dut l'aban-
donner sur la Canneibière ou dans ses
parages et repartit pour sa Germanie.
Fort heureusement pour le sombre gamin,
un hôtelier le recueillit et lui inculqua à la
fois à ce que prétendent les mauvaises
langues la passion de la boxe et des bois-
suiis fortes. Mais c'est à Nice où il était
sons fortes. Siki fut opposé dans un combat
groom que SUd fut opposé dans un combat
dr- boxe à un de ses « frères de race ». Tous
deux s'administrèrent une raclée formida-
ble qui détermina certainement chez Siki
sa vocation.
C'est ainsi que Siki nous fut conservé.
Départ de missionnaires
---0-0--
Le 9 octobre au séminaire des missions
africaines de Lyon, le cardinal Maurin pré-
sidera la cérémonie solennelle de départ
de quinze missionnaires qui vont se rendre
aux missions d'Afrique, en (particulier au
Dahomey et au Congo. C'est la seconde fois
que cette cérémonie aura lieu depuis la
guerre.
- -
Un nouveau don du Tonkin
pour les régions libérées
---0.0--
Le Résident Supérieur au Tonkin vient de
faire parvenir à M. Charles Reibel, ministre
des Régions Libérées, un chèque de 7.528
francs destinés aux populations sinistrées.
Ce nouveau don porte à 37.199 francs le
montant des souscriptions reçues de cette
colonie en faveur des départements dévas-
tés. -
»
RETOUR
0
M. Estèbe, gouverneur de la Réunion, a
dû s'embarquer le 6 septembre dernier sur
le Marécftnl-Galliéni à destination de la
f rance. ïu. Cléret, secrétaire général, assu-
rera l'intérim pendant son absence.
Uiie grèvé^sënégalaise
, ,.. ---0-0-'-
Le irois-mâts Ver et, qui, mit cinquante-
deux jours à venir de Dakar à Cherbourg
et qui se trouve actuellement en relâche
sur rade, ne peut poursuivre son voyage
à destination'de la Hollande, la plus grande
partie de son équipage, composée de Séné-
galais ayant quitté le bord.
A l'Exposition Coloniale de Marseille
0-0–-
Le Congrès de l'organisation coloniale
La séance d'ouverture du Congrès de
l'organisation coloniale réuni lundi dernier
a été présidée par M. Dufour, président du
tribunal de commerce, .assisté de M. René
Besnard et Lebrun, sénateurs, anciens mi-
nistres.
Après l'allocution de M. Dufour, * M. René
Besnard a pris la parole pour souligner
l'importance du Congrès à l'heure où l'opi-
nion publique est tournée vers les questions
coloniales.
Il a dit l'importance des problèmes éco-
nomiques et rappelé que le peuple qui peut
se suffire à lui-même sera la maître du
monde.
Brièvement, M. René Besnard traça le
programme du congrès et salua les prési-
dents de sections, : MM Lebrun, ancien mi-
nistre des Colonies ; Charlety, recteur de
l'Université de Strasbourg ; Sabatier, pré-
sident des délégations financières de l'Al-
gé'rie, et Chailley, directeur de l'Union colo-
niale française.
Le secrétaire général du Congrès, M. Hen-
ri Brenier, directeur de la Chambre de
Commerce de Marseille, fit ensuite un expo-
sé détaillé des questions que le Congrès étu-
diera dans ses sections.
Les congressistes ont ensuite visité l'Ex-
pcsition.
un trustamerlcain de la navigation
dans le Pacifique
D'après le correspondant du Times à
Vancuuver, on projette à San-Francisco la
formation d'une grande Compagnie de nar
vigation, au. capital de 30 militions de. dol-
lars, qui absorberait toutes les entreprises
américaines opérant dans le Pacifique, telles
que la Pacific Mail et la Pacific Steamship
company.
Les promoteurs du projet font observer
qu'une grande ligne entre les ports des
daLs-Ums, le Japon, la Chine, l'Australie
et l'Indre aurait des chances de concurren-
cer avantageusement aes lignes japonaises
el, les autres lignes étrangères.
On croit que ce plan est favorisé par les
propositions présentées au Congrès par le
Président des Etats-Unis tendant à accor-
der à la marine marchande américaine une
subvention globale annuelle de 32 millions
de dollars. -
CONFERENCE COMMERCIALE
PAN-PACIFIQUE A HONOLULU ,
---0-0--
M. Charles, administrateur de 1re classe
des Colonies, a.été désigné pour représenter
l'Indochine à la Conférence Commerciale
Pan-Pacifique qui se réunira à Honolulu le
25 octobre courant, et s'est embarqué sur
le transatlantique « Paris » qui a quitté le
Havre le 24 septembre dernier..
La loue huit heures
et les services coloniaux
--0.0--
Un fait aussi important que regrettable et
qui aurait pu être gros de conséquences,
s'est passé le 3 octobre à bord de VEugèrfe-
Péreire.
Dans le courant de l'après-midi du 3 oc-
tobre, l'agent, à Alger, de la Compagnie
Générale Transatlantique, était avisé, par
un message sans fil, provenant du com-
mandant du paquebot Eugène-Péreire, de
cette Compagnie, que son navire était im-
mobilisé par suite d'une avarie de machine,
à environ 50 milles du port d'Alger, dans
les parages de Dellys, exactement au large
du cap Djinet.
L'Eugène-Péreire était parti de Marseille,
à destination d'Alger, avec un équipage de
fortune, composé, d'éléments divers, dont
quelques inscrits du port de Marseille ac-
ceptant la nouvelle réglementation du tra-
vail fixée par le décret du 5 septembre.
Un autre radio signalait peu après que,
sans qu'il puisse y - avoir aucun - doute, il
s'agissait d'un acte de sabotage ; le mes-
sage ajoutait que la mer était absolument
calme et qu'il n'y avait aucun inquiétude à
avoir sur le sort des passagers, au nombre
de huit cents environ, et se terminait en
demandant l'envoi de remorqueurs, la ma-
chine du paquebot étant hors de tout ser-
vice. -
Le Gouverneur général fut avisé, et, en
raison de nouveaux messages reçus de
YEugène-Pereire, on envoya à son aide le
bateau de sauvetage Le-Furet,de la Compa-
gnie Schiaffino, et un autre remorqueur,
sur lequel on embarqua une provision de
pain. En outre, et sur la demande du com-
mandant dé YEugène-Pereire, une brigade
d'agents de la Sûreté était à bord.
Le procureur de la République, M. Rinos,
qui se trouvait à l'arrivée de PEugène-Pe-
reire et qui a procédé aux premières cons-
tatations, a désigné un juge d'instruction
pour poursuivre l'enquête relative aux ac-
tes de sabotage qui auraient été commis
pendant la traversée.
Les premiers résultats de l'enquête ont
démontré que des actes coupables ont été
commis. L enquête du juge d'instruction
durera deux ou trois jours, avec le con-
cours d'un spécialiste .en machinerie.
Des récits des passagers et de la décla-
ration du commandant, il résulte que, aus-
sitôt après le départ de Marseille du pa-
quebot, dimanche à 13 heures, les prises de
–- z'
- - - ,.. - ; :" c ; i "- < - - > .:.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAS "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIITI
BXCLUSIYB DU JOUIINAL
, D
Lm (liiiHwiiriitmi–MMwrtiiwm rTurniii rfiifmininfrfrfiiniffi ilfrnrri i(Pitfiiïrffi''
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL ©t L.-G. THÉBAULT
Rédaelion et Adminiilration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUTRE 19-17
Un" tmom &Mme
."ïïïffiïïLi ^aneê êt ColoniêB ° M w 30 w M w
la au E'~ 80 21
UM { Etranger 60 » 45* 28b
On l'abonna dam toni Im Buretndeportaatdkai prindpwu libraire
La T.S.F. en A.O.F.
- <»
Leis quatorze stations icte T. S. F.
que possède actuellement l'A. UI. F ,
ainsi que GeMe cLe Monrovia en Liberia
viennent d'être ouvertes à 'la télégra-
phie privées et olff¡,cieil\lt'.l. et îles tarifs en
sont fixés, comme les Annales Colonia-
les du 29 septemib>re l'ont ̃ mentionné,
tant (pouT les correspondances à Tinté-
rieur qu'à l'extérieur, tarifs comprenant
la taxe de (parcours. pour caMe aug-
* montée de quelques taxes aocessoires;
en un mot prix fort abordables.
Moni distingué coiïlègïue, M. DaAbiez
avait, dans les Annales Coloniales du 7
février 1914, jeté un iorii d'ail arme qui
fut entendu. Il se faisait J'écto du Par-
lement et idic l'opinion publique, alors
Justement émus de d'inféJriOT:ité de no,
tre outillage. radiotéilégraphique devant
les progrès et l'extension rapide de la
T. S. P. à l'étranger.
Si dès 1913, la - rue Oudinot s'était
préoccupée de l'instaillatioii de la T. S.
F. dian-s notre empiré coldïiiaJ, le dé-
faut de méthode, il'absence de.pilan et
d'études spéciales, de tout contrôle
avaient laissé dila/pider des sommes im-
portantes Cln des essais sép-arés dans
chacune de nos possessions.
La. station de Tomboucton ou Ratera
entre autres, avait été tout d'atoord des-
tinée à faire partie du réseau mondial.
Mais sa portée n'a pas pu dépasser
'.l!.200 Miljomètres avec- une) ipuissanicie
de 10 kilcwats. C'est à la station de Ba-
mako que sera réservé ce -rôlei, dès
qu'elle sera terminée.
Saïgon, BamaJw, Brazzaville, Tana-
narive, Djibouti, Nouméa, Paipeete,
Dakar et Martinique formeront alolrs la
chaîne hertzienne française'.
L'A. 0. F. est actuellement recou-
verte d'un réseau do téil égr aiphie
aérienne de 21.212 kilomètres compre-
niant 223 bureaux de postes et télégra-
phes. Il appartenait à la T. S. P d'ap-
pOlrter la solution pratique au problème
des 'communications à grande distance
et des résiultats obtenus sont d'autant
paus intéressants qu'ils sont l'œuvre de
nos soldats qui oint travaillé pendant la
guerre en complet accord avec l'Aid-
ministration des P. T. T.
La ipremàère station de T. S. F. que
nous ren'ciontrons en arrivant dans les
patrages de notre Ouest-Africain est
ceilile, de Port-Etienne, dans la Baie du
Lévrier, en Mauritanie. D'une puissan-
ce de 15 kw., sa portée normale est de
1.000 kil. le Jour et de 3.000 kiil. , la
nuit. Par sa situation géographique, ellile
prévient Dakar de l'arrivée des navi-
res cinquante heures à l'avance et elle
transite les Inessagels, à destination de
tous .pays en les aoheminant par la
station dei Rulisque.'
Créée en 1910 par le commandant Ri-
vet, la station Rufisque est de puissan-
ce et de portée égales à celle de Port-
Etienne qu'elle reilie à Conakry. Ellile
communique tous les matins avec la
station de Lyon et émet à heure fixe un
communiqué de presse.
Dakar, date de 1911, cette station ne
communique qu'avec les naivires en mer
et voit cibaque jour l'intensité de son
trafic s'accroître. Sa portée normale est
• de 700 Ida. Je jour et 1.000 kil. la nulit ;
sa longueur d'onde est de 600 mètres.
Avec les stations de Port-Etienne et
de Rullsiqu,a, eflfle a subi d'importantes
modifications soustrayant en partie la
réception des signes aux influences per-
turbatrices des parasitas. atmosphéri-
ques parfois si vîoilents dans lai région
tropicaae.
La station de Conakry, mise en ser-
vice, en 1912, a une puissance die 15 kv.
et une poTtée de 1.000 kil. le jour et
3.000 kil. la nuit. Elle utiiilise deux lon-
gueurs d'onde : 600 et 2.000 mètres.
Dotée des perfectionnements, eille re-
lie Rufisque à Tabou (Côte d'Ivoire.) par
l'intermédiaiire de Monrovia (Libéria,) et
elle 'ciommuniq.ue avec 'les navires en
mer.
Nous venons de votir le rôle de la
station française de Monrovia, qui a
été bombardée par les AMemands pen-
dant la guerre. Sa portée normale est
die 300 kil. ie jour, et el'le communique
parfaitement avec Daikar pendant la
nuit.
- Tabou, à ila Côte d'Ivoire ai été pré-
féré à Grand^Bassam, pour de& raisons
techniques, sans 'doute ; cette station
refliée à Conakry par Monrovia, met la
Guinée en communication aveo Abid-
jan. Eille est la dernière station- de la
Côte Otocidentaile Ouest Africaine).
Dans l'intérieur de rA. O. F., nous
possédons en Mauritanie :
Les stations de Atar (Adra-r) et Chin-
guetti (Taganb) dont les portées sont
respectivement de 800 et 500 kil. Nous
avons lu récemment dans. les Annales
Coloniales (numéro du 22 août 1922),
que -graoe à Ha T. S. F., les coordonnées
géographiques dès principaux centres
de Haï Mauritaniei avaient été exacte-
ment déterminées.
Au Soudan français, la station de Ki-
dU assure la liaison entre Zinder (Ni-
ger), Kabara, (Tomiboiuctcu) et Bamakol.
D'une instaillatioin très moderne, ce
poste demi-transiportaiblle a une perlée
nonnalle de 800 kil. et une puissance de
5 kilowatts.
La télégraphie! aérienne ne reliant
que Niamey, Zinder et N'Guigma 'les
stations dei T. S. F. de Zinder et de
N'Guigi-ni sont appelées à rendre de très
grands services. La station de Zimder
a une puissance de 10 kw. et une portée
de 1.000 kil. de jour. Celle de N'Guigmi
assure la liaison entre l'A.O. F. et l'A.
E,. F. ipar FO'IÍ-La.rQ¡.y et le réseau du
Tchad. Sa, portée est de 500 kH. et sa.
puissance 5 kw.
Telile est en détail l'organisation de
l'a T. iS. F. en Afrique Occidentale', or-
ganisation qui ne saurait être compilé te
sans avoir son équivalente dans notre
Aifrique Equaitoriale. C'est ce qu'a fort
heureusement compris M. Albert Sar-
rau t dans l'élaboration de son program-
me -de" grands travaux, oifll a réservé
d'ajouter à la. station intercoiloniaJe en
CGinstrucIflon à Brazzaville et aux postes
secondaires' de Fort-Lamy, Mao, Ati,
Albiécker, Paya et Fada : un poste à
POlrt-GentiJl pour satisfaire les besoins
dui port et pour assurer la; liaison avec
les postes de Mindouli (Moyen-CongoO
et de Yaoundô (Cameroun) ; un poste
intermédiaire, à Libreville (Gabon) ; un
poste à pletlite portée à Carnot (Moyen -
Congo) ; une aligne de postes à petite
portée dans, les chefs-lieux des circons-
criptions administratives frontières de
rOubangui (Fort - Crampel, N'Déilé,
Ouaidda, Yalanga et Kaka), la liaison
avec .Bangui se faisant par la ligne té-
légraphique Bangui-Fort-Crampel ; un
poste à Am-Timam, qui communiquera
avec le poste de N'Déilé (Oubangui) et
fermera la chaîne des postes, qui se dé-
veloppera. ainsi le long de la frontière
du Soudan anglo-égyptien.
Il restait à organiser commerciaile-
ment notre réseau de T. S. F. ; nous
avons vu au début ide cet article que
toutes les stations de l'A. 0. F. viennent
d'être ouvertes aux relations privées ;
firux services que la .T. S. F. a déjà ren-
dus au' point de vue politique et na.tio-
naU, s'ajouteront donc sous peu des ré-
sultats économiques qui couvriront ra-
pidement lès frais d'installations que se
sont imposées les colonies du groupe
et la Métropole. Une fois terminé
d'après les vues que. nous avons expo-
sées, notre réseau de, T. S. F. pourra
supporter jla comparai sont aveci les ré-
seaux des autres puissances colonisa-
trices et ifl contribuera pour une large
part au rayonnement de la pensée
française1, si intimement liée au déve-
loppement économique de notre pays.
Pierre Valude,
Député du Cher.
:
Les vétérinaires en A. 0. F.
--0-0--
Notre excellent ooblabCYrateur, Georges
Barthélémy, a reçu la lettre suivante :
Monsieur le Député et cher Collègue,
Vous avez bien voulu appeler mon atten-
tion sur les vœux exprimés par le Syndi-
cat Professionnel et Economique de l'Afri-
que Occidentale Française.
Celui-ci me signale que le très important
cheptel de cette colonie est décimé par de
nombreuses épizooties et qu'il serait porté
remède à cette situation s'il existait en Afri-
que Occidentale Française un service de
vétérinaires plus étendu que celui qui existe
en ce moment.
Cette situation ne m'était pas inconnue
et, pour l'améliorer, je me suis efforcé de
recruter le plus grand nombre possible de
spécialistes. D'une part, il a été créé, en
1920, à l'Ecole Nationale vétérinaire d'Al-
fort, un cours de médecine vétérinaire exo-
tique que doivent suivre obligatoirement les
candidats vétérinaires coloniaux qui n'ont
pas déjà séjourné aux colonies. Il est d'une
durée de trois mois. Déjà plusieurs vétéri-
naires ont été dirigés sur l'Afrique Occiden-
tale Française, et cinq nouveaux candidats
suivent ce cours, depuis le 2 octobre, et
seront, appelés ensuite dans la colonie
à laquelle vous vous intéressez, où
ils arriveront avec les connaissances indis-
pensables à l'exercice de leur art.
Ce recrutement se poursuivra en tenant
compte- des nécessités de l'élevage et des
ressources financières de l'Afrique Occiden-
tale Française.
D'autre part, un projet de créatiôn d'un
corps de vétérinaires coloniaux est actuelle-
ment soumis à l'examen des divers gou-
vernements coloniaux, dont j'attends les
observations pour mettre ce projet à exécu-
tion.
Rien, par conséquent, n'a été négligé par
mon administration pour donner tous apai-
sements au syndicat professionnel et éco--
nomique de l'Afrique Occidentale, en favo-
risant, autant que possible, l'élevage dans
cette vaste colonie.
Je réponds ainsi aux préoccupations
exprimées à la fois par le vœu que vous
m'avez transmis et par la lettre du 4 sep-
tembre dernier que m'adresse le Président
du syndicat précité.
Veuillez agréer, Monsieur le Député et
cher Collègue, l'assurance de mes senti-
ments dévoués.
Pour le Ministre et par ordre,
Le Gouverneur, Chef du Cabinet,
-' -¿]t
Aalomobilisme. et Hippisme
aux Colonies
--0-0-
Hier, s'est ouvert le
Salon de l'Automobile, et
en même temps" aux
courses du Tremblay, M.
Licari, 1M propriétaire
algérien, réclamait Pe-
tite Princesse, vainqueur
de la première épreuve,
le prix de Milan, pour la
somme de 12.222 fl-S. 22. La POIlliChe Va
s'embarquer prochainement après la fin
de la grève pour l'Afrique du Nord et
remportera, iioios en sommes certains, de
nouveaux trophées sur les hippodromes d'Al-
ger et de Tunis. Comme les* hommes, les
chevaux deviennent, eux, inconsciemment,
cololliaux" et le jour n'est peut-être pas loin
où les plors sangs de la métropole seront en-
voyés jusqu'à Saïgon ou Tananarive.
Tandis que le cheval devient de plus en
plus, même dans les colonies où Von en fai-
sait un usage constaM, un objet de luxe ou
un archaïgw auxiliaire de travail, le mot nu-
devient rài. « La XVII0 Exposition interna-
tionale de VAutomobile, dit Cycle et des
Sports au Grand-Palais, marque une nou-
velle étape dans le progrès. Certes, il faut
bien le dire : les facultés absorptives du
marché mondial au point de vue automobile
est limité. Rien que pour la France, à rai-
son de 50.000 châssis sortis annuellement,
il est certain, que dans trois ans, le plein-
sera fait et quil faudra pour notre industrie
nationale d'une part, se tourner de plus en
plus vers les tracteurs et les machines agri-
coles; d'autre part, chercher des débouchés
nouveaux hors de France. Ces débouchés
nouroeaux, où les trouver ? Certaines firmes,
et des plus importantes, se refusent systé-
matiquement à regarder le marché colonial.
Elles en sont restées à la vieille routine, les
colonies françaises sont des pays qui doi-
vent être administres par nos nationaux et
exploités par les étrangers. La qualité de
leur production leur permettrait de prendre
une place dans nos possessions à côté des
marques américaincs dont on est de phts en
plus las aux colonies, mais leur apathie
leur interdit de faire un effort dam ce sens.
D'autres, spécialisés dans le genre came-
lote,1 essaient bien d'inonder de leur fer-j
raille les deux continents, mais les acheteurs
prudents se refusent à perdre spontanément
leur argent. On les comprcnd.
Enfin, quelques-um de nos industriels, et
c'est le plus petit izoiiibre,, envisagent la
possibilité de fournir aux colonies, s'effor-
cent d'établit les moteurs à la coiroenancc
des pays auxquels ils les destinent, de cons-
truire des carrosseries en rapport avec les
besoins de. nos administrateurs et de nos
commerçants, de produire des appareils
agricoles qià leur sont demandés, substt-
tuant,- quand ils le peuvent, au carburant
usuÛ, un carburant que l'on trouve à pro-
fusion sur place.
Ceux-là sont rares. Dans notre compte
rendis dit Salon Automobile, nous signalerons
leitrs efforts. Ayant été à la peine, ils mé-
ritent d'être à l'honneur.
Marcel Ruedel
Remaniements ministériels
00
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
a fait annoncer dans l'Echo National qu'il
déclinera, si elle lui était faite, l'offre du
ministère de la Guerre où il fut jadis sous-
secrétaire d'Etat au cas où elle lui serait
faite si M. Maginot abandonnait le porte-
feuille.
M. Steeg à Paris
M. Sleeg, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a eu une nouvelle entrevue avec M. Lu-
cien Saint, résident général de France à
Tunis, au sujet de divers problèmes inté-
ressant conjointement l'Algérie et la Tu-
nisie.
Le Gouverneur général s'est entretenu à
l'Office du Gouvernement général avec
M. Bayer, directeur de l'Ecole des langues
orientales ; avec M. Lémery, sénateur, an-
cien sous-secrétaire d'Etat de la Marine
marchande, président de la Commission
paritaire.
M. Steeg compte quitter Paris demain
soir et s'embarquer samedi à Marseille
pour rejoindre son poste.
M. Albert Sarraut chez M. Poincaré
M. Poincaré, Président du Conseil, a. reçu
M Albert Sarraut, ministre dès Colonies.
A propos du voyage aérien de M. Albert Sarraut.
--0-0.-
C'est sur un avion Farman, muni d'un
moteur Renault de 300 HP, que M. Albert
Sarraut s'est rendu dernièrement à Lon-
dres. ,
*
La mosquée de Paris
&b
Le premier icoup de pioche dans les fon-
dation du Milirab, de la mosquée de Paris,
sera donné le jeudi 19' octobre, à 15 heures,
correspondant au 26 safer 1431 de l'Egerie.
par le maréchal Lyautey, résident général
de France au Maroc.
Le sultan sera représenté à cette céré-
monie par El Mokri, grand vizir et par El
Tazi* pacha de Tanger.
les' Iransac80ns ilDlhOliiRerts'ei-lldlrlB
APRES LA GUERRE
Ce double désir, l'un d'acheter qui poussait
quelques indigènes et l'autre de vendre qui ani-
mait certains Européens, devait nécessairement
se traduire par un mouvement actif des échan-
ges au profit des premiers. Un facteur écono-
mique puissant vint, en 1918, augmenter en-
core les disponibilités en numéraire des Arabes.
Les moissons furent splendides ; jamais, de mé-
moire d'homme, les récoltes en céréales
n'avaient atteint un pareil rendement. Alors que
l'Algérie ne produisait avant la guerre qu'une
moyenne annuelle de 20 à 21 millions de quin-
taux de blé, d' orge ou d'avoine, elle eni eut,
en cette année de l'armistice, plus de 30 mil-
lions ; or, comme ce sont les indigènes qui em-
blavent les plus grandes superficies, ce furent
eux aussi qui disposèrent pour la vente locale
,ou pour l'exportation des plus grosses quanti-
tés, et cela au moment où les prix de la farine
et du pain commençaient à s'élever.
Pour toutes ces raisons, ils achetèrent plus
que les Européens. En 1918, ils acquirent
-20.316 hectares pour 14 millions 646.795
francs, tandis que les Européens n'achetèrent
que 16.840 hectares pour 8 millions 440.087
francs. L'hectare de terrain revint aux pre-
miers à 720 francs et aux seconds à 501. En
1919, le mouvement grandit et s'aggrava. Bien
que les prix des terres aient encore monté" at-
teignant 760 francs pour l'hectare de terre de
colonisation et 708 francs pour l'hectare de
terre indigène, les musulmans algériens doublent
la valeur de leurs achats; ils leur consacrent p,lus
de 30 millions et deviennent possesseurs de
40.140 hectares de nouvelles terres européen-
nes; les colons ne peuvent acquérir que 19.089
hectares de terres indigènes pour une somme de
13 millions 526.829 francs. Ces deux années,
surtout la dernière, sont celles pendant lesquel-
les la rupture d'équilibre dans ces transactions
au pront des indigènes fut la plus accusée.
Aussi est-ce à ce moment qu'il faut étudier les
-- caractères de cette crise. Dans tous -- les -- dépar-
tements algériens sévit-elle avec une égale in..
tensité ou bien l'un d'eux est-il plus spéciale-
ment atteint ? Tous les éléments de la popu-
lation indigène de l'Algérie participent-ils à
ces achats ?
En Oranie, cette reprise des terres par les
indigènes n'a jamais été constatée ; après la
'guerre comme avant la guerre, les ventes de
terres de colonisation ont toujours été inférieu-
res tant en superficie qu'en valeur à la vente
des terres indigènes ; régulièrement, les colons
ont agrandi leurs domaines de plusieurs mil-
liers d'hectares par an, il n' y a guère eu de
crise ou, si elle a existé, elle ne s'est manifes-
tée que par un ralentissement dans les acquisi-
tions. En 1918,. les Européens se rendent pos-
sesseurs de 7.026 hectares et ne se dessaisissent
que de 4.622 - ; en 1919, ils achètent 11.476
hectares aux indigènes et ne leur en vendent
que 5.275. Une des causes de cette persistance
des progrès de la colonisation dans le départe-
ment d'Oran est la masse que représente là
l'élément européen et la faiblesse relative du
groupe indigène. La proportion est d'ara Euro-
péen contre trois indigènes.
Cette proportion est déjà plus favorable aux
musulmans dans le département d'Alger, ils
sont cinq contre ltTI. La différence est sensible,
et l'on sait que, plus une population est nom-
breuse, plus elle offre de résistance à la péné-
tration. Ici, les achats des indigènes ont dé-
passé une fois ceux des Européens en 1919 ;
ils ont porté sur 10.017 hectares, tandis que
ceux des Européens n'ont fait passer entre les
mains de ces derniers que 2.934. Toutefois,
l'année précédente, celle qui a marqué le dé-
but die la crise dans l'Algérie entière, le pa-
trimoine de la colonisation s'était encore accru
de quelques centaines d'hectares : 3.760 ache-
tés contre 2.893 vendus.
Ce fut à l'Est, dans le département de
Constantine, que la rupture d'équilibre entre les
acquisitions et les ventes des Européens et des
indigènes fut la plus complète et la plus dura-
ble. Aussi bien les autochtones sont ici dans
une proportion de 13 contre 1 Européen. Le
caractère accidenté du pays, la présence de
nombreux massifs montagneux d'accès diffi-
ci le, le peu de profondeur des plaines littora-
les, - l'étendue des peuplements forestiers - et
puis les errements suivis par l'Administration
dans ce beylick de Constantine dont elle avait
voulu faire au début une sorte de fief militaire
et arabe expliquent le peu de densité des im-
migrants et la moindre résistance qu'ils oppo-
sent à un retour offensif des anciens détenteurs
de terres. En 1918, les Européens se sont
dessaisis de 12.584 hectares et n'ont acquis
que 6.053 hectares, soit une perte de plus de
6.000 hectares ; en 1919, ils n'ont acheté que
4.659 hectares et en ont vendu 22.908, soit
une nouvelle perte de 18.000 hectares. En
cette province, comme en Tunisie, on a pu!
réellement s'effrayer de ce mouvement de dé-
possession.
La gravité de cette crise, localisée ainsi à
l'Est, n'est-elle pas un indice qu'il doit y
avoir là une cause plus agissante que la densité
de la population indigène et de sa grande su-
périorité sur l'élément européen ? Un peuple
ne se défend pas seulement par sa masse, il se
défend aussi par ses qualités ethniques, par son
labeur, sa ténacité, son attachement au sol na-
tal, ses habitudes de vivre, son adaptation au
milieu physique. Or, parmi les musulmans al-
gériens, les Berbères se distinguent nettement
des Arabes par leur type physique, plus encore
que par leurs qualités morales et leurs coutumes
sociales. L'Islam a pu s'imposer à eux et les
plier à sa discipline, pourtant, sous ce nivelle-
ment moral persistent des dispositions atavi-
ques, des traditions héréditaires, voire une con-
ception générale de la vie qui ne sont pas les
mêmes que celles des Arabes. Dans tous les
cas, au point de vue spécial qui nous occupe,
le "Berbère aime la terre sur laquelle il vit et
que ses aïeux ont eu tant de peine à défendre
contre les hordes d' envahisseurs ; il s' y est at-
taché d' autant plus qu'elle lui a demandé plus
d'efforts pour la mettre en valeur, qu'elle est
divisée et morcelée, qu'elle suffit à peine à le
faire vivre lui et sa famille. L'imposition du
séquestre, après l'insurrection de 1871, lui
avait enlevé dans la Grandie Kabylie et dans
quelques régions du département de Constan-
tine de vastes surfaces qu'il a toujours cherché
à récupérer. Le Kabyle est laborieux, sobre,
très économe ; il a donc pu, en ces derniers
temps, amasser des sommes assez considéra-
bles, il a travaillé en France dans les usines de
guerre ; ceux qui n'ont pas quitté l'Afrique, se
sont, comme d'habitude, loués dans la Mitidja
et ont vu grossir leurs salaires d ouivners agri-
coles. Rien èfétonnant, dès lors, à ce qu'il ait
été à même die racheter les terres sur le pour-
tour de la grande région kabyle. Ainsi, dans
l'arrondissement de Bougie et pour l' année
1919, lés propriétaires indigènes ont dépensé
1.297.130 francs pour acheter 1.503 hectares
de terres européennes et les propriétaires euro-
péens ne leur ont acheté que 72 hectares pour
78.487 francs.
Ces Kabyles, qui, dans leurs montagnes,
étaient habitués à se construire des maisons de
pierre et peu à peu avaient été amenés à les
aménager avec plus de confort, ne dédaignaient
pas non plus les placements en immeubles ur-
bains. Les transactions dans les propriétés bâ-
ties furent particulièrement actives après la
guerre en Algérie et en France. En Algérie,
ce furent les indigènes qui s' empressèrent
d'acheter les fermes ou les maisons des villa-
ges de colonisation. En 1919, 32 hecta-
res 33 ares 78 centiares de propriétés bâ-
ties furent cédés à des Européens par les indi-
gènes pour une somme globale de près de trois
millions de francs, alors que ces derniers leur
achetaient 592 hectares 51 ares 52 centiares,
pour près de 11 millions. Il faudrait ajouter à
ces achats avec contrats indicatifs des 'superfi-
cies, d'autres acquisitions d'immeubles Urbains
ne portant pas cette indication et ils représen-
tent pour les seuls indigènes 6 millions 851.000
francs et pour les Européens 1 million 369.000
francs seulement.
Donc, en 1918 et en 1919, les transactions
immobilières profitèrent aux indigènes algériens
et plusieurs milliers d'hectares de terres euro-
péennes passèrent entre leurs mains. Le dépar-
tement de Constantine fut la partie de la co-
lonie où le phénomène atteignit sa plus grande
intensité et notamment les régions habitées par
des populations kabyles. Fallait-il s' en éton-
ner et s'en plaincbe ?
Victor Demontès
Chargé de cours a/a Collège de France.
.Comment SiMij laillit nous Marner
tro-
Il s'en est fallu de peu que Siki ne de-
vienne citoyen de Germanie. En effet, en
1907, à Marseille, raconte la Liberté, une
artiste allemande avait .ramené dans ses ba-
gages un jeune Sénégalais d'une dizaine
d'années, dont eille comptait faire, de retour
à Berlin, le plus noir des valets de pied.
Elle demanda donc, pour ce vivant acces-
soire, un passeport aux autorités locales.
Mais Marseille veillait : le Sénégal étant
français, on refusa de laisser s'expatrier
l'adolescent d'ébène. Et l'artiste dut l'aban-
donner sur la Canneibière ou dans ses
parages et repartit pour sa Germanie.
Fort heureusement pour le sombre gamin,
un hôtelier le recueillit et lui inculqua à la
fois à ce que prétendent les mauvaises
langues la passion de la boxe et des bois-
suiis fortes. Mais c'est à Nice où il était
sons fortes. Siki fut opposé dans un combat
groom que SUd fut opposé dans un combat
dr- boxe à un de ses « frères de race ». Tous
deux s'administrèrent une raclée formida-
ble qui détermina certainement chez Siki
sa vocation.
C'est ainsi que Siki nous fut conservé.
Départ de missionnaires
---0-0--
Le 9 octobre au séminaire des missions
africaines de Lyon, le cardinal Maurin pré-
sidera la cérémonie solennelle de départ
de quinze missionnaires qui vont se rendre
aux missions d'Afrique, en (particulier au
Dahomey et au Congo. C'est la seconde fois
que cette cérémonie aura lieu depuis la
guerre.
- -
Un nouveau don du Tonkin
pour les régions libérées
---0.0--
Le Résident Supérieur au Tonkin vient de
faire parvenir à M. Charles Reibel, ministre
des Régions Libérées, un chèque de 7.528
francs destinés aux populations sinistrées.
Ce nouveau don porte à 37.199 francs le
montant des souscriptions reçues de cette
colonie en faveur des départements dévas-
tés. -
»
RETOUR
0
M. Estèbe, gouverneur de la Réunion, a
dû s'embarquer le 6 septembre dernier sur
le Marécftnl-Galliéni à destination de la
f rance. ïu. Cléret, secrétaire général, assu-
rera l'intérim pendant son absence.
Uiie grèvé^sënégalaise
, ,.. ---0-0-'-
Le irois-mâts Ver et, qui, mit cinquante-
deux jours à venir de Dakar à Cherbourg
et qui se trouve actuellement en relâche
sur rade, ne peut poursuivre son voyage
à destination'de la Hollande, la plus grande
partie de son équipage, composée de Séné-
galais ayant quitté le bord.
A l'Exposition Coloniale de Marseille
0-0–-
Le Congrès de l'organisation coloniale
La séance d'ouverture du Congrès de
l'organisation coloniale réuni lundi dernier
a été présidée par M. Dufour, président du
tribunal de commerce, .assisté de M. René
Besnard et Lebrun, sénateurs, anciens mi-
nistres.
Après l'allocution de M. Dufour, * M. René
Besnard a pris la parole pour souligner
l'importance du Congrès à l'heure où l'opi-
nion publique est tournée vers les questions
coloniales.
Il a dit l'importance des problèmes éco-
nomiques et rappelé que le peuple qui peut
se suffire à lui-même sera la maître du
monde.
Brièvement, M. René Besnard traça le
programme du congrès et salua les prési-
dents de sections, : MM Lebrun, ancien mi-
nistre des Colonies ; Charlety, recteur de
l'Université de Strasbourg ; Sabatier, pré-
sident des délégations financières de l'Al-
gé'rie, et Chailley, directeur de l'Union colo-
niale française.
Le secrétaire général du Congrès, M. Hen-
ri Brenier, directeur de la Chambre de
Commerce de Marseille, fit ensuite un expo-
sé détaillé des questions que le Congrès étu-
diera dans ses sections.
Les congressistes ont ensuite visité l'Ex-
pcsition.
un trustamerlcain de la navigation
dans le Pacifique
D'après le correspondant du Times à
Vancuuver, on projette à San-Francisco la
formation d'une grande Compagnie de nar
vigation, au. capital de 30 militions de. dol-
lars, qui absorberait toutes les entreprises
américaines opérant dans le Pacifique, telles
que la Pacific Mail et la Pacific Steamship
company.
Les promoteurs du projet font observer
qu'une grande ligne entre les ports des
daLs-Ums, le Japon, la Chine, l'Australie
et l'Indre aurait des chances de concurren-
cer avantageusement aes lignes japonaises
el, les autres lignes étrangères.
On croit que ce plan est favorisé par les
propositions présentées au Congrès par le
Président des Etats-Unis tendant à accor-
der à la marine marchande américaine une
subvention globale annuelle de 32 millions
de dollars. -
CONFERENCE COMMERCIALE
PAN-PACIFIQUE A HONOLULU ,
---0-0--
M. Charles, administrateur de 1re classe
des Colonies, a.été désigné pour représenter
l'Indochine à la Conférence Commerciale
Pan-Pacifique qui se réunira à Honolulu le
25 octobre courant, et s'est embarqué sur
le transatlantique « Paris » qui a quitté le
Havre le 24 septembre dernier..
La loue huit heures
et les services coloniaux
--0.0--
Un fait aussi important que regrettable et
qui aurait pu être gros de conséquences,
s'est passé le 3 octobre à bord de VEugèrfe-
Péreire.
Dans le courant de l'après-midi du 3 oc-
tobre, l'agent, à Alger, de la Compagnie
Générale Transatlantique, était avisé, par
un message sans fil, provenant du com-
mandant du paquebot Eugène-Péreire, de
cette Compagnie, que son navire était im-
mobilisé par suite d'une avarie de machine,
à environ 50 milles du port d'Alger, dans
les parages de Dellys, exactement au large
du cap Djinet.
L'Eugène-Péreire était parti de Marseille,
à destination d'Alger, avec un équipage de
fortune, composé, d'éléments divers, dont
quelques inscrits du port de Marseille ac-
ceptant la nouvelle réglementation du tra-
vail fixée par le décret du 5 septembre.
Un autre radio signalait peu après que,
sans qu'il puisse y - avoir aucun - doute, il
s'agissait d'un acte de sabotage ; le mes-
sage ajoutait que la mer était absolument
calme et qu'il n'y avait aucun inquiétude à
avoir sur le sort des passagers, au nombre
de huit cents environ, et se terminait en
demandant l'envoi de remorqueurs, la ma-
chine du paquebot étant hors de tout ser-
vice. -
Le Gouverneur général fut avisé, et, en
raison de nouveaux messages reçus de
YEugène-Pereire, on envoya à son aide le
bateau de sauvetage Le-Furet,de la Compa-
gnie Schiaffino, et un autre remorqueur,
sur lequel on embarqua une provision de
pain. En outre, et sur la demande du com-
mandant dé YEugène-Pereire, une brigade
d'agents de la Sûreté était à bord.
Le procureur de la République, M. Rinos,
qui se trouvait à l'arrivée de PEugène-Pe-
reire et qui a procédé aux premières cons-
tatations, a désigné un juge d'instruction
pour poursuivre l'enquête relative aux ac-
tes de sabotage qui auraient été commis
pendant la traversée.
Les premiers résultats de l'enquête ont
démontré que des actes coupables ont été
commis. L enquête du juge d'instruction
durera deux ou trois jours, avec le con-
cours d'un spécialiste .en machinerie.
Des récits des passagers et de la décla-
ration du commandant, il résulte que, aus-
sitôt après le départ de Marseille du pa-
quebot, dimanche à 13 heures, les prises de
–- z'
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