Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 septembre 1922 29 septembre 1922
Description : 1922/09/29 (A23,N145). 1922/09/29 (A23,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63034912
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
NGT-TROISIEME ANNEE. N° U5 LE NUMERO : 15 CENTIMES .- VENDREDI SOIR, 29 SEPTEMBRE 1928
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Les Annales Coloniales
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Une Conférence Pan-Pacifique
«t»
Du 25 octobre au 8 novembre pro-
chains une Conférence Commerciale
Pan-Pacifique se réunira à Honoluilu
soiis d'égide et le patronage de rUnwn
Pari-Pacifique. 11 semble que la odnspi-
raitioin du silence sa soit faite autour de
cette néimioin donl liai presse française
n'a oocore fait aulCiune mention. Gomme
'je vais r indiquer, soni imsportan'ce,
-fluoîque d'ordre privé, ne le cède en
- rien aux cOlùft.renc.es diplomatiques qui
"se sont terminées par le traité conclu à
̃ Washington -le 10 décembre dernier. Si
les conventions qui en font l'objet ont
posé des principes, la Conférence qui va
avoir lieu. à. Honolulu en fixera les rè-
gles pratiques d'application, et les inté-
rêts que nous avons dans le Paicaifique-
ne nous permettent pas de nous en dé-
sintéresser.
VUnjüIJ1 Pan-Pacifique est une So-
ciété privée sans caractère Wiciiel. Elle
•est constituée principalement par des
gens d'affaires. 4.
- Rlil-e a comme Présidents honoraires
le Président des Etats-Unis, M. Ha.ndmg;
les Premiers MLiî.istres du Ganaida,
d'Australie et de Nouvelle-Zélande- ; le
Président de l-a République chiinois& ;
* le roi de Siam ; le Président de la Cha.m-
bre des Pairs du Japon et comme Vice-
Présidents honoraires, MM. I-Iughes, se-
crétaire d'Etat des Etats-Unis ; Woo-
drow Wilson, ancien président des
Etats-Unis ; Rowe-, directeur général de
l'Union Pan-Américaine ; le Ministre
chinois des Communications : le Gou-
verneur Général des Philippines, les
Gouverneurs généraux de l'Alaska et
de Java ; les Premiers Ministres des
Etats du Oiommonwelt Australien,
le lPremier Ministre de la Colombie
Britannique. Je constate avec regret que
la France est la seule des nations qui,
bordant le Pacifique, n'y soit pas repré-
sentée. L'importance de nos colonies
d'Indochine, de Nouvelle-Calédonie et
- des Etablissements français d'Océanie
- est. cependant de nature à justifier la.
présence d'un délégué.
*
* *
Tandis que toute notre attention est
retenue pair des problèmes dont la so-
lution pàr-aît devenir cihaque jour pilais
lointaine, nos Alliés qui, ne l'o'uMioTis
pas, sont aussi nos concurrents, ont
pensé qu'il faillait traduire par des réaili-
tés les conventions signées il v a. un an
à \Vashi.ngton. Aussi les hommes d'af-
faires qui olÎÜ constitué l'Union Pan-Pa-
cifique - ont-ils provoqué la réunion qui
va se tenir à Ilonoliulu.
C'est iw l'inlerméidiaire du Gouver-
nement -des Etats-Unis, agissant à titre
.ciffioieux, que cette Association a en-
voyé à la France une invitation pour
- l'Indochine. Je ne saûs pas si un repré-
- sentant a été désigné ; aucune coimimu-
̃ nioation n'a été faite à ce sujet. Je
crains bien que. nous soyons ignorés à
cette réunion, comme nons l'aurions
- ét.é à Washington, si des circonstances
fortuites n'avaient pas déterminé notre
partociipatioar aux aicicotfds qui y ont été
signés.
- Le programme de la Conférence de
Honollulu a été arrêté ccimme il suit :
Première journée. Mercredi 2 £ > oc-
tobre. Inauguration.. Les Jwoiblè-
mes commerciaux Pan-Paiciflques iny
, avortants pOîUr chéllqtte. pays. Un orateur
de chaque paiys exposera: brièvement
son propre peint de vue.
Jeudi 26 octobre, deuxième jour
Sujet général Communications et
transports.
I. Examen des organisations exis-
tantes de câbles sous-marins et de T.
& S. F., suggestions en vue de remédier
aux lacunes et imperfections actuelles.
II. - Eta.h1iss.elme.I1L de tarifs spéciaux
- réduits, déterminant responsabilité et
« accordant des conditions plus fruvo-ra-
- bles à la presse.
Ml. iBtiude des coiirants aoimmer-
ciaux actuels et développement de nou-
veaux ciourants.
IV. Utilité de la constitution des zo-
nes franches et de ports francs dans les
pays du Pacifique.
Vendredi 27 octobre. Troisième
jour. Sujet général. - DévteQoppe-
ment et conserva taon des ressources na-
ifeurelleis.
I. Mléllhodes à mettre en pratique
pour protéger les pêcheries Pan-Pacifi-
ques.
- II. 'Développement des ressources
en combustible du Pan-Pacifique en vue
-de faire face à l'expansion future de
l'industrie et des transiports PanPaei-
fiques.
III. Mesures à prendre pour parer
aux crises dans la situa-tdon sucrière et
rizière mowdàaJe.
Lundi 30 octobre. Quatrième jour.
Sujet général. Finances et capi-
taux.
I. Mesures à adopter pour remédier
aux difficultés du change.
IL - Nécessité d'unie plus grande
uniformité dans les effets de commerce
(lettre de change) et autres documents
commerciaux.
III. Conditions de crédit dau* la
zone Pan-Pacifique en vue de faciliter
le commerce extérieur.
,IV. Standardisation des certificats
de commerce ; comment assurer leur
authenticité.
Mardi 31 octobre. Cinquième jour.
Dernière séance. Sujet général : Re-
lations internationales dans la zone
Pan-Pacifique. -
I. - Arbitrage des conflits commer-
ciaux.
II. Nécessité d'une action concor-
dante des diverses agences diplomati-
ques et consulaires intéressées dans les
questions Pan-Pacifiques.
111. Rapports -des Assemblées spé-
ciales. * z
IV. Résolutions comportant des re-
commandations concernant la législa-
tion.
Prendront part à. cette Conférence une
délégation américaine venant de. San-
Francisco, des commerçants influents
de Chine, du Japon, des délégués seront
envoyés également de Hongkong, du
Siam, des Etats Malais, de Java, de Ma-
nille, d'Australie, du sud de l'Amérique
eli même du Canada.
Les Etats-Unis d'Amérique ont grand
espoir de voir cette réunion pleinement
réussir et tous les participants en es-
comptent de grands avantages pour les
futures relations commerciales entre les
nations intéressées aux différentes ques-
tions pan-pacifiques-
*
***
L'importance des questions qui vont
être traitées ne peut pas échapper aux
moins cù air voyants et l'intérêt nous im-
pose de ne pas nous en désintéresser.
Après cette réunion où chacun va
observer son concurrent pour connaî-
tre ses intentions et ses moyens, - des
déc-i-sicns seront prises. Notre absence
nous expose à ne plus trouver dans la
vaste exploitation qui va s'organiser la
place que nous devons y avoir ; car il
ne faut pas se le dissimuler, il s'agit de
l'exploitation de la, Chine.
En nous abstenant de paraître aux
grandes assises commerciales qui vont
se tenir à I-Icnoluilu ou en y envolyant,
des iaconi-Délencess ce sont l'indu strie
française et, le commerce français qui
en suppo'rtiaront les conséquences.
Après lu catastrophe de la Banque
Industriel!le 'de Chine nous avons à re-
lever notre prestige en Extrême-Orient
et aussi à y défendre les capitaux que
nous y n.voiis .engagés.
M# Bouilloux-Lafont,
Député du Finistère.
M. Steèg a quitté Paris
--00-
M. Steeg, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a quitté Paris mercredi soir accom-
pagné de M. Campimann, chef de son cabi-
net en résidence à Paris et de M. Dubroca,
chef de son secrétariat particulier.
M. Camromann s'arrêtera à Marseille et
sera de retour à* Paris samedi.
Sur le quai de la gare de Lyon se pres-
saient, faisant, cortège au Gouverneur géné-
ral, les membres de sa famille, Mme T.
Steeg, Mme Dupuis, sa plus jeune" Jjlle,
son neveu, fils du directeur de la Banque
Ottomane à ConstllnLinople; M. Coulet, l'ec-
1eur aruniversité de Montpellier; ses colla-
borateurs immédiats, le colonel Dinaux,cheï
de sa maison militaire; M. Mony-Sabin,
son secrétaire particulier. Dans l'assistance
nous avons également remarqué M. Fiori,
député d'Alger ; M. Rouzeaud, directeur
ries Chemins de fer algériens de l'Etat :
Raïd Mahmmoud, délégué financier ; M
Dll:VernÛ'y, directeur de l'Algérie au minis-
Duvernoy, l'Intérieur ; M. Liard, secrétaire
tère de
général à la préfecture de police ; des
anciens collaborateurs de M. Steeg, MM.
Tardif, directeur ; Joly, sous-directeur au
ministère de l'Intérieur ; Guérin ; Pécaud,
inspecteur général de l'enseignement pri-
maire, de nombreux amis personnels.
Sur le quai de la gare, M. Steeg a fait
les. déclarations suivantes au sujet de la
grève des inscrits :
- « J'ai tenu à appeler à nouveau l'atten-
tion de M. Poincaré sur la situation criti-
que dans laquelle se trouvent les passagers
algériens en détresse ci Marseille et a Port-
Vendres. Le Président du Conseil m'a
déclaré que le Gouvernement serait amené
il délibérer de la question au Conseil des
ministres de Rambouillet. On doit s'atten-
dire à des décisions importantes et tout
permet de présumer que les Algériens ne
tarderont pas à voir leur embarquement
assuré. »
M. Steeg a également conféré de la ques-
tion avec MM.' Maunoury, ministre de l'In-
térieur '; Maginot, ministre de la Guerre ;
Haiberli, ministre de la Marine ; Bio, sous-
secrétaire d'Etat à la Marine marchande.
Saisi h nouveau par les représentants des
"Algériens qui se trouvent actuellement
Marseille de cettte situation critique, M.
Steeg a pu leur donner l'assurance que
dès la fin de la semaine, et probablement
samedi, plusieurs transports assureront le
rapatriement en Algérie. D'autre part, des
mesures ont été prises pour reporter à une
data: ultérieure les diverses sessions d'exa-
m'ens. Enfin, des crédits ont été ouverts
pour assister les Algériens nécessiteux
retenus à Marseille on à Port-Vendres par
cas de farce majeure.
Pour les commerçants
coloniaux
--O-G--
J'ai eu connaissance
du. rapport établi pour lu
Chambre de. Commerce de
Dakar, par M. Tabuteau,
membre de cette Compa-
gnie. Ce document relate
que le. commerce, de la
colonie s'est ému vivement
des commandes répétées
que le Gouvernement gé-
néral passait en France sans s'adresser aux
commerçants installés dans la colonie.
Je m'associe volontiers à cette plainte lé-
gitime du commerce sénégalais.
Il y a dans la colonie beaucoup de mai-
sons qui sont en. mesure de fournir aux Ser-
vices administratifs, civils et militaires, la
totalité des fournitures et des matériaux dont
ils ont besoin. Certes, les commerçants
coloniaux sont dignes d'intérêt, car, ne
censtituent-ils pas la matière taillable par
excellence, tout au moins au point de vue de
V Administration?
Or, si cette, même Administration, trop
heureuseï de remplir ses coffres grâce au
paiement des taxes multiples dont sont frap-
pés les marchandises et les actes de com-
mercej si, lorsqu'elle devient cliente et
c'est une cliente sérieuse elle ignore ces
maisons de commerce, bonnes contribuables,
pour s'adresser en France à des maisons si-
milaires, mais non installées aux colonies,
elle ne fait ni plus ni moins que tuer la
poule aux œufs d'or.
L'Administration me. répondra que les
commerçants locaux vendent cher.
J'en conviensj mais peuvent-ils agir au-
trement? Les frets sont élevés, les droits
d'importation sont formidables, auxquels
viennent encore s'ajouter les droits d'octroi,
les patentes, taxes sur le chiffre d'affaires,
etc., etc.
Mais ces maisons vendent-elles plus cher
que leurs concurrentes de France? L'Admi-
nistration l'ignore, puisqu'elle ne s'adresse
pas au commerce local. En tout cas, la four-
niture par les maisons de la Place a un avan-
tage : si la fourniture' est imparfaite, l'Ad-
ministration peut la refuser. Il n'en est pas
de même pour les livraisons venant de
France et réceptionnées en France. A leur
ariivée dans la colonie, il est bien rare qu'il
ne soit pas constaté d'avaries importantes.
Sur place,- l'Administration peut s'appro-
visionner au fur et à mesure de ses besoins.
Pour les commandes en France, elle a inté-
rêt, pour économiser sur le prix du fret, à
recevoir des quantités importantes, ce qui
immobilise des fonds.
Beaucotift de gouverneurs s'en rendent
compte d'ailleurs; mais il-y a à Paris dey
organismes qui veulent justifier de leur uti-
lité.
Les agences économiques elles-mêmes,
dont le rôle spécial est uniquement un rôle
de propagande, s'occupent à présent de pas-
ser des marchés .de fournitures!
Mais, que les services locaux ne s'adres-
sent désormais que, sur place, pour leurs
fournitures. Ils ne souffriront plus de ces
lenteurs du Service administratif.
Et ainsi on ne verrait pas ces scandales
sur lesquels je reviendrai de voir ache-
ter en France, par Z'Aéronau.tique de l'A.
0. F., l'huile de ricin dont elle a besoin,
on de voir écarter les offres de traverses en
bois dit pays pour la construction du chemin
de fer de la. Côte d'Ivoire, faites par des ex-
ploitants forestiers de la colonie, sous pré-
texte que les clauses du marché –: libellé
dans la colonie ne prévoient que l'usage
de traverses métalliques qu'il faudra faire
venir à grands frais de France!
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la liante-Volta
nii Conseil Supérieur des Colonies
M. Lucien Saint à paris
t
M. Lucien Saint, résident général de
France à Tunis, est arrivé avant-hier à Pa-
ris. 11 a tenu à s'entretenir aussitôt avec
\1. Steeg, gouverneur général de l'Algérie,
de plusieurs problèmes urgients intéressant
directement l'Algérie et la Tunisie. Cette
conversation a 'eu lieu avant le départ de
M. Stleeg, à la gare de l'Est., où le Gouver-
neur général s'était rendu pour conférer
avec M. Poincaré retour d'Alsace.
M. Lucien Saint, a profité de cette occa-
sion pour saluer le Président c\u. Conseil.
Le dficret du 28 novembre 1921
0.
Notre distingué collaborateur et ami, M.
fCanile Morinaud, député-maire de Constan-
Une, a reçu une lettre de M. L. Xueref,
membre de la Commission du groupe» des
bénéficiaires du' décret du 8 novembre 19^1.
Dans celte lettre, M. Xueref remercie et
complimente notre ami de ses arguments
pondérés en faveur de nos nouveaux com-
patriotes d'origine maltaise et ajoute que
les entraves actuelles opposées à l'applica-
tion dudit décret ne proviennent nullement
du Gouvernement anglais. C'est le manie-
ment fallacieux, les intrigues hypocrites .de
quelques capitalistes maltais sujets britan-
nic[ues, résidant en Tunisie qui craignent
une future guerre et qui cherchent à sauve-
garder leurs biens au détriment de ceux à
qui la Patrie impose des devoirs.
« Quant à nous,agonie M. Xueref, nous ai-
mons la France. La France nous a recueil-
lis. La France nous a tendu ses bras. La
Franco nous a instruits. La France s'est
toujours préoccupée de l'avenir de nos en-
imibë.
'Com;rnent. saurions-nous oublier tous et>
bienfaits ? Comment ne serions-nous pas
touchés au delà de toute expression de
cette "marque de .sollicitude. »
A-l'ElDosition Coloniale de Museilli'
'-Q-Q--
La Journée a Eugène Etienne »
Le Comité organisateur de cette journée
de glorification du grand colonial et le com-
missariat général de l'Exposition coloniale,
n'ont pu que se réjouir de leur heureuse et
très louable initiative en voyant combien
il y avait eu d'empressement à répondre
à leur invitation :
Tous les Gouvernements généraux des
colonies se trouvaient réunis hier matin
dans le palais de l'Algérie, de l'Exposition,
ou y étaient représentés, autour de Mme
Etienne, venue à cette commémoration.
Mentionnons la présence de MM. Maurice
Long, gouverneur général de l'Indochine ;
Merlin, gouverneur général de l'Afrique
occidentale française ; Steeg, gouverneur
général de l'Algérie, et de nombreux rési-
dents des colonies qui se sont fait un devoir
d'apporter à la glorification d'Eugène
Etiennne, grand patriote colonial, le tribut
d'hommages des gouvernements et des
populations qu'ils représentent.
La réception des autorités et des invités
du Comité organisateur a eu lieu à 11 heu-
res 30, au pittoresque Palais de l'Algérie,
où ils ont, été salués par M. Adrien Artaud,
commissaire général de l'Exposition colo-
niale nationale, entouré de tous ses colla-
borateurs et de M. Gérard, commissaire
général de la section algérienne..
Un déjeuner intime a suivi cette récep-
tion et l'après-midi, à trois heures, dans
la salle des Congrès de l'Exposition,, a eu
lieu la séance solennelle consacrée à la
commémoration de l'œuvre coloniale d'Eu-
gène Etienne. Le public v a été largement
admis.
La séance a été ouverte par une allocu-
tion de M. Adrien Artaud, puis on a enten-
du une conférence de M. Gaston Thomson
sur Etienne et son œuvre.
M. Albert Sarraut a ensuite prononcé un
discours. -
La semaine géographique
La séance solennelle d'hommage aux
explorateurs a eu lieu mardi après-midi.
dans la salle des Congrès de l'Exposition,
avec un plein succès, en présence d'un
nombreux public, sous la présidence de M.
Flaissières, maire de Marseille. Il avait à
ses côtés, M. Estrine, président de la So-
ciété de Géographie de Marseille ; M. Jou-
cla, délégué du Ministre des Colonies et
du Commissaire général de l'Exposition ;
M. Guy, gouverneur 'et 'Commissaire de
l'Afrique Occidentale.
Sur la scène avaient pris également place
30 explorateurs parmi ceux qui ont été
les glorieux pionniers de notre empire colo-
nial. Le gouverneur Ringer et le général
Marchand, qui avaient dû s'absenter,
étaient seuls excusés.
Après une allocution de M. Flaissières,
M. Serra y Pagès, délégué espagnol, a parlé
sur la commémoration du quatrième cen-
tenaire de l'expédition de Magellan.
Le secrétaire général de la Société de
Géographie de Marseille, M. Jacques Léo-
tard, a donné lecture d'une série d'ordres
du jour résumant pour chacun des explo-
rateurs présents au Congrès leurs princi-
paux voyages et découvertes. Cette émou-
vante cérémonie a vivement intéressé et
a été maintes fois interrompue par d'una-
nimes applaudissements.
la loi de huit heures
et les services coloniaux
M. Rio, sous-secrétaire d'Etat à la Ma-
rine marchande, a. mis hier le Conseil des
ministres an courant de la .situation de la
grève des inscrits maritimes.
'-' Le sous-secrétaire d'Etat a exposé au
Conseil les mesures prises en vue d'organi-
ser des lignes régulières de navigation avec
le concours du Département de la Marine,
pour établir des relations suivies avec la
Corse, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Les Iroiis paquebots armés à Marseille et
à Port-Vendres pour la ciroonstance : le
Jules-GréV'u, le Général-Chanzy et le Gou-
vemcur-Gènéral-Tirman vont être comman-
dès par des officiers de la Compagnie Trans-
atlantique, officiers de réserve rappelés pro-
visoirement au service. Les équipages se-
ront composés de marins de la flotte d'Etat.
Cette mesure .sera généralisée.
A Marseille, les premiers départs s'effec-
tueront à partir de demain.
D'ailleurs, le Syndicat des capitaines au
long cours du Havre a décidé de se retirer
de la Fédération des syndicats des capitai-
nes au long cours, si cette dernière ne quit-
tait pas l'interfédération nationale des gens
de mer instituée pour faire échec aux diéro..
.g,ation-s apportées .à la loi de huit heures.
Le souis-secrétaire d'Etat pense qu'il en
sera ainsi dans tous les ports, notamment
ceuoo de Saint-Nazaire, de Bordeaux, et
même à Marseille, où l'orrconstate déjà un
mouvement de dissidence.
A Marseille, les équipages des Gouver-
ncur-Génërcil-Tirman, Général-Chanzi/ et
Jnles-Gl'év!/ ont été remplacés par des ma-
rins de l'Etat.
Un service d'aérocars entre Marseille et
Alger va être organisé à partir de lundi.
A Bordeaux VAmiralHalgan a pu quitter
le port à destination die l'Amérique du Sud.
Le paquebot. Tchad des Chargeurs
Réunis, courrier de la Côte d'Afrique, va
être désarmé, l'équipage ayant refusé de
voyager aux conditions prévues par le dé-
cret Rio. Le Tchad devait :partir le 4 oc-
tobre-
A Port-Vendres, le Mustapha et le Tour-
ville avec, des marins de l'Etat, prendront
les passagers pour Alger et Oran.
Au Havre, au cours d'une réunion, les
inscrits ont décidé de combattre- jusqu'au
bout l'application du décret Rio.
Par suite de la grève générale, on note
jusqu'à présent sept vapeurs n'ayant plus
leur 'personnel. Ce sont : le Kersaint, le pa-
quebot Rochœrnbeau, la Lorraine, la Savoie,
les trois cargos Canlenac, Château-Lalour et
Lëoville.
les transactions iMBwmittres en IIDiil
A plusieurs reprises, il a été signalé dans
les journaux de l'Afrique du Nord et dans la
presse métropolitaine que de nombreux achats
de terres étaient effectués par les Indigènes
algériens ; dès domaines considérables, amé-
nagés par les colons, passaient entre les mains
des autochtones et certaines régions paraissaient
plus particulièrement menacées comme les
abords de la Grande-Kabylie et les plateaux
constantinois. C'était un recul de la culture
française ou européenne, une diminution du
patrimoine national. De là des appréhensions
assez vives sur l' avenir de notre œuvre afri-
caine. Le fait pouvait d' autant plus susciter
des inquiétudes qu'il était plus général, que
cette reprise de la terre par les Musulmans se
constatait un peu partout dans la colonie et
qu'en Tunisie elle affectait la forme d'une dé-
possession encore plus rapide et par conséquent
plus dangereuse pour un pays où l'établisse-
ment des propriétaires européens remontait à
une date relativement récente. Il était donc
dans l'intérêt du Gouvernement Général de
l'Algérie comme du Protectorat Tunisien de
suivre de très près le mouvement des transac-
tions immobilières entre Français et Indigènes
et de prendre les mesures nécessaires, s'il en
était besoin, pour le retarder ou en limiter
les effets ; car, c'est une loi historique qui se
vérifie depuis des siècles dans tous les pays du
monde, que la possession de la terre est la
meilleure garantie de la domination politique
mais que cette terre ne reste en définitive
qu'aux mains de ceux qui savent le mieux en
tirer parti.
Le mieux était donc de se renseigner exacte-
ment sur l'importance des achats et des ventes
consentis annuellement aux Indigènes par les
Européens ou aux Européens par les Indigènes
et d'établir la balance des profits et pertes pour
chacun de ces etements. C'est ce qu a compris
le Gouvernement Général de l'Algérie ; il a
donc fait dresser le relevé annuel de ces tran-
sactions avec indication des superficies et des
valeurs ; mieux encore, il a publié ces docu-
ments, mettant à même quiconque étudie ces
problèmes de se rendre compte de ces aliéna-
tions et de leurs conséquences économiques. A
n'en pas douter, il voulait éviter des appré-
ciations exagérées et tendancieuses. Les expo"
sés de la situation générale de l'Algérie con-
tiennent sous la" rubrique Propriété indigène,des
tableaux, des graphiques, des développements
relatifs aux mutations foncières ; celui de
19 [9, plus complet, renferme des statistiques
rappelant les résultats antérieurs depuis 1880
jusqu'à 1918.
D'après ces documents, il est permis de dis-
tinguer trois. périodes dans l'historique de ces
transactions foncières : la première, dite
d avant-guerre, comprend les années qui ont
précédé le conflit mondial ; si elle s'arrête
forcément à 1914, on peut la faire remonter
à 1900 ou même à 1880 ; elle nous offre
l'image du développement normal de ces tran-
sactions avec ses fluctuations naturelles d' ordre
presque exclusivement économique; - la se-
conde de 1914 à 1918 est la, période de guerre
au cours de laquelle les événements politiques
réagissent violemment sur les faits économi-
ques, les bouleversent et préparent vers la fin
de nouveaux et profonds changements ; - la
troisième enhn, la penodie d'après-guerre, mar-
quée dès le début par un déséquilibre brutal
entre Jes ventes et les achats des Indigènes et
des Européens, ne tarde pas à enregistrer les
signes précurseurs d'un retour à une situation
à la fois plus fixe et plus normale. Ce sont les
trois phases de cette évolution que nous allons
essayer de décrire ; nous insisterons peu sur la
premiere, la considérant comme connue, davan-
tage sur la seconde, estimant que durant la
guerre s' est créé cet état spécial de la société
indigène qui a mis entre ses mains assez de
ressources pour lui permettre l'acquisition de
nombreuses terres et même d'immeubles ur-
bains. 'Nous réserverons à la dernière période
toute notre attention, autant pour montrer
l'acuité de la crise que pour en souligner le
caractère passager.
J. A V ANT LA GUERRE
De 1880 à 1914, régulièrement, chaque an-
née,les Européens achetaient plus de terres aux
Indigènes qu'ils ne leur en vendaient. C'est là
une constatation constamment renouvelée, pres-
que une règle. Seule l'année 1889 fait excep-
tion : les Européens vendirent 25.234 hecta-
res aux Indigènes et ne leur en achetèrent que
13.641, soit près de 9.000 hectares de moins.
Parfois aussi, leurs gains ne sont pas très im-
portants ; en 1902, ils acquièrent une superficie
de 16.438 hectares et se dessaisissent d'une
a a- - -- -
autre de 14-449 ; en 1903, nouvel achat de
18.171 hectares équivalant à peu près à une
vente de 17-374. Mais, si l'on met à part ces
trois années, l'excédent dé leurs achats est
toujours sensible. Il est même d'autant plus*
élevé qu'au début de ce siècle, lorsque s'atté-
nuèrent les effets de la mévente des vins, et
que la culture des céréales reprit < quelque
faveur, les colons eurent besoin pour leurs em-
blavements da plus de terre ; leurs achats pas-
sèrent successivement de 30.771 en 1906, à
40.250 (1907), 49.990 (1908),61.880 (1909),
66.812 (1910), 67.681 (1911) et 76.359
(1912). 1912 est le point culminant de cette
progression remarquable qui prouvait à la veille
de la guerre la vitalité de la colonisation fran-
çaise.
Calcule-t-on les, moyennes décennales pour
la période de ! 880 à 1910, on obtient les chif-'
fres suivants : de 1880 à 1889, les Européens
auraient acquis des Indigènes une moyenne
annuelle die 30.668 hectares, tandis que les
Indigènes ne leur auraient acheté qu'unâ
moyenne de 5.617 hectares ; la différence est
de 25.000 hectares au bénéfice des Européens.
De 1890 à 1899, les Européens se rendent
acquéreurs de 23.146 hectares en moyenne et
les Indigènes de 6.366 ; nouveau gain annuel
de près de 17.000 hectares pour les premier
De 1900 à 1909, les Européens achètent cha-
que année 32.313 hectares et les Indigènes
11.724 ; encore un gain annuel d'environ
2.1.000 hectares pour les Européens. Enfin, au
cours des quatre années qui ont précédé la
guerre, les moyennes sont encore plus fortes
et les achats des colons plus considérables :
c'est une moyenne de 67.719 hectares qui
vient grossir annuellement le patrimoine des
Européens et une autre très inférieure de
14.709 qui représente la part de récupération
des Indigènes. La différence entre les transac-
tions immobilières des deux groupes ressort ici
très forte ; plus de 53.000 hectares.,
En 34 ans, de 1880 a 1"913, les achats des
Européens en immeubles ruraux et avec con-
trats indicatifs de superficie ont porté sur une
superficie approximative de 1 million 130 mille
hectares et ceux des Indigènes sur 295 mille
hectares. Le d'omaine des premiers se serait
donc accru de 840.000 hectares au détriment
des réserves des seconds. Et cette progression
paraissait s'accentuer à la veille de la guerre.
Pourrait-elle se maintenir ou allait-elle s'ar-
rêter ?
D'autres indications sur la valeur de ces
transactions et les variations du prix de l'hec-
tare nous sont fournies par les statistiques algé-
riennes. Nul n'ignore que les immigrants possé-
daient plus de capitaux que les autochtones et
que le - prix des terres indigènes était inférieur
à celui des terres de colonisation ; il est dès
lors facile de comprendre que les uns pouvaiènt
se rendre plus aisément acquéreurs de quantités
de terres que les seconds et qu'ils n'avaient à
dépenser que des sommes'moindres. Dans les
périodes précitées, les Européens ont consa-
cré successivement et chaque année à ces
achats 3.001.012 francs, - 2.477.800,4.011.872
et 10.715.876 francs ; le prix de l'hectare die
terres indigènes s' est élevé d'une façon conti-
nue de 96 francs à 107, puis à 124 et enfin à
153. Pendant le même laps db temps, les v
Musulmans algériens ont déboursé pour leurs
acquisitions d'immeubles ruraux européens les
sommes suivantes : 777.798 francs db 1880 à
1889, 1.138.314 de 1890 à 1899, 2.448.638
de 1900 à 1909 et 5.517:830 de 1910 à
1913 ; le prix die l'hectare payé par eux a
été de 138, de 177, de 209 et en dernier lieu
de 375. L'augntentation de la valeur de la
terre est un phénomène trop général pour que
nous insistions sutf ce fait ; toutefois, elle devait
être en AIgéri" c'est-à-dire d'ans un pays
neuf, plus marquée que dans les régions euro-
péennes. D' autre part l'accroissement des capi-
taux consacrés à ces transactions tant de la
part elles coftJfcs que de celle des Indigènes
prouvait que les disponibilités des uns et des
autres grandissaient.
Victor Démontés
Chargé de cours au Collège de France.
Le commerce de l'indecliine
pendant le premier trimestre 1922
cw
« Le commerce spécial de l'Indochine, pen-
dant les- irois premiers mois de 1922, mar-
que une augmentation de plus de * 7 millions
sur la période correspondante de 1921. Les
importations de France ont augmenté de
plus d'un million, celles de l'étranger de
près de 12 millions, mais celles des colonies
françaises ont diminué de 9 millions. Les
exportations sur la France ont passé de 23
à 32 millions ; sur les- colonies françaises,
de 10.000 francs à 11.800.000 francs ; les
enivois sur l'étranger ont diminué de près
de 7 millions.
La balance commerciale oscille, comme
en 1921, entre 55 et 56 millions à l'avantage
d'e l'Indochine.
Le commerce des différents pays de riYi-
dochine est en hausse, sauf pour le Ton-
kin dont le commerce a baissé de 13 mil-
lions (5 millions et demi aux importations,
et 7 millions et demi aux exportations.)
Aux importations, la France occupe le
premier rang avec 74 millions, représen-
tant 40 du chiffre total ; Hongkong vient •
ensuite avec 42 milliohs ; puis, viennent les
Indes anglaises (24 millions) ; Singapore
(13 millions) ; l'Angleterre (10 millions) ;
les Indes néerlandaises (7 millions) ; les
Etats-Unis (près de 5 millions), etc.
Aux * exportations, le premier rang re-
vient à Hongkong, avec préside 76 millions,
devant les Indes néerlandaises' (51 millions):
puis prennent place la France, au 3° rang
(31 millions 1 et demi), Singapore (30 mil-
lions), le Japon (19 millions), etc.
Les tissus de coton importés atteignent
une valeur de 27 millions ; les sacs de jute
et les papiers dépassent respectivement 10
millions, les machines et mécaniques dé-
passent 9 millions. ; de même les ouvrages
en métaux.
Aux exportations, le riz et ses dérivés
atteignent 317.500 tonnes, soit 6.600 tonnes
de plus qu'en 1921, pour une valeur de 176
millions (8.800.000 francs de plus - qu'en
1921). Il est à remarquer que l'Annam, qui
n'avait exporté que 306 tohnes de riz dans
le premier trimestre de 1921, en a exporté
3.718 cette année. Après le riz, viennent les
poissons secs (3.600.000 francs), le caout-
chouc (3 millions et demi), la houille (4
millions et demi), les poivres (4 millions),
le sel marin (2 millions et demi) la canelle
(2 millions), les peaux tannées (2 millions),
etc.
-. - - -"-.. - --. -. -. - -.-=--. -- - - - - - - - - --. - - -. - - - - - - - - - - --.-" --- -- - -- - - - - - - - - - - - 2. - - - - - - - - - - la
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Une Conférence Pan-Pacifique
«t»
Du 25 octobre au 8 novembre pro-
chains une Conférence Commerciale
Pan-Pacifique se réunira à Honoluilu
soiis d'égide et le patronage de rUnwn
Pari-Pacifique. 11 semble que la odnspi-
raitioin du silence sa soit faite autour de
cette néimioin donl liai presse française
n'a oocore fait aulCiune mention. Gomme
'je vais r indiquer, soni imsportan'ce,
-fluoîque d'ordre privé, ne le cède en
- rien aux cOlùft.renc.es diplomatiques qui
"se sont terminées par le traité conclu à
̃ Washington -le 10 décembre dernier. Si
les conventions qui en font l'objet ont
posé des principes, la Conférence qui va
avoir lieu. à. Honolulu en fixera les rè-
gles pratiques d'application, et les inté-
rêts que nous avons dans le Paicaifique-
ne nous permettent pas de nous en dé-
sintéresser.
VUnjüIJ1 Pan-Pacifique est une So-
ciété privée sans caractère Wiciiel. Elle
•est constituée principalement par des
gens d'affaires. 4.
- Rlil-e a comme Présidents honoraires
le Président des Etats-Unis, M. Ha.ndmg;
les Premiers MLiî.istres du Ganaida,
d'Australie et de Nouvelle-Zélande- ; le
Président de l-a République chiinois& ;
* le roi de Siam ; le Président de la Cha.m-
bre des Pairs du Japon et comme Vice-
Présidents honoraires, MM. I-Iughes, se-
crétaire d'Etat des Etats-Unis ; Woo-
drow Wilson, ancien président des
Etats-Unis ; Rowe-, directeur général de
l'Union Pan-Américaine ; le Ministre
chinois des Communications : le Gou-
verneur Général des Philippines, les
Gouverneurs généraux de l'Alaska et
de Java ; les Premiers Ministres des
Etats du Oiommonwelt Australien,
le lPremier Ministre de la Colombie
Britannique. Je constate avec regret que
la France est la seule des nations qui,
bordant le Pacifique, n'y soit pas repré-
sentée. L'importance de nos colonies
d'Indochine, de Nouvelle-Calédonie et
- des Etablissements français d'Océanie
- est. cependant de nature à justifier la.
présence d'un délégué.
*
* *
Tandis que toute notre attention est
retenue pair des problèmes dont la so-
lution pàr-aît devenir cihaque jour pilais
lointaine, nos Alliés qui, ne l'o'uMioTis
pas, sont aussi nos concurrents, ont
pensé qu'il faillait traduire par des réaili-
tés les conventions signées il v a. un an
à \Vashi.ngton. Aussi les hommes d'af-
faires qui olÎÜ constitué l'Union Pan-Pa-
cifique - ont-ils provoqué la réunion qui
va se tenir à Ilonoliulu.
C'est iw l'inlerméidiaire du Gouver-
nement -des Etats-Unis, agissant à titre
.ciffioieux, que cette Association a en-
voyé à la France une invitation pour
- l'Indochine. Je ne saûs pas si un repré-
- sentant a été désigné ; aucune coimimu-
̃ nioation n'a été faite à ce sujet. Je
crains bien que. nous soyons ignorés à
cette réunion, comme nons l'aurions
- ét.é à Washington, si des circonstances
fortuites n'avaient pas déterminé notre
partociipatioar aux aicicotfds qui y ont été
signés.
- Le programme de la Conférence de
Honollulu a été arrêté ccimme il suit :
Première journée. Mercredi 2 £ > oc-
tobre. Inauguration.. Les Jwoiblè-
mes commerciaux Pan-Paiciflques iny
, avortants pOîUr chéllqtte. pays. Un orateur
de chaque paiys exposera: brièvement
son propre peint de vue.
Jeudi 26 octobre, deuxième jour
Sujet général Communications et
transports.
I. Examen des organisations exis-
tantes de câbles sous-marins et de T.
& S. F., suggestions en vue de remédier
aux lacunes et imperfections actuelles.
II. - Eta.h1iss.elme.I1L de tarifs spéciaux
- réduits, déterminant responsabilité et
« accordant des conditions plus fruvo-ra-
- bles à la presse.
Ml. iBtiude des coiirants aoimmer-
ciaux actuels et développement de nou-
veaux ciourants.
IV. Utilité de la constitution des zo-
nes franches et de ports francs dans les
pays du Pacifique.
Vendredi 27 octobre. Troisième
jour. Sujet général. - DévteQoppe-
ment et conserva taon des ressources na-
ifeurelleis.
I. Mléllhodes à mettre en pratique
pour protéger les pêcheries Pan-Pacifi-
ques.
- II. 'Développement des ressources
en combustible du Pan-Pacifique en vue
-de faire face à l'expansion future de
l'industrie et des transiports PanPaei-
fiques.
III. Mesures à prendre pour parer
aux crises dans la situa-tdon sucrière et
rizière mowdàaJe.
Lundi 30 octobre. Quatrième jour.
Sujet général. Finances et capi-
taux.
I. Mesures à adopter pour remédier
aux difficultés du change.
IL - Nécessité d'unie plus grande
uniformité dans les effets de commerce
(lettre de change) et autres documents
commerciaux.
III. Conditions de crédit dau* la
zone Pan-Pacifique en vue de faciliter
le commerce extérieur.
,IV. Standardisation des certificats
de commerce ; comment assurer leur
authenticité.
Mardi 31 octobre. Cinquième jour.
Dernière séance. Sujet général : Re-
lations internationales dans la zone
Pan-Pacifique. -
I. - Arbitrage des conflits commer-
ciaux.
II. Nécessité d'une action concor-
dante des diverses agences diplomati-
ques et consulaires intéressées dans les
questions Pan-Pacifiques.
111. Rapports -des Assemblées spé-
ciales. * z
IV. Résolutions comportant des re-
commandations concernant la législa-
tion.
Prendront part à. cette Conférence une
délégation américaine venant de. San-
Francisco, des commerçants influents
de Chine, du Japon, des délégués seront
envoyés également de Hongkong, du
Siam, des Etats Malais, de Java, de Ma-
nille, d'Australie, du sud de l'Amérique
eli même du Canada.
Les Etats-Unis d'Amérique ont grand
espoir de voir cette réunion pleinement
réussir et tous les participants en es-
comptent de grands avantages pour les
futures relations commerciales entre les
nations intéressées aux différentes ques-
tions pan-pacifiques-
*
***
L'importance des questions qui vont
être traitées ne peut pas échapper aux
moins cù air voyants et l'intérêt nous im-
pose de ne pas nous en désintéresser.
Après cette réunion où chacun va
observer son concurrent pour connaî-
tre ses intentions et ses moyens, - des
déc-i-sicns seront prises. Notre absence
nous expose à ne plus trouver dans la
vaste exploitation qui va s'organiser la
place que nous devons y avoir ; car il
ne faut pas se le dissimuler, il s'agit de
l'exploitation de la, Chine.
En nous abstenant de paraître aux
grandes assises commerciales qui vont
se tenir à I-Icnoluilu ou en y envolyant,
des iaconi-Délencess ce sont l'indu strie
française et, le commerce français qui
en suppo'rtiaront les conséquences.
Après lu catastrophe de la Banque
Industriel!le 'de Chine nous avons à re-
lever notre prestige en Extrême-Orient
et aussi à y défendre les capitaux que
nous y n.voiis .engagés.
M# Bouilloux-Lafont,
Député du Finistère.
M. Steèg a quitté Paris
--00-
M. Steeg, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a quitté Paris mercredi soir accom-
pagné de M. Campimann, chef de son cabi-
net en résidence à Paris et de M. Dubroca,
chef de son secrétariat particulier.
M. Camromann s'arrêtera à Marseille et
sera de retour à* Paris samedi.
Sur le quai de la gare de Lyon se pres-
saient, faisant, cortège au Gouverneur géné-
ral, les membres de sa famille, Mme T.
Steeg, Mme Dupuis, sa plus jeune" Jjlle,
son neveu, fils du directeur de la Banque
Ottomane à ConstllnLinople; M. Coulet, l'ec-
1eur aruniversité de Montpellier; ses colla-
borateurs immédiats, le colonel Dinaux,cheï
de sa maison militaire; M. Mony-Sabin,
son secrétaire particulier. Dans l'assistance
nous avons également remarqué M. Fiori,
député d'Alger ; M. Rouzeaud, directeur
ries Chemins de fer algériens de l'Etat :
Raïd Mahmmoud, délégué financier ; M
Dll:VernÛ'y, directeur de l'Algérie au minis-
Duvernoy, l'Intérieur ; M. Liard, secrétaire
tère de
général à la préfecture de police ; des
anciens collaborateurs de M. Steeg, MM.
Tardif, directeur ; Joly, sous-directeur au
ministère de l'Intérieur ; Guérin ; Pécaud,
inspecteur général de l'enseignement pri-
maire, de nombreux amis personnels.
Sur le quai de la gare, M. Steeg a fait
les. déclarations suivantes au sujet de la
grève des inscrits :
- « J'ai tenu à appeler à nouveau l'atten-
tion de M. Poincaré sur la situation criti-
que dans laquelle se trouvent les passagers
algériens en détresse ci Marseille et a Port-
Vendres. Le Président du Conseil m'a
déclaré que le Gouvernement serait amené
il délibérer de la question au Conseil des
ministres de Rambouillet. On doit s'atten-
dire à des décisions importantes et tout
permet de présumer que les Algériens ne
tarderont pas à voir leur embarquement
assuré. »
M. Steeg a également conféré de la ques-
tion avec MM.' Maunoury, ministre de l'In-
térieur '; Maginot, ministre de la Guerre ;
Haiberli, ministre de la Marine ; Bio, sous-
secrétaire d'Etat à la Marine marchande.
Saisi h nouveau par les représentants des
"Algériens qui se trouvent actuellement
Marseille de cettte situation critique, M.
Steeg a pu leur donner l'assurance que
dès la fin de la semaine, et probablement
samedi, plusieurs transports assureront le
rapatriement en Algérie. D'autre part, des
mesures ont été prises pour reporter à une
data: ultérieure les diverses sessions d'exa-
m'ens. Enfin, des crédits ont été ouverts
pour assister les Algériens nécessiteux
retenus à Marseille on à Port-Vendres par
cas de farce majeure.
Pour les commerçants
coloniaux
--O-G--
J'ai eu connaissance
du. rapport établi pour lu
Chambre de. Commerce de
Dakar, par M. Tabuteau,
membre de cette Compa-
gnie. Ce document relate
que le. commerce, de la
colonie s'est ému vivement
des commandes répétées
que le Gouvernement gé-
néral passait en France sans s'adresser aux
commerçants installés dans la colonie.
Je m'associe volontiers à cette plainte lé-
gitime du commerce sénégalais.
Il y a dans la colonie beaucoup de mai-
sons qui sont en. mesure de fournir aux Ser-
vices administratifs, civils et militaires, la
totalité des fournitures et des matériaux dont
ils ont besoin. Certes, les commerçants
coloniaux sont dignes d'intérêt, car, ne
censtituent-ils pas la matière taillable par
excellence, tout au moins au point de vue de
V Administration?
Or, si cette, même Administration, trop
heureuseï de remplir ses coffres grâce au
paiement des taxes multiples dont sont frap-
pés les marchandises et les actes de com-
mercej si, lorsqu'elle devient cliente et
c'est une cliente sérieuse elle ignore ces
maisons de commerce, bonnes contribuables,
pour s'adresser en France à des maisons si-
milaires, mais non installées aux colonies,
elle ne fait ni plus ni moins que tuer la
poule aux œufs d'or.
L'Administration me. répondra que les
commerçants locaux vendent cher.
J'en conviensj mais peuvent-ils agir au-
trement? Les frets sont élevés, les droits
d'importation sont formidables, auxquels
viennent encore s'ajouter les droits d'octroi,
les patentes, taxes sur le chiffre d'affaires,
etc., etc.
Mais ces maisons vendent-elles plus cher
que leurs concurrentes de France? L'Admi-
nistration l'ignore, puisqu'elle ne s'adresse
pas au commerce local. En tout cas, la four-
niture par les maisons de la Place a un avan-
tage : si la fourniture' est imparfaite, l'Ad-
ministration peut la refuser. Il n'en est pas
de même pour les livraisons venant de
France et réceptionnées en France. A leur
ariivée dans la colonie, il est bien rare qu'il
ne soit pas constaté d'avaries importantes.
Sur place,- l'Administration peut s'appro-
visionner au fur et à mesure de ses besoins.
Pour les commandes en France, elle a inté-
rêt, pour économiser sur le prix du fret, à
recevoir des quantités importantes, ce qui
immobilise des fonds.
Beaucotift de gouverneurs s'en rendent
compte d'ailleurs; mais il-y a à Paris dey
organismes qui veulent justifier de leur uti-
lité.
Les agences économiques elles-mêmes,
dont le rôle spécial est uniquement un rôle
de propagande, s'occupent à présent de pas-
ser des marchés .de fournitures!
Mais, que les services locaux ne s'adres-
sent désormais que, sur place, pour leurs
fournitures. Ils ne souffriront plus de ces
lenteurs du Service administratif.
Et ainsi on ne verrait pas ces scandales
sur lesquels je reviendrai de voir ache-
ter en France, par Z'Aéronau.tique de l'A.
0. F., l'huile de ricin dont elle a besoin,
on de voir écarter les offres de traverses en
bois dit pays pour la construction du chemin
de fer de la. Côte d'Ivoire, faites par des ex-
ploitants forestiers de la colonie, sous pré-
texte que les clauses du marché –: libellé
dans la colonie ne prévoient que l'usage
de traverses métalliques qu'il faudra faire
venir à grands frais de France!
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la liante-Volta
nii Conseil Supérieur des Colonies
M. Lucien Saint à paris
t
M. Lucien Saint, résident général de
France à Tunis, est arrivé avant-hier à Pa-
ris. 11 a tenu à s'entretenir aussitôt avec
\1. Steeg, gouverneur général de l'Algérie,
de plusieurs problèmes urgients intéressant
directement l'Algérie et la Tunisie. Cette
conversation a 'eu lieu avant le départ de
M. Stleeg, à la gare de l'Est., où le Gouver-
neur général s'était rendu pour conférer
avec M. Poincaré retour d'Alsace.
M. Lucien Saint, a profité de cette occa-
sion pour saluer le Président c\u. Conseil.
Le dficret du 28 novembre 1921
0.
Notre distingué collaborateur et ami, M.
fCanile Morinaud, député-maire de Constan-
Une, a reçu une lettre de M. L. Xueref,
membre de la Commission du groupe» des
bénéficiaires du' décret du 8 novembre 19^1.
Dans celte lettre, M. Xueref remercie et
complimente notre ami de ses arguments
pondérés en faveur de nos nouveaux com-
patriotes d'origine maltaise et ajoute que
les entraves actuelles opposées à l'applica-
tion dudit décret ne proviennent nullement
du Gouvernement anglais. C'est le manie-
ment fallacieux, les intrigues hypocrites .de
quelques capitalistes maltais sujets britan-
nic[ues, résidant en Tunisie qui craignent
une future guerre et qui cherchent à sauve-
garder leurs biens au détriment de ceux à
qui la Patrie impose des devoirs.
« Quant à nous,agonie M. Xueref, nous ai-
mons la France. La France nous a recueil-
lis. La France nous a tendu ses bras. La
Franco nous a instruits. La France s'est
toujours préoccupée de l'avenir de nos en-
imibë.
'Com;rnent. saurions-nous oublier tous et>
bienfaits ? Comment ne serions-nous pas
touchés au delà de toute expression de
cette "marque de .sollicitude. »
A-l'ElDosition Coloniale de Museilli'
'-Q-Q--
La Journée a Eugène Etienne »
Le Comité organisateur de cette journée
de glorification du grand colonial et le com-
missariat général de l'Exposition coloniale,
n'ont pu que se réjouir de leur heureuse et
très louable initiative en voyant combien
il y avait eu d'empressement à répondre
à leur invitation :
Tous les Gouvernements généraux des
colonies se trouvaient réunis hier matin
dans le palais de l'Algérie, de l'Exposition,
ou y étaient représentés, autour de Mme
Etienne, venue à cette commémoration.
Mentionnons la présence de MM. Maurice
Long, gouverneur général de l'Indochine ;
Merlin, gouverneur général de l'Afrique
occidentale française ; Steeg, gouverneur
général de l'Algérie, et de nombreux rési-
dents des colonies qui se sont fait un devoir
d'apporter à la glorification d'Eugène
Etiennne, grand patriote colonial, le tribut
d'hommages des gouvernements et des
populations qu'ils représentent.
La réception des autorités et des invités
du Comité organisateur a eu lieu à 11 heu-
res 30, au pittoresque Palais de l'Algérie,
où ils ont, été salués par M. Adrien Artaud,
commissaire général de l'Exposition colo-
niale nationale, entouré de tous ses colla-
borateurs et de M. Gérard, commissaire
général de la section algérienne..
Un déjeuner intime a suivi cette récep-
tion et l'après-midi, à trois heures, dans
la salle des Congrès de l'Exposition,, a eu
lieu la séance solennelle consacrée à la
commémoration de l'œuvre coloniale d'Eu-
gène Etienne. Le public v a été largement
admis.
La séance a été ouverte par une allocu-
tion de M. Adrien Artaud, puis on a enten-
du une conférence de M. Gaston Thomson
sur Etienne et son œuvre.
M. Albert Sarraut a ensuite prononcé un
discours. -
La semaine géographique
La séance solennelle d'hommage aux
explorateurs a eu lieu mardi après-midi.
dans la salle des Congrès de l'Exposition,
avec un plein succès, en présence d'un
nombreux public, sous la présidence de M.
Flaissières, maire de Marseille. Il avait à
ses côtés, M. Estrine, président de la So-
ciété de Géographie de Marseille ; M. Jou-
cla, délégué du Ministre des Colonies et
du Commissaire général de l'Exposition ;
M. Guy, gouverneur 'et 'Commissaire de
l'Afrique Occidentale.
Sur la scène avaient pris également place
30 explorateurs parmi ceux qui ont été
les glorieux pionniers de notre empire colo-
nial. Le gouverneur Ringer et le général
Marchand, qui avaient dû s'absenter,
étaient seuls excusés.
Après une allocution de M. Flaissières,
M. Serra y Pagès, délégué espagnol, a parlé
sur la commémoration du quatrième cen-
tenaire de l'expédition de Magellan.
Le secrétaire général de la Société de
Géographie de Marseille, M. Jacques Léo-
tard, a donné lecture d'une série d'ordres
du jour résumant pour chacun des explo-
rateurs présents au Congrès leurs princi-
paux voyages et découvertes. Cette émou-
vante cérémonie a vivement intéressé et
a été maintes fois interrompue par d'una-
nimes applaudissements.
la loi de huit heures
et les services coloniaux
M. Rio, sous-secrétaire d'Etat à la Ma-
rine marchande, a. mis hier le Conseil des
ministres an courant de la .situation de la
grève des inscrits maritimes.
'-' Le sous-secrétaire d'Etat a exposé au
Conseil les mesures prises en vue d'organi-
ser des lignes régulières de navigation avec
le concours du Département de la Marine,
pour établir des relations suivies avec la
Corse, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Les Iroiis paquebots armés à Marseille et
à Port-Vendres pour la ciroonstance : le
Jules-GréV'u, le Général-Chanzy et le Gou-
vemcur-Gènéral-Tirman vont être comman-
dès par des officiers de la Compagnie Trans-
atlantique, officiers de réserve rappelés pro-
visoirement au service. Les équipages se-
ront composés de marins de la flotte d'Etat.
Cette mesure .sera généralisée.
A Marseille, les premiers départs s'effec-
tueront à partir de demain.
D'ailleurs, le Syndicat des capitaines au
long cours du Havre a décidé de se retirer
de la Fédération des syndicats des capitai-
nes au long cours, si cette dernière ne quit-
tait pas l'interfédération nationale des gens
de mer instituée pour faire échec aux diéro..
.g,ation-s apportées .à la loi de huit heures.
Le souis-secrétaire d'Etat pense qu'il en
sera ainsi dans tous les ports, notamment
ceuoo de Saint-Nazaire, de Bordeaux, et
même à Marseille, où l'orrconstate déjà un
mouvement de dissidence.
A Marseille, les équipages des Gouver-
ncur-Génërcil-Tirman, Général-Chanzi/ et
Jnles-Gl'év!/ ont été remplacés par des ma-
rins de l'Etat.
Un service d'aérocars entre Marseille et
Alger va être organisé à partir de lundi.
A Bordeaux VAmiralHalgan a pu quitter
le port à destination die l'Amérique du Sud.
Le paquebot. Tchad des Chargeurs
Réunis, courrier de la Côte d'Afrique, va
être désarmé, l'équipage ayant refusé de
voyager aux conditions prévues par le dé-
cret Rio. Le Tchad devait :partir le 4 oc-
tobre-
A Port-Vendres, le Mustapha et le Tour-
ville avec, des marins de l'Etat, prendront
les passagers pour Alger et Oran.
Au Havre, au cours d'une réunion, les
inscrits ont décidé de combattre- jusqu'au
bout l'application du décret Rio.
Par suite de la grève générale, on note
jusqu'à présent sept vapeurs n'ayant plus
leur 'personnel. Ce sont : le Kersaint, le pa-
quebot Rochœrnbeau, la Lorraine, la Savoie,
les trois cargos Canlenac, Château-Lalour et
Lëoville.
les transactions iMBwmittres en IIDiil
A plusieurs reprises, il a été signalé dans
les journaux de l'Afrique du Nord et dans la
presse métropolitaine que de nombreux achats
de terres étaient effectués par les Indigènes
algériens ; dès domaines considérables, amé-
nagés par les colons, passaient entre les mains
des autochtones et certaines régions paraissaient
plus particulièrement menacées comme les
abords de la Grande-Kabylie et les plateaux
constantinois. C'était un recul de la culture
française ou européenne, une diminution du
patrimoine national. De là des appréhensions
assez vives sur l' avenir de notre œuvre afri-
caine. Le fait pouvait d' autant plus susciter
des inquiétudes qu'il était plus général, que
cette reprise de la terre par les Musulmans se
constatait un peu partout dans la colonie et
qu'en Tunisie elle affectait la forme d'une dé-
possession encore plus rapide et par conséquent
plus dangereuse pour un pays où l'établisse-
ment des propriétaires européens remontait à
une date relativement récente. Il était donc
dans l'intérêt du Gouvernement Général de
l'Algérie comme du Protectorat Tunisien de
suivre de très près le mouvement des transac-
tions immobilières entre Français et Indigènes
et de prendre les mesures nécessaires, s'il en
était besoin, pour le retarder ou en limiter
les effets ; car, c'est une loi historique qui se
vérifie depuis des siècles dans tous les pays du
monde, que la possession de la terre est la
meilleure garantie de la domination politique
mais que cette terre ne reste en définitive
qu'aux mains de ceux qui savent le mieux en
tirer parti.
Le mieux était donc de se renseigner exacte-
ment sur l'importance des achats et des ventes
consentis annuellement aux Indigènes par les
Européens ou aux Européens par les Indigènes
et d'établir la balance des profits et pertes pour
chacun de ces etements. C'est ce qu a compris
le Gouvernement Général de l'Algérie ; il a
donc fait dresser le relevé annuel de ces tran-
sactions avec indication des superficies et des
valeurs ; mieux encore, il a publié ces docu-
ments, mettant à même quiconque étudie ces
problèmes de se rendre compte de ces aliéna-
tions et de leurs conséquences économiques. A
n'en pas douter, il voulait éviter des appré-
ciations exagérées et tendancieuses. Les expo"
sés de la situation générale de l'Algérie con-
tiennent sous la" rubrique Propriété indigène,des
tableaux, des graphiques, des développements
relatifs aux mutations foncières ; celui de
19 [9, plus complet, renferme des statistiques
rappelant les résultats antérieurs depuis 1880
jusqu'à 1918.
D'après ces documents, il est permis de dis-
tinguer trois. périodes dans l'historique de ces
transactions foncières : la première, dite
d avant-guerre, comprend les années qui ont
précédé le conflit mondial ; si elle s'arrête
forcément à 1914, on peut la faire remonter
à 1900 ou même à 1880 ; elle nous offre
l'image du développement normal de ces tran-
sactions avec ses fluctuations naturelles d' ordre
presque exclusivement économique; - la se-
conde de 1914 à 1918 est la, période de guerre
au cours de laquelle les événements politiques
réagissent violemment sur les faits économi-
ques, les bouleversent et préparent vers la fin
de nouveaux et profonds changements ; - la
troisième enhn, la penodie d'après-guerre, mar-
quée dès le début par un déséquilibre brutal
entre Jes ventes et les achats des Indigènes et
des Européens, ne tarde pas à enregistrer les
signes précurseurs d'un retour à une situation
à la fois plus fixe et plus normale. Ce sont les
trois phases de cette évolution que nous allons
essayer de décrire ; nous insisterons peu sur la
premiere, la considérant comme connue, davan-
tage sur la seconde, estimant que durant la
guerre s' est créé cet état spécial de la société
indigène qui a mis entre ses mains assez de
ressources pour lui permettre l'acquisition de
nombreuses terres et même d'immeubles ur-
bains. 'Nous réserverons à la dernière période
toute notre attention, autant pour montrer
l'acuité de la crise que pour en souligner le
caractère passager.
J. A V ANT LA GUERRE
De 1880 à 1914, régulièrement, chaque an-
née,les Européens achetaient plus de terres aux
Indigènes qu'ils ne leur en vendaient. C'est là
une constatation constamment renouvelée, pres-
que une règle. Seule l'année 1889 fait excep-
tion : les Européens vendirent 25.234 hecta-
res aux Indigènes et ne leur en achetèrent que
13.641, soit près de 9.000 hectares de moins.
Parfois aussi, leurs gains ne sont pas très im-
portants ; en 1902, ils acquièrent une superficie
de 16.438 hectares et se dessaisissent d'une
a a- - -- -
autre de 14-449 ; en 1903, nouvel achat de
18.171 hectares équivalant à peu près à une
vente de 17-374. Mais, si l'on met à part ces
trois années, l'excédent dé leurs achats est
toujours sensible. Il est même d'autant plus*
élevé qu'au début de ce siècle, lorsque s'atté-
nuèrent les effets de la mévente des vins, et
que la culture des céréales reprit < quelque
faveur, les colons eurent besoin pour leurs em-
blavements da plus de terre ; leurs achats pas-
sèrent successivement de 30.771 en 1906, à
40.250 (1907), 49.990 (1908),61.880 (1909),
66.812 (1910), 67.681 (1911) et 76.359
(1912). 1912 est le point culminant de cette
progression remarquable qui prouvait à la veille
de la guerre la vitalité de la colonisation fran-
çaise.
Calcule-t-on les, moyennes décennales pour
la période de ! 880 à 1910, on obtient les chif-'
fres suivants : de 1880 à 1889, les Européens
auraient acquis des Indigènes une moyenne
annuelle die 30.668 hectares, tandis que les
Indigènes ne leur auraient acheté qu'unâ
moyenne de 5.617 hectares ; la différence est
de 25.000 hectares au bénéfice des Européens.
De 1890 à 1899, les Européens se rendent
acquéreurs de 23.146 hectares en moyenne et
les Indigènes de 6.366 ; nouveau gain annuel
de près de 17.000 hectares pour les premier
De 1900 à 1909, les Européens achètent cha-
que année 32.313 hectares et les Indigènes
11.724 ; encore un gain annuel d'environ
2.1.000 hectares pour les Européens. Enfin, au
cours des quatre années qui ont précédé la
guerre, les moyennes sont encore plus fortes
et les achats des colons plus considérables :
c'est une moyenne de 67.719 hectares qui
vient grossir annuellement le patrimoine des
Européens et une autre très inférieure de
14.709 qui représente la part de récupération
des Indigènes. La différence entre les transac-
tions immobilières des deux groupes ressort ici
très forte ; plus de 53.000 hectares.,
En 34 ans, de 1880 a 1"913, les achats des
Européens en immeubles ruraux et avec con-
trats indicatifs de superficie ont porté sur une
superficie approximative de 1 million 130 mille
hectares et ceux des Indigènes sur 295 mille
hectares. Le d'omaine des premiers se serait
donc accru de 840.000 hectares au détriment
des réserves des seconds. Et cette progression
paraissait s'accentuer à la veille de la guerre.
Pourrait-elle se maintenir ou allait-elle s'ar-
rêter ?
D'autres indications sur la valeur de ces
transactions et les variations du prix de l'hec-
tare nous sont fournies par les statistiques algé-
riennes. Nul n'ignore que les immigrants possé-
daient plus de capitaux que les autochtones et
que le - prix des terres indigènes était inférieur
à celui des terres de colonisation ; il est dès
lors facile de comprendre que les uns pouvaiènt
se rendre plus aisément acquéreurs de quantités
de terres que les seconds et qu'ils n'avaient à
dépenser que des sommes'moindres. Dans les
périodes précitées, les Européens ont consa-
cré successivement et chaque année à ces
achats 3.001.012 francs, - 2.477.800,4.011.872
et 10.715.876 francs ; le prix de l'hectare die
terres indigènes s' est élevé d'une façon conti-
nue de 96 francs à 107, puis à 124 et enfin à
153. Pendant le même laps db temps, les v
Musulmans algériens ont déboursé pour leurs
acquisitions d'immeubles ruraux européens les
sommes suivantes : 777.798 francs db 1880 à
1889, 1.138.314 de 1890 à 1899, 2.448.638
de 1900 à 1909 et 5.517:830 de 1910 à
1913 ; le prix die l'hectare payé par eux a
été de 138, de 177, de 209 et en dernier lieu
de 375. L'augntentation de la valeur de la
terre est un phénomène trop général pour que
nous insistions sutf ce fait ; toutefois, elle devait
être en AIgéri" c'est-à-dire d'ans un pays
neuf, plus marquée que dans les régions euro-
péennes. D' autre part l'accroissement des capi-
taux consacrés à ces transactions tant de la
part elles coftJfcs que de celle des Indigènes
prouvait que les disponibilités des uns et des
autres grandissaient.
Victor Démontés
Chargé de cours au Collège de France.
Le commerce de l'indecliine
pendant le premier trimestre 1922
cw
« Le commerce spécial de l'Indochine, pen-
dant les- irois premiers mois de 1922, mar-
que une augmentation de plus de * 7 millions
sur la période correspondante de 1921. Les
importations de France ont augmenté de
plus d'un million, celles de l'étranger de
près de 12 millions, mais celles des colonies
françaises ont diminué de 9 millions. Les
exportations sur la France ont passé de 23
à 32 millions ; sur les- colonies françaises,
de 10.000 francs à 11.800.000 francs ; les
enivois sur l'étranger ont diminué de près
de 7 millions.
La balance commerciale oscille, comme
en 1921, entre 55 et 56 millions à l'avantage
d'e l'Indochine.
Le commerce des différents pays de riYi-
dochine est en hausse, sauf pour le Ton-
kin dont le commerce a baissé de 13 mil-
lions (5 millions et demi aux importations,
et 7 millions et demi aux exportations.)
Aux importations, la France occupe le
premier rang avec 74 millions, représen-
tant 40 du chiffre total ; Hongkong vient •
ensuite avec 42 milliohs ; puis, viennent les
Indes anglaises (24 millions) ; Singapore
(13 millions) ; l'Angleterre (10 millions) ;
les Indes néerlandaises (7 millions) ; les
Etats-Unis (près de 5 millions), etc.
Aux * exportations, le premier rang re-
vient à Hongkong, avec préside 76 millions,
devant les Indes néerlandaises' (51 millions):
puis prennent place la France, au 3° rang
(31 millions 1 et demi), Singapore (30 mil-
lions), le Japon (19 millions), etc.
Les tissus de coton importés atteignent
une valeur de 27 millions ; les sacs de jute
et les papiers dépassent respectivement 10
millions, les machines et mécaniques dé-
passent 9 millions. ; de même les ouvrages
en métaux.
Aux exportations, le riz et ses dérivés
atteignent 317.500 tonnes, soit 6.600 tonnes
de plus qu'en 1921, pour une valeur de 176
millions (8.800.000 francs de plus - qu'en
1921). Il est à remarquer que l'Annam, qui
n'avait exporté que 306 tohnes de riz dans
le premier trimestre de 1921, en a exporté
3.718 cette année. Après le riz, viennent les
poissons secs (3.600.000 francs), le caout-
chouc (3 millions et demi), la houille (4
millions et demi), les poivres (4 millions),
le sel marin (2 millions et demi) la canelle
(2 millions), les peaux tannées (2 millions),
etc.
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