Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 septembre 1922 11 septembre 1922
Description : 1922/09/11 (A23,N134). 1922/09/11 (A23,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303481p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
Tni-.sTlvTP'i S1KM.K AXNKlî. N° 13k LE NUMERO : 15 CENTIMES LUNDI SOIR, Il SEPTEMBRE 1922,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La Annoncel etrielma tonl reçue* aux Bureaux du Journal «f dan» le» Agença dePubltci ti
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Un au 6 mois 8 aoia
ABONNEMENTS FrGnce et Colonies 55. 30. 18. 1
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illiftré ( ranger. SO I 45 I 28 l
On t'ftboni» dus tout 1m Bureaux de poste et chez les principaux librair..
La colunisation européenne
en IndocChine
La colonisation européenne n'a pas la
même fortune dans toutes les parties de notre
empire asiatique, aussi nous est-il nécessaire
de spécifier les conditions qui lui sont faites
selon les différents Protectorats.
En Annam
La colonisation européenne traverse depuis
plusieurs années une crise qui n'a fait que
s'aggraver en 1920 du'fait de la mévente des
denrées, du fait aussi de la rareté et du haut
prix du fret. Ajoutons à ces facteurs le taux
élevé de la piastre, et les intempéries défavo-
rables à la végétation. La production du café
en 1920 a été réduite de plus de moitié, par
suite de la mauvaise floraison. Hâtons-nous
de dire que, en revanche, en 1921, la florai-
son a été très bonne; elle eût été meilleure
encore s'il n'avait pas fallu compter avec le
borer, l'insecte ennemi des plantations de
café, dont les ravages se sont fait sentir par-
ticulièrement dans le Hatinh.
Les services compétents ont entrepris con-
tre cet insecte une lutte méthodique sur la-
quelle nous reviendrons peut-être un jour.
Qu'il nous suffise de dire ici que les ento-
mologistes ont cherché et trouvé un adver-
saire - du borer, et qu'ils cultivent avec suc-
cès cet insecte auxiliaire. La lutte est inté-
ressante; son récit nous entraînerait trop
loin.
Bornons-nous à préconiser la polyculture,
véritable assurance que se donne à lui-même
le colon ; non pas évidemment contre tous les
périls; par exemple, la polyculture est sans
vertu contre une hausse de la piastre. Mais
celui qui met tous ses œufs dans le même
panier, et toute sa fortune sur la chance du
café n'a à s'en prendre qu'à lui si la fortune
lui est défavorable. Si appréciables que
puissent être, et smtout paraître, les avan-
tages de la spécialisation, ils ne sauraient en
balancer les inconvénients. L'être spécialisé
est sous la dépendance de tous et de tout :
production trop abondante ou: production
trop déficitaire lui sont également funestes,
une épidémie peut le ruiner; la spéculation
aussi peut annihiler de longs efforts.
Au Laos
La colonisation européenne ne fait pas
beaucoup de progrès au Laos, faute de
moyens de transport et de voies de commu-
nication. Une maison semble avoir renoncé
à ses entreprises d'élevage sur le plateau de
Nakan, et a ramené son troupeau en An-
nam.
L'activité semble se porter de préférence
vers l'industrie, qui deviendra réellement
florissante quand les voies d'accès seront
construites. Une mine d'étain a été concé-
dée dans la province de Thakket, et une
Société dite d'Etudes et d'Exploitation mi-
nières de l'Indochine s'est fondée à Paris
pour exploiter les riches gisements d'étain de
cette province. Cette année même, un ingé-
nieur doit installer sur place un matériel
considérable. Mais tous ces efforts exigent
la constructen de routes. En effet, la main-
d'œuvre ne peut venir que de l'Annam, et
elle n'en viendra que si des routes conforta-
bles permettent le transport facile. Et il ne
suffit pas d'extraire du sol du minerai
d'étain. 11 faut transporter au dehors mine-
rai ou métal. N'oublions pas qu'on prointi
des routes au Laos depuis 25 ans. L'Indo-
chine, dont la prospérité économique est au-
jourd'hui merveilleuse, se doit à elle-même
de ne pas négliger son arrière-pays.
Au Tonkin
Grâce à l'arrêté du 19 juin 1921, il a été
possible d'accorder à titre définitif un nom-
bre important de concessions, en même
temps qu'étaient déclarés déchus les conces-
sionnaires provisoires qui n'avaient pas tiré
parti de leur terrain,. Il serait évidemment
trop commode d'attendre en se croisant les
bras que le travail des autres ait donné à
tout le pays une plus-value dont on profite-
mit sans avoir rien risqué.
On a pu donner dans certains districts une
solution convenable aux questions épineuses
que faisaient poser les lois de mer. Notre
territoire tonkinois s'accroit sans cesse, tant
par les progrès du delta que par le recul de
la mer, et le mouvement provoqué par ces
deux causes est si rapide que l'on cite des
bancs de 50 kilomètres carrés ainsi gagnes,
et que le service de la colonisation répartit
ou cède, non sans de grandes difficultés par-
fois; car si à Moncay et à Quang-Yen on a
pu accorder un nombre considérable de ne-
tites concessions, parce que la compétition
était relativement faible, en revanche à Nam-
Dinh et à Ninh-Binh, les convoitises étaient
surexcitées de facon ardente, parce nu'il
s'agissait de terrains fertiles à proximité de
centres populeux. Espérons qu'au cours de
cette année, l'Administration saura répar-
tir ces terra ins sans déchaîner de protesta-
tions trop vives.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde.
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
.0.
Le maréchal Lyautey à Strasbourg
T-il mfinV'.lial Lyaulev a miitté Paris sa-
medi dernier pour Strasbourg.
J'interpelle.
00
J'interpelle parce que le
suis las des procédés de
M. Albert Sarraui vis-à-
vis liu Parlement, vis-li-
vis de la presse, vis-à-
vis de l'opinion publique
tout entière.
J'interpelle parce que
tous les coloniaux en ont
assez de son sans-géne,
de son arbitraire, de la désinvolture avec
laquelle il traite ou ne traite pas les ques-
tions les plus urgentes soumises à son
examen. C'est ainsi qu'il a lassé ses collè-
gues, qui ont guidé ses premiers pas dans
la carrière coloniale, quand il [ut nommé,
̃il !I a onze ans, Gouverneur général de
l'lndocll ine ; c'est ainsi qu'il lasse les men-
leures volontés des coloniaux éprouvés de-
puis qu'il a assumé la direction des servi-
ces de la rue Oudinot.
C'est l'honneur de celle. maison, de-
puis qu'elle existe, de 'ne jamais avoir rien
demandé en vingt-trois ans d'existence, aux
divers hommes politiques qui se sont suc-
cédés au ministère des Colonies. Aucun
de ceux qui, depuis ce temps, ont occupé
le fauteuil, tant au Pavillon de Flore que
rue Oudinot, ne peut dire qu'il a vu un des
directeurs des Annales Coloniales venir lui
demander quoi que ce soit. C'est une indé-
pendance qui choque les habitués des fla-
gorneries et des basses flatteries.
Parler clair, dire toujours la vérité, fûl-
c.ll(, lioiiiiie (les i?iinisires, telle a. été et telle
sera toujours la devise. de cette maison.
Aussi suis-jc bien à l'aise pour continuer
avec Albert Pegronnet, aujourd'hui minis-
tre ; Debierre, llaudosl Guilloteaux, Gallini,
Yalude, Morinaud, Néron, Taittinger, Gou-
de, Combrouze, Accambray, Bcuilloux-Lœ-
font, Gasparin, Roux-Freissineng, Hori, de
Warren, Anleriou, de Bermond d'Auriac
j'en oublie et je m'en excuse celle
tradition de haute tenue morale dont
Albert Metin, Félix Chautemps, Lucien Cor-
net, Augagneur, Maurice Viollette, de Mon-
zie, Louis Marin, Dalimier ont instauré ici
la tradition. Donner des leçons aux gou-
verneurs généraux et aux ministres toutes
les fois que cela s'imposait.
De pauvres imbéciles déblatèrent contre
moi, ou dans des feuilles que personne ne
lit, ou dans des touloirs obscurs : la jalou-
sie et l'envie inspirent leur conduite.
Lisez la presse spéciale. Elle est toute à
la dévotion des magnats et des cabotins du
jour.
M. Rossard, ministre, se déplace-t-il ? Vi-
te une longue « tartine » sur ses faits et
gestes, son discours patriotique, ses éter-
nelles pleurnicheries. Un scandale éclate-
t-il ? On n'hésite, pas une minute. On court
prendre le mot d'ordre au « Cabinet » mi-
nistériel. Et on altère la vérité, on trompe
sciemment l'opinion ; on assomme, on vili-
pende des innocents. Le voilà le vrai chan-
tage, messieurs les. stipendiés de la presse
à tout faire.
Regardez-vous bien dans une glace, et
vous verrez que vos figures devraient, pour
les besognes à accomplir, porter un mas-
que.
Y a-t-il quelque chose de plus triste, par
exemple, que le drame qui se joue depuis
huit mois sur la Mte des deux hauts fonc-
tionnaires du Togo, MM. Woelffel et Lucas.
L'affaire s'est déclanchée, on s'en sou-
vient, lorsque Boisneuf a apporté ses graves
accusations à la tribune. Il y a du temps
de cela. -
Les accusés sont passés depuis plus de
six semaines devant leurs ju/jes.
Le ministre des Colonies pouvait prendre
aussitôt une décision conforme aux avis des
deux commissions. Mais non. Il a. lanterné,
tergiversé, faisant traîner dans la boue, par
sa presse spéciale, ses collaborateurs. Et au
lieu de les réhabiliter de l'inique accusation
portée par Boisneuf et du coup monté par
une firme de Matrseille trop connue, il a
atermoyé pour, en fin de compte, briser une
admirable carrière et froisser la conscience
dp, tous les coloniaux honnêtes.
- - - .--- - - - - -- -
Trop affairé, le ministre remet chaque
jour au lendemain les affaires sérieuses.
C'est ainsi aussi que M. Angoulvant at-
tend toujours et nous aussi que le
ministre veuille bien prendre position à son
égard.
L'ancien Gouverneur général de l'A. 0.
F. est coupable ou innocent. Qu'on nous le
(lise et qu'on ne continue plus à jouer dans
les couloirs ministériels ce jeu de Tartufe
qui a suffisamment duré.
M. Albert Sarraut pratique depuis trop
longtemps le chantage du silence et de la
peur.
Et nous sommes seuls à le dénoncer.
Triste ! -
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué dit Soudan Français
et de la llmte-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
.0-
COMMÉMORATION
--o+-
Hier dimanche, a été célébrée à Lunéville,
une cérémonie commémorative de la bataille
liviée il y a huit ans.
Notre collaborateur Pierre Valude, glorieu-
sement blessé au cours de cet engagement
meurtrier, y a prononcé un éloquent discours.
Une foule nombreuse assistait à cette cé-
rémonie ainsi que les élus du département
et les représentants de l'Administration.
Le successeur de m. Lucien cornet au sénat
M. Gaudaire, maire de Sens, radical
socialiste, a été élu hier, après deux tours
de scrutin, sénateur de l'Yonne, en rem-
placement de M. Lucien Cornet, notre re-
gretté collaborateur et si fidèle ami.
En marge ne lEnpasltion
--0-0--
LETTRES ECRITES A MARSEILLE
Avertissement
Notre jeune ami René (16 ans) , a échoué
en juillet dernier. comme bien d'autres, à son
premier baccalauréat. Interrogé, en géographie,
sur les colonies françaises, il n'a su que ré-
pondre ; ce qui lui a valu un zéro pointé. Le
papa de René, blessé dans amour-propre, vou-
lant éviter un échec semblable en octobre, a
eu l'heureuse idée d'amener son fils à l'expo-
sition col onial e de Marseille. C'est en somme
le moyen le plus pratique actuellement, pense-
t-il, de faire connaître aux enfants les richesses
de notre empire colonial.
Afin de voir si ce père de famille a eu rai-
son, nous publierons quelques lettres adressées
par René à un de ses camarades.
Voici la première lettre, en date du 2 août.
<%
Mon vieux,
Adieu mes vacances là-bas sur notre petite
plage de l'Océan où nous nous retrouvions
chaque année ! Le sort en est jeté- papa m'em-
mène aux colonies !
Tu n'ignores sans doute pas mon échec au
bachot de juillet.
Je pourrais te dire : « Les profs m'en vou-
laient. ou bien, je souffrais de l'estomac. »
j'aime mieux êtve franc et t'avouer que j'ai
séché, comme la dernière des gourdes, en
géographie.
N'en scis pas étonné, c'est la faute à mon.
cousin Henri qui a passé son « bac )\ l'année
dernière et qui ma copieusement bourré le
crâne. Figure-toi qu'il ma dit : « Puisque tu
te présentes à la même Faculté que moi il faut
que tu saches que tu ne peux tomber que sur
deux Présidents de juy : le père Stcuk, ou
M. Aubert. L'un et l'autre se sont spécialisés
en histoire et géographie, l'un et l'autre sont
des savants respectables et éminents mais, un
abîme les sépare cependant dès qu on les
considère en tant qu' examinateurs.
En effet, le ptemier est doté d'une surdité
hermétique accompagnée d'une bonté d'ar-
change ; quant au second, c'est un pète-sec,
tâtillon, qui vous tourne et retourne un candi-
dat comme un poisson sur le gril. Ne tombe
jamais sous ses griK es sinon tu es perdu. »
Ou'aurais-tu fait à ma place ? J' ai cherché
parmi les relations de papa une personne sus-
ceptible de me recommander au secrétaire de
la Faculté ; puis, je suis allé trouver ce digne
personnage qui m'a promis assez facilement
(trop facilement hélas !) de me faire passer
avec Stoulo.
Je suis revenu tout joyeux à la maison et
le lendemain, j'ai vendu, au libraire du coin
mon atlas et nrcm traité de géographie et d'his-
toire.
Tu prévois la suite ! Le secrétaire s'est em-
pressé de me mettre sur la liste d'Aubo,t (à
qui se fier de nos jours !) et j'ai hérité d'un
zéro pointé et d'observations tout à fait dé-
plaisantes le jour de l'examen.
Papa s'est écrié : « que j'étais un can-
cre, qu'il saurait bien m'apprendre ma géogra-
phie » et c'est ainsi qu'il a décidé de me faiïe
visiter les colonies.
Nous partons ce soir pour Marseille. Papa
appelle cette ville. je ne sais trop pourquoi,
notre plus belle colonie.
Je te tiendrai au courant.
Bien à toi.
René.
P. c. c.
Joé Poyet.
DÉPARTS
M. le Gouverneur R. Antonetti, lieutenant-
gouverneur de la Côte d'Ivoire, quittera Bor-
deaux le EA courant, par le paquebot Europe,
peur rejoindre son poste.
Avant de partir, Al. Antonetti a eu la gran-
d » satisfaction do se voir promu à la Ife classe
de son grade, récompense méritée par un la-
beur constant et une intelligence très nette
des moyens et des ressources de sa colonie.
* *
Nos excellents amis et collaborateurs,
Emile Aiorinaud, déPuté-maire de Constan-
tine et Eugène Alasson, s'embarqueront jeudi
prochain à Marseille pour Alger.
Leur séjour en Algérie sera de plusieurs se-
maines.
comité du Transmauritanien
Un Comité vient de se fonder à Paris pour
faire connaître au grand public l'utilité pour
la France de relier rapidement notre
domaine de l'Ouest Africain à l'Algérie.
La seule voie permettant de mettre vite,
sûrement, At sans dépenses exagérées, à la
s£tt,ei-neiit, o~t sans dépenses ; ~,,,niflqties
disposition de la France, ces magnifiques
ressources en hommes et en matières pre-
mières de l'A. 0. F. est celle du Transmau-
.rilanien.
Evitant les immenses étendues déserti-
ques du Sahara Central, le Transmaurita-
nien doit relier l'Algérie à l'Ouest Africain
en passant par le Maroc et la Mauritanie.
I Saint-Lazare. Là. doivent être adressées
toutes les demandes de renseignements et
les adhésions.
L'INSIGNE DES BLESSES DE GUERRE
-"0'-
Mme Nepveu-Lavois, femme de l'adjoint
principal des Affaires civiles de Madagas-
car. grièvement blessée lors du torpillage
du Djemnah, vient de recevoir l'insigne des
blessés de guerre.
L'Algérie minière
-00
Dans un précédent article, j'ai donné un
aperçu de la situation minière de l'est du
département de Constantine.
Ce tableau doit être complété par tous les
éléments de même nature qui se trouvent
dans les autres parties du département, soit
à l'ouest, soit au nord.
Vers Djidjelli, dans la chaine des Mouias,
à une quarantaine de kilomètres à vol d'oi-
seau de la mer, se trouvent deux énormes
niasses de fer, coupées par des filons de
blende et de cuivre : le Boudjoudoun et le
Sidi Marouf.
Des sociétés concessionnaires ont déjà dé-
pensé plusieurs centaines de mille francs
pour faire les travaux préparatoires d'exploi-
tation dont le trafic dépend de la ligne de
chemin de fer Djidjelli-Bizot c,ui a été votée
avant la guerre. Les fonds sont disponibles.
Un commencement d'exécution des travaux
a déjà été fait. Mais l'adjudication de cer-
tains lots qui permettrait aux concessionnai-
res de ces deux mines d'écouler leur minerai
vers la mer des millions de tonnes est
teujours retardée sous prétexte de motifs
plus vagues les uns que les autres.
En résumé cette ligne,qui aurait dû être ter-
minée, voici deux ans, est à peine esquissée
sur quelques kilomètres. De deux choses
l'une, ou bien les ingénieurs qui ont fait
le tracé de cette ligne ont été des incapa-
bles, parce quelle est inexécutable, ou bien
ceux qui ont la charge de veiller à l'intérêt
général, ont opposé leur veto à l'achèvement
de cette voie ferrée;
Div toute façon, on n'en poursuit pas la
construction. Cette situation est tout simple-
ment des plus désastreuse pour nos finances
publiques qui doivent s'alimenter à des sour-
ces de revenus, surtout que ceux-là sont im-
médiats.
En attendant, tous les intérêts généraux
pâtissent de cet état de choses.
Ces mines, par leur exploitation, assure-
raient un trafic ferroviaire et maritime in-
tense.
Ces deux exploitations minières sont ca-
pables. si ce chemin de fer de Djidjelli-Bizot
était construit sur une cinquantaine de ki-
lomètres seulement, de lui assurer immédia-
tement un trafic de plus de ^00.000 tonnes
par an qui n'ira qu'en s'augmentant.
Résultat si l'on pcrd encore quelque di-
zaine d'années pour la construction de cette
voie ferrée, ce sera un trafic de cinq millions
de tonnes perdu pour notre mouvement in-
dustriel et commercial.
A l'ouest, dans les régions de Sétif, la si-
tuation est identique à celle du nord.
La Société des Hauts Fourneaux de Chasse
a. demandé la concession d'un puissant gise-
ment minier à l'Oued-Djemâa, près de Bou-
'gie, à 20 kilomètres.
Elle a dépensé, elle aussi, des centaines
de mille francs en travaux.
Les recherches entreprises lui permettent
de prévoir actuellement une extraction de
100.000 tonnes par an. Mais pour cela, il lui
faudrait le plus puissant instrument de tra-
vail : le rail.
Celui-ci n'aurait besoin que de parcourir
une vingtaine de kilomètres.
Or, le Gouvernement de l'Algérie, sollicité
par la Société des Hauts Fourneaux de.
Chasse, pour savoir à quoi s'en tenir sur
cette situation confuse, a reçu de M. Dubief,
secrétaire général du Gouvernement de l'Al-
gérie, une réponse faisant connaître à cette
Société (1"; ne demandait c,ue la mise à
exécution provisoire de cette partie de 20 ki-
lomètres de la ligne Bougie-Sétif en projet
qu'aucune décisioJl ¡¡'est encore prise au
sujet des travaux du chemin de fer de Bougie
à Sétif et qu'aucune prévision n'a été com-
prise à cet effet au budget de l'exercice 102-5
que les Délégations financières viennent de
voter.
« Je me propose, ajoute M. Dubief, de
présenter à ces assemblées, lors de leur pro-
chaine session ordinaire, un programme des
travaux à entreprendre en IQ24. »
Il ne m' est donc pas possible, à l'heure
actuelle, de vous assurer que la ligne de
Bougie à Sétif sera comprise dans la pre-
mière étape de ce programme pour être mise
en chantier dès 1924. »
Il est donc avéré, par la conclusion de la
lettre de M. Dubief et il ne farde pas la
vérité, sachant à quoi s'en tenir à ce sujet
vérité, qu'il n'est pas possible de fixer une date
pour la ligne de Bougie-Sétif.
C'est dire que cette ligne, comme les au.
très, sont renvoyées aux calendes grecques.
La Société des Hauts Fourneaux de Chasse
n'est malheureusement pas la seule dans ce
cas d avoir le postérieur entre deux selles.
Une autre Société, celle du Djebel-Hellel au
Guepgour, a préparé. elle aussi, l'écoule-
ment assuré de 200.000 tonnes par an. Elle
s'est adressée au Gouvernement général de
l'Algérie, et la réponse de M. Dubief a été
la même que celle de la Société de Chasse.
M. Dubief n'a pas attendu Couverture de
la chasse pour faire coup double. Le Djebel-
Hellel a reçu, lui aussi, sa part de chevro-
tines au bon endroit.
Loin de nous la pensée d'incriminer M. Du.
bief. Il n'en peut mais. mais, il y a un
responsable.
C'est celui-là qu'il faut découvrir, nous y
arriverons un jour.
Eugène Masson
M. Steeg à Paris
--0-0--
M. SLeeg' a conféré avant-hier à l'Office
du gouvernement général avec M. Thibon,
préfet des Bouches-du-Rhône, au sujet de
la visite qu'il doit faire à la fin du mois,
avant de regagner l'Algérie, à l'Exposi-
tion coloniale de Marseille. Cette visite
coïncidera vraisemblablement avec celle au
Président de la République.
M. Steeg a été reçu à la présidence 'du
Conseil par M. Colrat, sous-secrétaire
d'Etat, avec lequel il a eu une longue con-
versation.
Au sujet d'un nouvel Atlas
de France
Le 14 janvier 1922, le Comité national de
géographie créait une commission, dite
d Commission de l'Atlas de la France » dont le
président est M. Emmanuel de Margerie ; les
géographes les plus notoires font partie de
cette Commission qui se propose d'élaborer
un programme définitif pour établir un atlas
national de la France qui renfermera une sé-
rie de cartes concernant la géographie phy-
sique, le climat et l'océanographie, la géo-
graphie botanique et zoologique, la géogra-
phie marocaine, ouvrage qui, ainsi que nous
le lisons dans la Géographie de juillet-août
1922, aidera considérablement l'enseignement
scientifique de la géographie.
C'est, du reste, dans cet ordre d'idées
qu'est conçu l'atlas de l'Algérie, en cours de
publication, sous la direction de M. Augustin
Bernard.
La Commission se propose de recueillir les
vcrux des spécialistes. En tant que spécialiste
de cartographie coloniale, qu'il me soit per-
mis d'émettre le vœu de voir ladite Commis-
sion s'entourer des compétences pour l'éta-
blissement des cartes de notre empire colo-
nial qui doit occuper, dans ce futur atlas, une
place en rapport avec son importance que tout
le monde reconnaît désormais.
Nous ne devons plus voir presque toutes
nos colonies, représentées en petits papillons
sui une seule carte, à des échelles excessi-
vement réduites et variées, qui ne donnent
que des idées fausses sur les vastes superfi-
cies, sur les ressources de chacune de nos co-
lonies. Ce sera une contribution nécessaire
à l'enseignement de la 'géographie coloniale
en faveur duquel les Annales Coloniales mè-
nent. depuis si longtemps et plus sérieuse-
ment que jamais, avec Georges Barthélémy,
la campagne que la plupart de nos lecteurs
ont appréciée et encouragée.
Eugène Devaux.
A la Société des Nations
--00--
Dans les Commissions
La cinquième Commission qui s'occupe
des questions humanitaires a adopté enfin
une résolution demandant au .Gouverne-
incnt des Etats-Unis de se fa.ire représen-
ter dans la Commission pour la lutte contre
l'opium.
Les chels et notables dB r A. O. P.
-Q-O--
En réponse à l'adresse de remerciements
que lui avait envoyée les chefs et notables
de l'A. 0. F. en quittant la France, le Pré-
sident de la République leur a adressé la
lettre suivante :
« Paris, le 18 juillet 1922.
« Messieurs,
k J'ai bien reçu votre adresse et je vous
remercie des sentiments que vous m'avez
exprimés.
« Depuis longtemps, votre dévouement à
la France m'était connu. J'ai été très heu-
reux de pouvoir vous féliciter du concours
que vous avez donné à la Patrie pendant la
grande guerre. L'impression de force, de
grandeur, de générosité que vous conserve-
rez de votre séjour dans la métropole,
ne manquera pas de resserrer les liens
qui vous attachent à elle ; vous serez de
plus en plus, j'en ai l'assurance, les bops
ouvriers de la plus grande France.
« Recevez, Messieurs, l'expression de ma
considération la plus distinguée.
« Signé : A. MILLERAND. »
Une guenon et la taxe de luxe
̃ a o -
Au cours de la liquidation de la ménage-
rie de M. Mac Donald, une femelle chim-
panzé, Zizi Bamboula a été adjugée 4.050 fr.
-- taxe de luxe en sus ajoute le Petit Pa-
risieH, il un belluaire parisien. M. Caron,
tandis que le chien de berger, Bas-rouge,
son compagnon fidèle, était vendu 65 francs
seulement.
La routotte, la baraque avec ses toiles
peintes reproduisant des scènes de la vie
de Zizi Bamboula dans sa forêt natale ont
fourni un maigre appoint.
Mais le créancier de M. Mac Donald, qui
avait voulu suivre cette vente, faillit passer
un mauvais quart d'heure, car il fut pris à
partie par de nombreux forains venus pour
témoigner leur sympathie à leur collègue.
Conspué et poursuivi à travers les voies,il
trouva protection auprès du chef 3e gare
qui, prudemment, le fit sortir par une porte
dérobée, pendant qu'un forain, M. Montail-
leux, faisait en faveur de M. Mac Donald
une souscription qui lui permettra de ren-
trer en possession de son matériel, racheté
par ses amis. Mais Zizi Bamboula restera
dvec son nouveau maître.
Une statue a Toussaint-Louverture a HaUI
-----oo.
Les Haïtiens viennent d'élever une sta-
tue à Toussaint-Louverture dont le rôle est
trop connu pour que nous insistions sur la
reconnaissance due au libérateur des noirs
de Saint-Domingue. L'inauguration du mo-
nument a eu lieu le 9 juillet dernier à
Port-au-Prince et a donne lieu à de grandes
et belles fêtes.
Cortège officiel, discours, salves d'artil-
lerie, Heurs donnèrent à la fête un cachet
particulier. Après la bénédiction du monu-
ment par le R. P. Rfchard, les délégations
en grand nombre vinrent déposer de-s fleurs
et couronnes au pied du monument.
Il y eut réception au Palais National et
le soir le monument éclairé aux couleurs
nationales (bleu et rouge), attirait sur la
place où il est érigé une foule curieuse de
promeneurs.
Courrier de l'Algérie
40
La vie économique
Les entrepreneurs de travaux publics
faisant partie du XIe groupe du Syndicat
Commercial Algérien, convoqués mardi 5
septembre, a 4 heures du soir, au Palais
Consulaires salle des délibérations de la
Chambre Syndicale, ont entendu au cours
de cette réunion, à laquelle assistèrent
les représentants de l'administration, la
Commission du XI* groupe qui s'est
rendue, dimanche dernier, à Cavaignac,
sous la direction de M. Bévin, architecte du
Gouvernement général et qui a indiqué les
moyens adoptés pour procéder aux répara-
tions urgentes des bâtiments susceptibles
d'être provisoirement utilisés et a exposé
les conditions techniques dans lesquelles il
faudra reconstruire le village pour qu'il
échappe, à l'avenir, aux dislocations du sol.
Les événements et les hommes
Par arrêtés du Gouverneur général :
M. Touaty (Mardochée), huissier à Biskra,
a été nommé huissier à Perrégaux, en rem-
placement de M. Aknin, précédemment
nommé huissier à Aïn-Témouchent.
M. Martin (Gustave-Adolphe), interprète
judiciaire près la justice de paix d'Aïn-
Temouchent, a été nommé interprète judi-
ciaire près la justice de paix d'Aumale, en.
remplacement de M. Giovannoni, décédé.
Devant la Cour d'assises de BÔne le
13 mars, comparaissaient trois indigènes :
Zenk Amar, condamné à mort dans une
précédente affaire, défendu par M' Grosliè-
rc, du barreau d'Alger ; Zenk Saïd et Aïssa-
ni Abderramanc. M* Déroulède, du barreau
d'Alger, représentait la partie civile au
nom du père et de la veuve de la victime.
L'acte d'accusation relatait ainsi le cri-
me :
Le 30 avril 1919, vers 21 heures, à Du-
vivier, M. Blasi Charles, hôtelier, venait de
se mettre à table avec sa famille, lorsqu'un
cooip de feu était tiré de la rue sur la fe-
nêtre il laquelle il tournait le dos. Le pro-
jectile traversait la ftnêtre et atteignait
M. Blasi. qui tombait foudroyé.
Le crime, qui n'avait assurément pas le
vol pour mobile, émut la. population. Le
commissaire de la Sûreté découvrait au do-
micile de Aïssani, un fusil à deux coups,
dont le canon portait des traces de tir ré-
cent. Une information était aussitôt ou-
verte contre Aïssani qui bénéficiait d'une
ordonnance de non-lieu.
Sur la plainte du frère de la victime, M.
Blasi Adolphe, révélant des faits nouveaux,
l'instruction était reprise, et amenait l'ar-
restation des trois prévenus.
D'après les témoins, Zenk Saïd aurait
déclaré que le crime avait été commis à
l'instigation du nommé Natali.
C'est à la suite de cette lecture que Zenk
Amar fit les révélations suivantes qui pro-
duisirent dans la région une bien compre.
hensible émotion :
« J'ai bien commis le crime pour lequel
vous m'avez condamné. J'ai participé égar
lement à l'assassinat de M. Charles Blasi ;
voici comment j'ai été amené à commettre
ces deux crimes :
« J'ai été, un jour, convoqué dans une
sorte de conseil où se trouvaient réunis Na-
tali père, décédé depuis ; son gendre Sau-
veur Leca, cultivateur ; Murracioli Cons-
tant, propriétaire, et son kharnmès, Aïssa-
ni Mohamed, ainsi que Saïdani Mohamed.
J'ai reçu l'ordre moyennant cinq cents
douros, dont trois 'cents seulement me fu-
rent. versés, de supprimer M. Blasi.
« Je me rendis, un premier soir, avec
Aïssani Mohamed, pour exécuter ce crime.
Des circonstances nous en empêchèrent.
Mais, la deuxième fois, nous réusslmes.
C'est Aïssani qui a tiré et je l'assistais. Les
munitions ont été fabriquées par M. Mur-
racioli et remises à Aïssani.
Il Un an après, n'ayant pas reçu les deux
cents douros complémentaires, et à la suite
de divers événements, je reçus l'ordre de
supprimer également M. Oddou, secrétaire
de la mairie de Dmrivier. Aïssani et moi
'd^cid&mes de (mettre à morf Saïdani :
j'étais encore là. Le premier coup de fusil
qui a atteint Saïdani a été tiré par moi. le
second par Aïssani. »
En présence de semblables déclarations,
M0 Déroulède demanda à ce que soient con-
signées ces révélations. Une confrontation
immédiate de Constant" Murracioli. témoin
dans l'affaire, avec Zenk Amar fut ordon-
née. Murracioli protesta froidement de son
innocence, puis la Cour prononça le ren-
voi de l'affaire à une autre session afin de
permettre au ministère public de prendre
telles réquisitions que de droit.
A l'issue de 'l'audience cependant Murra-
cioli était arrêté et conduit à l'instruction.
L-i lendemain, le colon Leca était également
mis en état d'arrestation, alors qu'il s'en-
fuyait entre Aïn-Beïda et Sedrata. Tous
deux étaient placés sous mandat de dépôt
et M. Pansiot, juge d'instruction, était
chargé du supplément d'information.
Cependant, en dehors des accusations de
Zenk Amar, le juge estima les charges pe-
sant sur Murracioli et Leca insuffisantes et,
U 3 août dernier, il rendait une ordonnance
de non-lieu en leur faveur.
La partie civile fit immédiatement oppo-
sition à ce non-lieu et la Chambre des mi-
ses en accusation d'Alger fut saisie de
l'affaire.
Dans son audience du 1er septembre, sur
rapport de M. Thonon, conseiller à la Cour,
la Chambre des mises en accusation a ren-
du un arrêt, aux termes duquel, estimant
suffisantes les preuves relevés contre Mur-
racioli et Leca, elle renvoie les deux pré-
venus. d'ailleurs détenus, devant la Cour
d'assises de Bône.
Un terrain d'atterrissage pour l'avia-
tion militaire est envisagé à Blida.
Le colonel Rolland, commandant le régi-
ment d'aviation d'Algérie, a déjà choisi, de
concert avec la municipalité, un terrain dei
soixante hectares, admirablement situé,
pour ce camp, qui amènera à Blida 15 offi-
ciers et 380 hommes.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annoncel etrielma tonl reçue* aux Bureaux du Journal «f dan» le» Agença dePubltci ti
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Un au 6 mois 8 aoia
ABONNEMENTS FrGnce et Colonies 55. 30. 18. 1
«• aiippUBMBt ( < Et 80 i ~30 Z a 16 «
illiftré ( ranger. SO I 45 I 28 l
On t'ftboni» dus tout 1m Bureaux de poste et chez les principaux librair..
La colunisation européenne
en IndocChine
La colonisation européenne n'a pas la
même fortune dans toutes les parties de notre
empire asiatique, aussi nous est-il nécessaire
de spécifier les conditions qui lui sont faites
selon les différents Protectorats.
En Annam
La colonisation européenne traverse depuis
plusieurs années une crise qui n'a fait que
s'aggraver en 1920 du'fait de la mévente des
denrées, du fait aussi de la rareté et du haut
prix du fret. Ajoutons à ces facteurs le taux
élevé de la piastre, et les intempéries défavo-
rables à la végétation. La production du café
en 1920 a été réduite de plus de moitié, par
suite de la mauvaise floraison. Hâtons-nous
de dire que, en revanche, en 1921, la florai-
son a été très bonne; elle eût été meilleure
encore s'il n'avait pas fallu compter avec le
borer, l'insecte ennemi des plantations de
café, dont les ravages se sont fait sentir par-
ticulièrement dans le Hatinh.
Les services compétents ont entrepris con-
tre cet insecte une lutte méthodique sur la-
quelle nous reviendrons peut-être un jour.
Qu'il nous suffise de dire ici que les ento-
mologistes ont cherché et trouvé un adver-
saire - du borer, et qu'ils cultivent avec suc-
cès cet insecte auxiliaire. La lutte est inté-
ressante; son récit nous entraînerait trop
loin.
Bornons-nous à préconiser la polyculture,
véritable assurance que se donne à lui-même
le colon ; non pas évidemment contre tous les
périls; par exemple, la polyculture est sans
vertu contre une hausse de la piastre. Mais
celui qui met tous ses œufs dans le même
panier, et toute sa fortune sur la chance du
café n'a à s'en prendre qu'à lui si la fortune
lui est défavorable. Si appréciables que
puissent être, et smtout paraître, les avan-
tages de la spécialisation, ils ne sauraient en
balancer les inconvénients. L'être spécialisé
est sous la dépendance de tous et de tout :
production trop abondante ou: production
trop déficitaire lui sont également funestes,
une épidémie peut le ruiner; la spéculation
aussi peut annihiler de longs efforts.
Au Laos
La colonisation européenne ne fait pas
beaucoup de progrès au Laos, faute de
moyens de transport et de voies de commu-
nication. Une maison semble avoir renoncé
à ses entreprises d'élevage sur le plateau de
Nakan, et a ramené son troupeau en An-
nam.
L'activité semble se porter de préférence
vers l'industrie, qui deviendra réellement
florissante quand les voies d'accès seront
construites. Une mine d'étain a été concé-
dée dans la province de Thakket, et une
Société dite d'Etudes et d'Exploitation mi-
nières de l'Indochine s'est fondée à Paris
pour exploiter les riches gisements d'étain de
cette province. Cette année même, un ingé-
nieur doit installer sur place un matériel
considérable. Mais tous ces efforts exigent
la constructen de routes. En effet, la main-
d'œuvre ne peut venir que de l'Annam, et
elle n'en viendra que si des routes conforta-
bles permettent le transport facile. Et il ne
suffit pas d'extraire du sol du minerai
d'étain. 11 faut transporter au dehors mine-
rai ou métal. N'oublions pas qu'on prointi
des routes au Laos depuis 25 ans. L'Indo-
chine, dont la prospérité économique est au-
jourd'hui merveilleuse, se doit à elle-même
de ne pas négliger son arrière-pays.
Au Tonkin
Grâce à l'arrêté du 19 juin 1921, il a été
possible d'accorder à titre définitif un nom-
bre important de concessions, en même
temps qu'étaient déclarés déchus les conces-
sionnaires provisoires qui n'avaient pas tiré
parti de leur terrain,. Il serait évidemment
trop commode d'attendre en se croisant les
bras que le travail des autres ait donné à
tout le pays une plus-value dont on profite-
mit sans avoir rien risqué.
On a pu donner dans certains districts une
solution convenable aux questions épineuses
que faisaient poser les lois de mer. Notre
territoire tonkinois s'accroit sans cesse, tant
par les progrès du delta que par le recul de
la mer, et le mouvement provoqué par ces
deux causes est si rapide que l'on cite des
bancs de 50 kilomètres carrés ainsi gagnes,
et que le service de la colonisation répartit
ou cède, non sans de grandes difficultés par-
fois; car si à Moncay et à Quang-Yen on a
pu accorder un nombre considérable de ne-
tites concessions, parce que la compétition
était relativement faible, en revanche à Nam-
Dinh et à Ninh-Binh, les convoitises étaient
surexcitées de facon ardente, parce nu'il
s'agissait de terrains fertiles à proximité de
centres populeux. Espérons qu'au cours de
cette année, l'Administration saura répar-
tir ces terra ins sans déchaîner de protesta-
tions trop vives.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde.
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
.0.
Le maréchal Lyautey à Strasbourg
T-il mfinV'.lial Lyaulev a miitté Paris sa-
medi dernier pour Strasbourg.
J'interpelle.
00
J'interpelle parce que le
suis las des procédés de
M. Albert Sarraui vis-à-
vis liu Parlement, vis-li-
vis de la presse, vis-à-
vis de l'opinion publique
tout entière.
J'interpelle parce que
tous les coloniaux en ont
assez de son sans-géne,
de son arbitraire, de la désinvolture avec
laquelle il traite ou ne traite pas les ques-
tions les plus urgentes soumises à son
examen. C'est ainsi qu'il a lassé ses collè-
gues, qui ont guidé ses premiers pas dans
la carrière coloniale, quand il [ut nommé,
̃il !I a onze ans, Gouverneur général de
l'lndocll ine ; c'est ainsi qu'il lasse les men-
leures volontés des coloniaux éprouvés de-
puis qu'il a assumé la direction des servi-
ces de la rue Oudinot.
C'est l'honneur de celle. maison, de-
puis qu'elle existe, de 'ne jamais avoir rien
demandé en vingt-trois ans d'existence, aux
divers hommes politiques qui se sont suc-
cédés au ministère des Colonies. Aucun
de ceux qui, depuis ce temps, ont occupé
le fauteuil, tant au Pavillon de Flore que
rue Oudinot, ne peut dire qu'il a vu un des
directeurs des Annales Coloniales venir lui
demander quoi que ce soit. C'est une indé-
pendance qui choque les habitués des fla-
gorneries et des basses flatteries.
Parler clair, dire toujours la vérité, fûl-
c.ll(, lioiiiiie (les i?iinisires, telle a. été et telle
sera toujours la devise. de cette maison.
Aussi suis-jc bien à l'aise pour continuer
avec Albert Pegronnet, aujourd'hui minis-
tre ; Debierre, llaudosl Guilloteaux, Gallini,
Yalude, Morinaud, Néron, Taittinger, Gou-
de, Combrouze, Accambray, Bcuilloux-Lœ-
font, Gasparin, Roux-Freissineng, Hori, de
Warren, Anleriou, de Bermond d'Auriac
j'en oublie et je m'en excuse celle
tradition de haute tenue morale dont
Albert Metin, Félix Chautemps, Lucien Cor-
net, Augagneur, Maurice Viollette, de Mon-
zie, Louis Marin, Dalimier ont instauré ici
la tradition. Donner des leçons aux gou-
verneurs généraux et aux ministres toutes
les fois que cela s'imposait.
De pauvres imbéciles déblatèrent contre
moi, ou dans des feuilles que personne ne
lit, ou dans des touloirs obscurs : la jalou-
sie et l'envie inspirent leur conduite.
Lisez la presse spéciale. Elle est toute à
la dévotion des magnats et des cabotins du
jour.
M. Rossard, ministre, se déplace-t-il ? Vi-
te une longue « tartine » sur ses faits et
gestes, son discours patriotique, ses éter-
nelles pleurnicheries. Un scandale éclate-
t-il ? On n'hésite, pas une minute. On court
prendre le mot d'ordre au « Cabinet » mi-
nistériel. Et on altère la vérité, on trompe
sciemment l'opinion ; on assomme, on vili-
pende des innocents. Le voilà le vrai chan-
tage, messieurs les. stipendiés de la presse
à tout faire.
Regardez-vous bien dans une glace, et
vous verrez que vos figures devraient, pour
les besognes à accomplir, porter un mas-
que.
Y a-t-il quelque chose de plus triste, par
exemple, que le drame qui se joue depuis
huit mois sur la Mte des deux hauts fonc-
tionnaires du Togo, MM. Woelffel et Lucas.
L'affaire s'est déclanchée, on s'en sou-
vient, lorsque Boisneuf a apporté ses graves
accusations à la tribune. Il y a du temps
de cela. -
Les accusés sont passés depuis plus de
six semaines devant leurs ju/jes.
Le ministre des Colonies pouvait prendre
aussitôt une décision conforme aux avis des
deux commissions. Mais non. Il a. lanterné,
tergiversé, faisant traîner dans la boue, par
sa presse spéciale, ses collaborateurs. Et au
lieu de les réhabiliter de l'inique accusation
portée par Boisneuf et du coup monté par
une firme de Matrseille trop connue, il a
atermoyé pour, en fin de compte, briser une
admirable carrière et froisser la conscience
dp, tous les coloniaux honnêtes.
- - - .--- - - - - -- -
Trop affairé, le ministre remet chaque
jour au lendemain les affaires sérieuses.
C'est ainsi aussi que M. Angoulvant at-
tend toujours et nous aussi que le
ministre veuille bien prendre position à son
égard.
L'ancien Gouverneur général de l'A. 0.
F. est coupable ou innocent. Qu'on nous le
(lise et qu'on ne continue plus à jouer dans
les couloirs ministériels ce jeu de Tartufe
qui a suffisamment duré.
M. Albert Sarraut pratique depuis trop
longtemps le chantage du silence et de la
peur.
Et nous sommes seuls à le dénoncer.
Triste ! -
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué dit Soudan Français
et de la llmte-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
.0-
COMMÉMORATION
--o+-
Hier dimanche, a été célébrée à Lunéville,
une cérémonie commémorative de la bataille
liviée il y a huit ans.
Notre collaborateur Pierre Valude, glorieu-
sement blessé au cours de cet engagement
meurtrier, y a prononcé un éloquent discours.
Une foule nombreuse assistait à cette cé-
rémonie ainsi que les élus du département
et les représentants de l'Administration.
Le successeur de m. Lucien cornet au sénat
M. Gaudaire, maire de Sens, radical
socialiste, a été élu hier, après deux tours
de scrutin, sénateur de l'Yonne, en rem-
placement de M. Lucien Cornet, notre re-
gretté collaborateur et si fidèle ami.
En marge ne lEnpasltion
--0-0--
LETTRES ECRITES A MARSEILLE
Avertissement
Notre jeune ami René (16 ans) , a échoué
en juillet dernier. comme bien d'autres, à son
premier baccalauréat. Interrogé, en géographie,
sur les colonies françaises, il n'a su que ré-
pondre ; ce qui lui a valu un zéro pointé. Le
papa de René, blessé dans amour-propre, vou-
lant éviter un échec semblable en octobre, a
eu l'heureuse idée d'amener son fils à l'expo-
sition col onial e de Marseille. C'est en somme
le moyen le plus pratique actuellement, pense-
t-il, de faire connaître aux enfants les richesses
de notre empire colonial.
Afin de voir si ce père de famille a eu rai-
son, nous publierons quelques lettres adressées
par René à un de ses camarades.
Voici la première lettre, en date du 2 août.
<%
Mon vieux,
Adieu mes vacances là-bas sur notre petite
plage de l'Océan où nous nous retrouvions
chaque année ! Le sort en est jeté- papa m'em-
mène aux colonies !
Tu n'ignores sans doute pas mon échec au
bachot de juillet.
Je pourrais te dire : « Les profs m'en vou-
laient. ou bien, je souffrais de l'estomac. »
j'aime mieux êtve franc et t'avouer que j'ai
séché, comme la dernière des gourdes, en
géographie.
N'en scis pas étonné, c'est la faute à mon.
cousin Henri qui a passé son « bac )\ l'année
dernière et qui ma copieusement bourré le
crâne. Figure-toi qu'il ma dit : « Puisque tu
te présentes à la même Faculté que moi il faut
que tu saches que tu ne peux tomber que sur
deux Présidents de juy : le père Stcuk, ou
M. Aubert. L'un et l'autre se sont spécialisés
en histoire et géographie, l'un et l'autre sont
des savants respectables et éminents mais, un
abîme les sépare cependant dès qu on les
considère en tant qu' examinateurs.
En effet, le ptemier est doté d'une surdité
hermétique accompagnée d'une bonté d'ar-
change ; quant au second, c'est un pète-sec,
tâtillon, qui vous tourne et retourne un candi-
dat comme un poisson sur le gril. Ne tombe
jamais sous ses griK es sinon tu es perdu. »
Ou'aurais-tu fait à ma place ? J' ai cherché
parmi les relations de papa une personne sus-
ceptible de me recommander au secrétaire de
la Faculté ; puis, je suis allé trouver ce digne
personnage qui m'a promis assez facilement
(trop facilement hélas !) de me faire passer
avec Stoulo.
Je suis revenu tout joyeux à la maison et
le lendemain, j'ai vendu, au libraire du coin
mon atlas et nrcm traité de géographie et d'his-
toire.
Tu prévois la suite ! Le secrétaire s'est em-
pressé de me mettre sur la liste d'Aubo,t (à
qui se fier de nos jours !) et j'ai hérité d'un
zéro pointé et d'observations tout à fait dé-
plaisantes le jour de l'examen.
Papa s'est écrié : « que j'étais un can-
cre, qu'il saurait bien m'apprendre ma géogra-
phie » et c'est ainsi qu'il a décidé de me faiïe
visiter les colonies.
Nous partons ce soir pour Marseille. Papa
appelle cette ville. je ne sais trop pourquoi,
notre plus belle colonie.
Je te tiendrai au courant.
Bien à toi.
René.
P. c. c.
Joé Poyet.
DÉPARTS
M. le Gouverneur R. Antonetti, lieutenant-
gouverneur de la Côte d'Ivoire, quittera Bor-
deaux le EA courant, par le paquebot Europe,
peur rejoindre son poste.
Avant de partir, Al. Antonetti a eu la gran-
d » satisfaction do se voir promu à la Ife classe
de son grade, récompense méritée par un la-
beur constant et une intelligence très nette
des moyens et des ressources de sa colonie.
* *
Nos excellents amis et collaborateurs,
Emile Aiorinaud, déPuté-maire de Constan-
tine et Eugène Alasson, s'embarqueront jeudi
prochain à Marseille pour Alger.
Leur séjour en Algérie sera de plusieurs se-
maines.
comité du Transmauritanien
Un Comité vient de se fonder à Paris pour
faire connaître au grand public l'utilité pour
la France de relier rapidement notre
domaine de l'Ouest Africain à l'Algérie.
La seule voie permettant de mettre vite,
sûrement, At sans dépenses exagérées, à la
s£tt,ei-neiit, o~t sans dépenses ; ~,,,niflqties
disposition de la France, ces magnifiques
ressources en hommes et en matières pre-
mières de l'A. 0. F. est celle du Transmau-
.rilanien.
Evitant les immenses étendues déserti-
ques du Sahara Central, le Transmaurita-
nien doit relier l'Algérie à l'Ouest Africain
en passant par le Maroc et la Mauritanie.
I
toutes les demandes de renseignements et
les adhésions.
L'INSIGNE DES BLESSES DE GUERRE
-"0'-
Mme Nepveu-Lavois, femme de l'adjoint
principal des Affaires civiles de Madagas-
car. grièvement blessée lors du torpillage
du Djemnah, vient de recevoir l'insigne des
blessés de guerre.
L'Algérie minière
-00
Dans un précédent article, j'ai donné un
aperçu de la situation minière de l'est du
département de Constantine.
Ce tableau doit être complété par tous les
éléments de même nature qui se trouvent
dans les autres parties du département, soit
à l'ouest, soit au nord.
Vers Djidjelli, dans la chaine des Mouias,
à une quarantaine de kilomètres à vol d'oi-
seau de la mer, se trouvent deux énormes
niasses de fer, coupées par des filons de
blende et de cuivre : le Boudjoudoun et le
Sidi Marouf.
Des sociétés concessionnaires ont déjà dé-
pensé plusieurs centaines de mille francs
pour faire les travaux préparatoires d'exploi-
tation dont le trafic dépend de la ligne de
chemin de fer Djidjelli-Bizot c,ui a été votée
avant la guerre. Les fonds sont disponibles.
Un commencement d'exécution des travaux
a déjà été fait. Mais l'adjudication de cer-
tains lots qui permettrait aux concessionnai-
res de ces deux mines d'écouler leur minerai
vers la mer des millions de tonnes est
teujours retardée sous prétexte de motifs
plus vagues les uns que les autres.
En résumé cette ligne,qui aurait dû être ter-
minée, voici deux ans, est à peine esquissée
sur quelques kilomètres. De deux choses
l'une, ou bien les ingénieurs qui ont fait
le tracé de cette ligne ont été des incapa-
bles, parce quelle est inexécutable, ou bien
ceux qui ont la charge de veiller à l'intérêt
général, ont opposé leur veto à l'achèvement
de cette voie ferrée;
Div toute façon, on n'en poursuit pas la
construction. Cette situation est tout simple-
ment des plus désastreuse pour nos finances
publiques qui doivent s'alimenter à des sour-
ces de revenus, surtout que ceux-là sont im-
médiats.
En attendant, tous les intérêts généraux
pâtissent de cet état de choses.
Ces mines, par leur exploitation, assure-
raient un trafic ferroviaire et maritime in-
tense.
Ces deux exploitations minières sont ca-
pables. si ce chemin de fer de Djidjelli-Bizot
était construit sur une cinquantaine de ki-
lomètres seulement, de lui assurer immédia-
tement un trafic de plus de ^00.000 tonnes
par an qui n'ira qu'en s'augmentant.
Résultat si l'on pcrd encore quelque di-
zaine d'années pour la construction de cette
voie ferrée, ce sera un trafic de cinq millions
de tonnes perdu pour notre mouvement in-
dustriel et commercial.
A l'ouest, dans les régions de Sétif, la si-
tuation est identique à celle du nord.
La Société des Hauts Fourneaux de Chasse
a. demandé la concession d'un puissant gise-
ment minier à l'Oued-Djemâa, près de Bou-
'gie, à 20 kilomètres.
Elle a dépensé, elle aussi, des centaines
de mille francs en travaux.
Les recherches entreprises lui permettent
de prévoir actuellement une extraction de
100.000 tonnes par an. Mais pour cela, il lui
faudrait le plus puissant instrument de tra-
vail : le rail.
Celui-ci n'aurait besoin que de parcourir
une vingtaine de kilomètres.
Or, le Gouvernement de l'Algérie, sollicité
par la Société des Hauts Fourneaux de.
Chasse, pour savoir à quoi s'en tenir sur
cette situation confuse, a reçu de M. Dubief,
secrétaire général du Gouvernement de l'Al-
gérie, une réponse faisant connaître à cette
Société (1"; ne demandait c,ue la mise à
exécution provisoire de cette partie de 20 ki-
lomètres de la ligne Bougie-Sétif en projet
qu'aucune décisioJl ¡¡'est encore prise au
sujet des travaux du chemin de fer de Bougie
à Sétif et qu'aucune prévision n'a été com-
prise à cet effet au budget de l'exercice 102-5
que les Délégations financières viennent de
voter.
« Je me propose, ajoute M. Dubief, de
présenter à ces assemblées, lors de leur pro-
chaine session ordinaire, un programme des
travaux à entreprendre en IQ24. »
Il ne m' est donc pas possible, à l'heure
actuelle, de vous assurer que la ligne de
Bougie à Sétif sera comprise dans la pre-
mière étape de ce programme pour être mise
en chantier dès 1924. »
Il est donc avéré, par la conclusion de la
lettre de M. Dubief et il ne farde pas la
vérité, sachant à quoi s'en tenir à ce sujet
vérité, qu'il n'est pas possible de fixer une date
pour la ligne de Bougie-Sétif.
C'est dire que cette ligne, comme les au.
très, sont renvoyées aux calendes grecques.
La Société des Hauts Fourneaux de Chasse
n'est malheureusement pas la seule dans ce
cas d avoir le postérieur entre deux selles.
Une autre Société, celle du Djebel-Hellel au
Guepgour, a préparé. elle aussi, l'écoule-
ment assuré de 200.000 tonnes par an. Elle
s'est adressée au Gouvernement général de
l'Algérie, et la réponse de M. Dubief a été
la même que celle de la Société de Chasse.
M. Dubief n'a pas attendu Couverture de
la chasse pour faire coup double. Le Djebel-
Hellel a reçu, lui aussi, sa part de chevro-
tines au bon endroit.
Loin de nous la pensée d'incriminer M. Du.
bief. Il n'en peut mais. mais, il y a un
responsable.
C'est celui-là qu'il faut découvrir, nous y
arriverons un jour.
Eugène Masson
M. Steeg à Paris
--0-0--
M. SLeeg' a conféré avant-hier à l'Office
du gouvernement général avec M. Thibon,
préfet des Bouches-du-Rhône, au sujet de
la visite qu'il doit faire à la fin du mois,
avant de regagner l'Algérie, à l'Exposi-
tion coloniale de Marseille. Cette visite
coïncidera vraisemblablement avec celle au
Président de la République.
M. Steeg a été reçu à la présidence 'du
Conseil par M. Colrat, sous-secrétaire
d'Etat, avec lequel il a eu une longue con-
versation.
Au sujet d'un nouvel Atlas
de France
Le 14 janvier 1922, le Comité national de
géographie créait une commission, dite
d Commission de l'Atlas de la France » dont le
président est M. Emmanuel de Margerie ; les
géographes les plus notoires font partie de
cette Commission qui se propose d'élaborer
un programme définitif pour établir un atlas
national de la France qui renfermera une sé-
rie de cartes concernant la géographie phy-
sique, le climat et l'océanographie, la géo-
graphie botanique et zoologique, la géogra-
phie marocaine, ouvrage qui, ainsi que nous
le lisons dans la Géographie de juillet-août
1922, aidera considérablement l'enseignement
scientifique de la géographie.
C'est, du reste, dans cet ordre d'idées
qu'est conçu l'atlas de l'Algérie, en cours de
publication, sous la direction de M. Augustin
Bernard.
La Commission se propose de recueillir les
vcrux des spécialistes. En tant que spécialiste
de cartographie coloniale, qu'il me soit per-
mis d'émettre le vœu de voir ladite Commis-
sion s'entourer des compétences pour l'éta-
blissement des cartes de notre empire colo-
nial qui doit occuper, dans ce futur atlas, une
place en rapport avec son importance que tout
le monde reconnaît désormais.
Nous ne devons plus voir presque toutes
nos colonies, représentées en petits papillons
sui une seule carte, à des échelles excessi-
vement réduites et variées, qui ne donnent
que des idées fausses sur les vastes superfi-
cies, sur les ressources de chacune de nos co-
lonies. Ce sera une contribution nécessaire
à l'enseignement de la 'géographie coloniale
en faveur duquel les Annales Coloniales mè-
nent. depuis si longtemps et plus sérieuse-
ment que jamais, avec Georges Barthélémy,
la campagne que la plupart de nos lecteurs
ont appréciée et encouragée.
Eugène Devaux.
A la Société des Nations
--00--
Dans les Commissions
La cinquième Commission qui s'occupe
des questions humanitaires a adopté enfin
une résolution demandant au .Gouverne-
incnt des Etats-Unis de se fa.ire représen-
ter dans la Commission pour la lutte contre
l'opium.
Les chels et notables dB r A. O. P.
-Q-O--
En réponse à l'adresse de remerciements
que lui avait envoyée les chefs et notables
de l'A. 0. F. en quittant la France, le Pré-
sident de la République leur a adressé la
lettre suivante :
« Paris, le 18 juillet 1922.
« Messieurs,
k J'ai bien reçu votre adresse et je vous
remercie des sentiments que vous m'avez
exprimés.
« Depuis longtemps, votre dévouement à
la France m'était connu. J'ai été très heu-
reux de pouvoir vous féliciter du concours
que vous avez donné à la Patrie pendant la
grande guerre. L'impression de force, de
grandeur, de générosité que vous conserve-
rez de votre séjour dans la métropole,
ne manquera pas de resserrer les liens
qui vous attachent à elle ; vous serez de
plus en plus, j'en ai l'assurance, les bops
ouvriers de la plus grande France.
« Recevez, Messieurs, l'expression de ma
considération la plus distinguée.
« Signé : A. MILLERAND. »
Une guenon et la taxe de luxe
̃ a o -
Au cours de la liquidation de la ménage-
rie de M. Mac Donald, une femelle chim-
panzé, Zizi Bamboula a été adjugée 4.050 fr.
-- taxe de luxe en sus ajoute le Petit Pa-
risieH, il un belluaire parisien. M. Caron,
tandis que le chien de berger, Bas-rouge,
son compagnon fidèle, était vendu 65 francs
seulement.
La routotte, la baraque avec ses toiles
peintes reproduisant des scènes de la vie
de Zizi Bamboula dans sa forêt natale ont
fourni un maigre appoint.
Mais le créancier de M. Mac Donald, qui
avait voulu suivre cette vente, faillit passer
un mauvais quart d'heure, car il fut pris à
partie par de nombreux forains venus pour
témoigner leur sympathie à leur collègue.
Conspué et poursuivi à travers les voies,il
trouva protection auprès du chef 3e gare
qui, prudemment, le fit sortir par une porte
dérobée, pendant qu'un forain, M. Montail-
leux, faisait en faveur de M. Mac Donald
une souscription qui lui permettra de ren-
trer en possession de son matériel, racheté
par ses amis. Mais Zizi Bamboula restera
dvec son nouveau maître.
Une statue a Toussaint-Louverture a HaUI
-----oo.
Les Haïtiens viennent d'élever une sta-
tue à Toussaint-Louverture dont le rôle est
trop connu pour que nous insistions sur la
reconnaissance due au libérateur des noirs
de Saint-Domingue. L'inauguration du mo-
nument a eu lieu le 9 juillet dernier à
Port-au-Prince et a donne lieu à de grandes
et belles fêtes.
Cortège officiel, discours, salves d'artil-
lerie, Heurs donnèrent à la fête un cachet
particulier. Après la bénédiction du monu-
ment par le R. P. Rfchard, les délégations
en grand nombre vinrent déposer de-s fleurs
et couronnes au pied du monument.
Il y eut réception au Palais National et
le soir le monument éclairé aux couleurs
nationales (bleu et rouge), attirait sur la
place où il est érigé une foule curieuse de
promeneurs.
Courrier de l'Algérie
40
La vie économique
Les entrepreneurs de travaux publics
faisant partie du XIe groupe du Syndicat
Commercial Algérien, convoqués mardi 5
septembre, a 4 heures du soir, au Palais
Consulaires salle des délibérations de la
Chambre Syndicale, ont entendu au cours
de cette réunion, à laquelle assistèrent
les représentants de l'administration, la
Commission du XI* groupe qui s'est
rendue, dimanche dernier, à Cavaignac,
sous la direction de M. Bévin, architecte du
Gouvernement général et qui a indiqué les
moyens adoptés pour procéder aux répara-
tions urgentes des bâtiments susceptibles
d'être provisoirement utilisés et a exposé
les conditions techniques dans lesquelles il
faudra reconstruire le village pour qu'il
échappe, à l'avenir, aux dislocations du sol.
Les événements et les hommes
Par arrêtés du Gouverneur général :
M. Touaty (Mardochée), huissier à Biskra,
a été nommé huissier à Perrégaux, en rem-
placement de M. Aknin, précédemment
nommé huissier à Aïn-Témouchent.
M. Martin (Gustave-Adolphe), interprète
judiciaire près la justice de paix d'Aïn-
Temouchent, a été nommé interprète judi-
ciaire près la justice de paix d'Aumale, en.
remplacement de M. Giovannoni, décédé.
Devant la Cour d'assises de BÔne le
13 mars, comparaissaient trois indigènes :
Zenk Amar, condamné à mort dans une
précédente affaire, défendu par M' Grosliè-
rc, du barreau d'Alger ; Zenk Saïd et Aïssa-
ni Abderramanc. M* Déroulède, du barreau
d'Alger, représentait la partie civile au
nom du père et de la veuve de la victime.
L'acte d'accusation relatait ainsi le cri-
me :
Le 30 avril 1919, vers 21 heures, à Du-
vivier, M. Blasi Charles, hôtelier, venait de
se mettre à table avec sa famille, lorsqu'un
cooip de feu était tiré de la rue sur la fe-
nêtre il laquelle il tournait le dos. Le pro-
jectile traversait la ftnêtre et atteignait
M. Blasi. qui tombait foudroyé.
Le crime, qui n'avait assurément pas le
vol pour mobile, émut la. population. Le
commissaire de la Sûreté découvrait au do-
micile de Aïssani, un fusil à deux coups,
dont le canon portait des traces de tir ré-
cent. Une information était aussitôt ou-
verte contre Aïssani qui bénéficiait d'une
ordonnance de non-lieu.
Sur la plainte du frère de la victime, M.
Blasi Adolphe, révélant des faits nouveaux,
l'instruction était reprise, et amenait l'ar-
restation des trois prévenus.
D'après les témoins, Zenk Saïd aurait
déclaré que le crime avait été commis à
l'instigation du nommé Natali.
C'est à la suite de cette lecture que Zenk
Amar fit les révélations suivantes qui pro-
duisirent dans la région une bien compre.
hensible émotion :
« J'ai bien commis le crime pour lequel
vous m'avez condamné. J'ai participé égar
lement à l'assassinat de M. Charles Blasi ;
voici comment j'ai été amené à commettre
ces deux crimes :
« J'ai été, un jour, convoqué dans une
sorte de conseil où se trouvaient réunis Na-
tali père, décédé depuis ; son gendre Sau-
veur Leca, cultivateur ; Murracioli Cons-
tant, propriétaire, et son kharnmès, Aïssa-
ni Mohamed, ainsi que Saïdani Mohamed.
J'ai reçu l'ordre moyennant cinq cents
douros, dont trois 'cents seulement me fu-
rent. versés, de supprimer M. Blasi.
« Je me rendis, un premier soir, avec
Aïssani Mohamed, pour exécuter ce crime.
Des circonstances nous en empêchèrent.
Mais, la deuxième fois, nous réusslmes.
C'est Aïssani qui a tiré et je l'assistais. Les
munitions ont été fabriquées par M. Mur-
racioli et remises à Aïssani.
Il Un an après, n'ayant pas reçu les deux
cents douros complémentaires, et à la suite
de divers événements, je reçus l'ordre de
supprimer également M. Oddou, secrétaire
de la mairie de Dmrivier. Aïssani et moi
'd^cid&mes de (mettre à morf Saïdani :
j'étais encore là. Le premier coup de fusil
qui a atteint Saïdani a été tiré par moi. le
second par Aïssani. »
En présence de semblables déclarations,
M0 Déroulède demanda à ce que soient con-
signées ces révélations. Une confrontation
immédiate de Constant" Murracioli. témoin
dans l'affaire, avec Zenk Amar fut ordon-
née. Murracioli protesta froidement de son
innocence, puis la Cour prononça le ren-
voi de l'affaire à une autre session afin de
permettre au ministère public de prendre
telles réquisitions que de droit.
A l'issue de 'l'audience cependant Murra-
cioli était arrêté et conduit à l'instruction.
L-i lendemain, le colon Leca était également
mis en état d'arrestation, alors qu'il s'en-
fuyait entre Aïn-Beïda et Sedrata. Tous
deux étaient placés sous mandat de dépôt
et M. Pansiot, juge d'instruction, était
chargé du supplément d'information.
Cependant, en dehors des accusations de
Zenk Amar, le juge estima les charges pe-
sant sur Murracioli et Leca insuffisantes et,
U 3 août dernier, il rendait une ordonnance
de non-lieu en leur faveur.
La partie civile fit immédiatement oppo-
sition à ce non-lieu et la Chambre des mi-
ses en accusation d'Alger fut saisie de
l'affaire.
Dans son audience du 1er septembre, sur
rapport de M. Thonon, conseiller à la Cour,
la Chambre des mises en accusation a ren-
du un arrêt, aux termes duquel, estimant
suffisantes les preuves relevés contre Mur-
racioli et Leca, elle renvoie les deux pré-
venus. d'ailleurs détenus, devant la Cour
d'assises de Bône.
Un terrain d'atterrissage pour l'avia-
tion militaire est envisagé à Blida.
Le colonel Rolland, commandant le régi-
ment d'aviation d'Algérie, a déjà choisi, de
concert avec la municipalité, un terrain dei
soixante hectares, admirablement situé,
pour ce camp, qui amènera à Blida 15 offi-
ciers et 380 hommes.
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