Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-07-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1922 31 juillet 1922
Description : 1922/07/31 (A23,N113). 1922/07/31 (A23,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303461x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
,-.v l.Vi l -1 UoIMEME - ,-irMn ANNEE. amvttt? m. N° m 113 LE NUMERO : 13 CENTIMES LUNDI SOIR, 31 JUILLET 1922
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Les Annales Coloniales
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les conversations de Londres
D* o
Les proches conversations à propos*
de Tanger attirent l'attention sur la si-
tuation diplomatique du Maroc.
Autant elle est claire pour ceux qui
veulent la considérer en bonne foi, au-
tant elle fournit matière à arguties à
ceux qui cherchent dans le maquis des
procédures des fourrés propices aux
embuscades.
Les premiers reconnaîtront tout de
suite qu'il n'existe plus en fait qu'un
acte éminent auprès duquel les autres
ne devraient plus être que grimoires
d'archives : ce document supérieur,
c'est le traité du Protectorat, daté du
30 mars 1912, dont l'article 1er synthétise
la signification en ces termes précis :
« Le Gouvernement de la République
française et sa Majesté le Sultan sont
d'accord pour instituer au Maroc un
nouveau régime comportant les réfor-
mes administratives, judiciaires, sco-
laires, économiques, financières et mili-
taires que le Gouvernement français ju-
gera utile d'introduire sur le territoire
marocain. »
Les devoirs de grande envergure ré-
sumés dans ce paragraphe composent
un vaste et long programme ; la philo-
sophie la plus élémentaire enseigne
qu'ils ont, de toute nécessité et comme
obligatoire corollaire, des droits de mê-
me importance.
Nous avons la charge morale et, au
besoin matérielle, de veiller à l'ordre
intérieur et à la sécurité extérieure des
Etats du Sultan sur toute leur étendue,
des vagues frontières de la Mauritanie
jusqu'au littoral méditerranéen, de l'Al-
gérie aux hinterlands méridionaux des
contreforts de l'Atlas, de son côté, le
Sultan, s'il s'estimait mal protégé, au-
rait le droit d'en appeler aux nations de
l'échec ou de l'abus de la mission qu'il
nous a confiée et que nous avons accep-
tée.
De par ce traité du Protectorat, la
- France a donc, au Maroc, une situation
toute particulière, en devoirs et en
droits, qui ne lui est, du reste, ouverte-
ment contestée pas personne.
Mais les diplomates n'ont pas tou-
jours l'attitude de leur langage. Pour
une vieillie école attardée qui tend heu-
reusement à disparaître, cette contradic-
tion fondamentale était môme le fin du
fin de la diplomatie. C'est ainsi que le
traité de Protectorat admis par tous, se
trouve néanmoins souvent restreint, ro-
gné, et que l'on rappelle parfois de fvieil-
les conventions "antérieures, qui de-
vraient être périmées.
L'Allemagne a dû renoncer aux clau-
v ses du traité d'Algésiras par lesquelles
elle avait essayé de nous contraindre à
piétiner surplace au Maroc, ainsi qu'aux
prohibitions de l'accord de 1909 qui ne
nous permettaient à l'intérieur du pays
que des opérations de police sans orga-
nisation stable.
Devant l'absurde sont tombées d'elles-
mêmes certaines dispositions baroques
du traité d'Algésiras, comme celle qui
voulait remettre à un officier suisse le
commandement des troupes marocai-
nes.
L'Espagne donne une portée souvent
extensive aux conventions par lesquelles
nous lui avons, par le contrat de 1912,
cédé une parlie de notre fardeau dont
elle augmenterait volontiers la charge
en principe alors qu'il s'avère, en fait,
plutôt lourd pour ses épaules, dans ses
dimensions normales.
•L'Angleterre et les Etats-Unis main-
tiennent encore le régime des capitula-
tions, que cependant celle-là et ceux-ci
ont promis de lever à bref délai et qui,
vraiment, ne se comprend plus dans la
complète organisation judiciaire du pays
dont s'accommodent parfaitement les
autres nationalités étrangères.
Devant nos réalisations en matière de
travaux publics, d'administration, d'ou-
tillage, de mise en valeur générale du
pays, le j'égime du protectorat ne peut
plus être mis en question ni même en
suspicion ; encore lui conteste-t-on par-
fois ses plus légitimes conséquences
d'application.
Cependant, il s'impose avec une telle
autorité de par ses résultats que les
mauvaises volontés ne tiennent pas de-
vant quelques explications ou quelques
négociations.
Nombreux sont les différends qui se
sont ainsi terminés à notre satisfaction,
par la disparition de l'obstacle soudain
mis en travers du chemin sur lequel
notre Protectorat s'ajvance d'un pas la-
borieux mais assuré, pacifique mais
ferme. «
Tl ne peut qu'en être ainsi de la ques-
tion de Tanger, qui est, il faut le recon-
naître, la plus grosse difficulté que nous
ayons rencontrée jusqu'ici.
Cependant, elle doit être résolue,
comme les autres par la netteté même,
et l'on pourrait dire, par l'honnêteté de
notre thèse.
La France se borne, en effet, à faire
observer que Tanger a toujours fait par-
lie, nu moins nominalement, de. l'em-
pire des sultans. Perinne ne s'élève ni
«
ne peut s'élever contre ce point de dé-
part qui comporte, pour la France pro-
tectrice, le devoir et le droit de faire
respecter la souveraieté du Sultan 'à
Tanger comme dans toute l'étendue du
Maroc.
On lui objecte que cette souveraineté
se trouvait tempérée à Tanger, avant le
Protectorat, par le caractère interna-
tional que donnait à cette ville sa qua-
lité de siège du corps diplomatique et
consulaire ; qu'il en était résulté des
traditions dont il y a lieu de tenir comp-
te et une organisation particulière qui
ne se trouve pas supprimée par l'établis-
sement du Protectorat.
La France ne conteste en aucune fa-
çon cet état de choses. Elle représente
plutôt ces traditions invoquées contre
elle, car elle ne réclame nullement pour
elle une sorte de possession de Tanger
que d'autres appétits revendiqueraient
volontiers. Elle se contente de faire ob-
server que le caractère international
qu'elle reconnaît à la vieille cité à cer-
tains points de vue, ne saurait avoir
pour résultat de la laisser en dehors du
mouvement de progrès et d'améliora-
tion que le Protectorat a déterminé
dans tout le reste du Maroc soumis à
l'influence française.
C'est, cependant, un peu cette défa-
veur que Tanger connaissait jusqu'ici.
La sollicitude des diverses nations qui
ont une participation à son administra-
tion municipale consistait surtout pour
chacune à surveiller les faits et gestes
des autres et à protester contre toute
- Initiative, contre toute action que celles-
ci auraient pu décider, pour si favorable
qu'elle fût à l'intérêt commun.
Cette stratégie négative s'affirme de
nouveauv mais avec plus d'éclat encore,
dans la question du port d'où est sortie
la discussion actuelle : Le Sultan, sou-
verain du Maroc, décide de faire cons-
truire le port de Tanger, depuis long-
temps réclamé par tout le monde. Il est
évident que cette œuvre répond non
seulement à l'intérêt de son empire,
mais encore à celui des nations qui sont
en relations avec lui. Aucune critique
ne saurait s'élever contre le projet lui-
même. Mais lorsque le Sultan passe à
l'exécution de cette banale idée ; lors
qu'il en confie l'exécution à une entre.
prise française, voilà que surgissent les
protestations anglaises et espagnoles
prétendant que le caractère international
de Tanger ne permet pas que les choses
se passent ainsi. Résultat : la construc-
tion du port de Tanger qui, sans cela,
serait déjà en voie d'exécution, est ren-
voyée aux calendes diplomatiques qui
sont encore plus tnpécises et plus bru-
meuses que les calendes grecques.
La France a le beau rôle dans la ques
tion du port de Tanger. Les protesta-
tions internationales n'arrivent qu'à em-
pêcher, tout au moins à retarder une
œuvre éminemment utile. En défendant
la souveraineté du Sultan, elle est, de
toute évidence fidèle à sa mission de
puissance protectrice. A côté de cet ar-
gument éminent, il en est un qui ne
semblera pas jusqu'ici avoir été mis suf-
fisamment en relief, celui-ci :
Les privilèges de certaines nations
étrangères à Tanger ont toujours été li-
mités au territoire même de la ville, et
n'avaient guère pour objet que son ad-
ministration municipale. En vérité, l'on
ne saurait assimiler la construction
d'un port à une question municipale. Si
la besogne matérielle s'exécute dans le
périmètre citadin, ses effets s'étendent
bien au tleilà. Remettre la solution de ce
problème à la Commi.ssion internaticMia-
le qui administre plutôt médiocrement
Tanger serait donner à ses pouvoirs une
extension que rien ne justifie dans un
Etat désormais parfaitement et complè-
tement organisé.
Ce n'est pas à cette Commission in-
ternationale, mais au Sultan lui-même
que s'est adressée récemment une en-
treprise espagnole pour obtenir l'autori-
sation d'établir une pêcherie dans la
zone de Tanger, et il s'agissait là d'une
affaire à laquelle on aurait pu n'atta-
cher qu'une importance locale.
Les privilèges internationaux que la
lrndiltinfi plus que le droit, a. créés à
Tanger, pourraient se prétendre lésés
si dans il a gestion fulurel du port ils
étaient méconnus ; mais ils ne sau-
raient intervenir dans sa création, dans
sa construction : c'est là au premier
clieif une œuvre d'Etat que le Sultan a
le droit de décider et. de poursuivre, et
la France protectrice le devoir de con-
trôler.
L'occasion no-us est bonne pour arri-
ver QUI ,rè!:denwnt. définitif du statut de
Tanger et aussi des quelques servitu-
des qui pèsent encore sur ce Maroc où
la France peut invoquer tant de sacrifi-
ces pour établir ses droits et aussi se
réclamer avec fierté. de l'œuvre que dé-
jà elle peut y montrer.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Dakarois, gare à la petit
--Q-O--
Èm
Le dernier courrier
m'apporte de mawaises
nouvelles de Dakar. Un
indigène est mort de la
peste, Et voilà que se
pose à nouveau la 'grave
question de savoir si nous
arriverons un jour à dé-
barrasser le Sénégal de
cet épouvantable fléau.
Si la fièvre jaune n'a plus manifesté sa
présence en A. 0. F. depuis 1912, par con-
tre, la peste tend à devenir endémique au
Sénégal, surtout à Dakar. Cette grave éven-
tualité justifie les mesures préconisées et, en
grande partie appliquées en ces dernières
années, surtout en ce qui concerne le service
de dératisation, comprenant, non seulement
la capture,. sous toutes ses formes, de ron-
geurs, rats et musaraignes, mais encore et
par-dessus tout, un service de voirie bien
orgaltÍsé, fallamement des rats étant la con-
dition première de leur disparition, car il a
non seulement pour effet d'affaiblir leur
résistance vitale, mais encore, de diminuer
considérablement la prolificité des femel-
les.
Mais ce n'est pas assez. On a dit, écrit et
répété cent- fois que le mode de construction
des habitations joue un rôle fort important
en épidéntiologie pesteuse : il est avéré, no-
tamment que les maisons indigènes à double
paroi, en planches, telles qu on en construit
à Dakar et à Tananarive constituent de vé-
ritables nids à rats, ces rongeurs se logeant
dans Vintervalle des deux cloisons.
La suppression progressive des « maisons
à peste D, que représentent la plupart des
quartiers indigènes iiitra-urbaliis et leur rem-
placement par des habitations du type euro-
péen à L'épreuve du rat (rat-proof), est donc
une des mesures de prophylaxie dont, on peut
attendre les meillettrs résultats, mais qu'il
faut réaliser de suite. La construction, dès
1914, du village de ségrégation de Médina
na pas eu d'autre objet. Elle mérite d'être
poursuivie, de manière à extérioriser toute
cette population dakarienne qui refuse de se
soumettre am prescriptions d'hygiène anh-
pesteuse et menace, par là, de compromettre
l'avenir économique de notre grand port afri-
cain.
La peste fait sa réapparition à Dakar.
Il n'est plus temps d'ergoter ni de biaiser.
Il en va de l'avenir de l'A. 0. F. toute
entière,
L'inertie serait criminelle de la part de
ceux qui ont charge de veiller aux intérêts
généraux de la collectivité.
u George. Barthélémy,
Dépulé du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
-
Concussion municipale au Sénôoal
---0-0--
Voici quelques précisions publiées par
notre confrère Le Malm sur cette ultaire :
affaire :
Il y a au Sénégal quatre communes ue
plein exercice: Dakar, Saint-Louis, Hufis-
que et Gorêe. Les dernières élections ont
amené à la municipalité de ces villes des
hommes nouveaux qui semblent avoir ap-
porté un peu de fantaisie dans 1 exercice de
leur mandat. Des gens d'humeur chagrine
s'en inquiétèrent. Le ministère des Colonies
s'émut. et une mission, que dirige l'inspec-
teur général Meray partit pour l'A. 0. F.
afin de vérifier les comptabilités municipa-
les.
A peine M. Meray et ses collaborateurs
étaient-ils débarqués à Dakar qu'une som-
me de 200.000 francs se volatilisait dans la
caisse de Saint-Louis.
Une enquête fut ouverte, bile n amena ni
la découverte de J'argent disparu non plus
qu'elle ne révéla l'identité des voleurs.
L'émotion qu'avait causé cette histoire
était à peine calmée que surgissait une
autri affaire.
On apprenait que M. May ras, adjoint au
moire de Dakar, et M. Galandou Diouf"
maire (1(, Dikai~ et -
maire de Rufisque, avaient négocié une
affaire de charbon. M. May ras avait vendu
à M. Galandou Diouf quatre cents tonnes
de charbon et les quatre cents tonnes
de charbon s'étaient aussi volatilisées.
On ne put les retrouver, mais on finit
par avoir la clé de ce mystère.
M. Mayras n'avait rien livré, et M. Ga-
landou Diouf n'avait rien reçu, mais ce der-
nier avait, par document oHiciel, accuse
réception du charbon inexistant. Grâce à
ce document, M. Mayras s'était fait verser
la somme de 65.000 francs par la banqut
de l'Afrique équatoriale. La banque ayant
connu la fraude porta plainte. M. Galan-
dou Diouf remboursa l'argent.
La banque rfifira sa 'plainte, mais le par-
quet général, saisi de l'affaire, continua les
poursuites, et contre l'ingénieux adjoint, et
contre le maire complaisant.
Le gouverneur de la colonie est intervenu
à son tour et a pris ch-s sanctions contre
les magistrats municipaux.
LA PLAINTE DE, M. BOISNEUF
CONTRE LE GOUVERNEUR
DE LA GUADELOUPE
M..locelyn Robert, gouverneur de la
Guadeloupe, a demandé à M. René Des-
nnrd. sénateur, ancien -ministre des Colo-
nies, de l'assister dans ce procès.
Au Conseil Général d8 la Réunion
A l'occasion de l'ouverture de la premiè-
re session ordinaire de 192*2 du Conseil
général de-la Réunion, M. le Gouverneur
Estèbe a prononcé un important discours.
Après avoir rendu hommage à la bonne
entente qui n'a cessé de régner entre 1 ad-
ministration de la colonie et la haute
assemblée, M. Estèbe a insisté sur la né-
cessité d'accorder au corps enseignant pri-
maire le relèvement de solde déjà en vi-
gueur aux Antilles françaises. C'est une
augmentation de 187.000 francs.
Je suis convaincu, ajoute Mt Estèbe, que
le personnel de l'enseignement primaire,
appréciant le lourd sacrifice que s'impose
la colonie, redoublera de dévouement dans
sa noble tâche d'éducateur du peuple et
s'attachera, en dehors de la classe quoti-
dienne, aux diverses oeuvres post-scolaires
qui complètent si heureusement, au point
de vue éducatif, civique et social, l'action
de l'école primaire ; œuvres qui, fâcheu-
sement, n'existent ici qu'à l'état d'excep-
tion.
En ce qui concerne la main-d'œuvre de
la colonie, M. Estèbe est d'avis que rien,
en effet, ne doit être négligé de tout ce
qui peut augmenter ou le nombre ou la
,valeur technique de notre main-d'œuvre,
qu'il s'agisse de l'agriculture ou des diver-
ses industries indispensables à l outillage
économique ou à la vie matérielle de la
colonie.
L'Administration envisage la création
d'une bourse qui permettra à l'un des ins-
tituteurs d'amer! dn France préparer le
certificat d'aptitude à l'enseignement du
travail manuel dans les écoles, et aussi
d'une bourse pour le certificat d'aptitude à
l'enseignement du dessin : il y a Là deux
regrettables lacunes dans l'organisation
scolaire de la colonie. lTour le dessin com-
me pour la musique, la présence de maî-
tres et de maltresses spécialistes est une
nécessité, surtout pour nos grands centres :
Saint-Denis, Saint-Pierre, etc.
De son voyage à la station thermale de
CUaos, M. Estève a rapporté l'impression
très nette que la population était naisible.
- - --- L -j. ---- --- -.--- .1---------"
très prolifique, laborieuse, mais d'autant
plus attachée au sol que le travail de la
terre y est dur et que les perturbations at-
mosphériques (cyclones, froids intenses, sé-
cheresse) déçoivent souvent les espérances
des cultivateurs. La station thermale est
assurée d'un développement profitable au
cirque et à la colonie elle-même, mais à la
condition expresse que la voie de communi-
cation avec Saint-Louis la seule route qui
semble possible sera améliorée sérieuse-
ment, méthodiquement, par étapes. On ne
peut que regretter que les projets conçus
et amorcés par l'un de mes émfnents pré-
décesseurs, M. le gouverneur Beauchamp,
n'aient pas été continués.
Il faudra se mettre à l'œuvre, dès l'an
prochain, sur un programme bien défini et
soustrait aux fluctuations politiques, bud-
gétaires ou économiques. On sera ainsi as-
suré que bien avant que les concessions ré-
giiilaribées ou données ne soient devenues
tout comme les terres déjà propriétés
depuis longtemps intangibles, insuffi-
santes pour les besoins de la population tou-
jours croissante du cirque on sera. assuré
que. cette population aura trouvé, grâce à la
construction d'une route d'accès praticable
aux véhicules légers ou moyens, tant un
exutoire vers les autres régions de l'ile que
de nouvelles ressources (commerce, indus-
tries diverses, sériciculture, viticulture, etc.)
sans compter le tourisme avec les multiples
revenus qu'il apporte aux stations ther-
males et. climatiques surtout quand aux
bienfaits des eaux et du ciel s'ajoutent les
charmes du site.
lui situation commerciale de la colonie
si relativement, bonne, le mouvement gé-
éral du commerce de la Réunion en 1921
élève à 150 millions de francs dont 71 mil-
ons 1/4 pour les importations et un peu
lus de 78 millions 1/2 pour les exporta-
ons.
Le total de 102û s'élevait à 147 mit-
ons 1/2. Mais en 1021 les importations ont
lé supérieures de 12.72o.odo fr. à celles de
920. tandis que le chiffre d'exportation a
té de 10 millions inférieur.
En 1920, il a été exporté ou réexporté du
iz à Maurice. Mais la colonie avait aussi
ixporté* sur Madagascar 4.4'H).000 fr. de ses
tnxduils - dont 2.300.000 fr. de rhum, -
ilors qu'elle avait envoyé 2 millions de
noins à la Grande Ile en 1921.
En octobre 1920. M. Estèbe insistait déjà
sur la nécessité - pour favoriser la ha.
lance économique - de développer les
cultures vivrières et le petit élevage pour
lesquels la colonie paye un tribut béné-
volement trop lourd à Madagascar étanl
données les lisibilités de son sol. A titre
documentaire, je signale que les produits
allemands ont déjà ouvertement fait leui
réapparition à la Réunion : 200.000 franc;
en 1921 (conserves de poissons, ouvra
gcs en faïence, porcelaine ou verre, --
cartons, bijouterie, briquets, etc.)
Il est déplorable de constater qu'aucun
bateau à voile ou à vapeur n'est immatri-
culé dans la colonie ou n'y a son port
d'attaché sauf les quatre remorqueurs
du port et. du chemin de fer. Cette cons-
tatation est d'autant plus attristante que
l'lle a possédé, il y a un quart de siècle,
bon nombre de bateaux et qu'elle est cou-
ramment et fructueusement desservie par
une demi-douzaine de vaneurs et voiliers
étrangers ayant leur base d'opérations à
Maurice. Il y a donc un effort énergique,
et qui serait fécond, à faire dans cette
branche. Les vocations maritimes ne se
dessinent plus dans la colonie qui. pour-
tant comptait, il y a 25 ans à peine, une
nombreuse équipe de capitaines au long
cours et au grand cabotage. Et cependant,
que de situations enviables seraient assu-
rées aux jeunes gens dans les carrières
maritimes- ne serait-ce que grâce aux
nombreux bateaux des deux Compagnies
qui desservent la mer des Indes 1
En terminant son discours, M. le gou-
verneur Estèbe salua M. l'inspecteur des
colonies Tixier, chef de la mission d'ins-
pection, actuellement dans la colonie, dont
le résultat ne peut être que favorable à
l'assainissement de la situation financière
de la Répunion et à l'amélioration de ses
services publics, questions qui sont d'au-
tre part l'objet de la préoccupation cons-
tante du Conseil général soucieux du bien-
être de la colonie et de son relèvement
économique.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--+()-
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont nommés au grade de commandeur :
M. Blanc Urbain, ministre plénipoten-
tiaire de 2° classe, délégué à la résidence
générale du Protectorat du Maroc.
Sont promus officiers :
M. de Sorbier de Pougnadoresse, consul
de lre classe, secrétaire général du Pro-
tectorat chérifien ; M. Wiriot, président
du Conseil d'administration de la Compa-
gnie des Ports de Tunis. Sousse et Sfax ;
M. Curtelin, industriel à Tunis ; M.
Philip, vice-présdent de la Chambre de
Commerce de Casablanca.
Sont nommés Chevaliers :
MM.
Colombet, pro-vicaire apostolique au
Siam. ,
Masselot, contrôleur, à Bizerte. -
De Mazières, chef du contrôle civil du
Maroc.
Bignens, ingénieur, président de la So-
ciété française de bienfaisance de Tunis. Se
consacre avec un dévouement inlassable
aux œuvres sociales de Tunisie.
Tronchère, directeur de chemin de fer de
Sfax à Gafsa. -
Rosset, directeur général de l'instruction
publique et des beaux-arts en Tunisie.
Boucher, propriétaire agriculteur, con-
seiller du commerce extérieur. Importants
services rendus à la colonisation en Tuni-
sie.
Coanet, propriétaire viticulteur, secré-
taire général de l'Association agricole de
Tunisie. Services distingués rendus à l'a-
irriculture en Tunisie.
Revolon, négociant à Tunis. Distingués
services rendüs aux intérêts économiques
de Tunisie.
teoseé, avocat au barreau de Tunis.
Ducos de Laltaille, secrétaire général ad-
joint du Gouvernement tunisien, délégué
au ministère de la Justice.
Gaudiani, secrétaire, général adjoint du
Gouvernement tunisien, directeur de l'Inté-
rieur.
Labbé, président du tribunal mixte immo-
bilier de Tunisie.
Oizan-Chapon, entrepreneur de travaux
publics à Casablanca. Importants services
rendus aux œuvres sociales et à l'ensei-
gnement professionnel.
Obert, agriculteur. Se consacre depuis
vingt ans à l'agriculture coloniale. Propa-
gandiste très actif des œuvres de mutua-
lité et de coopération appliquées à l'agri-
culture.
Roussel, inspecteur de l'enregistrement,
chef du service de la conservation fon-
cière du protectorat.
Serra, directeur des douanes et régies
chérifiennes.
Mauran, docteur en médecine, sous-di-
recteur de la santé et de l'hygiène publi-
ques au Maroc. A contribué grandement
au développement de l'influence françai-
se dans l'empire chérifien.
Sicot, contrôleur evil, chef du service
des contrôles civils et du contrôle des
municipalités.
Al berge, directeur adjoint des finances
du protectorat marocain.
Torres, inspecteur de l'enregistrement
pt des domaines, chef du service du con-
trôle des. habous.
M. Martial Merlin en France
00
M. Martial Merlin, gouverneur général
de
M. l'Afrique occidentale française, ayant
leiuniné la première partie du programme
qu'il s'étnil tracé pendant son séjour en
France, a quitté Paris hier pour prendre
un congé d'un mois en Vendée.
Les chels et notables de fA. 0. F.
0
Avant de quitter Marseille, les chefs etj
notables de j'A. U. F. ont fait afficher sur
le mur de la mosquée de l'Exposition co-
loniale une déclaration manuscrite par la-
quelle ils remercient la France de l'accueil
qu'ils en ont reçu.
Les affaires du Togo
0
Sur sa demande, M. Woelffel, commis-
saire de la République au Togo, a comparu
devant le conseil de discipline des admi-
nistrateurs.
Après examen du dossier, lecture a été
donnée ilu rapport de M. Duprat, gouver-
neur honoraire des Colonies.
MM. \oellTel et Moutet, son avocat, ont
ensuite fourni d'importantes explications
au Conseil qui. après délibération, a trans-
mis au ministre des Colonies son avis
motivé.
L'EMPEREUR D ANNAM A GRASSE
S. M. KhaTiinh, empereur d'Annam, est
attendu le jeudi 3 août à Grasse où il doit
s(''i
Courrier de l'Algérie
00
La vie économique
Le Journal Officiel publie une ionguer
liste de nouveaux laurèats dans l'ordre du
Mérite agricole. -
Dans cette promotion nous relevons jies
cravates de commandeurs, des rosettes
d'officiers et de nombreux rubans de che-
valiers. -
Nous avons eu le plaisir de retrouver
dans les noms cités, des notabilités les
plus en vue du monde agricole d'Algérie
dont les titres à ces Õistincüçms sont des
plus importants. -
M. Chéron a récompensé des hommes de
haute valeur agricole et des pionniers de
cette colonisation française qui force l'ad-
miration des étrangers de marque qui ont
été à méma de voyager en Algérie.
La Dépêche Algérienne a publié une
série d'articles signés du sénateur Duroux,
sur la question des services maritimes.
M. Duroux avait mis en cause le Comité
central des Armateurs de France.
Son président, M. Pérouse, a adressé une
longue lettre à la Dépêche Algérienne, dans
laquelle il relève les inexactitudes flagran-
tes du sénateur Duroux et lui rappelle que
le Comité des Armateurs est un groupe-
ment syndical qui s'occupe exclusivement
de l'étude et de la défense des intérêts gé-
néraux de l'armement français. Les ques-
tions d'ordre commercial lui échappent en-
tièrement et il ne pourrait en être autre-
ment, ces questions étant du domaine de la
concurrence, alors que le Comité a pour
mission de veiller à la sauvegarde des in-
térêts communs de ses membres.
Par suite, le Comité n'a jamais pu ré-
servér l'exclusivité du trafic «du port de
La Pallice à la Compagnie Delmas, non
plus qu'à n'importe quelle autre Compa-
gnie et cette exclusivité n'a jamais du reste
été consacrée par aucun accord commercial
entre armateurs.
I–̃
Courrier du Maroc
---00--.
La vie administrative
- Par dahir du 30 avril 1922, les fonc-
tionnaires métropolitains, algériens et co-
loniaux détachés au Maroc et rétribués sur
le budget chérifien reçoivent, lors de ls
cessation de leur détachement, une indem-
nité spéciale dite de fin de services, qui leur
sera allouée dans les conditions ci-après :
Le montant de cette prime est égal au
total des éléments suivants :
1° 7 50 des sommes touchées par l'a-
gent, à titre de traitement, pendant la du-
rée de son séjour au Maroc, dans la li-
mite d'un maximum annuel de 24000 fr.
Ce taux est porté à 10 pour les trai-
tements inférieurs à 8.000 francs et à 12 50
pour cent pour les traitements inférieurs 4
6.000 francs ;
2° Un douzième du traitement annuel ini-
tial et de toutes les augmentations de trai-
tement ultérieures, dans les limites ci-des-
sus indiquées ;
3° Une bonification de 5 sur le total
des éléments précédents décomptés par
mois avec report annuel.
La prime de fin de services n'est allouée
qu'aux fonctionnaires ayant accompli on *
Maroc un séjour d'au moins dix ans.
Toutefois, au cas où le fonctionnaire aura
été contraint à quitter le Maroc, soit par
suite d'accident survenu ou de maladie
grave contractée dans l'exercice de ses
fonctions soit par suite d'un acte de dé-
vouement dans un intérêt public ou en ex-
posant ses jours pour sauver la vie d'un
de ses concitoyens, la prime lui est acquise
fins condition de durée minima de séjour.
En cas de décès d'un fonctionnaire en
activité de service, à quelque époque çue
ce soit, la prime est également acquise et
versée aux àyants-droit ci-après et dana
l'ordre suivant : conjoint survivant, des-
cendants en ligne directe, ascendants, frè-
res et sœurs du défunt.
Pour la période antérieure à 1921, les
maxima de traitements, "pourcentages et
taux de bonifications applicables à la prime
de fin de services seront ceux des dahirs
des G mars 1917, 27 janvier 1920 et 6 fé-
vrier 1920.
Le Bulletin officiel du Protectorat dit
11 juillet 1922 a publié un arrêté viziriel du
7 juin 1922 autorisant le laboratoire officiel
de chimie de Casablanca à effectuer des
analyses pour les particuliers.
Par arrêté viziriel du 2 juillet 1922,
tes fonctionnaires utilisant d'une façon per-
manente. roour 1 PS hpçnÎTlc lin C!Opuu,o 11n.
7 1- ----.t.,;J MU gvi * iW, UUU
Bicyclette leur appartenant, reçoivent une
indemnité mensuelle variant de 20 à 25 fr.
selon la nature des fonctions qu'ils remplis-
sent. Cette indemnité est fixé annuellement
par décision des directeurs généraux ou di-
recteurs, approuvés par le secrétaire géné-
ral du Protectorat.
Elle est versée mensuellement aux inté-
ressés sur la production d'un certificat de
leur chef de service attestant qu'ils utili-
sent leur bicyclette pour les besoins do
service
- U bureau des renseignements de
Mesrowhen, créé par arrêté résidentiel
̃ du 8 novembre 1921, et rele-
vant « dji- rectement du commandant du cer-
cle 'Za,"n.n, est supprimé.
Il est créé dans le cercle Zaïan :
1° Un bureau de renseignements de
3e classe à Kebhab, chargé du contrôle ad-
mmiinnistialif et de la surveillance politique
des Icihkem et des Chorfas de Taskert. Il a
peur mission, en outre, de noui •suivra 1s»
soumission des fractions Ichkea rencore in-
soumises. ici 1 ké t'a ene i n-
3° Un de renseignements de
3e classe à Kerrouehen, chargé du con-
tiôle administratif et de la surveillance po-
litique uc-s A.'t Ihrmd et des Ait Bou M"Zi1.
Il a pour mission, en outre, de poursuivre
la soumission des fractions Aït lhand en-
core insoumises.
Il est créé, à la date du 1er juillet 1022,
- - - -- - - -- - -- - - - -
Les Annales Coloniales
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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illust , 80 J'I 45 J'I 25
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les conversations de Londres
D* o
Les proches conversations à propos*
de Tanger attirent l'attention sur la si-
tuation diplomatique du Maroc.
Autant elle est claire pour ceux qui
veulent la considérer en bonne foi, au-
tant elle fournit matière à arguties à
ceux qui cherchent dans le maquis des
procédures des fourrés propices aux
embuscades.
Les premiers reconnaîtront tout de
suite qu'il n'existe plus en fait qu'un
acte éminent auprès duquel les autres
ne devraient plus être que grimoires
d'archives : ce document supérieur,
c'est le traité du Protectorat, daté du
30 mars 1912, dont l'article 1er synthétise
la signification en ces termes précis :
« Le Gouvernement de la République
française et sa Majesté le Sultan sont
d'accord pour instituer au Maroc un
nouveau régime comportant les réfor-
mes administratives, judiciaires, sco-
laires, économiques, financières et mili-
taires que le Gouvernement français ju-
gera utile d'introduire sur le territoire
marocain. »
Les devoirs de grande envergure ré-
sumés dans ce paragraphe composent
un vaste et long programme ; la philo-
sophie la plus élémentaire enseigne
qu'ils ont, de toute nécessité et comme
obligatoire corollaire, des droits de mê-
me importance.
Nous avons la charge morale et, au
besoin matérielle, de veiller à l'ordre
intérieur et à la sécurité extérieure des
Etats du Sultan sur toute leur étendue,
des vagues frontières de la Mauritanie
jusqu'au littoral méditerranéen, de l'Al-
gérie aux hinterlands méridionaux des
contreforts de l'Atlas, de son côté, le
Sultan, s'il s'estimait mal protégé, au-
rait le droit d'en appeler aux nations de
l'échec ou de l'abus de la mission qu'il
nous a confiée et que nous avons accep-
tée.
De par ce traité du Protectorat, la
- France a donc, au Maroc, une situation
toute particulière, en devoirs et en
droits, qui ne lui est, du reste, ouverte-
ment contestée pas personne.
Mais les diplomates n'ont pas tou-
jours l'attitude de leur langage. Pour
une vieillie école attardée qui tend heu-
reusement à disparaître, cette contradic-
tion fondamentale était môme le fin du
fin de la diplomatie. C'est ainsi que le
traité de Protectorat admis par tous, se
trouve néanmoins souvent restreint, ro-
gné, et que l'on rappelle parfois de fvieil-
les conventions "antérieures, qui de-
vraient être périmées.
L'Allemagne a dû renoncer aux clau-
v ses du traité d'Algésiras par lesquelles
elle avait essayé de nous contraindre à
piétiner surplace au Maroc, ainsi qu'aux
prohibitions de l'accord de 1909 qui ne
nous permettaient à l'intérieur du pays
que des opérations de police sans orga-
nisation stable.
Devant l'absurde sont tombées d'elles-
mêmes certaines dispositions baroques
du traité d'Algésiras, comme celle qui
voulait remettre à un officier suisse le
commandement des troupes marocai-
nes.
L'Espagne donne une portée souvent
extensive aux conventions par lesquelles
nous lui avons, par le contrat de 1912,
cédé une parlie de notre fardeau dont
elle augmenterait volontiers la charge
en principe alors qu'il s'avère, en fait,
plutôt lourd pour ses épaules, dans ses
dimensions normales.
•L'Angleterre et les Etats-Unis main-
tiennent encore le régime des capitula-
tions, que cependant celle-là et ceux-ci
ont promis de lever à bref délai et qui,
vraiment, ne se comprend plus dans la
complète organisation judiciaire du pays
dont s'accommodent parfaitement les
autres nationalités étrangères.
Devant nos réalisations en matière de
travaux publics, d'administration, d'ou-
tillage, de mise en valeur générale du
pays, le j'égime du protectorat ne peut
plus être mis en question ni même en
suspicion ; encore lui conteste-t-on par-
fois ses plus légitimes conséquences
d'application.
Cependant, il s'impose avec une telle
autorité de par ses résultats que les
mauvaises volontés ne tiennent pas de-
vant quelques explications ou quelques
négociations.
Nombreux sont les différends qui se
sont ainsi terminés à notre satisfaction,
par la disparition de l'obstacle soudain
mis en travers du chemin sur lequel
notre Protectorat s'ajvance d'un pas la-
borieux mais assuré, pacifique mais
ferme. «
Tl ne peut qu'en être ainsi de la ques-
tion de Tanger, qui est, il faut le recon-
naître, la plus grosse difficulté que nous
ayons rencontrée jusqu'ici.
Cependant, elle doit être résolue,
comme les autres par la netteté même,
et l'on pourrait dire, par l'honnêteté de
notre thèse.
La France se borne, en effet, à faire
observer que Tanger a toujours fait par-
lie, nu moins nominalement, de. l'em-
pire des sultans. Perinne ne s'élève ni
«
ne peut s'élever contre ce point de dé-
part qui comporte, pour la France pro-
tectrice, le devoir et le droit de faire
respecter la souveraieté du Sultan 'à
Tanger comme dans toute l'étendue du
Maroc.
On lui objecte que cette souveraineté
se trouvait tempérée à Tanger, avant le
Protectorat, par le caractère interna-
tional que donnait à cette ville sa qua-
lité de siège du corps diplomatique et
consulaire ; qu'il en était résulté des
traditions dont il y a lieu de tenir comp-
te et une organisation particulière qui
ne se trouve pas supprimée par l'établis-
sement du Protectorat.
La France ne conteste en aucune fa-
çon cet état de choses. Elle représente
plutôt ces traditions invoquées contre
elle, car elle ne réclame nullement pour
elle une sorte de possession de Tanger
que d'autres appétits revendiqueraient
volontiers. Elle se contente de faire ob-
server que le caractère international
qu'elle reconnaît à la vieille cité à cer-
tains points de vue, ne saurait avoir
pour résultat de la laisser en dehors du
mouvement de progrès et d'améliora-
tion que le Protectorat a déterminé
dans tout le reste du Maroc soumis à
l'influence française.
C'est, cependant, un peu cette défa-
veur que Tanger connaissait jusqu'ici.
La sollicitude des diverses nations qui
ont une participation à son administra-
tion municipale consistait surtout pour
chacune à surveiller les faits et gestes
des autres et à protester contre toute
- Initiative, contre toute action que celles-
ci auraient pu décider, pour si favorable
qu'elle fût à l'intérêt commun.
Cette stratégie négative s'affirme de
nouveauv mais avec plus d'éclat encore,
dans la question du port d'où est sortie
la discussion actuelle : Le Sultan, sou-
verain du Maroc, décide de faire cons-
truire le port de Tanger, depuis long-
temps réclamé par tout le monde. Il est
évident que cette œuvre répond non
seulement à l'intérêt de son empire,
mais encore à celui des nations qui sont
en relations avec lui. Aucune critique
ne saurait s'élever contre le projet lui-
même. Mais lorsque le Sultan passe à
l'exécution de cette banale idée ; lors
qu'il en confie l'exécution à une entre.
prise française, voilà que surgissent les
protestations anglaises et espagnoles
prétendant que le caractère international
de Tanger ne permet pas que les choses
se passent ainsi. Résultat : la construc-
tion du port de Tanger qui, sans cela,
serait déjà en voie d'exécution, est ren-
voyée aux calendes diplomatiques qui
sont encore plus tnpécises et plus bru-
meuses que les calendes grecques.
La France a le beau rôle dans la ques
tion du port de Tanger. Les protesta-
tions internationales n'arrivent qu'à em-
pêcher, tout au moins à retarder une
œuvre éminemment utile. En défendant
la souveraineté du Sultan, elle est, de
toute évidence fidèle à sa mission de
puissance protectrice. A côté de cet ar-
gument éminent, il en est un qui ne
semblera pas jusqu'ici avoir été mis suf-
fisamment en relief, celui-ci :
Les privilèges de certaines nations
étrangères à Tanger ont toujours été li-
mités au territoire même de la ville, et
n'avaient guère pour objet que son ad-
ministration municipale. En vérité, l'on
ne saurait assimiler la construction
d'un port à une question municipale. Si
la besogne matérielle s'exécute dans le
périmètre citadin, ses effets s'étendent
bien au tleilà. Remettre la solution de ce
problème à la Commi.ssion internaticMia-
le qui administre plutôt médiocrement
Tanger serait donner à ses pouvoirs une
extension que rien ne justifie dans un
Etat désormais parfaitement et complè-
tement organisé.
Ce n'est pas à cette Commission in-
ternationale, mais au Sultan lui-même
que s'est adressée récemment une en-
treprise espagnole pour obtenir l'autori-
sation d'établir une pêcherie dans la
zone de Tanger, et il s'agissait là d'une
affaire à laquelle on aurait pu n'atta-
cher qu'une importance locale.
Les privilèges internationaux que la
lrndiltinfi plus que le droit, a. créés à
Tanger, pourraient se prétendre lésés
si dans il a gestion fulurel du port ils
étaient méconnus ; mais ils ne sau-
raient intervenir dans sa création, dans
sa construction : c'est là au premier
clieif une œuvre d'Etat que le Sultan a
le droit de décider et. de poursuivre, et
la France protectrice le devoir de con-
trôler.
L'occasion no-us est bonne pour arri-
ver QUI ,rè!:denwnt. définitif du statut de
Tanger et aussi des quelques servitu-
des qui pèsent encore sur ce Maroc où
la France peut invoquer tant de sacrifi-
ces pour établir ses droits et aussi se
réclamer avec fierté. de l'œuvre que dé-
jà elle peut y montrer.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Dakarois, gare à la petit
--Q-O--
Èm
Le dernier courrier
m'apporte de mawaises
nouvelles de Dakar. Un
indigène est mort de la
peste, Et voilà que se
pose à nouveau la 'grave
question de savoir si nous
arriverons un jour à dé-
barrasser le Sénégal de
cet épouvantable fléau.
Si la fièvre jaune n'a plus manifesté sa
présence en A. 0. F. depuis 1912, par con-
tre, la peste tend à devenir endémique au
Sénégal, surtout à Dakar. Cette grave éven-
tualité justifie les mesures préconisées et, en
grande partie appliquées en ces dernières
années, surtout en ce qui concerne le service
de dératisation, comprenant, non seulement
la capture,. sous toutes ses formes, de ron-
geurs, rats et musaraignes, mais encore et
par-dessus tout, un service de voirie bien
orgaltÍsé, fallamement des rats étant la con-
dition première de leur disparition, car il a
non seulement pour effet d'affaiblir leur
résistance vitale, mais encore, de diminuer
considérablement la prolificité des femel-
les.
Mais ce n'est pas assez. On a dit, écrit et
répété cent- fois que le mode de construction
des habitations joue un rôle fort important
en épidéntiologie pesteuse : il est avéré, no-
tamment que les maisons indigènes à double
paroi, en planches, telles qu on en construit
à Dakar et à Tananarive constituent de vé-
ritables nids à rats, ces rongeurs se logeant
dans Vintervalle des deux cloisons.
La suppression progressive des « maisons
à peste D, que représentent la plupart des
quartiers indigènes iiitra-urbaliis et leur rem-
placement par des habitations du type euro-
péen à L'épreuve du rat (rat-proof), est donc
une des mesures de prophylaxie dont, on peut
attendre les meillettrs résultats, mais qu'il
faut réaliser de suite. La construction, dès
1914, du village de ségrégation de Médina
na pas eu d'autre objet. Elle mérite d'être
poursuivie, de manière à extérioriser toute
cette population dakarienne qui refuse de se
soumettre am prescriptions d'hygiène anh-
pesteuse et menace, par là, de compromettre
l'avenir économique de notre grand port afri-
cain.
La peste fait sa réapparition à Dakar.
Il n'est plus temps d'ergoter ni de biaiser.
Il en va de l'avenir de l'A. 0. F. toute
entière,
L'inertie serait criminelle de la part de
ceux qui ont charge de veiller aux intérêts
généraux de la collectivité.
u George. Barthélémy,
Dépulé du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
-
Concussion municipale au Sénôoal
---0-0--
Voici quelques précisions publiées par
notre confrère Le Malm sur cette ultaire :
affaire :
Il y a au Sénégal quatre communes ue
plein exercice: Dakar, Saint-Louis, Hufis-
que et Gorêe. Les dernières élections ont
amené à la municipalité de ces villes des
hommes nouveaux qui semblent avoir ap-
porté un peu de fantaisie dans 1 exercice de
leur mandat. Des gens d'humeur chagrine
s'en inquiétèrent. Le ministère des Colonies
s'émut. et une mission, que dirige l'inspec-
teur général Meray partit pour l'A. 0. F.
afin de vérifier les comptabilités municipa-
les.
A peine M. Meray et ses collaborateurs
étaient-ils débarqués à Dakar qu'une som-
me de 200.000 francs se volatilisait dans la
caisse de Saint-Louis.
Une enquête fut ouverte, bile n amena ni
la découverte de J'argent disparu non plus
qu'elle ne révéla l'identité des voleurs.
L'émotion qu'avait causé cette histoire
était à peine calmée que surgissait une
autri affaire.
On apprenait que M. May ras, adjoint au
moire de Dakar, et M. Galandou Diouf"
maire (1(, Dikai~ et -
maire de Rufisque, avaient négocié une
affaire de charbon. M. May ras avait vendu
à M. Galandou Diouf quatre cents tonnes
de charbon et les quatre cents tonnes
de charbon s'étaient aussi volatilisées.
On ne put les retrouver, mais on finit
par avoir la clé de ce mystère.
M. Mayras n'avait rien livré, et M. Ga-
landou Diouf n'avait rien reçu, mais ce der-
nier avait, par document oHiciel, accuse
réception du charbon inexistant. Grâce à
ce document, M. Mayras s'était fait verser
la somme de 65.000 francs par la banqut
de l'Afrique équatoriale. La banque ayant
connu la fraude porta plainte. M. Galan-
dou Diouf remboursa l'argent.
La banque rfifira sa 'plainte, mais le par-
quet général, saisi de l'affaire, continua les
poursuites, et contre l'ingénieux adjoint, et
contre le maire complaisant.
Le gouverneur de la colonie est intervenu
à son tour et a pris ch-s sanctions contre
les magistrats municipaux.
LA PLAINTE DE, M. BOISNEUF
CONTRE LE GOUVERNEUR
DE LA GUADELOUPE
M..locelyn Robert, gouverneur de la
Guadeloupe, a demandé à M. René Des-
nnrd. sénateur, ancien -ministre des Colo-
nies, de l'assister dans ce procès.
Au Conseil Général d8 la Réunion
A l'occasion de l'ouverture de la premiè-
re session ordinaire de 192*2 du Conseil
général de-la Réunion, M. le Gouverneur
Estèbe a prononcé un important discours.
Après avoir rendu hommage à la bonne
entente qui n'a cessé de régner entre 1 ad-
ministration de la colonie et la haute
assemblée, M. Estèbe a insisté sur la né-
cessité d'accorder au corps enseignant pri-
maire le relèvement de solde déjà en vi-
gueur aux Antilles françaises. C'est une
augmentation de 187.000 francs.
Je suis convaincu, ajoute Mt Estèbe, que
le personnel de l'enseignement primaire,
appréciant le lourd sacrifice que s'impose
la colonie, redoublera de dévouement dans
sa noble tâche d'éducateur du peuple et
s'attachera, en dehors de la classe quoti-
dienne, aux diverses oeuvres post-scolaires
qui complètent si heureusement, au point
de vue éducatif, civique et social, l'action
de l'école primaire ; œuvres qui, fâcheu-
sement, n'existent ici qu'à l'état d'excep-
tion.
En ce qui concerne la main-d'œuvre de
la colonie, M. Estèbe est d'avis que rien,
en effet, ne doit être négligé de tout ce
qui peut augmenter ou le nombre ou la
,valeur technique de notre main-d'œuvre,
qu'il s'agisse de l'agriculture ou des diver-
ses industries indispensables à l outillage
économique ou à la vie matérielle de la
colonie.
L'Administration envisage la création
d'une bourse qui permettra à l'un des ins-
tituteurs d'amer! dn France préparer le
certificat d'aptitude à l'enseignement du
travail manuel dans les écoles, et aussi
d'une bourse pour le certificat d'aptitude à
l'enseignement du dessin : il y a Là deux
regrettables lacunes dans l'organisation
scolaire de la colonie. lTour le dessin com-
me pour la musique, la présence de maî-
tres et de maltresses spécialistes est une
nécessité, surtout pour nos grands centres :
Saint-Denis, Saint-Pierre, etc.
De son voyage à la station thermale de
CUaos, M. Estève a rapporté l'impression
très nette que la population était naisible.
- - --- L -j. ---- --- -.--- .1---------"
très prolifique, laborieuse, mais d'autant
plus attachée au sol que le travail de la
terre y est dur et que les perturbations at-
mosphériques (cyclones, froids intenses, sé-
cheresse) déçoivent souvent les espérances
des cultivateurs. La station thermale est
assurée d'un développement profitable au
cirque et à la colonie elle-même, mais à la
condition expresse que la voie de communi-
cation avec Saint-Louis la seule route qui
semble possible sera améliorée sérieuse-
ment, méthodiquement, par étapes. On ne
peut que regretter que les projets conçus
et amorcés par l'un de mes émfnents pré-
décesseurs, M. le gouverneur Beauchamp,
n'aient pas été continués.
Il faudra se mettre à l'œuvre, dès l'an
prochain, sur un programme bien défini et
soustrait aux fluctuations politiques, bud-
gétaires ou économiques. On sera ainsi as-
suré que bien avant que les concessions ré-
giiilaribées ou données ne soient devenues
tout comme les terres déjà propriétés
depuis longtemps intangibles, insuffi-
santes pour les besoins de la population tou-
jours croissante du cirque on sera. assuré
que. cette population aura trouvé, grâce à la
construction d'une route d'accès praticable
aux véhicules légers ou moyens, tant un
exutoire vers les autres régions de l'ile que
de nouvelles ressources (commerce, indus-
tries diverses, sériciculture, viticulture, etc.)
sans compter le tourisme avec les multiples
revenus qu'il apporte aux stations ther-
males et. climatiques surtout quand aux
bienfaits des eaux et du ciel s'ajoutent les
charmes du site.
lui situation commerciale de la colonie
si relativement, bonne, le mouvement gé-
éral du commerce de la Réunion en 1921
élève à 150 millions de francs dont 71 mil-
ons 1/4 pour les importations et un peu
lus de 78 millions 1/2 pour les exporta-
ons.
Le total de 102û s'élevait à 147 mit-
ons 1/2. Mais en 1021 les importations ont
lé supérieures de 12.72o.odo fr. à celles de
920. tandis que le chiffre d'exportation a
té de 10 millions inférieur.
En 1920, il a été exporté ou réexporté du
iz à Maurice. Mais la colonie avait aussi
ixporté* sur Madagascar 4.4'H).000 fr. de ses
tnxduils - dont 2.300.000 fr. de rhum, -
ilors qu'elle avait envoyé 2 millions de
noins à la Grande Ile en 1921.
En octobre 1920. M. Estèbe insistait déjà
sur la nécessité - pour favoriser la ha.
lance économique - de développer les
cultures vivrières et le petit élevage pour
lesquels la colonie paye un tribut béné-
volement trop lourd à Madagascar étanl
données les lisibilités de son sol. A titre
documentaire, je signale que les produits
allemands ont déjà ouvertement fait leui
réapparition à la Réunion : 200.000 franc;
en 1921 (conserves de poissons, ouvra
gcs en faïence, porcelaine ou verre, --
cartons, bijouterie, briquets, etc.)
Il est déplorable de constater qu'aucun
bateau à voile ou à vapeur n'est immatri-
culé dans la colonie ou n'y a son port
d'attaché sauf les quatre remorqueurs
du port et. du chemin de fer. Cette cons-
tatation est d'autant plus attristante que
l'lle a possédé, il y a un quart de siècle,
bon nombre de bateaux et qu'elle est cou-
ramment et fructueusement desservie par
une demi-douzaine de vaneurs et voiliers
étrangers ayant leur base d'opérations à
Maurice. Il y a donc un effort énergique,
et qui serait fécond, à faire dans cette
branche. Les vocations maritimes ne se
dessinent plus dans la colonie qui. pour-
tant comptait, il y a 25 ans à peine, une
nombreuse équipe de capitaines au long
cours et au grand cabotage. Et cependant,
que de situations enviables seraient assu-
rées aux jeunes gens dans les carrières
maritimes- ne serait-ce que grâce aux
nombreux bateaux des deux Compagnies
qui desservent la mer des Indes 1
En terminant son discours, M. le gou-
verneur Estèbe salua M. l'inspecteur des
colonies Tixier, chef de la mission d'ins-
pection, actuellement dans la colonie, dont
le résultat ne peut être que favorable à
l'assainissement de la situation financière
de la Répunion et à l'amélioration de ses
services publics, questions qui sont d'au-
tre part l'objet de la préoccupation cons-
tante du Conseil général soucieux du bien-
être de la colonie et de son relèvement
économique.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--+()-
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont nommés au grade de commandeur :
M. Blanc Urbain, ministre plénipoten-
tiaire de 2° classe, délégué à la résidence
générale du Protectorat du Maroc.
Sont promus officiers :
M. de Sorbier de Pougnadoresse, consul
de lre classe, secrétaire général du Pro-
tectorat chérifien ; M. Wiriot, président
du Conseil d'administration de la Compa-
gnie des Ports de Tunis. Sousse et Sfax ;
M. Curtelin, industriel à Tunis ; M.
Philip, vice-présdent de la Chambre de
Commerce de Casablanca.
Sont nommés Chevaliers :
MM.
Colombet, pro-vicaire apostolique au
Siam. ,
Masselot, contrôleur, à Bizerte. -
De Mazières, chef du contrôle civil du
Maroc.
Bignens, ingénieur, président de la So-
ciété française de bienfaisance de Tunis. Se
consacre avec un dévouement inlassable
aux œuvres sociales de Tunisie.
Tronchère, directeur de chemin de fer de
Sfax à Gafsa. -
Rosset, directeur général de l'instruction
publique et des beaux-arts en Tunisie.
Boucher, propriétaire agriculteur, con-
seiller du commerce extérieur. Importants
services rendus à la colonisation en Tuni-
sie.
Coanet, propriétaire viticulteur, secré-
taire général de l'Association agricole de
Tunisie. Services distingués rendus à l'a-
irriculture en Tunisie.
Revolon, négociant à Tunis. Distingués
services rendüs aux intérêts économiques
de Tunisie.
teoseé, avocat au barreau de Tunis.
Ducos de Laltaille, secrétaire général ad-
joint du Gouvernement tunisien, délégué
au ministère de la Justice.
Gaudiani, secrétaire, général adjoint du
Gouvernement tunisien, directeur de l'Inté-
rieur.
Labbé, président du tribunal mixte immo-
bilier de Tunisie.
Oizan-Chapon, entrepreneur de travaux
publics à Casablanca. Importants services
rendus aux œuvres sociales et à l'ensei-
gnement professionnel.
Obert, agriculteur. Se consacre depuis
vingt ans à l'agriculture coloniale. Propa-
gandiste très actif des œuvres de mutua-
lité et de coopération appliquées à l'agri-
culture.
Roussel, inspecteur de l'enregistrement,
chef du service de la conservation fon-
cière du protectorat.
Serra, directeur des douanes et régies
chérifiennes.
Mauran, docteur en médecine, sous-di-
recteur de la santé et de l'hygiène publi-
ques au Maroc. A contribué grandement
au développement de l'influence françai-
se dans l'empire chérifien.
Sicot, contrôleur evil, chef du service
des contrôles civils et du contrôle des
municipalités.
Al berge, directeur adjoint des finances
du protectorat marocain.
Torres, inspecteur de l'enregistrement
pt des domaines, chef du service du con-
trôle des. habous.
M. Martial Merlin en France
00
M. Martial Merlin, gouverneur général
de
M. l'Afrique occidentale française, ayant
leiuniné la première partie du programme
qu'il s'étnil tracé pendant son séjour en
France, a quitté Paris hier pour prendre
un congé d'un mois en Vendée.
Les chels et notables de fA. 0. F.
0
Avant de quitter Marseille, les chefs etj
notables de j'A. U. F. ont fait afficher sur
le mur de la mosquée de l'Exposition co-
loniale une déclaration manuscrite par la-
quelle ils remercient la France de l'accueil
qu'ils en ont reçu.
Les affaires du Togo
0
Sur sa demande, M. Woelffel, commis-
saire de la République au Togo, a comparu
devant le conseil de discipline des admi-
nistrateurs.
Après examen du dossier, lecture a été
donnée ilu rapport de M. Duprat, gouver-
neur honoraire des Colonies.
MM. \oellTel et Moutet, son avocat, ont
ensuite fourni d'importantes explications
au Conseil qui. après délibération, a trans-
mis au ministre des Colonies son avis
motivé.
L'EMPEREUR D ANNAM A GRASSE
S. M. KhaTiinh, empereur d'Annam, est
attendu le jeudi 3 août à Grasse où il doit
s(''i
Courrier de l'Algérie
00
La vie économique
Le Journal Officiel publie une ionguer
liste de nouveaux laurèats dans l'ordre du
Mérite agricole. -
Dans cette promotion nous relevons jies
cravates de commandeurs, des rosettes
d'officiers et de nombreux rubans de che-
valiers. -
Nous avons eu le plaisir de retrouver
dans les noms cités, des notabilités les
plus en vue du monde agricole d'Algérie
dont les titres à ces Õistincüçms sont des
plus importants. -
M. Chéron a récompensé des hommes de
haute valeur agricole et des pionniers de
cette colonisation française qui force l'ad-
miration des étrangers de marque qui ont
été à méma de voyager en Algérie.
La Dépêche Algérienne a publié une
série d'articles signés du sénateur Duroux,
sur la question des services maritimes.
M. Duroux avait mis en cause le Comité
central des Armateurs de France.
Son président, M. Pérouse, a adressé une
longue lettre à la Dépêche Algérienne, dans
laquelle il relève les inexactitudes flagran-
tes du sénateur Duroux et lui rappelle que
le Comité des Armateurs est un groupe-
ment syndical qui s'occupe exclusivement
de l'étude et de la défense des intérêts gé-
néraux de l'armement français. Les ques-
tions d'ordre commercial lui échappent en-
tièrement et il ne pourrait en être autre-
ment, ces questions étant du domaine de la
concurrence, alors que le Comité a pour
mission de veiller à la sauvegarde des in-
térêts communs de ses membres.
Par suite, le Comité n'a jamais pu ré-
servér l'exclusivité du trafic «du port de
La Pallice à la Compagnie Delmas, non
plus qu'à n'importe quelle autre Compa-
gnie et cette exclusivité n'a jamais du reste
été consacrée par aucun accord commercial
entre armateurs.
I–̃
Courrier du Maroc
---00--.
La vie administrative
- Par dahir du 30 avril 1922, les fonc-
tionnaires métropolitains, algériens et co-
loniaux détachés au Maroc et rétribués sur
le budget chérifien reçoivent, lors de ls
cessation de leur détachement, une indem-
nité spéciale dite de fin de services, qui leur
sera allouée dans les conditions ci-après :
Le montant de cette prime est égal au
total des éléments suivants :
1° 7 50 des sommes touchées par l'a-
gent, à titre de traitement, pendant la du-
rée de son séjour au Maroc, dans la li-
mite d'un maximum annuel de 24000 fr.
Ce taux est porté à 10 pour les trai-
tements inférieurs à 8.000 francs et à 12 50
pour cent pour les traitements inférieurs 4
6.000 francs ;
2° Un douzième du traitement annuel ini-
tial et de toutes les augmentations de trai-
tement ultérieures, dans les limites ci-des-
sus indiquées ;
3° Une bonification de 5 sur le total
des éléments précédents décomptés par
mois avec report annuel.
La prime de fin de services n'est allouée
qu'aux fonctionnaires ayant accompli on *
Maroc un séjour d'au moins dix ans.
Toutefois, au cas où le fonctionnaire aura
été contraint à quitter le Maroc, soit par
suite d'accident survenu ou de maladie
grave contractée dans l'exercice de ses
fonctions soit par suite d'un acte de dé-
vouement dans un intérêt public ou en ex-
posant ses jours pour sauver la vie d'un
de ses concitoyens, la prime lui est acquise
fins condition de durée minima de séjour.
En cas de décès d'un fonctionnaire en
activité de service, à quelque époque çue
ce soit, la prime est également acquise et
versée aux àyants-droit ci-après et dana
l'ordre suivant : conjoint survivant, des-
cendants en ligne directe, ascendants, frè-
res et sœurs du défunt.
Pour la période antérieure à 1921, les
maxima de traitements, "pourcentages et
taux de bonifications applicables à la prime
de fin de services seront ceux des dahirs
des G mars 1917, 27 janvier 1920 et 6 fé-
vrier 1920.
Le Bulletin officiel du Protectorat dit
11 juillet 1922 a publié un arrêté viziriel du
7 juin 1922 autorisant le laboratoire officiel
de chimie de Casablanca à effectuer des
analyses pour les particuliers.
Par arrêté viziriel du 2 juillet 1922,
tes fonctionnaires utilisant d'une façon per-
manente. roour 1 PS hpçnÎTlc lin C!Opuu,o 11n.
7 1- ----.t.,;J MU gvi * iW, UUU
Bicyclette leur appartenant, reçoivent une
indemnité mensuelle variant de 20 à 25 fr.
selon la nature des fonctions qu'ils remplis-
sent. Cette indemnité est fixé annuellement
par décision des directeurs généraux ou di-
recteurs, approuvés par le secrétaire géné-
ral du Protectorat.
Elle est versée mensuellement aux inté-
ressés sur la production d'un certificat de
leur chef de service attestant qu'ils utili-
sent leur bicyclette pour les besoins do
service
- U bureau des renseignements de
Mesrowhen, créé par arrêté résidentiel
̃ du 8 novembre 1921, et rele-
vant « dji- rectement du commandant du cer-
cle 'Za,"n.n, est supprimé.
Il est créé dans le cercle Zaïan :
1° Un bureau de renseignements de
3e classe à Kebhab, chargé du contrôle ad-
mmiinnistialif et de la surveillance politique
des Icihkem et des Chorfas de Taskert. Il a
peur mission, en outre, de noui •suivra 1s»
soumission des fractions Ichkea rencore in-
soumises. ici 1 ké t'a ene i n-
3° Un de renseignements de
3e classe à Kerrouehen, chargé du con-
tiôle administratif et de la surveillance po-
litique uc-s A.'t Ihrmd et des Ait Bou M"Zi1.
Il a pour mission, en outre, de poursuivre
la soumission des fractions Aït lhand en-
core insoumises.
Il est créé, à la date du 1er juillet 1022,
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