Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-07-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juillet 1922 18 juillet 1922
Description : 1922/07/18 (A23,N108). 1922/07/18 (A23,N108).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303456m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
Vïî*GT-TR01SIEME ANNEE. N° 108 LE NUMERO : 15 CENTIMES MARDI SOIR,, 18 JUILLET 1922
- -.--..- - - - -. -.. ---- -.-- - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
es nna A - "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU OTiCLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annêti cet tiRécUmu awit repus eux Bureaux éujmttntl tidant luAgtnca dePMdté
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédietin it Ataiiiilritioi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUTRE 19-57
Un u 6 mois S aoli
i Franeu et Colonies 56 » 30. li a
jSVJSSELi { Etranger 80 » 45 » 25 1
On a «mum dans ton* 1m Bureaux de posta et claez Im principaux libraires
La France au Maroc
LA QUESTION DE TANGER
*a*-
On nous a annoncé que M. Poincaré et
M. Lloyd George, tout en étudiant la so-
lution LIu problème de Constantinople et
d'Asie-Mineure, se préoccupaient de régler,
de concert avec l'Espagne, la question de
Tanger. L'Italie aurait bien voulu devenir
partie « discutante » mais ce n'est ni le
point de vue de l'Angleterre ni celui de la
France.
L'hinterland de Tanger est-il si impor-
tant pour la France? La question, que nous
avons déjà examinée dans les Annales Co-
loniales, vaut d'être mise au point au mo-
ment ou le sort de Tanger est SUIf le point
d'être définitivement réglé.
Tanger, située sur le détroit de Gibraltar,
en face de la forteresse anglaise et à côté
de Ceuta, forteresse espagnole, est le seul
point par lequel la France puisse avoir ac-
cès sur le détroit qui réunit la Méditer-
ranée à l'Atlantique.
Si la France se trouvait dans l'obligation
d'abandonner Tanger, son Maroc ne serait
plus qu'exclusivement atlantique et le dé-
troit de Gibraltar cteviendrait exclusive-
ment hispano-britannique.
Tanger est pour la France une affaire
méditerranéenne, une affaire marocaine et
une affaire musulmane.
La France ne peut abandonner Tanger
sans se déprécier aux yeux des musulmans
et sans priver son arrière-pays, d'influence
française, constitué par Rabat, Salé et la
région de Fez, d'un port marocain, celui du
Maroc oriental. Si la France, évincée de
Tanger, n'y gardait pas la prépondérance
politique qui lui revient, Tanger ne trouve-
rait pas en zone française le débouché qui
lui est indispensable. Le territoire de Tan-
ger ne peut vivre de lui-même ou sur lui-
même, non plus qu'il ne peut vivre de la
zone espagnole.
Concevoir Tanger comme un port d'escale
est une autre hérésie, car ce port d'escale
ne pourrait vivre qu'à la condition qu'un
débouché lui soit ouvert dans farrière-pays;
du crié rte la zone marocaine soumise à
l'influence française. -
L'avenir de Tanger, port marocain, doit
donc rester rattaché au Maroc. Et comme la
plus grande partie dui Maroc est placée
sous le Protectorat français, Tanger doit
rester rattaché au Maroc français, c'est-à,,,,
dire à la France. -
La thèse de la France est aussi- simple
que logique. Elle soutient l'ooité de l'Em-'
pire chérifien, de l'unité du Protectorat,
donc de la souveraineté éminente du Maroc
sur Tanger, ville marocaine.
̃ Que veut l'Angleterre, au contraire ? Elle
n'a en vue que la maîtrise du détroit de
Gibraltar. Elle craint à Tanger la France
qui pourrait n'être pas sa vassale. Cepen-
dant la France ne veut pas s'assimiler Tan-
ger, elle demande seulement que cette ville
reste marocaine, après d'ailleurs avoir donné
à l'Angleterre tous les apaisements néces-
saires au point* de vue stratégique.
L'internationalisation de Tanger était
aussi la thèse allemande. Aussi bien la di-
plomatie .allemande vient-elle rejoindre au-
jourd'hui la thèse anglaise pour appuyer
les revendications espagnoles. Internationa-
le ou espagnole, la ville de Tanger ne sera
rien. Pour l'avenir économique même - de
cette terre marocaine, il faut qu'elle reste
marocaine, donc soumise comme son arrière-
pays au Protectorat français.
Cela est la vérité.' Mais on sait qu'il ne
suffit pas d'avoir raison pour obtenir gain
de cause. La France aura donc à soutenir
avec bonne humeur, mais avec fermeté, ses
intérêts et à revendiquer sans faiblesse
Tanger comme territoire marocain, placée
comme le reste du Maroc sous la suzerai-
neté du Sultan, son protégé. Tanger n'est
pas terre espagnole, mais terre africaine et
aujourd'hui, comme hier, on sait ce que la
colonisation espagnole ferait de Tanger.
Dans cette ville, si âprement levendiquée
par l'Espagne, les intérêts espagnols sont
loin d'égaler les intérêts français, dont la
prépondérance_ est indiscutable, et auprès
desquels les intérêts anglais eux-mêmes sont
de moindre importance.
Le dernier aaltir du Sultan pour la cons-
truction du port concède cette construction
à une Société internationale, il est vrai,
qui se trouvait d'ailleurs constituée avant la
guerre, et où la proportion des capitaux
sont, suivant les diverses nationalités : 30
pour cent pour la France, 20 pour l'An-
gleterre, 20 pour l'Allemagne, 20 pour
l'Espagne et 10 aux autres nations inté-
ressées, y compris l'Autriche.
La propriété immobilière française, à
Tanger, atteint 70 de l'enaemble- Les
œuvres françaises dans cette ville, écoles,
hôpitaux et dispensaires sont considérables.
Faire de Tanger une ville internationale se-
rait aboutir à la confusion et au chaos poli-
tique, administratif et économique. Le
Maghzen seuil est capable de donner à cette
ville les outils et l'appareillage économi-
ques nécessaires à son développement et à
sa prospérité.
Puisque MM. Lloyd George et Poincaré
ont dCciéé que les représentants de- la Fran-
ce, de l'Angleterre et de l'Espagne se réu-
niront au cours de ces vacances et discute-
ront des questions d'Orient et de Tanger,
nous imaginons que la thèse française sera
bien soutenue et que l'Angleterre ivoudira
bien comprendre que la France qui voit si
compromises déjà ses réparations de guerre,
ne se trouvera pas une fois de plus sacri-
fiée dans ses intérêts les mieux établis ef les
plus justifiés.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
00
Les reianngs imistomes
--0-0--
M. Lucien Saint a tenu parole.
Il est passé aux actes et, avant le 14 juil-
let, ainsi qu'il l'avait pmmis, son projet
de transformation complète du régime ad-
ministratif politique et économique est de-
venu un fait accompli.
Le nouveau Bey de Tunis aura, de son
côté, inauguré son règne par une décision
des plus sensationnelles pour son pays,
puisqu'il va le transformer de fond en com-
ble dans ses assises.
Il faut espérer maintenant que salisfac-
tion a été donnée dans la mesure du possi-
ble aux revendications qui s'élevaient dit
sein d'un parti, surtout composé d'agita-
teurs imlJénitenls, que le calme renaîtra
dans notre protectorat.
Il serait inadmissible que de nouveaux
agissements surgissent pour réclamer des
réformes impossibles. Celles que leur a oc-
troyées M. Lucien Saint sont mêmes. ines-
pérées pour les « destouri&ns ».
Il serait surprenant qu'elles ne les sa-
tisfassent pas.
M. Lucien Saint et le nouveau Bey, ont
donc apposé leurs signatures sur la série
de décrets qui régleront désormais les sta-
tuts administratif, financier et politique
de la Tunisie.
Ce que sont les réformes 1
La partie administrative concerne le re-
maniement des services de l'Admiiiistra-
tion Générale du Protectorat par la sup-
pression du Secrétariat Général du Gou-
vernement tunisien. Complétant la matière
financière, mais l'homologation définitive
du. budget reste un acte au Gouvernement
français, la section française de rAssem-
blée est composée de deua; éléments de re-
présentants des grands intérêts- économi-
ques de la Tunisie, Agriculture, Industrie
et Commerce, et de représentants de la Co-
lonie française élus par la représentation
proportionnelle. Les élections ont lieu dans
le cadre de la région qui constitue la nou-
velle circonscription électorale de la Tuni-
sie. Le décret prévoit la mise en applica-
tion du vote plural Répartition des services
entre des directions genérales, les textes lé-
gislatifs créent une Direction générale de
l'Intérieur et une Direction dé la Justice.
De cette manière dépendront désormais
tous les services de la justice indigène.
La seconde partie de la réforme rem-
place la Conférence consultative par une
assemblée apelée Grand Conseil, et crée, au
point de vue indigène, un ensemble d'as-
semblées.
Le Grayd Conseil comprend une sec-
tion indigène et une section française.
Cett, dernière est composée de représen-
tants des groupements constitués : Cham-
bres de Commerce et d'Agriculture. Elle se-
ra complétée par u/ne Chambre prochaine-
ment créée des intérêts miniers.
Le second élément de la section françai-
se sera élu. ait suffrage universel par la
représentation, proportionnelle avec ad-
jonction du vole familial accordant deux
voix aux pères de quatre enfants.
Une nouvelle division de la Tunisie crée
cinq régions correspondant aux circons-
criptions électorales. Ces régions seront :
Tunis, Bizerte, Sousse, Sfax et le Kef. La,
section indigène est créée en se basant sur
les principes existant dans la société mu-
sulmane, avec un sulfl'w'" à plusieurs de-
grés, ayant à sa base une assemblée de no-
tables, élisant des délégués chargés à leur
tour de voter pour composer les conseils
de caïdat, d'où sortiront les membres des
Conseils de région, qui siégeront au Grand
Conseil concurremment avec les représen-
iants des Clba-nibres de Commerce et d'A-
griculture indigènes.
CONCLUSION
Voici donc la Tunisie organisée sur des
bases solides.
Elle vient de franchir une étape qui
comptera dans son histoire.
Il ne restera plus aux Tunisiens qu'à coo-
pérer avec nos nationaux et travailler en
commun à l'essor économique- de la Ttmi-
sie.
A cette condition seulement, la Tunisie
pourra poursuivre sous l'égide de nos trois
couleurs, cette grande ère de prospérité,
que l'olt attend d'elle
Eugène Masson
♦
un congrès ? mçflecine tropicale
Oit
Sur l'initiative du service 'de santé d'An-
gola (Afrique portugaise), se tiendra dans
la capitale de la colonie, l'an prochain, un
Congrès de médecine tropicale de l'Afrique
Occidentale.
Les Gouverneurs généraux du Congo
belge et de l'Afrique Equatoriale française
ont donné leur adhésion à cette initiative.
Die question de tonneaux
--Q-()-
C'est sans doute parce
qu'elle sait que je ne re-
cule pas devant un bon
verre de « Martel » ou de
« Négrita », que j'ai re-
çu récemment une longue
et intéressante lettré de
« l'Union des F abricallts
français de futailles à
rhum ».
Quel agréable métier que celui de dépu-
té! Pour peu que Von ait à cœur de faire
son métier, on arrive à avoir un jour,
comme qzMmandeurs, non seulement ses pro-
pres électeurs, mais aussi ceux des autres.
Ainsi la question des tonneaux à rhwn de-
vrait en prirrcipe regarder mes amis Caudace,
Lagrosillière, Clerc, représentants des Co-
lonies qui en produisent, et non un lllal-
heurewx « boyau rouge » de mon espèce.
C'est cependant à moi qu'on s'est adressé.
Pourquoi? Mystère.
Voici l'histoire :
Avant la guerre, la France fabriquait peu
de. tonneaux.
La guerre a changé tout cela, et dès 1920
l'industrie française de la tonnellerie avait
crmsidérablcment augmêllté sa production.
Mieux. Pour lutter contre la concwrence
étrangère, notamment des Etats-Unis et de
VAllemagne, elle entreprit campagne, dès
l'armistice, pour écouler ses futailles dans
les Colonies françaises.
Elle ne réussit, dans sa tentative, ni à
la Martinique, ni à la Guadeloupe, qui
achètent pourtant 200.000 futailles par an
pour l'exportation de leurs rhums,
La raison en est simple.
La loi douanière de 1892 applique dans
ces Colonies françaises, sur les marchan-
dises étrangères, les mêmes droits du tarif
métro politain.
Mais lorsque l'industrie et le commerce
français ne peuvent assurer la fourniture de
certains produits, les Colonies peuvent de-
mander certaines dérogations à ce tarif, ci
il existe des tableaux annexes accordant des
faveurs exceptionnelles à ces produits étran-
gers,..
- C'était le cas des ftitailles avant la guer-
re et par une succession de décrets concer-
nant la Martinique, la Guadeloupe et Ma-
dagascar, ces Colonies furent autorisées à
recevoir des futailles étrangères- en acquit-
tant des droits presque insignifiants.
Alors qu'eu France, en raison du déve-
loppement de la Tonnellerie Française, et
pour la protéger contre l'Etranger, les
droits dit tarif métropolitain viennent d'être
augmentés et pourvus de. forts coefficients,•
les tableaux annexes n'ayant pas été revi-
sés, aux Colonies la faveur de l'exemption
continue a jotter et les Américains et les
Allemands restent maîtres des marchés co-
loniaux.
le n'ai pas besoin d'insister pour dé-
montrer le préjudice incalculable que cet
inexplicable statu quo cause à la France..
L'ensemble des Colonies rhumières con-
somment environ 250.000 barriques neu-
ves par an, dont la vente échappe totale-
ment aux fabricants métropolitains. Ces
250.000 futailles représentent, au cours ac-
tuel, plus de 20 millions de francs qui ve-
nant de France par la vente des rhums et
des sucres ne passent aux Colonies que pour
être immédiatement convertis en dollars et
peut-être en marks.
Si la mesure de faveur exceptionnelle
accordée en ce moment aux fi/tailles étran-
gères entrant dans les Colonies pouvait
s'expliquer avant 1914 par l'insuffisallce
des moyens de production de la métropole,
aujourd'hui il n'en est plus de même.
La tonnellerie mécanique française se dé-
clare parfaitement outillée pour assurer les
fournitures nécessaires aux Colonies et se
croit à juste titre en droit de demander à
son protecteur naturel, le ministre du Com-
merce et de l'Industrie, la suppression
d'urgence des avantanges accordés aux étran-
gers et le retour ptir et simple au droit com-
mun.
M. Dior - et par voie de conséquence,
M. Sarraut -"- ont la parole.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la llaute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
I–I–
RETOUR
M. Lucien Saint, résident général de Tu..
nisie s'embarquera le 22 juillet.
Il compte se reposer quelque temps en
France et profiter également de son séjour
pour mettre au point avec les Pouvoirs pu-
blics quelques-unes des questions qui intéres-
sent notre Protectorat. -
Les talibés marocains à Paris
---0.0.-
Le Président de la République a reçu hier
matin, à onze heures, à l'Elysée, une délé-
gation des élèves des hautes études maro-
caines, qui foht actuellement un séjour en
France.
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0
Le Gouvernement général de rindodhine
a informé le ministre des Colonies qu'à
la date dui 13 juillet 1922, le taux officiel
de la piastre était de 7 francs et de 6 fr. 75
le 14 juillet 1922.
Les résultats du recensement de 1921
en Indochine
---0-0--
Le recensement général de la population
de l'Indochine effectué au mois de mars
1921 a donné les chiffres suivants :
Tonkin 6.850.453 habitants
Annam.1 4.9331.426
Cochinchine. 3.795.613
Cambodge., 2.402.585
Laos 818.755
Kouang-T chéou-Wan. 183.371
Total.. (Indochine).. 18.983.203
Le Gouvernement Général de l'Indochine
a fait connaltre en même temps les chiffres
de superficie des différents pays de l'Union
Indochinoise établis d'après les travaux les
plus récents du Service Géographique de
l'Indochine :
Loos. 214.000 Kmq.
Cambodge. 175.000
Annam. 150.000
Tonkin 105.000
Cochinchine..J. 66.000
Kouang-Tchôou-Wan 842
Total.. 710.842
En opérant la réduction au kilomètre
carré, on constate que l'Union Indochinoise
compte un peu plus de 20 habitants au ki-
lomètre carré. Cette proportionnalité, très
inférieure à la France (70 habitants au ki-
lomètre carré), est supérieure à celle de
nos autres Gouvernements généraux :
Afrique Occidentale, Afrique Equatoriale
cl. Madagascar. Au reste, voici le détail :
Nombre d'habitants au kilomètre carré :
Tonkin, 65 ;
Annam, 33 ;
Cochinchine, 57 ;
Cambodge, 13 ;
Laos, 4 ;
lvonang-Tchéou-Wan, 216.
Le prince héritier d'Annam
L'on pouvait voir l'autre jour dans un
salon lu descendant d'une des plus nobles
Taces du monde, le jeune prince héritier
d'Annam, S. A. Vinh-Thuy, devant qui,,
dans son pays, se prosternent les manda-
rins, courant à quatre pattes tout autour
d'une table pour amuser un bambin fran-
çais de quatre ans qu'il portait sur son dos.
Notre confrère parisien qui iraiconte ce fait
rappelle que le roi Henri IV, qui aimait
des mœurs simples et bonhommes, ne se
dérangea pas pour un ambassadeur, un
jour qu'il se trouvait à quatre pattes por-
tant son fils sur son dos, et il ajoute :
Qui dirait donc que l'histoire ne se re-
commence pas ?
Le séjour de M. Long
à l'Exposition Coloniale de Marseille
a
Le 19 juillet ,au soir : arrivée de M.
Long.
Le 20 juillet, au matin : visite du Palais
de l'Indochine ; à 1 heure, déjeuner offert
par l'Indochine : à 4 heures, réception à
l'Institut Colonial ; à 8 heures, dîner, au
Commissaire Général.
Le 21 juillet : à 10 h. 1/2, visite du Pa-
villon de la Chambre de Commerce, de
l'Afrique Equatoriale, de l'Afrique Occiden-
tale, de l'Algérie, de la Tunisie ; à 1 heure,
déjeuner Ù l'Institut Colonial ; à 4 heures.
réception à ia Chambre de Commerce ; à
22 heures, grande fêle sur l'esplanade du
Grand Palais.
Le 22 juillet : à 11 heures, visite de l'Ex-
position aux Palais de Madagascar, Maroc,
Art Provençal : à 4 heures, réception à la
Société de Géographie ; à 20 heures, ban-
quet offert- par le Gouverneur général.
Ewasitioii Coloniale de Marseille
Le congrès de la langue française
M. Colat, sous-secrétaire d'Etat à la
présidence du Conseil, venant présider le
Congrès de la Langue française, organisé à
l'Exposition Coloniale par l'alliance fran-
çaise, a été reçu, a sa descente du train,
par MM. l'hibou, préfet; Flaissières, maire;
le général Monroe, commandant le 15°
corps ; Artaud, commissaire général de
l'exposition ; Camille Guy, commissaire, de
l'A:" O. F. à l'Exposition de Marseille ; Cau-
seret, recteur honoraire, président du Co-
mité de. l'Alliance française ; Pessemesse
et Léotard, vice-présidents* - - ,-.
En ouvrant le congres, M. UDirat a tait
l'éloge des écoles françaises à l'étranger.
« Toutes ces écoles, dit-il, grandes ou
petites, d'enseignement primaire, secon-
daire ou supérieur, que vous aidez à ïialtre
et à vivre et que gardent largement ouver-
tes, malgré tant de difficultés et parfois
malgré tant de dangers, l'abnégation pa-
triotique et le noble désintéressement de
nos missionnaires, religieux ou laïcs, qui
fo'nt l'admiration et l'envie des autres peu-
ples, toutes ces écoles, elles n'apprennent
pas seulement le français à des milliers
d'enfants ou de jeunes gens qui seront, en
des régions lointaines, les mainteneurs de
notre clair langage ; elles leur apprennent
aussi la France, les méthodes et les disci-
les sacrifices et les vertus, la gran-
deur
lines, et la gloire de la France du passé et
du présent, de la France immortelle, une et
indivisible. »
Le trafic postal France-Maroc par avion .1
La progression de la. correspondance
transportée par avions entre Toulouse et
le Maroc et vice versa, va chaque mois
en s'accentuant.
Une statistique officielle apprend que
98.837 lettres ont été transportées en mai
dernier et 119.258 en juin. En juin 1921,
22.738 lettres avaient été transportées.
Tandis que le nombre des lettres trans-
portées pendant les 1)2 mois de l'année 1921
l avait été de 327.805, celui des six premiers
[ mois de 1922 a été cl? 474.110:
La situation économique
de f Afrique Occidentale Française
Le dernier Bulletin Economique et pâli-
tique de l'A. O. F..publie de nombreux
renseignements sur la situation économi-
que et politique de cette colonie. Nous en
extrayons les suivants, que nous n'avons
pas encore publiés dans notre rubrique du
« Courrier de l'Afrique Occidentale ».
Gouvernement général
Pour le premier trimestre 1922. il a été
exporté 99.513.049 kil. d'arachides, contre
59.240.688 kil. pendant la période corres-
pondante de 1921 ; 15.061.348 décim. cube
d'acajou ; 9.037.112 kil. d'amandes de pal-
me ; 2.939.449 kil. d'huile de palme ; 351.079
kil. de gomme arabique ; 985.352 kil de
cacao ; 116.645 kil. de bananes : 127.694
kilos de coton ; 138.033 kil. de caoutchouc ;
312.168 kil. de graines de sésame ; 81.978
kilos d'or.
Pendant les 4 premiers mois de 1922. les
recettes douanières se sont élevées à
16.476.233 fr. 82, se décomposant ainsi pour
chaque colonie du groupe : Sénégal, 10 mil-
lions 187.134 fr. 03 ; Dahomey, 2.198.325
francs 04 ; Côte d'Ivoire, 1.997.928 fr. 60 ;
Guinée : 1.677.210 fr 79 : Haute-Vol ta,
226.081 fr. ; Soudan, 189.544 fr. 36.
Au 28 février 1922, les billets en circula-
tion de la "Banque de l'Afrique Occidentale
s'élevaient à la somme de 211.644.840 fr.
Sénégal
Pendant le mois d'avril 1922, il est entré
dans le port de Dakar 187 navires, dont
133 navires français, ùaugeant, au total,
190 800 tonneaux.
Voici le mouvement des autres iports :
Saint-Louis. - Pas de long courrier.
Au cabotage : 9 entrées avec 1.316 ton-
nes ; 9 sorties avec 2.078 tonnes. En mars
1921, le tonnage débarqué était de 2.657
tonnes .et le tonnage embarqué de 683 ton-
nes.
Rufisque. Long cours : 35 entrées (dont
23 navires venant des ports de la Colonie)
avec 703 tonnes ; 34 sorties avec 10.420 ton-
nes.
Au calbotage : 110 entrées avec 796 ton-
nes ; 90 sorties avec 311 tonnes.
Ziguinchor. 'Long cours : 13 entrées (3
français et 10 norvégiens) avec 194.tonnes;
16 sorties avec 12.572 tonnes.
Au cabotage : 29 entrées avec 791 tonnes;
36 sorties avec 566 tonnes.
Guinée
Dans les cercles de Kouroussa et de Kan-
kan les défrichements sont de plus en plus
étendus, grâce à l'emploi de la charrue. La
culture du coton est terminée dans le cer-
cle de Dinguiraye.
Les transactions commerciales conlcer-
nant le bétail du Fouta-Dijallon sont très
importantes ; le prix du bétail vivant ayant
baissé de 50 0/0 en moyenne, la vente a
augmenté. très sensiblement. Le mouve-
ment commercial pour le premier trimestre
de 1922 s'est élevé à 13.465.040 fr. dont
8.549.272 francs pour les importations et
4.915.768 francs - pour les exportations.
Aux importations, il y a eu augmenta-
tions en quantités et en valeurs sur les mar-
chandises suivantes : aiz, sucres, foois à
construire, fer, vêtements oonfectionnés.,
,fils de coton, savons autres que parfumerie.
Il y a eu augmentation en quantités et
diminution en valeurs sur les marchandi-
ses suivantes : vins, huile de pétrole, tis-
sus de co'Lon, matériaux de construction.
Enfin, les importations des marchandises
ci-après ont diminué en quantités et en va-
leurs : farine de froment, biscuits de mer,
noix de colas, tabacs (en feuilles et fabri-
qués), alcools et eaux-de-vie, liqueurs, sels,
parfumerie, guinées et similaires, bimbelo-
lerie etc.
Voici pour le mois de mars 1922, le mou-
vement du port de Conakry : A l'entrée :
35 navires dont 20 vapeurs et 15 voiliers
ayant débarqué 5.195 tonnes, dont 4.064
tonnes de houille à destination du Soudan.
En mars 1921. les entrées n'avaient été
que de 22 navires ayant débarqué 2.256
tonnes dont 353 tonnes" de houille.
A la sortie : 32 navires, dont 19 vapeurs
et 13 voiliers, ayant chargé 1.245 tonnes. En
mars 1921, les sorties avalent été de 20
navires ayant chargé 445 tonnes.
Par pavillon,les 35 entrées ont été les sui-
vantes : 15 français, 11 anglais, 3 belges,
2 hollandais. 2 danois, 1 allemand, 1 améri-
cain.
De ces 35 navires, 14 .venaient du Nord
et 21 du Sud Malgré la concurrence des
Compagnies de navigation étrangères, le
pavillon français tient le premier rang.
Cabotage : entre les différents ports de
la Colonie et Conakry, le mouvement du
caibotage à l'entrée a été de 241 cotres
ayant transporté 601 tonnes de produits
divers. A la sortie : 249 cotres ayant char-
gé 249 tonnes de marchandises diverses.
Côte d'Ivoire
Le trafic du wharf de Grand-Bassam
pour le mois de mars 1922 fut le suivant :
Vingt-trois bateaux ont touché le port de
Grand-Bassam, quatorze venaient du Nord,
(six français, trois anglais, un américain,
un danois, un hollandais, deux allemands)
ont débarquéi à Grand-Bassam des mar-
chandises diverses, denrées alimentaires,
matériaux de construction, tissus, formant
un total de 2.340 tonnes. Les bateaux se
dirigeant en Europe et en Amérique (deux
français, trois anglais, un américain, un
danois) ont chargé des produits du cru de
la colonie (huile de palme et amandes de
palme, cacao bois en grumes, bois équar-
ris, bois débités), au total 1.011 tonnes
Le trafic du canal des Lagunes (du 1er
janvier au 23 avril 1922) fut de 431 pirogues,
aynt lransportë 575 tonnes de marchandi-
ses et 139 passagers ont franchi, pendant
la période du 1.r janvier au 23 avril, le
cana.1 des lagunes dont 'l'achèvement à
20 mètres de largeur sera bientôt, un fait ac-
compli et permettra le passage de chalands
et vapeurs d'un certain tonnage.
Togo
Pendant le premier trimestre 1922 les im-
portations ont été les suivantes :
Tissus de coton, 41.406 kilogr. ; boissons.
102.269 litres ; tabacs, 36.649 kilogr. ; ou-
vrages ou matières diverses, 22.998 kilogr. ;
huite de pétrole lampant, 253.336 kilogr. ;
sels, 752.229 kilogr. ; farineux alimentaires.
66.816 kilogr. ; fils, 6.782 kilogr. ; verres et
cristaux, 4.345 kilogr. ; maclunes et méca-
niques, 7.034 kilogr. ; sucres, 37.550 kilogr.;
ciment, 228.009 kilogr. ; tissus autres,
19.135 kilogr. ; vêtements confectionnés.
1.864 kilogrr ; métaux, 33.383 kilogr. ; po-
teries, 6.694 kilogr. ; bois, 18 stères, ouvra-
ges en bois, 561 kilogr., représentant une
valeur de 1.908.402 francs et les exporta-
tions consistèrent en les produits suivants :
Amandes de palme, 593.597 kilogr. ; huile
de palme, 22.017 kilogr. ; Coton éarenê.
243.910 kilogr. i cacao, 1.662.823 kïïogr. :
coprah, 122.466kilogr. ; sisal, 42.940 kilogr.;
maïs, 171.955 kilogr., haricots, 5.053 kilogr.;
poissons séchés, 99.033 kilogr. farine de
manioc, 44,732 kilogr. ; graines de coton,
303.265 kilogrammes.
La part de la France et de ses colonies
dans les importations a été, pendant le pre-
mier trimestre 1922, de 331.&4 francs con-
tre 427.256 francs pour la période corres-
pondante de 1921, soit respectivement d'en-
viron 17 et de 7 du total des impor-
tations.
En ce qui concerne les exportations, la
part de la France et de ses Colonies a at-
teint 955.217 francs pendant le premier tri-
mestre 1922, contre 380.108 francs pendant
le premier trimestre 1921, soit respective-
ment ehviron 20,8 et 34 du total des
exportations.
Dans l'ensemble du mouvement commer-
cial, la part de la France et de ses Colonies
a été approximativement de 20 pendant
le premier trimestre 1922 et de 11,7 pen-
dant le premier trimestre 1921. -
Dahomey
Vlaici le mouvement de la navigation
dans les ports de Cotonou, de Ouidah et
de Grand-Popo ,pendant le mois de mars
1922. 1
29 navires se décomposant ainsi = Fran-
.çais 11;Anglais 9;Allemands 4 ; Américain
(E.-U.) 1 ; Hollandais 3 ; Damtais 1 repré-
sentant une jauge totale de 61'.729 t.
Le tonnage manutentionné en mars 1922
se répartit ainsi entre les trois ports de
Cctonoiu, de Ouidah et de Grand-Popo :
Cotonou: 1.415 tonnes débarquées ; 4.491
tiennes embarquées ; Ouidaih : 10 tonnes
débarquées ; Grand-Popo : 295 tonnes dé-
barquées. -
Mauritanie
Les cultures de saison sèche, faites dans
les terrains inondés pendant la période de
rhivernage, sont arrivées à maturité au dé-
but d'avril.
La faiblesse des pluies tombées en 1921
a eu pour conséquence une réduction sen-
sible des sutrfaoas cultivables et ensemen-
cées en fin d'année sauf dans la région de
Kiffa, où les chutes d'eau ont été plus
abondantes, les rédoltes sont partout infé-
rieures à la mcny-enne.
Mil. Les ensemencements ont été par-
ticulièrement réduits dans le cercle du Che-
mina Des dégâts importants ont, en outre,
été commis dans cette région par les insec-
tes, de même que par les sangliers et
enfin, au moment de la maturité des épis,
par les oiseaux. La récolle est par suite
très insuffisante.
Fort 'heureusement, il existait dans le
Chemana des réserves de mil de la cam-
pagne précédente qui permettront d'éviter
une disette trop sévère.
Dans le Trarza, le Brakna, le Gorgol, le,
Tagant et l'Adfàr, la récolte est également
insuffisante pour faire face aux besoins
des populations. Le Guidimaka a été moins
défavorisé et on estime que sur les 8 à
9.000 tonnes récoltées, un millier pourra
être disponible pour l'exportaion sur les.
régions voisnes. - - - - - - -
Fin avril, le mil valait 0 îr. 30 dans le
Chemama et 0 fr. 48 dans le Brakna.
Maïs 138 tonnes environ ont été ré-
coltées dans le Guidimaka. 30 à 40 tonnes
seront disponibles. -
Blé et orge. Ne sont cultivés que dans
le Tagant et l'Adrar, sous. palmeraies irri-
guées et dans les jardins
Dans le Tagant, la récolte dépasse cette
année 100 tonnes (dont 78 tonnes de blé).
C'est un résultat qui n'avait jamais été
atteint.
Riz. Cette culture n'est entreprise
qu'au Guidimako, mais elle y est en voie
de sérieux développement. La dernière ré-
colte a atteint 90 tonnes.
Dattes. La récolte des dattes, dans te
Tagant et l'Adrar, s'annonce très médiocre.
Celle de 1921 avait été particulièrement
abondante ; 200 tonnes de dattes avaient
nu être achetées sur place par les tribus
nomades des cercles environnants.
Coton et indigo. Le cercle, du Guidi-
maka a produit une trentaine de tonnes
de coton et une cinquantaine de tonnes
d'indigo en 1921. Le coton est entièrement
utilisé sur place pour la fabrication de tis-
sus grossiers à l'usage des indigènes. L'in-
digo est en-partie vendu au commerce. -
Développement des cultures. Il est
constaté que certaines peuplades de l'inté-
rieur s'intéressent de plus en plus aux tra-
vaux agricoles.Des barrages sont construits
dans les thalwegs pour retenir les eaux
d'hivernage et augmenter les superficies
inondées. Ce fait a, d'autre part, pour con-
séquence de permettre une infiltration plutf
considérable d'eau dans le sous-sol et une
meilleure alimentation des puits du voi-
sinage.
Un essai d'utilisation de pompe pour rir-
- -.--..- - - - -. -.. ---- -.-- - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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La France au Maroc
LA QUESTION DE TANGER
*a*-
On nous a annoncé que M. Poincaré et
M. Lloyd George, tout en étudiant la so-
lution LIu problème de Constantinople et
d'Asie-Mineure, se préoccupaient de régler,
de concert avec l'Espagne, la question de
Tanger. L'Italie aurait bien voulu devenir
partie « discutante » mais ce n'est ni le
point de vue de l'Angleterre ni celui de la
France.
L'hinterland de Tanger est-il si impor-
tant pour la France? La question, que nous
avons déjà examinée dans les Annales Co-
loniales, vaut d'être mise au point au mo-
ment ou le sort de Tanger est SUIf le point
d'être définitivement réglé.
Tanger, située sur le détroit de Gibraltar,
en face de la forteresse anglaise et à côté
de Ceuta, forteresse espagnole, est le seul
point par lequel la France puisse avoir ac-
cès sur le détroit qui réunit la Méditer-
ranée à l'Atlantique.
Si la France se trouvait dans l'obligation
d'abandonner Tanger, son Maroc ne serait
plus qu'exclusivement atlantique et le dé-
troit de Gibraltar cteviendrait exclusive-
ment hispano-britannique.
Tanger est pour la France une affaire
méditerranéenne, une affaire marocaine et
une affaire musulmane.
La France ne peut abandonner Tanger
sans se déprécier aux yeux des musulmans
et sans priver son arrière-pays, d'influence
française, constitué par Rabat, Salé et la
région de Fez, d'un port marocain, celui du
Maroc oriental. Si la France, évincée de
Tanger, n'y gardait pas la prépondérance
politique qui lui revient, Tanger ne trouve-
rait pas en zone française le débouché qui
lui est indispensable. Le territoire de Tan-
ger ne peut vivre de lui-même ou sur lui-
même, non plus qu'il ne peut vivre de la
zone espagnole.
Concevoir Tanger comme un port d'escale
est une autre hérésie, car ce port d'escale
ne pourrait vivre qu'à la condition qu'un
débouché lui soit ouvert dans farrière-pays;
du crié rte la zone marocaine soumise à
l'influence française. -
L'avenir de Tanger, port marocain, doit
donc rester rattaché au Maroc. Et comme la
plus grande partie dui Maroc est placée
sous le Protectorat français, Tanger doit
rester rattaché au Maroc français, c'est-à,,,,
dire à la France. -
La thèse de la France est aussi- simple
que logique. Elle soutient l'ooité de l'Em-'
pire chérifien, de l'unité du Protectorat,
donc de la souveraineté éminente du Maroc
sur Tanger, ville marocaine.
̃ Que veut l'Angleterre, au contraire ? Elle
n'a en vue que la maîtrise du détroit de
Gibraltar. Elle craint à Tanger la France
qui pourrait n'être pas sa vassale. Cepen-
dant la France ne veut pas s'assimiler Tan-
ger, elle demande seulement que cette ville
reste marocaine, après d'ailleurs avoir donné
à l'Angleterre tous les apaisements néces-
saires au point* de vue stratégique.
L'internationalisation de Tanger était
aussi la thèse allemande. Aussi bien la di-
plomatie .allemande vient-elle rejoindre au-
jourd'hui la thèse anglaise pour appuyer
les revendications espagnoles. Internationa-
le ou espagnole, la ville de Tanger ne sera
rien. Pour l'avenir économique même - de
cette terre marocaine, il faut qu'elle reste
marocaine, donc soumise comme son arrière-
pays au Protectorat français.
Cela est la vérité.' Mais on sait qu'il ne
suffit pas d'avoir raison pour obtenir gain
de cause. La France aura donc à soutenir
avec bonne humeur, mais avec fermeté, ses
intérêts et à revendiquer sans faiblesse
Tanger comme territoire marocain, placée
comme le reste du Maroc sous la suzerai-
neté du Sultan, son protégé. Tanger n'est
pas terre espagnole, mais terre africaine et
aujourd'hui, comme hier, on sait ce que la
colonisation espagnole ferait de Tanger.
Dans cette ville, si âprement levendiquée
par l'Espagne, les intérêts espagnols sont
loin d'égaler les intérêts français, dont la
prépondérance_ est indiscutable, et auprès
desquels les intérêts anglais eux-mêmes sont
de moindre importance.
Le dernier aaltir du Sultan pour la cons-
truction du port concède cette construction
à une Société internationale, il est vrai,
qui se trouvait d'ailleurs constituée avant la
guerre, et où la proportion des capitaux
sont, suivant les diverses nationalités : 30
pour cent pour la France, 20 pour l'An-
gleterre, 20 pour l'Allemagne, 20 pour
l'Espagne et 10 aux autres nations inté-
ressées, y compris l'Autriche.
La propriété immobilière française, à
Tanger, atteint 70 de l'enaemble- Les
œuvres françaises dans cette ville, écoles,
hôpitaux et dispensaires sont considérables.
Faire de Tanger une ville internationale se-
rait aboutir à la confusion et au chaos poli-
tique, administratif et économique. Le
Maghzen seuil est capable de donner à cette
ville les outils et l'appareillage économi-
ques nécessaires à son développement et à
sa prospérité.
Puisque MM. Lloyd George et Poincaré
ont dCciéé que les représentants de- la Fran-
ce, de l'Angleterre et de l'Espagne se réu-
niront au cours de ces vacances et discute-
ront des questions d'Orient et de Tanger,
nous imaginons que la thèse française sera
bien soutenue et que l'Angleterre ivoudira
bien comprendre que la France qui voit si
compromises déjà ses réparations de guerre,
ne se trouvera pas une fois de plus sacri-
fiée dans ses intérêts les mieux établis ef les
plus justifiés.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
00
Les reianngs imistomes
--0-0--
M. Lucien Saint a tenu parole.
Il est passé aux actes et, avant le 14 juil-
let, ainsi qu'il l'avait pmmis, son projet
de transformation complète du régime ad-
ministratif politique et économique est de-
venu un fait accompli.
Le nouveau Bey de Tunis aura, de son
côté, inauguré son règne par une décision
des plus sensationnelles pour son pays,
puisqu'il va le transformer de fond en com-
ble dans ses assises.
Il faut espérer maintenant que salisfac-
tion a été donnée dans la mesure du possi-
ble aux revendications qui s'élevaient dit
sein d'un parti, surtout composé d'agita-
teurs imlJénitenls, que le calme renaîtra
dans notre protectorat.
Il serait inadmissible que de nouveaux
agissements surgissent pour réclamer des
réformes impossibles. Celles que leur a oc-
troyées M. Lucien Saint sont mêmes. ines-
pérées pour les « destouri&ns ».
Il serait surprenant qu'elles ne les sa-
tisfassent pas.
M. Lucien Saint et le nouveau Bey, ont
donc apposé leurs signatures sur la série
de décrets qui régleront désormais les sta-
tuts administratif, financier et politique
de la Tunisie.
Ce que sont les réformes 1
La partie administrative concerne le re-
maniement des services de l'Admiiiistra-
tion Générale du Protectorat par la sup-
pression du Secrétariat Général du Gou-
vernement tunisien. Complétant la matière
financière, mais l'homologation définitive
du. budget reste un acte au Gouvernement
français, la section française de rAssem-
blée est composée de deua; éléments de re-
présentants des grands intérêts- économi-
ques de la Tunisie, Agriculture, Industrie
et Commerce, et de représentants de la Co-
lonie française élus par la représentation
proportionnelle. Les élections ont lieu dans
le cadre de la région qui constitue la nou-
velle circonscription électorale de la Tuni-
sie. Le décret prévoit la mise en applica-
tion du vote plural Répartition des services
entre des directions genérales, les textes lé-
gislatifs créent une Direction générale de
l'Intérieur et une Direction dé la Justice.
De cette manière dépendront désormais
tous les services de la justice indigène.
La seconde partie de la réforme rem-
place la Conférence consultative par une
assemblée apelée Grand Conseil, et crée, au
point de vue indigène, un ensemble d'as-
semblées.
Le Grayd Conseil comprend une sec-
tion indigène et une section française.
Cett, dernière est composée de représen-
tants des groupements constitués : Cham-
bres de Commerce et d'Agriculture. Elle se-
ra complétée par u/ne Chambre prochaine-
ment créée des intérêts miniers.
Le second élément de la section françai-
se sera élu. ait suffrage universel par la
représentation, proportionnelle avec ad-
jonction du vole familial accordant deux
voix aux pères de quatre enfants.
Une nouvelle division de la Tunisie crée
cinq régions correspondant aux circons-
criptions électorales. Ces régions seront :
Tunis, Bizerte, Sousse, Sfax et le Kef. La,
section indigène est créée en se basant sur
les principes existant dans la société mu-
sulmane, avec un sulfl'w'" à plusieurs de-
grés, ayant à sa base une assemblée de no-
tables, élisant des délégués chargés à leur
tour de voter pour composer les conseils
de caïdat, d'où sortiront les membres des
Conseils de région, qui siégeront au Grand
Conseil concurremment avec les représen-
iants des Clba-nibres de Commerce et d'A-
griculture indigènes.
CONCLUSION
Voici donc la Tunisie organisée sur des
bases solides.
Elle vient de franchir une étape qui
comptera dans son histoire.
Il ne restera plus aux Tunisiens qu'à coo-
pérer avec nos nationaux et travailler en
commun à l'essor économique- de la Ttmi-
sie.
A cette condition seulement, la Tunisie
pourra poursuivre sous l'égide de nos trois
couleurs, cette grande ère de prospérité,
que l'olt attend d'elle
Eugène Masson
♦
un congrès ? mçflecine tropicale
Oit
Sur l'initiative du service 'de santé d'An-
gola (Afrique portugaise), se tiendra dans
la capitale de la colonie, l'an prochain, un
Congrès de médecine tropicale de l'Afrique
Occidentale.
Les Gouverneurs généraux du Congo
belge et de l'Afrique Equatoriale française
ont donné leur adhésion à cette initiative.
Die question de tonneaux
--Q-()-
C'est sans doute parce
qu'elle sait que je ne re-
cule pas devant un bon
verre de « Martel » ou de
« Négrita », que j'ai re-
çu récemment une longue
et intéressante lettré de
« l'Union des F abricallts
français de futailles à
rhum ».
Quel agréable métier que celui de dépu-
té! Pour peu que Von ait à cœur de faire
son métier, on arrive à avoir un jour,
comme qzMmandeurs, non seulement ses pro-
pres électeurs, mais aussi ceux des autres.
Ainsi la question des tonneaux à rhwn de-
vrait en prirrcipe regarder mes amis Caudace,
Lagrosillière, Clerc, représentants des Co-
lonies qui en produisent, et non un lllal-
heurewx « boyau rouge » de mon espèce.
C'est cependant à moi qu'on s'est adressé.
Pourquoi? Mystère.
Voici l'histoire :
Avant la guerre, la France fabriquait peu
de. tonneaux.
La guerre a changé tout cela, et dès 1920
l'industrie française de la tonnellerie avait
crmsidérablcment augmêllté sa production.
Mieux. Pour lutter contre la concwrence
étrangère, notamment des Etats-Unis et de
VAllemagne, elle entreprit campagne, dès
l'armistice, pour écouler ses futailles dans
les Colonies françaises.
Elle ne réussit, dans sa tentative, ni à
la Martinique, ni à la Guadeloupe, qui
achètent pourtant 200.000 futailles par an
pour l'exportation de leurs rhums,
La raison en est simple.
La loi douanière de 1892 applique dans
ces Colonies françaises, sur les marchan-
dises étrangères, les mêmes droits du tarif
métro politain.
Mais lorsque l'industrie et le commerce
français ne peuvent assurer la fourniture de
certains produits, les Colonies peuvent de-
mander certaines dérogations à ce tarif, ci
il existe des tableaux annexes accordant des
faveurs exceptionnelles à ces produits étran-
gers,..
- C'était le cas des ftitailles avant la guer-
re et par une succession de décrets concer-
nant la Martinique, la Guadeloupe et Ma-
dagascar, ces Colonies furent autorisées à
recevoir des futailles étrangères- en acquit-
tant des droits presque insignifiants.
Alors qu'eu France, en raison du déve-
loppement de la Tonnellerie Française, et
pour la protéger contre l'Etranger, les
droits dit tarif métropolitain viennent d'être
augmentés et pourvus de. forts coefficients,•
les tableaux annexes n'ayant pas été revi-
sés, aux Colonies la faveur de l'exemption
continue a jotter et les Américains et les
Allemands restent maîtres des marchés co-
loniaux.
le n'ai pas besoin d'insister pour dé-
montrer le préjudice incalculable que cet
inexplicable statu quo cause à la France..
L'ensemble des Colonies rhumières con-
somment environ 250.000 barriques neu-
ves par an, dont la vente échappe totale-
ment aux fabricants métropolitains. Ces
250.000 futailles représentent, au cours ac-
tuel, plus de 20 millions de francs qui ve-
nant de France par la vente des rhums et
des sucres ne passent aux Colonies que pour
être immédiatement convertis en dollars et
peut-être en marks.
Si la mesure de faveur exceptionnelle
accordée en ce moment aux fi/tailles étran-
gères entrant dans les Colonies pouvait
s'expliquer avant 1914 par l'insuffisallce
des moyens de production de la métropole,
aujourd'hui il n'en est plus de même.
La tonnellerie mécanique française se dé-
clare parfaitement outillée pour assurer les
fournitures nécessaires aux Colonies et se
croit à juste titre en droit de demander à
son protecteur naturel, le ministre du Com-
merce et de l'Industrie, la suppression
d'urgence des avantanges accordés aux étran-
gers et le retour ptir et simple au droit com-
mun.
M. Dior - et par voie de conséquence,
M. Sarraut -"- ont la parole.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la llaute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
I–I–
RETOUR
M. Lucien Saint, résident général de Tu..
nisie s'embarquera le 22 juillet.
Il compte se reposer quelque temps en
France et profiter également de son séjour
pour mettre au point avec les Pouvoirs pu-
blics quelques-unes des questions qui intéres-
sent notre Protectorat. -
Les talibés marocains à Paris
---0.0.-
Le Président de la République a reçu hier
matin, à onze heures, à l'Elysée, une délé-
gation des élèves des hautes études maro-
caines, qui foht actuellement un séjour en
France.
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0
Le Gouvernement général de rindodhine
a informé le ministre des Colonies qu'à
la date dui 13 juillet 1922, le taux officiel
de la piastre était de 7 francs et de 6 fr. 75
le 14 juillet 1922.
Les résultats du recensement de 1921
en Indochine
---0-0--
Le recensement général de la population
de l'Indochine effectué au mois de mars
1921 a donné les chiffres suivants :
Tonkin 6.850.453 habitants
Annam.1 4.9331.426
Cochinchine. 3.795.613
Cambodge., 2.402.585
Laos 818.755
Kouang-T chéou-Wan. 183.371
Total.. (Indochine).. 18.983.203
Le Gouvernement Général de l'Indochine
a fait connaltre en même temps les chiffres
de superficie des différents pays de l'Union
Indochinoise établis d'après les travaux les
plus récents du Service Géographique de
l'Indochine :
Loos. 214.000 Kmq.
Cambodge. 175.000
Annam. 150.000
Tonkin 105.000
Cochinchine..J. 66.000
Kouang-Tchôou-Wan 842
Total.. 710.842
En opérant la réduction au kilomètre
carré, on constate que l'Union Indochinoise
compte un peu plus de 20 habitants au ki-
lomètre carré. Cette proportionnalité, très
inférieure à la France (70 habitants au ki-
lomètre carré), est supérieure à celle de
nos autres Gouvernements généraux :
Afrique Occidentale, Afrique Equatoriale
cl. Madagascar. Au reste, voici le détail :
Nombre d'habitants au kilomètre carré :
Tonkin, 65 ;
Annam, 33 ;
Cochinchine, 57 ;
Cambodge, 13 ;
Laos, 4 ;
lvonang-Tchéou-Wan, 216.
Le prince héritier d'Annam
L'on pouvait voir l'autre jour dans un
salon lu descendant d'une des plus nobles
Taces du monde, le jeune prince héritier
d'Annam, S. A. Vinh-Thuy, devant qui,,
dans son pays, se prosternent les manda-
rins, courant à quatre pattes tout autour
d'une table pour amuser un bambin fran-
çais de quatre ans qu'il portait sur son dos.
Notre confrère parisien qui iraiconte ce fait
rappelle que le roi Henri IV, qui aimait
des mœurs simples et bonhommes, ne se
dérangea pas pour un ambassadeur, un
jour qu'il se trouvait à quatre pattes por-
tant son fils sur son dos, et il ajoute :
Qui dirait donc que l'histoire ne se re-
commence pas ?
Le séjour de M. Long
à l'Exposition Coloniale de Marseille
a
Le 19 juillet ,au soir : arrivée de M.
Long.
Le 20 juillet, au matin : visite du Palais
de l'Indochine ; à 1 heure, déjeuner offert
par l'Indochine : à 4 heures, réception à
l'Institut Colonial ; à 8 heures, dîner, au
Commissaire Général.
Le 21 juillet : à 10 h. 1/2, visite du Pa-
villon de la Chambre de Commerce, de
l'Afrique Equatoriale, de l'Afrique Occiden-
tale, de l'Algérie, de la Tunisie ; à 1 heure,
déjeuner Ù l'Institut Colonial ; à 4 heures.
réception à ia Chambre de Commerce ; à
22 heures, grande fêle sur l'esplanade du
Grand Palais.
Le 22 juillet : à 11 heures, visite de l'Ex-
position aux Palais de Madagascar, Maroc,
Art Provençal : à 4 heures, réception à la
Société de Géographie ; à 20 heures, ban-
quet offert- par le Gouverneur général.
Ewasitioii Coloniale de Marseille
Le congrès de la langue française
M. Colat, sous-secrétaire d'Etat à la
présidence du Conseil, venant présider le
Congrès de la Langue française, organisé à
l'Exposition Coloniale par l'alliance fran-
çaise, a été reçu, a sa descente du train,
par MM. l'hibou, préfet; Flaissières, maire;
le général Monroe, commandant le 15°
corps ; Artaud, commissaire général de
l'exposition ; Camille Guy, commissaire, de
l'A:" O. F. à l'Exposition de Marseille ; Cau-
seret, recteur honoraire, président du Co-
mité de. l'Alliance française ; Pessemesse
et Léotard, vice-présidents* - - ,-.
En ouvrant le congres, M. UDirat a tait
l'éloge des écoles françaises à l'étranger.
« Toutes ces écoles, dit-il, grandes ou
petites, d'enseignement primaire, secon-
daire ou supérieur, que vous aidez à ïialtre
et à vivre et que gardent largement ouver-
tes, malgré tant de difficultés et parfois
malgré tant de dangers, l'abnégation pa-
triotique et le noble désintéressement de
nos missionnaires, religieux ou laïcs, qui
fo'nt l'admiration et l'envie des autres peu-
ples, toutes ces écoles, elles n'apprennent
pas seulement le français à des milliers
d'enfants ou de jeunes gens qui seront, en
des régions lointaines, les mainteneurs de
notre clair langage ; elles leur apprennent
aussi la France, les méthodes et les disci-
les sacrifices et les vertus, la gran-
deur
lines, et la gloire de la France du passé et
du présent, de la France immortelle, une et
indivisible. »
Le trafic postal France-Maroc par avion .1
La progression de la. correspondance
transportée par avions entre Toulouse et
le Maroc et vice versa, va chaque mois
en s'accentuant.
Une statistique officielle apprend que
98.837 lettres ont été transportées en mai
dernier et 119.258 en juin. En juin 1921,
22.738 lettres avaient été transportées.
Tandis que le nombre des lettres trans-
portées pendant les 1)2 mois de l'année 1921
l avait été de 327.805, celui des six premiers
[ mois de 1922 a été cl? 474.110:
La situation économique
de f Afrique Occidentale Française
Le dernier Bulletin Economique et pâli-
tique de l'A. O. F..publie de nombreux
renseignements sur la situation économi-
que et politique de cette colonie. Nous en
extrayons les suivants, que nous n'avons
pas encore publiés dans notre rubrique du
« Courrier de l'Afrique Occidentale ».
Gouvernement général
Pour le premier trimestre 1922. il a été
exporté 99.513.049 kil. d'arachides, contre
59.240.688 kil. pendant la période corres-
pondante de 1921 ; 15.061.348 décim. cube
d'acajou ; 9.037.112 kil. d'amandes de pal-
me ; 2.939.449 kil. d'huile de palme ; 351.079
kil. de gomme arabique ; 985.352 kil de
cacao ; 116.645 kil. de bananes : 127.694
kilos de coton ; 138.033 kil. de caoutchouc ;
312.168 kil. de graines de sésame ; 81.978
kilos d'or.
Pendant les 4 premiers mois de 1922. les
recettes douanières se sont élevées à
16.476.233 fr. 82, se décomposant ainsi pour
chaque colonie du groupe : Sénégal, 10 mil-
lions 187.134 fr. 03 ; Dahomey, 2.198.325
francs 04 ; Côte d'Ivoire, 1.997.928 fr. 60 ;
Guinée : 1.677.210 fr 79 : Haute-Vol ta,
226.081 fr. ; Soudan, 189.544 fr. 36.
Au 28 février 1922, les billets en circula-
tion de la "Banque de l'Afrique Occidentale
s'élevaient à la somme de 211.644.840 fr.
Sénégal
Pendant le mois d'avril 1922, il est entré
dans le port de Dakar 187 navires, dont
133 navires français, ùaugeant, au total,
190 800 tonneaux.
Voici le mouvement des autres iports :
Saint-Louis. - Pas de long courrier.
Au cabotage : 9 entrées avec 1.316 ton-
nes ; 9 sorties avec 2.078 tonnes. En mars
1921, le tonnage débarqué était de 2.657
tonnes .et le tonnage embarqué de 683 ton-
nes.
Rufisque. Long cours : 35 entrées (dont
23 navires venant des ports de la Colonie)
avec 703 tonnes ; 34 sorties avec 10.420 ton-
nes.
Au calbotage : 110 entrées avec 796 ton-
nes ; 90 sorties avec 311 tonnes.
Ziguinchor. 'Long cours : 13 entrées (3
français et 10 norvégiens) avec 194.tonnes;
16 sorties avec 12.572 tonnes.
Au cabotage : 29 entrées avec 791 tonnes;
36 sorties avec 566 tonnes.
Guinée
Dans les cercles de Kouroussa et de Kan-
kan les défrichements sont de plus en plus
étendus, grâce à l'emploi de la charrue. La
culture du coton est terminée dans le cer-
cle de Dinguiraye.
Les transactions commerciales conlcer-
nant le bétail du Fouta-Dijallon sont très
importantes ; le prix du bétail vivant ayant
baissé de 50 0/0 en moyenne, la vente a
augmenté. très sensiblement. Le mouve-
ment commercial pour le premier trimestre
de 1922 s'est élevé à 13.465.040 fr. dont
8.549.272 francs pour les importations et
4.915.768 francs - pour les exportations.
Aux importations, il y a eu augmenta-
tions en quantités et en valeurs sur les mar-
chandises suivantes : aiz, sucres, foois à
construire, fer, vêtements oonfectionnés.,
,fils de coton, savons autres que parfumerie.
Il y a eu augmentation en quantités et
diminution en valeurs sur les marchandi-
ses suivantes : vins, huile de pétrole, tis-
sus de co'Lon, matériaux de construction.
Enfin, les importations des marchandises
ci-après ont diminué en quantités et en va-
leurs : farine de froment, biscuits de mer,
noix de colas, tabacs (en feuilles et fabri-
qués), alcools et eaux-de-vie, liqueurs, sels,
parfumerie, guinées et similaires, bimbelo-
lerie etc.
Voici pour le mois de mars 1922, le mou-
vement du port de Conakry : A l'entrée :
35 navires dont 20 vapeurs et 15 voiliers
ayant débarqué 5.195 tonnes, dont 4.064
tonnes de houille à destination du Soudan.
En mars 1921. les entrées n'avaient été
que de 22 navires ayant débarqué 2.256
tonnes dont 353 tonnes" de houille.
A la sortie : 32 navires, dont 19 vapeurs
et 13 voiliers, ayant chargé 1.245 tonnes. En
mars 1921, les sorties avalent été de 20
navires ayant chargé 445 tonnes.
Par pavillon,les 35 entrées ont été les sui-
vantes : 15 français, 11 anglais, 3 belges,
2 hollandais. 2 danois, 1 allemand, 1 améri-
cain.
De ces 35 navires, 14 .venaient du Nord
et 21 du Sud Malgré la concurrence des
Compagnies de navigation étrangères, le
pavillon français tient le premier rang.
Cabotage : entre les différents ports de
la Colonie et Conakry, le mouvement du
caibotage à l'entrée a été de 241 cotres
ayant transporté 601 tonnes de produits
divers. A la sortie : 249 cotres ayant char-
gé 249 tonnes de marchandises diverses.
Côte d'Ivoire
Le trafic du wharf de Grand-Bassam
pour le mois de mars 1922 fut le suivant :
Vingt-trois bateaux ont touché le port de
Grand-Bassam, quatorze venaient du Nord,
(six français, trois anglais, un américain,
un danois, un hollandais, deux allemands)
ont débarquéi à Grand-Bassam des mar-
chandises diverses, denrées alimentaires,
matériaux de construction, tissus, formant
un total de 2.340 tonnes. Les bateaux se
dirigeant en Europe et en Amérique (deux
français, trois anglais, un américain, un
danois) ont chargé des produits du cru de
la colonie (huile de palme et amandes de
palme, cacao bois en grumes, bois équar-
ris, bois débités), au total 1.011 tonnes
Le trafic du canal des Lagunes (du 1er
janvier au 23 avril 1922) fut de 431 pirogues,
aynt lransportë 575 tonnes de marchandi-
ses et 139 passagers ont franchi, pendant
la période du 1.r janvier au 23 avril, le
cana.1 des lagunes dont 'l'achèvement à
20 mètres de largeur sera bientôt, un fait ac-
compli et permettra le passage de chalands
et vapeurs d'un certain tonnage.
Togo
Pendant le premier trimestre 1922 les im-
portations ont été les suivantes :
Tissus de coton, 41.406 kilogr. ; boissons.
102.269 litres ; tabacs, 36.649 kilogr. ; ou-
vrages ou matières diverses, 22.998 kilogr. ;
huite de pétrole lampant, 253.336 kilogr. ;
sels, 752.229 kilogr. ; farineux alimentaires.
66.816 kilogr. ; fils, 6.782 kilogr. ; verres et
cristaux, 4.345 kilogr. ; maclunes et méca-
niques, 7.034 kilogr. ; sucres, 37.550 kilogr.;
ciment, 228.009 kilogr. ; tissus autres,
19.135 kilogr. ; vêtements confectionnés.
1.864 kilogrr ; métaux, 33.383 kilogr. ; po-
teries, 6.694 kilogr. ; bois, 18 stères, ouvra-
ges en bois, 561 kilogr., représentant une
valeur de 1.908.402 francs et les exporta-
tions consistèrent en les produits suivants :
Amandes de palme, 593.597 kilogr. ; huile
de palme, 22.017 kilogr. ; Coton éarenê.
243.910 kilogr. i cacao, 1.662.823 kïïogr. :
coprah, 122.466kilogr. ; sisal, 42.940 kilogr.;
maïs, 171.955 kilogr., haricots, 5.053 kilogr.;
poissons séchés, 99.033 kilogr. farine de
manioc, 44,732 kilogr. ; graines de coton,
303.265 kilogrammes.
La part de la France et de ses colonies
dans les importations a été, pendant le pre-
mier trimestre 1922, de 331.&4 francs con-
tre 427.256 francs pour la période corres-
pondante de 1921, soit respectivement d'en-
viron 17 et de 7 du total des impor-
tations.
En ce qui concerne les exportations, la
part de la France et de ses Colonies a at-
teint 955.217 francs pendant le premier tri-
mestre 1922, contre 380.108 francs pendant
le premier trimestre 1921, soit respective-
ment ehviron 20,8 et 34 du total des
exportations.
Dans l'ensemble du mouvement commer-
cial, la part de la France et de ses Colonies
a été approximativement de 20 pendant
le premier trimestre 1922 et de 11,7 pen-
dant le premier trimestre 1921. -
Dahomey
Vlaici le mouvement de la navigation
dans les ports de Cotonou, de Ouidah et
de Grand-Popo ,pendant le mois de mars
1922. 1
29 navires se décomposant ainsi = Fran-
.çais 11;Anglais 9;Allemands 4 ; Américain
(E.-U.) 1 ; Hollandais 3 ; Damtais 1 repré-
sentant une jauge totale de 61'.729 t.
Le tonnage manutentionné en mars 1922
se répartit ainsi entre les trois ports de
Cctonoiu, de Ouidah et de Grand-Popo :
Cotonou: 1.415 tonnes débarquées ; 4.491
tiennes embarquées ; Ouidaih : 10 tonnes
débarquées ; Grand-Popo : 295 tonnes dé-
barquées. -
Mauritanie
Les cultures de saison sèche, faites dans
les terrains inondés pendant la période de
rhivernage, sont arrivées à maturité au dé-
but d'avril.
La faiblesse des pluies tombées en 1921
a eu pour conséquence une réduction sen-
sible des sutrfaoas cultivables et ensemen-
cées en fin d'année sauf dans la région de
Kiffa, où les chutes d'eau ont été plus
abondantes, les rédoltes sont partout infé-
rieures à la mcny-enne.
Mil. Les ensemencements ont été par-
ticulièrement réduits dans le cercle du Che-
mina Des dégâts importants ont, en outre,
été commis dans cette région par les insec-
tes, de même que par les sangliers et
enfin, au moment de la maturité des épis,
par les oiseaux. La récolle est par suite
très insuffisante.
Fort 'heureusement, il existait dans le
Chemana des réserves de mil de la cam-
pagne précédente qui permettront d'éviter
une disette trop sévère.
Dans le Trarza, le Brakna, le Gorgol, le,
Tagant et l'Adfàr, la récolte est également
insuffisante pour faire face aux besoins
des populations. Le Guidimaka a été moins
défavorisé et on estime que sur les 8 à
9.000 tonnes récoltées, un millier pourra
être disponible pour l'exportaion sur les.
régions voisnes. - - - - - - -
Fin avril, le mil valait 0 îr. 30 dans le
Chemama et 0 fr. 48 dans le Brakna.
Maïs 138 tonnes environ ont été ré-
coltées dans le Guidimaka. 30 à 40 tonnes
seront disponibles. -
Blé et orge. Ne sont cultivés que dans
le Tagant et l'Adrar, sous. palmeraies irri-
guées et dans les jardins
Dans le Tagant, la récolte dépasse cette
année 100 tonnes (dont 78 tonnes de blé).
C'est un résultat qui n'avait jamais été
atteint.
Riz. Cette culture n'est entreprise
qu'au Guidimako, mais elle y est en voie
de sérieux développement. La dernière ré-
colte a atteint 90 tonnes.
Dattes. La récolte des dattes, dans te
Tagant et l'Adrar, s'annonce très médiocre.
Celle de 1921 avait été particulièrement
abondante ; 200 tonnes de dattes avaient
nu être achetées sur place par les tribus
nomades des cercles environnants.
Coton et indigo. Le cercle, du Guidi-
maka a produit une trentaine de tonnes
de coton et une cinquantaine de tonnes
d'indigo en 1921. Le coton est entièrement
utilisé sur place pour la fabrication de tis-
sus grossiers à l'usage des indigènes. L'in-
digo est en-partie vendu au commerce. -
Développement des cultures. Il est
constaté que certaines peuplades de l'inté-
rieur s'intéressent de plus en plus aux tra-
vaux agricoles.Des barrages sont construits
dans les thalwegs pour retenir les eaux
d'hivernage et augmenter les superficies
inondées. Ce fait a, d'autre part, pour con-
séquence de permettre une infiltration plutf
considérable d'eau dans le sous-sol et une
meilleure alimentation des puits du voi-
sinage.
Un essai d'utilisation de pompe pour rir-
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