Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juin 1922 29 juin 1922
Description : 1922/06/29 (A23,N98). 1922/06/29 (A23,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63034482
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
YINGT-'TROISIEME ANNEE.. - N; Q8 - LE NUMEn,O : 15 CENTIMES JECDI SOIR 29 JUIN 1922
VINGT-TROISIEME ANNEE., N* 98 - LE NUMERO : 15 CENTIMES JEUDI SOIR, 29 JUIN 1922
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F ~~Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
tU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ 1\
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EN AFRIQUE DU NORD
L'Algérie - pittoresque
-
Le gouverneur général de l'Algérie
fait un sérieux effort -pour attirer l'at-
tention publique sur les beautés du sol
algérien.
Il vient d'avoir la plus heureuse ini-
tiative en faisant paraître une œuvre de
propagande des iplu's artistiques, sous
la forme d'un volumineux album con-
tenant de nombreuses photo graphies de
sites .pittoresques qui parsèmiant, pour-
rait-on dire, à l'infini le sdl de l'Algérie.
Ces photographies admirables sont
accompagnées d'une description au tex-
te clair, solbra ot d'une iaispiiratiom des
plus h eu reaises.
En ouvrant cet album, on a ,imtmé..
diat&ment sous les yeux la vue du ma-
g'mfkjue port d'Alger, le D'I.l.c-£l,'AurnaZe
est en parkui-ce pour ila. France ; il a dé-
jà .nuis le iciaipi vers la passe.
Quelques photographies suivent.
EHiles nous reportent à d'émouvants
souvenirs historiques ; l'un d'eux noms
miantrei le « Pavillon iclu Coup d'Ev'en-
tail » qui nous va-lut la conquête dei l'Al-
gérie ; une autre photographie rappelle
un 'OheWœuvre de. l'art mauresque- : la
fameuse 'Hl!osquéc, 4e Sidà-Abderrahmia-
ne quM&le 'de 1696. -
Des gravures 'attraYaJlies qui révèlent
rêliin celante lumière du soleil allgiôrieai
font ensuùte défiler sous nos yeux l'A[-
gérie ph-ysique avec ses visions d'es
hauts plateaux at ses centres de colo-
nisation.
Voici le tour du Sahara., (captivant
speotacile de la. nature avec ses vertes
oasis et ses grandes dunes.
Voici ,OfiiClOlre cCI - de Sla, - dernier
contretfcirt qui domine tout la bas de la
plaine qui va se-perdre à l'infini.
Des scènes Ùtel la- vie du désert sont
ensuite .représentées avec le caractère
parLuciiifliier du Sahara. Ici, c'est un
go-um ; plus loin, c$sont les chels de
grande tente dans leur costume d'appa-
rat.
Des gravures rupestres de DjaTou,
pierres écrites du Tiout (Sud1 Oranais)
donnent ensuite une idée de ce qu'était
l'Algérie préhistorique.
Quant à l'Algérie anlique) e'11-ei est ad-
mirablement reproduite dans ces imia-
ges : l'Aro da Trioniiphe de Tîmgad,
vrai .che.f-d'œuvre ; les ruines évo-
catrices deis vieilles cités coimme. - Ke-
missa, Djem.i'la) Madaure, puis c'est
rénormle tombeau de la ChréLieinne et
son pendant, îe. Maidracènei dans le dé-
partement de Constantine.
Les richesses archéologiques que pos-
sède l'Algérie sont innombrahles. Voici
Gherchell, Tipaza, Tirziat, Lambèse,
Tébessa.
Cette partie de l'album se termine par
la photographie de ce chef-d'œuvre trou-
vé à "Constantine : la Victoire Ailéoet.
Celle qui a trait au tourisme est éga-
lement très beiMe.
Sucoe&sive'moot défilent Alger et ses
mtonumenls modernes et anciens, ses
rues ^mauresques, pleines d'ombre et
de mystère, le Jardin d'Essai, le Palais'
de Mnstapha.
Voiici Élida, le Bois Sacré, Tenès, les
fameuses gorges du Chabet-El-Akra,
de. PalesLro, de la Chiffa, d'El-Kantara.
Puis '.vient la Kabylie avec ses monta-
gnes si verdoyantes et ses villages per-
chés sur les pics, tels des nids d'aigles.
De-ci, -de là, les marchés kabyles grouil-
lants de populace. - -
Nous arrivons à Constantine, ponts
veriiigiineiuix sur l'abîmle du jRihumel,
cascades impressionnantes du fleuve.
Dans la provûnoe d'Oran, c'est la poéti-
que Tlemiceh, aveici ses vieux tombeaux,
ses mlairabo'uls. ses oliviers, ses jolis mi-
narets, ses bosquets de verdure si re-
nomimiés.
Il faudrait des pages; et encoireà des
pages pour décrire toutes les .beautés
de la chaîne des Aurès avec, sa (Capitale
Menaa, ,toonsLruile en pain de sucre, et
ses innombrables villages.
Plus au loiin Biskra, avec ses palme-
raies alimentées par des ruisseaux qui
s'en vont.se perdre dans les sables du
désert, non sans avoir laissé la richesse
sur leur passage..
JMicoce plus îom, a es uuiea-iJf|eiiai
avec fleur belle mosquée: qui vient d'être
classée comme monument historique ;
puis Touggourt et son marché ; plus
loin encore Temassine où se trouve
le fameux tombeau vénéré des grands
marabouts du Tidjania, objet d'un cull-
te spécial et constant de la part de la
sainte' confrérie. -
.Pour terminer cette heureuse série,
l'album nous ramène vers le but de no-
tre! œuvre colonisatrice « l'Algérie Eeo-
nomlique ».
Voici de beaux ouvrages d'art qui ont
été effectués par nous. La ligne de cihe-
miirt de fer Biskra-Tollllggo-uft) les ré-
seaux ferrés, les ports d'Alger, d'Ôiran,
de Bône, de Philippeville; de Bougie,
dft Ténès, de. Mostaganem, de Chercihell.
Ici ce sont des muiemaes, des 'pllo:;pha;-
tes 'enLassés sur les quais ; là, ce sont
des vins, des claiU.es, des grains, de l'al-
fa, des tabaos, des figues, des pri-
meurs, etc. Toiit cela indique une vue
intense qui ne demande qu'à s'élargir
et à s'épanouir encore.
M. Steeg a été bien inspiré, en faisant
publier une œuvre d'un aussi puissant
intérêt.
Elle deNrait être dans toutes les bi-
bliothèques. Elle est, instrucliivé pour
tous. - p,our
Elle sera pour l'Algérie la meilleure,
et la plus expressive des réclames.
Emile Morinaud,
député-maire de Constantine.
Lucien Cornet
,.-,,
C'est avec un réel chagrin que j'ai appris
mardi soir la mort subite et tout à fait im-
prévue de notre excellent ami Lucien Cornet,
décédé à Paris dans une maison. de santé,
12, rue Boileau, à la suite d'une opération
au rein, déterminée par une chute, quelques
jours auparavant dans un escalier du Métro-
politain.
- Lucien Cornet appartenait depuis de lon-
gues années aux assemiblées politiques ; il
avait débuté dans la vie comme représentant
d'une maison d'engrais chimiques de Sens
où il s'était installé, et où il 'devenait maire
en 1S93 ; à peine âgé de 27 ans (il était né le
1er mars 1865), il ne tardait pas à se faire
élire député le 6 décembre 1896, à une élec-
tion partielle, par 7.384 voix contre 7.257 au
dr cteur Tavanne, en-remplacement de M. Bé-
zine, élu sénateur quelques mois auparavant.
Il fut. constamment réélu depuis avec des
majorités chaque fois grandissantes et le
3 janvier 1000 il passa lui-même au Sénat, il
fut réélu en 1920 au renouvellement général
qui eut lieu au lendemain de la guerre. Il
était toujours resté maire de Sens et con-
seiller général. Il appartenait au Sénat à la
gauche démocratique et radicale-socialiste, il
était un des membres les plus actifs.
Pendant son passagfe au, Parlement, il
s'était fait remarquer par ses grandes qua-
lités de bon sens, de fermeté dans les prin-
cipes, et de loyauté. Actif, courtois, travail-
leur, il avait appartenu successivement aux
grandes Commissions de la Chambre avant
de siéger au Sénat aux Commissions de l'ar-
mée, des Affaires Etrangères et des Finances.
Il raJpporta plusieurs années consécutives le
budget des Colonies.
J'étais uni à lui par des liens d'amitié pou-
tre les relations, de famille dans l'Yonne,
nous nous étions retrouvés dans les couloirs
de la Chambre en 1904 et je me souviendrai
toujours d'une conversation à cette époque.
Evoquant certaines attaches de famille, je lui
disais un jour :-« Je suis le neveu - de Pié-
frement », et lui de me répliquer à ma grande
stupéfaction : « Ah! vous êtes le' neveu de
Piètrement, je l'ai bien connu, mes parents
surtout, car bien que représentant de l'Yon-
ne, je suis né à Paris, dans ce q-uartier des
Halles où lui-même avait tenu haut et ferme
a.u lendemain de la guerre, le drapeau répu-
blicain à une époque où il y avait un cer-
tain courage à le faire. »
Et il me rappelait même, si mes souvenirs
sont exacts, ce fait unique dans les Annales
municipales parisiennes ; il y a cinquante ans
Henri Piètrement se présenta au Conseil mu-
nicipal dans le quartier des Halles et son
élection était si sûre qu'il obtint à lui seul
plus du double de voix que ses concurrents
réunis. Mais le quorum ne fut pas atteint.
Pour des considérations personnelles il ne se
présenta pas au second tour et le docteur
Lamouroux, non. candidat au premier tour,
fut élu.
C'est en 1910 qu'il commença aux Annales
Coloniales sa collaboration dont nos lecteurs
ont, depuis treize ans, apprécié l'intérêt,
l'autorité et la compétence. Il avait été solli-
cité alors par des colons de Nouvelle-Calé-
donie de les refendre et par la plume et par
la parole, et depuis, bien qu'il ait abordé
la plupart des grandes questions qui préoccu-
pent l'opinion coloniale, il avait gardé une
prédilection marquée pour les colons de la
Nouvelle-Calédonie, qui avaient les premiers
fait appel à lui. Il avait collaboré, en outre,
à de multiples journaux et avait écrit une
histoire très documentée de la guerre de 1914-
1918, dont nous avons renjdu compte ici-
même a nos lecteurs.
Les Annales Coloniales prient sa veuve,
son fils, et toute sa famille, si cruellement
affectés par ce deuil, d'agréer ici nos condo-
léances les plus sincères.
Marcel Ruedel
Le corps de M. Lucien Cornet a été trans-
porté hier matin à 7 'heures à Sens, où les
obsèques ont eu lieu aujourd'hui à 2 heures.
Nous rendrons compte demain de la céré-
monie.
m. Barthélémy RobBglla
Président du ConseiMBënâral de la seine
Notre excellent collaborateur et ami Bar-
thélémy Robaglia a été élu hier président
du Conseil général de la Seine, par 3*1
voix contre 33 à M. Leniarchand, et 10 à
M. Ambrai se Rendu.
M. Barthélémy Robaglia, qui représente
le quartier de la Sonbonne depuis 1911. est
né à Sceaux (Seine). Il a fait une brillante
carrière dans la. marine, qu'il, a quittée en
1900, après avoir fait une remarquable ex-
ploration du cours 'supérieur du Mé-Kong.
M. Barthélémy Robaglia est commandeur
de la Légion d'honneur.
A propos du voyage
de l'Empereur d'Annam
S. M. dOwï-D-inh, -loyal
vassal de la France, a
voulu venir visiter la. na-
tion suzeraine. Marseille
et Paris lui ont [ait l'ac-
cueil Je plus chaleWeu.V:
L'Empereur d'Annam a
su, cordialement, en re-
mercier le peuple de
France aui, a-t-il déclaré
(i lui a révélé le secret de la force rayonnan-
te de son âme héroïque et courtoise, aima-
ble et pénétrante, pétrie de bonté souriante
et de fraternelle indulgence ». Et! à ce peu-
ple, KhaO-Mnh vient lni confier son fils,
afin que celui-ci puise aux sources les plus
pures les principes de civilisation, de jus-
tice, de vaillance, La portée morale de ce
geste est énorme, car elle couronne .maç¡n'i-
fiquement la politique coloniale d'associa-
tion que nous praliquons en-vers nos su-
iels d'outre-mer..
La période de sé[oar officiel est lcrminCle.
Pendant quelques mois, incognii'O, le sou-
verain asiatique va parcourir notre pa!!"
Tout d'abord, il accomplira un piaucn pèle-
rinage au front. Ensuite, je suppose que
les guides attachés à sa personne sauront
lui montrer, dans toutes scs manifestations,
la France au travail : la France indus-
trieue, la France agricole, la France artis-
tique et la France savante. Ce seront, sur-
tout le's industries de paix, les seules qui
contribuent à l'essor d'un pays, qu'il fait-
dra lui montrer. Et certaillement, plus
qu'une visite aux fonderies de gros ca-
nons du Creusoi, sera goûtée par VEmpe-
reur d'Annam la visilr à nos industries sé-
ricoles du Lyonnais. Khaï-Dinh s'intéresse-
ra prodigieusement au lis s âge des soieries
brochées, à celle de ces trames aériennes
aux co.lo-l"is multiples et clinlnurmls. Il ju-
gera en connaisseur, il en sera de même
de nos industries de la, rérainiuuc, à com-
mencer par la manufacture de Sèvres.
Puis, ce seront nos filatures de l'Est el du
Nord, nos qrandes usines d'automobiles,
les fabriques d'appareils de molocuiture.clc.
J'espère qu'on lui ménagera quelques ex-
périences de téléphonie sans fil, en lui fai-
sant entendre à quelque deux cents kilomô-
liT'cs de distance, la voix de ses suivants,
restés à Paris. Le protocole gui n'abdique
jamais, malgré l'incognito, permcltra-l-il
une randonnée en avion-limousine confor-
table ? Je le souhaite.
En un mot, il y a lei à faire une véritable
propagande coloniale, complément de celle
pratiquée pour avertir les gens d'Europe
des choses coloniales. Et cette propagande,
nous aurons cellie année l'occasion de la
pratiquer souvent. Des chefs indigènes de
nos diverses possessions, vont venir à l'Ex-
position de Marseille. Certains, les plus
importants, pousseront même jusqiùà Pa-
ris. Je voudrais que lom y viennent et,
suivant l'heureuse expression du Gouver-
neur général Merlin, qu'ils y viennent
•h non pas pour être vus, mais pour voir ;/
Inutile, je le répète, de leur montrer des
troupes en parade. Ils les ont vues chez
eua;. Mais montrons-leur fios paysans dans
leurs cultures, nos artisans dans leurs ate-
liers, nos ouvriers à l'usine. Montrons-
leur qu'en France la loi du travail est ré-
gulièrement observée. Montrons-leur que
nos écoles sont, assidûment fréquentées. Me-
nons-les dans nos cours professionnels où
nos jeunes apprentis s'initient.. Les iHcliaè-
ncs. noirs ou jaunes, ont une mémoire vi-
suelle remarquable. Tout ce que nous sau-
rWs leur montrer judicieusement, ils le re-
tiendront ; el tous, à leur retour dans leur
pays, raconteront à leurs sujets ce qu'est
la France, la véritable France dont ils ne
connaissent guère que les soldais et les
fonctionnaires.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Hante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
4>
M. Augagneur rejoint Brazzaville
--0-0---
M. Victor Augagneur, gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale Française, qui doit
s'embarquer demain à bord de l'Euro-pe, a
quitté Paris hier soir à 21 h. 50, à destina-
tion de Bordeaux.
De nombreuses personnalités coloniales
sont venues saluer le Gouverneur Général
.et Mme Victor Augagneur.
M. Albert Sarraut avait délégué M. Le Fol,
chef adjoint de son cabinet. Dans l'assistance
MM. Duchêne, directeur au ministère des Co-
lonies ; Paradis, chef du bureau de l'A. E
F. ; Josse, Superville, Lippens, Dudet. de
la Banque de l'Afrique Equatoriale 'j Fon-
dère, président d'es Messageries Fluviales du
Congo ; William Guynet, délégué du Congo
au Conseil Supérieur des Colonies ; Weber,
directeur général de la Compagnie Fores-
tière Sangha-Oubangui ; Trechot, Cruchet,
de la Compagnie du Haut-Congo ; Nattari-
Larrier, chargé ,de cours au collège de Fran-
ce, Benedic, Georges François, directeur de
l'Agence économique de l'A.. O. F.
M. Mirabel, chef du secrétariat particulier,
accompagne le Gouverneur Général. Quant
à M. Dcrrland, inspecteur général, des Tra-
vaux Publics de l'A. E. F., il quittera Paris
seulement fin juillet, après avoir- complète-
ment mis au point diverses questions relati-
ves au programme définitif des grands tra-
vaux à exécuter.
EN TRIPOLITAINE
l/offensive des Italiens, en Tripolitaine,
dont nous avions annoncé le déclanooe-
ment le 23 mai dernier a atteint un impor-
tant nœud de caravanes El-Djoch, dans
le Djelbel Néfousa à proximité de la fron--
tière tunisienne.
Ce sont les troupes du! général Grazziani
qui ont remporté ce succès.
M. Albert Sarraut malade
Le ministre des Colonies qui se sentait
fatigué depuis quelques jours, a été obligé
de s'aliter hier, et n'a pui par suite rece-
voir les membres du Parlement à son au-
'dience du mercredi matin.
Sa Majesté Khaï Dinh est allée rendre vi-
site à M. Sarraut à son domicile personnel.
S. M. KHAI DINH
et les pauvres de la Ville de Paris
0 q
S. M. l'Empereur d'Annam vient de faire
remettre à M. Louis Peuch, président du
Conseil -municipal, une somme de 10.000 fr.
pour les pauvres de Paris. M. Peuch a
fait immédiate mont verser cette -somme en-
tre les mains de M. A. Autrand, préfet de
la Seine.
A LA CHAMBRE
-0-<)--
DEBATS
L'interpellation sur la Tunisie
3-r> Clvambre n'a p.as entame' hier la dis-
siOn-des interpellations sur la Tunisie, mais
un débat s'est institué pour fixer la nou-
velle date.
M. Berlhon. député communiste de la Sei-
ne, a rarmele que l'interpellation sur la Tu-
nisie est annoncée depuis longtemps.
Notre collaborateur et ami. M. Morinaud,
a pris la. parole pour dire combien il est
urgent de discuter cette interpellation.
M. Berlhon ajoute :
Je suis d'accord avec M. le Président du Con-
seii et avec les auteurs pour demander, qu'elle
son inscrite à l'ordre du jour cle la séance de
YiQirdi a près-midi.
Je prie la Chambre df accepter cette date.
M. Colrat. sous-sccrétaire d'Elat à la pré-
sidence du Conseil, prend lu. parole :
Je suis autorisé par M. le Président du Conseil
à déclarer à la Chambre -qu'il accepte la discus-
sion. pour mardi après-midi.
M. Morinaud. Cette inlerpelialion est d'une
extrême urgence.
Voici, en eïïet, la dernière dépêche publiée
par les journaux relative aux événements qui
se passent en Tunisie :
« De. graves incidents ont eu lieu à Djerba
ù. la suite d'une campagne ayant, pour but de
faire partir des industriels français installés dans
le Sud tunisien depuis plus de vingt ans. Les
indigènes ont bris6 des voitures, coulé" un canot
automobile, et empêchent actuellement tout tra-
-vaU. Il
L'interpellation est donc très urgente. Nous
supplions la Chambre d'en fixer la dfsoussion
à mardi.
M. Bracke ne voudrait pas que l'ordre
du jour soit modiliê.-
Après différents échanges de ivues, la date
de mardi après-midi est délinilivement adop-
tée.
PROJET DE LOI
Réapparition de la commune
de Saint-Pierre
Le Ministre des Colonies vient de dépo-
ser un projet de loi tendant à l'érection à la
Martinique d'une nouvelle éommune sur la
dénomination de Saint-Pierre.
La ville de Saint-Pierre (Martinique) a
été complètement détruite par les éruptions
volcaniques du 8 mai 1902. La loi du 15 fé-
vrier 1910 portant réorganisation des com-
munes désorganisées par ce cataclysme a
supprimé la commune de Saint-Pierre et
rattaché son territoire à celui du Carbet.
Or, Saint-Pierre, depuis quelques années,
a vu son centre et ses environs repeuplés
de plusieurs milliers d'habitants, ses plan-
tations renaissent et son commerce se dé.,
velo-pp-e rapidement.. A l'heure actuele,
l'ancienne ville de Saint-Pierre qui compte
2.505 habitants et la commune -du Carbet
forment deux agglomérations d'habitants
distinctes séparées par une distance de 7 ki-
lomètres, de teille sorte qu'en raison de cet
jèUoignemenfc, le lien administratif qui les
réunit ne correspond plus à des besoins
communs et peut être considéré comme une
entrave à l'expédition des affaires adminis-
tratives. 1
C'est pourquoi l'érection de Saint-Pierre.
en commune, demandée depuis 1916, par la
population entière de la ville, par le conseil
municipal de Carbet, et par le Conseil gé-
néral de la Martinique, semble devoir être
sanctionnée le plus tôt possible par une loi.
AU SÉNAT
-(T-
PROJET DE LOI
La promotion de l'Afrique du Nord
–Le Sénat a voté, mais en modifiant si-
non le nombre de croix du moins la qua-
lité des attributaires, le projet autorisant
un contingent spécial de décorations de la
Légion d'honneur au titre notamment des
protectorats du Maroc et de Tunisie. Le
texte devra donc retourner à la Chambre
ce qui en retardera la publication, et par
contre-coup celle de la promotion de l'Al-
gérie qui est depuis longtemps signée. On
sait que le Gouvernement a décidé, en effet,
de .faire paraître le même jour toute la
promotion de l'Afrique du Nord. M. Mori-
naud a vivement insisté auprès dui rappor-
teur du projet à la Chambre pour que la
loi puisse être définitivement votée dans
le plus bref délai.
Le Sénat a adopté hier les conclusions
de M. Maurice Ordinaire favorables à la
déclaration d'utilité publique d'une ligne de
chemin de fer à voie normale de Medjez-
Stfa à Oued-Damous (département de Cons-
tantine).
:
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur -général de l'Indochine a
informé' le Ministre des Colonies qu'à la
date du 28 juin 1922 le taux officiel de le
piastre était de 6 fr. 70.
Le Maréchal Lyautey
à l'Exposition coloniale de Marseille
Arrivé à Marseille le 27 juin par le Douh-
hala, le maréchal Lyautey doit y rester
quelques jours qu'il consacrera à visiter
l'Exposition coloniale.
C'est en homme aevrti que le Résident
général examinera en détail cette grande
manifestation économique de notre empire
colonial. Le maréchal Lyautey n'a-t-il pas
préconisé dès que nous fûmes à peu près
installés au Maroc l'organisation des foires-
expositions à Casablanca en 1915, à Fez. en
1.916.
M. le maréchal Lyautey s'est rendu aus-
sitôt après la réception par les notabilités
maeseillaisea., dans un palace de la Cor-
nicihe où des appartements lui ont été ré-
servés.
Il est accompagné de son chef de cabinet,
M. Vatin-Pérignon, et trois lettrés maro-
cains, dont le filts du pacha de Rabat, sont
venus avec lui.
Les poursuites contre M. Boisneuf
La Commission chargé -de statuer sur. la
demande en autorisation de poursuites con-
tre M. Boisneuif, député de la Guadelmùpe,
s'est réunie avant-hier pour entendre le
Garde des Sceaux. -
M. Barthou- a déclaré qu'il ne pouvait
que s'en référer au rapport du Procureur
général.
La Commission a décidé de demander les
pièces annexes visées au. rapport et de
provoquer l'audition du Ministre des Colo-
nies.
Le GMgrfô (8 la Jninctinn eÉM
.a-o-G-
Une série de grands Congrès coloniaux s'est
tenue cette semaine dans Ja salle principale du
Grandi-Palais de l'Exposition Coloniale de -Mar-
seille. le Congrès de la production coloniale,
doit être suivi de ceux de l'outillaige, de la
santé publique et de l'organisation coloniale.
M. Artaud, commissaire générai de l'Expo-
sition, présidait cette séance inaugurale, ayant
autour die lui MM. Georges Barthélemy, député
du Pas-de-CaJais ; Caen, vice-ptrésident du Con-
seil de prélecture, représentant M. le préfet ï
un délégué du commandant du XV* corps ;
MM. Camille Guy, comarnssaire de l'Afrique oc-
cidentale ; Loisy, 'commissaire général, adjoint
de l'Exposition ; Fouque et Arnaud, vice-pré-
sidents .de l'Institut colonial ; F. de Roux,
Henri Brenier et tous les membres du bureau
de cette organisation, créée, on le sait, par la
Chambre de commerce de Marseille, MM. Jac-
ques LOOtard, secrétaire général du comité cen-
tral des Congrès, et Emile Baillaud, secrétaire
général du Congrès de la production, avaient
également pris (place au bureau.
En déclarant ouveirt le Congrès de la pro-
duction coloniale, M. ArtaiUdt trace les grandes
lignes des Congrès coloniaux qui seront te-
nus successivement à l'Exposition et qui s'ins-
pireront, dit-il, du principe de l'utilité et de la
personnalité des colonies en vue du dévelop-
pement colonial. « Les qeustions coloniales,
dit M. Artaud, sont tellement llJOIlWJreuses, im-
portantes, touffues, qu'il envient de les étu-
dier par grandes séries. » Et le président donne
d'infeessanfles- indicationë sur organisation
des Congrès coloniaux., en rendant hommage
au^_ h om Il' P.1 eln~ b onne v 0- 7r t ho n~ e
aux hommes pleins de'bonne volonté et de com-
pétence qui les préparent, et en assurent le suc-
cès.
M. A. Chevalier, chef de la mission perma-
nente d'agriculture coloniale au ministère des
colonies a donné ensuite lecture d'un très inté-
ressant rapport sur la formation d'un person-
nel scientifique agricole dans notre vaste do-
maine colonial.
Le maréchail Lyautey a présidé hier le ban-
quet de clôture. 1
La Situation ècoDomip et politique ? f A. 0. F.
Des renseignements très complets publiés
dans le Bulletin Economique et Politique
de l'A. 0. F. des mois de mars et avril
1922, sous la nouvelle forme que nous avons
signalée, nous extrayons les indications sui-
vantes, la plupart des autres incluses dans
le Bulletin ayant paru dans notre rubrique
du « Courrier de l'Afrique Occidentale ».
GOUVERNEMENT GENERAL
Pendant les trois années qui ont précédé
la guerre, il avait été importé en Afrique
occidentale française un total de 3. 151 bi-
cyclettes, d'une valeur de 354.086 francs.
Ces bicyclettes se répartissaient ainsi :
Dahomey, 1.166 ; Sénégal et Soudan, 900 ;
Côte d'Ivoire, 550 ; Guinée, 535.
Le total des importations des quatre an-
nées 1917, 1918, 1919 et 1920 s'élève à
2.058 bicyclettes qui ont été introduites dans
les colonies suivantes :
Dahomey, 966 ; Sénégal et Soudan, 485 ;
Côte d'Ivoire, 439 ; Guinée, 168.
En 1920, avec l'accroissement des impor-
tations qui atteignent le chiffre moyen d'a-
vant-guerre, on observe une augmentation
très forte de la part de la France dans les
fournitures ; les provenances de la Métro-
pole s'élèvent de 30 à 56 alors que
celles d'Angleterre descendent d'e 59 à
38 et celles des Etats-Unis de 8 à 4
En résumé, pour l'ensemble des dix an-
nées de 1911 à 1920 inclus, le total des bi-
cyclettes importées en Afrique occidental*
peut être estimé s'élever à environ 6.700
ou 6.800 unités dont 2:550 à 2.600 sont en-
trées au Dahomey, 1.828 au Sénégal et au
Soudan, 1.450 à 1.500 à la Côte d Ivoire et
847 à la Guinée..
En 1921, il a été importée 1.381.439 litres
de boissons alcooliques d'une valeur de
10.119.919 francs. Chiffres représentant le
sixième des importations d'es boissons en
1920.
Le Sénégal s'inscrit pour 649.931 litres
et le Dahomey pour 423.372 litres.
Sénégal
Les exportations d'arachides ont été des
plus actives pendant le mois de. février. Il
est sorti en effet de la Colonie 39.281 ton-
nes de ce produit (24.406 tonnes à destinai
tion de France et 14.875 tannes à destina-
tion de; l'étranger). *
On. signale que les « navetanes » du. Sou-
dan arrivent dans les cercles 'du Sine-
Saloum et du Baol pour défricher leurs
champs, en prévision de la récolte 1922-
1923.
Il a été exporté en outre :
103 tonnes de gomme arabique (en tota-
lité sur France), 17 tonnes de tourteaux
d'arachide (sur l'Allemagne), 12 tonnes de
coton (sur France), 2 tonnes de gonakié,
1 tonne de peaux de boeufs. -
Le recrutement du nouveau contingent
1921-1922 s'est terminé sans incidents le
15 avril.
Les chiffres du mouvement total du com-
merce/de l'année 1921 se comparent comme
suit à ceux. de l'année précédente :
Année 1921 Année 1920
1iiIIIiI. -
Importations. Fr. 237.789.763 443:167.955
Exportations 237.000.849 428.690.328
Totaux. Fr. 474.790.612 871.858.283
L'exportation des arachides par port (du
1er janvier au 15 mars 1922), se décompose
ainsi:
Foundiougne, 38.158.398 kilog., dont
19.795.879 pour la France et 18.362.519 pour
l'étranger ; Ruifisque, 29.608.770 kilog. dont
17.377.790 pour la France et 12.230.980 pour
l'étranger ; M'BoUtr. 9.384.754 kilog. dont
5.322.136 pour la France et 4.062.618 pour
l'étranger ; Dakar, 5.768.629 kilog., dont
5.317.329 pour la France et 451.300 pour
L'étranger ; Joal, 2.063.558 kilog. pour L'é-
tranger ; Ziguinchor, 570.100 kilog., dont
570.018 pour la France' et 82 pour l'étranger.
Guinée
M. A. Cheyssial, pharmacien-major des
troupes coloniales a trouvé un moyen pra-
tique d'utiliser les fruits du citronnier,
qui pousse en abondance dans la colonie,
pour la préparation de l'acide citrique et
du citrate de chaux. Ce dernier produit
vaut en Europe 20 fr. le kilogramme..
ES mars 1922, l'état sanitaire du cheptel
était excellent.
Dans les cercles de Kankan, Siguiri et
Kouroussa, où le travail à la cha'V'ie c*
en progression constante, les cul a-ateors
qui ne considèrent pas fa S8.!.SO'U sécha
comme une période de repos, ont com-
mencé le défrichement des nouveaux
champs destinés à la culture du riz et le
déchaumage des rizières de l'année précé-
dente.
A Dmguiraye les essais du coton du Togo
entrepris ont donné des résultats encourageants.
En février les cultivateurs ont continué la
préparation de leurs terrains de culture. La
méthode du déchaumage est de plus en
plus employée. Elle consiste "à mettre en
billons la totalité des champs afin d'ameu-
blir le sol et d'enfouir la paille de riz, qui
constituera plus tard un bon engrais. Dans
la banlieue de Kanban les semences de
pommes de terre d'Europe promettent de
bons résultats. On estime que dans le cer-
cle de Kankàn les cultures à la charrue s'é-
tendront cette année sur plus de 200 hec-
tares.
Au - Fouta-Djallon, les indigènes qui
avaient apporté .en décembre d'importantes
quantités de riz aux maisons de commerce,
ont fait en janvier des raipports moindres,
ce qui semble indiquer que la récolte de
1921, serait moins importante qu'on l'avait
cru d'abord. -
Les plantations de bananes et d'ananas
donnent satisfaction:
Le recrutement du contingent 1921-1922
s'est bien terminé le 15 avril.
1 Mauritanie
En Adrar, dans les palmeraies, la récolte
de mil est normale. Celle de l'orge et du
blé s'annonce bien; par contre dans les gra-
ras, par - suite du manque d'eau, la récolte
est insuffisante.
Au Tagant la récolte est très inférieure
à celle de Tannée dernière : 24 tonnes de
petit mil contre 40 et 750 tonnes de gros mil
contre 2.600 tonnes. Le mil vaut actuelle-
ment à Tidjikdja 0 fr. 50 le kilogramme.
Dans les cercles du fleuve, la période de
vent d'est violent que nous venons de tra-
verser a nui aux cultures et le mil est ac-
tuellement payé à Kaédi de 0 fr. 35 à
0 fr. 40 le kilog.
La gomme qui avait valu jusqu'à 1 fr. 25
le kilog est tombée à Kaédi à Oefr. 75.
Quelques cas de peste bovine ont été si-
gnalés dans un canton du cercle du Cbe-
mârrua et dans sept villages ou campements
do cercle du Guidimaka. La contamination
des troupeaux de cette dernière région pa-
rait avoir' été produite par des animaux
provenant du cercle de Bakel (Sénégal).
Les pertes se sont élevées à 13,7 0/0 de
l'effectif.
La plupart des Regueibat sont remontés
dans le Zemour où les pâturages seraient
très beaux.
L'oncle "maternel de Cheikh Nama, Sidi
Ould Mohamed Oufld Abdoolave, des El
Moihamed Salim, venu à Atar, a confirmé
l'empoisonnement de son neveu: par Me-
irebbi Rebbo. L'influence de ce dernier di-
minuerait obaque jour.
Soudan français
Les ensemencements du mil sont com-
mencés dans la région de Tombouctou.
Le iblé, dont la culture est limitée à cette
région, n'a pas donné les résultats atten-
dus. La récolte sera inférieure à celle des
années précédentes Par contre, la récolte
du riz est normale
A Nionoi, la récolte du mil sera suffi-
sante pouir les besoins locaux.
VINGT-TROISIEME ANNEE., N* 98 - LE NUMERO : 15 CENTIMES JEUDI SOIR, 29 JUIN 1922
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F ~~Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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On S'abonne dans tout 1M Bureaux de porte et chez les principaux libnires
EN AFRIQUE DU NORD
L'Algérie - pittoresque
-
Le gouverneur général de l'Algérie
fait un sérieux effort -pour attirer l'at-
tention publique sur les beautés du sol
algérien.
Il vient d'avoir la plus heureuse ini-
tiative en faisant paraître une œuvre de
propagande des iplu's artistiques, sous
la forme d'un volumineux album con-
tenant de nombreuses photo graphies de
sites .pittoresques qui parsèmiant, pour-
rait-on dire, à l'infini le sdl de l'Algérie.
Ces photographies admirables sont
accompagnées d'une description au tex-
te clair, solbra ot d'une iaispiiratiom des
plus h eu reaises.
En ouvrant cet album, on a ,imtmé..
diat&ment sous les yeux la vue du ma-
g'mfkjue port d'Alger, le D'I.l.c-£l,'AurnaZe
est en parkui-ce pour ila. France ; il a dé-
jà .nuis le iciaipi vers la passe.
Quelques photographies suivent.
EHiles nous reportent à d'émouvants
souvenirs historiques ; l'un d'eux noms
miantrei le « Pavillon iclu Coup d'Ev'en-
tail » qui nous va-lut la conquête dei l'Al-
gérie ; une autre photographie rappelle
un 'OheWœuvre de. l'art mauresque- : la
fameuse 'Hl!osquéc, 4e Sidà-Abderrahmia-
ne quM&le 'de 1696. -
Des gravures 'attraYaJlies qui révèlent
rêliin celante lumière du soleil allgiôrieai
font ensuùte défiler sous nos yeux l'A[-
gérie ph-ysique avec ses visions d'es
hauts plateaux at ses centres de colo-
nisation.
Voici le tour du Sahara., (captivant
speotacile de la. nature avec ses vertes
oasis et ses grandes dunes.
Voici ,OfiiClOlre cCI - de Sla, - dernier
contretfcirt qui domine tout la bas de la
plaine qui va se-perdre à l'infini.
Des scènes Ùtel la- vie du désert sont
ensuite .représentées avec le caractère
parLuciiifliier du Sahara. Ici, c'est un
go-um ; plus loin, c$sont les chels de
grande tente dans leur costume d'appa-
rat.
Des gravures rupestres de DjaTou,
pierres écrites du Tiout (Sud1 Oranais)
donnent ensuite une idée de ce qu'était
l'Algérie préhistorique.
Quant à l'Algérie anlique) e'11-ei est ad-
mirablement reproduite dans ces imia-
ges : l'Aro da Trioniiphe de Tîmgad,
vrai .che.f-d'œuvre ; les ruines évo-
catrices deis vieilles cités coimme. - Ke-
missa, Djem.i'la) Madaure, puis c'est
rénormle tombeau de la ChréLieinne et
son pendant, îe. Maidracènei dans le dé-
partement de Constantine.
Les richesses archéologiques que pos-
sède l'Algérie sont innombrahles. Voici
Gherchell, Tipaza, Tirziat, Lambèse,
Tébessa.
Cette partie de l'album se termine par
la photographie de ce chef-d'œuvre trou-
vé à "Constantine : la Victoire Ailéoet.
Celle qui a trait au tourisme est éga-
lement très beiMe.
Sucoe&sive'moot défilent Alger et ses
mtonumenls modernes et anciens, ses
rues ^mauresques, pleines d'ombre et
de mystère, le Jardin d'Essai, le Palais'
de Mnstapha.
Voiici Élida, le Bois Sacré, Tenès, les
fameuses gorges du Chabet-El-Akra,
de. PalesLro, de la Chiffa, d'El-Kantara.
Puis '.vient la Kabylie avec ses monta-
gnes si verdoyantes et ses villages per-
chés sur les pics, tels des nids d'aigles.
De-ci, -de là, les marchés kabyles grouil-
lants de populace. - -
Nous arrivons à Constantine, ponts
veriiigiineiuix sur l'abîmle du jRihumel,
cascades impressionnantes du fleuve.
Dans la provûnoe d'Oran, c'est la poéti-
que Tlemiceh, aveici ses vieux tombeaux,
ses mlairabo'uls. ses oliviers, ses jolis mi-
narets, ses bosquets de verdure si re-
nomimiés.
Il faudrait des pages; et encoireà des
pages pour décrire toutes les .beautés
de la chaîne des Aurès avec, sa (Capitale
Menaa, ,toonsLruile en pain de sucre, et
ses innombrables villages.
Plus au loiin Biskra, avec ses palme-
raies alimentées par des ruisseaux qui
s'en vont.se perdre dans les sables du
désert, non sans avoir laissé la richesse
sur leur passage..
JMicoce plus îom, a es uuiea-iJf|eiiai
avec fleur belle mosquée: qui vient d'être
classée comme monument historique ;
puis Touggourt et son marché ; plus
loin encore Temassine où se trouve
le fameux tombeau vénéré des grands
marabouts du Tidjania, objet d'un cull-
te spécial et constant de la part de la
sainte' confrérie. -
.Pour terminer cette heureuse série,
l'album nous ramène vers le but de no-
tre! œuvre colonisatrice « l'Algérie Eeo-
nomlique ».
Voici de beaux ouvrages d'art qui ont
été effectués par nous. La ligne de cihe-
miirt de fer Biskra-Tollllggo-uft) les ré-
seaux ferrés, les ports d'Alger, d'Ôiran,
de Bône, de Philippeville; de Bougie,
dft Ténès, de. Mostaganem, de Chercihell.
Ici ce sont des muiemaes, des 'pllo:;pha;-
tes 'enLassés sur les quais ; là, ce sont
des vins, des claiU.es, des grains, de l'al-
fa, des tabaos, des figues, des pri-
meurs, etc. Toiit cela indique une vue
intense qui ne demande qu'à s'élargir
et à s'épanouir encore.
M. Steeg a été bien inspiré, en faisant
publier une œuvre d'un aussi puissant
intérêt.
Elle deNrait être dans toutes les bi-
bliothèques. Elle est, instrucliivé pour
tous. - p,our
Elle sera pour l'Algérie la meilleure,
et la plus expressive des réclames.
Emile Morinaud,
député-maire de Constantine.
Lucien Cornet
,.-,,
C'est avec un réel chagrin que j'ai appris
mardi soir la mort subite et tout à fait im-
prévue de notre excellent ami Lucien Cornet,
décédé à Paris dans une maison. de santé,
12, rue Boileau, à la suite d'une opération
au rein, déterminée par une chute, quelques
jours auparavant dans un escalier du Métro-
politain.
- Lucien Cornet appartenait depuis de lon-
gues années aux assemiblées politiques ; il
avait débuté dans la vie comme représentant
d'une maison d'engrais chimiques de Sens
où il s'était installé, et où il 'devenait maire
en 1S93 ; à peine âgé de 27 ans (il était né le
1er mars 1865), il ne tardait pas à se faire
élire député le 6 décembre 1896, à une élec-
tion partielle, par 7.384 voix contre 7.257 au
dr cteur Tavanne, en-remplacement de M. Bé-
zine, élu sénateur quelques mois auparavant.
Il fut. constamment réélu depuis avec des
majorités chaque fois grandissantes et le
3 janvier 1000 il passa lui-même au Sénat, il
fut réélu en 1920 au renouvellement général
qui eut lieu au lendemain de la guerre. Il
était toujours resté maire de Sens et con-
seiller général. Il appartenait au Sénat à la
gauche démocratique et radicale-socialiste, il
était un des membres les plus actifs.
Pendant son passagfe au, Parlement, il
s'était fait remarquer par ses grandes qua-
lités de bon sens, de fermeté dans les prin-
cipes, et de loyauté. Actif, courtois, travail-
leur, il avait appartenu successivement aux
grandes Commissions de la Chambre avant
de siéger au Sénat aux Commissions de l'ar-
mée, des Affaires Etrangères et des Finances.
Il raJpporta plusieurs années consécutives le
budget des Colonies.
J'étais uni à lui par des liens d'amitié pou-
tre les relations, de famille dans l'Yonne,
nous nous étions retrouvés dans les couloirs
de la Chambre en 1904 et je me souviendrai
toujours d'une conversation à cette époque.
Evoquant certaines attaches de famille, je lui
disais un jour :-« Je suis le neveu - de Pié-
frement », et lui de me répliquer à ma grande
stupéfaction : « Ah! vous êtes le' neveu de
Piètrement, je l'ai bien connu, mes parents
surtout, car bien que représentant de l'Yon-
ne, je suis né à Paris, dans ce q-uartier des
Halles où lui-même avait tenu haut et ferme
a.u lendemain de la guerre, le drapeau répu-
blicain à une époque où il y avait un cer-
tain courage à le faire. »
Et il me rappelait même, si mes souvenirs
sont exacts, ce fait unique dans les Annales
municipales parisiennes ; il y a cinquante ans
Henri Piètrement se présenta au Conseil mu-
nicipal dans le quartier des Halles et son
élection était si sûre qu'il obtint à lui seul
plus du double de voix que ses concurrents
réunis. Mais le quorum ne fut pas atteint.
Pour des considérations personnelles il ne se
présenta pas au second tour et le docteur
Lamouroux, non. candidat au premier tour,
fut élu.
C'est en 1910 qu'il commença aux Annales
Coloniales sa collaboration dont nos lecteurs
ont, depuis treize ans, apprécié l'intérêt,
l'autorité et la compétence. Il avait été solli-
cité alors par des colons de Nouvelle-Calé-
donie de les refendre et par la plume et par
la parole, et depuis, bien qu'il ait abordé
la plupart des grandes questions qui préoccu-
pent l'opinion coloniale, il avait gardé une
prédilection marquée pour les colons de la
Nouvelle-Calédonie, qui avaient les premiers
fait appel à lui. Il avait collaboré, en outre,
à de multiples journaux et avait écrit une
histoire très documentée de la guerre de 1914-
1918, dont nous avons renjdu compte ici-
même a nos lecteurs.
Les Annales Coloniales prient sa veuve,
son fils, et toute sa famille, si cruellement
affectés par ce deuil, d'agréer ici nos condo-
léances les plus sincères.
Marcel Ruedel
Le corps de M. Lucien Cornet a été trans-
porté hier matin à 7 'heures à Sens, où les
obsèques ont eu lieu aujourd'hui à 2 heures.
Nous rendrons compte demain de la céré-
monie.
m. Barthélémy RobBglla
Président du ConseiMBënâral de la seine
Notre excellent collaborateur et ami Bar-
thélémy Robaglia a été élu hier président
du Conseil général de la Seine, par 3*1
voix contre 33 à M. Leniarchand, et 10 à
M. Ambrai se Rendu.
M. Barthélémy Robaglia, qui représente
le quartier de la Sonbonne depuis 1911. est
né à Sceaux (Seine). Il a fait une brillante
carrière dans la. marine, qu'il, a quittée en
1900, après avoir fait une remarquable ex-
ploration du cours 'supérieur du Mé-Kong.
M. Barthélémy Robaglia est commandeur
de la Légion d'honneur.
A propos du voyage
de l'Empereur d'Annam
S. M. dOwï-D-inh, -loyal
vassal de la France, a
voulu venir visiter la. na-
tion suzeraine. Marseille
et Paris lui ont [ait l'ac-
cueil Je plus chaleWeu.V:
L'Empereur d'Annam a
su, cordialement, en re-
mercier le peuple de
France aui, a-t-il déclaré
(i lui a révélé le secret de la force rayonnan-
te de son âme héroïque et courtoise, aima-
ble et pénétrante, pétrie de bonté souriante
et de fraternelle indulgence ». Et! à ce peu-
ple, KhaO-Mnh vient lni confier son fils,
afin que celui-ci puise aux sources les plus
pures les principes de civilisation, de jus-
tice, de vaillance, La portée morale de ce
geste est énorme, car elle couronne .maç¡n'i-
fiquement la politique coloniale d'associa-
tion que nous praliquons en-vers nos su-
iels d'outre-mer..
La période de sé[oar officiel est lcrminCle.
Pendant quelques mois, incognii'O, le sou-
verain asiatique va parcourir notre pa!!"
Tout d'abord, il accomplira un piaucn pèle-
rinage au front. Ensuite, je suppose que
les guides attachés à sa personne sauront
lui montrer, dans toutes scs manifestations,
la France au travail : la France indus-
trieue, la France agricole, la France artis-
tique et la France savante. Ce seront, sur-
tout le's industries de paix, les seules qui
contribuent à l'essor d'un pays, qu'il fait-
dra lui montrer. Et certaillement, plus
qu'une visite aux fonderies de gros ca-
nons du Creusoi, sera goûtée par VEmpe-
reur d'Annam la visilr à nos industries sé-
ricoles du Lyonnais. Khaï-Dinh s'intéresse-
ra prodigieusement au lis s âge des soieries
brochées, à celle de ces trames aériennes
aux co.lo-l"is multiples et clinlnurmls. Il ju-
gera en connaisseur, il en sera de même
de nos industries de la, rérainiuuc, à com-
mencer par la manufacture de Sèvres.
Puis, ce seront nos filatures de l'Est el du
Nord, nos qrandes usines d'automobiles,
les fabriques d'appareils de molocuiture.clc.
J'espère qu'on lui ménagera quelques ex-
périences de téléphonie sans fil, en lui fai-
sant entendre à quelque deux cents kilomô-
liT'cs de distance, la voix de ses suivants,
restés à Paris. Le protocole gui n'abdique
jamais, malgré l'incognito, permcltra-l-il
une randonnée en avion-limousine confor-
table ? Je le souhaite.
En un mot, il y a lei à faire une véritable
propagande coloniale, complément de celle
pratiquée pour avertir les gens d'Europe
des choses coloniales. Et cette propagande,
nous aurons cellie année l'occasion de la
pratiquer souvent. Des chefs indigènes de
nos diverses possessions, vont venir à l'Ex-
position de Marseille. Certains, les plus
importants, pousseront même jusqiùà Pa-
ris. Je voudrais que lom y viennent et,
suivant l'heureuse expression du Gouver-
neur général Merlin, qu'ils y viennent
•h non pas pour être vus, mais pour voir ;/
Inutile, je le répète, de leur montrer des
troupes en parade. Ils les ont vues chez
eua;. Mais montrons-leur fios paysans dans
leurs cultures, nos artisans dans leurs ate-
liers, nos ouvriers à l'usine. Montrons-
leur qu'en France la loi du travail est ré-
gulièrement observée. Montrons-leur que
nos écoles sont, assidûment fréquentées. Me-
nons-les dans nos cours professionnels où
nos jeunes apprentis s'initient.. Les iHcliaè-
ncs. noirs ou jaunes, ont une mémoire vi-
suelle remarquable. Tout ce que nous sau-
rWs leur montrer judicieusement, ils le re-
tiendront ; el tous, à leur retour dans leur
pays, raconteront à leurs sujets ce qu'est
la France, la véritable France dont ils ne
connaissent guère que les soldais et les
fonctionnaires.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Hante-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
4>
M. Augagneur rejoint Brazzaville
--0-0---
M. Victor Augagneur, gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale Française, qui doit
s'embarquer demain à bord de l'Euro-pe, a
quitté Paris hier soir à 21 h. 50, à destina-
tion de Bordeaux.
De nombreuses personnalités coloniales
sont venues saluer le Gouverneur Général
.et Mme Victor Augagneur.
M. Albert Sarraut avait délégué M. Le Fol,
chef adjoint de son cabinet. Dans l'assistance
MM. Duchêne, directeur au ministère des Co-
lonies ; Paradis, chef du bureau de l'A. E
F. ; Josse, Superville, Lippens, Dudet. de
la Banque de l'Afrique Equatoriale 'j Fon-
dère, président d'es Messageries Fluviales du
Congo ; William Guynet, délégué du Congo
au Conseil Supérieur des Colonies ; Weber,
directeur général de la Compagnie Fores-
tière Sangha-Oubangui ; Trechot, Cruchet,
de la Compagnie du Haut-Congo ; Nattari-
Larrier, chargé ,de cours au collège de Fran-
ce, Benedic, Georges François, directeur de
l'Agence économique de l'A.. O. F.
M. Mirabel, chef du secrétariat particulier,
accompagne le Gouverneur Général. Quant
à M. Dcrrland, inspecteur général, des Tra-
vaux Publics de l'A. E. F., il quittera Paris
seulement fin juillet, après avoir- complète-
ment mis au point diverses questions relati-
ves au programme définitif des grands tra-
vaux à exécuter.
EN TRIPOLITAINE
l/offensive des Italiens, en Tripolitaine,
dont nous avions annoncé le déclanooe-
ment le 23 mai dernier a atteint un impor-
tant nœud de caravanes El-Djoch, dans
le Djelbel Néfousa à proximité de la fron--
tière tunisienne.
Ce sont les troupes du! général Grazziani
qui ont remporté ce succès.
M. Albert Sarraut malade
Le ministre des Colonies qui se sentait
fatigué depuis quelques jours, a été obligé
de s'aliter hier, et n'a pui par suite rece-
voir les membres du Parlement à son au-
'dience du mercredi matin.
Sa Majesté Khaï Dinh est allée rendre vi-
site à M. Sarraut à son domicile personnel.
S. M. KHAI DINH
et les pauvres de la Ville de Paris
0 q
S. M. l'Empereur d'Annam vient de faire
remettre à M. Louis Peuch, président du
Conseil -municipal, une somme de 10.000 fr.
pour les pauvres de Paris. M. Peuch a
fait immédiate mont verser cette -somme en-
tre les mains de M. A. Autrand, préfet de
la Seine.
A LA CHAMBRE
-0-<)--
DEBATS
L'interpellation sur la Tunisie
3-r> Clvambre n'a p.as entame' hier la dis-
siOn-des interpellations sur la Tunisie, mais
un débat s'est institué pour fixer la nou-
velle date.
M. Berlhon. député communiste de la Sei-
ne, a rarmele que l'interpellation sur la Tu-
nisie est annoncée depuis longtemps.
Notre collaborateur et ami. M. Morinaud,
a pris la. parole pour dire combien il est
urgent de discuter cette interpellation.
M. Berlhon ajoute :
Je suis d'accord avec M. le Président du Con-
seii et avec les auteurs pour demander, qu'elle
son inscrite à l'ordre du jour cle la séance de
YiQirdi a près-midi.
Je prie la Chambre df accepter cette date.
M. Colrat. sous-sccrétaire d'Elat à la pré-
sidence du Conseil, prend lu. parole :
Je suis autorisé par M. le Président du Conseil
à déclarer à la Chambre -qu'il accepte la discus-
sion. pour mardi après-midi.
M. Morinaud. Cette inlerpelialion est d'une
extrême urgence.
Voici, en eïïet, la dernière dépêche publiée
par les journaux relative aux événements qui
se passent en Tunisie :
« De. graves incidents ont eu lieu à Djerba
ù. la suite d'une campagne ayant, pour but de
faire partir des industriels français installés dans
le Sud tunisien depuis plus de vingt ans. Les
indigènes ont bris6 des voitures, coulé" un canot
automobile, et empêchent actuellement tout tra-
-vaU. Il
L'interpellation est donc très urgente. Nous
supplions la Chambre d'en fixer la dfsoussion
à mardi.
M. Bracke ne voudrait pas que l'ordre
du jour soit modiliê.-
Après différents échanges de ivues, la date
de mardi après-midi est délinilivement adop-
tée.
PROJET DE LOI
Réapparition de la commune
de Saint-Pierre
Le Ministre des Colonies vient de dépo-
ser un projet de loi tendant à l'érection à la
Martinique d'une nouvelle éommune sur la
dénomination de Saint-Pierre.
La ville de Saint-Pierre (Martinique) a
été complètement détruite par les éruptions
volcaniques du 8 mai 1902. La loi du 15 fé-
vrier 1910 portant réorganisation des com-
munes désorganisées par ce cataclysme a
supprimé la commune de Saint-Pierre et
rattaché son territoire à celui du Carbet.
Or, Saint-Pierre, depuis quelques années,
a vu son centre et ses environs repeuplés
de plusieurs milliers d'habitants, ses plan-
tations renaissent et son commerce se dé.,
velo-pp-e rapidement.. A l'heure actuele,
l'ancienne ville de Saint-Pierre qui compte
2.505 habitants et la commune -du Carbet
forment deux agglomérations d'habitants
distinctes séparées par une distance de 7 ki-
lomètres, de teille sorte qu'en raison de cet
jèUoignemenfc, le lien administratif qui les
réunit ne correspond plus à des besoins
communs et peut être considéré comme une
entrave à l'expédition des affaires adminis-
tratives. 1
C'est pourquoi l'érection de Saint-Pierre.
en commune, demandée depuis 1916, par la
population entière de la ville, par le conseil
municipal de Carbet, et par le Conseil gé-
néral de la Martinique, semble devoir être
sanctionnée le plus tôt possible par une loi.
AU SÉNAT
-(T-
PROJET DE LOI
La promotion de l'Afrique du Nord
–Le Sénat a voté, mais en modifiant si-
non le nombre de croix du moins la qua-
lité des attributaires, le projet autorisant
un contingent spécial de décorations de la
Légion d'honneur au titre notamment des
protectorats du Maroc et de Tunisie. Le
texte devra donc retourner à la Chambre
ce qui en retardera la publication, et par
contre-coup celle de la promotion de l'Al-
gérie qui est depuis longtemps signée. On
sait que le Gouvernement a décidé, en effet,
de .faire paraître le même jour toute la
promotion de l'Afrique du Nord. M. Mori-
naud a vivement insisté auprès dui rappor-
teur du projet à la Chambre pour que la
loi puisse être définitivement votée dans
le plus bref délai.
Le Sénat a adopté hier les conclusions
de M. Maurice Ordinaire favorables à la
déclaration d'utilité publique d'une ligne de
chemin de fer à voie normale de Medjez-
Stfa à Oued-Damous (département de Cons-
tantine).
:
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur -général de l'Indochine a
informé' le Ministre des Colonies qu'à la
date du 28 juin 1922 le taux officiel de le
piastre était de 6 fr. 70.
Le Maréchal Lyautey
à l'Exposition coloniale de Marseille
Arrivé à Marseille le 27 juin par le Douh-
hala, le maréchal Lyautey doit y rester
quelques jours qu'il consacrera à visiter
l'Exposition coloniale.
C'est en homme aevrti que le Résident
général examinera en détail cette grande
manifestation économique de notre empire
colonial. Le maréchal Lyautey n'a-t-il pas
préconisé dès que nous fûmes à peu près
installés au Maroc l'organisation des foires-
expositions à Casablanca en 1915, à Fez. en
1.916.
M. le maréchal Lyautey s'est rendu aus-
sitôt après la réception par les notabilités
maeseillaisea., dans un palace de la Cor-
nicihe où des appartements lui ont été ré-
servés.
Il est accompagné de son chef de cabinet,
M. Vatin-Pérignon, et trois lettrés maro-
cains, dont le filts du pacha de Rabat, sont
venus avec lui.
Les poursuites contre M. Boisneuf
La Commission chargé -de statuer sur. la
demande en autorisation de poursuites con-
tre M. Boisneuif, député de la Guadelmùpe,
s'est réunie avant-hier pour entendre le
Garde des Sceaux. -
M. Barthou- a déclaré qu'il ne pouvait
que s'en référer au rapport du Procureur
général.
La Commission a décidé de demander les
pièces annexes visées au. rapport et de
provoquer l'audition du Ministre des Colo-
nies.
Le GMgrfô (8 la Jninctinn eÉM
.a-o-G-
Une série de grands Congrès coloniaux s'est
tenue cette semaine dans Ja salle principale du
Grandi-Palais de l'Exposition Coloniale de -Mar-
seille. le Congrès de la production coloniale,
doit être suivi de ceux de l'outillaige, de la
santé publique et de l'organisation coloniale.
M. Artaud, commissaire générai de l'Expo-
sition, présidait cette séance inaugurale, ayant
autour die lui MM. Georges Barthélemy, député
du Pas-de-CaJais ; Caen, vice-ptrésident du Con-
seil de prélecture, représentant M. le préfet ï
un délégué du commandant du XV* corps ;
MM. Camille Guy, comarnssaire de l'Afrique oc-
cidentale ; Loisy, 'commissaire général, adjoint
de l'Exposition ; Fouque et Arnaud, vice-pré-
sidents .de l'Institut colonial ; F. de Roux,
Henri Brenier et tous les membres du bureau
de cette organisation, créée, on le sait, par la
Chambre de commerce de Marseille, MM. Jac-
ques LOOtard, secrétaire général du comité cen-
tral des Congrès, et Emile Baillaud, secrétaire
général du Congrès de la production, avaient
également pris (place au bureau.
En déclarant ouveirt le Congrès de la pro-
duction coloniale, M. ArtaiUdt trace les grandes
lignes des Congrès coloniaux qui seront te-
nus successivement à l'Exposition et qui s'ins-
pireront, dit-il, du principe de l'utilité et de la
personnalité des colonies en vue du dévelop-
pement colonial. « Les qeustions coloniales,
dit M. Artaud, sont tellement llJOIlWJreuses, im-
portantes, touffues, qu'il envient de les étu-
dier par grandes séries. » Et le président donne
d'infeessanfles- indicationë sur organisation
des Congrès coloniaux., en rendant hommage
au^_ h om Il' P.1 eln~ b onne v 0- 7r t ho n~ e
aux hommes pleins de'bonne volonté et de com-
pétence qui les préparent, et en assurent le suc-
cès.
M. A. Chevalier, chef de la mission perma-
nente d'agriculture coloniale au ministère des
colonies a donné ensuite lecture d'un très inté-
ressant rapport sur la formation d'un person-
nel scientifique agricole dans notre vaste do-
maine colonial.
Le maréchail Lyautey a présidé hier le ban-
quet de clôture. 1
La Situation ècoDomip et politique ? f A. 0. F.
Des renseignements très complets publiés
dans le Bulletin Economique et Politique
de l'A. 0. F. des mois de mars et avril
1922, sous la nouvelle forme que nous avons
signalée, nous extrayons les indications sui-
vantes, la plupart des autres incluses dans
le Bulletin ayant paru dans notre rubrique
du « Courrier de l'Afrique Occidentale ».
GOUVERNEMENT GENERAL
Pendant les trois années qui ont précédé
la guerre, il avait été importé en Afrique
occidentale française un total de 3. 151 bi-
cyclettes, d'une valeur de 354.086 francs.
Ces bicyclettes se répartissaient ainsi :
Dahomey, 1.166 ; Sénégal et Soudan, 900 ;
Côte d'Ivoire, 550 ; Guinée, 535.
Le total des importations des quatre an-
nées 1917, 1918, 1919 et 1920 s'élève à
2.058 bicyclettes qui ont été introduites dans
les colonies suivantes :
Dahomey, 966 ; Sénégal et Soudan, 485 ;
Côte d'Ivoire, 439 ; Guinée, 168.
En 1920, avec l'accroissement des impor-
tations qui atteignent le chiffre moyen d'a-
vant-guerre, on observe une augmentation
très forte de la part de la France dans les
fournitures ; les provenances de la Métro-
pole s'élèvent de 30 à 56 alors que
celles d'Angleterre descendent d'e 59 à
38 et celles des Etats-Unis de 8 à 4
En résumé, pour l'ensemble des dix an-
nées de 1911 à 1920 inclus, le total des bi-
cyclettes importées en Afrique occidental*
peut être estimé s'élever à environ 6.700
ou 6.800 unités dont 2:550 à 2.600 sont en-
trées au Dahomey, 1.828 au Sénégal et au
Soudan, 1.450 à 1.500 à la Côte d Ivoire et
847 à la Guinée..
En 1921, il a été importée 1.381.439 litres
de boissons alcooliques d'une valeur de
10.119.919 francs. Chiffres représentant le
sixième des importations d'es boissons en
1920.
Le Sénégal s'inscrit pour 649.931 litres
et le Dahomey pour 423.372 litres.
Sénégal
Les exportations d'arachides ont été des
plus actives pendant le mois de. février. Il
est sorti en effet de la Colonie 39.281 ton-
nes de ce produit (24.406 tonnes à destinai
tion de France et 14.875 tannes à destina-
tion de; l'étranger). *
On. signale que les « navetanes » du. Sou-
dan arrivent dans les cercles 'du Sine-
Saloum et du Baol pour défricher leurs
champs, en prévision de la récolte 1922-
1923.
Il a été exporté en outre :
103 tonnes de gomme arabique (en tota-
lité sur France), 17 tonnes de tourteaux
d'arachide (sur l'Allemagne), 12 tonnes de
coton (sur France), 2 tonnes de gonakié,
1 tonne de peaux de boeufs. -
Le recrutement du nouveau contingent
1921-1922 s'est terminé sans incidents le
15 avril.
Les chiffres du mouvement total du com-
merce/de l'année 1921 se comparent comme
suit à ceux. de l'année précédente :
Année 1921 Année 1920
1iiIIIiI. -
Importations. Fr. 237.789.763 443:167.955
Exportations 237.000.849 428.690.328
Totaux. Fr. 474.790.612 871.858.283
L'exportation des arachides par port (du
1er janvier au 15 mars 1922), se décompose
ainsi:
Foundiougne, 38.158.398 kilog., dont
19.795.879 pour la France et 18.362.519 pour
l'étranger ; Ruifisque, 29.608.770 kilog. dont
17.377.790 pour la France et 12.230.980 pour
l'étranger ; M'BoUtr. 9.384.754 kilog. dont
5.322.136 pour la France et 4.062.618 pour
l'étranger ; Dakar, 5.768.629 kilog., dont
5.317.329 pour la France et 451.300 pour
L'étranger ; Joal, 2.063.558 kilog. pour L'é-
tranger ; Ziguinchor, 570.100 kilog., dont
570.018 pour la France' et 82 pour l'étranger.
Guinée
M. A. Cheyssial, pharmacien-major des
troupes coloniales a trouvé un moyen pra-
tique d'utiliser les fruits du citronnier,
qui pousse en abondance dans la colonie,
pour la préparation de l'acide citrique et
du citrate de chaux. Ce dernier produit
vaut en Europe 20 fr. le kilogramme..
ES mars 1922, l'état sanitaire du cheptel
était excellent.
Dans les cercles de Kankan, Siguiri et
Kouroussa, où le travail à la cha'V'ie c*
en progression constante, les cul a-ateors
qui ne considèrent pas fa S8.!.SO'U sécha
comme une période de repos, ont com-
mencé le défrichement des nouveaux
champs destinés à la culture du riz et le
déchaumage des rizières de l'année précé-
dente.
A Dmguiraye les essais du coton du Togo
entrepris
En février les cultivateurs ont continué la
préparation de leurs terrains de culture. La
méthode du déchaumage est de plus en
plus employée. Elle consiste "à mettre en
billons la totalité des champs afin d'ameu-
blir le sol et d'enfouir la paille de riz, qui
constituera plus tard un bon engrais. Dans
la banlieue de Kanban les semences de
pommes de terre d'Europe promettent de
bons résultats. On estime que dans le cer-
cle de Kankàn les cultures à la charrue s'é-
tendront cette année sur plus de 200 hec-
tares.
Au - Fouta-Djallon, les indigènes qui
avaient apporté .en décembre d'importantes
quantités de riz aux maisons de commerce,
ont fait en janvier des raipports moindres,
ce qui semble indiquer que la récolte de
1921, serait moins importante qu'on l'avait
cru d'abord. -
Les plantations de bananes et d'ananas
donnent satisfaction:
Le recrutement du contingent 1921-1922
s'est bien terminé le 15 avril.
1 Mauritanie
En Adrar, dans les palmeraies, la récolte
de mil est normale. Celle de l'orge et du
blé s'annonce bien; par contre dans les gra-
ras, par - suite du manque d'eau, la récolte
est insuffisante.
Au Tagant la récolte est très inférieure
à celle de Tannée dernière : 24 tonnes de
petit mil contre 40 et 750 tonnes de gros mil
contre 2.600 tonnes. Le mil vaut actuelle-
ment à Tidjikdja 0 fr. 50 le kilogramme.
Dans les cercles du fleuve, la période de
vent d'est violent que nous venons de tra-
verser a nui aux cultures et le mil est ac-
tuellement payé à Kaédi de 0 fr. 35 à
0 fr. 40 le kilog.
La gomme qui avait valu jusqu'à 1 fr. 25
le kilog est tombée à Kaédi à Oefr. 75.
Quelques cas de peste bovine ont été si-
gnalés dans un canton du cercle du Cbe-
mârrua et dans sept villages ou campements
do cercle du Guidimaka. La contamination
des troupeaux de cette dernière région pa-
rait avoir' été produite par des animaux
provenant du cercle de Bakel (Sénégal).
Les pertes se sont élevées à 13,7 0/0 de
l'effectif.
La plupart des Regueibat sont remontés
dans le Zemour où les pâturages seraient
très beaux.
L'oncle "maternel de Cheikh Nama, Sidi
Ould Mohamed Oufld Abdoolave, des El
Moihamed Salim, venu à Atar, a confirmé
l'empoisonnement de son neveu: par Me-
irebbi Rebbo. L'influence de ce dernier di-
minuerait obaque jour.
Soudan français
Les ensemencements du mil sont com-
mencés dans la région de Tombouctou.
Le iblé, dont la culture est limitée à cette
région, n'a pas donné les résultats atten-
dus. La récolte sera inférieure à celle des
années précédentes Par contre, la récolte
du riz est normale
A Nionoi, la récolte du mil sera suffi-
sante pouir les besoins locaux.
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