Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-04-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 avril 1922 06 avril 1922
Description : 1922/04/06 (A23,N52). 1922/04/06 (A23,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63033991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
a
.VINGT-TROISIEME ANNEE. - No 52 LE NUMERO : 15 CENTIMES - ---,- -----:- - - - -" - - JEUDI SOIR, 6 AVRD. 1988 -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
4
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Le climat et ,lea sol de la Tunisie c5n- !
'viennent à la culture des céréales, qui
est d'ailleurs pratiquée par- la plupart
des agrliculteiuTs. L'impiortan£ia et la -rè-
paj-hiiioin des différentes sortes de céréa-
les, varient suivant 'les régions, la na-
ture des sods et le régimie des pilules.
Lea ensemencements en blé dans le
NOII'fd', dans la vaillée de la Medijerdaii et
sur les haiuts plateaux sont le doniblle
des ensemencements ein orge. Dans le
'effltre, le folé et l'orge ooouipent à peu
près une surface égale. Dans le sud et
fextrême-sud. l'orge domine.
Le rendement des céréaies est extrê-
mement vaTiiaMe -d'une année à l'autre,
suivant T'aibioinid'anicei et la rétpiairiiltion
ues pluies. Si les précipitations d'au-
tomne soai-t nécessaires aux travaux
préparatoires, des pluies de printemips,
surtout cieiles de mars sont inldispensa-
blles aiux j,eounes plantes et leur insuffi-
sance à cette époque entralne une di-
mimution de ta récoûte. Ainsi, en 1920,
les rendements ont été déficitaires SUT
tout le territoire de la Tunlisde en raison
•de lIa sécheresse du printemips. -
Ne demianidiant qu'un faible capital,
la duiturei des c'érôades est pratiqué© par
toiuis 1165 débutants. La superficie ense-
mencée s'accroît aveic FéteTidu-e des teT-
res dabowaMeS' qui augnumtel au fur
et à mesura -de la création- des nou-
veaux centres de codonisation et des dé-
frichemients qui se poursuivent a,cLi'Ve.--
ment depuis plusieurs années. La sur-
face totaile des terres ensemencées en
céréales était d'environ 530.000 hectares
en 1880, 936.715 hectares en 1903 ; elllle
atteignait 1.082.000 hectares P'O'UŒ' la pé-
riode de 1909-1913, se maintenait à
1,080.000 de 1914 à 1315 malgré les coin-
dliitions 'défavorables, produites par la
guerre et s'élevait en 1918, à 1.288.361
hectares.
l.e:s codons européens ont amélioré
peu à oeiu .leurs façons cudbuirales. Par
l'e-mipl-ol rationnel des engrais, des as-
solements, des nouvelles méthodes et
des appareils de motoculture, ill,s ont
augmenté le rendement de leurs;: terres.
Les indigènes sont restés-, dans l'en-
selmJbfte, un peu réf molaires au progrès ;
cependant" quelques-uns d'entre eux,
constatent îles bonis résultats obtenus
par les cultivateurs européens, ont
aidoptê les instruments plus modernes.
Les Européens emblavent 1/96 de la
surface, mais produisent environ le 1/3
de la récoiltei en année no>rroaile>, la moi-
lIié en mauvaise! année. Leur produc-
tion est la partiei la plus facilement moi-
bilisable de lai récolte, celle qui alimien-
te le com-merce et qui permet aux villes
de manger pendant les années de di-
sette.
Pour suppléer- à l'augmentation de
prix et à la rareté de la main-d'œuvre,
les agriculteurs ont eu recours, depuis
quelques années, aux tracteurs et aux
motocharrues. Environ 700 de ces ap-
pareils de diverses provenances ont été
emportés sur le territoire de la Régence.
BLE
Les blés durs et les blés tendres sont
cultivés en Ttunisie dans les terres fran-
ches. Moins sensibles à la rouille et
plus résistants que les blés tendres, ils
sont ensemencés annuel 1 entent sur une
feuipedïidie variant de 5 à 800 hectares, et
leur production! est d'environ 1.800.000
quintaux avec un poids spécifique d'en-
viron 81 kilos.
- -, --
En raison de -leur ricnesse en glu-
ten-, do tleur goût et d'e leiutr rendement
en miTiotenie, ces blés sont recherchés
pour la fabrication des pâtes alimen-
taires, la. miaijeure partie de la récolte
est expédiée sur la Métropole.
Tous les ans, -le service botanique
,met en vente des varliétés pédigïï'ées : le
mahmoudi, le biskri, le souri, l'hamira,
I.Ej n1lédéa et le sbeï, convenant aux plai-
nes et aux coteaux Nord, et a.ux plaines
ferfiiles du Centre. L'adjlini et le. mieski
conviennent mieux aux terres très fraî-
ches du Su:(u.
Les blés tendres cultivés en Tunisie
depuis une vingtaine d'années seule-
ment- sont ensemencés sur des surfa-
ces mo-indres. Dans les bonnes années,
ils donnent., en terrains bien préparés,
des rendements supérieurs aux blés
durs. ,,-
La. superficiel ensemencée a cicume
depuis 1910, En 1919, elle a. été de
55.000 hectares produisant. 450.000 quin-
taux avec un poids spécifique de 79
kilos, (Les variétés propres à la- Tuni-
sie sont le blé Mahon et la. Râcheille hâ.-
tive.
Pendant la période décennal-e 1910-
1919, la; moyenne de la production toitar
le de la Tunisie en blé a été de 1.821.000
qudntaux. En dehors des années excep-
tionnelles, cette production ne suffit
pas aux besoins de la régence, forcée
d'importer sOlit des blés étrangers, soit,
des farines et des semioulles pour conn-
bler un déficit annuel d'environ 300.000
qulintaux.
ORGE
Cette céréale d'un rendement moins
variable que celui du blé est cultivée
plus spécialement par Les indigènes pour
leur alimentation et ,clalll{\¡ de leurs ani-
maux. Les variétés locales à six rangs
ou escourgeons, possèdent des qualités
spéciales les faisant rechercher par les
brasseurs de la Métropole. Elles sont ri-
ches en amidon, de couleur clalire., de
bonne conservaLi-on, de faibile teneur en
azote, alvaCi un poids moyen dei 60 à 65
kilos à l'hectolitre. Les indigènes ob-
tiennent un rendement de 6 à 10 quin-
taux à l'hectare! ; les Européens, quoique
produisant peu d'orge, 50.000 quintaux
environ, récoltent en bonne culture de
15 à 20 kilos à l'hectare.
Dans le but de conserver la valeur
miarohanlde et le renomi des orges de
la 'Régence', le Service des Fraudes, de-
puis lei décret du 15 octoibre. 1911, exer-
ce une surveill'anicie active sur les récol-
tes, -afin d'éviter l'apport d'impuretés
nuisibles à la fabrication de la bière.
lil. Tunisie exporte le tielrs de sa ré-
colte et importe de faibles quantités.
La. moyenne! des importations et expor-
tations en quinta.u.x, de 1910 à 1919, pré-
sente les. chiffres suivants :
1910-1914 : exportations : 528.825
quintaux ; importations : 83.304 quin-
taux.
1915-191 9 : exportations : 612.191
quintaux ; importations : 20.972 quin-
taux.
AVOINE
L'avoine est cultivée plus spécialement
par les Européens qui l'ont introduite
en TUnlis'iet elle cowvient aux terres nou-
vellement dettrichées et donne des ren-
dements plus élevés que les autres cé-
réales. La qualité la plus courante en
Tunisie est l'avoine à grain roux, se-
miée à raison de 90 à 100 kilos à l'hec-
tare ; aveci des rendements oscillant en
annéei normale die 15 à 20 quintaux à
l'hectare. Le bétail tunisien, consom-
mant plus spécialement l'orge, la pres-
que totalité de la production d'avoine
est exportée sur la Métropole.
Le cours actuel a favorisé dans les
dernières années la. production de l'a-
voine cultivée par les EitIrOlpéeifiS sur
une, étendue de 36.793 hectares et les
indigènes sur une superficie de 28.722
hectares. La moyenne des exportations
et importations de 1910 à 1919 a été la
suivante :
Exportation : 570.508 quintaux.
Importation : 51.638 quintaux.
MAIS
Les indigènes le sèment générale-
ment en terrain irrigué, où les résul-
tats sont excellents. Les Eurolpéens cul-
tivent peu cette céréale qui nécessite des
soins d'entretien onéreux. Ainsi, les in-
digènes avaiient emblavé pendant la*
campagne 1918-1919, 16.617 hectares et
les Européens 315. D'ailleurs, le chiffre
des ensemencements en maïs est en
gTande, parbie fonction de la récolte en
céréales et croît lorsque cette récolte
est peu abondante. En Tunisie" le maïs
jaune, à grain moyen, est le plus fré-
quemment utilisé.
SORGHO
Deux variétés sont cultivées: le sorgho
blanc qui est le plus estimé et le sor-
gho jaune, plus grossier, qui sert avec
le millet à l'alimentation des animiaux
de basse-cour.
En 1919, la superficie ensemencée en
maïs et en sorgho a été de 17.676 hec-
tares avec une production de. 58.200
quintaux.
Grâce aux efforts -de la Direction gé-
nérale de l'agriculture', la: production
des céréales suit -une remarquable pro-
gression. Elle seconde intelligemmlent
les efforts des producteurs, mettant à
leu-r disposition par l'intermêdiairei du
Service botanique des graines de varié-
tés pédigrées et sélectionnées.
Durant la période 1910-1919, il a été
ainsi livré aux cultivateurs 62.450 kilos
de bilés durs ; 80.982 de blés tendres ;
87.450 d'orge ; 56.775 d'avoines.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure
Vice-Président de la Commission
des Colonies et Protectorats.
–-
L'affaire Angoulvant
-Q
M. Gustave Ter y, dans. rŒuvre, vient
d'entreprendre la. publication d'un impor-
tant d'o'ssie'r signalant des tractations, com-
promissions et collusions de M. Gabriel An-
goulvant, gouverneur général honoraire des
colonies, actuellement commissaire général
de lexposition Coloniale de 1925, avec di-
verses Sociétés financières et coloniales..
Par trois lettres successives, l'ancien gou-
verneur de l'Afrique Equatoriale, tout en
reconnaissant avoir accepté les offres qut
lui ont été faites affirme les avoir finale-
ment déclinées.
Il ne semble pas que la campagne de M.
Gustave Téni doive en rester là. -
A TRAVERSL'A.O. F.
Les dispensaires et le lycée de Saint-Louis
Saint-Louis est, avec
Conakry, l'une des' cités
les plus agréables de l'A-
frique OccÜlentalc. Avec
ses rues propres, ses
maisons aux grandes fa-
çades blanches, ses vieux
bâtiments historiques, el-
le a le caractère d'une
véritable cawitale. Ajou-
tez à cela un climat délicieux, - tempéré
par les effluves de la mer £ t la proximité
du fleuve Sénégal, et vous ne vous étonne-
rez pas que les Saint-Louisiens soient fiers
à juste titre de leur ville.
Je viens de la parcourir dans tous les
sens. D'abord, avec le sympathique maire,
M. Duguaij Clédor, j'ai visité les cinq quar-
tiers de la cité. Dans chacun cl,etix les
chefs et les notables m'ont été présentés, et
ils m'ont déclaré unanimement leur sym-
pathie pour la France. Et je sentais bien,
à leur regard franc et clair, toute la sincé-
rité de leur déclaration.
\En compagnie du gouverneur Didclot, un
colonial endurci, qui ne craint pas les res-
ponsabilités de son difficile gouvernement,
et s'applique 'chaque ¡Ottl' à aplanir les &bs-.
lacles accumulés sous ses pas, j'ai vu égale-
ment. ~.dëtcut, l'hôpital et les dispensai-
res de Saint-Louis. Quelle différence entre
ce qui se passait il y a quinze ans et ce que
j'ai vu aujourd'hui ! D'abord cii, 1908, il
existait au Sénégal un seul hôpital et deux
dispensaires. Aujourd'hui les principales
villes de la colonie en sont d'otees, pour la
plupart. Et les malades, les mamans et
leurs nourrissons s'urtO'lIJ, assistent nom-
breux aux visites quotidiennes. N'est-ce
point là le plus bel exemple de l'évolution
qui se produit dans les mœurs indigènes,
par suite de notre long c ont art a.vec les au-
tochtones et de notre sollicitude pour cucr.
Autre exemple, symptomatique aussi, ce-
lui-là. Saint-Louis possède ini lycée, où se
professe, à tous les degrés, notre enseigne-
ment secondaire.
J'ni été frappé en le visitant, en interro-
geant les élèves et les professeurs, des ré-
sultats surprenants obtenus _en aussi peu
de temps. Dans une classe notamment, la
septième A, je crois, un petit bout d'hom-
me, noir comme mon haut de forme, tra-
duisait une version latine avec un tel suc-
cès, que nous en filmes tous estomaqués.
Le lycée de Saint-Louis a eu des détrac-
teurs. Je sais qu'il en a encore, et non des
moindres. Qu'ils veuillent bien faire comme
moi, se donner la peine de visiter le grand
établissement universitaire de Saint-Louis,
et leur parti-pris se transformera en une
totale admiration.
*
* *
Le Conseil municipal de Saint-Louis et
la Commission permanente dit Conseil colo-
nial du Sénégal s'étaient réunis, cette
après-midi en mOrn honneur. Vous dirai-je
la grande joie que j'ai eue, de pouvoir pro-
fiter de l'aubaine pour remercier mes amis
du Sénégal de leur gtanae générosité à l'é-
gard des populations sinistrées dit Pas-de-
Calais, Je leur ai rappelé que celle grande
unioni des cœurs, à travers les océans, me
faisait un devOir, en échange, d'aider mon
ami Diagne à persévérer dans sa lourde
tâche, et de le seconder par tous les
moyens pour que le Sénégal sorte enfin de
sa période de stagnation.Le Sénégal est ap-
pelé au plus magnifique essor économique.
Le rapporteur du projet Sarraut ne l'ou-
blie pas. D'accord avec les Chambres de
commerce intéressées il saura mettre tout
en œuvre pour réaliser le programme mi-
nimum des revendications sénégalaises.
*
Après une très intéressante visile à la
machine élévatoire d'eau, sise à quinze
ldlomèLres. nous sommes rentrés à Saint-
Louis, pour assister le soir, au diner offi-
ciel offert en mon honneur par M. le gou-
verneur Didelo't.
Mme Didelol fait excellemment les cho-
ses, et le gouverneur aussi. Dans un geste
d'apaiseme'nt et de concorde, *, avait invité
les différents représentants du commerce
et les élus du Conseil colonial et de la mu-
nicipalité à se réunir autour de sa table.
Les uns et les autres ne sont pas nos amis
politiques. Mais j'augure de la méthode.
Didelot les meilleurs fruits. C'est en se
voyant sonuent, et en causant, que l'on ar-
rive à se mieux connaître et à s'apprécier.
Tard dans la nuit, les doigts agiles de
d'Oxoby tapotèrent sur le piano, et avec
une voix exquise notre excellent confrère
i nous fit connaître taut son répertoire,
Où était, ce soit-là" le bouillant polémiste
de rOuest-Afrioain ? !
Saint-Louis, 21 février 1922.
Georges Barthélemy,
député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
P.-S. J'ai oublié, dans mon article sur
l'aviation coloniale, (le citer le nom de l'it-n
des collaborateurs les plus précieux du
commandant Odic, le capitaine-pilote Lacîi-
man. Qu'il ne m'en veuille pas : je répare
aujourd'hui.
G. B.
LA TRAVERSEE DE L'ATLANTIQUE
EN HYDRAVION
L'hydravion portugais,, piloté par le com-
mandant Sacadura Cabrai et le capitaine de
frégate Continlio, qui était reparti de Las
Palmas dimanche dernier, a été obligé de
s'arrêter dans la baie de Gando, au sud
des Canaries. *
Dans la matinée dl'avant-bier, les avia-
teurs portugais ont quitté les îles Canaries,
continuant leur route vers le sud-ouest, et
sont arrivés dans l'apres-midi à Saint-Vin-
cent (lles du Cap-Vert).
> B CÉMS8I8II llKi EOltBHS
Audition de M. Albert Sarraut
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, s'est réunie le mardi
4 avril, .sous l'a présidence de M. d'Iriart
d'Etchepare. Elle a entendu un long exposé
de M1. Albert Sarraut, ministre des Colo-
nies, retraçant- les grandes lignes de sa po
liUque, durant trois heures.
A Tahiti et en Nouvelle-Calédonie
M. Sarraut s'est attaché à l'étud'e du pro-
blème de la main-d'œuvre dans les Etablis-
sements français d'Océanie et la Nouvelle-
Calédonie. II a indiqué le préjudice c.ausé
par la pénurie de main-d'œuvre dans ces
possessions où l'indigène est peu porté au
travail et où les racés sont en décroissance.
Le ministre des Colonies a préconisé
l'adjonction de la main-d'œuvre chinoise.
Toutefois, celle-ci n'est pas d'un concours
bien appréciable, et c'est plutôt à la main-
d'œuvre indoebimoise qu'il pourrait être fait
appel. Un envoi préliminaire de 1.000 tra-
vailleurs a bien été effectué en Nouvelle-
Calédonie, mais le développement de l'Indou
Chine ne lui permet pas de laisser partir
sa main-d'œuvre.
M. le gouverneur général Maurice Long
sera, comme les Annales Coloniales ont été
-les premières à l'annoncer, de retour en"
France au début de mai, et M. Sarraut
conférera aussitôt à ce sujet avec lui.
M. Ballande a montré la disproportion qui
existe entre les 'besoins des colonies d'Océa-
nie et ceux de l'Indo-Chine. Aux Nouvelles
Hébrides, on pourrait créer une population
indochinoise analogue à la colonie hindoue
à Fidji.
Aux îles Marquises quelques centaines
d'hommes s'affirment chaque année.
M. Georges Boussenot est intervenu pour
que Madagascar reçoive aussi un léger con-
tingent.
Le ministre a ensuite l'appelé les incidents
graves qui sont survenus à Papaete. La
(Tisè économique a amené la création de
taxes qui seront prochainement réduites.
Les suppressions de personnel permettront
la réduction des dépenses. M. Sarraut s'op-
pose à la création d'une maison de jeu à
Papecte. Il promet d'améliorer le port de
Papecte et projette le relier par des bateaux
français : Tahiti à la Métropole, en passant
par les Antilles.
La question des Nouvelles-Hébrides
M. Sarraut a officielement informé" la
Commission, du règlement de. la question
des Nouvelles-Hébrides. Il a rappelé les dif-
ficultés traversées, les conflits entre la
France-et l'Angleterre ou plutôt l'Australie,
et la décision de la Banque de l'Indo-Chine
d'avancer à l'Etat la somme nécessaire à
l'achat de 4.500 actions provenant des héri-
tiers Higginson.
Nos intérêts économiques étaient propon-
dérants, mais entre les mains de la Société
française des Nouvelles-Hébrides qu'i a
600.000 hectares de terre, et qui était sur
le point de passer à des groupes étrangers.
Le ministre a ajouté qu'il y avait lieu de
prévoir la constitution éventuelle d'une nou-
velle Société. Il pense que l'Etat rembour-
sera par annulités à la Banque de l'Indo-
Chine la somme avancée. Cette banque iva
gérer les 4.500 actions dont l'Etat français
est propriétaire.
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indo-Chine
Assez naturellement, le ministre des Co-
lonies a été amené à faire connaître ses
vues sur les conditions dans lesquelles va
intervenir le renouvellement du prtviège de
la Banque de l'Indo-Chine, qui expire à
nouveau en janvier 1923.
M. Sarraut a fait connaître les grandes
lignes du projet de loi en donnant l'assu-
rance à la Commission qu'il serait déposé
1 pour pouvoir être examiné avant le mois
de juillet.
Les Affaires de la Martinique
Reprenant l'exposé qu'il avait interrompu
au * cours de sa précédente audition, par
suite de l'absence de M. Lagrosillière, dé-
puté de la Martinique, M. Sarraut a exposé,
en présence de ce dernier, sa manière de
voir sur les affaires de la Martinique.
Au sujet des juges qui sont en disponi-
hililé depuis deux années, sans traitement,
M. Sarraut estime que cette situation est
assez irrégulière et qu'il faut payer ces
magistrats.
Quant à la lettre d'e M. Lémery, sénateur
de la Martinique, mettant en cause M. La-
grosillière, le ministre des Colonies, rap-
pelant sa précédente déposition, estime
qu'elle n'aurait pas dû être transmise, et
que le Gouverneur, malgré l'attitude de su-
bordonné qu'il doit garder vis-à-vis du Dé-
partement , aurait du faire remarquer au
ministre l'irrégularité de cette transmission.
M. Sarraut pense en outre que le,Procu- ,
reur de la République n'aurait pas dû don-
donner suite. Mais malgré cela, et malgré
la demande formulée par M. Lagrosillière,
M. Albert Sarraut ne déplacera pas le Pro-
cureur de la République de la Martinique.
M. d'Iriart d'Etchepare a remercié au
nom de ses collègues, le ministre des Colo-
nies pour la netteté de son exposé.
Etaient présents : MM. Ballamde, Bluysen
(Paul), Comhrouze, David (Robert), Denise
(Paul), Diagne, Ernest Outrey, Gasparin,
Georges Boussenot, d'Iriart d'Etchepare,
lieutenant-colonel Josse, Lagrosillère, Le
Moigne, M:eunier, Moutel, Perreau-Pradier,
Proust, de Seynes, Taittinger, Valude.
'Ajoutons que la Chambre devant par-
tir en vacances incessamment, la prochaine
réunion de la Commission n'aura pas lieu
avant le 23 mai.
Rapports et Décrets
Annexe au décret approuvant une délibéra-
tion du Conseil général de la Nouvelle-
Calédonie et dépendances réglementant la
culture et la fabrication du tabac.
J. 0. du 5 avril 1922.
te Voyage* pFésideifïiel en Afrique du ftord
-
De notre envoyé spécial, (par dépêche) :
Ah quelle averse ! ! Quel vent ! debout
d'abord, par le travers ensuite, à rouler
bord sur bord.
Le Galle n'était pas d'huile et sans la
saute de vent et l'abri des côtes du Por-
tugal, il ne serait pas reste grand chose du
vaillant Figuig qui s'est montré si bon matr
rin, malgré la tempête, grâce, il faut l'a.
vouer, à la vaillante énergie de son com-
mandant, M. Robert.
C'est en eau calme que nous sommes ar-
rivés à 11 h. 45 dans une rade couverte de
navires au grand pavois, survolés par de
gracieux avions.
Casablanca est entièrement pavoisée. Les
Européens ont rivalisé entre eux pour la
décoration de leurs. maisons. Les indigènes
ont également orné de façon originale leurs
habitations.
Le pascha de Casablanca a fait placarder
une affiche recommandant à la population
de s'associer à la joie que cause la venue
du représentant de la France. « Nous lui re-
commandons, dit-il, de pavoiser les mar-
chés et les - magasins, dune manièrex par-
faite, de laçon que ces embellissement tra-
duisent hautement les. sentiments de foie,
de plaisir et d'amitié sincère qu'elle éprou-
ve pour le plus haut magistrat de la gran-
de nation protectrice dont L'univers entier
reconnaît les bienfaits. »
Le croiseur-cuirassé Edgar-Quinet, ayanl
à bord le président de la République, a
mouillé en rade ce matin, 5 avril à 7 h. 30.
La traversée de l'Edgar-Quinet, du Ver-
don à Casablanca, si elle s'est effectuée
sans incident grave, n'en a pas moins. eu
lieu dans des conditions assez difficiles, en
raison de l'état de la mer, particulièrement
clans le golfe de Gascogne.
Les journées du 2 et du 3 ont été pénibles.
L'Edgar-Quinet eut à lutter contre un vent
debout et une houle extrêmement forte. Le
pont était balayé à toute minute par un flot
déferlant avec fureur ; le brise-lames du
bâtiment était bientôt arraché ; les passe-
relles d'avant étaient mises en miettes, les
v montants en fer tordus ou brisés comme des
fétus de paille. La vitesse tombait de 14 à
9 nœuds, et force était aux cinq torpilleurs
d'escorte, d'abandonner provisoirement
l'Edgar-Quinet, pour chercher plus près de
la terre des eaux plus tranquilles et un vent
moins violent.
Au large des côtes portugaises, le vent
faiblit et changea de direction. Les vagues
se présentèrent par le travers' du bâtiment.
Au langage succéda un roulis non moins
fort. Toutefois, les. conditions de navigabi-
lité devenaient meilleures.
On put heureusement augmenter de vt-
tesse afin de rattraper le temps, perdu, soil
environ huit heures, le président tenant es-
sentiellement à arriver à Casablanca à
l'heure prévue. L'Edgar-Quinet passai de
9 nœuds à 17.
A 8 h. 30, le maréchal Lyautey, accompa-
gné de M. Blanc, délégué général à la rési-
d'ence générale ; Cottez-Benazet, contrôleur
général de la région de Rabat ; Vatin-Péri-
gnon, chef de cabinet du résident général,
et de deux officiers d'ordonnance, vient à
bord de l'Edgar-Quinet, saluer le président.
M. Millerand et le maréchal Lyautey s'en-
tretiennent quelques instants sur la plage
arrière de i' Ed'gar-Quinet,. et à 8 h. 45, ils
descendent dans une grande barcasse irulii-
gène vert et or, ornée de tapis et de cous-
sins aux couleurs voyantes, montée par des
mal"in,s de la corporation des rameurs de
Casablanca, dont la création remonte à plu-
sieurs siècles.
A 9 heures, la barcasse accoste au quai
de la darse.Des tapis épais ont été jetés sur
le sol, depuis la partie du débarcadère jus-
qu'à la tente à fond rouge, au toit vert et
aux boules d'or, sous laquelle se tient le
sullan, entouré dl El Mokri, grand-vizir, et
des minisires marocains.
Il est b011 de noter que c'est la première
fois que le sultan du Maroc va au-devant
d'un souverain pour lui souhaiter la bien-
venue.
Moulay Youssef affirme son dévouement
à la France et l'attachement du peuple ma-
rocain au Gouvernement français. Un in-
1er prête traduit les paroles du sultan.
M. Millerand remercie le sultan des sen-
timents de fidélité à la France qu'il vient
d'exprimer.
Moulay YouSsef présente à M. Millerand
les membres du Gouvernement chérifien.
Le président présente à son tour le minis-
t'l'e de VInstruction publique, M. Léon Bé-
rard ; le ministre des Travaux Publics,
M. Le Trocquer et les personnages de sa
suite.
Avant de regagner la Résidence, le Sul-
tan a reçu les hommages de la Commission
municipale, du corps consulaire, des mem-
bres du tribunal, du barreau, de la Cham-
bre de Commerce, de la Chambre d,'Agri-
culture et les notabilités de Casablanca.
Eurent lieu ensuite la visite du lycée, de
l'hôpital civil et militaire.
Après un déjeuner intime à la Résiaence,
M. Millerand visita Casablanca au milieu
des acclamations d'usage chez les Maro-
cains : youyou, tam-tam, fantasias.
Le Président fait halte place de France
olt, en présence des troupés, il remet la
cravate de commandeur de la Légion d'hon-
neur au pacha de Casablanca et plusieurs
rosettes ou croix de chevalier à des chefs
indigènes ou officiers français. Une foule
compacte, massée derrière les troupes. ac-
clame longuement la France, M. Millerand
et le maréchal Lyautey.
Un grand banquet donné à la Résidence
termina cette première journée.
Dans son discours, le Président de la Ré-
publique a dUt entre autres que « sa visite
était due en particulier à S. M. le Sultan,
qui,pendmlt les quatre années d'une longue
et dure guerre a été l'allié inébranlable dont
les armes se sont acquis une gloire immor-
telle et dont les troupes ont affirmé, jusqu.
un point qui n'a jamais été dépassée, tèr,
vertus guerrières que l'Islam conserve,
comme une tradition venue du plus tenn*
des âges ».
Le maréchal Lyautey a répondu à M..
Millerand :
« Je suis fier de vous présenter le
Maroc, sa colonie française, ses fonction-
naires, son armée, qui, depuis dix ans, ri-
valisent d'efforts et de vaillance pour réa-
liser l'œuvre qui va se développer sous vos*
yeux. Elle n'a pu s'accompâr que parce
que1, dès l'origine, elle a trouvé le plus loyal
concours chez le peuple marocain, tout d'a-
bord parmi les populations de la côte efc
des plaines, accoutumées dès longtemps à
notre contact, populations Laborieuses, agri-
coles, commerçantes et, par conséquent,
pacifiques, et qui attendaient anxieusement
l'heure où elles seraient libérées de l'anar-
chie et du désordre.
« Il ne faut jamais l'oublier : nous ne
sommes pas ici dés conquérants, nous som-
mes des pacificateurs. »
Le rnaréchal Lyautey a rendu ensvJite
hommage au concours du suljtlff, - MGulaV
notre protectorat le haut appui de son pou-
voir héréditaire, de son prïncipat religieua;,
sa confiance inébranlable dans la justice de
notre cause et dans nos destinées, et la col-
laboration active et loyale du maighzen:
Le maréchal a souligné également les mé-
rites de ses collaborateurs et particulière-
ment ceux des colons.
« Natre patriotisme, dit-il, rie peut se dé-
fendre de quelque orgueil en constatant ce
magnifique témoignage de vitalité de no-
tre race, de sa faculté d'expansion qui est
un défi à ceux qui oseraient encore nier ses
aptitude.s colonisatrices. »
J. Aytey.
C'est dimanche prochain que les abonnés
des Annales Coloniales recevront le humé-
rq spécial illustré (102 photographies, 2
cartes) consacré à la -colonisation françai-
se dans l'Afrique du Nord et publié à l'oc-
casion du voyage présidentiel.
Ces 16 pages de texte comprendront une
importante documentation sur toute l'œu-
vre française en Algérie, en Tunisie et ara
Maroc, 4 intéressants exposés de -MM.
Emile Mormaud, -RouK-Freissinen g, de
Warren et Charles Debierre.
LES FACULTES INTELLECTUELLES
DES INDIGENES DE L'A. O. F.
0
Le professeur Barker, qui a passé trois
années à la Gold Coast où on lui avait de-
mandé d'installer un collège à Accra, a pu
se livrer à une étude des facultés intellec-
tuelles des indigènes, et à ce sujet, il est
pleinement convaincu que l'Africain peut se
développer. Il espère que, dans un avenir;
prochain, il existera dans l'Afrique Occi-
dentale de nombreuses écoles où aes scien-
ces pratiques seront enseignées aux indi-
gènes.
Ceci n'est pas pour nous surprendre!,
étant donné que nos indigènes du Togo et
du Dahomey voisins de la Gold Cbast sont
doués remarquablement au point de vuer
intellectuel.
Courrier de l'Algérie
-Q..--
La vie économique
La session de la Chambre d'Agricultu-
re d'Oran s'est ouverte, sous la présidence
de M. G. Desfcremx.
Le .président a souhaité la bienvenue aux
délégués de l'Administration, MM. Vèrmeil
et Goroei, ainsi qu'à MM. Manquené et
Gallois, conseillers agricoles des arrondis-
sements de Mostaganem eUBel-Abbès.
MM. Manquené et Gallois font ensuite)
un exposé des besoins de leurs régions. Ils
sont invités à dresser un programme des
travaux à faire et des dépenses à, engager,
que la Chambre d'Agriculture subvention-
nera dans la plus large mesure.
M. le (Président rend oompte-des démar-
ches qu'il a faites dans l'intérêt de la vi-
ticulture algéiriennct à l'effet d'obtenir le
maintien des tarifs actuels de douanes sur
les vins espagnols
Il sigsale les difficultés au milieu' des-
quelles se débat le producteur de blé, ce
parent pauvre de l'agriculture et préconise
la vulgarisation de 1"emploi des engrais
chimiques, ainsi que la création de docks
pour l'organisation de coopératives de ven-
te qui auront l'avantage de rapprocher le
consommateur du producteur et de sup-
primer de nombreux intermédiaires qui
vivent à leurs dépens.
Enfin il insiste sur la nécessité d'en-
rayer l'exode des fils de colons vers les.
villes et sur les moyens propres à empê-"
cher le dépeuplement des campagnes.
La Chambre approuve le ooinipte rendu-,
de .son président.
Après examen de la correspondance etL
de la suite dnnnée par l'Administration;
aux vœux émis au cours de la dernière
session, la Chamlbre se réunit en commis-
sion plénière pour la distribution des dos-
siers.
Les événements et les hommes
Le gouverneur général vient de faire
dans le département d'Oran, un voyage
d'étuides au cours duquel ir a visité Tlem-
cen, Sidi-bel-Albbès, Saïda, Mascara, Mos-
taganem et Relizane, ainsi que de nom-
breux villajges de colonisation.
Les municipalités, les délégués financiers
et les conseillers généraux, ainsi que les
populations européenne et indigène, ont fait
l'accueil le plus chaleureux à be Steeg, et
.VINGT-TROISIEME ANNEE. - No 52 LE NUMERO : 15 CENTIMES - ---,- -----:- - - - -" - - JEUDI SOIR, 6 AVRD. 1988 -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
4
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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̃+ m » y
Le climat et ,lea sol de la Tunisie c5n- !
'viennent à la culture des céréales, qui
est d'ailleurs pratiquée par- la plupart
des agrliculteiuTs. L'impiortan£ia et la -rè-
paj-hiiioin des différentes sortes de céréa-
les, varient suivant 'les régions, la na-
ture des sods et le régimie des pilules.
Lea ensemencements en blé dans le
NOII'fd', dans la vaillée de la Medijerdaii et
sur les haiuts plateaux sont le doniblle
des ensemencements ein orge. Dans le
'effltre, le folé et l'orge ooouipent à peu
près une surface égale. Dans le sud et
fextrême-sud. l'orge domine.
Le rendement des céréaies est extrê-
mement vaTiiaMe -d'une année à l'autre,
suivant T'aibioinid'anicei et la rétpiairiiltion
ues pluies. Si les précipitations d'au-
tomne soai-t nécessaires aux travaux
préparatoires, des pluies de printemips,
surtout cieiles de mars sont inldispensa-
blles aiux j,eounes plantes et leur insuffi-
sance à cette époque entralne une di-
mimution de ta récoûte. Ainsi, en 1920,
les rendements ont été déficitaires SUT
tout le territoire de la Tunlisde en raison
•de lIa sécheresse du printemips. -
Ne demianidiant qu'un faible capital,
la duiturei des c'érôades est pratiqué© par
toiuis 1165 débutants. La superficie ense-
mencée s'accroît aveic FéteTidu-e des teT-
res dabowaMeS' qui augnumtel au fur
et à mesura -de la création- des nou-
veaux centres de codonisation et des dé-
frichemients qui se poursuivent a,cLi'Ve.--
ment depuis plusieurs années. La sur-
face totaile des terres ensemencées en
céréales était d'environ 530.000 hectares
en 1880, 936.715 hectares en 1903 ; elllle
atteignait 1.082.000 hectares P'O'UŒ' la pé-
riode de 1909-1913, se maintenait à
1,080.000 de 1914 à 1315 malgré les coin-
dliitions 'défavorables, produites par la
guerre et s'élevait en 1918, à 1.288.361
hectares.
l.e:s codons européens ont amélioré
peu à oeiu .leurs façons cudbuirales. Par
l'e-mipl-ol rationnel des engrais, des as-
solements, des nouvelles méthodes et
des appareils de motoculture, ill,s ont
augmenté le rendement de leurs;: terres.
Les indigènes sont restés-, dans l'en-
selmJbfte, un peu réf molaires au progrès ;
cependant" quelques-uns d'entre eux,
constatent îles bonis résultats obtenus
par les cultivateurs européens, ont
aidoptê les instruments plus modernes.
Les Européens emblavent 1/96 de la
surface, mais produisent environ le 1/3
de la récoiltei en année no>rroaile>, la moi-
lIié en mauvaise! année. Leur produc-
tion est la partiei la plus facilement moi-
bilisable de lai récolte, celle qui alimien-
te le com-merce et qui permet aux villes
de manger pendant les années de di-
sette.
Pour suppléer- à l'augmentation de
prix et à la rareté de la main-d'œuvre,
les agriculteurs ont eu recours, depuis
quelques années, aux tracteurs et aux
motocharrues. Environ 700 de ces ap-
pareils de diverses provenances ont été
emportés sur le territoire de la Régence.
BLE
Les blés durs et les blés tendres sont
cultivés en Ttunisie dans les terres fran-
ches. Moins sensibles à la rouille et
plus résistants que les blés tendres, ils
sont ensemencés annuel 1 entent sur une
feuipedïidie variant de 5 à 800 hectares, et
leur production! est d'environ 1.800.000
quintaux avec un poids spécifique d'en-
viron 81 kilos.
- -, --
En raison de -leur ricnesse en glu-
ten-, do tleur goût et d'e leiutr rendement
en miTiotenie, ces blés sont recherchés
pour la fabrication des pâtes alimen-
taires, la. miaijeure partie de la récolte
est expédiée sur la Métropole.
Tous les ans, -le service botanique
,met en vente des varliétés pédigïï'ées : le
mahmoudi, le biskri, le souri, l'hamira,
I.Ej n1lédéa et le sbeï, convenant aux plai-
nes et aux coteaux Nord, et a.ux plaines
ferfiiles du Centre. L'adjlini et le. mieski
conviennent mieux aux terres très fraî-
ches du Su:(u.
Les blés tendres cultivés en Tunisie
depuis une vingtaine d'années seule-
ment- sont ensemencés sur des surfa-
ces mo-indres. Dans les bonnes années,
ils donnent., en terrains bien préparés,
des rendements supérieurs aux blés
durs. ,,-
La. superficiel ensemencée a cicume
depuis 1910, En 1919, elle a. été de
55.000 hectares produisant. 450.000 quin-
taux avec un poids spécifique de 79
kilos, (Les variétés propres à la- Tuni-
sie sont le blé Mahon et la. Râcheille hâ.-
tive.
Pendant la période décennal-e 1910-
1919, la; moyenne de la production toitar
le de la Tunisie en blé a été de 1.821.000
qudntaux. En dehors des années excep-
tionnelles, cette production ne suffit
pas aux besoins de la régence, forcée
d'importer sOlit des blés étrangers, soit,
des farines et des semioulles pour conn-
bler un déficit annuel d'environ 300.000
qulintaux.
ORGE
Cette céréale d'un rendement moins
variable que celui du blé est cultivée
plus spécialement par Les indigènes pour
leur alimentation et ,clalll{\¡ de leurs ani-
maux. Les variétés locales à six rangs
ou escourgeons, possèdent des qualités
spéciales les faisant rechercher par les
brasseurs de la Métropole. Elles sont ri-
ches en amidon, de couleur clalire., de
bonne conservaLi-on, de faibile teneur en
azote, alvaCi un poids moyen dei 60 à 65
kilos à l'hectolitre. Les indigènes ob-
tiennent un rendement de 6 à 10 quin-
taux à l'hectare! ; les Européens, quoique
produisant peu d'orge, 50.000 quintaux
environ, récoltent en bonne culture de
15 à 20 kilos à l'hectare.
Dans le but de conserver la valeur
miarohanlde et le renomi des orges de
la 'Régence', le Service des Fraudes, de-
puis lei décret du 15 octoibre. 1911, exer-
ce une surveill'anicie active sur les récol-
tes, -afin d'éviter l'apport d'impuretés
nuisibles à la fabrication de la bière.
lil. Tunisie exporte le tielrs de sa ré-
colte et importe de faibles quantités.
La. moyenne! des importations et expor-
tations en quinta.u.x, de 1910 à 1919, pré-
sente les. chiffres suivants :
1910-1914 : exportations : 528.825
quintaux ; importations : 83.304 quin-
taux.
1915-191 9 : exportations : 612.191
quintaux ; importations : 20.972 quin-
taux.
AVOINE
L'avoine est cultivée plus spécialement
par les Européens qui l'ont introduite
en TUnlis'iet elle cowvient aux terres nou-
vellement dettrichées et donne des ren-
dements plus élevés que les autres cé-
réales. La qualité la plus courante en
Tunisie est l'avoine à grain roux, se-
miée à raison de 90 à 100 kilos à l'hec-
tare ; aveci des rendements oscillant en
annéei normale die 15 à 20 quintaux à
l'hectare. Le bétail tunisien, consom-
mant plus spécialement l'orge, la pres-
que totalité de la production d'avoine
est exportée sur la Métropole.
Le cours actuel a favorisé dans les
dernières années la. production de l'a-
voine cultivée par les EitIrOlpéeifiS sur
une, étendue de 36.793 hectares et les
indigènes sur une superficie de 28.722
hectares. La moyenne des exportations
et importations de 1910 à 1919 a été la
suivante :
Exportation : 570.508 quintaux.
Importation : 51.638 quintaux.
MAIS
Les indigènes le sèment générale-
ment en terrain irrigué, où les résul-
tats sont excellents. Les Eurolpéens cul-
tivent peu cette céréale qui nécessite des
soins d'entretien onéreux. Ainsi, les in-
digènes avaiient emblavé pendant la*
campagne 1918-1919, 16.617 hectares et
les Européens 315. D'ailleurs, le chiffre
des ensemencements en maïs est en
gTande, parbie fonction de la récolte en
céréales et croît lorsque cette récolte
est peu abondante. En Tunisie" le maïs
jaune, à grain moyen, est le plus fré-
quemment utilisé.
SORGHO
Deux variétés sont cultivées: le sorgho
blanc qui est le plus estimé et le sor-
gho jaune, plus grossier, qui sert avec
le millet à l'alimentation des animiaux
de basse-cour.
En 1919, la superficie ensemencée en
maïs et en sorgho a été de 17.676 hec-
tares avec une production de. 58.200
quintaux.
Grâce aux efforts -de la Direction gé-
nérale de l'agriculture', la: production
des céréales suit -une remarquable pro-
gression. Elle seconde intelligemmlent
les efforts des producteurs, mettant à
leu-r disposition par l'intermêdiairei du
Service botanique des graines de varié-
tés pédigrées et sélectionnées.
Durant la période 1910-1919, il a été
ainsi livré aux cultivateurs 62.450 kilos
de bilés durs ; 80.982 de blés tendres ;
87.450 d'orge ; 56.775 d'avoines.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure
Vice-Président de la Commission
des Colonies et Protectorats.
–-
L'affaire Angoulvant
-Q
M. Gustave Ter y, dans. rŒuvre, vient
d'entreprendre la. publication d'un impor-
tant d'o'ssie'r signalant des tractations, com-
promissions et collusions de M. Gabriel An-
goulvant, gouverneur général honoraire des
colonies, actuellement commissaire général
de lexposition Coloniale de 1925, avec di-
verses Sociétés financières et coloniales..
Par trois lettres successives, l'ancien gou-
verneur de l'Afrique Equatoriale, tout en
reconnaissant avoir accepté les offres qut
lui ont été faites affirme les avoir finale-
ment déclinées.
Il ne semble pas que la campagne de M.
Gustave Téni doive en rester là. -
A TRAVERSL'A.O. F.
Les dispensaires et le lycée de Saint-Louis
Saint-Louis est, avec
Conakry, l'une des' cités
les plus agréables de l'A-
frique OccÜlentalc. Avec
ses rues propres, ses
maisons aux grandes fa-
çades blanches, ses vieux
bâtiments historiques, el-
le a le caractère d'une
véritable cawitale. Ajou-
tez à cela un climat délicieux, - tempéré
par les effluves de la mer £ t la proximité
du fleuve Sénégal, et vous ne vous étonne-
rez pas que les Saint-Louisiens soient fiers
à juste titre de leur ville.
Je viens de la parcourir dans tous les
sens. D'abord, avec le sympathique maire,
M. Duguaij Clédor, j'ai visité les cinq quar-
tiers de la cité. Dans chacun cl,etix les
chefs et les notables m'ont été présentés, et
ils m'ont déclaré unanimement leur sym-
pathie pour la France. Et je sentais bien,
à leur regard franc et clair, toute la sincé-
rité de leur déclaration.
\En compagnie du gouverneur Didclot, un
colonial endurci, qui ne craint pas les res-
ponsabilités de son difficile gouvernement,
et s'applique 'chaque ¡Ottl' à aplanir les &bs-.
lacles accumulés sous ses pas, j'ai vu égale-
ment. ~.dëtcut, l'hôpital et les dispensai-
res de Saint-Louis. Quelle différence entre
ce qui se passait il y a quinze ans et ce que
j'ai vu aujourd'hui ! D'abord cii, 1908, il
existait au Sénégal un seul hôpital et deux
dispensaires. Aujourd'hui les principales
villes de la colonie en sont d'otees, pour la
plupart. Et les malades, les mamans et
leurs nourrissons s'urtO'lIJ, assistent nom-
breux aux visites quotidiennes. N'est-ce
point là le plus bel exemple de l'évolution
qui se produit dans les mœurs indigènes,
par suite de notre long c ont art a.vec les au-
tochtones et de notre sollicitude pour cucr.
Autre exemple, symptomatique aussi, ce-
lui-là. Saint-Louis possède ini lycée, où se
professe, à tous les degrés, notre enseigne-
ment secondaire.
J'ni été frappé en le visitant, en interro-
geant les élèves et les professeurs, des ré-
sultats surprenants obtenus _en aussi peu
de temps. Dans une classe notamment, la
septième A, je crois, un petit bout d'hom-
me, noir comme mon haut de forme, tra-
duisait une version latine avec un tel suc-
cès, que nous en filmes tous estomaqués.
Le lycée de Saint-Louis a eu des détrac-
teurs. Je sais qu'il en a encore, et non des
moindres. Qu'ils veuillent bien faire comme
moi, se donner la peine de visiter le grand
établissement universitaire de Saint-Louis,
et leur parti-pris se transformera en une
totale admiration.
*
* *
Le Conseil municipal de Saint-Louis et
la Commission permanente dit Conseil colo-
nial du Sénégal s'étaient réunis, cette
après-midi en mOrn honneur. Vous dirai-je
la grande joie que j'ai eue, de pouvoir pro-
fiter de l'aubaine pour remercier mes amis
du Sénégal de leur gtanae générosité à l'é-
gard des populations sinistrées dit Pas-de-
Calais, Je leur ai rappelé que celle grande
unioni des cœurs, à travers les océans, me
faisait un devOir, en échange, d'aider mon
ami Diagne à persévérer dans sa lourde
tâche, et de le seconder par tous les
moyens pour que le Sénégal sorte enfin de
sa période de stagnation.Le Sénégal est ap-
pelé au plus magnifique essor économique.
Le rapporteur du projet Sarraut ne l'ou-
blie pas. D'accord avec les Chambres de
commerce intéressées il saura mettre tout
en œuvre pour réaliser le programme mi-
nimum des revendications sénégalaises.
*
Après une très intéressante visile à la
machine élévatoire d'eau, sise à quinze
ldlomèLres. nous sommes rentrés à Saint-
Louis, pour assister le soir, au diner offi-
ciel offert en mon honneur par M. le gou-
verneur Didelo't.
Mme Didelol fait excellemment les cho-
ses, et le gouverneur aussi. Dans un geste
d'apaiseme'nt et de concorde, *, avait invité
les différents représentants du commerce
et les élus du Conseil colonial et de la mu-
nicipalité à se réunir autour de sa table.
Les uns et les autres ne sont pas nos amis
politiques. Mais j'augure de la méthode.
Didelot les meilleurs fruits. C'est en se
voyant sonuent, et en causant, que l'on ar-
rive à se mieux connaître et à s'apprécier.
Tard dans la nuit, les doigts agiles de
d'Oxoby tapotèrent sur le piano, et avec
une voix exquise notre excellent confrère
i nous fit connaître taut son répertoire,
Où était, ce soit-là" le bouillant polémiste
de rOuest-Afrioain ? !
Saint-Louis, 21 février 1922.
Georges Barthélemy,
député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
P.-S. J'ai oublié, dans mon article sur
l'aviation coloniale, (le citer le nom de l'it-n
des collaborateurs les plus précieux du
commandant Odic, le capitaine-pilote Lacîi-
man. Qu'il ne m'en veuille pas : je répare
aujourd'hui.
G. B.
LA TRAVERSEE DE L'ATLANTIQUE
EN HYDRAVION
L'hydravion portugais,, piloté par le com-
mandant Sacadura Cabrai et le capitaine de
frégate Continlio, qui était reparti de Las
Palmas dimanche dernier, a été obligé de
s'arrêter dans la baie de Gando, au sud
des Canaries. *
Dans la matinée dl'avant-bier, les avia-
teurs portugais ont quitté les îles Canaries,
continuant leur route vers le sud-ouest, et
sont arrivés dans l'apres-midi à Saint-Vin-
cent (lles du Cap-Vert).
> B CÉMS8I8II llKi EOltBHS
Audition de M. Albert Sarraut
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, s'est réunie le mardi
4 avril, .sous l'a présidence de M. d'Iriart
d'Etchepare. Elle a entendu un long exposé
de M1. Albert Sarraut, ministre des Colo-
nies, retraçant- les grandes lignes de sa po
liUque, durant trois heures.
A Tahiti et en Nouvelle-Calédonie
M. Sarraut s'est attaché à l'étud'e du pro-
blème de la main-d'œuvre dans les Etablis-
sements français d'Océanie et la Nouvelle-
Calédonie. II a indiqué le préjudice c.ausé
par la pénurie de main-d'œuvre dans ces
possessions où l'indigène est peu porté au
travail et où les racés sont en décroissance.
Le ministre des Colonies a préconisé
l'adjonction de la main-d'œuvre chinoise.
Toutefois, celle-ci n'est pas d'un concours
bien appréciable, et c'est plutôt à la main-
d'œuvre indoebimoise qu'il pourrait être fait
appel. Un envoi préliminaire de 1.000 tra-
vailleurs a bien été effectué en Nouvelle-
Calédonie, mais le développement de l'Indou
Chine ne lui permet pas de laisser partir
sa main-d'œuvre.
M. le gouverneur général Maurice Long
sera, comme les Annales Coloniales ont été
-les premières à l'annoncer, de retour en"
France au début de mai, et M. Sarraut
conférera aussitôt à ce sujet avec lui.
M. Ballande a montré la disproportion qui
existe entre les 'besoins des colonies d'Océa-
nie et ceux de l'Indo-Chine. Aux Nouvelles
Hébrides, on pourrait créer une population
indochinoise analogue à la colonie hindoue
à Fidji.
Aux îles Marquises quelques centaines
d'hommes s'affirment chaque année.
M. Georges Boussenot est intervenu pour
que Madagascar reçoive aussi un léger con-
tingent.
Le ministre a ensuite l'appelé les incidents
graves qui sont survenus à Papaete. La
(Tisè économique a amené la création de
taxes qui seront prochainement réduites.
Les suppressions de personnel permettront
la réduction des dépenses. M. Sarraut s'op-
pose à la création d'une maison de jeu à
Papecte. Il promet d'améliorer le port de
Papecte et projette le relier par des bateaux
français : Tahiti à la Métropole, en passant
par les Antilles.
La question des Nouvelles-Hébrides
M. Sarraut a officielement informé" la
Commission, du règlement de. la question
des Nouvelles-Hébrides. Il a rappelé les dif-
ficultés traversées, les conflits entre la
France-et l'Angleterre ou plutôt l'Australie,
et la décision de la Banque de l'Indo-Chine
d'avancer à l'Etat la somme nécessaire à
l'achat de 4.500 actions provenant des héri-
tiers Higginson.
Nos intérêts économiques étaient propon-
dérants, mais entre les mains de la Société
française des Nouvelles-Hébrides qu'i a
600.000 hectares de terre, et qui était sur
le point de passer à des groupes étrangers.
Le ministre a ajouté qu'il y avait lieu de
prévoir la constitution éventuelle d'une nou-
velle Société. Il pense que l'Etat rembour-
sera par annulités à la Banque de l'Indo-
Chine la somme avancée. Cette banque iva
gérer les 4.500 actions dont l'Etat français
est propriétaire.
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indo-Chine
Assez naturellement, le ministre des Co-
lonies a été amené à faire connaître ses
vues sur les conditions dans lesquelles va
intervenir le renouvellement du prtviège de
la Banque de l'Indo-Chine, qui expire à
nouveau en janvier 1923.
M. Sarraut a fait connaître les grandes
lignes du projet de loi en donnant l'assu-
rance à la Commission qu'il serait déposé
1 pour pouvoir être examiné avant le mois
de juillet.
Les Affaires de la Martinique
Reprenant l'exposé qu'il avait interrompu
au * cours de sa précédente audition, par
suite de l'absence de M. Lagrosillière, dé-
puté de la Martinique, M. Sarraut a exposé,
en présence de ce dernier, sa manière de
voir sur les affaires de la Martinique.
Au sujet des juges qui sont en disponi-
hililé depuis deux années, sans traitement,
M. Sarraut estime que cette situation est
assez irrégulière et qu'il faut payer ces
magistrats.
Quant à la lettre d'e M. Lémery, sénateur
de la Martinique, mettant en cause M. La-
grosillière, le ministre des Colonies, rap-
pelant sa précédente déposition, estime
qu'elle n'aurait pas dû être transmise, et
que le Gouverneur, malgré l'attitude de su-
bordonné qu'il doit garder vis-à-vis du Dé-
partement , aurait du faire remarquer au
ministre l'irrégularité de cette transmission.
M. Sarraut pense en outre que le,Procu- ,
reur de la République n'aurait pas dû don-
donner suite. Mais malgré cela, et malgré
la demande formulée par M. Lagrosillière,
M. Albert Sarraut ne déplacera pas le Pro-
cureur de la République de la Martinique.
M. d'Iriart d'Etchepare a remercié au
nom de ses collègues, le ministre des Colo-
nies pour la netteté de son exposé.
Etaient présents : MM. Ballamde, Bluysen
(Paul), Comhrouze, David (Robert), Denise
(Paul), Diagne, Ernest Outrey, Gasparin,
Georges Boussenot, d'Iriart d'Etchepare,
lieutenant-colonel Josse, Lagrosillère, Le
Moigne, M:eunier, Moutel, Perreau-Pradier,
Proust, de Seynes, Taittinger, Valude.
'Ajoutons que la Chambre devant par-
tir en vacances incessamment, la prochaine
réunion de la Commission n'aura pas lieu
avant le 23 mai.
Rapports et Décrets
Annexe au décret approuvant une délibéra-
tion du Conseil général de la Nouvelle-
Calédonie et dépendances réglementant la
culture et la fabrication du tabac.
J. 0. du 5 avril 1922.
te Voyage* pFésideifïiel en Afrique du ftord
-
De notre envoyé spécial, (par dépêche) :
Ah quelle averse ! ! Quel vent ! debout
d'abord, par le travers ensuite, à rouler
bord sur bord.
Le Galle n'était pas d'huile et sans la
saute de vent et l'abri des côtes du Por-
tugal, il ne serait pas reste grand chose du
vaillant Figuig qui s'est montré si bon matr
rin, malgré la tempête, grâce, il faut l'a.
vouer, à la vaillante énergie de son com-
mandant, M. Robert.
C'est en eau calme que nous sommes ar-
rivés à 11 h. 45 dans une rade couverte de
navires au grand pavois, survolés par de
gracieux avions.
Casablanca est entièrement pavoisée. Les
Européens ont rivalisé entre eux pour la
décoration de leurs. maisons. Les indigènes
ont également orné de façon originale leurs
habitations.
Le pascha de Casablanca a fait placarder
une affiche recommandant à la population
de s'associer à la joie que cause la venue
du représentant de la France. « Nous lui re-
commandons, dit-il, de pavoiser les mar-
chés et les - magasins, dune manièrex par-
faite, de laçon que ces embellissement tra-
duisent hautement les. sentiments de foie,
de plaisir et d'amitié sincère qu'elle éprou-
ve pour le plus haut magistrat de la gran-
de nation protectrice dont L'univers entier
reconnaît les bienfaits. »
Le croiseur-cuirassé Edgar-Quinet, ayanl
à bord le président de la République, a
mouillé en rade ce matin, 5 avril à 7 h. 30.
La traversée de l'Edgar-Quinet, du Ver-
don à Casablanca, si elle s'est effectuée
sans incident grave, n'en a pas moins. eu
lieu dans des conditions assez difficiles, en
raison de l'état de la mer, particulièrement
clans le golfe de Gascogne.
Les journées du 2 et du 3 ont été pénibles.
L'Edgar-Quinet eut à lutter contre un vent
debout et une houle extrêmement forte. Le
pont était balayé à toute minute par un flot
déferlant avec fureur ; le brise-lames du
bâtiment était bientôt arraché ; les passe-
relles d'avant étaient mises en miettes, les
v montants en fer tordus ou brisés comme des
fétus de paille. La vitesse tombait de 14 à
9 nœuds, et force était aux cinq torpilleurs
d'escorte, d'abandonner provisoirement
l'Edgar-Quinet, pour chercher plus près de
la terre des eaux plus tranquilles et un vent
moins violent.
Au large des côtes portugaises, le vent
faiblit et changea de direction. Les vagues
se présentèrent par le travers' du bâtiment.
Au langage succéda un roulis non moins
fort. Toutefois, les. conditions de navigabi-
lité devenaient meilleures.
On put heureusement augmenter de vt-
tesse afin de rattraper le temps, perdu, soil
environ huit heures, le président tenant es-
sentiellement à arriver à Casablanca à
l'heure prévue. L'Edgar-Quinet passai de
9 nœuds à 17.
A 8 h. 30, le maréchal Lyautey, accompa-
gné de M. Blanc, délégué général à la rési-
d'ence générale ; Cottez-Benazet, contrôleur
général de la région de Rabat ; Vatin-Péri-
gnon, chef de cabinet du résident général,
et de deux officiers d'ordonnance, vient à
bord de l'Edgar-Quinet, saluer le président.
M. Millerand et le maréchal Lyautey s'en-
tretiennent quelques instants sur la plage
arrière de i' Ed'gar-Quinet,. et à 8 h. 45, ils
descendent dans une grande barcasse irulii-
gène vert et or, ornée de tapis et de cous-
sins aux couleurs voyantes, montée par des
mal"in,s de la corporation des rameurs de
Casablanca, dont la création remonte à plu-
sieurs siècles.
A 9 heures, la barcasse accoste au quai
de la darse.Des tapis épais ont été jetés sur
le sol, depuis la partie du débarcadère jus-
qu'à la tente à fond rouge, au toit vert et
aux boules d'or, sous laquelle se tient le
sullan, entouré dl El Mokri, grand-vizir, et
des minisires marocains.
Il est b011 de noter que c'est la première
fois que le sultan du Maroc va au-devant
d'un souverain pour lui souhaiter la bien-
venue.
Moulay Youssef affirme son dévouement
à la France et l'attachement du peuple ma-
rocain au Gouvernement français. Un in-
1er prête traduit les paroles du sultan.
M. Millerand remercie le sultan des sen-
timents de fidélité à la France qu'il vient
d'exprimer.
Moulay YouSsef présente à M. Millerand
les membres du Gouvernement chérifien.
Le président présente à son tour le minis-
t'l'e de VInstruction publique, M. Léon Bé-
rard ; le ministre des Travaux Publics,
M. Le Trocquer et les personnages de sa
suite.
Avant de regagner la Résidence, le Sul-
tan a reçu les hommages de la Commission
municipale, du corps consulaire, des mem-
bres du tribunal, du barreau, de la Cham-
bre de Commerce, de la Chambre d,'Agri-
culture et les notabilités de Casablanca.
Eurent lieu ensuite la visite du lycée, de
l'hôpital civil et militaire.
Après un déjeuner intime à la Résiaence,
M. Millerand visita Casablanca au milieu
des acclamations d'usage chez les Maro-
cains : youyou, tam-tam, fantasias.
Le Président fait halte place de France
olt, en présence des troupés, il remet la
cravate de commandeur de la Légion d'hon-
neur au pacha de Casablanca et plusieurs
rosettes ou croix de chevalier à des chefs
indigènes ou officiers français. Une foule
compacte, massée derrière les troupes. ac-
clame longuement la France, M. Millerand
et le maréchal Lyautey.
Un grand banquet donné à la Résidence
termina cette première journée.
Dans son discours, le Président de la Ré-
publique a dUt entre autres que « sa visite
était due en particulier à S. M. le Sultan,
qui,pendmlt les quatre années d'une longue
et dure guerre a été l'allié inébranlable dont
les armes se sont acquis une gloire immor-
telle et dont les troupes ont affirmé, jusqu.
un point qui n'a jamais été dépassée, tèr,
vertus guerrières que l'Islam conserve,
comme une tradition venue du plus tenn*
des âges ».
Le maréchal Lyautey a répondu à M..
Millerand :
« Je suis fier de vous présenter le
Maroc, sa colonie française, ses fonction-
naires, son armée, qui, depuis dix ans, ri-
valisent d'efforts et de vaillance pour réa-
liser l'œuvre qui va se développer sous vos*
yeux. Elle n'a pu s'accompâr que parce
que1, dès l'origine, elle a trouvé le plus loyal
concours chez le peuple marocain, tout d'a-
bord parmi les populations de la côte efc
des plaines, accoutumées dès longtemps à
notre contact, populations Laborieuses, agri-
coles, commerçantes et, par conséquent,
pacifiques, et qui attendaient anxieusement
l'heure où elles seraient libérées de l'anar-
chie et du désordre.
« Il ne faut jamais l'oublier : nous ne
sommes pas ici dés conquérants, nous som-
mes des pacificateurs. »
Le rnaréchal Lyautey a rendu ensvJite
hommage au concours du suljtlff, - MGulaV
voir héréditaire, de son prïncipat religieua;,
sa confiance inébranlable dans la justice de
notre cause et dans nos destinées, et la col-
laboration active et loyale du maighzen:
Le maréchal a souligné également les mé-
rites de ses collaborateurs et particulière-
ment ceux des colons.
« Natre patriotisme, dit-il, rie peut se dé-
fendre de quelque orgueil en constatant ce
magnifique témoignage de vitalité de no-
tre race, de sa faculté d'expansion qui est
un défi à ceux qui oseraient encore nier ses
aptitude.s colonisatrices. »
J. Aytey.
C'est dimanche prochain que les abonnés
des Annales Coloniales recevront le humé-
rq spécial illustré (102 photographies, 2
cartes) consacré à la -colonisation françai-
se dans l'Afrique du Nord et publié à l'oc-
casion du voyage présidentiel.
Ces 16 pages de texte comprendront une
importante documentation sur toute l'œu-
vre française en Algérie, en Tunisie et ara
Maroc, 4 intéressants exposés de -MM.
Emile Mormaud, -RouK-Freissinen g, de
Warren et Charles Debierre.
LES FACULTES INTELLECTUELLES
DES INDIGENES DE L'A. O. F.
0
Le professeur Barker, qui a passé trois
années à la Gold Coast où on lui avait de-
mandé d'installer un collège à Accra, a pu
se livrer à une étude des facultés intellec-
tuelles des indigènes, et à ce sujet, il est
pleinement convaincu que l'Africain peut se
développer. Il espère que, dans un avenir;
prochain, il existera dans l'Afrique Occi-
dentale de nombreuses écoles où aes scien-
ces pratiques seront enseignées aux indi-
gènes.
Ceci n'est pas pour nous surprendre!,
étant donné que nos indigènes du Togo et
du Dahomey voisins de la Gold Cbast sont
doués remarquablement au point de vuer
intellectuel.
Courrier de l'Algérie
-Q..--
La vie économique
La session de la Chambre d'Agricultu-
re d'Oran s'est ouverte, sous la présidence
de M. G. Desfcremx.
Le .président a souhaité la bienvenue aux
délégués de l'Administration, MM. Vèrmeil
et Goroei, ainsi qu'à MM. Manquené et
Gallois, conseillers agricoles des arrondis-
sements de Mostaganem eUBel-Abbès.
MM. Manquené et Gallois font ensuite)
un exposé des besoins de leurs régions. Ils
sont invités à dresser un programme des
travaux à faire et des dépenses à, engager,
que la Chambre d'Agriculture subvention-
nera dans la plus large mesure.
M. le (Président rend oompte-des démar-
ches qu'il a faites dans l'intérêt de la vi-
ticulture algéiriennct à l'effet d'obtenir le
maintien des tarifs actuels de douanes sur
les vins espagnols
Il sigsale les difficultés au milieu' des-
quelles se débat le producteur de blé, ce
parent pauvre de l'agriculture et préconise
la vulgarisation de 1"emploi des engrais
chimiques, ainsi que la création de docks
pour l'organisation de coopératives de ven-
te qui auront l'avantage de rapprocher le
consommateur du producteur et de sup-
primer de nombreux intermédiaires qui
vivent à leurs dépens.
Enfin il insiste sur la nécessité d'en-
rayer l'exode des fils de colons vers les.
villes et sur les moyens propres à empê-"
cher le dépeuplement des campagnes.
La Chambre approuve le ooinipte rendu-,
de .son président.
Après examen de la correspondance etL
de la suite dnnnée par l'Administration;
aux vœux émis au cours de la dernière
session, la Chamlbre se réunit en commis-
sion plénière pour la distribution des dos-
siers.
Les événements et les hommes
Le gouverneur général vient de faire
dans le département d'Oran, un voyage
d'étuides au cours duquel ir a visité Tlem-
cen, Sidi-bel-Albbès, Saïda, Mascara, Mos-
taganem et Relizane, ainsi que de nom-
breux villajges de colonisation.
Les municipalités, les délégués financiers
et les conseillers généraux, ainsi que les
populations européenne et indigène, ont fait
l'accueil le plus chaleureux à be Steeg, et
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