Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-03-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1922 17 mars 1922
Description : 1922/03/17 (A23,N41). 1922/03/17 (A23,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63033887
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROlSfEMB ANNEE. N° 41 LE NUMERO: 15 CENTIMES VENDREDI SOIR, 17 MARS 1988
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Les Annales Coloniales
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U nUWK DES SlIHUB DU mARDe
4-00
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Uintégrité des pouvoirs à la fois po-
litiques et religieux du Sultan, garan-
tis par (les traités solennels, qui nous
engagent absoluni\ent, est une condition
indispensable de notre établissement so-
lide au Maroc, disait le maréchal Lya.u-
itey à Imql. excellent coiHègue et ami, M.
Albert Peytronnet, qui présidait 'le ban-
quet deis Annales Coloniales du 22 fé-
vrier 1922.
La méconnaissance, absoilu dû ce prin-
cipe a atmené l'Espagne où elle en est,
dans sa, zone marocaine.'
Mais ipiooir comprendire les directives
de notre poditàque indigène au Maroc,
pays de protectorat, ne l'oublions pas,
il faut en oonnaîtrei la V'ÎBi politique telle
qu'elfe était avant notre intervention
dans les. affaires chérifiennes et qu'elle
est -l'organisation actuelle du régime du
protectorat établi au Maroc par la con-
vention de Fez du 30 miars 1921.
-Le Makhzen, ou pays de Gouverne-
ment était : dans Lei Nord : Tanger, Té-
touan, Oue^z^n,Fez, Meknès et Riabbçilt;
dams le Sud : les Gbao,ula, les Ahda, les
Doukkaila, les Haba et Marrakechs, les
Zemmour eL les Zaër, partageant ces
deux régions. Au Tafiilelt, indécpendant,
on reconnaissait nominalement le Sul-
tan.
Coimane l'écrit fort justement M. Att.
gustin Bernai, dans son livre Le Ma-
roc, les sultans n'avaient rien fait pour
étendre leur domination effective ; com-
limandes aux popiilàtioïiis les plus faciles
et les plus rXclhæ. leur suffisait.
Le Rled-es-Stba, pays i¡fiSO,urm,is,u"elta.n
pas délimité .plus exactement que le
Btted-es-Makbzen, cair, suivant J'autorité
du suilban, l'un et. l'autre avançait ou re-
culait seslimiws.
Pour réunir toutes ces tribus pJus on
imlotins indépendantes et en constituer
un E:tat, il faillait un lien religieux eit un
lien politique", ces pouvoirs auxquels le
mlarécbail Lyauite-y faisait allusion, com-
me je l'écrivais plus baut.
Le lien religieux faisait, accepter aux
tribus l'influence d-eis Zaouïas, l'a.ction
ciollectâvei des Chérifs, des Marabouts,
des Ouilamias et enfin, l'autorité suprême
du Clhérif couronné.
Le ilietn politique, créé par ce dévelop-
jpiemenll vhi-storique du' Makhizen, qlue,
nous avons étudié dans un précédent
airtiicilei, superposait le pouvoir central à
û'éparpillement des pouvoirs locaux.
La réduction du Bledl-Siba. fut, comirne
de nos jours, le but de la. politique des
plus grands sultans.
En réalité, le Makhzen, ce n'est autre
que île pouvoir central, le « magasin »,
la réserve en hOlTIlllleS et en argent avec
lesquels le sultan imposera progressi-
vement sa. domination.
(Lia sultan n'est réellement le chef su-
prême qu'en cas de guerre sainte, de
djihad, comme imiam à la tête die ses
guerriers, contre l'Infidèle il est le chef
absolu.
'L'adllniini.sLr.atiŒl du Maikhzen,n.u mo-
ment où nous intervenons, n'est rien
moins que chaotique ; vizirs, et mai-
soii-militaire, se partagent toutes les
charges d'un Gouvernement qui resseml-
bile beaucoup à celui de la Franoe féo-
dale.
C'est le règne de Moulay-el-IIassan
(1873-1894), qui peut être considéré coimi-
me le type le plus complet du système
miakhzen, conformément à toutes les
traditions de cette institution.
Il suit exercer avec- mêîia^&men t son
autorité précaire sur le: Btecl-Siba, évi-
tant les coalitions dangereuses, veillant
à neutralliser certains éléments, les
uns parles autres et faire de la politique
di'équil.iiblre dians l'intérieur même cllu
Maroc.
Rappelons, ,qu'à partir de 1877, il de-
mlanida et obLint auprès de lui une mis-
sion miilïtaiire française.
Ce fut un conquérant en même temps
qu'un administrateur. Sans cesse en
route de Marrakech à Fez, de Fez à
Oudjda, il essaya d'étendre le pays Ma.-
khzen jusqu'aux Beni-Mguild et aux
Drjebala.
Originaire de Tafilelt. Il s'y rendit en
1893.
Gomme son ancêtre Moulay-Ismaïl,
Mloulay-Hassan avait permis au Maroc
de faire :fi¡gu-re d'Etat et d'amorcer quel-
ques relations avec les puissances euro-
péennes par Ja convention de Madrid (3
juillet 1880).
Avec .les successeurs de Moulay-el-
Hassan, il'fliistoire intérieure du Maroc
le cède de: plus en plus en importance et
en intérêt à l'histoire de- ses relations
ave,a les puissances européennes, car
nombreux sont les arrangements con-
clus par les puissances entre elles, con-
cernant la succession des Chérifs. C'est
l'histoire de la pénétration européenne
au Maroc, c'est l'histoire contemporai-
ne qui s'écrit au jouir le jour est dans la-
quelle l'œuivire dû maréchal Lyautey res-
terai le chapitre le plus émouvant, mais
aussi la consécration de lai politique co-
loniale, jjo lî, France Rénublicaine.
Edouard Néron,
Député de la Haute-Loire.
L'fmir en mauvaise posture
----(H)--
Le journal de l'Emir Khaled, Vlkdam ne
peut pas souffrir qu'un indigène affiche pu-
bliquement ses sentiments francophiles.
C'est ainsi qu'il a été amené à se livrer
à des attaques violentes contre un bon ami
de la France, M. Saya.r AMelkader Si
Henni, parce q.ue loin d'éprouver les idées
subversives qui sont chères à l'Emir Kha-
led, il a eu le courage de les combattre au
grand jour.
Un polémique s'est donc engage entre
deux journaux franco-arabes VErmacih (le
Véridique.) ami de la France, propageant
des saines idées et l'ihdam (En avant 1)
dont le titre est des plus suggestifs, car il
signifie bien clairement son caractère par-
ticulier de : En avant ! contre les institu-
tions françaises.
Dans une réplique .que publie VErmacih,
M. Sayar Abdelkader Si Henni, l'Emir Kha-
led en prend pour son grade :
« Si Henni ne tend pas la main, il ne
mendie pas, il ne sollicite de subventions
pas plus qu'il ne reçoit de pensions de qui-
conque ; il ne bat pas monnaie de ses titres
et quanités, pour en tirer un crédit fictif
et se créer des ressources au détriment du
bon gogo fasciné. Personne, parmi les
miens, ne joue au Grand Capitaine, c'est
entendu ; mais, en revanche, il est un sen-
timent qui domine dans nos cœurs, c'est
notre lierté de nous sentir et de nous dire
Français, notre fidélité constante envers
notre patrie d'adoption, notre: loyal atta-
chemnt aux généreux bienfaiteurs de notre
population musulmane.
L'exemple nous vient de loin, n'est-ce
pas ? Il nous est offert, depuis Bugeaud
au moins, par l'histoire de nos pères en
des traits marqués de notre sang. »
Si l'Emir Khaled n'est pas content de
cette verte semonce, c'est qu'il est difficile
à satisfaire.
Quant à nous, en nous plaçant au point
de vue de nos idées personnelles sur la
question indigène dans l'Afrique du Nord,
nous ne pouvons qu'encourager et féliciter
ceux qui, comme Si Henni, sont des es-
prits clairvoyants.
Eugène Masson
LE ROI D'EGYPTE
0
Un rescrit du sultan, p -blié le 15 mars, à
22 heures, annonce que l'Egypte est deve-
nue un Ebat indépendant et souverain. Le
sultan Fuad prend le titre de roi d'Egypte.
Le maréchal Allemby, accompagné du
personnel de la résidence, s'est rendu ce
matin, au palais du sultan, afin d'offrir
ses félicitations au nouveau roi d'Egypte.
Le mjaje prêsidentielBn ifripii du Nord
-0-0--
L'runclen croiseur allemand Mulhouse
quittera Brest le 25 mars, pour prendre, à
Bordeaux, le 27, M. Millerand, qui descen-
dra la Gironde à son bord pour se rendre
à Lesparre. De là, le président prendra pas-
sage sur le croiseur Edgar-Quinet qui, es-
corté des cuirassés France, Paris, Breta-
gne, ce dernier battant pavillon du vice-
amiral Salalin, du croiseur Mulhouse, et
d'escadrilles de torpilleurs, conduira le pré-
sident de la République à Casablanca.
Le croiseur Edgar-Quinet, dont l'aména-
gement a été achevé dans l'arsenal de Tou-
lon, a quitté hier ce port pour Bordeaux.
Outre les appartements de M. Millerand,
on y a préparé des logements pour le mi-
nistre de la Marine, un maréchal de France
e.t le contre-amiral Vintry, de la maison
mHitaire, qui accompagneront le président
de la République.
MISE EN NON ACTIVITÉ
DE jN. PHILIPPE BERTHELOT
DE lq. PHILIFFE EERTHELOT
Pour avoir donné certaines instructions
à des agents diplomatiques en faveur de
la. Banque Industrielle de Chine., M. Phi-
lippe Berthelot, ancien secrétaire générai
du ministère des Affaires étrangères, am-
bassadeur, a été mis en non activité pour
dix ans par décret du Président de la ïfépu-
blique sur la proposition du ministre des
Affaires étrangères.
Nous savons que., pendant la guerre, M.
Philippe Berthelot a joué un rôle diploma-
tique fort important et particulièrement
dans les questions extérieures à l'Europe.
Le maréchal Lyautey déclarait récem-
ment, au cours d'un banquet, que sans le
oonco-urs qu'il reçut de M. Berthelot, il
lui aurait été impassible d'accomplir sa
tâche au Maroc où ce dernier se rendit lui-
même au printemps de 1917.
Ce fut même M. Berthelot qui intervint
personnellement en 1920, avant même
d'être secrétaire général, pour obtenir que
le Gouvernement approuvât l'action du gé-
néral Gouraud contre Fayçal et permit d'oc-
cuper Damas.
1
Rapports et Décrets
Décret créant un poste de commis greffier
rétribué près le tribunal de simple police
d'Alger.
Décret en vertu duquel la compétence ter-
ritoriale du tribunal des dommages de
guerre de Blida est étendue à l'arrondis-
sement d'Alger.
J. 0. du 17 mars 1922.
Monnaie et Change au Togo
- 0-0-
La circulation monétai-
re au Togo est représen-
tée actuellement par des
monnaies métalliques an-
glaises, françaises et alle-
mandes.
On n'y trouve peu ou
point de livres anglaises,
mais les shillings au ti-
tre de 900/1000 y sont
abondants. Un shjlling au titre de 500/1000
provenant d'émissions faites en Gold Coast
et en Nigeria est. accepté par les indigènes
pour six pence, sans toutefois que sa cir-
culation soit admise dans les territoires ad-
ministrés par la France.
Les pièces françaises sont celles de
0 [1'. 50, 1 franc, 2 francs et 5 francs.
Entre deux mmnaies d'argent, de deux
pays différents et frappées au mêtn-e titre,
il ne saurait être question de change, le
métal fin entrant pour un poids égal dans
leur fabrication.
On ne peut donc admettre actuellement
au Togo qu'une pièce de 5 francs soit ache-
tée contre deux shillings alors qu'en Gold
Coast cette môme pièce de 5 fr. fail prime à
cYfUf shillings.
Or, par suite d'erreurs commises par nos
agents commerciaux, il a été admis que
vingt shillings argent valaient une livre en
or et que par réciprocité- vinrlt shillings ar-
gent étaient Véquivalent au change d'une
livre en or.
La conséquence de celte parité a été d'é-
tablir la valeur de vingt-cinq shillings à
cinquante francs d'après le cours du chan-
ge moyen et de diminuer de moitié la valeur
nominale rfe l'argent, français, bien qu'il
soit (l"lIne valeur intrinsèque égale à l'ar-
a en t anglais.
On comprend aisément que les banques et
le commerce anglais spéculent sur le shil-
ling mais on ne saurait admettre que ces
opérations entraînent la déprecialion de
l'argent français.
M. le commissaire Wcrljfel qui en cette
circonstance, comme en beaucoup (L'autres,
a fait prenne d'un souci très réel des inté-
rêts économiques de la Colonie, s'est effor-
cé de maintenir la parité entre le franc et
le shilling, accepté dans les caisses publi-
ques pour sa valeur comparative de 1 fr. 25.
Cette question présente une grande im-
portance à l'ocrasion de la liquidation des
biens ennemis au Togo.
Tl ne faut pas qu'à la faveur du change
les Anglais seuls se portent acquéreurs (les
biens sous séquestre, et réalisent ainsi l'é-
viciion (les firmes françaises.
C'est là. une considération qui. doit retenir
toute l'attention du ministre des Colonies
qui à la faveur des événements actuels,
connaît enfin les questions dit Togo.
L.-G. Thébault
École Coloniale
-00
Par arrêté du ministre des Colonies, en
date du 15 mars 1922 le nombre des places
mises au concours des 21 et 22 mars 1922,
pour l'admission des adjoints des services
civils et des commis principaux des secré-
tariats généraux des colonies au stage à
l'Ecole coloniale, a été fixé à 28.
Afrique occidentale française 20
• Madagascar 0
Afrique équatorialc française 8
Voici la liste des adjoints principaux et
adjoints des services civils et commis prin-
cipaux des secrétariats généraux autorisés
à prendre part les 21 et 22 mars 1922 au
concours d'admission au stage à l'Ecole co-
loniale en vue de leur nomination à l'em-
ploi d'administrateur adjoint de 3e classe
des colonies :
EN FRANCE
M. Beck (Marie-A.ndi'6), adjoint principal
d'e 3° classe ds services civils de l'Afrique
équatoriale française.
M. Beteille (Jean-Aimé-Joseph-Alfred), ad-
joint de po classe des services civils de
l'Alfrique occidentale française.
M. Boudou (Charles), adjoint de lre classe
d'es services civils de Madagascar.
M. Cazalas (Alfred-Auguste), adjoint (le
pe classe des services civils de l'Afrique oc-
cidentale française.
M. Cbesnais (René-Prosper-Henri), adjoint
principal de 3° classe des services civils de
l'Afrique équaloriale française.
M. Dumas (André-Jean-Baptiste), adjoint
principal de 2' classe des services civils de
l'Afrique occidentale française.
M. Dumonfc (Edouard), adjoint de lre clas-
se des services civils de l'Afrique équato-
riale française.
M. Esperet (Léon-Mal'ie-Jacques-lpuis) ;
M. Gauthier (Ellgène-Jerull) ; M. Géraud
(Pierre-Jiean-Louis), adjoints de lre classe
des services civils de l'Afrique occidentale
française.
M. Grunier (Frédéric-Marie), adjoint prin-
cipal de 3e classe des services civils de l'A-
frique équatoriale française.
M. Pelicier (Alfred-François), adjoint de
pe classe des services civils de l'Afrique
occidentale française.
M. Pietrucci (Sébastien), adjoint principal
de 3° classe des services civils de Madagas-
car.
M. Renuec; (Jules) ; M. Schlumberger
(Jean-Ulric) ; M. Terrade (René), adjoints
de lra classe des services civils de l'Afri-
que occidentale française.
M. Thomas (Gérard-Roger-Emile-Henry),
adjoint d'e lr" classe des services civils de
Madagascar.
A LA GUADELOUPE
M. Aimé (Armand-Mathias-Pierre-Emma-
nuel), adjoint princi'pal de 20 classe des ser-
vices civils de l'Afrique occidentale fran-
çaise.
M. Carlton (Simplice), commis principal
de 6a classe des secrétariats généraux de
l'Afrique occidientale française.
A LA CHAMBRE
DEBATS
M. Boisneuf interpelle demain matin
A la fin de la séance d'hier, M. Boisneuf,
député de la Guadeloupe, a demandé le
maintien de son interpellation sur les inci-
dents du Togo, pour cet après-midi.
M. Boisneuf rappelle le' dépôt de son in-
terpellation : ---------
M. Maginot, alors ministre intérimaire des
Colonies, a prescrit une enquête. L,e 6 janvier,
un communiqué à la presse annonçait que tien
des fonctionnaires mis en cause par moi étaient
rappelés.
Les résultats de l'enquête sont aujourd'hui
connus du Gouvernement. rai pris rendez-vous
pour demain avec M. le Ministre des Colonies.
lh s'agit, ne l'oubltons pas, d'une colonie à
mandat, où la liquidation des biens allemands
séquestrés doit se faire selon une procédure
déterminée.
Nous devons régler cet incident le plus tôt
possible et empêcher qu'il ne soit exploité par
les étrangers.
Les colonies seront appelées, nous a dit M.
le Ministre de la Guerre, à fournir un contin-
gent de 20-5.000 hommes. Est-ce l'a seule forme
que puisse prendre notre sollicitude à leur
égard ?
Il est encore d'autres manières de la leur té-
moigner, en empêchant, pair exemple, que les
agents de la France aux colonies n'agissent de
telle sorte qu'il en résulte une diminution de
la population imdigône et, par suite, une réduc-
tion des effectifs militaires coloniaux. (Applau-
dissements à droite.)
- - - -
Je suis dans l'obligation de m'absenter de
Paris pour un temps assez long. C'est pour-
quoi j'insiste sur ta nécessite de maintenir mon
interpellation à l'ordre dui jour de demain. (Ap-
plaudissements.)
M. -Icia.n Fabry, député de Paris, rappor-
teur de la Commis^un de rArmée, prePid
la parole,
La Commission de l'urmée rend pleinement
hommage aux sentiments élevés de M. Bois-
itelli. Elle doit rappeler que les col-unies et
la France n'ont pitis qu'une frontière com-
mune qui est sur le Rhin. (Très bien 1 très
bien !)
C'est du sort de cette frontière commune que
nous discutons, du sort des soldats de la mé-
tropole comme des soldats des colonies.
C'est pourquoi je demande à M. Boisneuf die
ne pas insister auprès de la Chambre pour
qu'elle interrompe la discussion militaire. Il
importe de la pousser rapidement jusqu'aux vo-
les indicatifs qu'attend impatiemment le pays.
( App 1 au di9semen,ls. )
M. Outrey. député de Cochinchine, inter-
vient :
« Je dlemainde à M. Boisneuf de ne pas in-
sister pour que son interpellation soit discutée.
Nous avons, l'autre jour, été nombreux, a la
Commission des Colonies à lui demander de ne
pas porter un aussi pénible débat à la tribune.
̃ La Commission des Colonies a été unanime
à décider que le ministre des Colonies serait
entendu par elle.
Le ministre a déjà été entendu .pendant trois
'helltl'cs. Il nous a promis de revenir devant la
Commission pour nous apporter des décisions.
11 est regrettable qu'on ne parle jamais de
nos colonies qu'à l'occasion de scandales.
(Mouvements divers.)
Par 341 voix contre 196 la Chambre dé-
cide de ne pas discuter l'interpellation de
M. Boisneuf ce soir.
JI. J.a(Jrosillièl'c. Alors nous demanJois
à la Chambre de discuter samedi malin l'inter-
pdlaUon de M. Boisbeuf.
La Chambre, consultée, décide de tenir
samedi matin une séande exceptionnelle
pour la discussion de l'interpellation de
M. Boisneuf.
Les indigènes et la nouvelle loi militaire
Au cours de la discussion de la nouvelle
loi militaire, M. Maginot, ministre de la
Guerre et des Pensions, a prononcé les
paroles suivantes, sur l'armée indigène :
« L'effectif de l'armée du temps de paix doit
se compléter de 205.000 indigènes. On avait
d'abord prévu le chiffre de 300.000 indigènes.
Mais on a réduit ce chiffre, en raison de la
lourde charge qu'il représentait pour la po-
pulation indigène et aussi -pour notre budget.
Ces 205.000 indigènes, nous les avons, mais
ils sont, à l'exception de 15.000 qui se trouvent
dans la métropole et dans les pays rhénans,
dans les colonies ou sur les théâtres d'opéra-
tions extérieurs.
Au lieu de 15.000 indigènes stationnant sur
le territoire métropolitain, nous en prévoyons
80.(,00. Ce chiffre représente un peu plus du
sixième de notre armée continentale. L'expé-
rience ne peut être, pour le .moment, poussée
plus loin. -
Certains ont dit que c'était là une armée de
mercenaires, comme si un tel nom pouvait être
donné à ces braves gens, qui. à l'heure du pé-
ril, sont venus combattre jgous les plis du dra-
peau français.
N'JuS' savons ce que nous leur devons, et,
loin de considérer ces braves gens comme des
me.:eemv.res. nous les considérons, au contraire,
comme des soldats parmi nos soldats.
RAPPORTS
Décorations tunisiennes et marocaines
Un rapport favorable vient d'être rédigé
par M. Géo Gérald, député de la Charente
sur le projet de loi tendant à accorder un
contingent spécial de décorations en Tuni-
sie et au Maroc.
Depuis l'armistice 20 projets ou proposi-
tions de loi ont été déposés et adoptés en
vue de récompenser les services exception-
nels rendus dans les divers champs d'acti-
vité, à l'intérieur du pays. Ces services ex-
ceptionnels ont comporté l'attribution de
27 croix de commandeur, 754 croix d'offi-
cier, 3.592 croix de chevalier.
Par contre, les services rendus hors cies
frontières, loin de la Métropole, ont été
jusqu'ici oubliés et les bénéficiaires éven-
tuels méconnus. Une réparation s'imposait;
elle est partiellement commencée.
En Tunisie et au Maroo il y aura :.
î croix de commandeur ;
4 croix d'officier ;
10 croix de chevalier.
En Orient :
1 croix de commandeur i
2 croix d'officier ;
12 croix de chevalier.
- --.. - - -
Courrïer de l'Altérole
La vie économique
- Le paquebot à turbines Gouvermepr-Gë-
néral-Chanzy, construit en Angleterre pour
le compte ae la Compagnie générale Trans-
atlantique et qui vient d'effectuer de bril-
lants essais, est attendu incessamment à
Marseille. Il sera mis ausitôt en service swr
la ligne rapide Marseille-Alger.
Les événemests et les hommes
Le gouverneur général s'est rendu, à
Dellys, pour y visiter l'école coloniale d'ap-
prentissage.
En cours de route, M. Steeg a pu s'ar-
rêter quelques instants aux Issers, à BOTdj-
Menaïel, à Rebeual. Partout, il a été, de la
part des municipalités et des populations,
l'objet du plus sympathique accueil.
Un banquet offert par la municipalité a
eu lieu à midi.
Au. desert, le maire. et M. Guastavino,
après avo'ir remercié le gouverneur d'avoir
consacré un peu de son temps à Dellys, ont
rappelé ce qu'il a déià fait pour la Kabylie
et exposé les besoins et les vœux de la
ville.
M. Srnaïl, conseiller général, et M. Ha-
rene Ainfitar, interprète judiciaire, ont pris
ensuite la parole. Ils ont donné au gouver.
neur l'assurance que les indigènes de Ka-
bylie sont de loyaux et fidèles serviteurs de
la France n'ayant d'autre intention, d'au-
tre but que de vivre en parfait accord avec
les Français et de contribuer, dans la paix,
à la prospérité de la Kabylie, de l'Algérie
et de la mère-patrie, comme pendant la
guerre, ils ont contribué, par l'offrande de
leur sang, au salut de la France.
Après quelques réceptions en ville, à
l'école d'apprentissage, au stade et une vi-
site au cimet'ière, à 17 heures, le gouver-
neur, accompagné jusqu'à sa voilure par
le maire et les autorités, a guitté Delllls,
au milieu des acclamations de la foule.
M. Steeg est rentré à 20 heures au Palais
d'Eté, avec MM. Letébure, préfet d'Alger,
et Ginollx, directeur du cabinet du gou-
verneur, qui l'avaient accompagné au cours
de ce déplacement.
Par délibération, le Conseil municipal
de Fort-de-l'Eau a adopté le tillaq-è- libëré
de Somme-Tourbe et lui a voté une sub-
vention annuelle de 300 francs.
Par délibération, le Conseil municipal
de Bély-Ibrahim a adopté le village libéré
de Troissy (Marne), et lui a voté une sub-
vention annuelle de 200 francs, pendant
trciïs ans, à compter de 1922. Cette snb-
vention sera renouvelée et rnAme augmen-
tée, si les ressources̃ budgétaires de la com-
mune marraine le permettent.
Parmi les individus arrêtés par le
commissaire de Boulogne-sur-Seine, à la
suite d'une rixe qui s est déroulée le 15
mars, avenue de la Reine, cinq Al-
gériens se trouvaient : Na.ïk Aziz Omar,
26 ans, et Naïk Aziz Houssaïd, 24
ans, demeurant ensemble, rue du Roi-de-
Sicile, à Paris ; Aïk Bachim Balker, 27,
rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, à Billancourt:
Oussadoud Bellaïd, 26 ans, rue d'Agues.
seau ; Naïk Naziz Boudjemma, 27 ans, rue
Thiers, à Boulogne.
Les uns et les autres se rejettent mu-
tuellement les responsabilités de la rixe
qui, croit-on, aurait pour cause une ven-
geance.
Courrier de la Tunisie
Les événements et les hommes
Le centre à la lois commercial et tou-
ristique de Sbeitla, dont les habitants réclar
ment depuis longtemps l'érection en Muni-
cipaLité, va bientôt recevoir satisfaction.
M. Pellegrin, délégué à la Conférence
Consultative qui est allé voir à ce sujet le
Résident général ,a reçu du ministre l'as-
surance que SbeiUa sera prochainement
pourvue d'une Commission municipale, do-
tée des ressuurces budgétaires nécessaires
à son fonctionnement.
La venue à Tunis de M. Abbo, députa
d'Alger, n'a pas laissé indifférents les es-
crimeurs de Tunis. Ceux-ci se rappellent que
M. Abbo qui est un escrimeur de valeur,
fut un habitué des tournois de Tunis, avant
la guerre.
Aussi la Fédération d'Escrime de Tunisie
a lento à le recevoir à sa descente du train
d'Algérie. Un banquet lui a été offert en-
suite au Tunisio-Palace.
Deux détachements du 13e régimient de
tirailleurs sénégalais rapalriablës se sont
embarqués hier pour la France venant de
Gabès.
Un premier détachement de trois cents
hommse a embarqué sur le Mansdufàli. Le
second détachement d'environ trois cents
hommes a embarqué sur le Buc-d'Aumcde.
Ils ont été accompagnés au port par la
nouba du 12e régiment de tirailleurs tuni-
siens.
Coarrier du Maroc
---+0--
Les événements et les hommes
Des insoumis ont tenté, le 13 mars, un
coup de main sur un convoi de ravitaille-
ment d'un groupe mobile ; ils ont été re-
poussés avec de fortes pertes. Plus de 20
tués ont été identifiés.
D'après des \rernsêigpierr6ents reçus de
Ksiba, Beni Mellal a été évacuée. Il ne res- 1
te plus dans cette ville que quelques hom-
mes qui constiaisent des abris pour se ga-
rantir des bombardements par avions et de
nombreuses tranchées en prévision d'une
attaque française.
Un vol important a été commis, au
camp d'Aïn Bordja. La somme dérobée
monterait à 80.000 francs. M. Giudicelli,
commissaire de la sûreté urbaine S'eslt
transporté immédiatement sur les lieux et
procédé aux premières constatations.
-" ---
La Vie - Indochinoise
-GOUVERNEMENT GENERAL
La vie administrative
Un arrêté du Gouverneur Général du
18 janvier 1922 a réorganisé le service
de la quinine d'Etat en Indochine.
Un dépôt central de sels de quinine, pré-
parés pour être délivrés aux particuliers
à dose médicinale, est constitué dans cha-
que pays de l'Union sous le contrôle et la
responsabilisé du Directeur local de la
Santé. Ce dépôt est alimenté par les achats
de quinine faits pour le compte de l'Admi-
nistration locale.
Des dépôts secondaires, approvisionnés
périodiquement par le dépôt" central du
pays où ils sont situés, sont constitués
dans chaque province sous le -contrôle et la
responsabilité Ides médecins chargés du
Service de l'Assistance médicale de la cir-
conscription.
Ces dépôts secondaires fournissent régu-
lièrement des quantités de quinine néces-
saires les établissements et les intermé-
diaires, chargés de la délivrance de la qui-
nine
diaires, d'Etat aux particuliers.
La yie économique
Les recettes effectuées à la date du
31 décembre 1921 au titre des quatre, pre-
miers articles du budget générai de l'exer-
cice 1921 se sont élevées à 55.619.362 pias-
tres 96 cents, donnant une plus-value de
6.299.362 piastres 96 cents.
Les recettes effectuées par l'Adminis-
tration des Douanes et Régies au 31 décem-
bre de l'exercice 1921 ont été :
1° Produit des douanes :
10.764.269 piastres avec une plus-value de
3.225.269 piastres sur les prévisions bud-
gétaires.
u 2° Produits des contributions indirectes
et des régies :
41.209.426 piastres avec une plus-value de
2.452.426 piastres sur les prévisions budgé-
taires.
Les recettes brutes de 'tous les réseaux
de chemins de fer d'intérêt général du 1er
janvier à fin décembre 1921 se sont élevées
à 6.944.643 piastres 75 cents contre 5.366.303
piastres 42 cents pour l'année 1920.
COCHINCHINE
La vie administrative
Par arrêté du Gouverneur général de
l'Indochine du 3 févtrier 1922 :
M. le docteur Coggacq, gouverneur de
première classe des Xolonies, directeur de
l'instruction .publique en Indolchinie, test
chargé, à titre de mission, des fonctions de
Qouverneur de Coohinchine.
M. le docteur Cognacq continuera à exer-
cer cumulativement avec celles de gou-
verneur de Cochinchine. les fonctions de
directeur de l'Instruction publique.
Nous avons déjà parlé du conflit qui
s'était élevé entre MM. Maurice Long et
Albert Sarraut au sujet de cette nomina-
tion.
TONKIN
La vie économique
La souscription à -l'Emprunt de trois
millions de francs de la Chambre de Com-
merce de Haïphong a donné les résultats
ci-après dans la première journée du 1er
février 1922 :
Nombre de souscripteurs : 709
Nombre d'obligations souscrites : 6.906
Montant en francs : 3.453.000
Le scrutin du 7 février 1922 pour l'élec-
tion de deux juges consulaires titulaires et
quatre juges consulaires suppléants au Tri-
bunal Mixte de Commerce de Hanoï a don-
né le résultat ci-après :
Ont été élus :
Juges consulaires titulaires :
MM. P. Dubosq, 61 voix ; Ad. Levée, 57
voix. -
Juges consulaires suppléants :
MM. A. Perroud, 62 voix ; A. Aviat, 60
voix ; L. iRibeyre, 58 voix ; Ch. Grawitz,
53 voix.
Les événements et les hommes
S. M. le roi de Luang-Prabang qu'ac-
compagne M. l'Administrateur Thiébaud,
commissaire d'u Gouvernement qui était ve-
nu à Hanoï pour assister à la réception du
Maréchal J offre est parti le lw février pour
rentrer à Luang-Prajbang.
Avant de quitter Hanoï, Sa M'ajesté a dé-
coré plusieurs fonctionnaires et plusieurs
particuliers de l'Ordre Royal des Millions
d'éléphants et du Parasol blanc.
Le 30 janvier, vers dix heures du ma-
tin un incendie, dû à l'imprudence, a dé-
Lruit tout le quartier annamite de Lao-Kay,
rue. des Caravanes, le long 'du Nam-Thi.
Le feu, activé par un vent violent, ne put
être maîtrisé malgré le concours qu'appor-
ta le détachement de légionnaires. Il fallut
se résoudre à sauver quelques meubles, et
sacrifier tout le quartier.
D'ailleurs cet incendie dura à peine trois
quarts d'heure, lus de cent maisons, dont
quelques-unes très importantes, furent la
proie des flammes. Les pertes ont été sé-
rieuses. Elles s'élèvent à 10.300 piastres en-
viron.
LAOS
La vie administrative
La justice de paix à compétence éten-
due de Vientiane (Laos) instituée par le
décret du 16 février 1921 a commencé à
fonctionner le 15 février 1522.
Les tribunaux résidentiels de Vientiane
et de Cammon investis des attributions de
justice de paix à compétence étendue ont
été supprimés à dater du 15 février 1922:
Les événements et les hommes
- Un service régulier d'autos vient - d'ê-
tre établi entre Vientiane et Ban-Tea-Tom
qui se trouve en face de Nongkay, gros
centre administratif et commerçant de la
rive Siamoise (4 voyages par semaine) ; il'
y a 22 km. 1/2 die rouite, un peu plus de
13 sont empierrés et. dans quelques jours,
on se mettra aui travail pour terminer le
reste.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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On s'abonne dans tous les Bareaus de poste et chez les principaux libraires
U nUWK DES SlIHUB DU mARDe
4-00
--- --- --- ----
Uintégrité des pouvoirs à la fois po-
litiques et religieux du Sultan, garan-
tis par (les traités solennels, qui nous
engagent absoluni\ent, est une condition
indispensable de notre établissement so-
lide au Maroc, disait le maréchal Lya.u-
itey à Imql. excellent coiHègue et ami, M.
Albert Peytronnet, qui présidait 'le ban-
quet deis Annales Coloniales du 22 fé-
vrier 1922.
La méconnaissance, absoilu dû ce prin-
cipe a atmené l'Espagne où elle en est,
dans sa, zone marocaine.'
Mais ipiooir comprendire les directives
de notre poditàque indigène au Maroc,
pays de protectorat, ne l'oublions pas,
il faut en oonnaîtrei la V'ÎBi politique telle
qu'elfe était avant notre intervention
dans les. affaires chérifiennes et qu'elle
est -l'organisation actuelle du régime du
protectorat établi au Maroc par la con-
vention de Fez du 30 miars 1921.
-Le Makhzen, ou pays de Gouverne-
ment était : dans Lei Nord : Tanger, Té-
touan, Oue^z^n,Fez, Meknès et Riabbçilt;
dams le Sud : les Gbao,ula, les Ahda, les
Doukkaila, les Haba et Marrakechs, les
Zemmour eL les Zaër, partageant ces
deux régions. Au Tafiilelt, indécpendant,
on reconnaissait nominalement le Sul-
tan.
Coimane l'écrit fort justement M. Att.
gustin Bernai, dans son livre Le Ma-
roc, les sultans n'avaient rien fait pour
étendre leur domination effective ; com-
limandes aux popiilàtioïiis les plus faciles
et les plus rXclhæ. leur suffisait.
Le Rled-es-Stba, pays i¡fiSO,urm,is,u"elta.n
pas délimité .plus exactement que le
Btted-es-Makbzen, cair, suivant J'autorité
du suilban, l'un et. l'autre avançait ou re-
culait seslimiws.
Pour réunir toutes ces tribus pJus on
imlotins indépendantes et en constituer
un E:tat, il faillait un lien religieux eit un
lien politique", ces pouvoirs auxquels le
mlarécbail Lyauite-y faisait allusion, com-
me je l'écrivais plus baut.
Le lien religieux faisait, accepter aux
tribus l'influence d-eis Zaouïas, l'a.ction
ciollectâvei des Chérifs, des Marabouts,
des Ouilamias et enfin, l'autorité suprême
du Clhérif couronné.
Le ilietn politique, créé par ce dévelop-
jpiemenll vhi-storique du' Makhizen, qlue,
nous avons étudié dans un précédent
airtiicilei, superposait le pouvoir central à
û'éparpillement des pouvoirs locaux.
La réduction du Bledl-Siba. fut, comirne
de nos jours, le but de la. politique des
plus grands sultans.
En réalité, le Makhzen, ce n'est autre
que île pouvoir central, le « magasin »,
la réserve en hOlTIlllleS et en argent avec
lesquels le sultan imposera progressi-
vement sa. domination.
(Lia sultan n'est réellement le chef su-
prême qu'en cas de guerre sainte, de
djihad, comme imiam à la tête die ses
guerriers, contre l'Infidèle il est le chef
absolu.
'L'adllniini.sLr.atiŒl du Maikhzen,n.u mo-
ment où nous intervenons, n'est rien
moins que chaotique ; vizirs, et mai-
soii-militaire, se partagent toutes les
charges d'un Gouvernement qui resseml-
bile beaucoup à celui de la Franoe féo-
dale.
C'est le règne de Moulay-el-IIassan
(1873-1894), qui peut être considéré coimi-
me le type le plus complet du système
miakhzen, conformément à toutes les
traditions de cette institution.
Il suit exercer avec- mêîia^&men t son
autorité précaire sur le: Btecl-Siba, évi-
tant les coalitions dangereuses, veillant
à neutralliser certains éléments, les
uns parles autres et faire de la politique
di'équil.iiblre dians l'intérieur même cllu
Maroc.
Rappelons, ,qu'à partir de 1877, il de-
mlanida et obLint auprès de lui une mis-
sion miilïtaiire française.
Ce fut un conquérant en même temps
qu'un administrateur. Sans cesse en
route de Marrakech à Fez, de Fez à
Oudjda, il essaya d'étendre le pays Ma.-
khzen jusqu'aux Beni-Mguild et aux
Drjebala.
Originaire de Tafilelt. Il s'y rendit en
1893.
Gomme son ancêtre Moulay-Ismaïl,
Mloulay-Hassan avait permis au Maroc
de faire :fi¡gu-re d'Etat et d'amorcer quel-
ques relations avec les puissances euro-
péennes par Ja convention de Madrid (3
juillet 1880).
Avec .les successeurs de Moulay-el-
Hassan, il'fliistoire intérieure du Maroc
le cède de: plus en plus en importance et
en intérêt à l'histoire de- ses relations
ave,a les puissances européennes, car
nombreux sont les arrangements con-
clus par les puissances entre elles, con-
cernant la succession des Chérifs. C'est
l'histoire de la pénétration européenne
au Maroc, c'est l'histoire contemporai-
ne qui s'écrit au jouir le jour est dans la-
quelle l'œuivire dû maréchal Lyautey res-
terai le chapitre le plus émouvant, mais
aussi la consécration de lai politique co-
loniale, jjo lî, France Rénublicaine.
Edouard Néron,
Député de la Haute-Loire.
L'fmir en mauvaise posture
----(H)--
Le journal de l'Emir Khaled, Vlkdam ne
peut pas souffrir qu'un indigène affiche pu-
bliquement ses sentiments francophiles.
C'est ainsi qu'il a été amené à se livrer
à des attaques violentes contre un bon ami
de la France, M. Saya.r AMelkader Si
Henni, parce q.ue loin d'éprouver les idées
subversives qui sont chères à l'Emir Kha-
led, il a eu le courage de les combattre au
grand jour.
Un polémique s'est donc engage entre
deux journaux franco-arabes VErmacih (le
Véridique.) ami de la France, propageant
des saines idées et l'ihdam (En avant 1)
dont le titre est des plus suggestifs, car il
signifie bien clairement son caractère par-
ticulier de : En avant ! contre les institu-
tions françaises.
Dans une réplique .que publie VErmacih,
M. Sayar Abdelkader Si Henni, l'Emir Kha-
led en prend pour son grade :
« Si Henni ne tend pas la main, il ne
mendie pas, il ne sollicite de subventions
pas plus qu'il ne reçoit de pensions de qui-
conque ; il ne bat pas monnaie de ses titres
et quanités, pour en tirer un crédit fictif
et se créer des ressources au détriment du
bon gogo fasciné. Personne, parmi les
miens, ne joue au Grand Capitaine, c'est
entendu ; mais, en revanche, il est un sen-
timent qui domine dans nos cœurs, c'est
notre lierté de nous sentir et de nous dire
Français, notre fidélité constante envers
notre patrie d'adoption, notre: loyal atta-
chemnt aux généreux bienfaiteurs de notre
population musulmane.
L'exemple nous vient de loin, n'est-ce
pas ? Il nous est offert, depuis Bugeaud
au moins, par l'histoire de nos pères en
des traits marqués de notre sang. »
Si l'Emir Khaled n'est pas content de
cette verte semonce, c'est qu'il est difficile
à satisfaire.
Quant à nous, en nous plaçant au point
de vue de nos idées personnelles sur la
question indigène dans l'Afrique du Nord,
nous ne pouvons qu'encourager et féliciter
ceux qui, comme Si Henni, sont des es-
prits clairvoyants.
Eugène Masson
LE ROI D'EGYPTE
0
Un rescrit du sultan, p -blié le 15 mars, à
22 heures, annonce que l'Egypte est deve-
nue un Ebat indépendant et souverain. Le
sultan Fuad prend le titre de roi d'Egypte.
Le maréchal Allemby, accompagné du
personnel de la résidence, s'est rendu ce
matin, au palais du sultan, afin d'offrir
ses félicitations au nouveau roi d'Egypte.
Le mjaje prêsidentielBn ifripii du Nord
-0-0--
L'runclen croiseur allemand Mulhouse
quittera Brest le 25 mars, pour prendre, à
Bordeaux, le 27, M. Millerand, qui descen-
dra la Gironde à son bord pour se rendre
à Lesparre. De là, le président prendra pas-
sage sur le croiseur Edgar-Quinet qui, es-
corté des cuirassés France, Paris, Breta-
gne, ce dernier battant pavillon du vice-
amiral Salalin, du croiseur Mulhouse, et
d'escadrilles de torpilleurs, conduira le pré-
sident de la République à Casablanca.
Le croiseur Edgar-Quinet, dont l'aména-
gement a été achevé dans l'arsenal de Tou-
lon, a quitté hier ce port pour Bordeaux.
Outre les appartements de M. Millerand,
on y a préparé des logements pour le mi-
nistre de la Marine, un maréchal de France
e.t le contre-amiral Vintry, de la maison
mHitaire, qui accompagneront le président
de la République.
MISE EN NON ACTIVITÉ
DE jN. PHILIPPE BERTHELOT
DE lq. PHILIFFE EERTHELOT
Pour avoir donné certaines instructions
à des agents diplomatiques en faveur de
la. Banque Industrielle de Chine., M. Phi-
lippe Berthelot, ancien secrétaire générai
du ministère des Affaires étrangères, am-
bassadeur, a été mis en non activité pour
dix ans par décret du Président de la ïfépu-
blique sur la proposition du ministre des
Affaires étrangères.
Nous savons que., pendant la guerre, M.
Philippe Berthelot a joué un rôle diploma-
tique fort important et particulièrement
dans les questions extérieures à l'Europe.
Le maréchal Lyautey déclarait récem-
ment, au cours d'un banquet, que sans le
oonco-urs qu'il reçut de M. Berthelot, il
lui aurait été impassible d'accomplir sa
tâche au Maroc où ce dernier se rendit lui-
même au printemps de 1917.
Ce fut même M. Berthelot qui intervint
personnellement en 1920, avant même
d'être secrétaire général, pour obtenir que
le Gouvernement approuvât l'action du gé-
néral Gouraud contre Fayçal et permit d'oc-
cuper Damas.
1
Rapports et Décrets
Décret créant un poste de commis greffier
rétribué près le tribunal de simple police
d'Alger.
Décret en vertu duquel la compétence ter-
ritoriale du tribunal des dommages de
guerre de Blida est étendue à l'arrondis-
sement d'Alger.
J. 0. du 17 mars 1922.
Monnaie et Change au Togo
- 0-0-
La circulation monétai-
re au Togo est représen-
tée actuellement par des
monnaies métalliques an-
glaises, françaises et alle-
mandes.
On n'y trouve peu ou
point de livres anglaises,
mais les shillings au ti-
tre de 900/1000 y sont
abondants. Un shjlling au titre de 500/1000
provenant d'émissions faites en Gold Coast
et en Nigeria est. accepté par les indigènes
pour six pence, sans toutefois que sa cir-
culation soit admise dans les territoires ad-
ministrés par la France.
Les pièces françaises sont celles de
0 [1'. 50, 1 franc, 2 francs et 5 francs.
Entre deux mmnaies d'argent, de deux
pays différents et frappées au mêtn-e titre,
il ne saurait être question de change, le
métal fin entrant pour un poids égal dans
leur fabrication.
On ne peut donc admettre actuellement
au Togo qu'une pièce de 5 francs soit ache-
tée contre deux shillings alors qu'en Gold
Coast cette môme pièce de 5 fr. fail prime à
cYfUf shillings.
Or, par suite d'erreurs commises par nos
agents commerciaux, il a été admis que
vingt shillings argent valaient une livre en
or et que par réciprocité- vinrlt shillings ar-
gent étaient Véquivalent au change d'une
livre en or.
La conséquence de celte parité a été d'é-
tablir la valeur de vingt-cinq shillings à
cinquante francs d'après le cours du chan-
ge moyen et de diminuer de moitié la valeur
nominale rfe l'argent, français, bien qu'il
soit (l"lIne valeur intrinsèque égale à l'ar-
a en t anglais.
On comprend aisément que les banques et
le commerce anglais spéculent sur le shil-
ling mais on ne saurait admettre que ces
opérations entraînent la déprecialion de
l'argent français.
M. le commissaire Wcrljfel qui en cette
circonstance, comme en beaucoup (L'autres,
a fait prenne d'un souci très réel des inté-
rêts économiques de la Colonie, s'est effor-
cé de maintenir la parité entre le franc et
le shilling, accepté dans les caisses publi-
ques pour sa valeur comparative de 1 fr. 25.
Cette question présente une grande im-
portance à l'ocrasion de la liquidation des
biens ennemis au Togo.
Tl ne faut pas qu'à la faveur du change
les Anglais seuls se portent acquéreurs (les
biens sous séquestre, et réalisent ainsi l'é-
viciion (les firmes françaises.
C'est là. une considération qui. doit retenir
toute l'attention du ministre des Colonies
qui à la faveur des événements actuels,
connaît enfin les questions dit Togo.
L.-G. Thébault
École Coloniale
-00
Par arrêté du ministre des Colonies, en
date du 15 mars 1922 le nombre des places
mises au concours des 21 et 22 mars 1922,
pour l'admission des adjoints des services
civils et des commis principaux des secré-
tariats généraux des colonies au stage à
l'Ecole coloniale, a été fixé à 28.
Afrique occidentale française 20
• Madagascar 0
Afrique équatorialc française 8
Voici la liste des adjoints principaux et
adjoints des services civils et commis prin-
cipaux des secrétariats généraux autorisés
à prendre part les 21 et 22 mars 1922 au
concours d'admission au stage à l'Ecole co-
loniale en vue de leur nomination à l'em-
ploi d'administrateur adjoint de 3e classe
des colonies :
EN FRANCE
M. Beck (Marie-A.ndi'6), adjoint principal
d'e 3° classe ds services civils de l'Afrique
équatoriale française.
M. Beteille (Jean-Aimé-Joseph-Alfred), ad-
joint de po classe des services civils de
l'Alfrique occidentale française.
M. Boudou (Charles), adjoint de lre classe
d'es services civils de Madagascar.
M. Cazalas (Alfred-Auguste), adjoint (le
pe classe des services civils de l'Afrique oc-
cidentale française.
M. Cbesnais (René-Prosper-Henri), adjoint
principal de 3° classe des services civils de
l'Afrique équaloriale française.
M. Dumas (André-Jean-Baptiste), adjoint
principal de 2' classe des services civils de
l'Afrique occidentale française.
M. Dumonfc (Edouard), adjoint de lre clas-
se des services civils de l'Afrique équato-
riale française.
M. Esperet (Léon-Mal'ie-Jacques-lpuis) ;
M. Gauthier (Ellgène-Jerull) ; M. Géraud
(Pierre-Jiean-Louis), adjoints de lre classe
des services civils de l'Afrique occidentale
française.
M. Grunier (Frédéric-Marie), adjoint prin-
cipal de 3e classe des services civils de l'A-
frique équatoriale française.
M. Pelicier (Alfred-François), adjoint de
pe classe des services civils de l'Afrique
occidentale française.
M. Pietrucci (Sébastien), adjoint principal
de 3° classe des services civils de Madagas-
car.
M. Renuec; (Jules) ; M. Schlumberger
(Jean-Ulric) ; M. Terrade (René), adjoints
de lra classe des services civils de l'Afri-
que occidentale française.
M. Thomas (Gérard-Roger-Emile-Henry),
adjoint d'e lr" classe des services civils de
Madagascar.
A LA GUADELOUPE
M. Aimé (Armand-Mathias-Pierre-Emma-
nuel), adjoint princi'pal de 20 classe des ser-
vices civils de l'Afrique occidentale fran-
çaise.
M. Carlton (Simplice), commis principal
de 6a classe des secrétariats généraux de
l'Afrique occidientale française.
A LA CHAMBRE
DEBATS
M. Boisneuf interpelle demain matin
A la fin de la séance d'hier, M. Boisneuf,
député de la Guadeloupe, a demandé le
maintien de son interpellation sur les inci-
dents du Togo, pour cet après-midi.
M. Boisneuf rappelle le' dépôt de son in-
terpellation : ---------
M. Maginot, alors ministre intérimaire des
Colonies, a prescrit une enquête. L,e 6 janvier,
un communiqué à la presse annonçait que tien
des fonctionnaires mis en cause par moi étaient
rappelés.
Les résultats de l'enquête sont aujourd'hui
connus du Gouvernement. rai pris rendez-vous
pour demain avec M. le Ministre des Colonies.
lh s'agit, ne l'oubltons pas, d'une colonie à
mandat, où la liquidation des biens allemands
séquestrés doit se faire selon une procédure
déterminée.
Nous devons régler cet incident le plus tôt
possible et empêcher qu'il ne soit exploité par
les étrangers.
Les colonies seront appelées, nous a dit M.
le Ministre de la Guerre, à fournir un contin-
gent de 20-5.000 hommes. Est-ce l'a seule forme
que puisse prendre notre sollicitude à leur
égard ?
Il est encore d'autres manières de la leur té-
moigner, en empêchant, pair exemple, que les
agents de la France aux colonies n'agissent de
telle sorte qu'il en résulte une diminution de
la population imdigône et, par suite, une réduc-
tion des effectifs militaires coloniaux. (Applau-
dissements à droite.)
- - - -
Je suis dans l'obligation de m'absenter de
Paris pour un temps assez long. C'est pour-
quoi j'insiste sur ta nécessite de maintenir mon
interpellation à l'ordre dui jour de demain. (Ap-
plaudissements.)
M. -Icia.n Fabry, député de Paris, rappor-
teur de la Commis^un de rArmée, prePid
la parole,
La Commission de l'urmée rend pleinement
hommage aux sentiments élevés de M. Bois-
itelli. Elle doit rappeler que les col-unies et
la France n'ont pitis qu'une frontière com-
mune qui est sur le Rhin. (Très bien 1 très
bien !)
C'est du sort de cette frontière commune que
nous discutons, du sort des soldats de la mé-
tropole comme des soldats des colonies.
C'est pourquoi je demande à M. Boisneuf die
ne pas insister auprès de la Chambre pour
qu'elle interrompe la discussion militaire. Il
importe de la pousser rapidement jusqu'aux vo-
les indicatifs qu'attend impatiemment le pays.
( App 1 au di9semen,ls. )
M. Outrey. député de Cochinchine, inter-
vient :
« Je dlemainde à M. Boisneuf de ne pas in-
sister pour que son interpellation soit discutée.
Nous avons, l'autre jour, été nombreux, a la
Commission des Colonies à lui demander de ne
pas porter un aussi pénible débat à la tribune.
̃ La Commission des Colonies a été unanime
à décider que le ministre des Colonies serait
entendu par elle.
Le ministre a déjà été entendu .pendant trois
'helltl'cs. Il nous a promis de revenir devant la
Commission pour nous apporter des décisions.
11 est regrettable qu'on ne parle jamais de
nos colonies qu'à l'occasion de scandales.
(Mouvements divers.)
Par 341 voix contre 196 la Chambre dé-
cide de ne pas discuter l'interpellation de
M. Boisneuf ce soir.
JI. J.a(Jrosillièl'c. Alors nous demanJois
à la Chambre de discuter samedi malin l'inter-
pdlaUon de M. Boisbeuf.
La Chambre, consultée, décide de tenir
samedi matin une séande exceptionnelle
pour la discussion de l'interpellation de
M. Boisneuf.
Les indigènes et la nouvelle loi militaire
Au cours de la discussion de la nouvelle
loi militaire, M. Maginot, ministre de la
Guerre et des Pensions, a prononcé les
paroles suivantes, sur l'armée indigène :
« L'effectif de l'armée du temps de paix doit
se compléter de 205.000 indigènes. On avait
d'abord prévu le chiffre de 300.000 indigènes.
Mais on a réduit ce chiffre, en raison de la
lourde charge qu'il représentait pour la po-
pulation indigène et aussi -pour notre budget.
Ces 205.000 indigènes, nous les avons, mais
ils sont, à l'exception de 15.000 qui se trouvent
dans la métropole et dans les pays rhénans,
dans les colonies ou sur les théâtres d'opéra-
tions extérieurs.
Au lieu de 15.000 indigènes stationnant sur
le territoire métropolitain, nous en prévoyons
80.(,00. Ce chiffre représente un peu plus du
sixième de notre armée continentale. L'expé-
rience ne peut être, pour le .moment, poussée
plus loin. -
Certains ont dit que c'était là une armée de
mercenaires, comme si un tel nom pouvait être
donné à ces braves gens, qui. à l'heure du pé-
ril, sont venus combattre jgous les plis du dra-
peau français.
N'JuS' savons ce que nous leur devons, et,
loin de considérer ces braves gens comme des
me.:eemv.res. nous les considérons, au contraire,
comme des soldats parmi nos soldats.
RAPPORTS
Décorations tunisiennes et marocaines
Un rapport favorable vient d'être rédigé
par M. Géo Gérald, député de la Charente
sur le projet de loi tendant à accorder un
contingent spécial de décorations en Tuni-
sie et au Maroc.
Depuis l'armistice 20 projets ou proposi-
tions de loi ont été déposés et adoptés en
vue de récompenser les services exception-
nels rendus dans les divers champs d'acti-
vité, à l'intérieur du pays. Ces services ex-
ceptionnels ont comporté l'attribution de
27 croix de commandeur, 754 croix d'offi-
cier, 3.592 croix de chevalier.
Par contre, les services rendus hors cies
frontières, loin de la Métropole, ont été
jusqu'ici oubliés et les bénéficiaires éven-
tuels méconnus. Une réparation s'imposait;
elle est partiellement commencée.
En Tunisie et au Maroo il y aura :.
î croix de commandeur ;
4 croix d'officier ;
10 croix de chevalier.
En Orient :
1 croix de commandeur i
2 croix d'officier ;
12 croix de chevalier.
- --.. - - -
Courrïer de l'Altérole
La vie économique
- Le paquebot à turbines Gouvermepr-Gë-
néral-Chanzy, construit en Angleterre pour
le compte ae la Compagnie générale Trans-
atlantique et qui vient d'effectuer de bril-
lants essais, est attendu incessamment à
Marseille. Il sera mis ausitôt en service swr
la ligne rapide Marseille-Alger.
Les événemests et les hommes
Le gouverneur général s'est rendu, à
Dellys, pour y visiter l'école coloniale d'ap-
prentissage.
En cours de route, M. Steeg a pu s'ar-
rêter quelques instants aux Issers, à BOTdj-
Menaïel, à Rebeual. Partout, il a été, de la
part des municipalités et des populations,
l'objet du plus sympathique accueil.
Un banquet offert par la municipalité a
eu lieu à midi.
Au. desert, le maire. et M. Guastavino,
après avo'ir remercié le gouverneur d'avoir
consacré un peu de son temps à Dellys, ont
rappelé ce qu'il a déià fait pour la Kabylie
et exposé les besoins et les vœux de la
ville.
M. Srnaïl, conseiller général, et M. Ha-
rene Ainfitar, interprète judiciaire, ont pris
ensuite la parole. Ils ont donné au gouver.
neur l'assurance que les indigènes de Ka-
bylie sont de loyaux et fidèles serviteurs de
la France n'ayant d'autre intention, d'au-
tre but que de vivre en parfait accord avec
les Français et de contribuer, dans la paix,
à la prospérité de la Kabylie, de l'Algérie
et de la mère-patrie, comme pendant la
guerre, ils ont contribué, par l'offrande de
leur sang, au salut de la France.
Après quelques réceptions en ville, à
l'école d'apprentissage, au stade et une vi-
site au cimet'ière, à 17 heures, le gouver-
neur, accompagné jusqu'à sa voilure par
le maire et les autorités, a guitté Delllls,
au milieu des acclamations de la foule.
M. Steeg est rentré à 20 heures au Palais
d'Eté, avec MM. Letébure, préfet d'Alger,
et Ginollx, directeur du cabinet du gou-
verneur, qui l'avaient accompagné au cours
de ce déplacement.
Par délibération, le Conseil municipal
de Fort-de-l'Eau a adopté le tillaq-è- libëré
de Somme-Tourbe et lui a voté une sub-
vention annuelle de 300 francs.
Par délibération, le Conseil municipal
de Bély-Ibrahim a adopté le village libéré
de Troissy (Marne), et lui a voté une sub-
vention annuelle de 200 francs, pendant
trciïs ans, à compter de 1922. Cette snb-
vention sera renouvelée et rnAme augmen-
tée, si les ressources̃ budgétaires de la com-
mune marraine le permettent.
Parmi les individus arrêtés par le
commissaire de Boulogne-sur-Seine, à la
suite d'une rixe qui s est déroulée le 15
mars, avenue de la Reine, cinq Al-
gériens se trouvaient : Na.ïk Aziz Omar,
26 ans, et Naïk Aziz Houssaïd, 24
ans, demeurant ensemble, rue du Roi-de-
Sicile, à Paris ; Aïk Bachim Balker, 27,
rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, à Billancourt:
Oussadoud Bellaïd, 26 ans, rue d'Agues.
seau ; Naïk Naziz Boudjemma, 27 ans, rue
Thiers, à Boulogne.
Les uns et les autres se rejettent mu-
tuellement les responsabilités de la rixe
qui, croit-on, aurait pour cause une ven-
geance.
Courrier de la Tunisie
Les événements et les hommes
Le centre à la lois commercial et tou-
ristique de Sbeitla, dont les habitants réclar
ment depuis longtemps l'érection en Muni-
cipaLité, va bientôt recevoir satisfaction.
M. Pellegrin, délégué à la Conférence
Consultative qui est allé voir à ce sujet le
Résident général ,a reçu du ministre l'as-
surance que SbeiUa sera prochainement
pourvue d'une Commission municipale, do-
tée des ressuurces budgétaires nécessaires
à son fonctionnement.
La venue à Tunis de M. Abbo, députa
d'Alger, n'a pas laissé indifférents les es-
crimeurs de Tunis. Ceux-ci se rappellent que
M. Abbo qui est un escrimeur de valeur,
fut un habitué des tournois de Tunis, avant
la guerre.
Aussi la Fédération d'Escrime de Tunisie
a lento à le recevoir à sa descente du train
d'Algérie. Un banquet lui a été offert en-
suite au Tunisio-Palace.
Deux détachements du 13e régimient de
tirailleurs sénégalais rapalriablës se sont
embarqués hier pour la France venant de
Gabès.
Un premier détachement de trois cents
hommse a embarqué sur le Mansdufàli. Le
second détachement d'environ trois cents
hommes a embarqué sur le Buc-d'Aumcde.
Ils ont été accompagnés au port par la
nouba du 12e régiment de tirailleurs tuni-
siens.
Coarrier du Maroc
---+0--
Les événements et les hommes
Des insoumis ont tenté, le 13 mars, un
coup de main sur un convoi de ravitaille-
ment d'un groupe mobile ; ils ont été re-
poussés avec de fortes pertes. Plus de 20
tués ont été identifiés.
D'après des \rernsêigpierr6ents reçus de
Ksiba, Beni Mellal a été évacuée. Il ne res- 1
te plus dans cette ville que quelques hom-
mes qui constiaisent des abris pour se ga-
rantir des bombardements par avions et de
nombreuses tranchées en prévision d'une
attaque française.
Un vol important a été commis, au
camp d'Aïn Bordja. La somme dérobée
monterait à 80.000 francs. M. Giudicelli,
commissaire de la sûreté urbaine S'eslt
transporté immédiatement sur les lieux et
procédé aux premières constatations.
-" ---
La Vie - Indochinoise
-GOUVERNEMENT GENERAL
La vie administrative
Un arrêté du Gouverneur Général du
18 janvier 1922 a réorganisé le service
de la quinine d'Etat en Indochine.
Un dépôt central de sels de quinine, pré-
parés pour être délivrés aux particuliers
à dose médicinale, est constitué dans cha-
que pays de l'Union sous le contrôle et la
responsabilisé du Directeur local de la
Santé. Ce dépôt est alimenté par les achats
de quinine faits pour le compte de l'Admi-
nistration locale.
Des dépôts secondaires, approvisionnés
périodiquement par le dépôt" central du
pays où ils sont situés, sont constitués
dans chaque province sous le -contrôle et la
responsabilité Ides médecins chargés du
Service de l'Assistance médicale de la cir-
conscription.
Ces dépôts secondaires fournissent régu-
lièrement des quantités de quinine néces-
saires les établissements et les intermé-
diaires, chargés de la délivrance de la qui-
nine
diaires, d'Etat aux particuliers.
La yie économique
Les recettes effectuées à la date du
31 décembre 1921 au titre des quatre, pre-
miers articles du budget générai de l'exer-
cice 1921 se sont élevées à 55.619.362 pias-
tres 96 cents, donnant une plus-value de
6.299.362 piastres 96 cents.
Les recettes effectuées par l'Adminis-
tration des Douanes et Régies au 31 décem-
bre de l'exercice 1921 ont été :
1° Produit des douanes :
10.764.269 piastres avec une plus-value de
3.225.269 piastres sur les prévisions bud-
gétaires.
u 2° Produits des contributions indirectes
et des régies :
41.209.426 piastres avec une plus-value de
2.452.426 piastres sur les prévisions budgé-
taires.
Les recettes brutes de 'tous les réseaux
de chemins de fer d'intérêt général du 1er
janvier à fin décembre 1921 se sont élevées
à 6.944.643 piastres 75 cents contre 5.366.303
piastres 42 cents pour l'année 1920.
COCHINCHINE
La vie administrative
Par arrêté du Gouverneur général de
l'Indochine du 3 févtrier 1922 :
M. le docteur Coggacq, gouverneur de
première classe des Xolonies, directeur de
l'instruction .publique en Indolchinie, test
chargé, à titre de mission, des fonctions de
Qouverneur de Coohinchine.
M. le docteur Cognacq continuera à exer-
cer cumulativement avec celles de gou-
verneur de Cochinchine. les fonctions de
directeur de l'Instruction publique.
Nous avons déjà parlé du conflit qui
s'était élevé entre MM. Maurice Long et
Albert Sarraut au sujet de cette nomina-
tion.
TONKIN
La vie économique
La souscription à -l'Emprunt de trois
millions de francs de la Chambre de Com-
merce de Haïphong a donné les résultats
ci-après dans la première journée du 1er
février 1922 :
Nombre de souscripteurs : 709
Nombre d'obligations souscrites : 6.906
Montant en francs : 3.453.000
Le scrutin du 7 février 1922 pour l'élec-
tion de deux juges consulaires titulaires et
quatre juges consulaires suppléants au Tri-
bunal Mixte de Commerce de Hanoï a don-
né le résultat ci-après :
Ont été élus :
Juges consulaires titulaires :
MM. P. Dubosq, 61 voix ; Ad. Levée, 57
voix. -
Juges consulaires suppléants :
MM. A. Perroud, 62 voix ; A. Aviat, 60
voix ; L. iRibeyre, 58 voix ; Ch. Grawitz,
53 voix.
Les événements et les hommes
S. M. le roi de Luang-Prabang qu'ac-
compagne M. l'Administrateur Thiébaud,
commissaire d'u Gouvernement qui était ve-
nu à Hanoï pour assister à la réception du
Maréchal J offre est parti le lw février pour
rentrer à Luang-Prajbang.
Avant de quitter Hanoï, Sa M'ajesté a dé-
coré plusieurs fonctionnaires et plusieurs
particuliers de l'Ordre Royal des Millions
d'éléphants et du Parasol blanc.
Le 30 janvier, vers dix heures du ma-
tin un incendie, dû à l'imprudence, a dé-
Lruit tout le quartier annamite de Lao-Kay,
rue. des Caravanes, le long 'du Nam-Thi.
Le feu, activé par un vent violent, ne put
être maîtrisé malgré le concours qu'appor-
ta le détachement de légionnaires. Il fallut
se résoudre à sauver quelques meubles, et
sacrifier tout le quartier.
D'ailleurs cet incendie dura à peine trois
quarts d'heure, lus de cent maisons, dont
quelques-unes très importantes, furent la
proie des flammes. Les pertes ont été sé-
rieuses. Elles s'élèvent à 10.300 piastres en-
viron.
LAOS
La vie administrative
La justice de paix à compétence éten-
due de Vientiane (Laos) instituée par le
décret du 16 février 1921 a commencé à
fonctionner le 15 février 1522.
Les tribunaux résidentiels de Vientiane
et de Cammon investis des attributions de
justice de paix à compétence étendue ont
été supprimés à dater du 15 février 1922:
Les événements et les hommes
- Un service régulier d'autos vient - d'ê-
tre établi entre Vientiane et Ban-Tea-Tom
qui se trouve en face de Nongkay, gros
centre administratif et commerçant de la
rive Siamoise (4 voyages par semaine) ; il'
y a 22 km. 1/2 die rouite, un peu plus de
13 sont empierrés et. dans quelques jours,
on se mettra aui travail pour terminer le
reste.
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