Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-03-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mars 1922 16 mars 1922
Description : 1922/03/16 (A23,N40). 1922/03/16 (A23,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303387t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. - No 40 ,LE NUMERO : 15 CENTIMES JEUDI SOIR, 16 MARS 1918 -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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ZEUSr TUNISIE
Les réformes nécessaires
--V*
Le Bulletin du Comité de l'Afrique Fran-
çaise a publié et il publie encore d'excel-
lents articles signés : Rodd-Balek ou
« Prends Garde ! ».
Ce sont les cris d'alarme d'un patriote
çlairvoyant et avclli. Ils ont déjà donné
d'excellents iésultats parmi lesquels ce dé-
cret sur la naturalisation des étrangers,
dont nous avons à cette place énergiquemenu
félicité M. Saint, résident général décret
que nous demandions nous-mêmes depuis
plus de vingt ans. Le dernier fascicule du
vaillant Comité de l'Afrique du Nord, à pro-
pos des réformes nécessaires en Tunisie
- contient les fort intéressantes propositions-
suivantes :
Division en communes rurales de toute
la partie du territoire de la Régence laissée
en dehors des commîmes urbaines,
Election des Conseils municipaux des
villes ayant une population française de
1.U00 âmes ou davantage, ces Conseils
étant composés par moitié de français et
d'indigènes élus et le maire nommé par le
Gouvernement.
- Réurganisation du mode d'électinn
aux Chambres françaises de commerce el
.d,'agricultnre avec électeurs cotisants, sur
le type des Chambres de commerce fran-
çaises à l'étranger.
- Création d'une Chambre d'industrie.
Fusion des Chambres économiques
et indigènes.
Augmentation des Collèges d'électeurs
à la Conférence consultative et réduction
des cirronscriptiolls, celles-ci devant cadrer
avec les grandes régions naturelles du pays.
Introduction du vote plural pour l'élec-
tion des membres français de l'assemblée.
Election a deux degrés des membres
indigènes sur le niocle, cles élections aux
Chambres économiques indigènes.
Maintien de la séparatiOn de la sec-
tion française et de la section indigène.
Stricte observation des prérogatives fi-
nancières de la Conférence consultative et
octroi de toutes les facilités susceptibles de
lui permettre de mieux remplir son rôle sta-
iulaire.
foules les propositions de réforme qui
précèdent méritent d'être retenues el réa-
lisées, sauf à notre avis deux d'entre elles
Je les examine immédiatement :
181 811
1° Ce serait commettre la plus grande des
imprudences que d'admettre dans les mu-
nicipalités-élues l'égalité de représentation
entre les Français et les indigènes. En Al-
gérie, où la loi du 4 lévrier 1919 a introduit
le quasi-suffrage universel (il y a 410.000
électeurs municipaux, soit 85 0/0 de ceux
qui peuvent l'être par leur âge), le légis-
lateur n'est jamais allé jusque là. Il a voulu
que fût toujours respecté le principe de la
prédominance française. Il a fixé le nom-
bre des élus indigènes dans toutes les as-
semblées à un tiers du nombre des élus
français. Exemple : les Conseils généraux
ont 30 membres français et 10 memjbres in-
digènes. Dans leurs revendications actuel-
les, nos indigènes algériens demandent non
l'égalité qui, dans certains cas, pourrait
rendre impossible toute délibération et pro-
vaquer des conflits aigus, mais les 2/5. Je
vois bien pourquoi Rodd-Balek accepte la
moitié. C'est qu'il fait é.ire le maire par
la Gouvernement et que la voix du maire,
ajoutée à celle des élus français pourra tou-
jours faire une majorité. Mais il faut pen-
ser à l'avenir. Un jour viendra où il faudra
accorder le droit aux indigènes à l'élection
du maire et des adjoints dans les Conseils
municipaux. A ce moment-là, on ne pourra
pas revenir d'ans le passé. Ce qui aura été
acquis restera acquis.
Or, que seront les Conseils municipaux
composés par moitié d'élus français et par
moitié d'élus indigènes, qui auraient à
nommer le maire et à administrer les affai-
res municipales ? Des pétaudières et non
des assemblées dignes de ce nom. L'exem-
ple de l'Algérie est là. Profitez de ses le-
çons. En constituant des Conseils munici-
paux élus pour la Tunisie il convient donc
de limiter à 1/3 la représentation des inul-
gènes. Tout alors ira bien.
** *
2° Ma deuxième observation porte sur le
maintien qui est proposé de la séparation
entre la section française et la seclion indi-
gène, à la grande assemblée d'Etat.
C'est exactement l'inverse qu'il faut
faire. Il faut imiter les assemblées d'Algé-
rie Comprenant français et in tigènes ces
derniers représentant toujours le 1/3 des
élus français les résultats de ce régime
ont été excellents. Il n'y a jamais eu de con-
flits. L'entente la plus parfaite règne entre
les élus français et ceux des indigènes. Si
vous proposiez à ces derniers de les placer
dans une assemblée distincte, iî^ proteste-
raient avec véhémence. Cette protestation,
du reste, s'est déjà produite de leur part
sur un vœu présenté dans ce sens il y a
une vingtaine d'années, au Conseil général
de Constantine. Nos indigènes d'Algérie
considéraient un tel traitement comme of-
fensant pour leur dignité. L'assemblée in-
digène dans leur esprit serait toujours une
assemblée moins importante que l'assem-
blée française. Ce serait une assemblée in-
férieure. Ils préfèrent n'être que le 1/3 dans'
l'assemblée commune, mais y siéger au mê-
me titre que les citoyens français, avec les
mêmes droits de discussion, de décrions et
de vote.
Il faut faire confiance aux indigènes tu-
nisiens comme nous l'avons fait en Algérie
à nos indigènes algériens.
Appelez-les donc à Tùnis comme cela à
été fait en Algérie à l'honneur de siéger à.
l'asscmblée unique.
Je conclus :
Le Maroc est mur pour recevoir une as-
semblée analogue à cette Conférence con-
sultative qui a si bien géré les affaires tuni-
siennes pendant 25 années ; il n'est pas
admissible qu'un 'budget de 300 millions y
soit encore voté par un Conseil de gouver-
nement encore composé en majorité de
fonctionnaires et d'ans lequel les indigènes
ne sont pas représentés.
De son côté, la Tunisie est mûre pour
être dotée de ces Délégations financières qui
ont fait la meilleure besogne en Algérie
pendant 22 ans.
Enfin, de son côté l'Algérie est mûre pour
les libellés nouvelles que nous réclamons
pour elle au Parlement.
Emile Morinaud,
Députe-maire de Constantine.
N. B. La motion déposée par M. Tait-
tinger et plusieurs de ses collègues a pro-
voqué en Tunisie une grande émotion.
La colonie française avait décidé d'en-
voyer une délégation à Paris pour faire en-
tendre d'énergiques protestations.
La motion votée par la Commission de
l'Algérie et des Protectorats a immédiate-
ment calmé les esprits.
Que nos amis de Tunisie se rassurent.
lrtÎ Chambre actuelle sait ce que repré-
sente l'Afrique du Nord et toute l'Afrique
Française pour l'avenir de la Pairie. Elle la
considère comme partie intégrante de la
France. Ce n'est pas le Parlement actuel
qui ébranlera son autorité en Tunisie.
Ce que demandent M. Taittinger et les si-
gnataires de la motion, c'est ce qu'admet-
tent les Français de Tunisie eux-mêmes,
c'est-à-dire l'introduction d'une représenta-
lion élue indigène dans la. grande assem-
blée, étant bien entendu que la prédomi-
nance française restera intangible et que la
réforme en cours ne saurait lui porter au-
cune atteinte.
E. M.
Les inquiétudes françaises
en Tunisie
00-
Les agissements « jeunes turcs » ne sont
pas sans inquiéter nos nationaux en Tu-
nisie.
Il est a nuisant, écrit le Colon Français de
Tunis, do constater, dans le bluff continu, et
souvent dangereux des « Jeunes Tunisiens n,
des particularités qui sembleraient devoir leur
recommander -peuL-être un peu de retenue.
C'est ainsi que M. Farhat ben Ayed, qu', est
à Paris le grand truchement et le grand met-
teur en scène de la comédie qu'ils y jouent,
est protégé anglais.
C'est ainsi encore que M. Es-Safi qui a été
chef d'une délégation bruyante récemment en-
voyée à Paris, est kabyle, fils d'un bach-
chaoucb du 'Contrôle .qmené en Tunisie par le
00111 mandant Bordier.
Ces origines n'ont certainement rien que de
très honorable : mais vraiment, ont-il bien le
droit de parler au nom du « peuple tunisien »,
dont ils ne font pas partie ?
EL d'un autre article du même journal
nous extrayons les quelques commentaires
ci-dessous, qui, précisément, trouveront
leur réponse en tôle de ce numéro.
Nos amis de là-bas pourront fixer leurs
idées avec cette mise au point de la ques-
tion traitée par notre éminent collaborateur
M. Emile Morinaud. député de Constantine :
« Le péril de voir la irénlisation de notre em.
prunt reculée aux calendes grecques, et notre
développement économique nettement arrêté,
était donc pour le moment conj uré ; et le fait
même, de la part du Gouvernement Français,
d'avoir accordé cette autorisation, sans tenir
compte des suggestions de la proposition Tait-
tinger, montrait qu'il n'attache peut-être pas à
cette proposition une importance aussi grande
que nous nous étions pris îi le redouter.
En second lieu, le Président de la Commis-
sion des Colonies et des Pays de Protectorat,
saisie du projet de .résolution, en avait, d'ac-
cord avec son auteur, singulièrement atlemié
les termes et les tendances : et la Commission
l'avant mise à l'ordi e du jour -d'une de ses
prochaines séances, en désignant comme rap-
porteur, M. Motrinaud, député de Constantine.
Ce choix, assez symptômatique des disposi-
tions de la Commission, est certainement de na-
ture à rassurer : le talent, l'autoirité, et l'ex-
périence des choses africaines de M. Morinaud
permettent d'espérer qu'il ne laissera pas faci-
lement la Commission dont il est le rapporteur,
s'engager sur la pente des confiances témérai-
res et des abdications imprudentes : il sait,
mieux que personne, combifâni peu sont mûres
les populations tunisiennes pour un régime par-
lementaire analogue à celui de la France, et il
îst impossible de trouver un meilleur défen-
seur des droits et de la situation dru Gouver-
nement français en Tunisie. »
RETOUR
0
Notre excellent ami Georges Barthé-
lémy, député du Pas-de-Calais, délégué du
Soudan 'et de la Haute-Volta au Conseil
supérieur des Colonies est rentré hier, mer-
credi soir à Palis, par le rapide de 22 h. 15.
Un grand nombre de personnalités étaient
venues le saluer à la gare. Nous avons
reconnu : MM. Diagne, député du Sénégal;
Brunet. Olivier, Hesling, gouverneurs des
Coloniès ; Tellier, administrateur en chef
des Colonies et @ un grand nombre de fonc-
tionnaires de l'Administration centrale et
des cadres coloniaux.
A TRAVERS L'A. 0. Fe
AU MILIEU DE MES ANCIENS H SUJETS"
J'ai voulu revoir \Kou-
duugou, la capitale belli-
queuse du Kiperssi, où il
y a quelque quatorze ans
l'avais failli dix fois lais-
ser ma peau.
De mon temps, lorsque,
escorté de mes braves
miliciens, le parlais pour
le « Pavs des flèches »,
on se rendait dans le Kiperssi par la piste
(L'Yalw que l'on quittait à 7 kilomètres de
Ouagadougou pour monter ensuite vers
l'ouest, dans la zone dangereuse.
Aujourd'hui, on se rend à KouA-ougou par
la route de nomma. C'est dire qu'elle est
accessible aux automobiles et que vous
pourrons, en moins de trois heures, parcOII-
rir les 110 kilomètres qui nous séparent de
la capitale du Kiperssi.
Tout mon monde, de IKersaint, Clément.
Rellicu, de la Ru f fini ère, Regnaud, veut
m'accompaffner dans celte sorte d.c pèltTi-
nage que l'accomplis. Foussel lui-même est
(le la [dfe. A l'heure dite, leslvoilures sont
prêtes, chargées de carabines el de fusils,
car nous avons décidé d'alier te lendemain,
à, l'aube, saluer les- l'unis dans leurs repai-
l'es.
Je n'en crois point mes geux. Quoi ! Ces
spacieuses bâtisses. ces magnifiques allers
bordées de ca'ilcêdrats. celle belle place nu
milieu, de laquelle, s'érige un monument aux
mnrls de la grande guerre, c'esl Koudou-
gnu !
Il faut bien qur- [r ma rende- à Vévidence.
Quand nos mi turcs débouchent, sous les
guirlandes de drapeau.r. des milliers de
noirs sont Iri. doni les lums-hàms assour-
dissants salurnl noire arrivée. TJ'S chefs,
escortés de leurs fougueux cavaliers; les ii-
̃railleurs, les rlarde-ce-rcles. les enfants des
écoles, loule la population du pays est là,
se trémoussant en. d'interminables « pous-
si ».
TJ adjoint principal Didier. qui commande
Kou.dovqon r-t son collait/orateur, M. Décou-
tuire, vous font les honneurs de leur rési-
dence. C'est, sans conteste, la plus folie de
toutes celles que j'ai rencontrées au cours
de ma randonnée.
Et dire qu'il il a douze ans, lorsque j'ar-
rivais dans ce pays, j'g étais accueilli par
les Kiperssiens, à coups de flèches empoi-
sonnées ! Une fois même, ces bougres m'a-
vaient tenu cerné, pendant dix-sept jours,
dans le « tala » qui, à l'époque, servait
d'unique habitation à l'Européen qui s'a-
venturait dans ces parages. Je m'étais tiré
(l'aftatire tant bien que mal, en « cassant »
les « souk al as .)1 environnants el en brû-
lant quelques « loua an s ».
Ce n'est point sans, une poignante émo-
tion (pie j'ai revu ce coin du iKiperssi si
accueillant maintenant pour nOs adminis-
trateurs. Honneur à ceux qui l'ont pacifié,
aux Froger el aux JJudognon. Honneur au
brave camarade Didier qui n'a fait que per-
pétuer là-bas les traditions de ses prédéces-
seurs. en faisant de sa résidence Koudou-
gou ïEnchanteresse
Dès les premières lueurs de l'aube, nous
étions guêtres, rrinflwés. prêts à tous les
exploits.
Hien n'est plus curieux qu'une grande
battue dans la brousse africaine. Une fois
choisi, le terrain de chasse est cerné, sur
une dizaine de kilométrés par des cavaliers
et des hommes à pied, accourus par mil-
liers des provinces voisines. Lentement,
pendant des heures, ils resserrent le cercle
et hiCnWt, lions, panthères, biches, cobas,
lapins, bondissent. affolés, vers la ligne où
les chasseurs se tiennent; à l'affût, JI. 'n"u «
plus alors, qu'à placer les pruneaux au bon
endroit et le tour csl joué..
.Nous n'avons point vu de lions ni de
panthères, ce matin-là. mais nous avons
i fa.il, par conlre. un massacre de biches, de
lapins, de perdrix et de pintades. Ils nnt
fait les délices des popotes de Ouagadougou
où nous rentrions le soir, harassés, four-
bus, mais enchantés des heures exquises
']Jassr.'es dans l'ivresse d1/. souvenir.
Ouagadougou, 28 janvier 1922.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Ilaute-Vôlta,
au Conseil Supérieur des Colonies
Les telégrammes pour le Liberia
--i>-O--
Une nouvelle voie vient d'être mise-a la
disposition du publie pour l'acheminement
des télégrammes à destination de la Répu-
blique de Libéria.. Les correspondances de
l'espèce seront transmises par télégraphie
sans fil entre la France et Ruifisque, puis
acheminées ensuite par câbles entre Dakar
et Monrovia. Pour le moment, ce service
ne fonctionnera que dans un seul sens,
celui de la France vers le pays précité.
Les télégrammes que les expéditeurs dé-
sirent faire acheminer dans les conditions
susindiquées doivent porter la mention non
taxée : « Voie T. S. F. ».
Ils sont soumis à la taxe de 3 fr. 315 pat-
mot au lieu de 5 fr. par la voie télégraphi-
que ordinaire.
Les télégrammes urgents, les télégram-
mes différés et ceux aivec accusé de ré-
ception télégraphique ou avec collationne-
ment ne sont pas admis pour le moment
par la voie mixte.
La croisière dela H Jeanne d'Arc"
Le croiseur-école d'application Jeanne-
d'Arc vient d'arriver à Toulon, après avoir
effectué la première partie de sa croisière.
Il va subir dans l'arsenal quelques tra-
vaux de réparation ; les aspirants visite-
ront les établissements maritimes, les éco-
les, les centres d'aviation et d'aérostation
et reprendront la mer le 10 avril.
Sus aux moutons africains
00
On pouvait s'imaginer que par ces temps
de vie chère, il fallait encourager nos colo-
nies productives de denrées alimentaires à
intensifier leurs envois vers la mère Par
trie pour faire baisser le coût de la vie en
France.
Telle n'est pas L'opinion de la Société
d'Encouragement pour l'élevage du bétail de
Montpellier, qui, voulant juguler la concur-
rence que fait le mouton algérien sur le
marché français, demande aux Pouvoirs
publics, dans un ordre du jour des plus
lanidaires. aiCils veuillent bien frapper
presque d'interdiction t'importation. des
moulons d'origine algérienne en laisant éta-
blir une estampille spéciale sur les côtelet-
tes ou gigots métropolitains, de façon à ce
qu'on pinsse les vendre plus cher.
Il faut croire que la: concurrence apportée
par les moutons du Nord de l'Afrique, dont
la viande est aussi succulente que celle qui
se vend dans les marchés français gêne
beaucoup la spéculation. Tant mieux !
Il faut tout de même- manquer totalement
de sens commun pour réclamer une mesure
aussi arbitraire, alors que toutes les bour-
ses gémissent devant les tableaux des cours
des denrées.
vous voulez des estampilles. Soit ! Nous
allons en réclamer à noire tour.
t,;/I. cc mO'/lwlll, l':\[/'ique du Nord nous
enr-oie des primeurs, telles qu'artichauts,
pommes de terre, pclils pois, lonwLes, oran-
ges, daUes, mandarines etc. qui n'ont pas
besoin d'estampilles pour être servies sur
les tables de messieurs les membres de le
Société d'Encouragement de l'élevage du bé-
tail de Montpellier,
El les vins ? S'il fal!rtiL les estampiller,
ça ne ferail pas l'affaire de cc certains es-
tampeurs » du Durrldais, qui fabriquent leur
récolte avec des vins dans lesquels se mê-
lent des crus dont l'origine est fournie en
grande partie jiar ceux qui sont au delà de
la Méditerranée.
Si l'on peut boire un bon vin, relative-
ment à bon compte, c'est grâce encore à
l'appoint des vins d'Algérie et de Tunisie
qu'on le doit.
Pourquoi, puisque cette honorable Société
d'éleveurs de Montpellier était en veine de
trouvailles aussi monumentales que cqlle
qu'elle propose d'adopler à un déparlement
ministériel, n'a-l-elle pas exigé en même
lemps l'interdiction absolue d'importer de
nos colonies toutes les denrées dont la
France a un si impérieux besoin ?
De celle façon, les spéculateurs auraient
pu s'en donner à cœur joie.
Mais nous, pauvre public, nous outrions
été tondus pire que la laine de ces malheu-
reux moutons algériens contre lesquels on
part en guerre parce qu'tls permettent aux
petites bourses de se régaler de leur chair
qui, certainement, égale en saveur celle des
moulons de Montpellier.
Eugène Masson
Institut franeo-ebinois de Shanghaï
---0-0-
Le rapport de lin d'année scolaire établi
le 31 août 1921 par les Directeurs de l'Ins-
titut fnillcü-cllinois d'industrie et de com-
merce de Shanghaï, où il a remplacé l'é-
tablissement que les Allemands y avaient
organise avant la guerre de 19i4, donne
les renseignements suivants :
L'Institut franco-chinois s'est ouvert le
10 mars 1921 avec 270 étudiants recrutés
par voie de concours dans les 4 centres
d'examen suivants : Pékin, Shanghaï, Han-
kéou. Canton.
Le nombre des candidats s'était élevé à
550 environ, inscrits, pour la grande ma-
jorité, à Pékin et à Shanghaï et provenant
des écoles primaires supérieures et secon-
daires cltinuises. Les épreuves compre-
naient des questions sur la littérature chi-
noise, l'histoire et la géographie de la
C.hine, la physique et la chimie, l'arithmé-
Chine, l'algèbre, la géométrie et la trigono-
tique,
métrie, la langue française (épreuve fa-
cultative) et, pour les candidats de la Sec-
lion Commerciale seulement, la langue an-
glaise.
'- Plus de 300 candidats ont obtenu une
moyenne supérieure à 10, mais faute de
place ye Comité de Perfectionnement de la
Sériciculture occupant toujours une partie
des bâtiments), nous avons dû limiter au
nombre de lits disponibles, le nombre des
candidats admis. Ils ont été répajrtis. ainsi
que le prévoyait le projet d'organisation
de l'Institut, en deux grandes sections
Industrielle et Commerciale.
La première a compris, durant les qua-
tre mois de fonctionnement, de 160 à 180
étudiants environ, la seconde de 80 à 90.
La Section Commerciale (durée des étu-
des : 3 ans) n'a comporté que des éudiants
de première année répartis en deux divi-
sions, A et B. La Section Industrielle (du-
rée des études :- 5 années, soit 3 années
d'enseignement général et 2 années d'ensei-
gnement spécialicé) a été recrutée, de ma-
nière à permettre une sélection des can-
didats fondée sur le degré de leuîrs con-
naissances en mathématiques. Elle a com-
pris des étudiants de première année (dieux
divisions, A et Hi: de zo et de 3° annee.
Les diverses sections et divisions ont
compris au maximum :
La Section Commerciale lre année, div.
A, Î5 étudiants.
La Section Commerciale lro année, div.
B, 44 étudiants.
B, La Section Industrielle lre année, div.
A, 53 étudiants.
A, La Section Industrielle 1re année, div
B. 52 étudiants.
La Section Industrielle 2e année, 57 étu-
diants.
La Section Industrielle, 3e année, 17 étu-
diants.
*0-
LE TAUX DE LA PIASTRE
a - i
- Le Gouverneur général de l'Indochine
vient d'informer le .ministre des Colonies
qu'à la date du 15 mars 1922, le taùx of-
ficiel de la piastre était de 6 fr. 05.
.e Congrès de l'Organisation Oolonlale" L'enseignement is langues indigènes
à l'Exposition de Marseille
0-0-
Le président de ce Congrès est M. René
Besnard, sénateur, ancien ministre des Co-
lonies.
Le Congrès tiendra ses assises du 2 au
6 octobre 1922.
Les travaux sont répartis en quatre sec-
tions dont voici le programme :
Section d'Administration et de Législation
Coloniales
Président : M. Albert Lebrun, sénateur,
ancien ministre des Colonies.
Deux problèmes seulement feront l'objet
des discussions publiques (en Commission
ou en séance générale de section).
to La Décentralisation administrative et
la Législation coloniale.
a) Par rapport à la Métropole.
Elargissement des pouvoirs des Goùver-
nements locaux par rapport aux pouvoirs
métropolitains.
b) Sur place.
Participation des colons et des indigènes
à la confection des lois et règlements lo-
caux. Extension du domaine de ceux-ci.
2° La Réorganisation de l'Armée colo-
niale.
(Dans la Métropole et dans les Colonies ;
la question des troupes indigènes.)
Section de l'Enseignement
Président : M. S. Charléty, recteur de
l'Académie de Strasbourg, ancien directeur
de l'Enseignement en Tunisie.
Une seule question sera inscrite à l'ordre
du jour de la Section, mais elle -suffirait à
elle seule à justifier un Congrès.
L'Enseignement Technique et Profession-
nel des Indigènes dans les Colonies.
(Méthodes, programmes, personnel.)
Section de la Colonisation
Elle se subdivise en deux parties :
n) Colonisation française.
Président : M. E. Sabatier, président des
Délégations Financières de l'Algérie.
Etat actuel de la colonisation française
dans chaque colonie. Résultats acquis.
Moyens administratifs, financiers (rôle des
banques à ce point de vue) et autres, les
plus efficaces pour l'accroître en nombre
et en prospérité.
b) Colonisation indigène.
Président - M. J. Chailley, directeur gé-
néral, de l'Union Coloniale Française, an-
cien Député.
1° Procédés législatifs et administratifs
les plus appropriés (variables suivant les
colonies), pour favoriser le développement
de la propriété privée chez les indigènes.
2° Intermigration indigène à l'intérieur
d'une colonie ou d'un 'groupe de colonies et
de colonie à colonie (Meilleures mesures
administratives. Expériences passées et
programmes d'avenir).
Il y aura une séance plénière d'inaugu-
ration et une séance plénière de clôture,
dans laquelle se feront les comptes rendus
sommaires des présidents, rapporteurs ou
secrétaires des travaux et votes de leurs
sections, et un discours final du président
du Congrès.
Un règlement du Congrès sera d'ailleurs
adressé aux adhérents en temps utile.
Communications au Congrès sur des su-
jets autres que les sujèts de discussion.
Il sera loisible aux adhérents de les ré-
diger à condition qu'elles entrent dans la
sphère des questions législatives, adminis-
tratives (y compris l'administration mili-
taire), scolaires ou de colonisation propre-
ment dite, auxquelles se réfère le Congrès.
Mais ces communications ne seront pas
mises en discussion. Le président de cha-
que section, ou sous-section, pourra seule-
ment, si le temps le permet, autoriser la
lecture d'un résumé de ces travaux, qui de-
vra être joint à chaque mémoire, et ne de-
vra ,en aucun cas, dépasser, suivant l'im-
portance du mémoire, de deux à quatre
pages au maximum. Ces résumés seront
publiés dans les travaux du. Congrès.
Des sous-sections ou Commissions par
zones géographiques seront utilement
créées. -
M. Henri Brenier, directeur des Services
de la Chambre de Commerce de Marseille
est délégué dans les fonctions de secrétaire
général du Congrès de l'Organisation colo-
niale.
EN ÉTHMOPIE
---Q"O--
- D'après le Courrier d'Ethiopie, le ju-
gement des assassins du Comle de Leusse
a été rendu.
Trois condamnations à mort ont été pro-
noncées, deux condamnations à 20 ans de
prison, une condapnnatiu'n à 15 ans de
prison, une à 10 et trois à 5 ans.
Une amende de 3.000 thalers a été impo-
sée à la province où le Comte de Leusse
a trouvé la mort et plusieurs chefs ont été
destitués pour défaut d'assistance.
S. A. le Ras Taffari a fait remettre à 3VL
de Roban-Chabot une somme de 3.000 tha.*
lers pour qu'un monument fût élevé en
France, au nom du Gouvernement éthio-
pien, sur la tombe du Comte de Leusse.
M. de Rohan-Chabot a prié S. A. le Ras
Taffari de lui permettre de disposer de
cette somme en faveur des pauvres en
Abyssinie, et a remis 1.500 thalers à labour
na Mathéps pour les pauvres et les mala-
des d'Addis-Abeiba. et a envoyé 1.500 tha-
lers à Mgr Jarousseau pour les oriphelins
et les orphelines des Massions en Abyssi-
nie.
Nous apprenons que la Société de na.
vigation « Lloyd Triestino » ex-Lloyd Au-
trichien, a confié son agence de Djibouti à
la Società Coloniale Italiana.
Le premier bateau de cette Compagnie de
navigation, le Persia, était attendu à Dji-
bouti dans la première semaine de mars.
Il prend des passagers et marchandises à
destination d'Aden, Colombo, Pernang,
Singapour, Hong-Kong, Shangaï. .-
De sympathiques polémistes se plaisent
à discuter en ce moment la question de
l'enseignement du français aux indigènes
et de l'étude des langues et idiomes indi-
gènes par les Européens séjournant aux
Colonies.
La diversité des langues ou idiomes indi-
gènes dans une même colonie donne quel-
que vraisemblance à la thèse de l'inutilité
et même de l'impossibilité d'apprendre
tous ces idiomes. Mais en un point donné
d'une factorerie par exemple, ou d'un ohef-
lieu d'une circonscription administrative, il
y a toujours un idiome fondamental, domi-
nant.
Comme, pour l'administrateur en particu-
lier, il est nécessaire de connaître la menta-
lité de ses administrés, la connaissance de
leur langue s'impose et on conçoit alors le
système des Anglais consistant à instruire
d'abord les indigènes dans leur propre lan-
gage à l'aide de laquelle une fois instruits,
ils transmettent plus aisément leurs pen-
sées et font connaître elur état mental, puis
ceci fait on leur enseigne la langue anglaise.
CeLte méthode a donné d'excellents résul-
tais à Kano, en Nigéria comme j'ai pu le
constater moi-même en 1913. Les Anglais
peuvent ainsi très facilement choisir dans
l'élite de leurs élevés les chefs de village
ou de canton et faciliter grandement leur
système de protectorat, très distant, qui a
l'énorme avantage, à mon sens. de dimi-
nuer le nombre de fondionhaires euro-
péens. Et on ne saurait nier que la Nigeria
Anglaise marche très bien.
Cette méthode de renseignement ou plu-
tôt de l'instruction des indigènes dans leur
langue maternelle permet de les mieux
connaître et si nous ne pouvons l'adopter
nous pouvons tout au moins nous en ap-
procher de notre mieux en étudiant leur
langue et leurs idiomes.
Ne voyons-nous pas en Algérie la con-
naissance de l'arabe exigée des officiers1
des Affaires indigènes.
Personnellement je n'aï pu régler en
toute conscience des questions délicates
avec mes administrés du cercle de Biskra
que lorsque j'ai pu m'entretenir sans inter-
prète avec les Arabes. Il en fut de même
chez les Maures et au Congo, où là plus que
tout autre part la langue sangho, la lan-
gue des -- rivières, doit être connue die. tous
les Européens.
Le français, les indigènes le sauront à
coup sûr grâce à l'admirable organisation
de l'enseignement dans nos colonies, et la
connaissance des langues indigènes est né-
cessaire à tous ceux qui, à n'importe quel
titre veulent collaborer utilement au déve-
loppement économique de notre empire co-
lonial.
Eugène Devaux.
Les oléagineux
à F Académie d'Agriculture
Au cours de la séance du 8 mars de
l'Académie d'Agriculture, M. Sagnier a
analysé l'enquête à laquelle s'est livré l'Ins-
titut International d'Agriculture de Rome
sur la répartition des plantes oléagineuses
dans les différents pays.
Parmi les plantes oléagineuses des ré-
gions chaudes, Yarachide occupe le premier
rang des légumineuses. On la cultive dams
un grand nombre de pays où elle se déve-
loppe de plus en plus. Aux Etats-Unis, on
en accuse 494.000 hectares en 1919, au lieu
de 209.000 en 1900 ; aux Indes britanniques,
635.000 contre 174.000 en 1900 ; à Java,
216.000 hectares. Mais c'est l'Afrique occi-
dentale qui est son principal domaine. Pour
les colonies de ces vastes territoires, les re-
levés statistiques sont rares ; 200.000 hec-
tares sont accusés pour le Soudan français,
mais on n'a Das de données précisés à cet
égard sur le Sénégal, qui, d'après les docu-
ments commerciaux, est le grand centre de
la production. £ 'est, en effet, le Sénégal qui
tient le premier rang dans l'exportation,
suivi à une assez longue distance par l'In-
de, puis par la Gambie. La France) tient le
premier rang dans les pays importateurs,
mais ce commerce a subi de grandes vicis-
situdes : après avoir atteint environ 500.000
tonnes en 1919, il a baissé pendant, la guer-
re, et il n'était que de 200.000 tonnes en
1918. Par contre, l'importation anglaise, qui
n'était pas accusée avant l'année 1917, at-
teint actuellement environ 100.000 , tonnes
par an.
Les arbres à fruits oléagineux occupent
dans les régions chaudes, une pllee autre-
ment importante que celle prise par l'ara-
chide. Deux essences, le cocotier et le pal-
mier à huile, tiennent le premier Tang, Pun
surtout en Asie et en Océanie, le'second
surtout en Afrique.
L'utilisation des fruits du palmiste ou
palmier à huile se développe rapidement.
Cet arbre est spécial à l'Afrique, et surtout
à l'Afrique occidentale. Parmi les colonies
anglaises, la Nigéria occupe le premier
rang, exportant annuellement 2 millions de
quintaux d'amandes' de palme. Le Danomey
est, parmi les colonies françaises, la plus
riche en peuplements de palmiste ; ces peu-
plements y occuperaient une surface de
7.800 kilomètres carrés ; l'exportation des
amandes a été de 689.000 quintaux en 1919,
contre 347.000 en 1910. La Guinée occupe le
deuxième rang, avec une exportation de
129.000 quintaux en 1919. Avant la guerre,
presque toute l'exportation était dirigée
vers l'Allemagne. Qe n'est que depuis l'an-
née 1915 que l'Angleterre et la France, qui
en sont aujourd'hui les principaux débou-
chés, ont pris la principale place dans ce
commerce ; en 1919, l'Angleterre a importé
3 millions de quintaux d'amandes de pal-
miste et la. France 534.000"^jjiintaux. 7"
De l'enquête faitè par V Insti&atànlernMio-
nal d'agriculture de Rome, M. Henry Sa-
gnier conclut que la production des matières
oléagineuses dans les régions chaudes dm
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonces cl Réclames sont reçues aux Bureaux dujournal et dans ICI agences depubbcité
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Un an 6 mois 8 ub
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( Etranger 80 1 48 » 28 a
On a abonne dan* toui les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
ZEUSr TUNISIE
Les réformes nécessaires
--V*
Le Bulletin du Comité de l'Afrique Fran-
çaise a publié et il publie encore d'excel-
lents articles signés : Rodd-Balek ou
« Prends Garde ! ».
Ce sont les cris d'alarme d'un patriote
çlairvoyant et avclli. Ils ont déjà donné
d'excellents iésultats parmi lesquels ce dé-
cret sur la naturalisation des étrangers,
dont nous avons à cette place énergiquemenu
félicité M. Saint, résident général décret
que nous demandions nous-mêmes depuis
plus de vingt ans. Le dernier fascicule du
vaillant Comité de l'Afrique du Nord, à pro-
pos des réformes nécessaires en Tunisie
- contient les fort intéressantes propositions-
suivantes :
Division en communes rurales de toute
la partie du territoire de la Régence laissée
en dehors des commîmes urbaines,
Election des Conseils municipaux des
villes ayant une population française de
1.U00 âmes ou davantage, ces Conseils
étant composés par moitié de français et
d'indigènes élus et le maire nommé par le
Gouvernement.
- Réurganisation du mode d'électinn
aux Chambres françaises de commerce el
.d,'agricultnre avec électeurs cotisants, sur
le type des Chambres de commerce fran-
çaises à l'étranger.
- Création d'une Chambre d'industrie.
Fusion des Chambres économiques
et indigènes.
Augmentation des Collèges d'électeurs
à la Conférence consultative et réduction
des cirronscriptiolls, celles-ci devant cadrer
avec les grandes régions naturelles du pays.
Introduction du vote plural pour l'élec-
tion des membres français de l'assemblée.
Election a deux degrés des membres
indigènes sur le niocle, cles élections aux
Chambres économiques indigènes.
Maintien de la séparatiOn de la sec-
tion française et de la section indigène.
Stricte observation des prérogatives fi-
nancières de la Conférence consultative et
octroi de toutes les facilités susceptibles de
lui permettre de mieux remplir son rôle sta-
iulaire.
foules les propositions de réforme qui
précèdent méritent d'être retenues el réa-
lisées, sauf à notre avis deux d'entre elles
Je les examine immédiatement :
181 811
1° Ce serait commettre la plus grande des
imprudences que d'admettre dans les mu-
nicipalités-élues l'égalité de représentation
entre les Français et les indigènes. En Al-
gérie, où la loi du 4 lévrier 1919 a introduit
le quasi-suffrage universel (il y a 410.000
électeurs municipaux, soit 85 0/0 de ceux
qui peuvent l'être par leur âge), le légis-
lateur n'est jamais allé jusque là. Il a voulu
que fût toujours respecté le principe de la
prédominance française. Il a fixé le nom-
bre des élus indigènes dans toutes les as-
semblées à un tiers du nombre des élus
français. Exemple : les Conseils généraux
ont 30 membres français et 10 memjbres in-
digènes. Dans leurs revendications actuel-
les, nos indigènes algériens demandent non
l'égalité qui, dans certains cas, pourrait
rendre impossible toute délibération et pro-
vaquer des conflits aigus, mais les 2/5. Je
vois bien pourquoi Rodd-Balek accepte la
moitié. C'est qu'il fait é.ire le maire par
la Gouvernement et que la voix du maire,
ajoutée à celle des élus français pourra tou-
jours faire une majorité. Mais il faut pen-
ser à l'avenir. Un jour viendra où il faudra
accorder le droit aux indigènes à l'élection
du maire et des adjoints dans les Conseils
municipaux. A ce moment-là, on ne pourra
pas revenir d'ans le passé. Ce qui aura été
acquis restera acquis.
Or, que seront les Conseils municipaux
composés par moitié d'élus français et par
moitié d'élus indigènes, qui auraient à
nommer le maire et à administrer les affai-
res municipales ? Des pétaudières et non
des assemblées dignes de ce nom. L'exem-
ple de l'Algérie est là. Profitez de ses le-
çons. En constituant des Conseils munici-
paux élus pour la Tunisie il convient donc
de limiter à 1/3 la représentation des inul-
gènes. Tout alors ira bien.
** *
2° Ma deuxième observation porte sur le
maintien qui est proposé de la séparation
entre la section française et la seclion indi-
gène, à la grande assemblée d'Etat.
C'est exactement l'inverse qu'il faut
faire. Il faut imiter les assemblées d'Algé-
rie Comprenant français et in tigènes ces
derniers représentant toujours le 1/3 des
élus français les résultats de ce régime
ont été excellents. Il n'y a jamais eu de con-
flits. L'entente la plus parfaite règne entre
les élus français et ceux des indigènes. Si
vous proposiez à ces derniers de les placer
dans une assemblée distincte, iî^ proteste-
raient avec véhémence. Cette protestation,
du reste, s'est déjà produite de leur part
sur un vœu présenté dans ce sens il y a
une vingtaine d'années, au Conseil général
de Constantine. Nos indigènes d'Algérie
considéraient un tel traitement comme of-
fensant pour leur dignité. L'assemblée in-
digène dans leur esprit serait toujours une
assemblée moins importante que l'assem-
blée française. Ce serait une assemblée in-
férieure. Ils préfèrent n'être que le 1/3 dans'
l'assemblée commune, mais y siéger au mê-
me titre que les citoyens français, avec les
mêmes droits de discussion, de décrions et
de vote.
Il faut faire confiance aux indigènes tu-
nisiens comme nous l'avons fait en Algérie
à nos indigènes algériens.
Appelez-les donc à Tùnis comme cela à
été fait en Algérie à l'honneur de siéger à.
l'asscmblée unique.
Je conclus :
Le Maroc est mur pour recevoir une as-
semblée analogue à cette Conférence con-
sultative qui a si bien géré les affaires tuni-
siennes pendant 25 années ; il n'est pas
admissible qu'un 'budget de 300 millions y
soit encore voté par un Conseil de gouver-
nement encore composé en majorité de
fonctionnaires et d'ans lequel les indigènes
ne sont pas représentés.
De son côté, la Tunisie est mûre pour
être dotée de ces Délégations financières qui
ont fait la meilleure besogne en Algérie
pendant 22 ans.
Enfin, de son côté l'Algérie est mûre pour
les libellés nouvelles que nous réclamons
pour elle au Parlement.
Emile Morinaud,
Députe-maire de Constantine.
N. B. La motion déposée par M. Tait-
tinger et plusieurs de ses collègues a pro-
voqué en Tunisie une grande émotion.
La colonie française avait décidé d'en-
voyer une délégation à Paris pour faire en-
tendre d'énergiques protestations.
La motion votée par la Commission de
l'Algérie et des Protectorats a immédiate-
ment calmé les esprits.
Que nos amis de Tunisie se rassurent.
lrtÎ Chambre actuelle sait ce que repré-
sente l'Afrique du Nord et toute l'Afrique
Française pour l'avenir de la Pairie. Elle la
considère comme partie intégrante de la
France. Ce n'est pas le Parlement actuel
qui ébranlera son autorité en Tunisie.
Ce que demandent M. Taittinger et les si-
gnataires de la motion, c'est ce qu'admet-
tent les Français de Tunisie eux-mêmes,
c'est-à-dire l'introduction d'une représenta-
lion élue indigène dans la. grande assem-
blée, étant bien entendu que la prédomi-
nance française restera intangible et que la
réforme en cours ne saurait lui porter au-
cune atteinte.
E. M.
Les inquiétudes françaises
en Tunisie
00-
Les agissements « jeunes turcs » ne sont
pas sans inquiéter nos nationaux en Tu-
nisie.
Il est a nuisant, écrit le Colon Français de
Tunis, do constater, dans le bluff continu, et
souvent dangereux des « Jeunes Tunisiens n,
des particularités qui sembleraient devoir leur
recommander -peuL-être un peu de retenue.
C'est ainsi que M. Farhat ben Ayed, qu', est
à Paris le grand truchement et le grand met-
teur en scène de la comédie qu'ils y jouent,
est protégé anglais.
C'est ainsi encore que M. Es-Safi qui a été
chef d'une délégation bruyante récemment en-
voyée à Paris, est kabyle, fils d'un bach-
chaoucb du 'Contrôle .qmené en Tunisie par le
00111 mandant Bordier.
Ces origines n'ont certainement rien que de
très honorable : mais vraiment, ont-il bien le
droit de parler au nom du « peuple tunisien »,
dont ils ne font pas partie ?
EL d'un autre article du même journal
nous extrayons les quelques commentaires
ci-dessous, qui, précisément, trouveront
leur réponse en tôle de ce numéro.
Nos amis de là-bas pourront fixer leurs
idées avec cette mise au point de la ques-
tion traitée par notre éminent collaborateur
M. Emile Morinaud. député de Constantine :
« Le péril de voir la irénlisation de notre em.
prunt reculée aux calendes grecques, et notre
développement économique nettement arrêté,
était donc pour le moment conj uré ; et le fait
même, de la part du Gouvernement Français,
d'avoir accordé cette autorisation, sans tenir
compte des suggestions de la proposition Tait-
tinger, montrait qu'il n'attache peut-être pas à
cette proposition une importance aussi grande
que nous nous étions pris îi le redouter.
En second lieu, le Président de la Commis-
sion des Colonies et des Pays de Protectorat,
saisie du projet de .résolution, en avait, d'ac-
cord avec son auteur, singulièrement atlemié
les termes et les tendances : et la Commission
l'avant mise à l'ordi e du jour -d'une de ses
prochaines séances, en désignant comme rap-
porteur, M. Motrinaud, député de Constantine.
Ce choix, assez symptômatique des disposi-
tions de la Commission, est certainement de na-
ture à rassurer : le talent, l'autoirité, et l'ex-
périence des choses africaines de M. Morinaud
permettent d'espérer qu'il ne laissera pas faci-
lement la Commission dont il est le rapporteur,
s'engager sur la pente des confiances témérai-
res et des abdications imprudentes : il sait,
mieux que personne, combifâni peu sont mûres
les populations tunisiennes pour un régime par-
lementaire analogue à celui de la France, et il
îst impossible de trouver un meilleur défen-
seur des droits et de la situation dru Gouver-
nement français en Tunisie. »
RETOUR
0
Notre excellent ami Georges Barthé-
lémy, député du Pas-de-Calais, délégué du
Soudan 'et de la Haute-Volta au Conseil
supérieur des Colonies est rentré hier, mer-
credi soir à Palis, par le rapide de 22 h. 15.
Un grand nombre de personnalités étaient
venues le saluer à la gare. Nous avons
reconnu : MM. Diagne, député du Sénégal;
Brunet. Olivier, Hesling, gouverneurs des
Coloniès ; Tellier, administrateur en chef
des Colonies et @ un grand nombre de fonc-
tionnaires de l'Administration centrale et
des cadres coloniaux.
A TRAVERS L'A. 0. Fe
AU MILIEU DE MES ANCIENS H SUJETS"
J'ai voulu revoir \Kou-
duugou, la capitale belli-
queuse du Kiperssi, où il
y a quelque quatorze ans
l'avais failli dix fois lais-
ser ma peau.
De mon temps, lorsque,
escorté de mes braves
miliciens, le parlais pour
le « Pavs des flèches »,
on se rendait dans le Kiperssi par la piste
(L'Yalw que l'on quittait à 7 kilomètres de
Ouagadougou pour monter ensuite vers
l'ouest, dans la zone dangereuse.
Aujourd'hui, on se rend à KouA-ougou par
la route de nomma. C'est dire qu'elle est
accessible aux automobiles et que vous
pourrons, en moins de trois heures, parcOII-
rir les 110 kilomètres qui nous séparent de
la capitale du Kiperssi.
Tout mon monde, de IKersaint, Clément.
Rellicu, de la Ru f fini ère, Regnaud, veut
m'accompaffner dans celte sorte d.c pèltTi-
nage que l'accomplis. Foussel lui-même est
(le la [dfe. A l'heure dite, leslvoilures sont
prêtes, chargées de carabines el de fusils,
car nous avons décidé d'alier te lendemain,
à, l'aube, saluer les- l'unis dans leurs repai-
l'es.
Je n'en crois point mes geux. Quoi ! Ces
spacieuses bâtisses. ces magnifiques allers
bordées de ca'ilcêdrats. celle belle place nu
milieu, de laquelle, s'érige un monument aux
mnrls de la grande guerre, c'esl Koudou-
gnu !
Il faut bien qur- [r ma rende- à Vévidence.
Quand nos mi turcs débouchent, sous les
guirlandes de drapeau.r. des milliers de
noirs sont Iri. doni les lums-hàms assour-
dissants salurnl noire arrivée. TJ'S chefs,
escortés de leurs fougueux cavaliers; les ii-
̃railleurs, les rlarde-ce-rcles. les enfants des
écoles, loule la population du pays est là,
se trémoussant en. d'interminables « pous-
si ».
TJ adjoint principal Didier. qui commande
Kou.dovqon r-t son collait/orateur, M. Décou-
tuire, vous font les honneurs de leur rési-
dence. C'est, sans conteste, la plus folie de
toutes celles que j'ai rencontrées au cours
de ma randonnée.
Et dire qu'il il a douze ans, lorsque j'ar-
rivais dans ce pays, j'g étais accueilli par
les Kiperssiens, à coups de flèches empoi-
sonnées ! Une fois même, ces bougres m'a-
vaient tenu cerné, pendant dix-sept jours,
dans le « tala » qui, à l'époque, servait
d'unique habitation à l'Européen qui s'a-
venturait dans ces parages. Je m'étais tiré
(l'aftatire tant bien que mal, en « cassant »
les « souk al as .)1 environnants el en brû-
lant quelques « loua an s ».
Ce n'est point sans, une poignante émo-
tion (pie j'ai revu ce coin du iKiperssi si
accueillant maintenant pour nOs adminis-
trateurs. Honneur à ceux qui l'ont pacifié,
aux Froger el aux JJudognon. Honneur au
brave camarade Didier qui n'a fait que per-
pétuer là-bas les traditions de ses prédéces-
seurs. en faisant de sa résidence Koudou-
gou ïEnchanteresse
Dès les premières lueurs de l'aube, nous
étions guêtres, rrinflwés. prêts à tous les
exploits.
Hien n'est plus curieux qu'une grande
battue dans la brousse africaine. Une fois
choisi, le terrain de chasse est cerné, sur
une dizaine de kilométrés par des cavaliers
et des hommes à pied, accourus par mil-
liers des provinces voisines. Lentement,
pendant des heures, ils resserrent le cercle
et hiCnWt, lions, panthères, biches, cobas,
lapins, bondissent. affolés, vers la ligne où
les chasseurs se tiennent; à l'affût, JI. 'n"u «
plus alors, qu'à placer les pruneaux au bon
endroit et le tour csl joué..
.Nous n'avons point vu de lions ni de
panthères, ce matin-là. mais nous avons
i fa.il, par conlre. un massacre de biches, de
lapins, de perdrix et de pintades. Ils nnt
fait les délices des popotes de Ouagadougou
où nous rentrions le soir, harassés, four-
bus, mais enchantés des heures exquises
']Jassr.'es dans l'ivresse d1/. souvenir.
Ouagadougou, 28 janvier 1922.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Ilaute-Vôlta,
au Conseil Supérieur des Colonies
Les telégrammes pour le Liberia
--i>-O--
Une nouvelle voie vient d'être mise-a la
disposition du publie pour l'acheminement
des télégrammes à destination de la Répu-
blique de Libéria.. Les correspondances de
l'espèce seront transmises par télégraphie
sans fil entre la France et Ruifisque, puis
acheminées ensuite par câbles entre Dakar
et Monrovia. Pour le moment, ce service
ne fonctionnera que dans un seul sens,
celui de la France vers le pays précité.
Les télégrammes que les expéditeurs dé-
sirent faire acheminer dans les conditions
susindiquées doivent porter la mention non
taxée : « Voie T. S. F. ».
Ils sont soumis à la taxe de 3 fr. 315 pat-
mot au lieu de 5 fr. par la voie télégraphi-
que ordinaire.
Les télégrammes urgents, les télégram-
mes différés et ceux aivec accusé de ré-
ception télégraphique ou avec collationne-
ment ne sont pas admis pour le moment
par la voie mixte.
La croisière dela H Jeanne d'Arc"
Le croiseur-école d'application Jeanne-
d'Arc vient d'arriver à Toulon, après avoir
effectué la première partie de sa croisière.
Il va subir dans l'arsenal quelques tra-
vaux de réparation ; les aspirants visite-
ront les établissements maritimes, les éco-
les, les centres d'aviation et d'aérostation
et reprendront la mer le 10 avril.
Sus aux moutons africains
00
On pouvait s'imaginer que par ces temps
de vie chère, il fallait encourager nos colo-
nies productives de denrées alimentaires à
intensifier leurs envois vers la mère Par
trie pour faire baisser le coût de la vie en
France.
Telle n'est pas L'opinion de la Société
d'Encouragement pour l'élevage du bétail de
Montpellier, qui, voulant juguler la concur-
rence que fait le mouton algérien sur le
marché français, demande aux Pouvoirs
publics, dans un ordre du jour des plus
lanidaires. aiCils veuillent bien frapper
presque d'interdiction t'importation. des
moulons d'origine algérienne en laisant éta-
blir une estampille spéciale sur les côtelet-
tes ou gigots métropolitains, de façon à ce
qu'on pinsse les vendre plus cher.
Il faut croire que la: concurrence apportée
par les moutons du Nord de l'Afrique, dont
la viande est aussi succulente que celle qui
se vend dans les marchés français gêne
beaucoup la spéculation. Tant mieux !
Il faut tout de même- manquer totalement
de sens commun pour réclamer une mesure
aussi arbitraire, alors que toutes les bour-
ses gémissent devant les tableaux des cours
des denrées.
vous voulez des estampilles. Soit ! Nous
allons en réclamer à noire tour.
t,;/I. cc mO'/lwlll, l':\[/'ique du Nord nous
enr-oie des primeurs, telles qu'artichauts,
pommes de terre, pclils pois, lonwLes, oran-
ges, daUes, mandarines etc. qui n'ont pas
besoin d'estampilles pour être servies sur
les tables de messieurs les membres de le
Société d'Encouragement de l'élevage du bé-
tail de Montpellier,
El les vins ? S'il fal!rtiL les estampiller,
ça ne ferail pas l'affaire de cc certains es-
tampeurs » du Durrldais, qui fabriquent leur
récolte avec des vins dans lesquels se mê-
lent des crus dont l'origine est fournie en
grande partie jiar ceux qui sont au delà de
la Méditerranée.
Si l'on peut boire un bon vin, relative-
ment à bon compte, c'est grâce encore à
l'appoint des vins d'Algérie et de Tunisie
qu'on le doit.
Pourquoi, puisque cette honorable Société
d'éleveurs de Montpellier était en veine de
trouvailles aussi monumentales que cqlle
qu'elle propose d'adopler à un déparlement
ministériel, n'a-l-elle pas exigé en même
lemps l'interdiction absolue d'importer de
nos colonies toutes les denrées dont la
France a un si impérieux besoin ?
De celle façon, les spéculateurs auraient
pu s'en donner à cœur joie.
Mais nous, pauvre public, nous outrions
été tondus pire que la laine de ces malheu-
reux moutons algériens contre lesquels on
part en guerre parce qu'tls permettent aux
petites bourses de se régaler de leur chair
qui, certainement, égale en saveur celle des
moulons de Montpellier.
Eugène Masson
Institut franeo-ebinois de Shanghaï
---0-0-
Le rapport de lin d'année scolaire établi
le 31 août 1921 par les Directeurs de l'Ins-
titut fnillcü-cllinois d'industrie et de com-
merce de Shanghaï, où il a remplacé l'é-
tablissement que les Allemands y avaient
organise avant la guerre de 19i4, donne
les renseignements suivants :
L'Institut franco-chinois s'est ouvert le
10 mars 1921 avec 270 étudiants recrutés
par voie de concours dans les 4 centres
d'examen suivants : Pékin, Shanghaï, Han-
kéou. Canton.
Le nombre des candidats s'était élevé à
550 environ, inscrits, pour la grande ma-
jorité, à Pékin et à Shanghaï et provenant
des écoles primaires supérieures et secon-
daires cltinuises. Les épreuves compre-
naient des questions sur la littérature chi-
noise, l'histoire et la géographie de la
C.hine, la physique et la chimie, l'arithmé-
Chine, l'algèbre, la géométrie et la trigono-
tique,
métrie, la langue française (épreuve fa-
cultative) et, pour les candidats de la Sec-
lion Commerciale seulement, la langue an-
glaise.
'- Plus de 300 candidats ont obtenu une
moyenne supérieure à 10, mais faute de
place ye Comité de Perfectionnement de la
Sériciculture occupant toujours une partie
des bâtiments), nous avons dû limiter au
nombre de lits disponibles, le nombre des
candidats admis. Ils ont été répajrtis. ainsi
que le prévoyait le projet d'organisation
de l'Institut, en deux grandes sections
Industrielle et Commerciale.
La première a compris, durant les qua-
tre mois de fonctionnement, de 160 à 180
étudiants environ, la seconde de 80 à 90.
La Section Commerciale (durée des étu-
des : 3 ans) n'a comporté que des éudiants
de première année répartis en deux divi-
sions, A et B. La Section Industrielle (du-
rée des études :- 5 années, soit 3 années
d'enseignement général et 2 années d'ensei-
gnement spécialicé) a été recrutée, de ma-
nière à permettre une sélection des can-
didats fondée sur le degré de leuîrs con-
naissances en mathématiques. Elle a com-
pris des étudiants de première année (dieux
divisions, A et Hi: de zo et de 3° annee.
Les diverses sections et divisions ont
compris au maximum :
La Section Commerciale lre année, div.
A, Î5 étudiants.
La Section Commerciale lro année, div.
B, 44 étudiants.
B, La Section Industrielle lre année, div.
A, 53 étudiants.
A, La Section Industrielle 1re année, div
B. 52 étudiants.
La Section Industrielle 2e année, 57 étu-
diants.
La Section Industrielle, 3e année, 17 étu-
diants.
*0-
LE TAUX DE LA PIASTRE
a - i
- Le Gouverneur général de l'Indochine
vient d'informer le .ministre des Colonies
qu'à la date du 15 mars 1922, le taùx of-
ficiel de la piastre était de 6 fr. 05.
.e Congrès de l'Organisation Oolonlale" L'enseignement is langues indigènes
à l'Exposition de Marseille
0-0-
Le président de ce Congrès est M. René
Besnard, sénateur, ancien ministre des Co-
lonies.
Le Congrès tiendra ses assises du 2 au
6 octobre 1922.
Les travaux sont répartis en quatre sec-
tions dont voici le programme :
Section d'Administration et de Législation
Coloniales
Président : M. Albert Lebrun, sénateur,
ancien ministre des Colonies.
Deux problèmes seulement feront l'objet
des discussions publiques (en Commission
ou en séance générale de section).
to La Décentralisation administrative et
la Législation coloniale.
a) Par rapport à la Métropole.
Elargissement des pouvoirs des Goùver-
nements locaux par rapport aux pouvoirs
métropolitains.
b) Sur place.
Participation des colons et des indigènes
à la confection des lois et règlements lo-
caux. Extension du domaine de ceux-ci.
2° La Réorganisation de l'Armée colo-
niale.
(Dans la Métropole et dans les Colonies ;
la question des troupes indigènes.)
Section de l'Enseignement
Président : M. S. Charléty, recteur de
l'Académie de Strasbourg, ancien directeur
de l'Enseignement en Tunisie.
Une seule question sera inscrite à l'ordre
du jour de la Section, mais elle -suffirait à
elle seule à justifier un Congrès.
L'Enseignement Technique et Profession-
nel des Indigènes dans les Colonies.
(Méthodes, programmes, personnel.)
Section de la Colonisation
Elle se subdivise en deux parties :
n) Colonisation française.
Président : M. E. Sabatier, président des
Délégations Financières de l'Algérie.
Etat actuel de la colonisation française
dans chaque colonie. Résultats acquis.
Moyens administratifs, financiers (rôle des
banques à ce point de vue) et autres, les
plus efficaces pour l'accroître en nombre
et en prospérité.
b) Colonisation indigène.
Président - M. J. Chailley, directeur gé-
néral, de l'Union Coloniale Française, an-
cien Député.
1° Procédés législatifs et administratifs
les plus appropriés (variables suivant les
colonies), pour favoriser le développement
de la propriété privée chez les indigènes.
2° Intermigration indigène à l'intérieur
d'une colonie ou d'un 'groupe de colonies et
de colonie à colonie (Meilleures mesures
administratives. Expériences passées et
programmes d'avenir).
Il y aura une séance plénière d'inaugu-
ration et une séance plénière de clôture,
dans laquelle se feront les comptes rendus
sommaires des présidents, rapporteurs ou
secrétaires des travaux et votes de leurs
sections, et un discours final du président
du Congrès.
Un règlement du Congrès sera d'ailleurs
adressé aux adhérents en temps utile.
Communications au Congrès sur des su-
jets autres que les sujèts de discussion.
Il sera loisible aux adhérents de les ré-
diger à condition qu'elles entrent dans la
sphère des questions législatives, adminis-
tratives (y compris l'administration mili-
taire), scolaires ou de colonisation propre-
ment dite, auxquelles se réfère le Congrès.
Mais ces communications ne seront pas
mises en discussion. Le président de cha-
que section, ou sous-section, pourra seule-
ment, si le temps le permet, autoriser la
lecture d'un résumé de ces travaux, qui de-
vra être joint à chaque mémoire, et ne de-
vra ,en aucun cas, dépasser, suivant l'im-
portance du mémoire, de deux à quatre
pages au maximum. Ces résumés seront
publiés dans les travaux du. Congrès.
Des sous-sections ou Commissions par
zones géographiques seront utilement
créées. -
M. Henri Brenier, directeur des Services
de la Chambre de Commerce de Marseille
est délégué dans les fonctions de secrétaire
général du Congrès de l'Organisation colo-
niale.
EN ÉTHMOPIE
---Q"O--
- D'après le Courrier d'Ethiopie, le ju-
gement des assassins du Comle de Leusse
a été rendu.
Trois condamnations à mort ont été pro-
noncées, deux condamnations à 20 ans de
prison, une condapnnatiu'n à 15 ans de
prison, une à 10 et trois à 5 ans.
Une amende de 3.000 thalers a été impo-
sée à la province où le Comte de Leusse
a trouvé la mort et plusieurs chefs ont été
destitués pour défaut d'assistance.
S. A. le Ras Taffari a fait remettre à 3VL
de Roban-Chabot une somme de 3.000 tha.*
lers pour qu'un monument fût élevé en
France, au nom du Gouvernement éthio-
pien, sur la tombe du Comte de Leusse.
M. de Rohan-Chabot a prié S. A. le Ras
Taffari de lui permettre de disposer de
cette somme en faveur des pauvres en
Abyssinie, et a remis 1.500 thalers à labour
na Mathéps pour les pauvres et les mala-
des d'Addis-Abeiba. et a envoyé 1.500 tha-
lers à Mgr Jarousseau pour les oriphelins
et les orphelines des Massions en Abyssi-
nie.
Nous apprenons que la Société de na.
vigation « Lloyd Triestino » ex-Lloyd Au-
trichien, a confié son agence de Djibouti à
la Società Coloniale Italiana.
Le premier bateau de cette Compagnie de
navigation, le Persia, était attendu à Dji-
bouti dans la première semaine de mars.
Il prend des passagers et marchandises à
destination d'Aden, Colombo, Pernang,
Singapour, Hong-Kong, Shangaï. .-
De sympathiques polémistes se plaisent
à discuter en ce moment la question de
l'enseignement du français aux indigènes
et de l'étude des langues et idiomes indi-
gènes par les Européens séjournant aux
Colonies.
La diversité des langues ou idiomes indi-
gènes dans une même colonie donne quel-
que vraisemblance à la thèse de l'inutilité
et même de l'impossibilité d'apprendre
tous ces idiomes. Mais en un point donné
d'une factorerie par exemple, ou d'un ohef-
lieu d'une circonscription administrative, il
y a toujours un idiome fondamental, domi-
nant.
Comme, pour l'administrateur en particu-
lier, il est nécessaire de connaître la menta-
lité de ses administrés, la connaissance de
leur langue s'impose et on conçoit alors le
système des Anglais consistant à instruire
d'abord les indigènes dans leur propre lan-
gage à l'aide de laquelle une fois instruits,
ils transmettent plus aisément leurs pen-
sées et font connaître elur état mental, puis
ceci fait on leur enseigne la langue anglaise.
CeLte méthode a donné d'excellents résul-
tais à Kano, en Nigéria comme j'ai pu le
constater moi-même en 1913. Les Anglais
peuvent ainsi très facilement choisir dans
l'élite de leurs élevés les chefs de village
ou de canton et faciliter grandement leur
système de protectorat, très distant, qui a
l'énorme avantage, à mon sens. de dimi-
nuer le nombre de fondionhaires euro-
péens. Et on ne saurait nier que la Nigeria
Anglaise marche très bien.
Cette méthode de renseignement ou plu-
tôt de l'instruction des indigènes dans leur
langue maternelle permet de les mieux
connaître et si nous ne pouvons l'adopter
nous pouvons tout au moins nous en ap-
procher de notre mieux en étudiant leur
langue et leurs idiomes.
Ne voyons-nous pas en Algérie la con-
naissance de l'arabe exigée des officiers1
des Affaires indigènes.
Personnellement je n'aï pu régler en
toute conscience des questions délicates
avec mes administrés du cercle de Biskra
que lorsque j'ai pu m'entretenir sans inter-
prète avec les Arabes. Il en fut de même
chez les Maures et au Congo, où là plus que
tout autre part la langue sangho, la lan-
gue des -- rivières, doit être connue die. tous
les Européens.
Le français, les indigènes le sauront à
coup sûr grâce à l'admirable organisation
de l'enseignement dans nos colonies, et la
connaissance des langues indigènes est né-
cessaire à tous ceux qui, à n'importe quel
titre veulent collaborer utilement au déve-
loppement économique de notre empire co-
lonial.
Eugène Devaux.
Les oléagineux
à F Académie d'Agriculture
Au cours de la séance du 8 mars de
l'Académie d'Agriculture, M. Sagnier a
analysé l'enquête à laquelle s'est livré l'Ins-
titut International d'Agriculture de Rome
sur la répartition des plantes oléagineuses
dans les différents pays.
Parmi les plantes oléagineuses des ré-
gions chaudes, Yarachide occupe le premier
rang des légumineuses. On la cultive dams
un grand nombre de pays où elle se déve-
loppe de plus en plus. Aux Etats-Unis, on
en accuse 494.000 hectares en 1919, au lieu
de 209.000 en 1900 ; aux Indes britanniques,
635.000 contre 174.000 en 1900 ; à Java,
216.000 hectares. Mais c'est l'Afrique occi-
dentale qui est son principal domaine. Pour
les colonies de ces vastes territoires, les re-
levés statistiques sont rares ; 200.000 hec-
tares sont accusés pour le Soudan français,
mais on n'a Das de données précisés à cet
égard sur le Sénégal, qui, d'après les docu-
ments commerciaux, est le grand centre de
la production. £ 'est, en effet, le Sénégal qui
tient le premier rang dans l'exportation,
suivi à une assez longue distance par l'In-
de, puis par la Gambie. La France) tient le
premier rang dans les pays importateurs,
mais ce commerce a subi de grandes vicis-
situdes : après avoir atteint environ 500.000
tonnes en 1919, il a baissé pendant, la guer-
re, et il n'était que de 200.000 tonnes en
1918. Par contre, l'importation anglaise, qui
n'était pas accusée avant l'année 1917, at-
teint actuellement environ 100.000 , tonnes
par an.
Les arbres à fruits oléagineux occupent
dans les régions chaudes, une pllee autre-
ment importante que celle prise par l'ara-
chide. Deux essences, le cocotier et le pal-
mier à huile, tiennent le premier Tang, Pun
surtout en Asie et en Océanie, le'second
surtout en Afrique.
L'utilisation des fruits du palmiste ou
palmier à huile se développe rapidement.
Cet arbre est spécial à l'Afrique, et surtout
à l'Afrique occidentale. Parmi les colonies
anglaises, la Nigéria occupe le premier
rang, exportant annuellement 2 millions de
quintaux d'amandes' de palme. Le Danomey
est, parmi les colonies françaises, la plus
riche en peuplements de palmiste ; ces peu-
plements y occuperaient une surface de
7.800 kilomètres carrés ; l'exportation des
amandes a été de 689.000 quintaux en 1919,
contre 347.000 en 1910. La Guinée occupe le
deuxième rang, avec une exportation de
129.000 quintaux en 1919. Avant la guerre,
presque toute l'exportation était dirigée
vers l'Allemagne. Qe n'est que depuis l'an-
née 1915 que l'Angleterre et la France, qui
en sont aujourd'hui les principaux débou-
chés, ont pris la principale place dans ce
commerce ; en 1919, l'Angleterre a importé
3 millions de quintaux d'amandes de pal-
miste et la. France 534.000"^jjiintaux. 7"
De l'enquête faitè par V Insti&atànlernMio-
nal d'agriculture de Rome, M. Henry Sa-
gnier conclut que la production des matières
oléagineuses dans les régions chaudes dm
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