Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 février 1922 16 février 1922
Description : 1922/02/16 (A23,N25). 1922/02/16 (A23,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6303371z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. - N° 25 CE NUMERO : 1B CENTIMES JEUDI SOIR, 16 FEVRIER 1822
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
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La jonction des deux Afriques Franpisos
- .810
De Paris à Marseille-Alger-Tombouctou-Dakar
Tel est le sujet d'un article sensation-
nel que M. le commandant Vuillemin
vient de faire paraître dans le dernier
numéro de l'excellente Revue de l Afri-
que du Nord.
C'est le récit de son raid aérien d Al-
ger à Tombouctou et à Dakar, raid
au cours duquel il était accompagné
par un autre avion, celui-là qui portait
l'énergique- général Lapérrine, respecté
et aimé de tous au désert, qui trouva
hélas ! la mort au cours de ce voyage
tragique.
Le récit du commandant qui, plus
heureux, put atteindre le but de son
voyage, est bref, précis, concis, comme
un compte rendu militaire.
Les incidents les plus dramatiques du
voyage sont résumés en quelques
mots, les trajets aériens les plus longs
en deux lignes.
Rien d'émouvant., de passionnant,
d'angoissant comme la lecture des pa-
ges que la. Revue de l'Afrique du Aora
vient de livrer aui grand public.
Je veux en retenir deux passages qui
contiennent, l'un, un renseignement
des plus précieux, l'autre, une très im-
portante affirmation.
Voici le renseignement : u,
La route aérienne que devaient sui-
vre les deux avions avait été depuis plu-
sieurs mois soigneusement jalonnée à
terre par une série de petits postes. Je
les cite à partir de Ouargla :
Berkam, 175 kilomètres.
Inifel, 175 kilomètres.
Guettara, 175 kilomètres.
In Salali, 175 kilomètres.
Tigualamine, 150 kilobètres.
Arak, lÕû kilomètres.
Ternon, 150 kilomètres.
Taman Rasset., 150 kilomètres.
C'est là où sont enterrés le père de
Foaicault et le général Lapérrine.
Tin Regho, 200 kilomètres.
Tin Zaouaten, 250 kilomètres.
Kidal, 200 kilomètres.
Tabonkou. 150 kilomètres.
Bourem, 150 kilomètres.
Boulea, 150 kilomètres.
Tombouctou, 300 kilomètres.
Total depuis Ouargla qui c-t. elle-
même à 500 kilomètres de Biskra : 2.680
kilomètres.
Je pars de ce renseignement pour
dire à nos gouverneurs généraux de
l'Algérie et de l'Afrique Occidentale :
« Ces postes ont été créés pour le raid
Vuillemin. Ils l'ont été pour quelques
jours. Ils peuvent donc être installés
pour toujours. Je dis qu'à bref délai ils
doivent devenir permanents afin d'as-
surer une liaison constante entre les
deux Afriques françaises. Pour cela
que faut-il ? D'abord construire la piste
automobile. Ensuite, au fur et à mesure
qu'elle atteindra un des points que nous
avons indiqués, installer un petit bordj.
Placer la un poste de sénégalais ou de
sahariens. L'argent pour la piste auto-
mobile ? On peut l'avoir de la manière
suivante : D'abord avec les crédits que
sur le budget des territoires du Sud
d'Algérie rend disponibles (7 à 800.000
francs par an), l'incorporât ion do Biskra-
TOUg-gÕUl'L dans le réseau ferré de l'Al-
gérie du Nord; ensuite avec les crédits
que l'on peut dégager sur ce budget, et
aussî obtenir sur c-elui de l'Algérie du
Nord qui n'hésitera pas à faire les sa-
crifices nécessaires pour accomplir une
œuvre aussi hautement nationale. En-
fin. avec les sommes que l'on peut avoir
sur le budget de l'Afrique Centrale.
L'argent pour les postes, de Sénégalais
ou de Sahariens ? Le budget de la
guerre peut et doit le fournir, nos
Sénégalais et nos Sahariens ne sau-
raient nulle part, que là être plus gran-
dement utiles à la France.
MM. les Gouverneurs de l'Algérie
et de l'Afrique occidentale réalisez vite
ce programme. La piste automobile
créée, rencontrez-vous au milieu du Sa-
hara !. Quelle éloquente démonstra-
tion pour le monde entier de l'unité
française en Afrique. Puis, quelques se-
maines après, que nos deux Afriques
soient régulièrement desservies par un
courrier aérien hebdomadaire ou bi-
mensuel. Ce lour-Ia, ce sera déjà la
jonction assurée.
Le courrier aérien ? C'est ici que je
dois placer la déclaration si pleine d'in-
térêt, du commandant Vuillemin.
Il termine ainsi son impression-
nant journal de route : « La traversée
du Sahara par les airs est désormais fa-
cile à organiser. Avec les vols de nuit,
elle sera aussi sûre que les autres en-
treprises de voyages aériens. »
Telle est la forte conclusion que nous
fait connaître cet admirable soldat.
Après avoir triomphé de difficultés
formidables et franchi de terribles obs-
tacles (tempêtes de sable et perte totale
de la piste terrestre entre autres), avec
une splendide tranquillité d'âme, il se
déclare prêt à recommencer et à établir
d'une façon normale et définitive, la
traversée aérienne du désert.
Eh bien 1 Qu'attendrait-on pour réali-
ser ce fantastique progrès ?
Pour la piste automobile et les pos-
tes Sahariens, j'ai montré qu'on auvait
l'argent nécessaire. On l'a également
pour les courriers aériens réguliers.
Pour les établir, les Délégations finan-
cières ont déjà voté un million. Le
sous-secrétariat de l'Aéronautique doit
les subventionner à son tour.
A quoi va-t-on appliquer ces crédits 7
A ces trajets comme Alger-Tunis qui
doubleront les lignes ferrées de l'Afri-
que du Nord. Ce sera un intérêt à peu
près égal à zéro. Si vous voulez faire
de cet argent un emploi vraiment natio-
nal, utilisez-le à faire la soudure des
deux Afriques.
Dès l'établissement de la route auto-
mobile et des postes militaires, hâtons-
nous d'organiser le circuit aérien Al-
ger, Fort-Lamy, Tombouctou, Dakar et
retour.
La liaison de nos Afriques étant ainsi
faite, les études et la construction du
transaharien ne pourrant plus être
qu'une question de quelques années.
Par quels moyens financiers ?
Je propose que le milliard à dépenser
pour la voie saharienne, soit ainsi ré-
parti (les deux tiers à la charge de la
France ; 40 millions par an pendant en-
viron 15 ans. le dernier tiers serait
pris en charge par l'Afrique du Nord
et l'Afrique Occidentale.)
Quelle puissance aura la France le
jour où nous n'aurons plus qu'une di-
zaine de jours de trajet de Paris au
Tchad et à Tombouctou, le jour aussi
où le programme étant accompli, de
jonction entre Fort-Lamy et la Pointe-
Noire, il ne faudra qu'une dizaine de
jours pour aller d'un bout à l'autre de
l'Afrique équatoriale 1 -
Une atmosphère d'indifférence, de ja-
lousie et de haine semble nous enve.
lopper au lendemain d'une guerre où
nos sacrifices pour le droit et la liberté
du monde méritaient mieux.
Réalisons vite l'œuvre grandiose qui
permettra à la France, devenue une na.
tion de 70 millions d'habitants, à la
France, appuyée sur la fidèle amitié de
la Belgique, de se passer « du reste du
monde ».
Emile Morinaud,
Député-maire de Constantine.
go
Bravo ! M. Saint
00
C'est une vaste et redoutable conspiration
contre la nation que les perquisitions ordon-
nées par le Résident général Lucien Saint,
viennent de faire découvrir à Tunis, où déjà
en 1911, des violents incidents contre la
France s'étaient produits au cours de ma-
nifestations pan-islamiques dans le cimeliè-
le arabe de Djellaz.
Le danger que no-us avons maintes fois si-
gnalé ici même, est enfin apparu au grand
¡UU/', grâce à la courageuse attitude de M.
IAicijn Saint.
ra ~~oi'r rc;'!~r <.
Il va falloir veiller au grain. Certainement
nous ne tenons pas encore tous les fils de
la conspiration anti-française dans l'Afrique
du Nord.
[.es ramifications en sont nombreuses.
Qu'on ne croie pas que le mot d'ordre
part de Moscou. La tète qui ordonne est à
Berlin.
Bien avant 1911 nous avions connaissance
des manœuvres perpétrées contre notre em-
pire colonial de l'Afrique du Nord par l'état-
ma'jor allemand qui préparait déjà la guer-
rc.
Des agitateurs ne cessaient pas leurs ex-
citations bien entretenues de chercher à je-
ter contre nous les populations musulmanes
afin d'utiliser cette "force au four de la dé-
claration de guerre.
Les coups de canon du Gœben et du Bres-
lau A PhiHppeville et à Bône, le jour même
de V ouverture des hostilités est des plu*
significatifs.
C'était le signal convenu pour le soulève-
ment en niaise des indigènes de nos colo-
nies nord-africaines.
Le coup a raté grâce à la perspicacité des
autorités civiles et militaires. Il avait été
cependant bien préparé.
Au lendemain de la victoire les agisse-
ments antifrançais ont repris avec un peu
vlus d'intensité.
Sous le couvert d'idées communistes, un
vaste mouvement s'est formé et il s'étend
dans toute l'Afrique du Nord.
.1 la téte de, ce mouvement on trouve une
poignée d'intellectuels que nous avons for-
mes dans nos écoles où l'instruction qu'ils
ont reçue ne leur sert qu'à entretenir des
iilées de révolte contra leur bienfaitrice : la
France.
Pour arrêter d'aussi dangereuses tendan-
ces, ites actes d'énergie comme celui que
vient de prendre M. Lucien Saint sont né-
cessaires.
Ces agissements doivent être impitoHa-
blement réprimés : il ;l va de notre hon-
neur et de notre sécurité nationales.
Eugène Masson
Nous sommes heureux d'annoncer à nos
lecteurs que notre oxrellent collaborateur le
colonel oirrite de Dormond d'Auriac, député
de la Vendée, reprend sa collaboration aux
Annales Coloniales.
Nous oublierons lundi prochain le premier
article de M. de Bc-rmond.
A travers l'A.O.F.
eo -
De Dakar à Conakry par paquebot belge
« Nous apprenons, non
« sans une certaine sur-
« prise, que M. Georges
» Barthélémy, député du
» Pas-de-Ca(ais, délégué
» du Soudan Français et
Il de la Ilaute-Volta au
« Conseil Supérieur des
« Colonies, rapporteur du
(( projet dé mise en va-
« leur des colonies qui, il ?/ a peu de temps,
« avait reproché avec tant d âpreté à des
« hauts fonctionnaires coloniaux d'avoir re-
« joint leur poste sur des paquebots étran-
« gers, vient, lui-même, de rejoindre Cana-
« krif par le paquebot belge Anversville 1
» Ce député, vous l'avouerez, ne manque
u pas d'audace, à moins qu'il n'ait pour ada-
« ge : Ne faites pas ce que je fais ! »
N'aurai-ie pas le plaisir de lire cette très
juste apostrophe dans quelques-uns des
journaux qui m'accompagnent avec une si
louchante sympathie dans mon voyage à
travers r A. 0. F. !
En vérité, je ne suis pas coupable ! On
ne fait pas toujours ce qu'on reut. surtout
à Dakar. La preuve en est que le 20 décem-
bre au soir, il était entendu que lu « Mis-
sion Barthélémy » embarquait sur le Tchad
le 30 ! Or, le 30 au matin, M. le Gouverneur
Fourneau, agent général des » Chargeurs
Réunis », dont la grande amabilité est COH-
nue, apprenant par radio que son bateau,
était bondé de passagers, me demanda 1res
instamment de partir par le « Belge », car il
craignait de ne pouvoir nous caser, mes
deux collaborateurs et moi. Il ajouta : (1 Je
pourrai bien m'arranger, si cela vous cn-
nuie ?. » Je m'élevai avec force contre l'ai-
mable intention de M. Fourneau. Nous don-
ner la préférence ? non ! Et, c'est ainsi que,
ne pouvant différer mon départ, j'acceptai
de prendre r.\n\'cl's\'ille ! J'acceptai avec
autant plus d'emprcssement, que j'allais
avoir l'avantage de naviguer en l'excellente
compagnie de M. l}oirel, Gouverneur de la
Guinée, et du général Mordrelle, comman-
dant supérieur des troupes de l'A. 0. F.
A 23 heures précises, rAnvcrsvillc
quittait Dailuir. Une légère brume envelop-
pait la ville. Gorée semblait, accroupie fri-
leusement dans l'ombre. Une brise assez
forte et fraîche soufflait, du large. la masse
lourde du Palais du Gouverneur Général
surgissait du roc avec ses rampes de lu-
mière clignotantes et falotes. Le pont, tout
suintant d'humidité, devenait intenable. Je
me réfugiai dans ma cabine où je m'endor-
mis vile dans cette voluptueuse pensée que
le lendemain je n'aurais pas à me rendre
à ce cher Conseil de Gouvernement !
Qui frappe l'air, grand Dieu., de ces
brmits de trompette ! Ces navigateurs bel-
ges sont terribles ! Au petit jour, je suis ré-
veillé par une sonnerie martiale. Qu'est-ce
donc ? Dois-je revêtir la. ceinture de sauve-
lage et bondir au canot u, pour la manœu-
vre ?. Mais non ! rien ne bronche dans les
couloirs. J'apprends vite que ces trois coups
de langue sonores annoncent que le Vre'
mier petit déjeuner est servi !
Je vous ferai grâce de son menu formi-
dable. Ah ! Good fonloom, on en a pour son
argent !. et le voyage coûte sensiblement
moins cher que. non, je n'ose insister, ce
serait trop cruel !
Qu'il me soit permis cependant de rendre
hommage à la parfaite tenue du paquebot
Anversville. Croyez-moi, ça doit faire plai-
sir quand on vient de passer deux bonnes
années dans hi brousse équatoriale, d'être
si parfaitement traité -- en musique, dirai.
je ! - sur le bateau qui vous ramène dans
la mère-patrie !
Mais, pour nos excellents amis Delars, le
départ vers l'exil doit être aussi très joyeux
et, quand on se trouve par hasard en mer
dans la nuit du ol déccmurc, la consigne
est de ne pas s'embêter !
Aussi, dès le crépuscule, le. 31, de nom-
breux travestis envahissaient le bar, le
pont, le salon, vendant le programme de
ta soirée avec force sourires et grimaces
assez désopilantes. l'entrée de ces mlls-
ques dans la. salle à manger, brillamment
éclairée, fut plutôt cocasse.
Après un diner pantagruélique, le concert
commença. Programme gentiment composé
et exécuté par de talentueux artistes, pro-
fessionnels et amateurs. Ensuite, bal. Un
entrain endiablé. :\ minuit sonnant, un for-
midable coup de sirène retentit au milieu
d'un tango berceur. des couples s'étrei-
gnent, d'autres se bécotent, certains se sé-
parent, chacun cherchant sa dtMlIne. pour
le premier baiser de nouvel an !. Tableau l
Je me trouve seul, isolé, sur un banc
(d'épreuves ?) comme un pauvre diable,
abandonné. et, je la trouve plutôt saumd-
tre !.
Je m'en vais. Je me réfugie dans ma
niche pour mievx songer. tandis que, IÙ-
haut, ils continuent !
Dans quelques heures, nous apercevrons
les îles de Loos et Conakry, la. perle de la
Côte. ? 1921 est mort. Vive 1922
Conakry, le l'r janvier 1022.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
0
En l'inneur tinffiarteltai Luaute,
Un qrand déjeuner sera offert au res-
taurant Vitjrwn. 14. boulevard de la Ma-
deleine. le mercredi 22 février, au HW,.
rêchal Lifautey. résident général de
France au Maroc, sous la présidence de
notre éminent collaborateur et ami, Al-
bert pr.y"onnet, sénateur, ministre du
Travail.
Jjis Annales Coloniales recevront, les
inscriptions pour ce banquet jusqu'au
f'tîv/i 20 février. (Prix du couvert : 50
francs.)
L'SDnOUUB IODiQUe de Bataouia
--'0 0
M. de Laslours, député du Tarn, pose au
ministre des Colonies, dans le Journal offi-
ciel d'hier matin, la question écrite sui-
vante, tendant à ce qu'il soit précisé : 1° si
M. René Maran, auteur du roman Ba-
tOllala, est bien un fonctionnaire de l'ad-
ministration coloniale ; 20 s'il a été porté à
la connaissance du ministre que des tracts
ont été imprimés et répandus à l'étranger,
qui reproduisent un certain nombre de pas-
sages de Bataouia où l'auteur attaque no-
ire politique coloniale, les mœurs de nos
officiers et des femmes blanches et rapporte
des propos insultants à l'égard d'une nation
alliée : 30 si. sous réserve Que la réponse
à la première question soit affirmative, le
ministre n'a pas jugé que des mesures sé-
vères doivent être prises à l'égard du fonc-
tionnaire dont il s'agit.
Comme M. René Maran est, bien adjoint
des Affaires civiles de l'A. E. F., en service
à la colonie du Tchad, et comme, de plus,
le ministre des Colonies ne saurait ignorer
tout ce que tout le monde sait, M. Ren £
Maran n'a qu'à grimper au plus haut des
coeoLiers ou de tout autre arbre de sa rési-
dence et y attendre la juste punition que
M. de Lastours réclame au nom de tous
les fonctionnaires de l'Administration et au
nom de tous ceux qui ont quelque idée
exacte du toit qu'a porté chez les profanes
français et étrangers, la préface de Ba-
touala. Quant à Batouala ipse, c'est aux
(C frères de race » de M. René Maran de
prolester contre celui qui les a vilipendés
de la sorte. Et j'ajouterai que tout le mon-
de intellectuel français et indigène (car il
en est) ne comprend rien il la gaffe colos-
sale commise par l'Académie Goncourt, qui
est, à vrai dire, la seule coupable en toute
cette histoire.
A tous ceux qui m'ont demandé ce qu'en
ma qualité de vieux rnloninl" de négro-
phile n'en déplaise à M. Diagne (Bl.'iise)
>'l. d'ancien administrateur, chef de cir-
cnns. riptinn du Haut-Oubangui, voilà lout
ce que je pense de Batouala Q[ de son auteur
que le père, un fort digne homme, n'au-
l'nil certes pas approuvé car il avait une
plus haute idée de ses devoirs comme de
ses droits.
Eugène Devaux.
Faux préjugés en A.E. F.
S'imaginer comme le lieutenant gouver-
neur de l'Oupbangui-Chari que la distilla-
tion de l'alcool, pour en faire un bon car-
burant, va dtlruire la race, e.st en réalité
une erreur magistrale dont la résultante
priverait cette Colonie, qui manque de !or-
ce motrice, d'une source d'énergie des plus
appréciables.
l'as plus que le portage, l'alcool con-
sommé par h's indigènes de l'A. E. F. re
les df''r'ÎII¡('. C'est autre part qu'on trouve
sans les chercher longtemps les causes t'e
la disparition progressive des populations
cependant, si clairsemées. Ne serait-ce que
la maladie du sommeil, la mauvaise hy-
g" iène et une nourriture insuffisante.
-- Les distilleries que plusieurs Sociétés
concessionnaires se proposent d'installer
en À. E. F. seraient- placées sous le con-
trôle immédiat et constant de l'Adminis-
tration. La dénaturalisation des alcools
serait effectuée dans la plus large mesure.
Il est donc désirable que l'introduction
d'alambics soit autorisée avec toutes les
garanties possibles de leur emploi.
-–
A la Commission des Colonies
--0-0--
La. Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie le mardi
11 février à quinze heures, sous la prési-
dence de M. d'hiart d'Etchopare.
Elle a poursuivi la discussion de la pro-
position de loi de notre collaborateur et
ami M. Morinaud, relative à la réorgani-
sation de l'administration algérienne.
Les articles, après une brève discussion
sur chacun d'eux ont été adoptés.
MM. Roux-Frcssinong et Morinaud ont
pris la parole.
M. Moutet a développé quelques amen-
deiiieiits, d'ailleurs favorables au projet.
dements, définitive la proposition de loi de M.
En
Morinaud a été adoptée, sans grandes mo-
difications.
La Commission a décidé d'envoyer au
Gouvernement le texte qu'elle venait d'à- !
dopter. C'est le Ministre de l'Intérieur qui
en sera saisi.
M. Diagne, député du Sénégal, a ensuite
donné lecture de son rapport sur le projet.
de loi tendant à compléter rénumération
des dépenses-obligatoires dans les colonies
d'Océanie, d'Afrique et d'Asie pourvues do
conseils généraux.
Le rapporteur a spécifié qu'il s'agit ",t,i'-
tout des dépenses d'assistance et d'hygiène
et des travaux agricoles.
Il a conclu en demandant d'ajouter un
alinéa au projet. étendant au Sénégal le
bénéfice de ces dispositions, bien qu il n'y
ait qu'un conseil colonial dans cette pos-
session.
La Commission a autorisé M. Diagne a
déposer son rapport sur le bureau de la
Chambre ; c'est ce qui a été fait.
Jusqu'à l'audition de M. Albert Sarraut,
l'ordre du jour de la Commission parait
à Deu Drès épuisé.
- Assistaient à cette séance :
MM. Bluysen (Paul), Boisneuf, Diagne,
d'Iriart d'Etchepare, Marcel Haibert, Mori-
naud, Moutet, Oulrey (Ernest^ Perreau-
Pradier (Pierre), Pierre Deyns, Roux-
Fressineng, de Seynes, Thomson.
Excusés : MM. Georges-Barthélemy, Va-
lude.
EN TRIPOLITAINE
--0-0---
Selon les journaux italiens, dans les ré-
cents combats autour de Misurata (Tripo-
litaine) les rebelles cmt eu plusieurs cen-
taines de tués. Les pertes des troupes ita-
liennes ont été légères, mais on déplore la
Imort d'un colonel et (run capitaine.
LES MUSULMANS ET LES CADRES
D'OFFICIERS FRANÇAIS
0
MISE AU POINT
--0.0--
Un projet de loi a été voté par les Cham-
bres qui confère aux indigènes musulmans
de l'Algérie et aux Musulmans ressortis-
sants Français de la Tunisie et du Maroc,
l'accession à tous les grades d'officier et as-
similé de l'armée de terre au titre français.
C'est M Le Brecq, député qui a été char-
gé d'élaborer un rapport qui n'a soulevé au-
cune objection sur les bancs de la Cham-
bre.
Cette loi aura pour objet de permettre à
quelques-uns des membres des familles de
notables musulmans de devenir officier.sa.ns
avoir besoin de se faire naturaliser, mais
après avoir subi les mêmes examens que
les Français dont ils ne seront distingués
en aucune façon.
Ces indigènes étaient admis avant la
guerre dans nos écoles militaires.
En raison de nouvelles dispositions prises
depuis 1914 il était apparu que nos écoles
devaient leur être fermées.
C'était une erreur qu'il convenait de ré-
parer par une loi.
De nombreux officiers indigènes, tel que
le colonel Ben Daoud du 3* sphahis, étaient
parvenus à des grades supérieurs sans avoir
éprouvé la nécessité de se faire naturaliser.
Cette loi n'a donc rien changé aux règles
davant-guerre.
C'était une constatation qu'il convenait de
faire ne fut-ce que pour empêcher une con-
fusion de se produire.
Maintenant il ne restera plus qu'à enre-
gistrer le nombre de postulants indigènes à
la carrière d'officier.
Il est à présumer qu'il ne sera pas plus
élevé que jadis, c'est-à-dire à peu près nul.
E. M.
La résoau français aérien d'ontre-mer
--0-0---
Dans le pro-gramme établi pour 1922 et
1923 par le Scrvice de l'Aéronautique, nous
trouvons en ce qui concerne l'Afrique du
Nord et l'Afrique Occidentale la préoccupa-
Lion de tout premier plan de relier ces con-
trées à la métropole par un service aérien
irréproichable.
A la ligne actuelle Toulouse-Espagne-Ca-
sablanca nous verrons sous peu s'ajouter :
1° La ligne par hydravions d'Antibes à Tu-
nis par Ajaccio et le sud de la Sardaigne.
2° La ligne Paris-Alger par avions d'Orly
à Marseille et par hydravions de Marseille
à Alger ;
3° La ligne Alger-Casablanca par Oran,
Oudjda-Taza, Fez-Meknès ;
4° La ligne Tunis-Casablanca sera créée
par la mise en exploitation du tronçon Al-
ger-Tunis.
Il est en outre de toute nécessité d'orga-
niser le plus rapidement possible la grande
artère Paris-Dakar, c'est-à-dire de prolon-
ger la ligne Toulouse-Espagne-Maroc ou
Marseillc-Alger-Casablanca par le réseau
Gisal)lane %;.\fogador-Port-E tienne - Maurita-
nie-Dakar.
On se rend complè de l'importance que
prendra cette ligne pour l'envoi du courrier
dans un sens ou dans l'autre et pour la ra-
pidité des relations entre l'Europe et l'Amé-
rique du Sud. C'est une nécessité économi-
que et politique. Ce serait la mise en ser-
vice d'une ligne autrement pratique que la
grande idée hispano-allemande qui consiste
h relier Séville à Pernambouc par dirigea-
ble.
Nos lecteurs verront, d'autre part, par le
remarquable article de notre collaborateur
et excellent ami M. Emile Modnaud, com-
bien est séduisante l'apiplication pratique du
raid du commandant Vuillemin, Alger-Tom-
bouctiju-Dakar qui résolvera la question
des distances considérables qui séparent
l'Afrique du Nord de notre Afrique centrale.
Une connaissance approfondie des oou-
rants aériens du Sahara fera faire à cette
dernière question un pas décisif.
Nom
Une interpellation sur les scandales coMau
oo--
M, Boisneuf, député de la Guadeloupe, a
repris sa demande d'interpellation sur les
incidents du Togo, interpellation que la
démission du ministère Bnand avait rendu
caduque.
M. Boisneuf demande à interpeller le
Gouvernement.
1° Sur les scandales de la liquidation
des biens coloniaux séquestrés, notam-
ment au Togo ;
2° sur 1 impunité accordée systématique-
ment aux abus, aux injustices et aux cri-
mes commis aux colonies au préjudice des
indigènes et même des colons français ;
3° Sur l'immixion permanente de l'auto-
rité administrative dans le fonctionnement
de la justice.
AU SÉNAT
--tI-Õ--
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
La Commission sénatoriale chargée des
intérêts algériens s'est réunie le mardi 14
février et elle a composé son bureau de la
manière suivante.
Ont été nommés :
Président : M. Flandin, d'Inde.
Vice-présidents : MM. Hervey et le gé-
néral Bourgeois.
Secrétaires : MM. Vayasière et Cuttoli.
LA PERPETUITE DES SOUVENIRS
u AUX FRANÇAIS DE COULEUR »
--O-G--
Entouré de ceux au milieu de qui il a
trouvé une mort si glorieuse, le capitaine
J. Van Vallenhoven Gouverneur général de
l'Afl'ique Occidentale Française est repré-
senté par le sculpteur Moreau-Vautbier, en
uni monument de grande aiure qui va Atre
bords du Niger, d'où sont partis pour dé-
fendre la France tant de ces braves sol-
dats noirs, dont 36.000 sont tombés face à
l'ennemi.
COURRIER
de l'Afrique du Nord
ALGÉRIE
La vie économique
Voici l'énumération de quelques-ugs
des vœux émis par la Chambre de Com-
merce d'Alger au cours de sa dernière
séance :
EXTENSION DU PORT AU SUD-EST.
Au cours de sa séance du 18 janvier, la
Chambre de Commerce a transformé en dé-
libération un important rapport concluant,
selon les propositions de MM. les Ingé-
nieurs des Ponts et chaussées, à la réalisa-
tion en deux étapes de la première tranche
des travaux d'extension du port d'Alger
vers le - Sud-Est (Construction du bassin de
Mustapha et d'un avant-port). (Rapporteur :
M L.aurent.)
RETABLISSEMENT DE LA FABRICA-
TION ET DE LA VENTE DE L'ANISETTE
EN ALGERIE. La Chambre a émis un
avis favorable au rétablissement de la fa-
brication et de la vente en Algérie de l'ani-
sette, sous réserve que ce produit sera ob-
tenu par distillation de la graine d'ams à
50° au maximum ; que l'anéthol continuera
à ètre l'objet d'une rigoureuse réglementa-
tion ; que des sanctions sévères seront pri-
ses à l'encontre de ceux qui auront été
surpris livrant à la consommation des ani-
settes non distillées et renfermant des pro-
duits nocifs. (Rapporteur : M. E. Delbays).
ECOLE SUPERIEURE DE COMMERCE.
-L'assemblée consulaire vient d'être infor-
mée que l'Ecole supérieure de commerce
d'Alger figure sur la liste des établisse-
ments d'enseignement de lN catégorie où
sera organisée la préparation militaire du
3° degré. Cette préparation donnera aux
élèves qui la subiront le moyen de n'ac-
complir qu'une année de service militaire,
dans certaines conditions (3 mois comme
élèves officiers de réseYve et 9 mois comme
officiers de réserve en cas de suocèsî
CHEMINS DE FER. A la suite de do-
léances de certains exportateurs, la Cham-
bre décide de demander à M. le Gouver-
neur général que soit supprimé l'arrêté ré-
glementant la fourniture des wagons, la
disposition relative à l'interdiction de chan-
ger le nom du destinataire ou la destination
de la marchandise, postérieurement à la
demande de matériel.
PBOJET D'UNION DOUANIERE ENTRE
LA TUNISIE ET LA FRANCE, LA TUNI-
SIE ET L'ALGERIE. Consultée par cette
importante question, l'assemblée consulai-
re a formulé l'avis ci-après :
« La Chambre de Commerce estime,
d'une part, que le projet d'union douanière
entre la Tunisie et la France ne peut être
séparé du projet de modification du régime
actuellement en vigueur entre la Tunisie et
l'Algérie, et que ces deux questions doivent
être simultanément examinées et solution-
nées ; d'autre part, que la Tunisie ne dési-
rant le nouveau régime que pour le 1er
janvier 1924, le délai qu'elle a ainsi fixé de-
vise être utilisé pour que les deux Gouver-
nements se livrent à une étude approfon-
die de ces deux questions et décident, dans
ce but, la création aussi prochaine que pos-
sible d'une commission qui ferait appel à
toutes les compétences qu'elle jugerait sus-
ceptibles de l'éclairer et qui, entre autres
points, examinerait les conséquences né-
fastes pour la Colonie de l'existence de
traités de commerce passés entre la Tuni-
sie et certaines puissances étrangères et de
l'application à l'Algérie seule du régime du
monopole du pavillon. » (Rapporteur : M.
Warot).
PROJET DE RELEVEMENT DES DROITS
DE DOUANE SUR LES BOIS D'ORIGINE
ETRANGERES. Ayant eu connaissance
qu'un décret portant majoration des droits
de douane sur les bois d'origine étrangère
était en préparation au ministère du com-
merce, l'assemblée se basant :
1° Sur la production manifestement défi-
citaire de la Métropole qui se trouve dans
l'obligation absolue d'importer les bois
étrangers que son sol ne produit pas ;
20 Sur la prolongation de la crise de la
construction que ne manquerait pas d'en-
traîner la majoration des droits ;
3° Sur le préjudice porté au Trésor algé-
rien, d'une part, par suite d'une réduction
de ses recettes, conséquence d'une diminu-
tion des importations, et à la colonie d'au-
tre part, qui, pour surmonter la crise éco-
nomique actuelle, a besoin de matériaux
nombreux et bon marché ;
A décidé d insister auprès de MM. les mi-
nistres du Commerce et des Finances (di-
rection générale des douanes) pour que le
décret en préparation ne soit pas signé et
pour que le statu quo soit mamtenu (Rap-
porteur : M. Warot).
DOUANES AMERICAINES. La Clam-
bre a joint sa protestation à celle de la
Chambre de Commerce de Paris oontre
l'adoption éventuelle par le Sénat améri-
cain d'un tarif douanier le « Fordney Bill >»,
qui prévoit des droits prohibitifs à l'égard
îles marchandises étrangères et autorise
des inspecteurs spécieux à consulter 1ee li-
vres, factures, lettres, etc., des exportateurs
(Rapporteur : M. Lepage).
Les événements et les hommes
Deux exécutions capitales ont eu lWu
à Batna.
Il s'agissait de deux indigènes qui avattnt
assassiné un brigadier de geiuburmerlê et
un commerçant kabyle.
Cette double exécution fera, tr$pérmta-le
d'un effet salutaire sur ceux qui seraient
tentés de continuer les exploits de* bandits
du bled qui ne redoutent qu'une chose e la
guillotine.
- Not.re excellent.
Notre excellent ami M Henri Fiori, le
sympathique député d'Alger, atteint par
l'épidémie de grippe, est obligé de garder
le lit et cela depuis plusieurs jours. Nous
lui souhaitons un prompt rétablissement
A propos du voyage de M. Millerand
en Algérie, M. Molle, maire d'Otw^ est in-
---.-..-..-..----- - - - - --.--""-'--'-" p--- ------ ---..
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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La jonction des deux Afriques Franpisos
- .810
De Paris à Marseille-Alger-Tombouctou-Dakar
Tel est le sujet d'un article sensation-
nel que M. le commandant Vuillemin
vient de faire paraître dans le dernier
numéro de l'excellente Revue de l Afri-
que du Nord.
C'est le récit de son raid aérien d Al-
ger à Tombouctou et à Dakar, raid
au cours duquel il était accompagné
par un autre avion, celui-là qui portait
l'énergique- général Lapérrine, respecté
et aimé de tous au désert, qui trouva
hélas ! la mort au cours de ce voyage
tragique.
Le récit du commandant qui, plus
heureux, put atteindre le but de son
voyage, est bref, précis, concis, comme
un compte rendu militaire.
Les incidents les plus dramatiques du
voyage sont résumés en quelques
mots, les trajets aériens les plus longs
en deux lignes.
Rien d'émouvant., de passionnant,
d'angoissant comme la lecture des pa-
ges que la. Revue de l'Afrique du Aora
vient de livrer aui grand public.
Je veux en retenir deux passages qui
contiennent, l'un, un renseignement
des plus précieux, l'autre, une très im-
portante affirmation.
Voici le renseignement : u,
La route aérienne que devaient sui-
vre les deux avions avait été depuis plu-
sieurs mois soigneusement jalonnée à
terre par une série de petits postes. Je
les cite à partir de Ouargla :
Berkam, 175 kilomètres.
Inifel, 175 kilomètres.
Guettara, 175 kilomètres.
In Salali, 175 kilomètres.
Tigualamine, 150 kilobètres.
Arak, lÕû kilomètres.
Ternon, 150 kilomètres.
Taman Rasset., 150 kilomètres.
C'est là où sont enterrés le père de
Foaicault et le général Lapérrine.
Tin Regho, 200 kilomètres.
Tin Zaouaten, 250 kilomètres.
Kidal, 200 kilomètres.
Tabonkou. 150 kilomètres.
Bourem, 150 kilomètres.
Boulea, 150 kilomètres.
Tombouctou, 300 kilomètres.
Total depuis Ouargla qui c-t. elle-
même à 500 kilomètres de Biskra : 2.680
kilomètres.
Je pars de ce renseignement pour
dire à nos gouverneurs généraux de
l'Algérie et de l'Afrique Occidentale :
« Ces postes ont été créés pour le raid
Vuillemin. Ils l'ont été pour quelques
jours. Ils peuvent donc être installés
pour toujours. Je dis qu'à bref délai ils
doivent devenir permanents afin d'as-
surer une liaison constante entre les
deux Afriques françaises. Pour cela
que faut-il ? D'abord construire la piste
automobile. Ensuite, au fur et à mesure
qu'elle atteindra un des points que nous
avons indiqués, installer un petit bordj.
Placer la un poste de sénégalais ou de
sahariens. L'argent pour la piste auto-
mobile ? On peut l'avoir de la manière
suivante : D'abord avec les crédits que
sur le budget des territoires du Sud
d'Algérie rend disponibles (7 à 800.000
francs par an), l'incorporât ion do Biskra-
TOUg-gÕUl'L dans le réseau ferré de l'Al-
gérie du Nord; ensuite avec les crédits
que l'on peut dégager sur ce budget, et
aussî obtenir sur c-elui de l'Algérie du
Nord qui n'hésitera pas à faire les sa-
crifices nécessaires pour accomplir une
œuvre aussi hautement nationale. En-
fin. avec les sommes que l'on peut avoir
sur le budget de l'Afrique Centrale.
L'argent pour les postes, de Sénégalais
ou de Sahariens ? Le budget de la
guerre peut et doit le fournir, nos
Sénégalais et nos Sahariens ne sau-
raient nulle part, que là être plus gran-
dement utiles à la France.
MM. les Gouverneurs de l'Algérie
et de l'Afrique occidentale réalisez vite
ce programme. La piste automobile
créée, rencontrez-vous au milieu du Sa-
hara !. Quelle éloquente démonstra-
tion pour le monde entier de l'unité
française en Afrique. Puis, quelques se-
maines après, que nos deux Afriques
soient régulièrement desservies par un
courrier aérien hebdomadaire ou bi-
mensuel. Ce lour-Ia, ce sera déjà la
jonction assurée.
Le courrier aérien ? C'est ici que je
dois placer la déclaration si pleine d'in-
térêt, du commandant Vuillemin.
Il termine ainsi son impression-
nant journal de route : « La traversée
du Sahara par les airs est désormais fa-
cile à organiser. Avec les vols de nuit,
elle sera aussi sûre que les autres en-
treprises de voyages aériens. »
Telle est la forte conclusion que nous
fait connaître cet admirable soldat.
Après avoir triomphé de difficultés
formidables et franchi de terribles obs-
tacles (tempêtes de sable et perte totale
de la piste terrestre entre autres), avec
une splendide tranquillité d'âme, il se
déclare prêt à recommencer et à établir
d'une façon normale et définitive, la
traversée aérienne du désert.
Eh bien 1 Qu'attendrait-on pour réali-
ser ce fantastique progrès ?
Pour la piste automobile et les pos-
tes Sahariens, j'ai montré qu'on auvait
l'argent nécessaire. On l'a également
pour les courriers aériens réguliers.
Pour les établir, les Délégations finan-
cières ont déjà voté un million. Le
sous-secrétariat de l'Aéronautique doit
les subventionner à son tour.
A quoi va-t-on appliquer ces crédits 7
A ces trajets comme Alger-Tunis qui
doubleront les lignes ferrées de l'Afri-
que du Nord. Ce sera un intérêt à peu
près égal à zéro. Si vous voulez faire
de cet argent un emploi vraiment natio-
nal, utilisez-le à faire la soudure des
deux Afriques.
Dès l'établissement de la route auto-
mobile et des postes militaires, hâtons-
nous d'organiser le circuit aérien Al-
ger, Fort-Lamy, Tombouctou, Dakar et
retour.
La liaison de nos Afriques étant ainsi
faite, les études et la construction du
transaharien ne pourrant plus être
qu'une question de quelques années.
Par quels moyens financiers ?
Je propose que le milliard à dépenser
pour la voie saharienne, soit ainsi ré-
parti (les deux tiers à la charge de la
France ; 40 millions par an pendant en-
viron 15 ans. le dernier tiers serait
pris en charge par l'Afrique du Nord
et l'Afrique Occidentale.)
Quelle puissance aura la France le
jour où nous n'aurons plus qu'une di-
zaine de jours de trajet de Paris au
Tchad et à Tombouctou, le jour aussi
où le programme étant accompli, de
jonction entre Fort-Lamy et la Pointe-
Noire, il ne faudra qu'une dizaine de
jours pour aller d'un bout à l'autre de
l'Afrique équatoriale 1 -
Une atmosphère d'indifférence, de ja-
lousie et de haine semble nous enve.
lopper au lendemain d'une guerre où
nos sacrifices pour le droit et la liberté
du monde méritaient mieux.
Réalisons vite l'œuvre grandiose qui
permettra à la France, devenue une na.
tion de 70 millions d'habitants, à la
France, appuyée sur la fidèle amitié de
la Belgique, de se passer « du reste du
monde ».
Emile Morinaud,
Député-maire de Constantine.
go
Bravo ! M. Saint
00
C'est une vaste et redoutable conspiration
contre la nation que les perquisitions ordon-
nées par le Résident général Lucien Saint,
viennent de faire découvrir à Tunis, où déjà
en 1911, des violents incidents contre la
France s'étaient produits au cours de ma-
nifestations pan-islamiques dans le cimeliè-
le arabe de Djellaz.
Le danger que no-us avons maintes fois si-
gnalé ici même, est enfin apparu au grand
¡UU/', grâce à la courageuse attitude de M.
IAicijn Saint.
ra ~~oi'r rc;'!~r <.
Il va falloir veiller au grain. Certainement
nous ne tenons pas encore tous les fils de
la conspiration anti-française dans l'Afrique
du Nord.
[.es ramifications en sont nombreuses.
Qu'on ne croie pas que le mot d'ordre
part de Moscou. La tète qui ordonne est à
Berlin.
Bien avant 1911 nous avions connaissance
des manœuvres perpétrées contre notre em-
pire colonial de l'Afrique du Nord par l'état-
ma'jor allemand qui préparait déjà la guer-
rc.
Des agitateurs ne cessaient pas leurs ex-
citations bien entretenues de chercher à je-
ter contre nous les populations musulmanes
afin d'utiliser cette "force au four de la dé-
claration de guerre.
Les coups de canon du Gœben et du Bres-
lau A PhiHppeville et à Bône, le jour même
de V ouverture des hostilités est des plu*
significatifs.
C'était le signal convenu pour le soulève-
ment en niaise des indigènes de nos colo-
nies nord-africaines.
Le coup a raté grâce à la perspicacité des
autorités civiles et militaires. Il avait été
cependant bien préparé.
Au lendemain de la victoire les agisse-
ments antifrançais ont repris avec un peu
vlus d'intensité.
Sous le couvert d'idées communistes, un
vaste mouvement s'est formé et il s'étend
dans toute l'Afrique du Nord.
.1 la téte de, ce mouvement on trouve une
poignée d'intellectuels que nous avons for-
mes dans nos écoles où l'instruction qu'ils
ont reçue ne leur sert qu'à entretenir des
iilées de révolte contra leur bienfaitrice : la
France.
Pour arrêter d'aussi dangereuses tendan-
ces, ites actes d'énergie comme celui que
vient de prendre M. Lucien Saint sont né-
cessaires.
Ces agissements doivent être impitoHa-
blement réprimés : il ;l va de notre hon-
neur et de notre sécurité nationales.
Eugène Masson
Nous sommes heureux d'annoncer à nos
lecteurs que notre oxrellent collaborateur le
colonel oirrite de Dormond d'Auriac, député
de la Vendée, reprend sa collaboration aux
Annales Coloniales.
Nous oublierons lundi prochain le premier
article de M. de Bc-rmond.
A travers l'A.O.F.
eo -
De Dakar à Conakry par paquebot belge
« Nous apprenons, non
« sans une certaine sur-
« prise, que M. Georges
» Barthélémy, député du
» Pas-de-Ca(ais, délégué
» du Soudan Français et
Il de la Ilaute-Volta au
« Conseil Supérieur des
« Colonies, rapporteur du
(( projet dé mise en va-
« leur des colonies qui, il ?/ a peu de temps,
« avait reproché avec tant d âpreté à des
« hauts fonctionnaires coloniaux d'avoir re-
« joint leur poste sur des paquebots étran-
« gers, vient, lui-même, de rejoindre Cana-
« krif par le paquebot belge Anversville 1
» Ce député, vous l'avouerez, ne manque
u pas d'audace, à moins qu'il n'ait pour ada-
« ge : Ne faites pas ce que je fais ! »
N'aurai-ie pas le plaisir de lire cette très
juste apostrophe dans quelques-uns des
journaux qui m'accompagnent avec une si
louchante sympathie dans mon voyage à
travers r A. 0. F. !
En vérité, je ne suis pas coupable ! On
ne fait pas toujours ce qu'on reut. surtout
à Dakar. La preuve en est que le 20 décem-
bre au soir, il était entendu que lu « Mis-
sion Barthélémy » embarquait sur le Tchad
le 30 ! Or, le 30 au matin, M. le Gouverneur
Fourneau, agent général des » Chargeurs
Réunis », dont la grande amabilité est COH-
nue, apprenant par radio que son bateau,
était bondé de passagers, me demanda 1res
instamment de partir par le « Belge », car il
craignait de ne pouvoir nous caser, mes
deux collaborateurs et moi. Il ajouta : (1 Je
pourrai bien m'arranger, si cela vous cn-
nuie ?. » Je m'élevai avec force contre l'ai-
mable intention de M. Fourneau. Nous don-
ner la préférence ? non ! Et, c'est ainsi que,
ne pouvant différer mon départ, j'acceptai
de prendre r.\n\'cl's\'ille ! J'acceptai avec
autant plus d'emprcssement, que j'allais
avoir l'avantage de naviguer en l'excellente
compagnie de M. l}oirel, Gouverneur de la
Guinée, et du général Mordrelle, comman-
dant supérieur des troupes de l'A. 0. F.
A 23 heures précises, rAnvcrsvillc
quittait Dailuir. Une légère brume envelop-
pait la ville. Gorée semblait, accroupie fri-
leusement dans l'ombre. Une brise assez
forte et fraîche soufflait, du large. la masse
lourde du Palais du Gouverneur Général
surgissait du roc avec ses rampes de lu-
mière clignotantes et falotes. Le pont, tout
suintant d'humidité, devenait intenable. Je
me réfugiai dans ma cabine où je m'endor-
mis vile dans cette voluptueuse pensée que
le lendemain je n'aurais pas à me rendre
à ce cher Conseil de Gouvernement !
Qui frappe l'air, grand Dieu., de ces
brmits de trompette ! Ces navigateurs bel-
ges sont terribles ! Au petit jour, je suis ré-
veillé par une sonnerie martiale. Qu'est-ce
donc ? Dois-je revêtir la. ceinture de sauve-
lage et bondir au canot u, pour la manœu-
vre ?. Mais non ! rien ne bronche dans les
couloirs. J'apprends vite que ces trois coups
de langue sonores annoncent que le Vre'
mier petit déjeuner est servi !
Je vous ferai grâce de son menu formi-
dable. Ah ! Good fonloom, on en a pour son
argent !. et le voyage coûte sensiblement
moins cher que. non, je n'ose insister, ce
serait trop cruel !
Qu'il me soit permis cependant de rendre
hommage à la parfaite tenue du paquebot
Anversville. Croyez-moi, ça doit faire plai-
sir quand on vient de passer deux bonnes
années dans hi brousse équatoriale, d'être
si parfaitement traité -- en musique, dirai.
je ! - sur le bateau qui vous ramène dans
la mère-patrie !
Mais, pour nos excellents amis Delars, le
départ vers l'exil doit être aussi très joyeux
et, quand on se trouve par hasard en mer
dans la nuit du ol déccmurc, la consigne
est de ne pas s'embêter !
Aussi, dès le crépuscule, le. 31, de nom-
breux travestis envahissaient le bar, le
pont, le salon, vendant le programme de
ta soirée avec force sourires et grimaces
assez désopilantes. l'entrée de ces mlls-
ques dans la. salle à manger, brillamment
éclairée, fut plutôt cocasse.
Après un diner pantagruélique, le concert
commença. Programme gentiment composé
et exécuté par de talentueux artistes, pro-
fessionnels et amateurs. Ensuite, bal. Un
entrain endiablé. :\ minuit sonnant, un for-
midable coup de sirène retentit au milieu
d'un tango berceur. des couples s'étrei-
gnent, d'autres se bécotent, certains se sé-
parent, chacun cherchant sa dtMlIne. pour
le premier baiser de nouvel an !. Tableau l
Je me trouve seul, isolé, sur un banc
(d'épreuves ?) comme un pauvre diable,
abandonné. et, je la trouve plutôt saumd-
tre !.
Je m'en vais. Je me réfugie dans ma
niche pour mievx songer. tandis que, IÙ-
haut, ils continuent !
Dans quelques heures, nous apercevrons
les îles de Loos et Conakry, la. perle de la
Côte. ? 1921 est mort. Vive 1922
Conakry, le l'r janvier 1022.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
0
En l'inneur tinffiarteltai Luaute,
Un qrand déjeuner sera offert au res-
taurant Vitjrwn. 14. boulevard de la Ma-
deleine. le mercredi 22 février, au HW,.
rêchal Lifautey. résident général de
France au Maroc, sous la présidence de
notre éminent collaborateur et ami, Al-
bert pr.y"onnet, sénateur, ministre du
Travail.
Jjis Annales Coloniales recevront, les
inscriptions pour ce banquet jusqu'au
f'tîv/i 20 février. (Prix du couvert : 50
francs.)
L'SDnOUUB IODiQUe de Bataouia
--'0 0
M. de Laslours, député du Tarn, pose au
ministre des Colonies, dans le Journal offi-
ciel d'hier matin, la question écrite sui-
vante, tendant à ce qu'il soit précisé : 1° si
M. René Maran, auteur du roman Ba-
tOllala, est bien un fonctionnaire de l'ad-
ministration coloniale ; 20 s'il a été porté à
la connaissance du ministre que des tracts
ont été imprimés et répandus à l'étranger,
qui reproduisent un certain nombre de pas-
sages de Bataouia où l'auteur attaque no-
ire politique coloniale, les mœurs de nos
officiers et des femmes blanches et rapporte
des propos insultants à l'égard d'une nation
alliée : 30 si. sous réserve Que la réponse
à la première question soit affirmative, le
ministre n'a pas jugé que des mesures sé-
vères doivent être prises à l'égard du fonc-
tionnaire dont il s'agit.
Comme M. René Maran est, bien adjoint
des Affaires civiles de l'A. E. F., en service
à la colonie du Tchad, et comme, de plus,
le ministre des Colonies ne saurait ignorer
tout ce que tout le monde sait, M. Ren £
Maran n'a qu'à grimper au plus haut des
coeoLiers ou de tout autre arbre de sa rési-
dence et y attendre la juste punition que
M. de Lastours réclame au nom de tous
les fonctionnaires de l'Administration et au
nom de tous ceux qui ont quelque idée
exacte du toit qu'a porté chez les profanes
français et étrangers, la préface de Ba-
touala. Quant à Batouala ipse, c'est aux
(C frères de race » de M. René Maran de
prolester contre celui qui les a vilipendés
de la sorte. Et j'ajouterai que tout le mon-
de intellectuel français et indigène (car il
en est) ne comprend rien il la gaffe colos-
sale commise par l'Académie Goncourt, qui
est, à vrai dire, la seule coupable en toute
cette histoire.
A tous ceux qui m'ont demandé ce qu'en
ma qualité de vieux rnloninl" de négro-
phile n'en déplaise à M. Diagne (Bl.'iise)
>'l. d'ancien administrateur, chef de cir-
cnns. riptinn du Haut-Oubangui, voilà lout
ce que je pense de Batouala Q[ de son auteur
que le père, un fort digne homme, n'au-
l'nil certes pas approuvé car il avait une
plus haute idée de ses devoirs comme de
ses droits.
Eugène Devaux.
Faux préjugés en A.E. F.
S'imaginer comme le lieutenant gouver-
neur de l'Oupbangui-Chari que la distilla-
tion de l'alcool, pour en faire un bon car-
burant, va dtlruire la race, e.st en réalité
une erreur magistrale dont la résultante
priverait cette Colonie, qui manque de !or-
ce motrice, d'une source d'énergie des plus
appréciables.
l'as plus que le portage, l'alcool con-
sommé par h's indigènes de l'A. E. F. re
les df''r'ÎII¡('. C'est autre part qu'on trouve
sans les chercher longtemps les causes t'e
la disparition progressive des populations
cependant, si clairsemées. Ne serait-ce que
la maladie du sommeil, la mauvaise hy-
g" iène et une nourriture insuffisante.
-- Les distilleries que plusieurs Sociétés
concessionnaires se proposent d'installer
en À. E. F. seraient- placées sous le con-
trôle immédiat et constant de l'Adminis-
tration. La dénaturalisation des alcools
serait effectuée dans la plus large mesure.
Il est donc désirable que l'introduction
d'alambics soit autorisée avec toutes les
garanties possibles de leur emploi.
-–
A la Commission des Colonies
--0-0--
La. Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie le mardi
11 février à quinze heures, sous la prési-
dence de M. d'hiart d'Etchopare.
Elle a poursuivi la discussion de la pro-
position de loi de notre collaborateur et
ami M. Morinaud, relative à la réorgani-
sation de l'administration algérienne.
Les articles, après une brève discussion
sur chacun d'eux ont été adoptés.
MM. Roux-Frcssinong et Morinaud ont
pris la parole.
M. Moutet a développé quelques amen-
deiiieiits, d'ailleurs favorables au projet.
dements, définitive la proposition de loi de M.
En
Morinaud a été adoptée, sans grandes mo-
difications.
La Commission a décidé d'envoyer au
Gouvernement le texte qu'elle venait d'à- !
dopter. C'est le Ministre de l'Intérieur qui
en sera saisi.
M. Diagne, député du Sénégal, a ensuite
donné lecture de son rapport sur le projet.
de loi tendant à compléter rénumération
des dépenses-obligatoires dans les colonies
d'Océanie, d'Afrique et d'Asie pourvues do
conseils généraux.
Le rapporteur a spécifié qu'il s'agit ",t,i'-
tout des dépenses d'assistance et d'hygiène
et des travaux agricoles.
Il a conclu en demandant d'ajouter un
alinéa au projet. étendant au Sénégal le
bénéfice de ces dispositions, bien qu il n'y
ait qu'un conseil colonial dans cette pos-
session.
La Commission a autorisé M. Diagne a
déposer son rapport sur le bureau de la
Chambre ; c'est ce qui a été fait.
Jusqu'à l'audition de M. Albert Sarraut,
l'ordre du jour de la Commission parait
à Deu Drès épuisé.
- Assistaient à cette séance :
MM. Bluysen (Paul), Boisneuf, Diagne,
d'Iriart d'Etchepare, Marcel Haibert, Mori-
naud, Moutet, Oulrey (Ernest^ Perreau-
Pradier (Pierre), Pierre Deyns, Roux-
Fressineng, de Seynes, Thomson.
Excusés : MM. Georges-Barthélemy, Va-
lude.
EN TRIPOLITAINE
--0-0---
Selon les journaux italiens, dans les ré-
cents combats autour de Misurata (Tripo-
litaine) les rebelles cmt eu plusieurs cen-
taines de tués. Les pertes des troupes ita-
liennes ont été légères, mais on déplore la
Imort d'un colonel et (run capitaine.
LES MUSULMANS ET LES CADRES
D'OFFICIERS FRANÇAIS
0
MISE AU POINT
--0.0--
Un projet de loi a été voté par les Cham-
bres qui confère aux indigènes musulmans
de l'Algérie et aux Musulmans ressortis-
sants Français de la Tunisie et du Maroc,
l'accession à tous les grades d'officier et as-
similé de l'armée de terre au titre français.
C'est M Le Brecq, député qui a été char-
gé d'élaborer un rapport qui n'a soulevé au-
cune objection sur les bancs de la Cham-
bre.
Cette loi aura pour objet de permettre à
quelques-uns des membres des familles de
notables musulmans de devenir officier.sa.ns
avoir besoin de se faire naturaliser, mais
après avoir subi les mêmes examens que
les Français dont ils ne seront distingués
en aucune façon.
Ces indigènes étaient admis avant la
guerre dans nos écoles militaires.
En raison de nouvelles dispositions prises
depuis 1914 il était apparu que nos écoles
devaient leur être fermées.
C'était une erreur qu'il convenait de ré-
parer par une loi.
De nombreux officiers indigènes, tel que
le colonel Ben Daoud du 3* sphahis, étaient
parvenus à des grades supérieurs sans avoir
éprouvé la nécessité de se faire naturaliser.
Cette loi n'a donc rien changé aux règles
davant-guerre.
C'était une constatation qu'il convenait de
faire ne fut-ce que pour empêcher une con-
fusion de se produire.
Maintenant il ne restera plus qu'à enre-
gistrer le nombre de postulants indigènes à
la carrière d'officier.
Il est à présumer qu'il ne sera pas plus
élevé que jadis, c'est-à-dire à peu près nul.
E. M.
La résoau français aérien d'ontre-mer
--0-0---
Dans le pro-gramme établi pour 1922 et
1923 par le Scrvice de l'Aéronautique, nous
trouvons en ce qui concerne l'Afrique du
Nord et l'Afrique Occidentale la préoccupa-
Lion de tout premier plan de relier ces con-
trées à la métropole par un service aérien
irréproichable.
A la ligne actuelle Toulouse-Espagne-Ca-
sablanca nous verrons sous peu s'ajouter :
1° La ligne par hydravions d'Antibes à Tu-
nis par Ajaccio et le sud de la Sardaigne.
2° La ligne Paris-Alger par avions d'Orly
à Marseille et par hydravions de Marseille
à Alger ;
3° La ligne Alger-Casablanca par Oran,
Oudjda-Taza, Fez-Meknès ;
4° La ligne Tunis-Casablanca sera créée
par la mise en exploitation du tronçon Al-
ger-Tunis.
Il est en outre de toute nécessité d'orga-
niser le plus rapidement possible la grande
artère Paris-Dakar, c'est-à-dire de prolon-
ger la ligne Toulouse-Espagne-Maroc ou
Marseillc-Alger-Casablanca par le réseau
Gisal)lane %;.\fogador-Port-E tienne - Maurita-
nie-Dakar.
On se rend complè de l'importance que
prendra cette ligne pour l'envoi du courrier
dans un sens ou dans l'autre et pour la ra-
pidité des relations entre l'Europe et l'Amé-
rique du Sud. C'est une nécessité économi-
que et politique. Ce serait la mise en ser-
vice d'une ligne autrement pratique que la
grande idée hispano-allemande qui consiste
h relier Séville à Pernambouc par dirigea-
ble.
Nos lecteurs verront, d'autre part, par le
remarquable article de notre collaborateur
et excellent ami M. Emile Modnaud, com-
bien est séduisante l'apiplication pratique du
raid du commandant Vuillemin, Alger-Tom-
bouctiju-Dakar qui résolvera la question
des distances considérables qui séparent
l'Afrique du Nord de notre Afrique centrale.
Une connaissance approfondie des oou-
rants aériens du Sahara fera faire à cette
dernière question un pas décisif.
Nom
Une interpellation sur les scandales coMau
oo--
M, Boisneuf, député de la Guadeloupe, a
repris sa demande d'interpellation sur les
incidents du Togo, interpellation que la
démission du ministère Bnand avait rendu
caduque.
M. Boisneuf demande à interpeller le
Gouvernement.
1° Sur les scandales de la liquidation
des biens coloniaux séquestrés, notam-
ment au Togo ;
2° sur 1 impunité accordée systématique-
ment aux abus, aux injustices et aux cri-
mes commis aux colonies au préjudice des
indigènes et même des colons français ;
3° Sur l'immixion permanente de l'auto-
rité administrative dans le fonctionnement
de la justice.
AU SÉNAT
--tI-Õ--
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
La Commission sénatoriale chargée des
intérêts algériens s'est réunie le mardi 14
février et elle a composé son bureau de la
manière suivante.
Ont été nommés :
Président : M. Flandin, d'Inde.
Vice-présidents : MM. Hervey et le gé-
néral Bourgeois.
Secrétaires : MM. Vayasière et Cuttoli.
LA PERPETUITE DES SOUVENIRS
u AUX FRANÇAIS DE COULEUR »
--O-G--
Entouré de ceux au milieu de qui il a
trouvé une mort si glorieuse, le capitaine
J. Van Vallenhoven Gouverneur général de
l'Afl'ique Occidentale Française est repré-
senté par le sculpteur Moreau-Vautbier, en
uni monument de grande aiure qui va Atre
fendre la France tant de ces braves sol-
dats noirs, dont 36.000 sont tombés face à
l'ennemi.
COURRIER
de l'Afrique du Nord
ALGÉRIE
La vie économique
Voici l'énumération de quelques-ugs
des vœux émis par la Chambre de Com-
merce d'Alger au cours de sa dernière
séance :
EXTENSION DU PORT AU SUD-EST.
Au cours de sa séance du 18 janvier, la
Chambre de Commerce a transformé en dé-
libération un important rapport concluant,
selon les propositions de MM. les Ingé-
nieurs des Ponts et chaussées, à la réalisa-
tion en deux étapes de la première tranche
des travaux d'extension du port d'Alger
vers le - Sud-Est (Construction du bassin de
Mustapha et d'un avant-port). (Rapporteur :
M L.aurent.)
RETABLISSEMENT DE LA FABRICA-
TION ET DE LA VENTE DE L'ANISETTE
EN ALGERIE. La Chambre a émis un
avis favorable au rétablissement de la fa-
brication et de la vente en Algérie de l'ani-
sette, sous réserve que ce produit sera ob-
tenu par distillation de la graine d'ams à
50° au maximum ; que l'anéthol continuera
à ètre l'objet d'une rigoureuse réglementa-
tion ; que des sanctions sévères seront pri-
ses à l'encontre de ceux qui auront été
surpris livrant à la consommation des ani-
settes non distillées et renfermant des pro-
duits nocifs. (Rapporteur : M. E. Delbays).
ECOLE SUPERIEURE DE COMMERCE.
-L'assemblée consulaire vient d'être infor-
mée que l'Ecole supérieure de commerce
d'Alger figure sur la liste des établisse-
ments d'enseignement de lN catégorie où
sera organisée la préparation militaire du
3° degré. Cette préparation donnera aux
élèves qui la subiront le moyen de n'ac-
complir qu'une année de service militaire,
dans certaines conditions (3 mois comme
élèves officiers de réseYve et 9 mois comme
officiers de réserve en cas de suocèsî
CHEMINS DE FER. A la suite de do-
léances de certains exportateurs, la Cham-
bre décide de demander à M. le Gouver-
neur général que soit supprimé l'arrêté ré-
glementant la fourniture des wagons, la
disposition relative à l'interdiction de chan-
ger le nom du destinataire ou la destination
de la marchandise, postérieurement à la
demande de matériel.
PBOJET D'UNION DOUANIERE ENTRE
LA TUNISIE ET LA FRANCE, LA TUNI-
SIE ET L'ALGERIE. Consultée par cette
importante question, l'assemblée consulai-
re a formulé l'avis ci-après :
« La Chambre de Commerce estime,
d'une part, que le projet d'union douanière
entre la Tunisie et la France ne peut être
séparé du projet de modification du régime
actuellement en vigueur entre la Tunisie et
l'Algérie, et que ces deux questions doivent
être simultanément examinées et solution-
nées ; d'autre part, que la Tunisie ne dési-
rant le nouveau régime que pour le 1er
janvier 1924, le délai qu'elle a ainsi fixé de-
vise être utilisé pour que les deux Gouver-
nements se livrent à une étude approfon-
die de ces deux questions et décident, dans
ce but, la création aussi prochaine que pos-
sible d'une commission qui ferait appel à
toutes les compétences qu'elle jugerait sus-
ceptibles de l'éclairer et qui, entre autres
points, examinerait les conséquences né-
fastes pour la Colonie de l'existence de
traités de commerce passés entre la Tuni-
sie et certaines puissances étrangères et de
l'application à l'Algérie seule du régime du
monopole du pavillon. » (Rapporteur : M.
Warot).
PROJET DE RELEVEMENT DES DROITS
DE DOUANE SUR LES BOIS D'ORIGINE
ETRANGERES. Ayant eu connaissance
qu'un décret portant majoration des droits
de douane sur les bois d'origine étrangère
était en préparation au ministère du com-
merce, l'assemblée se basant :
1° Sur la production manifestement défi-
citaire de la Métropole qui se trouve dans
l'obligation absolue d'importer les bois
étrangers que son sol ne produit pas ;
20 Sur la prolongation de la crise de la
construction que ne manquerait pas d'en-
traîner la majoration des droits ;
3° Sur le préjudice porté au Trésor algé-
rien, d'une part, par suite d'une réduction
de ses recettes, conséquence d'une diminu-
tion des importations, et à la colonie d'au-
tre part, qui, pour surmonter la crise éco-
nomique actuelle, a besoin de matériaux
nombreux et bon marché ;
A décidé d insister auprès de MM. les mi-
nistres du Commerce et des Finances (di-
rection générale des douanes) pour que le
décret en préparation ne soit pas signé et
pour que le statu quo soit mamtenu (Rap-
porteur : M. Warot).
DOUANES AMERICAINES. La Clam-
bre a joint sa protestation à celle de la
Chambre de Commerce de Paris oontre
l'adoption éventuelle par le Sénat améri-
cain d'un tarif douanier le « Fordney Bill >»,
qui prévoit des droits prohibitifs à l'égard
îles marchandises étrangères et autorise
des inspecteurs spécieux à consulter 1ee li-
vres, factures, lettres, etc., des exportateurs
(Rapporteur : M. Lepage).
Les événements et les hommes
Deux exécutions capitales ont eu lWu
à Batna.
Il s'agissait de deux indigènes qui avattnt
assassiné un brigadier de geiuburmerlê et
un commerçant kabyle.
Cette double exécution fera, tr$pérmta-le
d'un effet salutaire sur ceux qui seraient
tentés de continuer les exploits de* bandits
du bled qui ne redoutent qu'une chose e la
guillotine.
- Not.re excellent.
Notre excellent ami M Henri Fiori, le
sympathique député d'Alger, atteint par
l'épidémie de grippe, est obligé de garder
le lit et cela depuis plusieurs jours. Nous
lui souhaitons un prompt rétablissement
A propos du voyage de M. Millerand
en Algérie, M. Molle, maire d'Otw^ est in-
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