Titre : Le Salon : feuilleton quotidien paraissant tous les soirs pendant les deux mois de l'exposition : causerie, critique générale, bruits et nouvelles du jour par Zacharie Astruc
Éditeur : Chez L. A. Cadart et cie, éditeurs (Paris)
Date d'édition : 1863-05-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32864446n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 66 Nombre total de vues : 66
Description : 10 mai 1863 10 mai 1863
Description : 1863/05/10 (N9)-1863/05/11. 1863/05/10 (N9)-1863/05/11.
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1 Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6291641g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/09/2012
H MMFRO, 11 o. N* 9. Dimanche 10 et Lundi 11 MAI 1863. UN MJltRO, 11 e.
LE SALON
DE 1863
FEUILLETON QUOTIDIEN
Paraissant tous les soirs, pendant les doux mois de l'Exposition
CAUSERIE, CRITIQUE GÉNÉRALE, BRUITS ET NOUVELLES DU JOUR
m*
ZACHARIE ASTRUC
ABONNEMENTS roui PARIS
Im 4m»i ̃§•!* t. Ir.
CHEZ M. A. CADART ET C". tOITEURS
OtttMM 09 Là ftociftrl 091 AQUi-ro*tur«I, 66. lUI os aicau nu
ET CIIBZ TOUS LES M \RCII INDi ET MRfWIRKd
10 FR. POUR L\ PROVINCI
('.r..rlt'r)
L. f*iaNr« #tl M frtnit 1.- I..t. ,..ot.,.,.
fit «taira. Pftol<8 4* lia. ri.. Cu., 8<1.
r. futiein a*W««at IM pa#ta« ««I roo, 4M
waill » 1.., pr»f+
Ht, M. lUfitol* « Nil I «bftliMt&aito m aftm «ai f»4Mr«i q«|
M plaatnt 4a ftira 4*9 taMaiat A U bftta fi Ma* «toit I* Itwp#
4aréfc*ir. MMt « , le U18 (ArtiHt)
Attan Il ptjt àm titlipetim 1
GRAND SALON DE GAUCHE
KTt-nro v
CAIIOLI'S DlftAN
M 63t. - rrlltlll m- SOIR (ITAUIS).
l'our la seconde fois c* nom me vient sous la plume - et
j'éprouve à l'écrire une granité joie : la joie d'un ami qui voit
peu à peu ,,'{tle\'l!r un homme et s'affirmer un caractère. J'es.
pérais tout de cette vaillante nature dont j'ai pu préjuger l'a-
venir, studieux artiste que je voyais penser, agir, étudier.
Ortes il tient ses promesses et mieux, il en donne la
preuve. Depuis son portrait exposé en 18.*>9, et trop peu re-
marqué pour les qualités exceptionnelles qu'il montrait, com-
bien d'événements ont tourmenté son esprit : des douleuis qui
l'avaient presque conduit au tombeau ; une grande toile ex-
Itosée au Salon des Italiens : le Convalencent, et qui fit grand
bruit, louée par la critique avec un véritable soin d'étude. A
ce moment, se place un voyage en Italie : la ville de Lille
euvoyait à llome son jeune lauréat.
Personne mieux que Carolus Duran n'aime à s'inspirer des
Otrcfl qui sympathisent avec son esprit et des lieux m'i tout
parle à l'imagination. Son premier grand tablciu était une
sorte d'apothéose des amis qui l'avaient soigné, lui restant
fidèles pendant de longs jours de souffrance et qu'il person-
nifiait consolant un malade et lui apportant des fleurs
des fleurai touchante idée. Le second exprime les bienfaits
du repos, la sérénité des âmes qui savent encore prier, l'ei-
ttse bienfaisante des méditations faites sous l'ieil de Dieu.
Plusieurs moines de l'ordre de Saint-François sont age-
nouillés au pied d'une croix dans un paysage austèm. Des
pierre*, de grande* roch"" grise*, un peu d hcrtf baignée de
jielits fllet* d'esu qui s'épanchent goutte à goutte, quelques
fleurs (oR:t\'ant le gazon puis, une plaine que l'ombre du
soir envefoppe, une montagne tirant sur l'horizon M ligne
viniiretise, un ciel à peine érlairé, noir el, par places, dé-
chiré de bleu vollA le site. La lumière se retire; le soleil a
déjà (liqpans ; les moines, silencieux, reposent leurs régarils
sur la nature, avant le sommeil plus doux à go A ter.
L'un d'eux tient sa tète dans sa main ; un autre se renverse,
traversant le ciel de ses ardentes prunelles qui voudraient
contempler Dieu 1 celui-ci penche son front vers la terre, dans
une attitude d'humilité profonde ; le supérieur, debout, vêtu
de noir, tend ses bras vers la croix de bois avec une ferveur
saisissante. On le voit prier; on entend sa voix prononçant
les formules de l'oraison avec une violente tendresse et la mé-
lancolie que donnent les dialogues célestes dans cette élé-
vation continuelle de la créature vers son Rédempteur.
Cette contemplation chrétienne émeut et trouble. On est pé-
nétré d'admiration devant ces êtres innocents et doux, ces en-
fants sinistres et sublimes dieux par le devoir, hommes par
l'aclion monotone ce) privilégiés du sentiment qui ne veu-
lent pas d'autre bonheur ici-bas que l'intimité du néant, la
grAce de leur farouche vertu ou l'isolement vers le ciel et
qui se prennent à soupirer adorables maniaques voyant
flotter dans l'espoce le nuage qu'emporte le vent. C'est qu'ils
le croient plus près de Uieu queux, et lui confient leurs pen-
sée* dont t'uniquf voyage est le ciel.
Le peintre s'est inspiré de cette piété. Avec quelle simpli-
cité il en a traduit l'accent, le mystère) qu'il est près de leur
atnctconone il l'entend frémir 1 quel beau style religieux il
prête à leur prièiet lleuteux fervents, lo monde oc les occupq
guère une unique aspiration tient leurs yeux émerveillés
l'image des anges, des bienheureux, des martyrs. Ce n'est
pas le peintre qui troublera leur belle prière.
Les groupes sont ordonnés avec majesté; leur calme im-
t pose ; ils s'isolent bien, l ourtant, les voilà réunis pour l'élan
commun. Leurs attitudes sont fortes et naïves ; IlIrdeur, la
conviction, le sentiment intérieur se peignent sur leur visage
solennel.
Ias paysage est vaste et profond ; il encadre admirablement
ce* figures que le peintre a voulues grandes pour une plus
majestueuse Impresaioll.
Si nous puIOns. l'étude de la peinture, ea elwmécmt
nous applaudirons d'abord au parti pris général de repos e
de calme dans le choix des gammes qui tiennent un peu de la
fresque impression auquel le peintre a dû céder 4 son insu
à Home, préoccupé sans doute par l esuvre murale des grandi
LE SALON
DE 1863
FEUILLETON QUOTIDIEN
Paraissant tous les soirs, pendant les doux mois de l'Exposition
CAUSERIE, CRITIQUE GÉNÉRALE, BRUITS ET NOUVELLES DU JOUR
m*
ZACHARIE ASTRUC
ABONNEMENTS roui PARIS
Im 4m»i ̃§•!* t. Ir.
CHEZ M. A. CADART ET C". tOITEURS
OtttMM 09 Là ftociftrl 091 AQUi-ro*tur«I, 66. lUI os aicau nu
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GRAND SALON DE GAUCHE
KTt-nro v
CAIIOLI'S DlftAN
M 63t. - rrlltlll m- SOIR (ITAUIS).
l'our la seconde fois c* nom me vient sous la plume - et
j'éprouve à l'écrire une granité joie : la joie d'un ami qui voit
peu à peu ,,'{tle\'l!r un homme et s'affirmer un caractère. J'es.
pérais tout de cette vaillante nature dont j'ai pu préjuger l'a-
venir, studieux artiste que je voyais penser, agir, étudier.
Ortes il tient ses promesses et mieux, il en donne la
preuve. Depuis son portrait exposé en 18.*>9, et trop peu re-
marqué pour les qualités exceptionnelles qu'il montrait, com-
bien d'événements ont tourmenté son esprit : des douleuis qui
l'avaient presque conduit au tombeau ; une grande toile ex-
Itosée au Salon des Italiens : le Convalencent, et qui fit grand
bruit, louée par la critique avec un véritable soin d'étude. A
ce moment, se place un voyage en Italie : la ville de Lille
euvoyait à llome son jeune lauréat.
Personne mieux que Carolus Duran n'aime à s'inspirer des
Otrcfl qui sympathisent avec son esprit et des lieux m'i tout
parle à l'imagination. Son premier grand tablciu était une
sorte d'apothéose des amis qui l'avaient soigné, lui restant
fidèles pendant de longs jours de souffrance et qu'il person-
nifiait consolant un malade et lui apportant des fleurs
des fleurai touchante idée. Le second exprime les bienfaits
du repos, la sérénité des âmes qui savent encore prier, l'ei-
ttse bienfaisante des méditations faites sous l'ieil de Dieu.
Plusieurs moines de l'ordre de Saint-François sont age-
nouillés au pied d'une croix dans un paysage austèm. Des
pierre*, de grande* roch"" grise*, un peu d hcrtf baignée de
jielits fllet* d'esu qui s'épanchent goutte à goutte, quelques
fleurs (oR:t\'ant le gazon puis, une plaine que l'ombre du
soir envefoppe, une montagne tirant sur l'horizon M ligne
viniiretise, un ciel à peine érlairé, noir el, par places, dé-
chiré de bleu vollA le site. La lumière se retire; le soleil a
déjà (liqpans ; les moines, silencieux, reposent leurs régarils
sur la nature, avant le sommeil plus doux à go A ter.
L'un d'eux tient sa tète dans sa main ; un autre se renverse,
traversant le ciel de ses ardentes prunelles qui voudraient
contempler Dieu 1 celui-ci penche son front vers la terre, dans
une attitude d'humilité profonde ; le supérieur, debout, vêtu
de noir, tend ses bras vers la croix de bois avec une ferveur
saisissante. On le voit prier; on entend sa voix prononçant
les formules de l'oraison avec une violente tendresse et la mé-
lancolie que donnent les dialogues célestes dans cette élé-
vation continuelle de la créature vers son Rédempteur.
Cette contemplation chrétienne émeut et trouble. On est pé-
nétré d'admiration devant ces êtres innocents et doux, ces en-
fants sinistres et sublimes dieux par le devoir, hommes par
l'aclion monotone ce) privilégiés du sentiment qui ne veu-
lent pas d'autre bonheur ici-bas que l'intimité du néant, la
grAce de leur farouche vertu ou l'isolement vers le ciel et
qui se prennent à soupirer adorables maniaques voyant
flotter dans l'espoce le nuage qu'emporte le vent. C'est qu'ils
le croient plus près de Uieu queux, et lui confient leurs pen-
sée* dont t'uniquf voyage est le ciel.
Le peintre s'est inspiré de cette piété. Avec quelle simpli-
cité il en a traduit l'accent, le mystère) qu'il est près de leur
atnctconone il l'entend frémir 1 quel beau style religieux il
prête à leur prièiet lleuteux fervents, lo monde oc les occupq
guère une unique aspiration tient leurs yeux émerveillés
l'image des anges, des bienheureux, des martyrs. Ce n'est
pas le peintre qui troublera leur belle prière.
Les groupes sont ordonnés avec majesté; leur calme im-
t pose ; ils s'isolent bien, l ourtant, les voilà réunis pour l'élan
commun. Leurs attitudes sont fortes et naïves ; IlIrdeur, la
conviction, le sentiment intérieur se peignent sur leur visage
solennel.
Ias paysage est vaste et profond ; il encadre admirablement
ce* figures que le peintre a voulues grandes pour une plus
majestueuse Impresaioll.
Si nous puIOns. l'étude de la peinture, ea elwmécmt
nous applaudirons d'abord au parti pris général de repos e
de calme dans le choix des gammes qui tiennent un peu de la
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