Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-09-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 septembre 1930 27 septembre 1930
Description : 1930/09/27 (A31,N143). 1930/09/27 (A31,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280799f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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On t'abonne sans frait dau
tous les bureaux de poste.
L'emprunt colonial
La Chambre des Députés qui devait avant
de partir en vacances discuter le plan d'ou-
tillage national et l'emprunt d'aménagement
colonial s'est séparée sans rien résoudre,
renvoyée par M. André Tardieu qui craignait,
probablement à tort, d'être renversé.
L'outillage national dans le projet du Mi-
nistère Tardieu, comporte 16 milliards de
travaux en 5 ans. Vis-à-vis de ce projet, le
groupe socialiste a dressé un projet qui se
monte à 50 milliards ! Il ne faut pas croire
que c'était de la surenchère mais seulement
des conceptions plus exactes des besoins du
pays. :"
En fin de session la Commission des finan-
ces s'est avisée de contester les disponibi-
lités du Trésor et le projet est resté en l'air.
On aurait pu tout de même voter le projet
d'emprunt pour l'aménagement des colonies,
sur lequel, la Chambre pouvait se prononcer
avant de se séparer si le Président du Con-
seil l'avait voulu.
Le projet primitif d'emprunt pour l'ou-
tillage des colonies comportait un emprunt
de 3 milliards de francs. Il fut déposé par
le Président du Conseil d'alors, M. Poin-
caré. Le gouvernement de M. Tardieu l'a
porté à 3.600 millions depuis qu'on ne peut
plus compter sur les prestations du plan
Dawes.
Ces 3.600 millions se répartissent comme
suit : Afrique occidentale française 1.570
millions de francs; Indochine, 1.250 mil-
lions; Madagascar, 700 millions ; Togo 65
millions et Cameroun 15 millions de francs.
La plus grosse part est réservée à l'A.O.
F. ou depuis 1903, on a accompli un gros
travail pour équiper le port de Dakar, de
grande importance parce qu'il est le relai
entre l'Europe, et l'Amérique. Dakar est
raccordé à Koulikoro, tête du grand bief
navigable du Niger, par une voie ferrée qui
a permis, en 1928-29, le trafic de plus d'un
million de tonnes de marchandises. L'em-
prunt permettra d'améliorer encore les ins-
tallations du port de Dakar.
A la Côte d'Ivoire les rivages sont mau-
vais. En pratiquant une coupure dans le
littoral, il sera possible de .créer un port en
eau profonde dans la lagune Ebrie, en face
même dAbidjan, tête de ligne du chemin de
fer. On doit consacrer à ce grand travail
une dépense de 300 millions.
L'emprunt envisage également le dévelop-
pement des Chemins de fer de la Côte
d'Ivoire et de la Guinée.
Le delta intérieur du Niger fait l'objet
d'un programme considérable d'aménage-
ment hydraulique, conçu par l'Ingénieur Bé-
lime, oeuvre d'avenir à laquelle s'est attaché
le gouverneur général Carde.
La jonction du fleuve Sénégal au bief na-
vigable du Moyen Niger, pour drainer vers
la côte les produits du Soudan et ouvrir à la
pénétration française sa voie d'accès la plus
commode vers le cœur du Continent Noir,
avait été entrevue par le général Faidherbe.
Reprise par Brière de l'Isle et Gallieni,
poursuivie par le gouverneur général Roume,
elle est à poursuivre.
En Indochine, le programme de travaux
tracé par M. P. Doumer en 1897 a été pour-
suivi par ses successeurs. C'est la continua-
tion de cette œuvre que doit permettre l'em-
prunt. La stabilisation de la piastre, faite
par M. Pietri, a été le prélude de l'opéra-
tion financière.
En ce qui a trait aux Chemins de fer, le
programme de 1897 est en grande partie
exécuté. Il reste pour achever le Transmllo-
chinois à construire la section Tourane-Nha-
Trang. Elle figure dans le projet, de même
que la construction du chemin de fer de
Saigon au Siam. Une ligne est également
prévue pour a débloquer » le Laos, en met-
tant le bief du Mékong en communication
avec la côte d'Annam.
La partie du projet relative à l'Indochine
comporte aussi une grande gare à Saigon et
l'équipement d'un réseau télégraphique et
téléphonique, ainsi qu'un important pro-
gramme d'irrigations pour fertiliser d'im-
menses territoires et y étendre la culture du
riz et, en plus, des travaux d'endiguements
destinés à mettre à l'abri les populations
contre les grandes crues du Fleuve Rouge.
A Madagascar, Je port de Tananarive est
insuffisant. On veut consacrer 110 millions
à la construction d'un port en eau profonde
au large du récif Hastie, sur la côte Ouest,
l'intention est d'équiper Majunga et relier
ce port à Tananarive par une grande artère.
Le projet prévoit, également l'achèvement
de différentes voies ferrées, des travaux
d'hydrauliques et d'assainissement, des bâ-
timents administratifs, des dispensaires et
des écoles. Au Cameroun, pays sous mandat,
le projet comporte l'aménagement du port
de Douala et des travaux de chemins de fer.
Le Gouvernement a compris que l'heure
etait venue de compléter l'outillage de notre
Empire Colonial, d'assurer le développe-
ment de ses richesses et de procurer aux
populations de nouvelles conditions de bien-
être.
Que coûtera à la Métropole l'emprunt
d'équipement des Colonies? Rien. Le ser-
vice intérêts et amortissements sera inscrit
dans la dépense obligatoire des budgets lo-
caux et l'état des budgets des Colonies per-
met de faire la dépense. Il n'y a donc pas
d'hésitation à avoir.
Donner à l'indigène le goût du travail, le
garantir contre les risques de maladie, ac-
croître son bien-être est le rôle que doit jouer
la France. Ce sera à la fois pour elle et nos
colons et commerçants, un bénéfice matériel
çn même temps que sa récompense morale.
Nous sommes très en retard dans nos co-
lonies. La culture indigène y est encore pri-
mitive. Voyons les résuftats prodigieux qu'a
obtenus la Hollande à Java pour la culture
du palmier à huile et donnons la en exemple
à nos compatriotes. A côté de nous, en Afri-
que, les Belges, tard venus à la colonisation
cependant, ont au Congo un réseau de che-
mins de fer de 6.500 kil. L'Afrique du Sud,
avec les possessions britanniques de l'Est
Africain compte 35.000 kil. à opposer au
faible réseau français de 2.500 kil. en Afri-
que occidentale. C'est que la Belgique et la
Grande-Bretagne n'ont pas hésité à financer
largement leurs colonies. Le. total des em-
prunts des colonies et dominions anglais dé-
passe le chiffre de 200 milliards, alors que
pour l'Afrique du Nord nous n'avons que
8 milliards d'emprunts investis dans les
grands travaux publics et 1.200 millions seu-
lement pour nos possessions coloniales. On
peut penser qu'un jour, si les travaux utiles
sont faits, la vallée du Niger sera compa-
rable à la vallée du Nil. L'importance du
facteur colonial dans la vie économique fran-
çaise n'est plus à démontrer. Notre empire
colonial contribue à atténuer le déficit de
notre balance commerciale. Or, à l'heure ac.
tuelle nos colonies fournissent à peine 3
du coton et de la laine qu'emploient les
250.000 ouvriers de nos filatures du Nord.
Qu'on imagine, si nous étions tout à coup
privés des laines d'Amérique et d'Australie
et du coton de l'Inde et d'Egypte, quel trou-
ble profond s'abattrait sur notre industrie
du textile.
L'heure est venue d'agir.
Cil. DeMcrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Ktmngire».
M. Lucien Saint à Casablanca
»+ r
Le Résident général s'est rendu, dans la
matinée de jeudi, à Casablanca où il a donné
audience à diverses personnalités, notam-
ment les membres de la Chambre d'agri-
culture et les délégués du collège.
L'après-midi. M. Lucien Saint, accompa-
gné du chef de la Chaouia, a parcouru les
voies d'accès à la mer, à l'ouest du port, et
il est rentré ensuite à Rabat.
*
Le voyage présidentiel
au Maroc
»♦« --
Rappelons quel sera l'itinéraire et l'em-
ploi du temps selon lesquels sera réglé le
voyage de M. Uoumergue au Maroc.
Après avoir passé deux jours- en Bretagne,
le Président prendra deux jours de repos et,
le dimanche 12 octobre, il partira pour le
Maroc à bord du Cotbert, M. Doumergue
arrivera à Casablanca le mercredi 15, à huit
heures du matin.
Le 16, le Président part pour Rabat, la
capitale administrative, où il rend visite au
Sultan Sidi Mohamed dans son palais im-
périal.
Le 17, le Président est à Meknès le ma-
tin et à Fez l'après-midi. 11 visite ainsi les
deux grandes villes du nord qui étalent leur
prospérité de jeunes cités marocaines et en
sont fièrcso.
Le 19, M. Gaston Doumergue part de Fez
pour Marrakech. A midi, le dimanche 19 oc-
tobre, le Président assiste, dans les monta-
gnes du Moyen-Atlas, à une parade mili-
taire et reçoit la visite des chefs de tribu.
Enfin, le 20, le Président est l'hôte de Mar-
rakech, la grande ville du sud.
Le mardi 21 octobre, le Résident général,
M. Lucien Saint, reconduira le Président à
Casablanca, où se fera l'embarquement pour
la France.
M. Doumergue arrivera dans le port de
Toulon le 23 et sera de retour à Paris le
vendredi 24 octobre au matin.
Le Président sera accompagné d'une suite
de quatre-vingts personnes environ : le colo-
nel Goudouneix de sa maison militaire ;
M. Sisteron, commissaire spécialement
chargé de l'organisation et de la sur-
veillance des voyages ; enfin, M. Porclié,
chef du service télégraphique de la prési-
dence, sont @ déjà au Maroc où ils ont tracé
en détail l'itinéraire que suivra le Prési-
dent. Le colonel Goudouneix rentre à Paris
demain, tandis que MM. Sisteron et Porché
restent sur place afin de fixer tous les dé-
tails des déplacements des quatre ministres
qui accompagneront le Président.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le direc-
teur du P.-L.-M., M. Margot a personnel-
lement collaboré à la préparation du voyage
présidentiel.
L'ANTENNE COLONIALE
* »»« ̃ ̃̃̃
Le Salon de la T.S.F. est ouvert
Sous la présidence de M. Gaston Dou-
mergue a été inauguré hier, boulevard Ras-
pail (coin de la rue Campagne-Première), le
Salon de la T.S. F., qui attirera certaine-
ment un très grand nombre de visiteurs.
Une simple annonce
On sait dans quelle pauvreté végète la
T.S. F. coloniale. Ce n'est pas sans un nou-
veau serrement de cœur que les lecteurs des
journaux spécialisés ont vu passer cette an-
nonce :
Station d'Eindhoven (Hollande) : o heure,
programme pour les Indes Néerlandaises ;
1 heure, programme pour les colonies fran-
çaises a' Amérique.
Charmant n'est-ce pas. Et pendant ce
-, quand et com-
temps on ne sait encore où, quand et com-
ment sera installé le Grrrr.and poste de
l'Exposition de Vincennes.
Politiques indigènes
JICI des observations
qui prennent place
tout naturellement
à la suite de mon
dernier article où
je demandais s'il y
avait vraiment une
« âme nègre 9 dont
les traits essen-
tiels se retrouvmcltt
identiques, perma-
nents, à travers la diversité multiplç des
races, des idiomcs, dts nioeiirs.
Le journal Le Temps reproduisait l'autre
jour, un extrait de /'Essor Colonial et Ma-
ritime.
On y raille, avec raison, tous ces colo-
niaux en chambre qui s'imaginent l'Afrique
Centrale de la façon suivante : « Un conti-
nent homogène, au climat très chaud-, habite
par des tribus d'un type qu'ils assimilent
volontiers au « village indigène x. exhibé
comme attraction dans les expositions inter-
nationales. »
Cela est pittoresque, à la fois, et prof on
dément vrai. Voici qui est non moins exact :
parmi ces coloniaux en chambre, il Cil est
qui ont lu davantage ; ils se décident, après
avoir compulsé articles et bouquills, pour
telle ou telle politique indigène : adminis-
tration directe, administration indirecte, les
voilà rangés sous telle ou telle bannière; et
selon l'instant et le moment, on est taxé
d'hérétiquey suivant qu'on professe ou non
le Credo de ceux qui forment autour de la
bannière orthodoxe la garde sacrée.
Il faut qu'il y ait des lie reste s. Car si un
Credo est dangereux, c'est en matière colo-
niale. La diversité est telle qu'il n'est pas
de principe général qui s'impose avec régu-
larité : « indigènes arabisés, clrristianisés, ou
encore sauvages P, comment voulez-vous
appliquer aux uns et aux autres des règles
uniformes1 L'exemple de la révolte nigé-
rienne est caractéristique, celui du Congo ne
l'est pas moins ; on n'applique pas les mê-
mes méthodes aux populations « arabisées »
de la province orientale et aux Bayakas,
aux populations « européanisées » des villes
et aux nègres de la brousse, aux tribus agri-
coles et aux tribus pastorales.
Conclusion : ne pas s'embarquer dans des
développements magnifiques sur la politique
indigène; il n'y a pas une politique indi-
gène, il y en a autant qu'il y a d'espèces
d'indigènes. Et cela n'est pas peu dire si
l'on tient compte « des subdivisions infinies
qui existent entre les différents peuples de
la - colonie. »,
Ceux qui ont la pratique des méthodes co-
loniales, ceux qui ont eu à les appliquer
eux-mêmes, le savent, parfaitement; ils le sa-
vent moins bien mais en sont aussi prof 011-
dément convaincus ceux qui ont 111 les rap-
ports, les études. les ouvrages, les corres-
pondances des coloniaux de métier et de sé-
jour. Il n'y a pas plus une politiquc n'egrf
qu'une âme nègre. Est-ce à dire qu'on soit
condamné à un empirisme perpétuel? Que
non pas. Mais les règles, là surtout, ne doi-
vent qu'être tirées de l'expérience, et l'expé-
rience peut les modifier, doit les modifier
suivant les conditions essentiellement varia-
bles, changeantes, au milieu desquelles elles
vont être appliquées.
Mario Mm MM a tan ,
Sénateur de L'ilérault,
ancien ministre,
Vice-président de la Commission des Colonie*.
-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
»♦«
Fouilles en Asie-Mineure
Au cours de la dernière séance, M. H. de
Genouillac a exposé le résultat de ses fouil-
les à Tello, en Asie Mineure.
Au tell dit « de la nécropole », on a mis
au jour des tombes d'un grand intérêt, celle
par exemple d'un sculpteur aux burins de
bronze, celle - d'un joaillier couché près _- de
sa balance, celle de deux guerriers aux flè-
ches à pointes de cuivre. Au même quartier,
on a recueilli une admirable petite tête de
femme en albâtre.
Le directeur de la mission de Tello in-
siste sur l'intérêt archéologique des modè-
les votifs en terre cuite qui figurent les
lits, tables, chars, barques, jarres, dont
usaient les Sumériens de Laiache; il signale
aussi les hochets.
Le Congrès des voyageurs
de commerce
de France et des Colonies
̃ 1 ̃̃
Hier s'est ouvert en Avignon un impor-
tant congrès. En présence de 200 représen-
tants des 75 syndicats affiliés à la Fédéra-
tion nationale des voyageurs de commerce
de France et des colonies, M. Sabatié, se-
crétaire général honoraire de la Fédération
et conseiller du commerce extérieur, a fait
dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville,
une conférence.
Après avoir fait l'historique de la profes-
sion de voyageur de commerce, et rappelé
avec humour que le premier voyageur a été
Noé se trimballant sur les flots avec ses
collections de plantes et d'animaux, il a
parlé des dangers qui menacent la profes-
sion et qui sont imputables à la surproduc-
tion. Il souhaite, pour les combattre, qu'on
envoie dans nos colonies et à l'étranger des
représentants de commerce parfaitement ins-
truits de la langue, de la vie économique
et des particularités des pays qu'ils doivent
visiter. M. Sabatié a été vivement applaudi.
A Genève
0-60
Les Territoires nous mandat
La 68 Commission a approuvé le rapport
de M. Hugo Valvame (Finlande) sur les
territoire sous mandats et a adopté la ré-
solution suivante qui sera soumise à l'as-
semblée. '-
L'assemblée, ayant pris acte de l'œuvre
accomplie par les puissances mandataires, la
commission permanente des mandats et le
Conseil, en ce qui concerne l'exécution de
l'article 22 du pacte :
a) Renouvelle l'expression de confiance à
leur égard votée par les sessions précédentes
de l'assemblée et les félicite des résultats
qui ont pu être obtenus grâce à l'esprit de
coopération dont leurs rapports sont em-
preints ;
- bj Se félicite du rétablissement de l'ordre
et de l'apaisement intervenu en Palestine et
souhaite que les mesures prises par la puis-
sance mandataire empêchent le retour d'inci-
dents semblables à ceux qui sont survenus
en 1929 ;
c) Exprime de nouveau l'espoir que, grâce
à la poursuite des efforts déployés en com-
mun par les puissances mandataires, le
conseil et la commission permanente des
mandats, l'institution des mandats continue
à assurer la réalisation de l'idéal de civili-
sation énoncé dans l'article 22 du pacte.
Voilà qui ressemble étrangement aux dis-
cours de fin d'année dans IcSl écoles où les
élèves sont tous qualifiés de modèles de tra-
vail et de discipline. Il me souvient pour-
tant que le mandat sur la Palestine a pro-
voqué des séances orageuses. Mais saurait-on
reprocher des peccadilles a une nation qui
dispose de moyens de persuasion si puis-
sants 1 Paix aux âmes de bonne volonté et
vive la Société des Nations!
Le monument de Gentil
»♦»
L'inauguration du monument de l'explora-
teur Gentil élevé à Volmunster (Moselle) a
été remise à use date ultérieure.
L'empereur de Madagascar
.t.
Madagascar compte dans son histoire bien
des souverains dignes de mémoire comme
Andriananampoinimcriva qui eut au début
du siecle dernier son heure de célébrité à
Paris sous le nom abrégé de Dianampouinc
ou comme Andriantsimitoviaminaudriande-
hibcmanaka qui fut un grand souverain
hova. Madagascar a connu aussi de nom-
breux étrangers comme Labordc et de Las-
telle qui y firent une fortune prodigieuse.
Parmi ceux-ci, une des plus extraordinaires
figures est celle du Polonais Benyowski.
-- Evadé d'une colonie pénitentiaire russe,
ticnyowsKi obtenait de Louis XV l'autorisa-
tion de lever un corps de volontaires- et de
fonder à 1' « lie Dauphinc » des établisse-
ments pour le compte de la France.
En février 1774 il débarquait à la baie
d'Antongil chantée par Leconte de Lisle et
créait le comptoir de Louisbourg. Deux ans
après son autorité s'étendait sur la côte
nord-est de la baie de Diego à l'lle Sainte-
Marie.
11 rentra en France, déclara qu'il était le
maitre du pays et proposa à Louis XV de
le rcconnaitrc comme empereur de Mada-
gascar en échange d'un hommage de vas-
salité. Depuis sept siècles les rois de France
savaient user des nrincines iuridinnes nmir
étendre et faire reconnaître - leur autorité.
Louis XV répondit qu'un arrêt du Conseil
d'Etat de 1686 avait déclaré Madagascar
possession de la couronne et qu'en consé-
quence la création d'un empire ne pouvait
se concilier avec ce texte.
Benyowski parcourut l'Europe mais l'Eu-
rope accueillit ses propositions sans enthou-
siasme. Il passa en Amérique, les commer-
çants de Baltimore s'intéressèrent a lui et
fournirent les éléments nécessaires à la fon-
dation de son Etat.
En 1785 Benyowski se proclama souverain
indépendant. Le Gouverneur de l'Ile-de-
France le déclara rebelle et organisa une ex-
pédition contre lui. Le 23 mai 1786 Be-
nyowski était tué par une balle française.
Ainsi finit l'empire de Madagascar. « Ton-
tlro iray tsyo ahazo hotl. »
Tu te rends compte.
ET SI C'ETAIT VRAI. ?
En lisant l'autre matin un de nos grands
confrères d'information, nous sommes tombés
sur un article donnant quelques précisions sur
le budget du Reich. Il contenait ces quelques
lignes :
De source bien informée, on précise que le
programme gouvernemental comprend, d'une
part, les mesures propres à surmonter les difil-
cultés actuelles de la - Trésorerie, d'autre part,
lp gouvernement veut dès maintenant prendre
des mesures pour l'année budgétaire 1931-1032.
En ce qui concerne la situation actuelle, le
déficit budgétaire est évalué à environ 500 Cr.
Avait-on oublié « millions de », changé
« marias » en « francs » ? Le mystère de-
meure entier. Mais nos ooisins d'outre-Rhin
ont dû bien rire surtout s'ils ont poursuivi leur
a on< poMrxutUt ~eur
lecture. Aoec tm beau sang-froid, le rédacteur
écrivait en effet :
On assure de source autorisée qu'aucun nouvel
impôt ni augmentation d'impôt ne seront dé-
cidés pour la couverture du déficit budgétaire.
Il n'est pas question non plus de nouveau mo-
nopole.
Connaissez-oous un budget colonial qui
puisse en dire autant, car enfin, telle la char-
mante et petite histoire du vase de Soissons,
ce pourrait être vrai.
J. A.
LIRE EN SECONDE PAGE :
T/Aviation, coloniale.
Le répcrlÕire de l'officiel.
LIRE EN TROISIEME PAGE !
,, La Ghronique de la mode.
̃, La Bourae.
Le Sénégal en août 1930
) <
La circulaire de M. le Gouverneur général
Carde, à laquelle nous avons fait allusion dans
notre dernier article est celle « relative à l'in-
tensification de la production agricole et pas-
torale en A. O. F », datéç du 25 février
1930. On ne l'a pas commentée assez à notre
avis, car, à proprement parler, elle doit ame-
ner, si elle est bien comprise et appliquée, un
profond changement dans la vie sociale et dans
le régime économique des colonies du groupe
dont fait partie le Séiiégal.
Cette circulaire constitue par elle-même un
acte de courage civil. En effet, elle dit la
vérité telle qu'elle est, et il est bien rare qu'un
fonctionnaire, aussi élevé soit-it dans la car-
rière, se risque à la proclamer. On ne peut
pas le faire sans heurter certains droits, cer-
tains usages, certaines habitudes plus ou moins
entrées dans les moeurs ; il en résulte fatale-
ment des froissements d'intérêts ou de per-
sonnes. Et cette façon d'agir est en tous points
contraire à ce principe, règle de conduite pour
ainsi dire intangible, ou de toute la hiérarchie
administrative, surtout pas d'histoires !
Mais la situation économique de l' A. O.
F-, et notamment du Sénégal, est telle, ainsi
que nous avons essayé de le démontrer dans
nos articles précédents, qu'il fallait agir. Et
il est à l'honneur de M. le Gouverneur géné-
ral Carde d'avoir pris nettement position. Il
a précisé ses directives et ses vues sur le rôle
des Pouvoirs publics dans « l'évolution de
« l'économie ouest-africaine », et a défini la
n tâche « complexe, certes, et délicate. mais
« inéluctable », qui incombe à tous les ser-
vices de l'administration dont il a la haute
direction, particulièrement à ceux qui relèvent
de l'Agriculture.
Cette circulaire débute par une déclaration
d'une franchise amusante. M. Carde, parlant
de ce mode de procéder en général, dit : a Si
« je me sers une fois encore de la forme tradi-
« tionnelle de la circulaire, ce n'est pas que
« je m'illusionne sur ses vertus., à observer
« de près les étranges métamorphoses que su-
« bissent parfois les éprescriptions les plus
u nettes de ma circulaire sur la production du
« coton, rai pu mesurer la place souvent con-
« sidérable occupée par les circonstances entre
« l'idée et l'acte. » Et il arrive à cette
conlusion que devront méditer tous les services
auxquels il s'adresse, que : « la première
« condition de réussite de l' œuvre à laquelle
« je vous convie, est que, à tous les degrés de
« la hiérarchie administrative, chacun occupe
« entièrement sa pl ace et s'y tienne. » On ne
saurait mieux dire.
M. Carde constate ensuite que l'époque est
passée où le commerce ouest-africain pouvait
s'al imenter de produits de cuei llette. Ce genre
d'opération va diminuant d'année en année et
disparaîtra fatalement d'ici peu. Par suite,
toute la politique économique basée sur ce ré-
gime qui n' avait jamais dû être envisagé que
comme un pis-aller et une opération de pas-
sage permettant d'atteindre au stade supérieur
de la colonisation, doit céder la place à autre
chose.
(De notre envoyé spécial.)
La conséquence logique de cette constata-
tion, parfaitement exacte du reste, est
qu'il faut amener l'indigène à cultiver. à pro-
duire et à remplacer les peuplements naturels
épuisés, ou sur le point de l'être, par des
cultures raisonnées et pratiquées avec méthode.
11 y arrivera grâce à une éducation profession-
nelle qu'on doit lui inculquer, et à des outils
de travail moins rudimentaixes que ceux actuel-
lement usités, outils qu'il faudra lui apprendre
à utiliser. ---- ------
En passant. le Gouverneur général constate
avec une certaine mélancolie qu'il y a eu
erreur dans la formation des services de
l'Agriculture en A.O.F. La faute de l'échec
n'incombe pas aux hommes, dit-il, mais à la
doctrine et à la façon dont on a voulu procé-
der. au manque de collaboration qui a existé
trop souvent entre les services techniques et les
fonctionnaires d autorité. Et après avoir jeté
un coup d' œil sur les autres pays coloniaux et
leurs institutions publiques ou privées, la cir-
culaire en arrive aux leçons d'organisation pra-
tique telles que les conçoit son auteur.
ici commençait véritablement la tâche diffi-
cile. car la critique est toujours aisée, et il
est plus commode de démolir que de cons-
truire. En tout pays, il n'est pas très facile
de changer un courant économique ayant der-
rière lui de longues années de routine et
d'existence. surtout quand la façon d'agir qu'il
faut modifier a pu, à certains moments, et sous
1 influence de certaines considérations, passa-
gères d'ailleurs. donner à ceux qui en firent
usage des bénéfices commerciaux considéra-
ble..
Les gens tant soit peu routiniers. ceux exa-
minant d'une façon superficielle les partisans
du moindre effort (on en trouve toujours et
partout) ont une tendance très naturelle à se
figurer que ce qui a réussi une fois doit tou-
jours donner de bons résultats : que les évé-
nements qui ont amené ou motivé cette réussite
fortuite dont le souvenir leur est cher, se re-
produiront. Les changements de direction sont
durs à faire comprendre à ces entêtés, à ces
laudalores temporis acti.
Mais cette révolution économique le mot
n. a rien d'excessif est encore plus difficile
à réaliser lorsqu'il s' agit de l'imposer dans un
milieu composé d'autant de compartiments dis-
tincts, pour ainsi dire étanches et séparés les
uns des autres par la nature elle-même, comme
climat, sol, habitat général, comprenant autant
de races indigènes à mentalité différente que
t A 0 F. Il fallait en l'espèce agir avec une,.
profonde connaissance des hommes et des
choses et savoir modifier dans leur application
les règles générales que l'on voulait faire
triompher, selon qu'il s' agissait de telle ou
telle colonie du groupe.
C'est ce que M. le Gouverneur général
Carde, puissamment aidé par l'expérience ac-
quise sur place depuis de nombreuses années
déjà, a parfaitement compris et mis en lumière
dans sa circulaire.
Nous ne nous occuperons ici que de ce qui
a trait spécialement au Sénégal.
Louis Ile Barbier
Dépêches de HndecÏMnc
• »♦«
A l'assemblée consultative du Cambodtje
Avant tic clore ses tnicuux annuels, l'As-
semblée consultative iniliijènc du Cambodtje
s'est réunie en session ordinaire depuis le
12 scptembre. Elle a volé à l'uiuuiiinité les
udresses suivantes ;
1° L'Assemblée Consultative prie le chef
du Protectorat de bien vouloir Ittire lujreer
au Gouverneur Général t'asquier ta, res-
pectueuses assurances de son. dévouement
et lui témoigner sa sincère gratitude. poul-
les nombreuses marques de sullicilude
qu'il a données au Cambodge ;
2° L'Assettiblée Coibsttlttilive est particu-
lièrement heureuse de constater r avance-
ment rapide des travaux de construction
du Chemin de fer de Pnom-Penh à lialliiiii-
bang qui permettra au Cambodge d'entrer
dans une ère économique nouvelle et elle
prie le Gouverneur Général Pasquicr
d'agréer ses sentiments de vive reconnais-
sance ainsi que pour la création, de l'Ins-
titut HowllillitJ HC dont l'entreprise, de la pu-
blication intégrale de l'ouvrage bouddhique
dit (( triple corbeille » en cambodgien et en
pati est favorablement accueillie par la po-
pulation.
3° L'Assemblée prie le Gouverneur de
bien vouloir transmettre au Président de la
République et au Ministre des Colonies
l'expression de la déférence et de fidèle at-
tachement du Cambodge qui. par son IOlja-
lisme absolu et ses constants efforts dans
la voie du progrès général tracée par la
France protectrice lient à se montrer digne
de sa généreuse protection cl avec le haut
appui de S. M.'Slsouml h Moftivbng et le
Gouvernement, lloyal désire voir le pays
Khmer poursuivre 1(t réalisation do ses
prospères destinées.
^ludopaciii.)
- ---------. ------
AU YUNNAN
Incidents à la frontière du Tonkin
Après de vifs combats près de Amit.
elbéou, station chinoise sur la ligne du Yun-
nan voisine de la frontière du Tonl'in, les
troupes régulières ijnnnanaises ont disper-
sé les bandes du chef Ly-Chao-Tsong qui en
1927 avait été l'auteur de l'enlèvement de
l'ingénieur français Patoux qui était resté
prisonnier plusieurs mois. I,y-Chao-Tsang,
pourvu du grade de général dans l'armée
ijunnaise était soupçonné de comploter con-
tre le Directoire provincial qui prit les de-
vants en attaquant lui-même.
(tndopncitt)
Pour développer l'assistance
médicale indigène
en Afrique Occidentale
Il y a deux mois, nous avons publié un
important numéro illustré consacré à l'hygiène
et l'assistance médicale en A.O.F.
Depuis, les Annales Coloniales ont repro-
duit en les commentant les passages im-
portants de l'instruction prise le l'r août der-
nier par le Gouverneur général de l'A.O [•
relativement à l'hygiène et à la protection sani-
taire des travailleurs recrutés pour les parti-
culiers.
La partie de ce texte se rapportant à
l'orientation et au développement des services
d'assistance médicale indigène, mérite d'être
à son tour reproduite, car elle précise les ré-
sultats obtenus par l'application d'un ensemble
de mesures et de recommandations suivies
depuis plus de quatre années.
Quels sont ces résultats ?
Ils ne sont pas ceux qu'avait escomptes
M. Carde, et M. Carde, avec la franchise de
langage qui le caractérise, le déclare catégo-
riquement, et en même temps il précise les
conditions propres à donner à 1 assistance mé-
dicale indigène l' essor nécessaire qu elle n a
pas su prendre.
Le demi échec constaté proviendrait des
causes suivantes :
I. Adaptation i i i>,uf t i«;ii n t <• des directives de
l'instruction du lb IV-vrier dans leur ap-
plication*. à clmcime des colonies, prise indivi-
duellement;
t" Organisation encore rudimenlnire des ser-
vices mobiles, tant pour les ordres donnes nu
personnel que pour l'octroi îles moyens < 1<"î
transport;
Compréhension trop parliculariste par le*
niedecins français et. en premier lieu, les chef-:
de service, de leur r île l'importance de leur fonction sociale;
i. Hésitations, tant de la part de 1' Vhninis-
irai ion que de la part des technicIens, dans
les initiatives à prendre pour la civ-ation de
services nouveaux et de l'amélioration des exi-
lants; *
.Y (lonception erronée qui a laisse aduieiii».
qu'au, ^eul s(M*\ ice de baillé revient la facile
de ineoer h bien une ouvre où son rôle est ca-
pital. mais restera sans efficacité, en dehoi -
d'un concours universel de 1 autorité allumée
des lient.>nants-^ou\erneurs;
(i. Flottement dans la lutte contre la maladie
du sommeil, la lepiv et la variole.
M. Carde fait d'abord ressortir les diffé-
rences d'évolution existant entre les colonies
du groupe.
Il est bien certain qu'on, llanl«-\olta, en Mail-
JOURIAL quoyiolia
BéiuN$u & AiminitfnHt
840 m a un lm
PAWI (m
LOIIVfll (Mf
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Les Annales Coloniales
£do «*mm re« lit 4thoMe pubdit ddns noire joumai o%e p«vmf
Ut mumôêM et rétkmt» mi Nfft4» m QlItfteTiUft.afNftATftUt f« Mftltoâl ..u IDaL f#w lit êtHelt» publiée Une noire tournai fie ptutwnf
totffMi ét tournât. i#mwTiuii.r«nBATiWR i miravi RVKVBh être reproduite qu'en citant les Airaus CoLOlllALII.
ABONNEMENTS
êvtc la Revue mtntutllt :
Ue « < Mwtt « Meti
- -
PriAM «
CelenlM , 180 o 100 # Il •
ttringir..240» us» 71
On t'abonne sans frait dau
tous les bureaux de poste.
L'emprunt colonial
La Chambre des Députés qui devait avant
de partir en vacances discuter le plan d'ou-
tillage national et l'emprunt d'aménagement
colonial s'est séparée sans rien résoudre,
renvoyée par M. André Tardieu qui craignait,
probablement à tort, d'être renversé.
L'outillage national dans le projet du Mi-
nistère Tardieu, comporte 16 milliards de
travaux en 5 ans. Vis-à-vis de ce projet, le
groupe socialiste a dressé un projet qui se
monte à 50 milliards ! Il ne faut pas croire
que c'était de la surenchère mais seulement
des conceptions plus exactes des besoins du
pays. :"
En fin de session la Commission des finan-
ces s'est avisée de contester les disponibi-
lités du Trésor et le projet est resté en l'air.
On aurait pu tout de même voter le projet
d'emprunt pour l'aménagement des colonies,
sur lequel, la Chambre pouvait se prononcer
avant de se séparer si le Président du Con-
seil l'avait voulu.
Le projet primitif d'emprunt pour l'ou-
tillage des colonies comportait un emprunt
de 3 milliards de francs. Il fut déposé par
le Président du Conseil d'alors, M. Poin-
caré. Le gouvernement de M. Tardieu l'a
porté à 3.600 millions depuis qu'on ne peut
plus compter sur les prestations du plan
Dawes.
Ces 3.600 millions se répartissent comme
suit : Afrique occidentale française 1.570
millions de francs; Indochine, 1.250 mil-
lions; Madagascar, 700 millions ; Togo 65
millions et Cameroun 15 millions de francs.
La plus grosse part est réservée à l'A.O.
F. ou depuis 1903, on a accompli un gros
travail pour équiper le port de Dakar, de
grande importance parce qu'il est le relai
entre l'Europe, et l'Amérique. Dakar est
raccordé à Koulikoro, tête du grand bief
navigable du Niger, par une voie ferrée qui
a permis, en 1928-29, le trafic de plus d'un
million de tonnes de marchandises. L'em-
prunt permettra d'améliorer encore les ins-
tallations du port de Dakar.
A la Côte d'Ivoire les rivages sont mau-
vais. En pratiquant une coupure dans le
littoral, il sera possible de .créer un port en
eau profonde dans la lagune Ebrie, en face
même dAbidjan, tête de ligne du chemin de
fer. On doit consacrer à ce grand travail
une dépense de 300 millions.
L'emprunt envisage également le dévelop-
pement des Chemins de fer de la Côte
d'Ivoire et de la Guinée.
Le delta intérieur du Niger fait l'objet
d'un programme considérable d'aménage-
ment hydraulique, conçu par l'Ingénieur Bé-
lime, oeuvre d'avenir à laquelle s'est attaché
le gouverneur général Carde.
La jonction du fleuve Sénégal au bief na-
vigable du Moyen Niger, pour drainer vers
la côte les produits du Soudan et ouvrir à la
pénétration française sa voie d'accès la plus
commode vers le cœur du Continent Noir,
avait été entrevue par le général Faidherbe.
Reprise par Brière de l'Isle et Gallieni,
poursuivie par le gouverneur général Roume,
elle est à poursuivre.
En Indochine, le programme de travaux
tracé par M. P. Doumer en 1897 a été pour-
suivi par ses successeurs. C'est la continua-
tion de cette œuvre que doit permettre l'em-
prunt. La stabilisation de la piastre, faite
par M. Pietri, a été le prélude de l'opéra-
tion financière.
En ce qui a trait aux Chemins de fer, le
programme de 1897 est en grande partie
exécuté. Il reste pour achever le Transmllo-
chinois à construire la section Tourane-Nha-
Trang. Elle figure dans le projet, de même
que la construction du chemin de fer de
Saigon au Siam. Une ligne est également
prévue pour a débloquer » le Laos, en met-
tant le bief du Mékong en communication
avec la côte d'Annam.
La partie du projet relative à l'Indochine
comporte aussi une grande gare à Saigon et
l'équipement d'un réseau télégraphique et
téléphonique, ainsi qu'un important pro-
gramme d'irrigations pour fertiliser d'im-
menses territoires et y étendre la culture du
riz et, en plus, des travaux d'endiguements
destinés à mettre à l'abri les populations
contre les grandes crues du Fleuve Rouge.
A Madagascar, Je port de Tananarive est
insuffisant. On veut consacrer 110 millions
à la construction d'un port en eau profonde
au large du récif Hastie, sur la côte Ouest,
l'intention est d'équiper Majunga et relier
ce port à Tananarive par une grande artère.
Le projet prévoit, également l'achèvement
de différentes voies ferrées, des travaux
d'hydrauliques et d'assainissement, des bâ-
timents administratifs, des dispensaires et
des écoles. Au Cameroun, pays sous mandat,
le projet comporte l'aménagement du port
de Douala et des travaux de chemins de fer.
Le Gouvernement a compris que l'heure
etait venue de compléter l'outillage de notre
Empire Colonial, d'assurer le développe-
ment de ses richesses et de procurer aux
populations de nouvelles conditions de bien-
être.
Que coûtera à la Métropole l'emprunt
d'équipement des Colonies? Rien. Le ser-
vice intérêts et amortissements sera inscrit
dans la dépense obligatoire des budgets lo-
caux et l'état des budgets des Colonies per-
met de faire la dépense. Il n'y a donc pas
d'hésitation à avoir.
Donner à l'indigène le goût du travail, le
garantir contre les risques de maladie, ac-
croître son bien-être est le rôle que doit jouer
la France. Ce sera à la fois pour elle et nos
colons et commerçants, un bénéfice matériel
çn même temps que sa récompense morale.
Nous sommes très en retard dans nos co-
lonies. La culture indigène y est encore pri-
mitive. Voyons les résuftats prodigieux qu'a
obtenus la Hollande à Java pour la culture
du palmier à huile et donnons la en exemple
à nos compatriotes. A côté de nous, en Afri-
que, les Belges, tard venus à la colonisation
cependant, ont au Congo un réseau de che-
mins de fer de 6.500 kil. L'Afrique du Sud,
avec les possessions britanniques de l'Est
Africain compte 35.000 kil. à opposer au
faible réseau français de 2.500 kil. en Afri-
que occidentale. C'est que la Belgique et la
Grande-Bretagne n'ont pas hésité à financer
largement leurs colonies. Le. total des em-
prunts des colonies et dominions anglais dé-
passe le chiffre de 200 milliards, alors que
pour l'Afrique du Nord nous n'avons que
8 milliards d'emprunts investis dans les
grands travaux publics et 1.200 millions seu-
lement pour nos possessions coloniales. On
peut penser qu'un jour, si les travaux utiles
sont faits, la vallée du Niger sera compa-
rable à la vallée du Nil. L'importance du
facteur colonial dans la vie économique fran-
çaise n'est plus à démontrer. Notre empire
colonial contribue à atténuer le déficit de
notre balance commerciale. Or, à l'heure ac.
tuelle nos colonies fournissent à peine 3
du coton et de la laine qu'emploient les
250.000 ouvriers de nos filatures du Nord.
Qu'on imagine, si nous étions tout à coup
privés des laines d'Amérique et d'Australie
et du coton de l'Inde et d'Egypte, quel trou-
ble profond s'abattrait sur notre industrie
du textile.
L'heure est venue d'agir.
Cil. DeMcrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Ktmngire».
M. Lucien Saint à Casablanca
»+ r
Le Résident général s'est rendu, dans la
matinée de jeudi, à Casablanca où il a donné
audience à diverses personnalités, notam-
ment les membres de la Chambre d'agri-
culture et les délégués du collège.
L'après-midi. M. Lucien Saint, accompa-
gné du chef de la Chaouia, a parcouru les
voies d'accès à la mer, à l'ouest du port, et
il est rentré ensuite à Rabat.
*
Le voyage présidentiel
au Maroc
»♦« --
Rappelons quel sera l'itinéraire et l'em-
ploi du temps selon lesquels sera réglé le
voyage de M. Uoumergue au Maroc.
Après avoir passé deux jours- en Bretagne,
le Président prendra deux jours de repos et,
le dimanche 12 octobre, il partira pour le
Maroc à bord du Cotbert, M. Doumergue
arrivera à Casablanca le mercredi 15, à huit
heures du matin.
Le 16, le Président part pour Rabat, la
capitale administrative, où il rend visite au
Sultan Sidi Mohamed dans son palais im-
périal.
Le 17, le Président est à Meknès le ma-
tin et à Fez l'après-midi. 11 visite ainsi les
deux grandes villes du nord qui étalent leur
prospérité de jeunes cités marocaines et en
sont fièrcso.
Le 19, M. Gaston Doumergue part de Fez
pour Marrakech. A midi, le dimanche 19 oc-
tobre, le Président assiste, dans les monta-
gnes du Moyen-Atlas, à une parade mili-
taire et reçoit la visite des chefs de tribu.
Enfin, le 20, le Président est l'hôte de Mar-
rakech, la grande ville du sud.
Le mardi 21 octobre, le Résident général,
M. Lucien Saint, reconduira le Président à
Casablanca, où se fera l'embarquement pour
la France.
M. Doumergue arrivera dans le port de
Toulon le 23 et sera de retour à Paris le
vendredi 24 octobre au matin.
Le Président sera accompagné d'une suite
de quatre-vingts personnes environ : le colo-
nel Goudouneix de sa maison militaire ;
M. Sisteron, commissaire spécialement
chargé de l'organisation et de la sur-
veillance des voyages ; enfin, M. Porclié,
chef du service télégraphique de la prési-
dence, sont @ déjà au Maroc où ils ont tracé
en détail l'itinéraire que suivra le Prési-
dent. Le colonel Goudouneix rentre à Paris
demain, tandis que MM. Sisteron et Porché
restent sur place afin de fixer tous les dé-
tails des déplacements des quatre ministres
qui accompagneront le Président.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le direc-
teur du P.-L.-M., M. Margot a personnel-
lement collaboré à la préparation du voyage
présidentiel.
L'ANTENNE COLONIALE
* »»« ̃ ̃̃̃
Le Salon de la T.S.F. est ouvert
Sous la présidence de M. Gaston Dou-
mergue a été inauguré hier, boulevard Ras-
pail (coin de la rue Campagne-Première), le
Salon de la T.S. F., qui attirera certaine-
ment un très grand nombre de visiteurs.
Une simple annonce
On sait dans quelle pauvreté végète la
T.S. F. coloniale. Ce n'est pas sans un nou-
veau serrement de cœur que les lecteurs des
journaux spécialisés ont vu passer cette an-
nonce :
Station d'Eindhoven (Hollande) : o heure,
programme pour les Indes Néerlandaises ;
1 heure, programme pour les colonies fran-
çaises a' Amérique.
Charmant n'est-ce pas. Et pendant ce
-, quand et com-
temps on ne sait encore où, quand et com-
ment sera installé le Grrrr.and poste de
l'Exposition de Vincennes.
Politiques indigènes
JICI des observations
qui prennent place
tout naturellement
à la suite de mon
dernier article où
je demandais s'il y
avait vraiment une
« âme nègre 9 dont
les traits essen-
tiels se retrouvmcltt
identiques, perma-
nents, à travers la diversité multiplç des
races, des idiomcs, dts nioeiirs.
Le journal Le Temps reproduisait l'autre
jour, un extrait de /'Essor Colonial et Ma-
ritime.
On y raille, avec raison, tous ces colo-
niaux en chambre qui s'imaginent l'Afrique
Centrale de la façon suivante : « Un conti-
nent homogène, au climat très chaud-, habite
par des tribus d'un type qu'ils assimilent
volontiers au « village indigène x. exhibé
comme attraction dans les expositions inter-
nationales. »
Cela est pittoresque, à la fois, et prof on
dément vrai. Voici qui est non moins exact :
parmi ces coloniaux en chambre, il Cil est
qui ont lu davantage ; ils se décident, après
avoir compulsé articles et bouquills, pour
telle ou telle politique indigène : adminis-
tration directe, administration indirecte, les
voilà rangés sous telle ou telle bannière; et
selon l'instant et le moment, on est taxé
d'hérétiquey suivant qu'on professe ou non
le Credo de ceux qui forment autour de la
bannière orthodoxe la garde sacrée.
Il faut qu'il y ait des lie reste s. Car si un
Credo est dangereux, c'est en matière colo-
niale. La diversité est telle qu'il n'est pas
de principe général qui s'impose avec régu-
larité : « indigènes arabisés, clrristianisés, ou
encore sauvages P, comment voulez-vous
appliquer aux uns et aux autres des règles
uniformes1 L'exemple de la révolte nigé-
rienne est caractéristique, celui du Congo ne
l'est pas moins ; on n'applique pas les mê-
mes méthodes aux populations « arabisées »
de la province orientale et aux Bayakas,
aux populations « européanisées » des villes
et aux nègres de la brousse, aux tribus agri-
coles et aux tribus pastorales.
Conclusion : ne pas s'embarquer dans des
développements magnifiques sur la politique
indigène; il n'y a pas une politique indi-
gène, il y en a autant qu'il y a d'espèces
d'indigènes. Et cela n'est pas peu dire si
l'on tient compte « des subdivisions infinies
qui existent entre les différents peuples de
la - colonie. »,
Ceux qui ont la pratique des méthodes co-
loniales, ceux qui ont eu à les appliquer
eux-mêmes, le savent, parfaitement; ils le sa-
vent moins bien mais en sont aussi prof 011-
dément convaincus ceux qui ont 111 les rap-
ports, les études. les ouvrages, les corres-
pondances des coloniaux de métier et de sé-
jour. Il n'y a pas plus une politiquc n'egrf
qu'une âme nègre. Est-ce à dire qu'on soit
condamné à un empirisme perpétuel? Que
non pas. Mais les règles, là surtout, ne doi-
vent qu'être tirées de l'expérience, et l'expé-
rience peut les modifier, doit les modifier
suivant les conditions essentiellement varia-
bles, changeantes, au milieu desquelles elles
vont être appliquées.
Mario Mm MM a tan ,
Sénateur de L'ilérault,
ancien ministre,
Vice-président de la Commission des Colonie*.
-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
»♦«
Fouilles en Asie-Mineure
Au cours de la dernière séance, M. H. de
Genouillac a exposé le résultat de ses fouil-
les à Tello, en Asie Mineure.
Au tell dit « de la nécropole », on a mis
au jour des tombes d'un grand intérêt, celle
par exemple d'un sculpteur aux burins de
bronze, celle - d'un joaillier couché près _- de
sa balance, celle de deux guerriers aux flè-
ches à pointes de cuivre. Au même quartier,
on a recueilli une admirable petite tête de
femme en albâtre.
Le directeur de la mission de Tello in-
siste sur l'intérêt archéologique des modè-
les votifs en terre cuite qui figurent les
lits, tables, chars, barques, jarres, dont
usaient les Sumériens de Laiache; il signale
aussi les hochets.
Le Congrès des voyageurs
de commerce
de France et des Colonies
̃ 1 ̃̃
Hier s'est ouvert en Avignon un impor-
tant congrès. En présence de 200 représen-
tants des 75 syndicats affiliés à la Fédéra-
tion nationale des voyageurs de commerce
de France et des colonies, M. Sabatié, se-
crétaire général honoraire de la Fédération
et conseiller du commerce extérieur, a fait
dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville,
une conférence.
Après avoir fait l'historique de la profes-
sion de voyageur de commerce, et rappelé
avec humour que le premier voyageur a été
Noé se trimballant sur les flots avec ses
collections de plantes et d'animaux, il a
parlé des dangers qui menacent la profes-
sion et qui sont imputables à la surproduc-
tion. Il souhaite, pour les combattre, qu'on
envoie dans nos colonies et à l'étranger des
représentants de commerce parfaitement ins-
truits de la langue, de la vie économique
et des particularités des pays qu'ils doivent
visiter. M. Sabatié a été vivement applaudi.
A Genève
0-60
Les Territoires nous mandat
La 68 Commission a approuvé le rapport
de M. Hugo Valvame (Finlande) sur les
territoire sous mandats et a adopté la ré-
solution suivante qui sera soumise à l'as-
semblée. '-
L'assemblée, ayant pris acte de l'œuvre
accomplie par les puissances mandataires, la
commission permanente des mandats et le
Conseil, en ce qui concerne l'exécution de
l'article 22 du pacte :
a) Renouvelle l'expression de confiance à
leur égard votée par les sessions précédentes
de l'assemblée et les félicite des résultats
qui ont pu être obtenus grâce à l'esprit de
coopération dont leurs rapports sont em-
preints ;
- bj Se félicite du rétablissement de l'ordre
et de l'apaisement intervenu en Palestine et
souhaite que les mesures prises par la puis-
sance mandataire empêchent le retour d'inci-
dents semblables à ceux qui sont survenus
en 1929 ;
c) Exprime de nouveau l'espoir que, grâce
à la poursuite des efforts déployés en com-
mun par les puissances mandataires, le
conseil et la commission permanente des
mandats, l'institution des mandats continue
à assurer la réalisation de l'idéal de civili-
sation énoncé dans l'article 22 du pacte.
Voilà qui ressemble étrangement aux dis-
cours de fin d'année dans IcSl écoles où les
élèves sont tous qualifiés de modèles de tra-
vail et de discipline. Il me souvient pour-
tant que le mandat sur la Palestine a pro-
voqué des séances orageuses. Mais saurait-on
reprocher des peccadilles a une nation qui
dispose de moyens de persuasion si puis-
sants 1 Paix aux âmes de bonne volonté et
vive la Société des Nations!
Le monument de Gentil
»♦»
L'inauguration du monument de l'explora-
teur Gentil élevé à Volmunster (Moselle) a
été remise à use date ultérieure.
L'empereur de Madagascar
.t.
Madagascar compte dans son histoire bien
des souverains dignes de mémoire comme
Andriananampoinimcriva qui eut au début
du siecle dernier son heure de célébrité à
Paris sous le nom abrégé de Dianampouinc
ou comme Andriantsimitoviaminaudriande-
hibcmanaka qui fut un grand souverain
hova. Madagascar a connu aussi de nom-
breux étrangers comme Labordc et de Las-
telle qui y firent une fortune prodigieuse.
Parmi ceux-ci, une des plus extraordinaires
figures est celle du Polonais Benyowski.
-- Evadé d'une colonie pénitentiaire russe,
ticnyowsKi obtenait de Louis XV l'autorisa-
tion de lever un corps de volontaires- et de
fonder à 1' « lie Dauphinc » des établisse-
ments pour le compte de la France.
En février 1774 il débarquait à la baie
d'Antongil chantée par Leconte de Lisle et
créait le comptoir de Louisbourg. Deux ans
après son autorité s'étendait sur la côte
nord-est de la baie de Diego à l'lle Sainte-
Marie.
11 rentra en France, déclara qu'il était le
maitre du pays et proposa à Louis XV de
le rcconnaitrc comme empereur de Mada-
gascar en échange d'un hommage de vas-
salité. Depuis sept siècles les rois de France
savaient user des nrincines iuridinnes nmir
étendre et faire reconnaître - leur autorité.
Louis XV répondit qu'un arrêt du Conseil
d'Etat de 1686 avait déclaré Madagascar
possession de la couronne et qu'en consé-
quence la création d'un empire ne pouvait
se concilier avec ce texte.
Benyowski parcourut l'Europe mais l'Eu-
rope accueillit ses propositions sans enthou-
siasme. Il passa en Amérique, les commer-
çants de Baltimore s'intéressèrent a lui et
fournirent les éléments nécessaires à la fon-
dation de son Etat.
En 1785 Benyowski se proclama souverain
indépendant. Le Gouverneur de l'Ile-de-
France le déclara rebelle et organisa une ex-
pédition contre lui. Le 23 mai 1786 Be-
nyowski était tué par une balle française.
Ainsi finit l'empire de Madagascar. « Ton-
tlro iray tsyo ahazo hotl. »
Tu te rends compte.
ET SI C'ETAIT VRAI. ?
En lisant l'autre matin un de nos grands
confrères d'information, nous sommes tombés
sur un article donnant quelques précisions sur
le budget du Reich. Il contenait ces quelques
lignes :
De source bien informée, on précise que le
programme gouvernemental comprend, d'une
part, les mesures propres à surmonter les difil-
cultés actuelles de la - Trésorerie, d'autre part,
lp gouvernement veut dès maintenant prendre
des mesures pour l'année budgétaire 1931-1032.
En ce qui concerne la situation actuelle, le
déficit budgétaire est évalué à environ 500 Cr.
Avait-on oublié « millions de », changé
« marias » en « francs » ? Le mystère de-
meure entier. Mais nos ooisins d'outre-Rhin
ont dû bien rire surtout s'ils ont poursuivi leur
a on< poMrxutUt ~eur
lecture. Aoec tm beau sang-froid, le rédacteur
écrivait en effet :
On assure de source autorisée qu'aucun nouvel
impôt ni augmentation d'impôt ne seront dé-
cidés pour la couverture du déficit budgétaire.
Il n'est pas question non plus de nouveau mo-
nopole.
Connaissez-oous un budget colonial qui
puisse en dire autant, car enfin, telle la char-
mante et petite histoire du vase de Soissons,
ce pourrait être vrai.
J. A.
LIRE EN SECONDE PAGE :
T/Aviation, coloniale.
Le répcrlÕire de l'officiel.
LIRE EN TROISIEME PAGE !
,, La Ghronique de la mode.
̃, La Bourae.
Le Sénégal en août 1930
) <
La circulaire de M. le Gouverneur général
Carde, à laquelle nous avons fait allusion dans
notre dernier article est celle « relative à l'in-
tensification de la production agricole et pas-
torale en A. O. F », datéç du 25 février
1930. On ne l'a pas commentée assez à notre
avis, car, à proprement parler, elle doit ame-
ner, si elle est bien comprise et appliquée, un
profond changement dans la vie sociale et dans
le régime économique des colonies du groupe
dont fait partie le Séiiégal.
Cette circulaire constitue par elle-même un
acte de courage civil. En effet, elle dit la
vérité telle qu'elle est, et il est bien rare qu'un
fonctionnaire, aussi élevé soit-it dans la car-
rière, se risque à la proclamer. On ne peut
pas le faire sans heurter certains droits, cer-
tains usages, certaines habitudes plus ou moins
entrées dans les moeurs ; il en résulte fatale-
ment des froissements d'intérêts ou de per-
sonnes. Et cette façon d'agir est en tous points
contraire à ce principe, règle de conduite pour
ainsi dire intangible, ou de toute la hiérarchie
administrative, surtout pas d'histoires !
Mais la situation économique de l' A. O.
F-, et notamment du Sénégal, est telle, ainsi
que nous avons essayé de le démontrer dans
nos articles précédents, qu'il fallait agir. Et
il est à l'honneur de M. le Gouverneur géné-
ral Carde d'avoir pris nettement position. Il
a précisé ses directives et ses vues sur le rôle
des Pouvoirs publics dans « l'évolution de
« l'économie ouest-africaine », et a défini la
n tâche « complexe, certes, et délicate. mais
« inéluctable », qui incombe à tous les ser-
vices de l'administration dont il a la haute
direction, particulièrement à ceux qui relèvent
de l'Agriculture.
Cette circulaire débute par une déclaration
d'une franchise amusante. M. Carde, parlant
de ce mode de procéder en général, dit : a Si
« je me sers une fois encore de la forme tradi-
« tionnelle de la circulaire, ce n'est pas que
« je m'illusionne sur ses vertus., à observer
« de près les étranges métamorphoses que su-
« bissent parfois les éprescriptions les plus
u nettes de ma circulaire sur la production du
« coton, rai pu mesurer la place souvent con-
« sidérable occupée par les circonstances entre
« l'idée et l'acte. » Et il arrive à cette
conlusion que devront méditer tous les services
auxquels il s'adresse, que : « la première
« condition de réussite de l' œuvre à laquelle
« je vous convie, est que, à tous les degrés de
« la hiérarchie administrative, chacun occupe
« entièrement sa pl ace et s'y tienne. » On ne
saurait mieux dire.
M. Carde constate ensuite que l'époque est
passée où le commerce ouest-africain pouvait
s'al imenter de produits de cuei llette. Ce genre
d'opération va diminuant d'année en année et
disparaîtra fatalement d'ici peu. Par suite,
toute la politique économique basée sur ce ré-
gime qui n' avait jamais dû être envisagé que
comme un pis-aller et une opération de pas-
sage permettant d'atteindre au stade supérieur
de la colonisation, doit céder la place à autre
chose.
(De notre envoyé spécial.)
La conséquence logique de cette constata-
tion, parfaitement exacte du reste, est
qu'il faut amener l'indigène à cultiver. à pro-
duire et à remplacer les peuplements naturels
épuisés, ou sur le point de l'être, par des
cultures raisonnées et pratiquées avec méthode.
11 y arrivera grâce à une éducation profession-
nelle qu'on doit lui inculquer, et à des outils
de travail moins rudimentaixes que ceux actuel-
lement usités, outils qu'il faudra lui apprendre
à utiliser. ---- ------
En passant. le Gouverneur général constate
avec une certaine mélancolie qu'il y a eu
erreur dans la formation des services de
l'Agriculture en A.O.F. La faute de l'échec
n'incombe pas aux hommes, dit-il, mais à la
doctrine et à la façon dont on a voulu procé-
der. au manque de collaboration qui a existé
trop souvent entre les services techniques et les
fonctionnaires d autorité. Et après avoir jeté
un coup d' œil sur les autres pays coloniaux et
leurs institutions publiques ou privées, la cir-
culaire en arrive aux leçons d'organisation pra-
tique telles que les conçoit son auteur.
ici commençait véritablement la tâche diffi-
cile. car la critique est toujours aisée, et il
est plus commode de démolir que de cons-
truire. En tout pays, il n'est pas très facile
de changer un courant économique ayant der-
rière lui de longues années de routine et
d'existence. surtout quand la façon d'agir qu'il
faut modifier a pu, à certains moments, et sous
1 influence de certaines considérations, passa-
gères d'ailleurs. donner à ceux qui en firent
usage des bénéfices commerciaux considéra-
ble..
Les gens tant soit peu routiniers. ceux exa-
minant d'une façon superficielle les partisans
du moindre effort (on en trouve toujours et
partout) ont une tendance très naturelle à se
figurer que ce qui a réussi une fois doit tou-
jours donner de bons résultats : que les évé-
nements qui ont amené ou motivé cette réussite
fortuite dont le souvenir leur est cher, se re-
produiront. Les changements de direction sont
durs à faire comprendre à ces entêtés, à ces
laudalores temporis acti.
Mais cette révolution économique le mot
n. a rien d'excessif est encore plus difficile
à réaliser lorsqu'il s' agit de l'imposer dans un
milieu composé d'autant de compartiments dis-
tincts, pour ainsi dire étanches et séparés les
uns des autres par la nature elle-même, comme
climat, sol, habitat général, comprenant autant
de races indigènes à mentalité différente que
t A 0 F. Il fallait en l'espèce agir avec une,.
profonde connaissance des hommes et des
choses et savoir modifier dans leur application
les règles générales que l'on voulait faire
triompher, selon qu'il s' agissait de telle ou
telle colonie du groupe.
C'est ce que M. le Gouverneur général
Carde, puissamment aidé par l'expérience ac-
quise sur place depuis de nombreuses années
déjà, a parfaitement compris et mis en lumière
dans sa circulaire.
Nous ne nous occuperons ici que de ce qui
a trait spécialement au Sénégal.
Louis Ile Barbier
Dépêches de HndecÏMnc
• »♦«
A l'assemblée consultative du Cambodtje
Avant tic clore ses tnicuux annuels, l'As-
semblée consultative iniliijènc du Cambodtje
s'est réunie en session ordinaire depuis le
12 scptembre. Elle a volé à l'uiuuiiinité les
udresses suivantes ;
1° L'Assemblée Consultative prie le chef
du Protectorat de bien vouloir Ittire lujreer
au Gouverneur Général t'asquier ta, res-
pectueuses assurances de son. dévouement
et lui témoigner sa sincère gratitude. poul-
les nombreuses marques de sullicilude
qu'il a données au Cambodge ;
2° L'Assettiblée Coibsttlttilive est particu-
lièrement heureuse de constater r avance-
ment rapide des travaux de construction
du Chemin de fer de Pnom-Penh à lialliiiii-
bang qui permettra au Cambodge d'entrer
dans une ère économique nouvelle et elle
prie le Gouverneur Général Pasquicr
d'agréer ses sentiments de vive reconnais-
sance ainsi que pour la création, de l'Ins-
titut HowllillitJ HC dont l'entreprise, de la pu-
blication intégrale de l'ouvrage bouddhique
dit (( triple corbeille » en cambodgien et en
pati est favorablement accueillie par la po-
pulation.
3° L'Assemblée prie le Gouverneur de
bien vouloir transmettre au Président de la
République et au Ministre des Colonies
l'expression de la déférence et de fidèle at-
tachement du Cambodge qui. par son IOlja-
lisme absolu et ses constants efforts dans
la voie du progrès général tracée par la
France protectrice lient à se montrer digne
de sa généreuse protection cl avec le haut
appui de S. M.'Slsouml h Moftivbng et le
Gouvernement, lloyal désire voir le pays
Khmer poursuivre 1(t réalisation do ses
prospères destinées.
^ludopaciii.)
- ---------. ------
AU YUNNAN
Incidents à la frontière du Tonkin
Après de vifs combats près de Amit.
elbéou, station chinoise sur la ligne du Yun-
nan voisine de la frontière du Tonl'in, les
troupes régulières ijnnnanaises ont disper-
sé les bandes du chef Ly-Chao-Tsong qui en
1927 avait été l'auteur de l'enlèvement de
l'ingénieur français Patoux qui était resté
prisonnier plusieurs mois. I,y-Chao-Tsang,
pourvu du grade de général dans l'armée
ijunnaise était soupçonné de comploter con-
tre le Directoire provincial qui prit les de-
vants en attaquant lui-même.
(tndopncitt)
Pour développer l'assistance
médicale indigène
en Afrique Occidentale
Il y a deux mois, nous avons publié un
important numéro illustré consacré à l'hygiène
et l'assistance médicale en A.O.F.
Depuis, les Annales Coloniales ont repro-
duit en les commentant les passages im-
portants de l'instruction prise le l'r août der-
nier par le Gouverneur général de l'A.O [•
relativement à l'hygiène et à la protection sani-
taire des travailleurs recrutés pour les parti-
culiers.
La partie de ce texte se rapportant à
l'orientation et au développement des services
d'assistance médicale indigène, mérite d'être
à son tour reproduite, car elle précise les ré-
sultats obtenus par l'application d'un ensemble
de mesures et de recommandations suivies
depuis plus de quatre années.
Quels sont ces résultats ?
Ils ne sont pas ceux qu'avait escomptes
M. Carde, et M. Carde, avec la franchise de
langage qui le caractérise, le déclare catégo-
riquement, et en même temps il précise les
conditions propres à donner à 1 assistance mé-
dicale indigène l' essor nécessaire qu elle n a
pas su prendre.
Le demi échec constaté proviendrait des
causes suivantes :
I. Adaptation i i i>,uf t i«;ii n t <• des directives de
l'instruction du lb IV-vrier dans leur ap-
plication*. à clmcime des colonies, prise indivi-
duellement;
t" Organisation encore rudimenlnire des ser-
vices mobiles, tant pour les ordres donnes nu
personnel que pour l'octroi îles moyens < 1<"î
transport;
Compréhension trop parliculariste par le*
niedecins français et. en premier lieu, les chef-:
de service, de leur r
i. Hésitations, tant de la part de 1' Vhninis-
irai ion que de la part des technicIens, dans
les initiatives à prendre pour la civ-ation de
services nouveaux et de l'amélioration des exi-
lants; *
.Y (lonception erronée qui a laisse aduieiii».
qu'au, ^eul s(M*\ ice de baillé revient la facile
de ineoer h bien une ouvre où son rôle est ca-
pital. mais restera sans efficacité, en dehoi -
d'un concours universel de 1 autorité allumée
des lient.>nants-^ou\erneurs;
(i. Flottement dans la lutte contre la maladie
du sommeil, la lepiv et la variole.
M. Carde fait d'abord ressortir les diffé-
rences d'évolution existant entre les colonies
du groupe.
Il est bien certain qu'on, llanl«-\olta, en Mail-
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