Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-08-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 août 1930 28 août 1930
Description : 1930/08/28 (A31,N130). 1930/08/28 (A31,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280786t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
i rUvVI E-KT-UNlEME ANNEE. N° 180. LE NUMBAO : 30 CENTIMES
JEUDI SOin, 28 AOUT 1930.
JOURNAL QUOTIOIE.
-
Rédaction & Administration :
34, be Cl MttMttttT
PARIS a*)
TtLÉPH. t LOUVHI1M7
RICHELIEU 17-M
Les Annales Coloniales
La Minoncet et réclame t ION reoue.
bureau du journal.
DiRftCTiutf.FONDATEUR 1 Marcel RUEDEL
Tout tm articles publU. dans notre tournai ne peuvent
être reproduitt qu'en citant les AJQMLBS CoLomàm.
ABONN EMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un un 6 Moi. 3 Meia
France et
Colonies 180,) 100 » 50 »
Étranger.. 240 » 125 > 70 >
On s'abonne sans trais dane
tous les bureaux de poste.
Utilisation du cheptel bovin malgache
Les zébus de Madagascar ont des qualités
el des défauts qui leur sont propres, mais sans
doute, après une série de générations, réussi-
rait-on à les réduire et même à les taire dispa-
raître ?
four nous, Européens. consommateurs de
Lœut. les zébus ont les reins trop courts, mal
musclés, ce qui réduit le développement des
morceaux principaux de boucherie. La bosse
est, à notre sens, un organe superflu et ines-
thétique très nuisible à l'utilisation industrielle
rationnelle du cuir.
Au point de vue taille, ils peuvent ne pas
nous satisfaire, mais ils ont une aptitude bien
nette à 1 engraissement et une excellente qua-
lité de chair.
A I heure actuelle, les indigènes peuvent,
de 6 à e mois, dans un bon pâturage natu-
rel, faire d'un bœuf malgache osseux (dont le
poics maximum atteint nominalement 350 kilos)
un mcnstre ce graisse qui peut atteindre 650
kilos.
La finesse générale du squelette de ces bêtes
lait que le rendement en viande net atteint et
dépasse souvent celui des bœufs d'Europe.
Le rendement le plus faible étant d'environ
48 ';) , il peut passer de 56 à 58 A et même
atteindre 60, 63, 67 si les animaux ont été
« engraissés ».
La grande spécialisation du bétail malgache
est la boucherie. Les indigènes ont toujours eu
un amour immodéré de la viande de bœuf.
Dans les « sacrifices Il nombreux qui s' ac-
compagnent o orgies de viande dont « les âmes
des déiunts ont leur part o, des bœufs en par-
lait état d'embonpoint sont abattus, et d'après
la légende ancestrale, leur « essence accom-
pagne les morts jusqu au royaume des ombres».
Les éleveurs réservent toujours dans leurs
ircupeaux un chiffre plus ou moins important
de boeufs adultes destinés à être tués à la
mcrt desdits éleveurs, et il a fallu une régle-
mentaticn fiscale sérieuse pour réduire dans de
justes proportions les hécatombes de bovidés
qui accompagnaient les sacrifices rituels et me-
naçaient la nchefse bovine du pays.
Les malgaches ont un tel amour de la viande
de boeuf que, quelle que soit la mort de ces
animaux atteints de maladie chronique ou ai-
guë, contagieuse à l'homme, tuberculeuse ou
même charbonneuse, ils les mangent tous.
Et chaque année, grâce à une pénétration
plus grande de la civilisation, à un dévelop-
pement commercial plus étendu, la consomma-
tion régulière du bœuf s' accroît dans l'île jus-
que dans les coins les plus reculés.
L'abondance de la population bovine au-
tochtone, ses qualités de boucherie reconnues,
:.,a bon marché avant la guerre ont depuis
wbrigtemps attiré l' attention des industriels et
des commerçants.
Avant l'occupation française, les navires se
ravitaillaient déjà en bétail zébu, ainsi que lee
Ues voisines de La Réunion, de Maurice et la
Côte orientale de l'Afrique i mais depuis
)'°.95, ce commerce a Pr* de l'extension
- ibord par périodes courtes, puis par - expédi-
ons régulières.
De 1902 à 1904, pendant la guerre anglo-
ix-ër, plus de 20.000 bœufs vivants ont été
>i( portés en Afrique, en particulier par le port
Lourenço- M arquez.
De 1910 à 1913, des essais d' exportation
l, bétail vivant ont été faits en France, mais
11 longueur et les difficultés du voyage, le
/>' 3U à demi sauvage ne supportant pas l'ali-
mtation sèche du bord, il a fallu abandonner
.;.t' mode de cébcuché qui ne persiste actuel-
:: nent que par petites cargaisons espacées
̃ 'ant de Diego-Suarez à la boucherie de Port-
< >ïd. La Réunion et Maurice seules importent
: f." animaux vivants.
Le meilleur mode d'emploi de l' excédent du
: eptel bovin des centres productifs en vue de
importation est reconnue être l'usinage sur
ice, sous - forme de « conserves » ou sous
:rme de « congelé ».
Des tentatives isolées et espacées avaient
~.<-jà été faites depuis longtemps, mais c'est
Kftout en 1910, 1911 et en 1914 qu'on a
mpris que le développement de cette spécia-
1 é d'industrie pouvait se faire à Madagascar.
i ie Compagnie générale frigorifique » s' ins-
!.;, j la à Boanamary, près de Majunga, en 1911,
1914, la « Société Rochefortaise des Pro-
) ils Alimentaires » se créait à Tamatave.
La guerre et le ravitaillement intensif de
1 > ,'ites denrées de consommation des armées
liées fit naitre de nouvelles usines, étendre et
ensiner la production des anciennes. Une
̃ uvelle usine, u Les Sociétés Industrielles de
ï Imérina » furent créées à Tananarive, la
Société Saupiquet à Antsirabé, et la Société
,.Ies Conserves Alimentaires de la Montagne
d'Ambre à Diéco-Suarez. Toutes ont travaillé
activement pendant la guerre, et quelques-unes
ont ajouté à leurs procédés de conserve de
viande la préparation intensive du congelé.
Le fonctionnement de toutes ces industries
nouvelles, joint à l'augmentation de la consom-
mation indigène, demande une production cons-
tante en quantité et en qualité.
D'abord supérieure aux besoins de la colo-
nie et au commerce extérieur, elle a sensible-
ment baissé pendant ces quelques dernières an-
nées. sans doute pour des raisons d' ordre gé-
néral, de concurrence étrangère, mais surtout
à cause des défauts proéminants des animaux
de petite taille, de tardivité de la race, à
cause aussi de l' ignorance indigène en ce qui
concerne les méthodes rationnelles d'élevage,
île sa routine et de sa paresse naturelle qui le
porte à trouver très bien ce que ses ancêtres
faisaient avant lui.
Pour maintenir et développer le commerce
et l'utilisation industrielle du cheptel bovin, qui
jeuent un rôle important dans la prospérité ac-
tuelle de la colonie, il importe de lutter effi-
cacement contre les méthodes d'élevage trop
près de la nature, actuellement en usage à
Madagascar et d'améliorer le bétail indivi-
duellement, comme on fait pour les races bo-
vines européennes.
Le malgache est sensible à l'appât du gain,
il est possible par ce moyen d'arriver à le faire
changer de méthode.
Une sélection progressive des reproducteurs,
une intensification de l'alimentation, une meil.
leure hygiène de la descendance des races au-
tochtones ne saurait manquer de produire des
résultats heureux.
(amilfe Briegmet
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats.
-– -8090
Le retour de M. François Pietri
-–
M. François Pietri, ministre des Colonies,
rentrera dimanche prochain 31 août, reve-
nant de Vittel. Il n'avait cessé d'ailleurs,
pendant son absence, d'assurer d'une façon
effective les services du ministère.
-8
M. CLÉMENTEL EST HORS DE DANGER
* 1
L'état de M. Clémentel, ancien ministre
des Colonies, sénateur du Puy-de-Dôme,
après avoir paru inquiétant s'est amélioré.
Aucune complication n'est à prévoir.
Le voyage de M. Gaston-Gérard
et de M. Lucien Saint
.8.
M. Gaston-Gérard, haut commissaire au
tourisme, a clôturé son voyage en Pyrénées
en compagnie de M. Lucien Saint, par la
visite de Fcnt-Romeu. A midi, eut lieu un
banquet auquel assistaient notamment MM. le
Résident général au Maroc ; El Glaoui, pa-
cha de Marrakech ; le général Noguès ; Paul,
directeur de la Compagnie du Midi, et de
nombreuses personnalités locales. Au moment
des toasts, le ministre a salué les magnifiques
Pyrénées catalanes et rendu hommage aux vins
de France. « industrie nationale M. Le minis-
tre est parti pour Strasbourg.
-
Les relations commerciales avec Tanger
'8'
Les relations douanières entre la zone de
Tanger et notre Protectorat viennent d'être
facilitées par un récent Arrêté Viziriel du
8 août 1930, approuvant l'accord relatif aux
échanges de marchandises passibles de taxes
intérieures de consommation, effectués entre
la zone de Tanger et le Proiectorat.
Par cet arrêté, les facilités douanières ac-
cordées antérieurement aux marchandises
voyageant par mer sont étendues désormais,
en régime de réciprocité douanière, aux mar-
chandises voyageant par chemin de fer entre
les deux zones.
Quatre cent mille francs
disparaissent
Le 5 août dernier, l'imprimerie de la Ban-
que de France de Clermant-Ferrand expé-
diait à Rabat, à la Banque du Maroc, 8 cais-
ses contenant chacune 500.000 francs en cou-
pures de 10 francs de la Banque du Maroc.
Les liasses furent placées dans des emballa-
ges de zinc soudés, puis placées dans des cais-
ses de bois cachetées.
Les caisses furent transportées en gare par
un chauffeur et un surveillant. Elles séjour-
nèrent trois jours en gare de Marseille, puis
furent expédiées à Casablanca. Lorsque lr
13 août, les caisses furent ouvertes à Rabat,
on constata que 400.000 francs manquaient;
des pierres remplaçaient les coupures dispa-
rues. L'emlxallage- de zinc était coupé, celui
en hois et les cachets étaient intacts.
La Société qui assurait les colis pria un
ex-inspecteur de la police judiciaire de faire
une enquête précise. L'enquêteur estimant
que le vol a été exécuté en gare de Marseille,
la Société a déposé plainte à Marseille.
L'examen des pierres trouvées dans le colis
[Permettra de vérifier cette hypothèse.
*ici
Au Conseil d'ttat
Rejet d'un secrétaire de police
de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Ceccaldi, secrétaire de police de l'Indo-
chine avait présentée aux fins d'annulation,
pour excès de pouvoirs.
io Du tableau d'avancement des fonction-
naires de la police pour 1928, arrêté' par le
Gouverneur général de l'Indochine et pu-
bliée au Journal officiel de l'Indochine le
17 décembre 1927; -
2° L'arrêté, en date du 31 décembre 1927,
par lequel le Gouverneur général a promu
deux fonctionnaires de la police, en tant , que
ces deux arrêtés n'ont pas comporté l'ins-
cription et la promotion du requérant ;
3° La décision, en date du 6 juin 1928, par
laquelle le Gouverneur général a rejeté la
réclamation de M. Ceccaldi contre ces om-
missions.
.Attendu, a décidé le Conseil d'Etat dans
l'arrêt rendu, qu'il résulte de l'art. 23 de
l'arrêté du Gouverneur général de l'Indo-
chine du 31 décembre 1924, portant réorgani-
sation des polices de l'Indochine, que pour
les secrétaires de police, l'avancement est
donné exclusivement au choix.
M. Ceccaldi qui a bénéficié, au moment de
sa nomination au poste de secrétaire de
38 classe, d'une majoration d'ancienneté,
égale il la durée de ses services militaires,
n'est pas fondé à réclamer comme un droit
sa promotion à la seconde classe à l'expira-
tion du temps de service minimum réduit, en
raison de cette bonification.
Pensée française
et pensée boudhique
-
à~'ui
E suis avec attention,
avec intérêt, avec
plaisir et profit les
études que publie
dans la Tribune
Inùochinoisc, M.
Georges Garros, pè-
- re dit regretté avia.-
teur Roland Garros, sous le pseudonyme de
Jacques Danlor.
Dernièrement Jacques Danlor détachait 4ri
discours prononcé par M. P. Pasquier à
l'inauguration de l'lmtitllt Indigène des Etu-
des Boudhiques à Pnom-Penh ce qu'il appe-
lait une « image », ce qui était, à parler avec
exactitude, un rapprochement : « les deux
pensées française et boudhique penchées sur
les mêmes problèmes. »
Union bizarre, déclare Jacques Dalllor,
collaboration impossible de deux conceptions
opposées lune à l'autre; pour Vexamen de
quelles questions, pour la solution de quels
problèmes la pensée boudhique et la pensée
française pourraient-elles s'associer intime-
ment ?
Voltaire créait sa réponse toute prête. Il a
employé une grand e partie de sa longue exis-
tence et de son admirable latent à répéter
que les dogmes, les cérémonies, les supersti-
tions n ont rien à faire avec la morale, que
tous les dogmes sont différents tandis que
la morale est une chez tous les hommes qui
font usage de leur raison, que la morale vient
de Dieu comme la lumièrt, que les supersti-
tions ne sont que thti-hres, lit Von sait az?(,c
quelle irrévérence Voltaire classait rites et
pratiques dans la vaste catégorie des supers -
filiolls, Il aurait donc répliqué tranquillement
que la pensée boudhique et la pensée fran-
çaise, s'appliquant aux mêmes problèmes de
la morale, conduisent la volonté aux mêmes
résultats.
Nous sommes devenus plus difficiles. laco
que s Danlor déclare que la pensée boudhique
ne peut se concilier avec la pensée française,
parce que celle-ci est laïque, indépendante
de tout dogme, parce que (je cite textuelle-
ment) « dit, a éliminé elle-même par des lois
intangibles tout esprit religieux et dogmati-
que, tout partage d'influence éducatrice avec
Vélément congréganiste »; elle ne peut donc
plus se concevoir associée à une action boti-
tiltinne ruscniiellemcnt. relivieuse.
17 ,. - - - -- - - - -- n - - o
Jacques Danlor aurait voulu, qu'avant de
t'octroyer la présidence d' honneur de l'insti-
tut boudhique, le gouverneur général se sou-
vint que la France est une nation catholique,
que des relations ont été reprises avec la Pa-
pauté, qu'elle est peut être à la veille d'un
nouveau concordat, et qu'il rendit hommage
aux missionnaires catholiques qui. sur les tra-
ces de Pigneau de Héhanie, ont eu sur les po-
pulations de l'Indochine une influence pro-
fonde et bienfaisante.
Je ne comprends pas bien, pour ma part,
en quoi le fait dlnaugurer un jour un institut
boudhique empêcherait le même gouverneur
général de rendre hommage aux missionnai-
res catholiques, (ou protestants, ou laïques,
c'est bien ctitefiiiu?) Mais il valait mieux
faire cette double opération en deux temps.
Non erat hic locus.
Et ce que je comprends moins encore c'est
que cette nation catholique dont la pensée
est laïque soit accusée de s'éloigner par son
esprit même, de la pensée boudhique. En se-
rait-elle donc plus proche si sa pensée était
profondément chrétienne ? Je lis la prière en
six formules qui correspond pour le Boudhiste
au Pater noster ; elle comprend six formules;
récitée chaque matin et accom pagnée de six
prosternations, dit suffit à sanctifier la jour-
née :
« Je crois en Bondha et jure, ma vie dit-
rant, de ne pas croire aux dieux ni aux dé-
nions,
« le crois en sa Loi et jure, ma vie duranf,
de ne pas croire aux philosophies étrangères.
« le crois en son Eglise et jure, ma vie du-
rant, de ne pas croire aux faux amis, aux
matcvaiscs sociétés.
« le crois en Boudha et désire que tous les
êtres vivants, par la révélation de la verrté,
élèvent au plus haut leurs coeiirs.
t Je crois en Boudha et désire que tous les
êtres vivants, par l'étude des livres, acquiè-
rent une connaissance aussi iwste que l'océan.
« le crois en son Eglise et désire que tous
les êtres vivants, en se réglant sur la com-
munauté, trouvent l'union sans obstacle. »
Tatcr Noster, à la fois, et Credo. Je pose
respectueusement la question aux hommes de
bonne foi et de bonne volonté : y a-t-il plus
loin de ce Credo au Credo dit « laïque » ou
au Credo de l'église romaine? Il ne s'agit
nullement de blesser les convictions métaph
siques, religieuses de personne : est-ce la
morale rationnelle ou la morale catholique
qui se rapproche davantage de cette religion
créée non par un Dieu, mais par le fils d'un
roi de l'Inde, c'est-à-dire d'un homme comme
nous ?
Et cela pourrait me dispenser du dernier
argument : la pensée boudhique et la pensée
française n'ont Pas besoin de conclure un acte
d'association étroite pour examiner ensemble
les mêmes problèmes : qu'elles examinent
chacune séparément mais avre une égale sin-
cérité dans l'effort, les problèmes de morale
pratique et de morale sociale ; nous serions
étonné que le plus souvent on ne se rejoignit
pas au bout du chemin.
Avarie àtoustaup
Sénateur de l'Hérault,
•ncien ministre.
Vice-prêtktenf de la Committlon des Coloftte.,
A Genève
Un satisfecit pour la gestion
de nos mandats
On nous a trouvé bien intransigeants à
Genève lors de la discussion des mesures pro-
posées en vue de l'abolition du travail forcé
et du travail obligatoire aux colonies.
il s'agissait alors d'une discussion surtout
théorique sur des méthodes de colonisation.
Notre thèse était que nous pratiquons depuis
assez longtemps la colonisation, pour ne pas
nous lier quant à l'avenir par un ensemble d'in-
jonctions formulées par une majorité de nations
qui ne possèdent pas de domaine colonial.
Théorie et pratique, cela fait presque tou-
jours deux, et il y a de l'une à l'autre, comme
pour Tiperary, a long way.
Mais nous tenons maintenant, et à Genève
même, notre revanche, sous la forme d'un sa-
tisfecit que vient de nous délivrer la Commis-
sion des mandats dans son rapport au Conseil
de la Société des Nations sur les travaux de sa
dernière cession.
Voici ce que dit ce document :
Il La Commission a été heureuse d'appren-
dre que les circonstances ont enfin rendu pos-
sible la promulgation, quelques semaines avant
l'ouverture de sa session, du statut organique
prévu à l' article premier du mandat. Bien
qu'elle n'ait pas encore pu soumettre ce texte
à un examen approfondi, la Commission tient
à féliciter la puissance mandataire d'être par-
venue, malgré les difficultés auxquelles elle
s est heurtée, à poser les bases de l'édifice
constitutionnel de la Syrie et du Liban. Elle
souhaite vivement que les personnalités diri-
geantes de la population sachent apprécier les
efforts déployés dans l'intérêt de celle-ci par
la puissance mandataire et qu'elles apportent à
l'organisation pacifique du pays un esprit de
loyale collaboration. Ce n'est, en effet, qu'à
cette condition qu'il sera possible à la puis-
sance mandataire d'assurer au pays le degré de
développement politique qui, seul, permettra
d'acheminer celui-ci vers la complète indépen-
- dance.
M. Henri Ponsot, haut commissaire de la
République Française en Syrie et au Liban, a
fait, devant la commission, un exposé clair et
franc de l'économie du statut organique qu'il
vient de promulguer et du problème qu'il
espère pouvoir réaliser sous le régime constitu-
tionnel institué par ce statut.
La Commission a apprécié l'effort qu'il a
fait pour coiçilier les exigences du mandat avec
les aspirations nationales des Syriens. »
La Commission reconnaît en outre que des
mesures sérieuses ont été prises pour améliorer
l'administration de la Justice en Syrie et au
Liban. 1,. ,
Elle fonnule seulementje vœu que les, ban-
ques développent les prêts aux petits paysans
et qu'il soit remédié à certaines insuffisances de
l'état civil.
Les missions à l'Exposition Coloniale
11 se précise que les Missions, aussi bien
catholiques que protestantes, occuperont à
l'Exposition Coloniale, une place digne
d'elles,
Le maréchal Lyautey leur a réservé un
vaste espace qu'elles se partageront, et dont
l'aménagement commencera bientôt d'accord
entre les architectes des deux groupements
intéressés.
8.8
L'Amérique à l'Exposition Coloniale
0
On annonce, à la Maison-Blanche, que
M. C. Bascon Slomp, ancien membre de la
Chambre des représentants, a été désigné
comme commissaire général des Etats-Unis
à l'Exposition Coloniale de Paris.
M. Bascon Slomp, ancien secrétaire de M.
Coolidge, a conféré avec les fonctionnaires
du département et d'autres intéressés au su-
jet des plans de l'Exposition en préparation.
Il a déclaré qu'il - considère l'Exposition
de Paris comme une magnifique occasion de
montrer au monde l'œuvre de l'administra-
tion américaine au point de vue social et éco-
nomique aux Philippines, à Hawaï, à Porto-
Rico et dans l'Alaska.
M. Slomp compte être prochainement à
Paris pour des arrangements préliminaires.
D'autre part, le département du commerce
envisage l'envoi d'agents dans les principa-
les nations d'Europe dans un but de publi-
cité pour provoquer et encourager le tou-
risme aux Etats-Unis.
..8
Lancement in sons-marin Méduse
Au Havre vient d'être lancé avec plein
succès le sous-marin Méduse, construit pour
le compte de la marine nationale.
et de contre-torpilleur Vautour 7'
Hier soir, vers minuit, le contre-torpilleur
Vautour, qui s'était arrêté sur sa quille lors
de son lancement a pu être tnis à flot sur les
chantiers du Havre.
Le bâtiment ne semble pas avoir souffert
de la tentative infructueuse d'ii y a trois
jours.
LE DÉBARQUEMENT DE M. DELMONT
A LA MARTINIQUE
<
On annonce que M. Dclmont, >ous-secré-
taire d'Etat aux. colonies, a débarqué à Ma-
coris ce matin à neuf heures.
Le prince de Siam à Rome
Le prince héritier de Siam, actuellement à
Rcme, a été reçu au cours d'une séance solen.
nelle par l'Académie d'Italie.
UN CHANT NATIONAL CHINOIS
1.
Le ministère de l'Education de Nankin a
offert un prix de mille dollars au Chinois
qui composerait le meilleur hymne national.
UN NOUVEAU TEXTILE
LE OUAMA
.,. -
Les différentes qualités de fibre résultent
forcément de la façon dont on a roui les rejets
du guama. Nous dirons forcément, parce que,
à cet égard, toutes plantes textiles se compor-
tent de même. Si le rouissage n'est pas assez
poussé, s'il est incomplet, les fibres restent
agglomérées par un enduit parenchymateur,
souvent très difficile à enlever. C'est le cas
notamment pour le guama comme pour le lin,
la ramie, etc. Si, au contraire, le rouissage
est trop poussé, la fibre perd une grande par-
tie de sa force ; elle est maigre et cassante.
La difficulté n'est pas de pousser, mais
d'arrêter à point le rouissage. Les indigènes y
arrivent plus ou moins bien par tâtonnement.
Cependant, ils n'ignorent pas les règles géné-
rales que nous venons de rappeler, de même
qu'ils savent par expérience que la durée
utile d'un rouissage dépend de différents fac-
teurs, par exemple du fait que l'on se sert
d'eau courante ou stagnante, d'eau chaude ou
froide. Dans la pratique, pour le guama, la
durée de l'opération varie de 8 à 12 jours,
La fibre est ensuite détachée à la main et bien
lavée, de façon à enlever le parenchyme qui
peut encore adhérer.
M. le Professeur Perrot, voulant avoir
l'opinion entière des industriels français sus-
ceptibles d' utiliser le guama, s'est fait en-
voyer trois cents kilogs de plant de guama,
ou plutôt de fibre rouie et séparée du rejet
ligneux. Ces trois cents kilogs furent divisés
en trois lots adressés à trois firmes : une d'Al-
sace, une du Havre et la troisième d'Angers.
Cette dernière, que nous soupçonnons fort
d'être celle des Etablissements Hressonneau,
a fait un rapport dans lequel elle convient que
la fibre dé guama peut de tous points être
comparée à celle du jute des Indes, ce qui
n' a rien d'étonnant, puisque, dès 1905, les
Anglais ont fait venir du Sierra Leone de la
fibre de guama (Corwey pour eux), afin de
remplacer le jute qui, cette année-là, faisait
défaut. La seule différence entre les deux
fibres serait que dans celle du guama, le canal
transversal est plus large que dans celle du
jute. Mais les utilisations sont les mêmes.
Dans ces conditions, il était tout naturel
qu' une' firme intelligente comme celle d'An-
gers se déclarât de suite preneur de guama,
et c'est ce qui eut lieu, le rapport concluait
que la firme angevine prendrait à 300 ou 310
francs tout ce qu'on pourrait lui offrir, C. A.
F., Nantes ou Bordeaux.
Et M. le Professeur Perrot de conclure à
la grande chance d'avenir du guama, pourvu
qu'on. satisfasse aux exigences des industriels
français, exigences qui, pour lui, * Tésrdent
dans la confection des balles, conditions qu'il
se donne la peine de rappeler : 1 m. 50 sur
1 m. 50 x 0 m. 60, poids 145 kilos, liga-
tures en fibre de même nature que le contenu
de la balle, etc.
Nous sommes désolés de n'être pas de
l'avis de l'émlnent professeur, mais nous ne
croyons pas à l'avenir du guama. Non pas que
nous mettions en doute les qualités de la
fibre, ni les possibilités de son emploi, mais
tout simplement parce qu'au prix offert, elle
ne sera pas « payante », et que par conséquent
elle ne viendra pas sur les marchés de France.
C'est ce que nous démontrerons dans le pro-
chain et dernier article que nous consacrerons
à ce textile, pourtant intéressant au premier
chef.
Lou's Le Barbier
Tu te rends compte.
1
LE PARFAIT JOURNALISTE
Un journaliste, avide d'articles sensationnels,
ainsi reconnaissable entre miile, se rendit dans
le Sud algérien. et écrivit que nos officiers, au
prix de sacrifices héroïques, avaient transformé
le pays, fait régner Vordre et la justice, et
montré à l'univers l'exemple des plus hautes
vertus françaises et humaines.
Cela tomba à plat. Qui s'intéresse aux actes
d'amour du prochain qui se passent dans le
Sud algérien ? Notre journaliste n'obtint pas le
résultat espéré, et Madame, qui comptait sur
une magnifique robe, eut une crise de nerfs.
Le directeur du journal ordonna : « Trouvez
autre chose. » Et mon journaliste publia une
série d'articles sur l'arbitraire de l'autorité
militaire, le régime du bakchiche..,
Si vous y allez vous-même, vous vous ferez
certainement une opinion impartiale suivant la
couleur du temps et l' humeur de votre foh.
B. C.
SANS NOUVELLES
DE LA LOCOMOTIVE
Ahmed bey Saïd Mohammed Relkacem, par
un bel après-midi de cette semaine, rêvait à
la gloire immense du Prophète, Les horizons
de Rio Martin s'embrumaient doucement. Un
paysage est un état d'âme ; Ahmed suivait la
voie ferrée de Mellilah, sans voir et sans en-
tendre « le murmure des roues élevé sous ses
bas H.
Un coup de sifflet déchira l'air ; A hmed
franchissait toujours les traverses, songeant peut-
être aux échelons qui mènent vers les houris
du ciel. Un choc brutal brisa son envolée.
D'un coup de tampon, la locomotive venait de
soulever de terre le pauvre Ahmed ben Saïd.
Ce ne serait jusque-là ou'un banal accident
de chemin de fer si Ahmed ben Saïd, dont
les reins étaient simplement contusionnés, ne
s'était relevé pour vitupérer le chauffeur déià
en train de passer un examen approfondi de
ses tampons.
Et l'on s étonnera encore Je tant de choses
surprenantes dans la région du Maroc Espa-
gnol.
A.
L'empereur d'Annam
à Prades
l'
L'empereur d'Annam, encore en villégia-
ture dans le château de son prfcepteur, M.
Charles, à Prades, a reçu la visite de M. René
Manaut, sous-secrétaire d Etat à l'Intérieur, de
retour de Montlouis, où il a présidé l'inaugu-
ration du monument Emmanuel Brousse.
Dépêches de l'Indochine
Recettes au budget général
Les recettes effectuera nu :H juiu, au ti-
tre des trois premiers titres du budget gé-
néral, ont atteint au total ~.?H).:!(~ pias-
tres W, savoir :
1° Douanes et régies. - 9,3Of:\J().} pias-
tres, soit une rnoins-ratue de 2,2:?i.O:36 $,
sur le montant des douzièmes échus des
évaluations lJudgétllircs ;
20 Enrcgistrement, Llomoine, timbre, -
1.576.794$25 soit une girtoi-tis-catue de
280.705$75 ;
:i° Exploitations industrielles. - 2 mil-
lions 34>j.8^0$23, soit une plus-value de
OS. 880$23.
Les recettes effrentres par les Douanes
et liëgies depuis te l'r ¡("!l'icl' accusent une
liégies u s ,
augmentation de I.O»8. cettes de la même période 1!1;!cJ,
M. Pasquier au Cambodge
Le Gouverneur général Pasquier et S. M.
Monicong, roi du Cambodge, accompagnés
du llésident supérieur du Cambodge et de
plusieurs hauts dignitaires du royaume, ont
quitté Pnom-Penh ce matin à six heures
pour lialtambang oii ils sont arrives à Il
heures, après des arrêts à Kompongchuang
et Pursut. Ils ont été reçus par le llésident
entouré de ta colonie européenne au milieu,
d'une grande affluence de population indi-
gène. Dans l'après-midi, le Gouverneur gé-
néral et le llésident supérieur ont inauguré
la lianque Provinciale dr Crédit Ayricute,
dont la création est accueillir avec une
particulière fureur par la population catn-
tnHlgienne de la région. Ils ont visité plu-
sieurs pagodes où une centaine de bonzes
firent des prières ; l'Asile des Su'urs, les
Chantiers du (Virmin de Fer et les bdli-
ments de la gare de liattamhang, en cons-
truction, Ils ont visité aussi, sous la con-
duite d'un ingénieur, l'usine de phosphates.
Le soir eut lieu, au milieu de l'allégresse
générale, une grande retraite aux Ilam-
beaux qui parcourut les principaux quar-
tiers de la ville.
La récolte du riz au Tonkin
La récolte du padtltj pour le cinquième
mois au TonUin a donné, selon les chiffres
définitifs, 009.000 tonnes, faisant ressortir
un déficit de 121.000 tonnes environ par
rapport à la récolte du l'inqutèine mois de
l'tilt dernier. Les surfaces cultivées pour lu-
dite récoTle élaient de i-95.000 hectares CIl-
viron, contre 527.0:10 l'an ilrniier. Le dé-
ficit est dû aii.r inlcmpi-ries, tl'ithord aux
inondations Illli, dans certaines provinces,
empêchèrent les travaux de repiquage,
pais Ii la. sécheresse anormah• qui, plus
tard, dans certains centres, nuisit beau-
coup à la récolte.
Arrestations au Yunnan
Les trois Annamites, sous la conduite de
qeiularmes du consulat fiançais, qui, le 1G
courant, furent enlevés à la gare frontière
de llol;éou (Yunnan] dans le train se diri-
geant vers Lan-Kag, par des agents de po-
lice et la. foule chinoise, ont été remis /»ir
tes autorités chinoises entre 1rs mains îles
autorités françaises le 22 courant, Défaits
lors il lllf jnvcéilé, foui le long de la voie
ferrée en territoire chinois, par les auto-
rités ifunnunaises, à de nombreuses arres-
tations lieipé à différentes agressions ctnumisrs
récemment.
Au Conseil colonial de Cochinchine
Ku onvranJ la session dit Conseil Colo-
nial de Cochinchine, le gouverneur Kraii-
lltefmer a }>ronottcé un. important discours,
dans lequel, faisant allusion aux incidents
récents, il montra les signes ineonlcsiatdcs
de leur origine exlérieu 1 e, et affirma que
les dispositions propres à parer à tonte
nouveUe ientative de désordre seraient
maintenues aussi longtemps tiit'il sera né-
eessuiro. H convient d'ailleurs de ne fats
être pessimiste. << Le loi/alisntc's tié fen-
<( seurs de l'onlre, a dit le gouveriwur. l'in-
d ilifférence des travailleurs aux menées
« subversives, l'attitude m's autorités cttn-
toimles mi communales, i cs /'1 Iles se
« sentirent prolégé'es. sont autant de sgmp-
u ti'iuws qui justifient notre confiance. >»
Af. Kraulheimer exposa ensuite que les
réformes né'ccssaires doivent être entre-
prises avec prudence, dans la. trH'sure où la
musse de la population, fortement attachée
aux coutumes aneestrales, est. susceptible
de les comjirendre et quissa le ¡'f)!/I'I/lltllI,' soumis 1) t'eramen
île la Commission itr réformes rê'cemment
constituée et qui comporte notamment Iti
réorifunisation île la commune unuaifiite,
le réuiustcmenl des impêds. l'accès à la
petite propriété, le crédit agricole, la régie-
me n I u I ion. et la nvoleeliini de la main-il'trn-
vre, les iiuestinns relatives au iléveloppe-
no'ntSle la culture et du eom merce du ri',
les n-uvres d'assurance et d'enseignement.
Le gouverneur termina pur un exposé
il,' la situation finan,icre qui grdee à une
,"/1'11'/,' inditique d'économie, est aujour-
d'hui définitivement assainir, sans charges
nouvelh's imposées au ,-onlribuahle. I.a si-
tuation financière ,'.fl'd/t'nfl' )>ermet de
pion suivre avi'c plus d'ampleur «/in' par le
passé la rivalisai ion des travaux p nagement économique.
(Iç lei constitua ensuite son bu-
reau, Elle élut président ̃ M. Ardiu. pur
15 voix contri' 9 à M. lihinchard. président
sortant ; vicc-présUlenI français, M. I e-
febvre ; vice-président annamite, J'ul-
Quang-Chieu: secrétaires. MM. Maria ni et
Dtioe.
(lnd^pnoifl.>
JEUDI SOin, 28 AOUT 1930.
JOURNAL QUOTIOIE.
-
Rédaction & Administration :
34, be Cl MttMttttT
PARIS a*)
TtLÉPH. t LOUVHI1M7
RICHELIEU 17-M
Les Annales Coloniales
La Minoncet et réclame t ION reoue.
bureau du journal.
DiRftCTiutf.FONDATEUR 1 Marcel RUEDEL
Tout tm articles publU. dans notre tournai ne peuvent
être reproduitt qu'en citant les AJQMLBS CoLomàm.
ABONN EMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un un 6 Moi. 3 Meia
France et
Colonies 180,) 100 » 50 »
Étranger.. 240 » 125 > 70 >
On s'abonne sans trais dane
tous les bureaux de poste.
Utilisation du cheptel bovin malgache
Les zébus de Madagascar ont des qualités
el des défauts qui leur sont propres, mais sans
doute, après une série de générations, réussi-
rait-on à les réduire et même à les taire dispa-
raître ?
four nous, Européens. consommateurs de
Lœut. les zébus ont les reins trop courts, mal
musclés, ce qui réduit le développement des
morceaux principaux de boucherie. La bosse
est, à notre sens, un organe superflu et ines-
thétique très nuisible à l'utilisation industrielle
rationnelle du cuir.
Au point de vue taille, ils peuvent ne pas
nous satisfaire, mais ils ont une aptitude bien
nette à 1 engraissement et une excellente qua-
lité de chair.
A I heure actuelle, les indigènes peuvent,
de 6 à e mois, dans un bon pâturage natu-
rel, faire d'un bœuf malgache osseux (dont le
poics maximum atteint nominalement 350 kilos)
un mcnstre ce graisse qui peut atteindre 650
kilos.
La finesse générale du squelette de ces bêtes
lait que le rendement en viande net atteint et
dépasse souvent celui des bœufs d'Europe.
Le rendement le plus faible étant d'environ
48 ';) , il peut passer de 56 à 58 A et même
atteindre 60, 63, 67 si les animaux ont été
« engraissés ».
La grande spécialisation du bétail malgache
est la boucherie. Les indigènes ont toujours eu
un amour immodéré de la viande de bœuf.
Dans les « sacrifices Il nombreux qui s' ac-
compagnent o orgies de viande dont « les âmes
des déiunts ont leur part o, des bœufs en par-
lait état d'embonpoint sont abattus, et d'après
la légende ancestrale, leur « essence accom-
pagne les morts jusqu au royaume des ombres».
Les éleveurs réservent toujours dans leurs
ircupeaux un chiffre plus ou moins important
de boeufs adultes destinés à être tués à la
mcrt desdits éleveurs, et il a fallu une régle-
mentaticn fiscale sérieuse pour réduire dans de
justes proportions les hécatombes de bovidés
qui accompagnaient les sacrifices rituels et me-
naçaient la nchefse bovine du pays.
Les malgaches ont un tel amour de la viande
de boeuf que, quelle que soit la mort de ces
animaux atteints de maladie chronique ou ai-
guë, contagieuse à l'homme, tuberculeuse ou
même charbonneuse, ils les mangent tous.
Et chaque année, grâce à une pénétration
plus grande de la civilisation, à un dévelop-
pement commercial plus étendu, la consomma-
tion régulière du bœuf s' accroît dans l'île jus-
que dans les coins les plus reculés.
L'abondance de la population bovine au-
tochtone, ses qualités de boucherie reconnues,
:.,a bon marché avant la guerre ont depuis
wbrigtemps attiré l' attention des industriels et
des commerçants.
Avant l'occupation française, les navires se
ravitaillaient déjà en bétail zébu, ainsi que lee
Ues voisines de La Réunion, de Maurice et la
Côte orientale de l'Afrique i mais depuis
)'°.95, ce commerce a Pr* de l'extension
- ibord par périodes courtes, puis par - expédi-
ons régulières.
De 1902 à 1904, pendant la guerre anglo-
ix-ër, plus de 20.000 bœufs vivants ont été
>i( portés en Afrique, en particulier par le port
Lourenço- M arquez.
De 1910 à 1913, des essais d' exportation
l, bétail vivant ont été faits en France, mais
11 longueur et les difficultés du voyage, le
/>' 3U à demi sauvage ne supportant pas l'ali-
mtation sèche du bord, il a fallu abandonner
.;.t' mode de cébcuché qui ne persiste actuel-
:: nent que par petites cargaisons espacées
̃ 'ant de Diego-Suarez à la boucherie de Port-
< >ïd. La Réunion et Maurice seules importent
: f." animaux vivants.
Le meilleur mode d'emploi de l' excédent du
: eptel bovin des centres productifs en vue de
importation est reconnue être l'usinage sur
ice, sous - forme de « conserves » ou sous
:rme de « congelé ».
Des tentatives isolées et espacées avaient
~.<-jà été faites depuis longtemps, mais c'est
Kftout en 1910, 1911 et en 1914 qu'on a
mpris que le développement de cette spécia-
1 é d'industrie pouvait se faire à Madagascar.
i ie Compagnie générale frigorifique » s' ins-
!.;, j la à Boanamary, près de Majunga, en 1911,
1914, la « Société Rochefortaise des Pro-
) ils Alimentaires » se créait à Tamatave.
La guerre et le ravitaillement intensif de
1 > ,'ites denrées de consommation des armées
liées fit naitre de nouvelles usines, étendre et
ensiner la production des anciennes. Une
̃ uvelle usine, u Les Sociétés Industrielles de
ï Imérina » furent créées à Tananarive, la
Société Saupiquet à Antsirabé, et la Société
,.Ies Conserves Alimentaires de la Montagne
d'Ambre à Diéco-Suarez. Toutes ont travaillé
activement pendant la guerre, et quelques-unes
ont ajouté à leurs procédés de conserve de
viande la préparation intensive du congelé.
Le fonctionnement de toutes ces industries
nouvelles, joint à l'augmentation de la consom-
mation indigène, demande une production cons-
tante en quantité et en qualité.
D'abord supérieure aux besoins de la colo-
nie et au commerce extérieur, elle a sensible-
ment baissé pendant ces quelques dernières an-
nées. sans doute pour des raisons d' ordre gé-
néral, de concurrence étrangère, mais surtout
à cause des défauts proéminants des animaux
de petite taille, de tardivité de la race, à
cause aussi de l' ignorance indigène en ce qui
concerne les méthodes rationnelles d'élevage,
île sa routine et de sa paresse naturelle qui le
porte à trouver très bien ce que ses ancêtres
faisaient avant lui.
Pour maintenir et développer le commerce
et l'utilisation industrielle du cheptel bovin, qui
jeuent un rôle important dans la prospérité ac-
tuelle de la colonie, il importe de lutter effi-
cacement contre les méthodes d'élevage trop
près de la nature, actuellement en usage à
Madagascar et d'améliorer le bétail indivi-
duellement, comme on fait pour les races bo-
vines européennes.
Le malgache est sensible à l'appât du gain,
il est possible par ce moyen d'arriver à le faire
changer de méthode.
Une sélection progressive des reproducteurs,
une intensification de l'alimentation, une meil.
leure hygiène de la descendance des races au-
tochtones ne saurait manquer de produire des
résultats heureux.
(amilfe Briegmet
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats.
-– -8090
Le retour de M. François Pietri
-–
M. François Pietri, ministre des Colonies,
rentrera dimanche prochain 31 août, reve-
nant de Vittel. Il n'avait cessé d'ailleurs,
pendant son absence, d'assurer d'une façon
effective les services du ministère.
-8
M. CLÉMENTEL EST HORS DE DANGER
* 1
L'état de M. Clémentel, ancien ministre
des Colonies, sénateur du Puy-de-Dôme,
après avoir paru inquiétant s'est amélioré.
Aucune complication n'est à prévoir.
Le voyage de M. Gaston-Gérard
et de M. Lucien Saint
.8.
M. Gaston-Gérard, haut commissaire au
tourisme, a clôturé son voyage en Pyrénées
en compagnie de M. Lucien Saint, par la
visite de Fcnt-Romeu. A midi, eut lieu un
banquet auquel assistaient notamment MM. le
Résident général au Maroc ; El Glaoui, pa-
cha de Marrakech ; le général Noguès ; Paul,
directeur de la Compagnie du Midi, et de
nombreuses personnalités locales. Au moment
des toasts, le ministre a salué les magnifiques
Pyrénées catalanes et rendu hommage aux vins
de France. « industrie nationale M. Le minis-
tre est parti pour Strasbourg.
-
Les relations commerciales avec Tanger
'8'
Les relations douanières entre la zone de
Tanger et notre Protectorat viennent d'être
facilitées par un récent Arrêté Viziriel du
8 août 1930, approuvant l'accord relatif aux
échanges de marchandises passibles de taxes
intérieures de consommation, effectués entre
la zone de Tanger et le Proiectorat.
Par cet arrêté, les facilités douanières ac-
cordées antérieurement aux marchandises
voyageant par mer sont étendues désormais,
en régime de réciprocité douanière, aux mar-
chandises voyageant par chemin de fer entre
les deux zones.
Quatre cent mille francs
disparaissent
Le 5 août dernier, l'imprimerie de la Ban-
que de France de Clermant-Ferrand expé-
diait à Rabat, à la Banque du Maroc, 8 cais-
ses contenant chacune 500.000 francs en cou-
pures de 10 francs de la Banque du Maroc.
Les liasses furent placées dans des emballa-
ges de zinc soudés, puis placées dans des cais-
ses de bois cachetées.
Les caisses furent transportées en gare par
un chauffeur et un surveillant. Elles séjour-
nèrent trois jours en gare de Marseille, puis
furent expédiées à Casablanca. Lorsque lr
13 août, les caisses furent ouvertes à Rabat,
on constata que 400.000 francs manquaient;
des pierres remplaçaient les coupures dispa-
rues. L'emlxallage- de zinc était coupé, celui
en hois et les cachets étaient intacts.
La Société qui assurait les colis pria un
ex-inspecteur de la police judiciaire de faire
une enquête précise. L'enquêteur estimant
que le vol a été exécuté en gare de Marseille,
la Société a déposé plainte à Marseille.
L'examen des pierres trouvées dans le colis
[Permettra de vérifier cette hypothèse.
*ici
Au Conseil d'ttat
Rejet d'un secrétaire de police
de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Ceccaldi, secrétaire de police de l'Indo-
chine avait présentée aux fins d'annulation,
pour excès de pouvoirs.
io Du tableau d'avancement des fonction-
naires de la police pour 1928, arrêté' par le
Gouverneur général de l'Indochine et pu-
bliée au Journal officiel de l'Indochine le
17 décembre 1927; -
2° L'arrêté, en date du 31 décembre 1927,
par lequel le Gouverneur général a promu
deux fonctionnaires de la police, en tant , que
ces deux arrêtés n'ont pas comporté l'ins-
cription et la promotion du requérant ;
3° La décision, en date du 6 juin 1928, par
laquelle le Gouverneur général a rejeté la
réclamation de M. Ceccaldi contre ces om-
missions.
.Attendu, a décidé le Conseil d'Etat dans
l'arrêt rendu, qu'il résulte de l'art. 23 de
l'arrêté du Gouverneur général de l'Indo-
chine du 31 décembre 1924, portant réorgani-
sation des polices de l'Indochine, que pour
les secrétaires de police, l'avancement est
donné exclusivement au choix.
M. Ceccaldi qui a bénéficié, au moment de
sa nomination au poste de secrétaire de
38 classe, d'une majoration d'ancienneté,
égale il la durée de ses services militaires,
n'est pas fondé à réclamer comme un droit
sa promotion à la seconde classe à l'expira-
tion du temps de service minimum réduit, en
raison de cette bonification.
Pensée française
et pensée boudhique
-
à~'ui
E suis avec attention,
avec intérêt, avec
plaisir et profit les
études que publie
dans la Tribune
Inùochinoisc, M.
Georges Garros, pè-
- re dit regretté avia.-
teur Roland Garros, sous le pseudonyme de
Jacques Danlor.
Dernièrement Jacques Danlor détachait 4ri
discours prononcé par M. P. Pasquier à
l'inauguration de l'lmtitllt Indigène des Etu-
des Boudhiques à Pnom-Penh ce qu'il appe-
lait une « image », ce qui était, à parler avec
exactitude, un rapprochement : « les deux
pensées française et boudhique penchées sur
les mêmes problèmes. »
Union bizarre, déclare Jacques Dalllor,
collaboration impossible de deux conceptions
opposées lune à l'autre; pour Vexamen de
quelles questions, pour la solution de quels
problèmes la pensée boudhique et la pensée
française pourraient-elles s'associer intime-
ment ?
Voltaire créait sa réponse toute prête. Il a
employé une grand e partie de sa longue exis-
tence et de son admirable latent à répéter
que les dogmes, les cérémonies, les supersti-
tions n ont rien à faire avec la morale, que
tous les dogmes sont différents tandis que
la morale est une chez tous les hommes qui
font usage de leur raison, que la morale vient
de Dieu comme la lumièrt, que les supersti-
tions ne sont que thti-hres, lit Von sait az?(,c
quelle irrévérence Voltaire classait rites et
pratiques dans la vaste catégorie des supers -
filiolls, Il aurait donc répliqué tranquillement
que la pensée boudhique et la pensée fran-
çaise, s'appliquant aux mêmes problèmes de
la morale, conduisent la volonté aux mêmes
résultats.
Nous sommes devenus plus difficiles. laco
que s Danlor déclare que la pensée boudhique
ne peut se concilier avec la pensée française,
parce que celle-ci est laïque, indépendante
de tout dogme, parce que (je cite textuelle-
ment) « dit, a éliminé elle-même par des lois
intangibles tout esprit religieux et dogmati-
que, tout partage d'influence éducatrice avec
Vélément congréganiste »; elle ne peut donc
plus se concevoir associée à une action boti-
tiltinne ruscniiellemcnt. relivieuse.
17 ,. - - - -- - - - -- n - - o
Jacques Danlor aurait voulu, qu'avant de
t'octroyer la présidence d' honneur de l'insti-
tut boudhique, le gouverneur général se sou-
vint que la France est une nation catholique,
que des relations ont été reprises avec la Pa-
pauté, qu'elle est peut être à la veille d'un
nouveau concordat, et qu'il rendit hommage
aux missionnaires catholiques qui. sur les tra-
ces de Pigneau de Héhanie, ont eu sur les po-
pulations de l'Indochine une influence pro-
fonde et bienfaisante.
Je ne comprends pas bien, pour ma part,
en quoi le fait dlnaugurer un jour un institut
boudhique empêcherait le même gouverneur
général de rendre hommage aux missionnai-
res catholiques, (ou protestants, ou laïques,
c'est bien ctitefiiiu?) Mais il valait mieux
faire cette double opération en deux temps.
Non erat hic locus.
Et ce que je comprends moins encore c'est
que cette nation catholique dont la pensée
est laïque soit accusée de s'éloigner par son
esprit même, de la pensée boudhique. En se-
rait-elle donc plus proche si sa pensée était
profondément chrétienne ? Je lis la prière en
six formules qui correspond pour le Boudhiste
au Pater noster ; elle comprend six formules;
récitée chaque matin et accom pagnée de six
prosternations, dit suffit à sanctifier la jour-
née :
« Je crois en Bondha et jure, ma vie dit-
rant, de ne pas croire aux dieux ni aux dé-
nions,
« le crois en sa Loi et jure, ma vie duranf,
de ne pas croire aux philosophies étrangères.
« le crois en son Eglise et jure, ma vie du-
rant, de ne pas croire aux faux amis, aux
matcvaiscs sociétés.
« le crois en Boudha et désire que tous les
êtres vivants, par la révélation de la verrté,
élèvent au plus haut leurs coeiirs.
t Je crois en Boudha et désire que tous les
êtres vivants, par l'étude des livres, acquiè-
rent une connaissance aussi iwste que l'océan.
« le crois en son Eglise et désire que tous
les êtres vivants, en se réglant sur la com-
munauté, trouvent l'union sans obstacle. »
Tatcr Noster, à la fois, et Credo. Je pose
respectueusement la question aux hommes de
bonne foi et de bonne volonté : y a-t-il plus
loin de ce Credo au Credo dit « laïque » ou
au Credo de l'église romaine? Il ne s'agit
nullement de blesser les convictions métaph
siques, religieuses de personne : est-ce la
morale rationnelle ou la morale catholique
qui se rapproche davantage de cette religion
créée non par un Dieu, mais par le fils d'un
roi de l'Inde, c'est-à-dire d'un homme comme
nous ?
Et cela pourrait me dispenser du dernier
argument : la pensée boudhique et la pensée
française n'ont Pas besoin de conclure un acte
d'association étroite pour examiner ensemble
les mêmes problèmes : qu'elles examinent
chacune séparément mais avre une égale sin-
cérité dans l'effort, les problèmes de morale
pratique et de morale sociale ; nous serions
étonné que le plus souvent on ne se rejoignit
pas au bout du chemin.
Avarie àtoustaup
Sénateur de l'Hérault,
•ncien ministre.
Vice-prêtktenf de la Committlon des Coloftte.,
A Genève
Un satisfecit pour la gestion
de nos mandats
On nous a trouvé bien intransigeants à
Genève lors de la discussion des mesures pro-
posées en vue de l'abolition du travail forcé
et du travail obligatoire aux colonies.
il s'agissait alors d'une discussion surtout
théorique sur des méthodes de colonisation.
Notre thèse était que nous pratiquons depuis
assez longtemps la colonisation, pour ne pas
nous lier quant à l'avenir par un ensemble d'in-
jonctions formulées par une majorité de nations
qui ne possèdent pas de domaine colonial.
Théorie et pratique, cela fait presque tou-
jours deux, et il y a de l'une à l'autre, comme
pour Tiperary, a long way.
Mais nous tenons maintenant, et à Genève
même, notre revanche, sous la forme d'un sa-
tisfecit que vient de nous délivrer la Commis-
sion des mandats dans son rapport au Conseil
de la Société des Nations sur les travaux de sa
dernière cession.
Voici ce que dit ce document :
Il La Commission a été heureuse d'appren-
dre que les circonstances ont enfin rendu pos-
sible la promulgation, quelques semaines avant
l'ouverture de sa session, du statut organique
prévu à l' article premier du mandat. Bien
qu'elle n'ait pas encore pu soumettre ce texte
à un examen approfondi, la Commission tient
à féliciter la puissance mandataire d'être par-
venue, malgré les difficultés auxquelles elle
s est heurtée, à poser les bases de l'édifice
constitutionnel de la Syrie et du Liban. Elle
souhaite vivement que les personnalités diri-
geantes de la population sachent apprécier les
efforts déployés dans l'intérêt de celle-ci par
la puissance mandataire et qu'elles apportent à
l'organisation pacifique du pays un esprit de
loyale collaboration. Ce n'est, en effet, qu'à
cette condition qu'il sera possible à la puis-
sance mandataire d'assurer au pays le degré de
développement politique qui, seul, permettra
d'acheminer celui-ci vers la complète indépen-
- dance.
M. Henri Ponsot, haut commissaire de la
République Française en Syrie et au Liban, a
fait, devant la commission, un exposé clair et
franc de l'économie du statut organique qu'il
vient de promulguer et du problème qu'il
espère pouvoir réaliser sous le régime constitu-
tionnel institué par ce statut.
La Commission a apprécié l'effort qu'il a
fait pour coiçilier les exigences du mandat avec
les aspirations nationales des Syriens. »
La Commission reconnaît en outre que des
mesures sérieuses ont été prises pour améliorer
l'administration de la Justice en Syrie et au
Liban. 1,. ,
Elle fonnule seulementje vœu que les, ban-
ques développent les prêts aux petits paysans
et qu'il soit remédié à certaines insuffisances de
l'état civil.
Les missions à l'Exposition Coloniale
11 se précise que les Missions, aussi bien
catholiques que protestantes, occuperont à
l'Exposition Coloniale, une place digne
d'elles,
Le maréchal Lyautey leur a réservé un
vaste espace qu'elles se partageront, et dont
l'aménagement commencera bientôt d'accord
entre les architectes des deux groupements
intéressés.
8.8
L'Amérique à l'Exposition Coloniale
0
On annonce, à la Maison-Blanche, que
M. C. Bascon Slomp, ancien membre de la
Chambre des représentants, a été désigné
comme commissaire général des Etats-Unis
à l'Exposition Coloniale de Paris.
M. Bascon Slomp, ancien secrétaire de M.
Coolidge, a conféré avec les fonctionnaires
du département et d'autres intéressés au su-
jet des plans de l'Exposition en préparation.
Il a déclaré qu'il - considère l'Exposition
de Paris comme une magnifique occasion de
montrer au monde l'œuvre de l'administra-
tion américaine au point de vue social et éco-
nomique aux Philippines, à Hawaï, à Porto-
Rico et dans l'Alaska.
M. Slomp compte être prochainement à
Paris pour des arrangements préliminaires.
D'autre part, le département du commerce
envisage l'envoi d'agents dans les principa-
les nations d'Europe dans un but de publi-
cité pour provoquer et encourager le tou-
risme aux Etats-Unis.
..8
Lancement in sons-marin Méduse
Au Havre vient d'être lancé avec plein
succès le sous-marin Méduse, construit pour
le compte de la marine nationale.
et de contre-torpilleur Vautour 7'
Hier soir, vers minuit, le contre-torpilleur
Vautour, qui s'était arrêté sur sa quille lors
de son lancement a pu être tnis à flot sur les
chantiers du Havre.
Le bâtiment ne semble pas avoir souffert
de la tentative infructueuse d'ii y a trois
jours.
LE DÉBARQUEMENT DE M. DELMONT
A LA MARTINIQUE
<
On annonce que M. Dclmont, >ous-secré-
taire d'Etat aux. colonies, a débarqué à Ma-
coris ce matin à neuf heures.
Le prince de Siam à Rome
Le prince héritier de Siam, actuellement à
Rcme, a été reçu au cours d'une séance solen.
nelle par l'Académie d'Italie.
UN CHANT NATIONAL CHINOIS
1.
Le ministère de l'Education de Nankin a
offert un prix de mille dollars au Chinois
qui composerait le meilleur hymne national.
UN NOUVEAU TEXTILE
LE OUAMA
.,. -
Les différentes qualités de fibre résultent
forcément de la façon dont on a roui les rejets
du guama. Nous dirons forcément, parce que,
à cet égard, toutes plantes textiles se compor-
tent de même. Si le rouissage n'est pas assez
poussé, s'il est incomplet, les fibres restent
agglomérées par un enduit parenchymateur,
souvent très difficile à enlever. C'est le cas
notamment pour le guama comme pour le lin,
la ramie, etc. Si, au contraire, le rouissage
est trop poussé, la fibre perd une grande par-
tie de sa force ; elle est maigre et cassante.
La difficulté n'est pas de pousser, mais
d'arrêter à point le rouissage. Les indigènes y
arrivent plus ou moins bien par tâtonnement.
Cependant, ils n'ignorent pas les règles géné-
rales que nous venons de rappeler, de même
qu'ils savent par expérience que la durée
utile d'un rouissage dépend de différents fac-
teurs, par exemple du fait que l'on se sert
d'eau courante ou stagnante, d'eau chaude ou
froide. Dans la pratique, pour le guama, la
durée de l'opération varie de 8 à 12 jours,
La fibre est ensuite détachée à la main et bien
lavée, de façon à enlever le parenchyme qui
peut encore adhérer.
M. le Professeur Perrot, voulant avoir
l'opinion entière des industriels français sus-
ceptibles d' utiliser le guama, s'est fait en-
voyer trois cents kilogs de plant de guama,
ou plutôt de fibre rouie et séparée du rejet
ligneux. Ces trois cents kilogs furent divisés
en trois lots adressés à trois firmes : une d'Al-
sace, une du Havre et la troisième d'Angers.
Cette dernière, que nous soupçonnons fort
d'être celle des Etablissements Hressonneau,
a fait un rapport dans lequel elle convient que
la fibre dé guama peut de tous points être
comparée à celle du jute des Indes, ce qui
n' a rien d'étonnant, puisque, dès 1905, les
Anglais ont fait venir du Sierra Leone de la
fibre de guama (Corwey pour eux), afin de
remplacer le jute qui, cette année-là, faisait
défaut. La seule différence entre les deux
fibres serait que dans celle du guama, le canal
transversal est plus large que dans celle du
jute. Mais les utilisations sont les mêmes.
Dans ces conditions, il était tout naturel
qu' une' firme intelligente comme celle d'An-
gers se déclarât de suite preneur de guama,
et c'est ce qui eut lieu, le rapport concluait
que la firme angevine prendrait à 300 ou 310
francs tout ce qu'on pourrait lui offrir, C. A.
F., Nantes ou Bordeaux.
Et M. le Professeur Perrot de conclure à
la grande chance d'avenir du guama, pourvu
qu'on. satisfasse aux exigences des industriels
français, exigences qui, pour lui, * Tésrdent
dans la confection des balles, conditions qu'il
se donne la peine de rappeler : 1 m. 50 sur
1 m. 50 x 0 m. 60, poids 145 kilos, liga-
tures en fibre de même nature que le contenu
de la balle, etc.
Nous sommes désolés de n'être pas de
l'avis de l'émlnent professeur, mais nous ne
croyons pas à l'avenir du guama. Non pas que
nous mettions en doute les qualités de la
fibre, ni les possibilités de son emploi, mais
tout simplement parce qu'au prix offert, elle
ne sera pas « payante », et que par conséquent
elle ne viendra pas sur les marchés de France.
C'est ce que nous démontrerons dans le pro-
chain et dernier article que nous consacrerons
à ce textile, pourtant intéressant au premier
chef.
Lou's Le Barbier
Tu te rends compte.
1
LE PARFAIT JOURNALISTE
Un journaliste, avide d'articles sensationnels,
ainsi reconnaissable entre miile, se rendit dans
le Sud algérien. et écrivit que nos officiers, au
prix de sacrifices héroïques, avaient transformé
le pays, fait régner Vordre et la justice, et
montré à l'univers l'exemple des plus hautes
vertus françaises et humaines.
Cela tomba à plat. Qui s'intéresse aux actes
d'amour du prochain qui se passent dans le
Sud algérien ? Notre journaliste n'obtint pas le
résultat espéré, et Madame, qui comptait sur
une magnifique robe, eut une crise de nerfs.
Le directeur du journal ordonna : « Trouvez
autre chose. » Et mon journaliste publia une
série d'articles sur l'arbitraire de l'autorité
militaire, le régime du bakchiche..,
Si vous y allez vous-même, vous vous ferez
certainement une opinion impartiale suivant la
couleur du temps et l' humeur de votre foh.
B. C.
SANS NOUVELLES
DE LA LOCOMOTIVE
Ahmed bey Saïd Mohammed Relkacem, par
un bel après-midi de cette semaine, rêvait à
la gloire immense du Prophète, Les horizons
de Rio Martin s'embrumaient doucement. Un
paysage est un état d'âme ; Ahmed suivait la
voie ferrée de Mellilah, sans voir et sans en-
tendre « le murmure des roues élevé sous ses
bas H.
Un coup de sifflet déchira l'air ; A hmed
franchissait toujours les traverses, songeant peut-
être aux échelons qui mènent vers les houris
du ciel. Un choc brutal brisa son envolée.
D'un coup de tampon, la locomotive venait de
soulever de terre le pauvre Ahmed ben Saïd.
Ce ne serait jusque-là ou'un banal accident
de chemin de fer si Ahmed ben Saïd, dont
les reins étaient simplement contusionnés, ne
s'était relevé pour vitupérer le chauffeur déià
en train de passer un examen approfondi de
ses tampons.
Et l'on s étonnera encore Je tant de choses
surprenantes dans la région du Maroc Espa-
gnol.
A.
L'empereur d'Annam
à Prades
l'
L'empereur d'Annam, encore en villégia-
ture dans le château de son prfcepteur, M.
Charles, à Prades, a reçu la visite de M. René
Manaut, sous-secrétaire d Etat à l'Intérieur, de
retour de Montlouis, où il a présidé l'inaugu-
ration du monument Emmanuel Brousse.
Dépêches de l'Indochine
Recettes au budget général
Les recettes effectuera nu :H juiu, au ti-
tre des trois premiers titres du budget gé-
néral, ont atteint au total ~.?H).:!(~ pias-
tres W, savoir :
1° Douanes et régies. - 9,3Of:\J().} pias-
tres, soit une rnoins-ratue de 2,2:?i.O:36 $,
sur le montant des douzièmes échus des
évaluations lJudgétllircs ;
20 Enrcgistrement, Llomoine, timbre, -
1.576.794$25 soit une girtoi-tis-catue de
280.705$75 ;
:i° Exploitations industrielles. - 2 mil-
lions 34>j.8^0$23, soit une plus-value de
OS. 880$23.
Les recettes effrentres par les Douanes
et liëgies depuis te l'r ¡("!l'icl' accusent une
liégies u s ,
augmentation de I.O»8.
M. Pasquier au Cambodge
Le Gouverneur général Pasquier et S. M.
Monicong, roi du Cambodge, accompagnés
du llésident supérieur du Cambodge et de
plusieurs hauts dignitaires du royaume, ont
quitté Pnom-Penh ce matin à six heures
pour lialtambang oii ils sont arrives à Il
heures, après des arrêts à Kompongchuang
et Pursut. Ils ont été reçus par le llésident
entouré de ta colonie européenne au milieu,
d'une grande affluence de population indi-
gène. Dans l'après-midi, le Gouverneur gé-
néral et le llésident supérieur ont inauguré
la lianque Provinciale dr Crédit Ayricute,
dont la création est accueillir avec une
particulière fureur par la population catn-
tnHlgienne de la région. Ils ont visité plu-
sieurs pagodes où une centaine de bonzes
firent des prières ; l'Asile des Su'urs, les
Chantiers du (Virmin de Fer et les bdli-
ments de la gare de liattamhang, en cons-
truction, Ils ont visité aussi, sous la con-
duite d'un ingénieur, l'usine de phosphates.
Le soir eut lieu, au milieu de l'allégresse
générale, une grande retraite aux Ilam-
beaux qui parcourut les principaux quar-
tiers de la ville.
La récolte du riz au Tonkin
La récolte du padtltj pour le cinquième
mois au TonUin a donné, selon les chiffres
définitifs, 009.000 tonnes, faisant ressortir
un déficit de 121.000 tonnes environ par
rapport à la récolte du l'inqutèine mois de
l'tilt dernier. Les surfaces cultivées pour lu-
dite récoTle élaient de i-95.000 hectares CIl-
viron, contre 527.0:10 l'an ilrniier. Le dé-
ficit est dû aii.r inlcmpi-ries, tl'ithord aux
inondations Illli, dans certaines provinces,
empêchèrent les travaux de repiquage,
pais Ii la. sécheresse anormah• qui, plus
tard, dans certains centres, nuisit beau-
coup à la récolte.
Arrestations au Yunnan
Les trois Annamites, sous la conduite de
qeiularmes du consulat fiançais, qui, le 1G
courant, furent enlevés à la gare frontière
de llol;éou (Yunnan] dans le train se diri-
geant vers Lan-Kag, par des agents de po-
lice et la. foule chinoise, ont été remis /»ir
tes autorités chinoises entre 1rs mains îles
autorités françaises le 22 courant, Défaits
lors il lllf jnvcéilé, foui le long de la voie
ferrée en territoire chinois, par les auto-
rités ifunnunaises, à de nombreuses arres-
tations
récemment.
Au Conseil colonial de Cochinchine
Ku onvranJ la session dit Conseil Colo-
nial de Cochinchine, le gouverneur Kraii-
lltefmer a }>ronottcé un. important discours,
dans lequel, faisant allusion aux incidents
récents, il montra les signes ineonlcsiatdcs
de leur origine exlérieu 1 e, et affirma que
les dispositions propres à parer à tonte
nouveUe ientative de désordre seraient
maintenues aussi longtemps tiit'il sera né-
eessuiro. H convient d'ailleurs de ne fats
être pessimiste. << Le loi/alisntc
<( seurs de l'onlre, a dit le gouveriwur. l'in-
d ilifférence des travailleurs aux menées
« subversives, l'attitude m's autorités cttn-
toimles mi communales, i cs /'1 Iles se
« sentirent prolégé'es. sont autant de sgmp-
u ti'iuws qui justifient notre confiance. >»
Af. Kraulheimer exposa ensuite que les
réformes né'ccssaires doivent être entre-
prises avec prudence, dans la. trH'sure où la
musse de la population, fortement attachée
aux coutumes aneestrales, est. susceptible
de les comjirendre et
île la Commission itr réformes rê'cemment
constituée et qui comporte notamment Iti
réorifunisation île la commune unuaifiite,
le réuiustcmenl des impêds. l'accès à la
petite propriété, le crédit agricole, la régie-
me n I u I ion. et la nvoleeliini de la main-il'trn-
vre, les iiuestinns relatives au iléveloppe-
no'ntSle la culture et du eom merce du ri',
les n-uvres d'assurance et d'enseignement.
Le gouverneur termina pur un exposé
il,' la situation finan,icre qui grdee à une
,"/1'11'/,' inditique d'économie, est aujour-
d'hui définitivement assainir, sans charges
nouvelh's imposées au ,-onlribuahle. I.a si-
tuation financière ,'.fl'd/t'nfl' )>ermet de
pion suivre avi'c plus d'ampleur «/in' par le
passé la rivalisai ion des travaux p
(Iç lei constitua ensuite son bu-
reau, Elle élut président ̃ M. Ardiu. pur
15 voix contri' 9 à M. lihinchard. président
sortant ; vicc-présUlenI français, M. I e-
febvre ; vice-président annamite, J'ul-
Quang-Chieu: secrétaires. MM. Maria ni et
Dtioe.
(lnd^pnoifl.>
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