Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-08-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 août 1930 26 août 1930
Description : 1930/08/26 (A31,N129). 1930/08/26 (A31,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280785d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1
N.
THENTJt-lrr-UNllVdE ANNEE, No 129,. *" LE NUMEnO : 80 CENTINfEE MARDI SOIR, 26 AOUT 1930.
JOUflNUJjUOTIDIEÎI
Rédaction & A Jmilltitratio" :
A, kié (a Riont-tiatMr -
PARIS a*o«
i ditrh. 1 LOUVRE 19-37
RICHÉLIKU «7-S4
, I , ,
Les Annales Coloniales
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LES ÉPICES
La France^ cpnsomfné annuellement Une |
quantité relativement importante de poivre et
de piments. En 1929, elle n'en a pas importé
moins de 24:400 quintaux métriques, dont
23.370 en- provenance de ses colonies et
1.000 seirteiherit en provenance de l'étranger.
-
La valeur dfe 'cës importations a atteint le
chiffre' imposant de 56 millions, dont 54 mil-
lions 610.000 frafics pour les epices fournies
à la métropole par ses possessions d'outre-mef.
La production des épices est donc digne d' in-
térêt. v -'
- - - Pendant longtemps, les épices furent des
produits très rares et très recherchés, et leur
présence sur une table révélait aux invités
l'opulence du maître de la maison. Aux XV
et XVIU siècles, beaucoup de terres et de conti-
nents jusqu ators inconnus furent découverts
par dé hardis navigateurs partis à la conquête
du pays, des épices. La soif de l'or et le goût
des épices sont les deux facteurs qui contri-
buèrent le plus peut-être à pousser les homme,
à une exploration minutieuse de la planète.
Longtemps, les Hollandais détinrent le mo-
rioçtile du commerce des épices, monopole
qu ils défendirent farouchement en usant des
procédés les ,plus rigoureux. C'est ainsi que
sous peine de mcrt il était interdit d'exporter
de leurs possessions les- plantes ou arbres pro-
dUctéurs de poivre ou de piments. Cependant,
grâce aux efforts de la Compagnie des Indes,
la' cultûfe des épices put, au XVIUO siècle se
répandre dans les colonies françaises, et bien-
tôt nous ne fûmes plus tributaires de la Hol-
lande. Il est bon, à ce sujet, de signaler le
rôle de premier plan que joua Pierre Poivre
et d'indiquer qu'il fut le précurseur des grands
- coloniaux français. Ses efforts pour se procu-
rer quelques plants d épices mériteraient d être
contés longuement ; sa vie fut une suite de
prodigieuses' aventures ; trois fois il fut fait
prisonnier par les Anglais ; à Batavia, il eut
un brai emporté par un boulet. Finalement, il
réussit dans. ion ceutfe, et grâce à' lui l'llc-
deiFràncé ̃ fut la première de nos possessions
à produire des épices. Pierre Poivre a droit
& la 'reconnaissance - du pays.
Parmi les épices, cette 2qi est le plus abon.
damment consommée en France est le poivre
connu dès Anciens ët jquè les Romains appré-
ciaient au point d'en exiger, comme tribut de
guerre, des. peuples orientaux vaincus. En
J926, Y ensemble de nos cOloniçs en exporta
»rès.de 2^0D0 tonnes, et dans ce total, l'in.
* >fiis* de^27,Q00 bonnes
c'est cfire. qu'elle est la grande productrice
de poivre.
- Les plantations de poivriers sont surtout
intportantes au Cambodge, car le poivrier
affectionne particulièrement les terres chauder
et. humides. La plante est une liane ligneuse
3ui a 'besoin de auppcrty pour croître et se
éVelcpper. Le apport est ordinairement, au-
Cambodge, constitué par un pieu en bois de
EaUtuvier ou de uiaouli de trois mètres de
aut environ. La culture demande beaucoup
- de soins et des fumures répétées jont néces-
saires ; elle est pratiquée en grande partie par
les Chinois qui emploient comme engrais des
déchets de poisons. Etant donné la richesse
de la faune aquatique des grands lacs cam-
bodgiens, cet engrais pourrait être employé en
quantité illimitée. et la production des poi-
vrières pourrait être augmentée considérable.
ment. On neut multiplier le poivrier aussi bien
par semis* ue, par bouturage ; mais, en géné-
ral, c'est lç bouturage qui est employé pour
ta constitution des poivrières, car on peut ainsi
gagner trois ou quatre ans. Le nombre des
pieas que Ton plante à t' hectare est de 2.500
environ, ils sont distants de 2 mètres.
La liane donne des fruits qui sont des baies
réunies en épis. On récolte ces fruits avant la
maturité et on les fait sécher: Us deviennent
noirs et constituent Je. poivre noir. -
- Le poivre blanc est' obtenu en débarrassant
le grain de poivre noir de leur enveloppe j on
y arrive en les faisant macérer dans de la
chaux vive ou simplement en les laissant fer-
menter. Le poivre contient 2 à 3 d'un
alcaloïde nommé pipérine qui lui donne les
qualités spéciales pour lesquelles il est recher-
ché. il est reç h e r-
Pendant toute la durée de son existence qui
est longue (la. durée du poivrier est souvent
supérieure à 30 ans), le poivrier doit être pré-
servé .contre de nombreux parasites et de mul-
tiples maladies cryptogamiques. On lutte con-
tre ces ennemis par dçs pulvérisations à base
de nicotine. 1
ActueUetnent, la production mondiale du
poivre est supérieure à 40.000 tonnes. Il y a
surproduction momentanéet Aussi en est-il
résulté. un effondrement des cours qui rend la
culture beaucoup moins rémunératrice que ja-
dis. Les planteurs incfochmois demandent avec
insistance que leur, poivre soit mieux protégé
en France toritre le poivre d'origine étrangère.
Les piments OçOkipent dans notre économie
nationale- une place beaucoup plus modeste
que le poivre, puisque la France n'en con-
somme annuellement qu'une soixantaine de
tonnes. Mais dans nos colonies,- la consomma-
tion est beaucoup plus importante, suîtdut aUm
Antilles et à La Réunion i la sauce au cous.
couss est à base de piments.
11 existe plusieurs espèces de piments. Le:
piments proprement dits sont produits par de
arbustes de 1 à 2 métrés de haut, dont les va
riétés sont nombreuses. L'une de ces variété
fournit le poivre de Capertne dont les princi
pales cultures existent à Ceylan. Cette île el
exporte annuellement plus de 6.000 tonnes.
ex Une deuxième sorte de piment est connu
sous le nom de uu m, car son arom
rappelle à la fois celui du poivre, du clou d
girofle, de la cuwle 111 IJ muscade. La
Quatre-épices proviennent surtout de la Ja-
maïque; les plantes productrices sont de ooaux
arbres dont la hauteur peut atteindre dix
mètres.
Parmi les produits que l'on peut apparenter
aux épices, il convient de signaler le girofle,
dont Sainte-Marie de Madagascar s'est fait
une spécialité. L'île en produit annuellement
de 700 à 800 tonnes, alors que la production
mondiale est d'environ 8,000 tonnes. Zanzi-
bar, Penang et Pemba sont les gros produc-
teurs. -
Le giroflier est un arbre de 10 à 15 mètres
de hauteur, originaire des Molluques, d'où un
plant put être enlevé en 1772 par Pierre Poi-
vre pour être cultivé avec succès à La Réu-
nion. Le clou de girofle* est le jeune bouton
floral du giroflier. Il contient une huile essen-
tielle connue en parfumerie sous le nom d'es-
sence de girofle. Cette essence contient de
Venginal dont on extrait de la vanilline. Cettr
vanilline est susceptible de faire une concur-
rencé sérieuse à la vanilline de culture.
Cette étude rapide du poivre, des piments
et du girofle nous permet de conclure que l'en-
semble de nos colonies est riche en produits
les' plus divers, même, en ceux qui n'appa-
raissent pas comme étant de première impor-
tance comme les épices. Rappelons en passant
qu'il vaut mieux souvent encourager des cul-
tures dites secondaires, nombreuses et variées,
qu'une seule culture. La monoculture est sou.
vent grosse de déceptions. Les épices sont,
avec les plantes aromatiques « et médicinales,
des proaulta qu'il importe d'apprécier à leur
juste ftftur, et dont il faut encourager
l exploitation dans toutes nos colonies.
Georges Mouette,
Député de Sa"ne-ol.Loirc, vice-président
de la Commission de l'Algérie,
des tolônies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
Une exposition de M. Boirau
1 -
Notre collaborateur M. boirau expose eh
ce moment à l'Agence de l'Indochine, 2of
rue La Boétie, une série de ses gravures.
Citons parmi elles deux portiques de temple
et de magnifiques portraits d'une Annamite
se peignant les cheveux, d'un Moï à la plpOJ
et d'un Moï du Haut-Donat
Tous les connaisseurs, tous les artistes
mlmireront le dessin impeccable, la beauté
0*8 ombrertl'intensité dtlvi'uet- dG*hàtit«ifre-
lief. et 4a délicatesse de ces TÙvres.
Boirau est un vrai colonial, un artiste sin-
cfere et cela se reconnaît immédiatement dahs
ses œuvres.
Après avoir pratiqué l'architecture il a sé-
journé aux colonies notamment trois ans au
Tonkin et deux ans au Cameroun, de 1926
à 1928. Il y fit des expositions fort réussies
et les coloniaux d'Afrique se souviennent de
son album « les Frères de la CôtE!'U où il
sut allier, une truculence Un peu rabelai-
sienne à l'observation la plus minutieuse?,
La section de Madagascar à l'Exposition
d'Anvers lui demanda deux gravures qui con..
nurent un vif succès.
Outre un autre album et de nombreux
travaux pour l'Exposition de iQ3t, Boirau
prépare en collaboration avec S.-F. Louis
M.crlet( un livre destiné à la jeunesse intitulé
Les aventures de deux petits Français én
Àj tiquepréfacé par André Demaison, et
celui-ci lui a demandé d'illustrer une nou-
velle édition de ses œuvres déjà parues.
Nous ne pouvons qUe souhaiter le plus
grand succès à cet artiste sympathique.
Henw* Cornu.
L'Exposition coloniale
Le Portugal à l'Exposition Coloniale
Le commissaire général de la Section portu-
gaise à l'Exposition coloniale à Lisbonne a re-
mis au ministre des Colonies le plan général
de la représentation portugaise, proposant no-
tamment la participation des colonies du Mo-
zambique, de Macao et de Timor.
Un Concours Léplne colonial
La Société Frànçaise des Inventeurs et Sa-
vants pour la Protection Internationale de la
Propriété Industrielle, Artistique et Scientifi-
que, aux destinées de laquelle est placé comme
président général M. Alfred Hubert, indus-
triel. organise, à l' occasion de l'Exposition
Coloniale, un concours d'inventions doté de
50.000 francs de prix. Ce concours est ouvert
a tous les inventeurs et savants, sans distinction
d'âge, de sexe ou de .nationalité, La seule conJi
dition est d'avoir adhéré à la Société, dont
le siégé social est à Paris, 65, rue de la Cha.
pelle. La tlôture des engagements est fixée au
30 septembre.
Toutes les inventions sont admises au con-
Capri, qu'il s'agisse d'objets ou dispositifs nou-
veaux nu simplement de perfectionnements ap-
portés aux rouages des machines, à leur fonc-
tionnement ou à la ptésentation des objets.
Un industriel d'Alger tué en CoTse
A un kilomètre de Ponlé-Leccia, sur la
route de Morosagtia, M. Peller, industriel
A Alger, conduisant une automobile, ayant
rencontré, à un tournant, une autre auto,
îtrrnànl d'Orezia, voulut l'éviter, mais don-
na un coup de volant Irop brusque. Préci-
pité dans un r/Win, il fut relevé dans un
rttat grave et transporté à potifd-Leccia on
il ne tarda pas à expirer.
Sa femme a été grièvement. blessée. Ses
deux enfants sont sortis indemnes de l'ac-
ddtnl.
Avant ife. mourir Af. Pcller a pu signer
un iftùque ïïi cml mille francs pentr sa
femme. !
(Pajr d. épêche.)
N otre personnel médical
aux colonies
1
t L~
France fait un
effort pour doter
ses Colonies de
médecins. Cet ef-
fort, il est indis-
p e 11 sable de le
four suivre. Le mé-
decin et l'ingénieur
ce sont les detlx
grands ouvriers de
toute colonisation.
n e s Infirme-
ries, des Hôpitaux, des Dispetisaires ont étt
déj¡¡' largement établis dans nos colonies.
Mais il n'en est pas une VIndochine ex-
ceptée -- où les cadres des médecihs de
colonisation ne soient insuffisants. Cela tient
à une cause bien simple : c'est que les méde-
cins de colonisation ne sont pas assez payés.
Un traitement de 30 à 55.000 francs est in-
suffisant pour déterminer titi jeune médecin,
ayant fait des études. sérieuses, longues et
coûteusest à s'engager du côté de la Médecine
coloniale. Nous ne voulons pas établir de
comparaison^ avec ce que font les Belges
au Congo. Alais les Belges paient leurs mé-
decins de colonisation le double de ce que
sont payés les nôtres. A ce compte, ils en
trouvent en Itombre suffisant.
Dans une séance de l'Académie des scien-
ces coloniales. M. Lasllet; inspecteur général
du Service de Santé aux colonies. a exposé
la situation et l'organisation du personnel
médical aux Colonies et. les mesures prises
pour assurer son recrutement,
De cette coottnuiiicatioii, il résulte que les
médecins libres, au nombre de 150, n'exis-
tent que dans les vieilles colonies où ils so/U
représentés Par des médecins originaires du
Pays <"I orlillÙlue. Guadeloupe, Réunion)
et par quelques médec;,lS, surtout d'anciens
médecins militaires, attifés par la clientèle
des particuliers (Hanoï, Saigon, Tanana-
rive, Dakar). Cette catégorie, dont on envi-
sage le déveioPPcmcllt, sera augmentée par
la création projetée d'écoles dé lIf édecillc
dans les grandes villes eolomales où l'ensei-
gnement universitaire est assez bien organisé.
A côté de la éatêgorie des médecins libres,
il y a celle des médecins de VAssistance
(médecins des cadres locaux et médecins COII-
tractuels) dont le recrutement ne fournit réel-
lement que pour l'bldockine, Ils sont au
nombte actuellement de 125 pour les cadres
et de s <3 pour les contractuels, < i ̃̃
.1 Les médecins militaires du cadré du corps
de santé colonial sont, de leur côté, au nom-
bre de 756, ilont 400 pour les Colonies et les
autres pour l'armée coloniale en France,
dans l Afrique du Nord et en Syrie. Ces
médecins se recrutent dans de bonnes condi-
tions. Les promotions annuelles, autrefois de
40, sont passées à 80 d'abord, puis à ioo et
120. On envisage au Ministère des Colonies
de porter l'effectif de 756 à 1.000, ce qui
donnera 600 médecins présents aux Colonies,
où ils sont autant nécessaires à la médecine
préventive qu'à la thérapeutique.
Il y a à Marseille un quart d'étudiants
étrangers, venant surtout de l'Orient. Son
école de medecine coloniale, installée dans
le jardin du Pharo à côté de la Faculté de
Médecine, s'accroît sans cesse. Elles recevra
cette année 80 officiers-élèves. Elle est ren-
forcée par l'Institut de Médecine coloniale
dont le but est de préparer des médecins ci-
vils tour les Colonies.
Des médecins étrangers, presque en tota-
lité des Russes réfugiés, engagés comme mé-
decins contractuels sous le nom d'hygiénistes
adjoints, viennent compléter le corps médical
colonial. Ils sont en ce moment au nombre
de 8a. Ils ont convenablement rempli leur
mission, quelques-uns même avec distinction,
Enfint à ces éléments européens, qui sont
les cadres de Varmée sanitaire coloniale, il
y a lieu d'aajoindre une masse grandissante
de médecins et sages-femmes indigènes for-
mées dans les Ecoles de Médecine de [fanoï,
Tananarive et Dakar. Ils sont au nombre de
700 médecins et 800 sages-femmes. Il faut
ajouter à ce personnel d'exécutants, 4.000
infirmiers et infirmières, et 2.000 infirmiers
visiteurs et infirmières visiteuses, agents
d? hygiène et gardes sanitaires prévus cet
Afrique occidentale française, prévu dans le
programme du Gouverneur Général Carde.
Tel est le cadre sanitaire de nos Colonies.
J'el qu'il est, il est assurément imuifisant
pour l'étendue de notre empire d'outre-mer
Ett Indochine comme en Afrique occidentale
il pourra être assez facilement complété par
des médecins indigènes lorsquè ceux-là pour-
ront être régulièrement formés dans les éco-
les - de - médecine - qu'on a créées - ou qui sont en
prôjet. Mqîs, ce - recrutement par la voie de
l'étudiant indigène veut qu'on exige de lui
une instruction secondaire suffisante. L'or-
ganisation des Ecoles de Médecine instal-
lées aux Colonies est donc intimement liée à
l'organisation de l'enseignement. Les Indo-
chinois, les Africains de l'Ouest qui vien-
nent faire leurs études en France, comme le
font ceux de nos vieilles colonies, pourront
apporter lorsqu'ils retourneront dans leur
pays, un appoint sérieux et intéressant au
corps médical aux Colonies. Outre qu'ils
pourront reporter (Jans les pays lointains les
bienfaits d'une culture qu'ils auront reçue en
France, Ils deviendront pour la population
indigène notamment, des agents actifs de la
Médecine scientifique: C'est de cette façon
que la Mitropole organisera aux Colonies
un corps médical de valeur pour le plus
gr'alïd bénéfice de la population tout entière.
CH. Beklerre,
Sénateur Un Wor8,
Membre de ta Commission dei Affaires
umworu-u, -
GtfiMA COLONIAL
Quand M. Pietri « tourne sonore »
Les « Indiscrétions de Pathé Journal n
présentent cette semaine un interview-express
de M., François Pietri.
Devant son bureau vierge de tout papier,
mains oroisées, un peu gêne au début par le
.feu èlcs sunligtbs, le ministre des Colonies
annonce en souriant « qu'ami et fidèle spec-
tateur. du cinéma, il goûte peu l'apparition
sur l'écran d'un personnage officiel chargé
de # prononcer des paroles définitives ».
Mais déjà la charmante bonhomie de
M. Pietri et sa voix remarquablement
photogénique ont gagné la salle. Le si-
lence s'est fait comme par enchantement.
Et voici M. Pietri au « plan américain ».
Avec, la même mesure, le même tact, le
même sourire M. Pietri présente aux specta-
teurs l'effort magnifique de notre empire co-
lonial et pirouette tout à coup en vrai talon
rouge de France.
Quand M, Pietri a tourne sonore » les ap-
plaudissements crépitent dans la salle et les
réflexions se font jour. M. !e ministre des Co-
lonies .a beaucoup d'admiratrices dans la
salle. a ~eauc oup d'adtnirattices dans la
1. A.
..8 –-
Une propagande coloniale
dans nos établissements
d'instruction publique
- :. : 1"
( C'est sur la jeunesse qu'il faut compter le
ptus souvent pour. la réalisation de certaines
idées et de certains buts. -
On reproche fréquemment aux jeunes Fran-
çais à la recherche d'une carrière de ne pas
tourner les yeux vers celles que leur offrent nos
colonies.
«A qui la faute ? Et. nos méthodes d'ensei-
gnement réservent-elles à l'histoire et à la géo-
graphie de notre empire d'outre-mer la large
place qu'il conviendrait ?
On prête à M. Pietri l'intention de remédier
à cette lacune par la diffusion dans nos éta-
blissements d' enseignement supérieur d'un ou-
vrage de propagànde qui, sous le titre, Y Ap-
pel de la France extérieure, résumerait notre
œuvré coloniales
Aucune initiative! ne serait plus profitable.
L
1,'ANTENNE COLONIALE
Une circulaire
far une circulaire toute récente, le sous-
sdlritaire d'Etrit aux colonies vient de com-
., '; aux 'C;puvetneurs généraux et Gou-
verneurs les suggestions d'ordre technique
formulées par le comité de radiodiffusion
lors de sa première réunion.
Des mesures nécessaires devant être prises
pour que toutes les classes de nos popula-
tions cbloniales soient en mesure de bénéfi-
cier des émissions envisagées, les émissions
à ondes courtes qui émaneront directement
du poste colonial de radiodiffusion, émissions
difficiles à capter, devront être retransmises
sur place par des stations locales travaillant,
comme cela se pratique en Europe, sur des
ondes plus accessibles à tous les appareils
récepteurs, y compris les appareils à ga-
lène, à la fois bon marché et de peu d ien-
tretien.
Ayant adopté ce point de vue, la sous-
commission technique du comité a formulé
un certain nombre de recommandations rela-
tives aux dispositions à ptenèlre pour la re-
transmission au chef-lieu de chaque colonie
des émissions de la Métropole aussi bien que
pour le choix des appareils de réception.
M. Gaston-Gérard
et M. Lucien Saint à Luchon
le
M. Gaston-Gérardt-poursuivant sa visite des
stations thermales et touristiques des Pyrénées,
est arrivé à Luchon où il a inauguré la Maison
du Tourisme et présidé la fête annuelle des
lfeurs.
Un banquet de 300 couverts lui a été offert.
Ce banquet était présidé par M. Fernand
Bouisson, président de la Chambre des dépu-
tés, assisté de M. Lucien Saint, Résident gé-
néral au Maroc ; d'E.t Glaoui, pacha de Mar-
rakech ; de MM. Jean Durand, sénateur, an-
cien ministre ; Guillon, préfet de la Haute-
Garonne ; le professeur Sabatier, représentant
la Fédération thermale ; Paul, directeur des
Chemins de fer du Midi : Bauyonnet, adminis-
trateur des Chemins de fer de montagne, et de
nombreux parlementaires.
,– .,-
M. CLÉMENTEL FRAPPÉ D'INSOLATION
M. Clémentel, ancien ministre des Colo-
hies sénateur du Puy-de-Dôme, s'était rendu
à Cnarrade, près de Royat, en automobile
découverte, a été frappé d'insolation. A son
arrivée à Clermont, on l'a transporté à la
Préfecture. Son état est très grave.
Dans l'administration
te.
Nous rèlevons avec plaisir dans le dernier
mouvement qui vient devoir lieu dans l'ad-
ministration préfectorale la promotion de M.
Peretti de la Rocca, sous-préfet de première
classe, chef-adjoint du cabinet du ministre
des colonies, nommé préfet des Deux-Sèvres.
M. Peretti de l'a Rocca continuera à rem-
plir sa mission rue Oudinot.
LTR-E EN SECONDE PAGE :
Une manifestation panislamique à Lon-
dres.
Les dépèches de Chine.
Dans la Légion d'honneur,
m
A l'Académie des Sciences
-le-
L'ATLANTIDE
M. Bigourdan a présenté hier à ses confrè-
res de l'Académie une étude de M. Felipoff,
astronome russe actuellement fixé à Alger,
précisant la situation et l'existence de 1 At-
lantide.
M. Felipoff a indique que la tradition de
l'Atlantide s'est conservée non seulement
dans l'ancienne Egypte, comme le disait
Platon, mais aussi dans les légendes dilu-
viennes de l'Amérique préhistorique.
Ces deux traditions, bien qu'elles soient
d'origines si différentes, s'accordent a mer-
veille sur l'époque de la disparition de
l'Atlantide.
Elles la placent au temps où le point ver-
nal se trouvait dans le signe zodiacal de
l'Ecrevisse (tradition égyptienne) et plus pré-
cisément au moment où il passait près' de
l'étoile « Epsilon » de cette constellation
(tradition mexicaine).
M. Felipoff a cherché à déterminer si la
trajectoire du point vernal passait près de
cette étoile et à quelle époque cette coïnci-
dence avait eu lieu.
Le calcul montre très aisément qu-c le
point vernal était précisément tout près de
Praesepe Cancri 1 an 7256 avant Jésus-
Christ.
L'Atlantide existait donc encore pendant
l'époque quaternaire.
Elle n'a disparu que vers 7256 avant no-
tre ère, ce qui infirmerait de 6.000 années en-
viron la date indiquée par Platon. Mais va-t-
on faire passer le poète philosophe pour un
.doux relativiste ou au contraire, si l'on
doute encore de l'existence d'Atlantis, pour
le fils spirituel d'tlellas, ce qui contenterait
fort l'auteur d'un bien beau livre sur ce su-
jet : M. Jean Carrbre?
Mort de M. Jean Brunhes
«• »
M. Jean Brunhes, professeur au Collège de
France et membre de l'lnslitut, vient de mou-
rir. Quiconque s'est intéressé de près ou de loi»
à la science géographique connaît le nom de
ce grand savant dont la réputation était mon-
diale.
Son pète, qui moutut doyen de l'Université
de Dijon, le dirigea encore jeune vers l' ensei-
gnement. A l'Ecole Normale, Vidal de ta
j^lache lui révéla les beautés de la géographie
dont l'étude passionnée "allait être le but de
toute sa vie. La fréquentation de Gabriel Mo-
nod et Georges Goyau déterminèrent sa car-
rière
- Professeur à Lille, puis titulaire de la chaire
de géographie de Fribourg, professant à Lau-
sanne et enfin à sa chaire de géographie hu-
maine au Collège de France, Jean Brunhes
connut des succès éclatants. 11 attirait le public
M le plus dense-depuis Ber!SoRJ). 1
Il laisse deux œuvres maîtresses : la Géo-
graphie humaine (en trois volumes, 1910) et
Géographie humaine de la France (tomes 1 et
11 de l'Histoire de la nation française).
Il fit de nombreux voyages, et notre Afrique
du Nord lui est redevable de travaux impor-
tants : V Irrigation, ses conditions1 géographi-
ques, ses modes et son organisation dans la pé-
ninsule ibérique et dans VAfrique du Nord
(thèse de doctorat, 1902).
Citons encore : la Géographie de l' histoire,
géographie de la tiaix et de la guerre sur terre
et sur mer (en collaboration avec - C. Valtau) ;
Michelet (prix d'éloquence à l'Académie Fran-
çaise) ; les Races (en collaboration avec sa
fille, 1930).
« Jean Brunhes a spiritualisé la r.éographic»,
a dit de lui M. Jacques Ancel, et il procla-
mait que cet hommage était « une de ses fier-
tés ».
Jean Brunhes joignait en effet à ses émi-
nentes qualités scientifiques l'esprit le plus phi-
losophique. Il réussit à établir les principes
généraux de l'occupation humaine sur la physi-
que du globe, arrachant ainsi la géographie à
une spécialisation desséchante pour en faire la
science la plus passionnante qui soit.
Ses obsèques auront lieu le jeudi 28 courant
à 10 heures à Boulogne-sur-Seine.
Depêches'de flndochine
Situation agricole
La récolte du, paddy four le cinquième
mois au Tonlcin a donné, selon les chiffres
définitifs, 609.224 tonnes, faisant; ressortir
un déficit de 121.000 bonnes, environ par
rapport à la récolte du cinquième mois de
l'an dernier.
Les surfaces cultivées pour ladite récolle
étaient de £ 05.500 hectares environ, contre
«G27.000 Van dernier, Le déficit est dû aux
intempéries, d'abord aux inondations qui
dans certaines provinces empêchèrent (es
travaux de repiquage, puis à la sécheresse
anormale qui plus tyrd, dans certains cen-
tres. abîma la récolte
Manifestation en mémoire de Sacco
et Vanzetti
La nuit de vendredi à samedi, à Cao-
Banh. province de Sadac, des bandes d'in-
dividus après avoir incendié quatre maisons
annamites, se rendirent aux abords de la
délégation administrative. Une patrouille
de miliciens, envoyée sur les lieux, se trou..
vant aux prises avec les manifestants et
aUaquée par des individus armés de revol-
vers, dûl faire usage de ses armes, après
les sommations réglementaires. On compte
deux tués et trois blessés du cÔlé des mani-
festants. D'autres rassemblements commu-
nistes dans la région de Hoc-Mon, pro-
vince de Giadinh, furent facilement disper-
sés par les autorités communales. D'après
les renseignements recueillis, ces manifes-
tations auraient été provoquées par des
agitateurs communistes à l'occasion de
l'anniversaire de l'exécution de Sacco cI
Vanzetti,
Indopacifi.
Les Annales Coloniales publieront la se-
maine prochaine un numéro illustré sur rExpo-
sition Internationale d'Anvers,.
Le mandat britannique !
sur la Palestine
»♦»
La discussion du mandat britannique en
Palestine, a donné lieu en son temps à cer-
taines critiques que releva avec acrimonie le
représentant du gouvernement anglais.
Le rapport officiel de la commission per-
manente des mandats sur la politique du
gouvernement britannique va être publié.
Le rapport de la commission, qui traite
des événements de Palestine en août et sep-
tembre 1929, est divisé en trois parties. La
première est l'exposé détaillé des désordres
en Palestine au mois d'août 1929 et des di-
verses causes de ces troubles. Puis vient un
commentaire de l'attitude adoptée par le
gouvernement britannique à l'égard des Juifs
et des Arabes en conflit. La deuxième partie
du rapport énumère les mesures "prises Dar le
gouvernement britannique pour la répression
des troubles et ses efforts pour amener un
accord entre les deux parties belligérantes.
Enfin, la troisième partie, sorte de conclu-
sion, traite de la politique à suivre à l'avenir
en Palestine.
Le ministre des Colonies publiera simul-
tanément à Londres, la réponse anglaise.
Violentes critiques
Le rapport du secrétariat de la Société
des Nations sur le mandat anglais en Pa-
lestine vient d'être publié.
Il reproche à la puissance mandataire de
n'avoir pas su éviter les troubles, de ne les
avoir pas prévus et de n'avoir pas agi assez
fermement pour les réprimer. Les membres
de- la commission des mandats estiment que
la Grande-Bretagne n'a pas eu en Palestine
une politique de nature à atténuer l'antago-
nisme judéo-arabe qui divise le pays. Ils dé-
clarent que le conflit aurait pu être évité
ou, en tout cas, limité, si la puissance man-
dataire avait édicté, en temps voulu, un rè-
glement d'administration en ce qui concerne
le Mur des Lamentations, objet du diffé-
rend.
11 constate en outre que le service des
renseignements, en particulier, aurait été en
défaut, et les effectifs britanniques de police
insuffisants. -
Le gouvernement anglais, on s'en doute,
s'est élevé contre ces critiques.
La réponse britannique s'étonne notam-
ment que ladite commission reproche à l'An-
gleterre de n'avoir pas eu en Palestine des
effectifs suffisants pour réprimer les trou-
bles, alors que jamais auparavant cet orga-
nisme ne lui avait fait une telle remarque.
Le cabinet de Londres s'attache à souligner
tout ce qu'il a accompli en Palestine, et af-
firme qu'il était impossible de prévoir les
événements.
Les mandats français
Nos mandats sur le Togo, le Cameroun et
la Syrie n'ont fort heureusement pas fait
l'objet de critiques nécessitant tant de temps
pour une justification.
..,.
La soie aux colonies
-, , T.
Le discrédit dans lequel est tombée, pour
des raisons diverses, la sériciculture en
France fait, que pour la boie, nous sommes
presque complètement tributaires de l'étran-
ger.
L'élevage du bombyx dans les colonies où
on le pratique est une industrie surtout fa- -
miliale à laquelle s'occupaient plus particu-
lièrement les femmes et les enfants à l'épo-
que où cette main-d'œuvre domestique ne
trouvait pas ailleurs d'emploi plus rémuné-
rateur.
A Madagascar, notamment aux environs de
Tananarive, et dans la province du Betsiléo,
la plupart des cases étaient en môme temps
des magnaneries et de petits ateliers. Bien
que les métiers fussent rudimentaires ils
le sont encore les filateurs indigènes de-
venus, par une longue pratique, très habiles,
confectionnaient des tissus d'une résis-
tance extrême, dont les teintes, toujours so-
bres, composaient d'exquises harmonies. On
peut maintenant encore, admirer au Musée
du chef-lieu et dans quelques vieilles famil-
les des spécimens de lambas qui servaient
de parure aux belles et de sépulture aux rois.
L'industrie de, la soie n'a pas disparu de
Madagascar et parmi l'hétéroclite pacotille
qu'ils offrent aux Européens sédentaires ou
de passage dans les villes et ports, les mar-
chands malgaches ont toujours des lambas à
vendre. Si la qualité n'est plus celle d'au-
trefois, les prix sont ceux d'aujourd'hui.
Les gens du Betsiléo s'étaient plus spécia-
lisés dans la fabrication d'une étoffe grise
obtenue par le tissage de la soie d'une grosse
uraienéc à peu près domestiquée,
Araignée ou bombyx, le gouvernement de
Madagascar a, plus d'une fois, avantagé leur
élevage. Il ne semble pas que ses initiatives
aient porté tous leurs fruits.
Par contre, la soie a été et reste un im-
portant facteur dans la richesse de notre In-
dochine qui en produit 350.000 kilos annuel-
lement. Mais nos Cochinchinois et Annami-
tes, gens très industrieux, dont certaines mai-
sons lyonnaises favorisent par surcroît l'ac-
tivité intelligente, tissent sur place la pres-
que totalité de la production locale.
Un égal encouragement est donne aux sé-
riciculteurs syriens, et nous pourrions trou-
ver dans plus d'une de nos colonies des ter-
res favorables aux mûriers de différentes es.,
pèces dont le ver se nourrit.
La question est de savoir si les indigènes
se prêteront à une éducation qui serait pres-
que entièrement a faire.
- Ce qui reste certain, c'est qu'en dépit de
tous les efforts, le prix de la soie, par suite
de la hausse mondiale des salaires, ira tou-
jours en augmentant, et pour la soie artifi-
cielle, les vrais beaux jours ne font que com-
mencer.
P. c. G. jf,
-00.
L'explosion du Il La-Motte-Picquet
"'I
L'état du lieutenant de vaisseau Bossenec,
grièvement brûlé par l'explosion d'essence
du croiseur La-Motte-Picquct, est en légère
amélioration. L'enseigne de vaisseau Betton
est dans un état satisfaisant. Les autres vic-
times sont considérées comme hors de dan-
ger.
Une délégation d'officiers conduite par le
contre-amiral Morris, ainsi que de nombreux
officiers mariniers et marins ont assisté aux
obsèques du matelot-cuisinier Britzel.
N.
THENTJt-lrr-UNllVdE ANNEE, No 129,. *" LE NUMEnO : 80 CENTINfEE MARDI SOIR, 26 AOUT 1930.
JOUflNUJjUOTIDIEÎI
Rédaction & A Jmilltitratio" :
A, kié (a Riont-tiatMr -
PARIS a*o«
i ditrh. 1 LOUVRE 19-37
RICHÉLIKU «7-S4
, I , ,
Les Annales Coloniales
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LES ÉPICES
La France^ cpnsomfné annuellement Une |
quantité relativement importante de poivre et
de piments. En 1929, elle n'en a pas importé
moins de 24:400 quintaux métriques, dont
23.370 en- provenance de ses colonies et
1.000 seirteiherit en provenance de l'étranger.
-
La valeur dfe 'cës importations a atteint le
chiffre' imposant de 56 millions, dont 54 mil-
lions 610.000 frafics pour les epices fournies
à la métropole par ses possessions d'outre-mef.
La production des épices est donc digne d' in-
térêt. v -'
- - - Pendant longtemps, les épices furent des
produits très rares et très recherchés, et leur
présence sur une table révélait aux invités
l'opulence du maître de la maison. Aux XV
et XVIU siècles, beaucoup de terres et de conti-
nents jusqu ators inconnus furent découverts
par dé hardis navigateurs partis à la conquête
du pays, des épices. La soif de l'or et le goût
des épices sont les deux facteurs qui contri-
buèrent le plus peut-être à pousser les homme,
à une exploration minutieuse de la planète.
Longtemps, les Hollandais détinrent le mo-
rioçtile du commerce des épices, monopole
qu ils défendirent farouchement en usant des
procédés les ,plus rigoureux. C'est ainsi que
sous peine de mcrt il était interdit d'exporter
de leurs possessions les- plantes ou arbres pro-
dUctéurs de poivre ou de piments. Cependant,
grâce aux efforts de la Compagnie des Indes,
la' cultûfe des épices put, au XVIUO siècle se
répandre dans les colonies françaises, et bien-
tôt nous ne fûmes plus tributaires de la Hol-
lande. Il est bon, à ce sujet, de signaler le
rôle de premier plan que joua Pierre Poivre
et d'indiquer qu'il fut le précurseur des grands
- coloniaux français. Ses efforts pour se procu-
rer quelques plants d épices mériteraient d être
contés longuement ; sa vie fut une suite de
prodigieuses' aventures ; trois fois il fut fait
prisonnier par les Anglais ; à Batavia, il eut
un brai emporté par un boulet. Finalement, il
réussit dans. ion ceutfe, et grâce à' lui l'llc-
deiFràncé ̃ fut la première de nos possessions
à produire des épices. Pierre Poivre a droit
& la 'reconnaissance - du pays.
Parmi les épices, cette 2qi est le plus abon.
damment consommée en France est le poivre
connu dès Anciens ët jquè les Romains appré-
ciaient au point d'en exiger, comme tribut de
guerre, des. peuples orientaux vaincus. En
J926, Y ensemble de nos cOloniçs en exporta
»rès.de 2^0D0 tonnes, et dans ce total, l'in.
* >fiis* de^27,Q00 bonnes
c'est cfire. qu'elle est la grande productrice
de poivre.
- Les plantations de poivriers sont surtout
intportantes au Cambodge, car le poivrier
affectionne particulièrement les terres chauder
et. humides. La plante est une liane ligneuse
3ui a 'besoin de auppcrty pour croître et se
éVelcpper. Le apport est ordinairement, au-
Cambodge, constitué par un pieu en bois de
EaUtuvier ou de uiaouli de trois mètres de
aut environ. La culture demande beaucoup
- de soins et des fumures répétées jont néces-
saires ; elle est pratiquée en grande partie par
les Chinois qui emploient comme engrais des
déchets de poisons. Etant donné la richesse
de la faune aquatique des grands lacs cam-
bodgiens, cet engrais pourrait être employé en
quantité illimitée. et la production des poi-
vrières pourrait être augmentée considérable.
ment. On neut multiplier le poivrier aussi bien
par semis* ue, par bouturage ; mais, en géné-
ral, c'est lç bouturage qui est employé pour
ta constitution des poivrières, car on peut ainsi
gagner trois ou quatre ans. Le nombre des
pieas que Ton plante à t' hectare est de 2.500
environ, ils sont distants de 2 mètres.
La liane donne des fruits qui sont des baies
réunies en épis. On récolte ces fruits avant la
maturité et on les fait sécher: Us deviennent
noirs et constituent Je. poivre noir. -
- Le poivre blanc est' obtenu en débarrassant
le grain de poivre noir de leur enveloppe j on
y arrive en les faisant macérer dans de la
chaux vive ou simplement en les laissant fer-
menter. Le poivre contient 2 à 3 d'un
alcaloïde nommé pipérine qui lui donne les
qualités spéciales pour lesquelles il est recher-
ché. il est reç h e r-
Pendant toute la durée de son existence qui
est longue (la. durée du poivrier est souvent
supérieure à 30 ans), le poivrier doit être pré-
servé .contre de nombreux parasites et de mul-
tiples maladies cryptogamiques. On lutte con-
tre ces ennemis par dçs pulvérisations à base
de nicotine. 1
ActueUetnent, la production mondiale du
poivre est supérieure à 40.000 tonnes. Il y a
surproduction momentanéet Aussi en est-il
résulté. un effondrement des cours qui rend la
culture beaucoup moins rémunératrice que ja-
dis. Les planteurs incfochmois demandent avec
insistance que leur, poivre soit mieux protégé
en France toritre le poivre d'origine étrangère.
Les piments OçOkipent dans notre économie
nationale- une place beaucoup plus modeste
que le poivre, puisque la France n'en con-
somme annuellement qu'une soixantaine de
tonnes. Mais dans nos colonies,- la consomma-
tion est beaucoup plus importante, suîtdut aUm
Antilles et à La Réunion i la sauce au cous.
couss est à base de piments.
11 existe plusieurs espèces de piments. Le:
piments proprement dits sont produits par de
arbustes de 1 à 2 métrés de haut, dont les va
riétés sont nombreuses. L'une de ces variété
fournit le poivre de Capertne dont les princi
pales cultures existent à Ceylan. Cette île el
exporte annuellement plus de 6.000 tonnes.
ex Une deuxième sorte de piment est connu
sous le nom de uu m, car son arom
rappelle à la fois celui du poivre, du clou d
girofle, de la cuwle 111 IJ muscade. La
Quatre-épices proviennent surtout de la Ja-
maïque; les plantes productrices sont de ooaux
arbres dont la hauteur peut atteindre dix
mètres.
Parmi les produits que l'on peut apparenter
aux épices, il convient de signaler le girofle,
dont Sainte-Marie de Madagascar s'est fait
une spécialité. L'île en produit annuellement
de 700 à 800 tonnes, alors que la production
mondiale est d'environ 8,000 tonnes. Zanzi-
bar, Penang et Pemba sont les gros produc-
teurs. -
Le giroflier est un arbre de 10 à 15 mètres
de hauteur, originaire des Molluques, d'où un
plant put être enlevé en 1772 par Pierre Poi-
vre pour être cultivé avec succès à La Réu-
nion. Le clou de girofle* est le jeune bouton
floral du giroflier. Il contient une huile essen-
tielle connue en parfumerie sous le nom d'es-
sence de girofle. Cette essence contient de
Venginal dont on extrait de la vanilline. Cettr
vanilline est susceptible de faire une concur-
rencé sérieuse à la vanilline de culture.
Cette étude rapide du poivre, des piments
et du girofle nous permet de conclure que l'en-
semble de nos colonies est riche en produits
les' plus divers, même, en ceux qui n'appa-
raissent pas comme étant de première impor-
tance comme les épices. Rappelons en passant
qu'il vaut mieux souvent encourager des cul-
tures dites secondaires, nombreuses et variées,
qu'une seule culture. La monoculture est sou.
vent grosse de déceptions. Les épices sont,
avec les plantes aromatiques « et médicinales,
des proaulta qu'il importe d'apprécier à leur
juste ftftur, et dont il faut encourager
l exploitation dans toutes nos colonies.
Georges Mouette,
Député de Sa"ne-ol.Loirc, vice-président
de la Commission de l'Algérie,
des tolônies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
Une exposition de M. Boirau
1 -
Notre collaborateur M. boirau expose eh
ce moment à l'Agence de l'Indochine, 2of
rue La Boétie, une série de ses gravures.
Citons parmi elles deux portiques de temple
et de magnifiques portraits d'une Annamite
se peignant les cheveux, d'un Moï à la plpOJ
et d'un Moï du Haut-Donat
Tous les connaisseurs, tous les artistes
mlmireront le dessin impeccable, la beauté
0*8 ombrertl'intensité dtlvi'uet- dG*hàtit«ifre-
lief. et 4a délicatesse de ces TÙvres.
Boirau est un vrai colonial, un artiste sin-
cfere et cela se reconnaît immédiatement dahs
ses œuvres.
Après avoir pratiqué l'architecture il a sé-
journé aux colonies notamment trois ans au
Tonkin et deux ans au Cameroun, de 1926
à 1928. Il y fit des expositions fort réussies
et les coloniaux d'Afrique se souviennent de
son album « les Frères de la CôtE!'U où il
sut allier, une truculence Un peu rabelai-
sienne à l'observation la plus minutieuse?,
La section de Madagascar à l'Exposition
d'Anvers lui demanda deux gravures qui con..
nurent un vif succès.
Outre un autre album et de nombreux
travaux pour l'Exposition de iQ3t, Boirau
prépare en collaboration avec S.-F. Louis
M.crlet( un livre destiné à la jeunesse intitulé
Les aventures de deux petits Français én
Àj tiquepréfacé par André Demaison, et
celui-ci lui a demandé d'illustrer une nou-
velle édition de ses œuvres déjà parues.
Nous ne pouvons qUe souhaiter le plus
grand succès à cet artiste sympathique.
Henw* Cornu.
L'Exposition coloniale
Le Portugal à l'Exposition Coloniale
Le commissaire général de la Section portu-
gaise à l'Exposition coloniale à Lisbonne a re-
mis au ministre des Colonies le plan général
de la représentation portugaise, proposant no-
tamment la participation des colonies du Mo-
zambique, de Macao et de Timor.
Un Concours Léplne colonial
La Société Frànçaise des Inventeurs et Sa-
vants pour la Protection Internationale de la
Propriété Industrielle, Artistique et Scientifi-
que, aux destinées de laquelle est placé comme
président général M. Alfred Hubert, indus-
triel. organise, à l' occasion de l'Exposition
Coloniale, un concours d'inventions doté de
50.000 francs de prix. Ce concours est ouvert
a tous les inventeurs et savants, sans distinction
d'âge, de sexe ou de .nationalité, La seule conJi
dition est d'avoir adhéré à la Société, dont
le siégé social est à Paris, 65, rue de la Cha.
pelle. La tlôture des engagements est fixée au
30 septembre.
Toutes les inventions sont admises au con-
Capri, qu'il s'agisse d'objets ou dispositifs nou-
veaux nu simplement de perfectionnements ap-
portés aux rouages des machines, à leur fonc-
tionnement ou à la ptésentation des objets.
Un industriel d'Alger tué en CoTse
A un kilomètre de Ponlé-Leccia, sur la
route de Morosagtia, M. Peller, industriel
A Alger, conduisant une automobile, ayant
rencontré, à un tournant, une autre auto,
îtrrnànl d'Orezia, voulut l'éviter, mais don-
na un coup de volant Irop brusque. Préci-
pité dans un r/Win, il fut relevé dans un
rttat grave et transporté à potifd-Leccia on
il ne tarda pas à expirer.
Sa femme a été grièvement. blessée. Ses
deux enfants sont sortis indemnes de l'ac-
ddtnl.
Avant ife. mourir Af. Pcller a pu signer
un iftùque ïïi cml mille francs pentr sa
femme. !
(Pajr d. épêche.)
N otre personnel médical
aux colonies
1
t L~
France fait un
effort pour doter
ses Colonies de
médecins. Cet ef-
fort, il est indis-
p e 11 sable de le
four suivre. Le mé-
decin et l'ingénieur
ce sont les detlx
grands ouvriers de
toute colonisation.
n e s Infirme-
ries, des Hôpitaux, des Dispetisaires ont étt
déj¡¡' largement établis dans nos colonies.
Mais il n'en est pas une VIndochine ex-
ceptée -- où les cadres des médecihs de
colonisation ne soient insuffisants. Cela tient
à une cause bien simple : c'est que les méde-
cins de colonisation ne sont pas assez payés.
Un traitement de 30 à 55.000 francs est in-
suffisant pour déterminer titi jeune médecin,
ayant fait des études. sérieuses, longues et
coûteusest à s'engager du côté de la Médecine
coloniale. Nous ne voulons pas établir de
comparaison^ avec ce que font les Belges
au Congo. Alais les Belges paient leurs mé-
decins de colonisation le double de ce que
sont payés les nôtres. A ce compte, ils en
trouvent en Itombre suffisant.
Dans une séance de l'Académie des scien-
ces coloniales. M. Lasllet; inspecteur général
du Service de Santé aux colonies. a exposé
la situation et l'organisation du personnel
médical aux Colonies et. les mesures prises
pour assurer son recrutement,
De cette coottnuiiicatioii, il résulte que les
médecins libres, au nombre de 150, n'exis-
tent que dans les vieilles colonies où ils so/U
représentés Par des médecins originaires du
Pays <"I orlillÙlue. Guadeloupe, Réunion)
et par quelques médec;,lS, surtout d'anciens
médecins militaires, attifés par la clientèle
des particuliers (Hanoï, Saigon, Tanana-
rive, Dakar). Cette catégorie, dont on envi-
sage le déveioPPcmcllt, sera augmentée par
la création projetée d'écoles dé lIf édecillc
dans les grandes villes eolomales où l'ensei-
gnement universitaire est assez bien organisé.
A côté de la éatêgorie des médecins libres,
il y a celle des médecins de VAssistance
(médecins des cadres locaux et médecins COII-
tractuels) dont le recrutement ne fournit réel-
lement que pour l'bldockine, Ils sont au
nombte actuellement de 125 pour les cadres
et de s <3 pour les contractuels, < i ̃̃
.1 Les médecins militaires du cadré du corps
de santé colonial sont, de leur côté, au nom-
bre de 756, ilont 400 pour les Colonies et les
autres pour l'armée coloniale en France,
dans l Afrique du Nord et en Syrie. Ces
médecins se recrutent dans de bonnes condi-
tions. Les promotions annuelles, autrefois de
40, sont passées à 80 d'abord, puis à ioo et
120. On envisage au Ministère des Colonies
de porter l'effectif de 756 à 1.000, ce qui
donnera 600 médecins présents aux Colonies,
où ils sont autant nécessaires à la médecine
préventive qu'à la thérapeutique.
Il y a à Marseille un quart d'étudiants
étrangers, venant surtout de l'Orient. Son
école de medecine coloniale, installée dans
le jardin du Pharo à côté de la Faculté de
Médecine, s'accroît sans cesse. Elles recevra
cette année 80 officiers-élèves. Elle est ren-
forcée par l'Institut de Médecine coloniale
dont le but est de préparer des médecins ci-
vils tour les Colonies.
Des médecins étrangers, presque en tota-
lité des Russes réfugiés, engagés comme mé-
decins contractuels sous le nom d'hygiénistes
adjoints, viennent compléter le corps médical
colonial. Ils sont en ce moment au nombre
de 8a. Ils ont convenablement rempli leur
mission, quelques-uns même avec distinction,
Enfint à ces éléments européens, qui sont
les cadres de Varmée sanitaire coloniale, il
y a lieu d'aajoindre une masse grandissante
de médecins et sages-femmes indigènes for-
mées dans les Ecoles de Médecine de [fanoï,
Tananarive et Dakar. Ils sont au nombre de
700 médecins et 800 sages-femmes. Il faut
ajouter à ce personnel d'exécutants, 4.000
infirmiers et infirmières, et 2.000 infirmiers
visiteurs et infirmières visiteuses, agents
d? hygiène et gardes sanitaires prévus cet
Afrique occidentale française, prévu dans le
programme du Gouverneur Général Carde.
Tel est le cadre sanitaire de nos Colonies.
J'el qu'il est, il est assurément imuifisant
pour l'étendue de notre empire d'outre-mer
Ett Indochine comme en Afrique occidentale
il pourra être assez facilement complété par
des médecins indigènes lorsquè ceux-là pour-
ront être régulièrement formés dans les éco-
les - de - médecine - qu'on a créées - ou qui sont en
prôjet. Mqîs, ce - recrutement par la voie de
l'étudiant indigène veut qu'on exige de lui
une instruction secondaire suffisante. L'or-
ganisation des Ecoles de Médecine instal-
lées aux Colonies est donc intimement liée à
l'organisation de l'enseignement. Les Indo-
chinois, les Africains de l'Ouest qui vien-
nent faire leurs études en France, comme le
font ceux de nos vieilles colonies, pourront
apporter lorsqu'ils retourneront dans leur
pays, un appoint sérieux et intéressant au
corps médical aux Colonies. Outre qu'ils
pourront reporter (Jans les pays lointains les
bienfaits d'une culture qu'ils auront reçue en
France, Ils deviendront pour la population
indigène notamment, des agents actifs de la
Médecine scientifique: C'est de cette façon
que la Mitropole organisera aux Colonies
un corps médical de valeur pour le plus
gr'alïd bénéfice de la population tout entière.
CH. Beklerre,
Sénateur Un Wor8,
Membre de ta Commission dei Affaires
umworu-u, -
GtfiMA COLONIAL
Quand M. Pietri « tourne sonore »
Les « Indiscrétions de Pathé Journal n
présentent cette semaine un interview-express
de M., François Pietri.
Devant son bureau vierge de tout papier,
mains oroisées, un peu gêne au début par le
.feu èlcs sunligtbs, le ministre des Colonies
annonce en souriant « qu'ami et fidèle spec-
tateur. du cinéma, il goûte peu l'apparition
sur l'écran d'un personnage officiel chargé
de # prononcer des paroles définitives ».
Mais déjà la charmante bonhomie de
M. Pietri et sa voix remarquablement
photogénique ont gagné la salle. Le si-
lence s'est fait comme par enchantement.
Et voici M. Pietri au « plan américain ».
Avec, la même mesure, le même tact, le
même sourire M. Pietri présente aux specta-
teurs l'effort magnifique de notre empire co-
lonial et pirouette tout à coup en vrai talon
rouge de France.
Quand M, Pietri a tourne sonore » les ap-
plaudissements crépitent dans la salle et les
réflexions se font jour. M. !e ministre des Co-
lonies .a beaucoup d'admiratrices dans la
salle. a ~eauc oup d'adtnirattices dans la
1. A.
..8 –-
Une propagande coloniale
dans nos établissements
d'instruction publique
- :. : 1"
( C'est sur la jeunesse qu'il faut compter le
ptus souvent pour. la réalisation de certaines
idées et de certains buts. -
On reproche fréquemment aux jeunes Fran-
çais à la recherche d'une carrière de ne pas
tourner les yeux vers celles que leur offrent nos
colonies.
«A qui la faute ? Et. nos méthodes d'ensei-
gnement réservent-elles à l'histoire et à la géo-
graphie de notre empire d'outre-mer la large
place qu'il conviendrait ?
On prête à M. Pietri l'intention de remédier
à cette lacune par la diffusion dans nos éta-
blissements d' enseignement supérieur d'un ou-
vrage de propagànde qui, sous le titre, Y Ap-
pel de la France extérieure, résumerait notre
œuvré coloniales
Aucune initiative! ne serait plus profitable.
L
1,'ANTENNE COLONIALE
Une circulaire
far une circulaire toute récente, le sous-
sdlritaire d'Etrit aux colonies vient de com-
., '; aux 'C;puvetneurs généraux et Gou-
verneurs les suggestions d'ordre technique
formulées par le comité de radiodiffusion
lors de sa première réunion.
Des mesures nécessaires devant être prises
pour que toutes les classes de nos popula-
tions cbloniales soient en mesure de bénéfi-
cier des émissions envisagées, les émissions
à ondes courtes qui émaneront directement
du poste colonial de radiodiffusion, émissions
difficiles à capter, devront être retransmises
sur place par des stations locales travaillant,
comme cela se pratique en Europe, sur des
ondes plus accessibles à tous les appareils
récepteurs, y compris les appareils à ga-
lène, à la fois bon marché et de peu d ien-
tretien.
Ayant adopté ce point de vue, la sous-
commission technique du comité a formulé
un certain nombre de recommandations rela-
tives aux dispositions à ptenèlre pour la re-
transmission au chef-lieu de chaque colonie
des émissions de la Métropole aussi bien que
pour le choix des appareils de réception.
M. Gaston-Gérard
et M. Lucien Saint à Luchon
le
M. Gaston-Gérardt-poursuivant sa visite des
stations thermales et touristiques des Pyrénées,
est arrivé à Luchon où il a inauguré la Maison
du Tourisme et présidé la fête annuelle des
lfeurs.
Un banquet de 300 couverts lui a été offert.
Ce banquet était présidé par M. Fernand
Bouisson, président de la Chambre des dépu-
tés, assisté de M. Lucien Saint, Résident gé-
néral au Maroc ; d'E.t Glaoui, pacha de Mar-
rakech ; de MM. Jean Durand, sénateur, an-
cien ministre ; Guillon, préfet de la Haute-
Garonne ; le professeur Sabatier, représentant
la Fédération thermale ; Paul, directeur des
Chemins de fer du Midi : Bauyonnet, adminis-
trateur des Chemins de fer de montagne, et de
nombreux parlementaires.
,– .,-
M. CLÉMENTEL FRAPPÉ D'INSOLATION
M. Clémentel, ancien ministre des Colo-
hies sénateur du Puy-de-Dôme, s'était rendu
à Cnarrade, près de Royat, en automobile
découverte, a été frappé d'insolation. A son
arrivée à Clermont, on l'a transporté à la
Préfecture. Son état est très grave.
Dans l'administration
te.
Nous rèlevons avec plaisir dans le dernier
mouvement qui vient devoir lieu dans l'ad-
ministration préfectorale la promotion de M.
Peretti de la Rocca, sous-préfet de première
classe, chef-adjoint du cabinet du ministre
des colonies, nommé préfet des Deux-Sèvres.
M. Peretti de l'a Rocca continuera à rem-
plir sa mission rue Oudinot.
LTR-E EN SECONDE PAGE :
Une manifestation panislamique à Lon-
dres.
Les dépèches de Chine.
Dans la Légion d'honneur,
m
A l'Académie des Sciences
-le-
L'ATLANTIDE
M. Bigourdan a présenté hier à ses confrè-
res de l'Académie une étude de M. Felipoff,
astronome russe actuellement fixé à Alger,
précisant la situation et l'existence de 1 At-
lantide.
M. Felipoff a indique que la tradition de
l'Atlantide s'est conservée non seulement
dans l'ancienne Egypte, comme le disait
Platon, mais aussi dans les légendes dilu-
viennes de l'Amérique préhistorique.
Ces deux traditions, bien qu'elles soient
d'origines si différentes, s'accordent a mer-
veille sur l'époque de la disparition de
l'Atlantide.
Elles la placent au temps où le point ver-
nal se trouvait dans le signe zodiacal de
l'Ecrevisse (tradition égyptienne) et plus pré-
cisément au moment où il passait près' de
l'étoile « Epsilon » de cette constellation
(tradition mexicaine).
M. Felipoff a cherché à déterminer si la
trajectoire du point vernal passait près de
cette étoile et à quelle époque cette coïnci-
dence avait eu lieu.
Le calcul montre très aisément qu-c le
point vernal était précisément tout près de
Praesepe Cancri 1 an 7256 avant Jésus-
Christ.
L'Atlantide existait donc encore pendant
l'époque quaternaire.
Elle n'a disparu que vers 7256 avant no-
tre ère, ce qui infirmerait de 6.000 années en-
viron la date indiquée par Platon. Mais va-t-
on faire passer le poète philosophe pour un
.doux relativiste ou au contraire, si l'on
doute encore de l'existence d'Atlantis, pour
le fils spirituel d'tlellas, ce qui contenterait
fort l'auteur d'un bien beau livre sur ce su-
jet : M. Jean Carrbre?
Mort de M. Jean Brunhes
«• »
M. Jean Brunhes, professeur au Collège de
France et membre de l'lnslitut, vient de mou-
rir. Quiconque s'est intéressé de près ou de loi»
à la science géographique connaît le nom de
ce grand savant dont la réputation était mon-
diale.
Son pète, qui moutut doyen de l'Université
de Dijon, le dirigea encore jeune vers l' ensei-
gnement. A l'Ecole Normale, Vidal de ta
j^lache lui révéla les beautés de la géographie
dont l'étude passionnée "allait être le but de
toute sa vie. La fréquentation de Gabriel Mo-
nod et Georges Goyau déterminèrent sa car-
rière
- Professeur à Lille, puis titulaire de la chaire
de géographie de Fribourg, professant à Lau-
sanne et enfin à sa chaire de géographie hu-
maine au Collège de France, Jean Brunhes
connut des succès éclatants. 11 attirait le public
M le plus dense-depuis Ber!SoRJ). 1
Il laisse deux œuvres maîtresses : la Géo-
graphie humaine (en trois volumes, 1910) et
Géographie humaine de la France (tomes 1 et
11 de l'Histoire de la nation française).
Il fit de nombreux voyages, et notre Afrique
du Nord lui est redevable de travaux impor-
tants : V Irrigation, ses conditions1 géographi-
ques, ses modes et son organisation dans la pé-
ninsule ibérique et dans VAfrique du Nord
(thèse de doctorat, 1902).
Citons encore : la Géographie de l' histoire,
géographie de la tiaix et de la guerre sur terre
et sur mer (en collaboration avec - C. Valtau) ;
Michelet (prix d'éloquence à l'Académie Fran-
çaise) ; les Races (en collaboration avec sa
fille, 1930).
« Jean Brunhes a spiritualisé la r.éographic»,
a dit de lui M. Jacques Ancel, et il procla-
mait que cet hommage était « une de ses fier-
tés ».
Jean Brunhes joignait en effet à ses émi-
nentes qualités scientifiques l'esprit le plus phi-
losophique. Il réussit à établir les principes
généraux de l'occupation humaine sur la physi-
que du globe, arrachant ainsi la géographie à
une spécialisation desséchante pour en faire la
science la plus passionnante qui soit.
Ses obsèques auront lieu le jeudi 28 courant
à 10 heures à Boulogne-sur-Seine.
Depêches'de flndochine
Situation agricole
La récolte du, paddy four le cinquième
mois au Tonlcin a donné, selon les chiffres
définitifs, 609.224 tonnes, faisant; ressortir
un déficit de 121.000 bonnes, environ par
rapport à la récolte du cinquième mois de
l'an dernier.
Les surfaces cultivées pour ladite récolle
étaient de £ 05.500 hectares environ, contre
«G27.000 Van dernier, Le déficit est dû aux
intempéries, d'abord aux inondations qui
dans certaines provinces empêchèrent (es
travaux de repiquage, puis à la sécheresse
anormale qui plus tyrd, dans certains cen-
tres. abîma la récolte
Manifestation en mémoire de Sacco
et Vanzetti
La nuit de vendredi à samedi, à Cao-
Banh. province de Sadac, des bandes d'in-
dividus après avoir incendié quatre maisons
annamites, se rendirent aux abords de la
délégation administrative. Une patrouille
de miliciens, envoyée sur les lieux, se trou..
vant aux prises avec les manifestants et
aUaquée par des individus armés de revol-
vers, dûl faire usage de ses armes, après
les sommations réglementaires. On compte
deux tués et trois blessés du cÔlé des mani-
festants. D'autres rassemblements commu-
nistes dans la région de Hoc-Mon, pro-
vince de Giadinh, furent facilement disper-
sés par les autorités communales. D'après
les renseignements recueillis, ces manifes-
tations auraient été provoquées par des
agitateurs communistes à l'occasion de
l'anniversaire de l'exécution de Sacco cI
Vanzetti,
Indopacifi.
Les Annales Coloniales publieront la se-
maine prochaine un numéro illustré sur rExpo-
sition Internationale d'Anvers,.
Le mandat britannique !
sur la Palestine
»♦»
La discussion du mandat britannique en
Palestine, a donné lieu en son temps à cer-
taines critiques que releva avec acrimonie le
représentant du gouvernement anglais.
Le rapport officiel de la commission per-
manente des mandats sur la politique du
gouvernement britannique va être publié.
Le rapport de la commission, qui traite
des événements de Palestine en août et sep-
tembre 1929, est divisé en trois parties. La
première est l'exposé détaillé des désordres
en Palestine au mois d'août 1929 et des di-
verses causes de ces troubles. Puis vient un
commentaire de l'attitude adoptée par le
gouvernement britannique à l'égard des Juifs
et des Arabes en conflit. La deuxième partie
du rapport énumère les mesures "prises Dar le
gouvernement britannique pour la répression
des troubles et ses efforts pour amener un
accord entre les deux parties belligérantes.
Enfin, la troisième partie, sorte de conclu-
sion, traite de la politique à suivre à l'avenir
en Palestine.
Le ministre des Colonies publiera simul-
tanément à Londres, la réponse anglaise.
Violentes critiques
Le rapport du secrétariat de la Société
des Nations sur le mandat anglais en Pa-
lestine vient d'être publié.
Il reproche à la puissance mandataire de
n'avoir pas su éviter les troubles, de ne les
avoir pas prévus et de n'avoir pas agi assez
fermement pour les réprimer. Les membres
de- la commission des mandats estiment que
la Grande-Bretagne n'a pas eu en Palestine
une politique de nature à atténuer l'antago-
nisme judéo-arabe qui divise le pays. Ils dé-
clarent que le conflit aurait pu être évité
ou, en tout cas, limité, si la puissance man-
dataire avait édicté, en temps voulu, un rè-
glement d'administration en ce qui concerne
le Mur des Lamentations, objet du diffé-
rend.
11 constate en outre que le service des
renseignements, en particulier, aurait été en
défaut, et les effectifs britanniques de police
insuffisants. -
Le gouvernement anglais, on s'en doute,
s'est élevé contre ces critiques.
La réponse britannique s'étonne notam-
ment que ladite commission reproche à l'An-
gleterre de n'avoir pas eu en Palestine des
effectifs suffisants pour réprimer les trou-
bles, alors que jamais auparavant cet orga-
nisme ne lui avait fait une telle remarque.
Le cabinet de Londres s'attache à souligner
tout ce qu'il a accompli en Palestine, et af-
firme qu'il était impossible de prévoir les
événements.
Les mandats français
Nos mandats sur le Togo, le Cameroun et
la Syrie n'ont fort heureusement pas fait
l'objet de critiques nécessitant tant de temps
pour une justification.
..,.
La soie aux colonies
-, , T.
Le discrédit dans lequel est tombée, pour
des raisons diverses, la sériciculture en
France fait, que pour la boie, nous sommes
presque complètement tributaires de l'étran-
ger.
L'élevage du bombyx dans les colonies où
on le pratique est une industrie surtout fa- -
miliale à laquelle s'occupaient plus particu-
lièrement les femmes et les enfants à l'épo-
que où cette main-d'œuvre domestique ne
trouvait pas ailleurs d'emploi plus rémuné-
rateur.
A Madagascar, notamment aux environs de
Tananarive, et dans la province du Betsiléo,
la plupart des cases étaient en môme temps
des magnaneries et de petits ateliers. Bien
que les métiers fussent rudimentaires ils
le sont encore les filateurs indigènes de-
venus, par une longue pratique, très habiles,
confectionnaient des tissus d'une résis-
tance extrême, dont les teintes, toujours so-
bres, composaient d'exquises harmonies. On
peut maintenant encore, admirer au Musée
du chef-lieu et dans quelques vieilles famil-
les des spécimens de lambas qui servaient
de parure aux belles et de sépulture aux rois.
L'industrie de, la soie n'a pas disparu de
Madagascar et parmi l'hétéroclite pacotille
qu'ils offrent aux Européens sédentaires ou
de passage dans les villes et ports, les mar-
chands malgaches ont toujours des lambas à
vendre. Si la qualité n'est plus celle d'au-
trefois, les prix sont ceux d'aujourd'hui.
Les gens du Betsiléo s'étaient plus spécia-
lisés dans la fabrication d'une étoffe grise
obtenue par le tissage de la soie d'une grosse
uraienéc à peu près domestiquée,
Araignée ou bombyx, le gouvernement de
Madagascar a, plus d'une fois, avantagé leur
élevage. Il ne semble pas que ses initiatives
aient porté tous leurs fruits.
Par contre, la soie a été et reste un im-
portant facteur dans la richesse de notre In-
dochine qui en produit 350.000 kilos annuel-
lement. Mais nos Cochinchinois et Annami-
tes, gens très industrieux, dont certaines mai-
sons lyonnaises favorisent par surcroît l'ac-
tivité intelligente, tissent sur place la pres-
que totalité de la production locale.
Un égal encouragement est donne aux sé-
riciculteurs syriens, et nous pourrions trou-
ver dans plus d'une de nos colonies des ter-
res favorables aux mûriers de différentes es.,
pèces dont le ver se nourrit.
La question est de savoir si les indigènes
se prêteront à une éducation qui serait pres-
que entièrement a faire.
- Ce qui reste certain, c'est qu'en dépit de
tous les efforts, le prix de la soie, par suite
de la hausse mondiale des salaires, ira tou-
jours en augmentant, et pour la soie artifi-
cielle, les vrais beaux jours ne font que com-
mencer.
P. c. G. jf,
-00.
L'explosion du Il La-Motte-Picquet
"'I
L'état du lieutenant de vaisseau Bossenec,
grièvement brûlé par l'explosion d'essence
du croiseur La-Motte-Picquct, est en légère
amélioration. L'enseigne de vaisseau Betton
est dans un état satisfaisant. Les autres vic-
times sont considérées comme hors de dan-
ger.
Une délégation d'officiers conduite par le
contre-amiral Morris, ainsi que de nombreux
officiers mariniers et marins ont assisté aux
obsèques du matelot-cuisinier Britzel.
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