Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-05-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mai 1930 08 mai 1930
Description : 1930/05/08 (A31,N73). 1930/05/08 (A31,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62807343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRKNTB'BT.UNIEMC ANNEE. - N° 78, * - LB NlJMEfoO ; 80 CENTIMEI - JEUDI SOIR, 8 MAI 1930.
- JOURNAL QUOTIDIEN
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Rédaction & AâmiptiÇrtfiiÀ
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Les Annales Coloniales
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Les annonces et réclames sont reçuet au
bureau du Journal.
1
DlRECTEUR-PONDAfBUH : MiPoel RUEDEL
Tout tès articles publiés dans notre journal ne peuvent
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e m**"
Le contingentement des , vins algériens
–: *
Au risque de me faire maudire par mon
• ami Mario Roustan, le languedocien, je veux
noter, ici, quelques paroles, que je juge cou-
rageuses et qui furent prononcées le 6 avril
dernier en la bonne ville de Carpentras.
iionc, ce jour-ia, la téûeration ues caves
'(.wpt:ra.tl ves ue Vaucluse avait organisé une
coiueieuee où MM. Gustave COslej presiuent
honoraire et le Dr Rouvière, président' en
exercice de Confédération Uénerale des Vi-
gnerons du ISud-Est devaient prendre la pa-
role pour dénoncer le nouveau péril natio-
nal qui est, comme chacun sait, la viticul-
ture algérienne.
Mais, ô surprise, devant les 2.000 viticul-
teurs rassemblés, voilà que deux voix s'élè-
vent pour répondre aux orateurs officiels et'
jeter sur ces enthousiasmes méridionaux
prêts à se lancer, derrière un nouveau Marce-
lin Albert, dans la seconde croisade de
« Ceux d'Argelès, Béziers et Carpentras »,
la. douche froide de leur parole limpide et
sincère.
C'est d'abord M. Fernand Gonnet, con-
seiller général du Vaucluse qui parle.
Il ose rappeler que l'huile d'olive qui va-
lait 1.000 francs en 1928 ne vaut plus que
560 francs, que le blé qui valait 180 francs
ne vaut plus que 125, que le maïs est tombé
de 142 francs à 91, la soie de 330 francs à
260, le cuir de 525 francs à 300, le café de
590 francs à 260 francs.
Il ose dire, cet iconoclaste :
« Le vin subit la loi générale, mais je tiens
à insister sur ce fait que si la plupart des
produits agricoles sont déficitaires, le vin,
lui, reste, même actuellement à un prix rai-
sonnablement rémunérateur.
En effet, je pense, avec la plupart des pro-
ducteurs, qu'un hectolitre de vin de plaine
revient à environ 60 francs, en tenant compte
de tous les frais, même de l'amortissement
des capitaux engagés dans l'établissement du
vignoble.
Or, combien vaut ce vin ?
70 à 100 trancs; suivant degré.
Nous pouvons donc dire que la crise ne
prend pas les proportions d'un désastre. »
, Et, examinant le rôle que peuvent jouer
les nouvelles plantations, notamment les
plantations algériennes, M. Gonnet constate:
« Pour les quatre départements gros pro-
ducteurs du lyLidi (Gard, Hérault, Aude et
Pyrénées-Orientales), les récoltes varient de
K 22.719.000 hectolitres en 1920 à 28.993.000
hectolitres en 1929 avec un maximum de
f - 29^74.000 en rpas , et un minimum de
21.960.600 en 1926,
Pour l'Algérie, nous avons une variation
~ë f.o^i/ooo hectolitres en 1920 à 12 mil-
liçrçs- 832.000 hèet. en 1929 avec 5.025.000
en'1921 et 13.555.000 en 1928.
La récolte totale pour la France, va de
58.416,000 hect. en 1920 à 62.900.000 en
1929 avec 69.250.000 hect, en 1922 et
40.564.000 hect. en 1926.
Le rapprochement de ces chiffres permet
d'affirmer que Ifcs nouvelles plantations ne
jouent qu'un rôle secondaire. 10.000 hecta-
res de plus mis en production peuvent bien
donner- un excédent de 500.000 hectolitres,
mais cet excédent est compensé par la dimi-
nution de production des vignes âgées que
l'on continue à cultiver à cause des hauts
prix du vin et surtout par les conditions at-
mosphériques, qui jouent un rôle primor-
dial, puisqu'elles peuvent enlever 20 mil-
lions d'hectolitres, comme en .1926.
Tout cela apparaît aux protanes comme
nous, et même, ô stupéfaction, aux 2.000 viti-
culteurs de CarpentraS, en route pour la
croisade, comme de simples vérités de bon
sens.
Et après M: Gomiet, voici M. Eugène
Thérond, président du Syndicat des viticul-
teurs-pépiniéristes du Midi qui prend, à son
tour, la parole et qui insiste, ie malhelireux :
« Je me demande, messieurs, si, dans les
circonstances actuelles, vous ne faites pas
fausse route en soulevant ainsi les vigne-
rons ? Je veux croire que c'est en prévision
de ce qui pourrait arriver dans l'avenir, car
l'année n'est pas aussi désastreuse que vous
vous efforcez de nous le faire accroire.
Chez moi, à la cave coopérative de Lédi-
gnan, le vin est affiché par les acheteurs à
96 francs l'hectolitre pour un vin de 90 3 et
personne ne vend j on attend l'offre de 100
francs qui va être obtenue. Ce n'est évidem-
ment pas le pactole que vous vous êtes ha-
bitués, depuis 10 ans, à voir couler à flots
grossissants. C'est, cependant, un prix suf-
fisamment rémunérateur. "à
Et M. Eugène Thérond met, comme on dit
vulgairement, les pieds dans le plat. Ecou-
tez-le :
« Voulez-vous me permettre quelques chif-
fres rigoureusement exacts, qui prouveront
mes dires et illustreront ma thèse ?
Un voisin et ami, que je connais comme
moi-même, a obtenu les résultats suivants:
De 1920 à 1924 le prix moyen du vin
vendu a été de 70 francs l'hectolitre. Le
prix de revient de 45 francs + 10 francs
d'amortissement = 55 francs. Bénéfice 15
francs par hectolitre.
De 1925 à 1929 inclus, le prix moyen du
vin vendu a été de 1 50 francs l'hectolitre.
Le prix de revient 65 fr. + 10 fr. d'amor-
tissement = 75 francs. Bénéfice net 75 fr.
par hectolitre.
J'ai fait le même calcul pour un autre voi-
sin et j'ai trouvé des chiffres à peu près
semblables.
Je sais que nos conférenciers, MM. Coste
et Rouvière s'occupent très activement de
leurs vignobles et qu'ils sont arrivés à récol-
ter 2 à 3.000 hectolitres. Si j'appliquais cet-
te moyenne à leurs cas, vous voyez les béné-
fices énormes qu'ils auraient dû réaUser,
qu'ils ont réalisés, je l'espère, ce dont je me
réjouis * avec eux. Vous pensez bien que
les 2.000 viticulteurs ne manquèrent pas de
se réjouir, avec M. Thérond, de la mine de
nos nouveaux a croisés J. devant de telles
déclarations, irréfutables.
A la suite de ces discours, l'assemblée de
viticulteurs je dis bien' de viticulteurs -
vota un ordre du jour ainsi conçu :,
« Les membres de l'assemblée, considé-
rant. votent, à l'unanimité des 2.000 audi-
teurs présents, moins une voix, le vœu sui-
vant :
« Que la solution de la crise dont souffre
la viticulture soit recherchée en dehors de la
limitation des plantations et du contingente-
ment des importations d'Algérie, aucune ca-
tégorie de français ne devant être sacrifiée au
profit d'une autre. »
Voilà un vœu que Mi Gaston Doumergue,
qui est du Gard, aurait peut-être pu signa-
ler aux viticulteurs d'Algérie auxquels il rend
visite, en ce moment, pour leur montrer que
le bon sens ne perd jamais ses droits dans
notre bon pays de France.
Mienne Antonetii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget do
- l'Algérie.
La grande pitié
du troupeau marocain
Notre confrère V Union Ovine s'inquiète, à
juste raison, de la misère du cheptel maro-
cain qui a décru de moitié depuis cinq ans.
En 1925 le cheptel ovin était de 9 millions
250.000 têtes recensées à l'impôt (ce qui porte
le chiffre total des ovins vivant au Maroc en
1925 à 12 millions environ). On 11e prévoit
pour 1930 que 5 à 6 millions de moutons
recensés. -
Par ailleurs, cette diminution du cheptel
ovin s'accuse encore par les chiffres suivants,
exprimant l'exportation de laines en suint et
lavées :
85.000 quintaux, soit 67 millions de francs
en 1926; 77.000 qtx, soit 68 millions en 1927;
66.000 qtx, soit 75 millions en 1928 j 38.000
qtx, soit 40 millions en 1929.
11 faut, il est vrai, dans cette statistique
décroissante, tenir compte de l'augmentation.'
de la consommation des laines brutes par les
indigènes.
Les statistiques' d'exportation de peaux de
moutons - et d abatage témoighent elles aussi
de la baisse croissante .de Vélev,age ovin.
On groupe plusieurs explications de cette
situation alarmante : d'abord l'extension de
la colonisation et de la culture des céréales
l'administration elle-même continue à
augmenter les surfaces cultivées au préju-
dice des terres de parcours et l'indigène,
alléché par la plus-value des terrains, fait
valoir ses droits de propriétés moins en vue
d'une mise en valeur sérieuse qu'aux fins de
revente fructueuse.
Ce transport de l'activité indigène du do-
maine pastoral dans le domaine agricole
n'exprime donc qu'un apparent équilibre des
richesses.
Une deuxième raison non moins sérieuse
est la carence de la politique d'élevage. Le
cheptel meurt lentement de faim et de soif.
On développe la colonisation, on encourage
les céréaliers, on sauvegarde les forêts, on
néglige le pâturage.
Les terres de parcours insuffisantes sont
vite épuisées et les animaux dépérissent, et
pour peu que la sécheresse et les sauterelles
s'en mêlent, c'est le troupeau entier qui
disparaît.
Le budget de 1930 prévoit pour le service
de l'élevage 1. 766.000 francs, soit 0,22 du
total alors que le service des Eaux et Forêts
bénéficie de t,of! %, l'un et l'autre service
pourtant ne mériteraient-ils pas une égale
sollicitude? Oublie-t-on que le Maroc est
terre d'élection du pâturage et que la vie
pastorale est la grande tradition naturelle
des indigènes?
Concluons, comme le fait notre confrère
A. Gouhaud, en citant la parole d'un contrô-
leur civil : « Dépêchez-vous de nous parler
du mouton. Il en est encore temps, mais
c'est tout juste l bientôt ce ne sera plus qu'un
souvenir historique. »
Jacques Perret
dote»
L'ANTENNE COLONIALE
le.
A Radio-Alger
Tous les quinze jours, le mardi, Radio-
Alger donne un concert de musique orien-
tale avec le concours de l'orchestre de la
Société (c El Moutribia », dont la vedette
est le ténor Manieddine.
Une nouvelle station de T. S. F.
au Cameroun
Une station radiotéléeraphique à ondes
courtes vient d'être créée à Batouri. Cette
station participera au service de la corres-
pondance publique générale officielle et
privée. La liaison radiotélégraphique bila-
térale est ainsi désormais établie entre cette
liaison et les stations de Garoua et Yaoundé.
L'indicatif d'appel de la station de Ba-
touri est : « l<.l.b.-l. »
La taxe des radiotélégrammes et fixée :
10 A 0,50 par mot avec minimum de 5 i'r.
pour les télégrammes échangés entre les
stations de Batouri et les stations de Garoua
et de Yaoundé et n'exigeant aucune re-
transmission ;
20 A 0,75 par mot avec minimum de per-
ception de 7 fr. 50 pour les télégrammes
échangés entre tous les bureaux du terri-
toire et la station de Batouri ou réciproque-
ment et qui exigent une ou plusieurs re.
transmissions par la voie de la T.S.F. ou
par les lignes télégraphiques aériennes.
Sous ces réserves, quant à la fixation du
tarif par mot, les dispositions des arrêtés du
20 octobre 1926 sur la télégraphie privée et
du 19 juillet 19128 sur la télégraphie officielle
sont applicables aux radiotélégrammes.
Gouverner c'est prévoir
~Q~m
DAGE prudhomntes-
que, qui cepen-
dant, est eniote
aujourd'hui la fo-
li tique la plus sa-
ge à suivre dans
tous les pays au globe,
Les événements qui se reproduisent depuis
trois. mois en Indochine énervent V opinion
métropolitaine, surexcitent les énergumènes
de toutes nuances, alarment nos compatriotes,
ceux qui résident là-bas et ceux qui séjournent
en France, inquiètent enfin les esprits pon-
dérés qui ne voient plus où Von va.
Le premier mai, ce sont les échauffourées
sanglantes de Tai-Binh et de Benthuy (cinq
morts, quatorze blessés). Il y a deux jours,
mardi dermer, c'est aux environs de Vinh que
les rebelles envahissent une concession et
tuent quatre indigènes. Pourchassés par la
police, vingt rebettes sont blessés mortelle-
ment. -
Tout le monde lense qu'il faut que cela
cesse et qu'il est indispensable de prendre
des mesures préventives susceptibles. d'arrê-
ter ou au moins de circonscrire le mal.
Or, s'il faut présentement châtier le crime
et punir les fauteurs - de désordre, il convient
surtout, sans tarder, de reformer la politique
que nous pratiquons en Indochine à l'égard
de nos protégés.
Que ces protégés soient Annamites ou Lao-
tiens, Cambodgiens ou Moïs, ils sont sous la
lutetle de la France, c'est donc à nous qu'il
appartient de trouver les termes d'une asso-
ciation souple et surtout pouvaltl s'adapter à
la mentalité locale.
Nous ne sommes pas là-bas en pays con-
quis. Or, les maladresses de quelques-uns et
ta sottise de quelques autres, ont fait à VIndo-
chine un mal que Il arrivent -bas à rétarer le
dévouement de la plupart de' nos administra-
leurs, Vadmirable assistance de notre corps
médical ni même la féconde et probè activité
de nos fonctionnaires et de nos colons.
Le vent de révolte qui souffle depuis huit
ans aux Indes Néerlandaises, la rébellion à
l'état endémique aux Indes Anglaises, t anar-
chie clll'oltique qui règne en Chine, sont au-
tant d'éléments capables d'exalter les cer-
veaux d'annamites cultivés, intelligents et
ayant le mépris de la mort. Mais ces divers
centres de tempête ne sont pas sieffisants pour
déraciner dit coeur des indigènes indochinois,
tes notions très nettes de sécurité, de mieux-
être, d enrichissement, que tous ressentent,
du plus fortuné au plus pauvre, depuis l'oc-
cupation frallfaisé.
Nous avons en cinquante ans bientôt, réa-
lisé en Indochine une partie de notre tâche et
ce n'était pas la moins ingrate. Il nous reste
aujourd'hui à trouvèr le modus vivendi poli-
tique, intellectuel et social qui, en assurant à
l'Indochine ses libertés essentielles sous la tu-
telle de la Fraltce, permettra à ses habitants
de se dire, avec quelque fierté, que leur pays
est, en Extrême-Orient, La métropole seconde
de la France.
Seuls, des niais raconteront à quelques Qa-I
dauds crédules que depuis trois mois le Com-
munisme est maître en Indochine. C'est vrai-
ment faire trop d'honneur à quelques dou-
sailles d'individus qui ne connaissent pas plus
Kçrl Marx que lbtine. Ces énergumènes su-
rexcitent simultanément, pour provoquer des
désordres et des effusions de sang, des hom-
mes de sac ci de corde, pirates comme il y
en a toujours eu en Annam et au Tonkin, et
tout un parti uatioltaliste, traditionnaliste,
comme nous en avons en France, parti tou-
jours prêt, sous toutes les latitudes, à tenter
la restauration des régimes déchus, avec l'ai-
de de toutes l'es complicités qui se présentent.
Marîuei Ruedel.
Le commerce de l'Indochine
avec les Indes Néerlandaises
Les statistiques officielles des importations
de Java et de Madura pour 192V montrent
que parmi les pays exportant vers les Indes
Néerlandaises, l'Indochine occupe la huitième
place avec 22.600.000 guilders, le Siam la
onzième avec 14.380.000 Cil, la France la
quinzième avec ô.240.000 guilders, c est-à-
dire respectivement 3,42 %, 2,1 5 et
1,25 des importations totales de ce pays.
En 1928, ces chiffres pour chacun de ces
pays étaient de 14.550.000, 10.880.000 et
8.770.000 guilders. Il y a donc une augmen-
tation remarquable du commerce avec l' Indo-
chine, due surtout au développement rapide
des importations de riz.
En ce qui concerne les exportations de
Java, la France occupe le 11° rang avec 23
millions 590.000 guilders, le Siam le 15° avec
5.630.000 GI et l'Indochine le 22e avec
1.980,000 guilders.-
-.
DEPARTS
Vers l'Inde Française
Le Porthos a quitté Marseille le 2 mai au
matin pour l'Extrême-Orient. Il avait à son
bord MM. Juvanon, gouverneur général des
Etablissements Français de l'Inde; Gaubert,
chef de cabinet; Philippon, procureur de la
République.
Exceptionnellement, le Porlhos s est di-
rigé tout d'abord sur Alger. Il avait en ef-
fet, parmi ses passagers, de hautes person-
nalités qui allaient assister aux fêtes don-
nées dans la capitale nord-africaine, à l'oc-
casion de la visite du Président de la
République.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le Congrès Eucharistique de Carthage.
Le voyage de M. Doumergue en Algérie.
Les débouchés offerts aux laits naturels
et condensés en Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Dépêches de l'Indochine
Graves pillages dans la région de Vinh
En corrélation avec les- incidents de Ben-
thuy, dans deux villages du canton de Cat-
Ngam, dans la région montagneuse située
à une cinquantaine de kilomètres au nord-
ouest de Vinh, dans le nord de l'Annam, et
signalée comme fortement travaillée par
(a propagande révolutionnaire, des rebelles
ont pillé et incendié, le.1 er mai, une conces-
sion appartenant à un colon indigène co-
cltinchirwts, Vien-Ky, sise au village de
Yen-Lac. Ils se livrèrent ensuite au pillage
du marché d'un autre village de la région
et des habitations indigènes.
Dès t'annonce du mouvement, le résident
'te Vinh envoya sur les lieux un détache-
ment de la garde indigène pour rétablir
l'ordre.
Les souverains de Siam poursuivent
leur voyage
LL. M M. le Roi et ta lielne de Siam,
après avoir visilé les ruines d'Anghor dans
la journée de lundi, sont repartis ce matin
pour Pnam-Penh.
Les souverains siamois sont arrivés à
Pnom-Penh mardi soir. En raison de l'ac-
cident mortel survenu à Kotnpong-Cham,
toutes tes memifes talions officielles ont été
supprimées. Le Roi et la Reine, accompct-
gnés du Résident supérieur Lavit, ont
rendu visite ce matin, à 9 IteUl'es, à S. M.
Monivong. Les souverains sont partis au-
tour d'hui après-midi pour BcUtambang,
d'où ils regagneront demain le Siam.
- On confirme que, malgré tes efforts dé-
ployés pour obtenir sans effusion de sang,
la reddition des rebelles dès deux villages
dit, canton de Cal-Ngham, au nord-ouest de
Vinh, qui, au cours du mouvement sédi-
tieux signalé hier tuèrent quatre Annami-
les, le détachement de police envoyé SUT
les lieux dut recourir à la force pour réta-
blir l'ordre. Après avoir fait la sommation
d'usage, le chef du détachement commanda
d'abord un (eu de salve en l'air, mais,
pressé par les rebelles, il dut faire ouvrir
te feu sur eux, qui, ayant une vingtaine de
tués et autant de blessés, s'enfuirent, lais-
sant en outre de nombreux prisonniers.
(indopacili.)
-–
SI KADDOUR BEN GHABRIT
EST ARRIVÉ A PARIS
Si Kadour Ben Gabrit, ministre plénipo-
tentiaire du sultan du Maroc, est arrivé
lundi à Marseille.
Il est à Paris depuis hier matin.
4IO 1
CINÉMA COLONIAL
Un bel exemple à méditer
Plusieurs Conseils généraux viennent de
décider, au cours de cette cession, d'accor-
der la plus large des subventions à des films
de propagande touristique. Ainsi donc, peu
à peu, la France conçoit quel magnifique
instrument de connaissance et de diffusion
est le cinéma.
- Mieux que la carte postale, mieux que
le timbre, mieux que le livre, mieux que l'af-
fiche, le film dévoile en effet les richesses
trop souvent insoupçonnées d'un pays. Les
Américains l'ont bien compris qui s'ingé-
nient à faire savoir que telles scènes de ca-
ravane furent tournées chez eux, non dans
le Sahara, que tel paysage nordique fut pris
dans les frontières des U.S.A. et non pas en
Laponie ou au Spitzberg. Pourquoi la
France ne se sert-elle pas de ces mêmes
armes ?
Nous avons à notre disposition le plus bel
empire colonial du monde. Mais qui le
< réalise » assez bien pour le vouloir visiter ?
Qui songerait, en alignant des projets de
voyage à cette terre africaine si multiple et
si diverse, à ce Maroc si proche, a cette In-
dochine si mystérieuse? L'esprit se reporte
naturellement -- aux - images -- imposées. Amé.
rique, Amérique, New-York, Frisco, Los An-
geles. L'éducation de l'œil a été faite, la
curiosité éveillée et les Français en mal
d'horizons cinglent vers l'ouest.
Certes nous savons les difficultés finan-
cières d'une intrigue coloniale. Il est des
troupes, des costumes, des accessoires divers
à transporter et ce sont là des frais que
seules certaines firmes privilégiées peuvent
se permettre. Il serait vain de désirer un
tel effort, inutile de le préconiser.
Mais il est toutefois des choses plus sim-
ples et plus faciles. Un documentaire
nous entendons un bon documentaire et non
point les bandes obscures et mal faites trop
généralement projetées jusqu'ici est tâche
fort réalisable, peu onéreuse en soi. Deux
opérateurs suffisent (l'expérience a été faite)
pour mener à bien cet ouvrage
Est-ce vraiment trop demander aux minis-
tères des Colonies et du Tourisme, aux gou-
vernements intéressés de coopérer une
fois n'est pas coutume à une œuvre dont
dépend peut-être la richesse plus grande de
notre empire ?
- Les départements de France donnent
l'exemple.
Ne les suivra-t-oli pas?
1. A.
La Côte d'Afrique
La semaine prochaine aura lieu la pré-
scntatim-z de France-Congo sur un cargo,
film doctimentaire réalisé par K. Ray-
mond-Millet.
Eh Afrique Equatoriale
C'est au mois de juin que les Mangeurs
d'hommes, dont l'action se déroule en Afri-
que équatoriale, seront projetés en exclusi-
vité dans un établissement des Boulevards.
On sait que Robert Lugeon et André-Paul
Antoine partirent seuls à l'aventure rappor-
tant des photos sensationnelles sur des peu-
plades inconnues.
Madagascar
Ill. Léon Poirier qui a tourné les exté-
rieurs de son Caïn à Madagascar avec
Thommy Bourdetle comme principal inter-
prète, vient de partir pour un coin de pro-
vince, Les derniers tours de manivelle se.
ront donnés à Parh.
Les transports coloniaux
et le progrès
A cent ans de distance exactement, nous
nous trouvons dans la même situation la-
mentable : imcompréhension du progrès. Le
bandeau que nous avions sous les yeux au
temps de la première locomotive, nous aveu-
gle, à l'heure actuelle quant à l'avenir de
l'aviation et même quant à la précision sans
cesse perfectionnée qui attend demain, l'auto
sous toutes ses formes.
:En 1830, le chemin de fer de Liverpool à
Manchester transportait chaque jour des
centaines de voyageurs, alors qu'en 1836 le
Parlement français s'accrochait désespéré-
ment aux dernières diligences et se livrait
à des citations célèbres. M. Thiers, minis-
tre des Travaux Publics, d'accord avec
l'administration des Ponts et Chaussées ré-
pondait à M. Perdonnet qui sollicitait du
Gouvernement la concession du chemin de
fer de Paris à Rouen : « Moi, je deman-
derais à la Chambre de vous concéder le
chemin de Rouen ! je m'en garderai bien,
on me jetterait bas de la tribune. » « Le fet
est trop cher en France edisait le ministre
des Finances. » Le terrain est trop acci-
denté » objectait un député, a Les souter-
rains en forme de tunnels sont nuisibles à
la santé des voyageurs », affirmait Arago.
Bref, la France agissante et responsable
de l'époque ne crut pas en la vapeur. La
peur des dépenses et des accidents nous
laissa croupir « au relais ».
Résultat : en 1840, la France ne comp-
tait encore que 440 kilom. de chemin de fer
exécutés ; l'Allemagne en possédait déjà 800
en pleine exploitation et 1.000 lignes pro-
jetées. L'Angleterre, la Belgique- créaient
des voies ferrées à tour de bras.
Nous, les compatriotes de Denis Papin
le proscrit, nous susurrions toujours au trot
d'un cheval blanc : « La vapeur, c'est vrai-
ment trop dangereux. »
Transsaharien
Aujourd'hui, en ce début de mai 1930,
la situation est identique. Au lieu d'em-
ployer toutes nos forças financières et intel-
ligentes au développement, au perfectionne-
ment de .l'aviation et de l'automobile alin
de préparer leur fructueuse et étroite col-
laboration au point de vue transports,
« nous nous accrochons désespérément » au
rail.
L'exemple le plus frappant de notre vo-
lonté de stagnation nous est fourni par ce
fameux projet du chemin de fer Transsaha-
rien.
Lancée pour la première fois par Dupon-
chel, en 1879, l'idee du transsaharien vieille
de cinquante ans n'est plus à la page.
Depuis,, des centaines d'autos ont passé
d'Alger à Gao, à cinquante kilomètres de vi-
tesse moyenne. Une vérité a été révélée aux
hommes clairvoyants, c'est la supériorité In-
contestable de la piste sur le rail. La piste
est souple, le rail est rigide. La piste est
indestructible, le rail est combien fragile !
Avec les huit milliards prévus pour la cons-
truction du Transsaharien, on peut aména-
ger des routes modèles pour l'automobile,
sous toutes ses formes, et qui sait, sortir
l'aviation française du marasme qui la pa-
ralyse.
A ce point de vue, le plus strict devoir
de nos dirigeants est de prévoir.
Tandis que l'Angleterre et l'Allemagne
tentent pour leur aviation des efforts que
nous mesurons mal, nous ratiocinons sur le
Transsaharien et nous laissons travaillei
ceux qui ont des actions métallurgiques a
faire monter.
Pendant ce temps, la Deutsche-Luft-
Hansa prépare une collaboration des plus
intéressantes entre l'avion et le chemin de
fer sur les lignes Berlin-Barcelone et Ber-
lin-Constantinople. Le tourisme aérien an-
glais n'est pas un vain mot, les fils d'Al-
bion se servent de leur avion comme les au-
tomobilistes de leur voiture.
Pour la France qui n'est un grand em-
pire de cent millions cl habitants que grâce
à ses colonies morcelées par les mers et les
continents, l'aviation représente un intérêt
de tout premier ordre qu'il s'agisse de sé-
curité ou d'avenir commercial.
Avant longtemps, l'avion n'aura plus be-
soin du secours du chemin de fer. Un joui
viendra où toutes les routes seront balisées.
Puisse, ce jour-là, notre aviation être au
point et ne pas nous laisser, comme au
temps du premier chemin de fer, bon der-
nier sur la route du progrès, fort occupés à
désensabler le fameux transsaharien.
O. Pau vert-
ALAIN GERBAULT- RENTRE EN FRANCE
Alain Gerbault, qui était au Maroc de-
puis quelque temps, s'est, embarqué lundi
à bord du paquebot lvlclmès, à destination
de' la France.
Ainsi se termine aujourd'hui le voyage
touristique de notre grand navigateur so-
litaire. Malgré le soin qu'il voulut mettre
à conserver l'incognito, nous sommes heu-
reux, ainsi que plusieurs autres confrères,
de pouvoir tenir no.s lecliuirs au courant
des étapes de ce voyage.
Ainsi le navigateur solitaire a quitté sa
tour d'ivoire. La réclame s'est emparée de
lui. Son mépris des hommes, son détache-
ment des choses d'ici-bas, qu'il avait si vi-
goureusement nffirmés, sa soif de vivre
hors de tous et de tout, n'ont pu tenir bien
longtemps. La Société, qui n'aime pas ceux
qui vivent en marge d'elle, a réussi sh réin-
corporer l'enfant prodigue. Et ce n'est pas
un mal.,, (
Le rang du port de Dakar parmi
les ports maritimes français
en 1929
-– .f.
Les chiffres du trafic du port de commerce
de Dakar qui viennent d'être publiés, indi.
quent que ce port a été fréquenté, en 1929,
par 5.411 navires entrés et sortis, jaugeant
6.559.638 tonnes et qu'il y a été débarqué et
embarqué 1.041.569 tonnes de marchandises.
Ces chiffres classent le port de Dakar au
dixième rang des ports maritimes (métropoli-
tains et coloniaux) en ce qui concerne le ton-
nage de jauge des navires entrés et sortis et
au quinzième rang pour le tonnage des mar-
chandises débarquées et embarquées, comme
le montrent les tableaux ci-après :
1. Principaux ports trançais et coloniaux
classés après le tonnage de jauge (en-
trées et sorties en 1929).
Tonneaux
Marseille et annexes 30.039.601
Cherbourg 22.902.639
Oran 20.966.226
Le Havre 18 • 561.500
Alger 16.397.063
Boulogne 11.799.075
Dunkerque 11.601.855
Rouen et annexès 6 762.955
Dakar ",. "8.559.638
Casablanca ̃ 6.527 614
Saïgon 4.208.265
Calais 3.258.524
Nantes et annexes 3.112.911
Sète 2.989.527
Il. Ports français et coloniaux classés
d'après le trafic des marchandises en 1929.
Rouen et annexes Tonnes 9-486. 100
Marseille et annexes 9.151-161
Le Havre. , 5-471-919
Dunkerque 5.400 - 861
Bordeaux et annexes 5-225-537
Oran 3-805-248
Alger 3.713.742
Casablanca 3-047-071
Nantes et annexes 2.804.037
Caen 2-089-917
Saïgon 2 - 060 -170
Sète 1-362.981
Boulogne I - 358 • 762
La Rochelle-Pallice 1-084-317
Dakar 1-041-569
Calais 1.010.915
Saint-Nazaire 998.287
Bilan de notre commerce
avec l'Algérie, nos Colonies,
Protectorats et pays sous mandat
a
Voici les chiffres de notre commerce à l'im-
portation comme à l'exportation, avec l'Al-
gérie, nos Colonies, nos Protectorats et les
pays placés sous notre mandat. Ils s' entendent
pour le premier trimestre de cette année, et
nous avons placé en regard les chiffres cor-
respondants du 1er trimestre 1929. Ces chiffres
sont exprimés en milliers de francs.
I. Importations
1930 1929
Syrie 18-294 (1)
Afrique Occiden-
tale française 148.318 232-119
Algérie. 639.305 857.983
Indochine 142-798 218-158
Madagascar et dé-
pendances 72.162 124.656
Maroc 79.388 122.561
Tunisie 197.689 190 924
Autres colonies et
pays de protec-
torat 143.459 205.702
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 1.441.413 1.952.103
(1) Antérieurement à février dernier, la
Syrie était confondue avec les autres pays
étrangers. Il faut donc relever à la lois très
légèrement le chiffre du premier trimestre 19^0
à la lois en proportion avec le chiffre de la
période correspondante de 1929.
Nous pouvons placer en regard les chiffres
de l'importation en provenance de l'Etranger :
1ur trimestre 1930 : 12.575.193.
r' trimestre 1929 : 13.288.079.
Avec ces chiffres, la même opération ap-
proximative est à effectuer, en ce qui touche
à la Syrie : retrait du chiffre de janvier 1930
et du total de 1929.
II. - Exportations
1930 1929
Syrie 41 .022 (1)
Afrique occidentale
française 146.415 152-694
Algérie 1333.818 870.660
Indochine 231-540 239-885
Madagascar et dé-
pendances 76.921 110-232
Maroc 313.487 333.131
Tunisie 242.881 247.393
Autres colonies et
pays de protec-
torat 141.584 149-778
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 2.527.668 2103 773
Mêmes observations que ci-dessus en ce
qui concerne la Syrie, dont les chiffres sont à
considérer dans les totaux de nos exportations
sur l' étranger, soit :
I" irimcslre 1930 : 9.162.934.
1"" trimestre. 1929 : 9.881.306.
Coup d'œil
Nous avons donc acheté, durant co premier
trimestre, moins que durant le premier tri-
- JOURNAL QUOTIDIEN
X?
Rédaction & AâmiptiÇrtfiiÀ
l4,lHUK#tMMr
PAR t)..,'" - f
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TtLÉFH. t tOUVR&947
Riéâ|Li)EUjy<)
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Les Annales Coloniales
-
Les annonces et réclames sont reçuet au
bureau du Journal.
1
DlRECTEUR-PONDAfBUH : MiPoel RUEDEL
Tout tès articles publiés dans notre journal ne peuvent
dire reproduits qu'en citant les AÑlALBS COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un ta 6 Mot, 8 Mol»
France et
Colonies 180» 100 » 50 »
Étranger..240» 125 * 70 »
On s'abonne sans frais daru
tous les bureaux de poste.
e m**"
Le contingentement des , vins algériens
–: *
Au risque de me faire maudire par mon
• ami Mario Roustan, le languedocien, je veux
noter, ici, quelques paroles, que je juge cou-
rageuses et qui furent prononcées le 6 avril
dernier en la bonne ville de Carpentras.
iionc, ce jour-ia, la téûeration ues caves
'(.wpt:ra.tl ves ue Vaucluse avait organisé une
coiueieuee où MM. Gustave COslej presiuent
honoraire et le Dr Rouvière, président' en
exercice de Confédération Uénerale des Vi-
gnerons du ISud-Est devaient prendre la pa-
role pour dénoncer le nouveau péril natio-
nal qui est, comme chacun sait, la viticul-
ture algérienne.
Mais, ô surprise, devant les 2.000 viticul-
teurs rassemblés, voilà que deux voix s'élè-
vent pour répondre aux orateurs officiels et'
jeter sur ces enthousiasmes méridionaux
prêts à se lancer, derrière un nouveau Marce-
lin Albert, dans la seconde croisade de
« Ceux d'Argelès, Béziers et Carpentras »,
la. douche froide de leur parole limpide et
sincère.
C'est d'abord M. Fernand Gonnet, con-
seiller général du Vaucluse qui parle.
Il ose rappeler que l'huile d'olive qui va-
lait 1.000 francs en 1928 ne vaut plus que
560 francs, que le blé qui valait 180 francs
ne vaut plus que 125, que le maïs est tombé
de 142 francs à 91, la soie de 330 francs à
260, le cuir de 525 francs à 300, le café de
590 francs à 260 francs.
Il ose dire, cet iconoclaste :
« Le vin subit la loi générale, mais je tiens
à insister sur ce fait que si la plupart des
produits agricoles sont déficitaires, le vin,
lui, reste, même actuellement à un prix rai-
sonnablement rémunérateur.
En effet, je pense, avec la plupart des pro-
ducteurs, qu'un hectolitre de vin de plaine
revient à environ 60 francs, en tenant compte
de tous les frais, même de l'amortissement
des capitaux engagés dans l'établissement du
vignoble.
Or, combien vaut ce vin ?
70 à 100 trancs; suivant degré.
Nous pouvons donc dire que la crise ne
prend pas les proportions d'un désastre. »
, Et, examinant le rôle que peuvent jouer
les nouvelles plantations, notamment les
plantations algériennes, M. Gonnet constate:
« Pour les quatre départements gros pro-
ducteurs du lyLidi (Gard, Hérault, Aude et
Pyrénées-Orientales), les récoltes varient de
K 22.719.000 hectolitres en 1920 à 28.993.000
hectolitres en 1929 avec un maximum de
f - 29^74.000 en rpas , et un minimum de
21.960.600 en 1926,
Pour l'Algérie, nous avons une variation
~ë f.o^i/ooo hectolitres en 1920 à 12 mil-
liçrçs- 832.000 hèet. en 1929 avec 5.025.000
en'1921 et 13.555.000 en 1928.
La récolte totale pour la France, va de
58.416,000 hect. en 1920 à 62.900.000 en
1929 avec 69.250.000 hect, en 1922 et
40.564.000 hect. en 1926.
Le rapprochement de ces chiffres permet
d'affirmer que Ifcs nouvelles plantations ne
jouent qu'un rôle secondaire. 10.000 hecta-
res de plus mis en production peuvent bien
donner- un excédent de 500.000 hectolitres,
mais cet excédent est compensé par la dimi-
nution de production des vignes âgées que
l'on continue à cultiver à cause des hauts
prix du vin et surtout par les conditions at-
mosphériques, qui jouent un rôle primor-
dial, puisqu'elles peuvent enlever 20 mil-
lions d'hectolitres, comme en .1926.
Tout cela apparaît aux protanes comme
nous, et même, ô stupéfaction, aux 2.000 viti-
culteurs de CarpentraS, en route pour la
croisade, comme de simples vérités de bon
sens.
Et après M: Gomiet, voici M. Eugène
Thérond, président du Syndicat des viticul-
teurs-pépiniéristes du Midi qui prend, à son
tour, la parole et qui insiste, ie malhelireux :
« Je me demande, messieurs, si, dans les
circonstances actuelles, vous ne faites pas
fausse route en soulevant ainsi les vigne-
rons ? Je veux croire que c'est en prévision
de ce qui pourrait arriver dans l'avenir, car
l'année n'est pas aussi désastreuse que vous
vous efforcez de nous le faire accroire.
Chez moi, à la cave coopérative de Lédi-
gnan, le vin est affiché par les acheteurs à
96 francs l'hectolitre pour un vin de 90 3 et
personne ne vend j on attend l'offre de 100
francs qui va être obtenue. Ce n'est évidem-
ment pas le pactole que vous vous êtes ha-
bitués, depuis 10 ans, à voir couler à flots
grossissants. C'est, cependant, un prix suf-
fisamment rémunérateur. "à
Et M. Eugène Thérond met, comme on dit
vulgairement, les pieds dans le plat. Ecou-
tez-le :
« Voulez-vous me permettre quelques chif-
fres rigoureusement exacts, qui prouveront
mes dires et illustreront ma thèse ?
Un voisin et ami, que je connais comme
moi-même, a obtenu les résultats suivants:
De 1920 à 1924 le prix moyen du vin
vendu a été de 70 francs l'hectolitre. Le
prix de revient de 45 francs + 10 francs
d'amortissement = 55 francs. Bénéfice 15
francs par hectolitre.
De 1925 à 1929 inclus, le prix moyen du
vin vendu a été de 1 50 francs l'hectolitre.
Le prix de revient 65 fr. + 10 fr. d'amor-
tissement = 75 francs. Bénéfice net 75 fr.
par hectolitre.
J'ai fait le même calcul pour un autre voi-
sin et j'ai trouvé des chiffres à peu près
semblables.
Je sais que nos conférenciers, MM. Coste
et Rouvière s'occupent très activement de
leurs vignobles et qu'ils sont arrivés à récol-
ter 2 à 3.000 hectolitres. Si j'appliquais cet-
te moyenne à leurs cas, vous voyez les béné-
fices énormes qu'ils auraient dû réaUser,
qu'ils ont réalisés, je l'espère, ce dont je me
réjouis * avec eux. Vous pensez bien que
les 2.000 viticulteurs ne manquèrent pas de
se réjouir, avec M. Thérond, de la mine de
nos nouveaux a croisés J. devant de telles
déclarations, irréfutables.
A la suite de ces discours, l'assemblée de
viticulteurs je dis bien' de viticulteurs -
vota un ordre du jour ainsi conçu :,
« Les membres de l'assemblée, considé-
rant. votent, à l'unanimité des 2.000 audi-
teurs présents, moins une voix, le vœu sui-
vant :
« Que la solution de la crise dont souffre
la viticulture soit recherchée en dehors de la
limitation des plantations et du contingente-
ment des importations d'Algérie, aucune ca-
tégorie de français ne devant être sacrifiée au
profit d'une autre. »
Voilà un vœu que Mi Gaston Doumergue,
qui est du Gard, aurait peut-être pu signa-
ler aux viticulteurs d'Algérie auxquels il rend
visite, en ce moment, pour leur montrer que
le bon sens ne perd jamais ses droits dans
notre bon pays de France.
Mienne Antonetii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget do
- l'Algérie.
La grande pitié
du troupeau marocain
Notre confrère V Union Ovine s'inquiète, à
juste raison, de la misère du cheptel maro-
cain qui a décru de moitié depuis cinq ans.
En 1925 le cheptel ovin était de 9 millions
250.000 têtes recensées à l'impôt (ce qui porte
le chiffre total des ovins vivant au Maroc en
1925 à 12 millions environ). On 11e prévoit
pour 1930 que 5 à 6 millions de moutons
recensés. -
Par ailleurs, cette diminution du cheptel
ovin s'accuse encore par les chiffres suivants,
exprimant l'exportation de laines en suint et
lavées :
85.000 quintaux, soit 67 millions de francs
en 1926; 77.000 qtx, soit 68 millions en 1927;
66.000 qtx, soit 75 millions en 1928 j 38.000
qtx, soit 40 millions en 1929.
11 faut, il est vrai, dans cette statistique
décroissante, tenir compte de l'augmentation.'
de la consommation des laines brutes par les
indigènes.
Les statistiques' d'exportation de peaux de
moutons - et d abatage témoighent elles aussi
de la baisse croissante .de Vélev,age ovin.
On groupe plusieurs explications de cette
situation alarmante : d'abord l'extension de
la colonisation et de la culture des céréales
l'administration elle-même continue à
augmenter les surfaces cultivées au préju-
dice des terres de parcours et l'indigène,
alléché par la plus-value des terrains, fait
valoir ses droits de propriétés moins en vue
d'une mise en valeur sérieuse qu'aux fins de
revente fructueuse.
Ce transport de l'activité indigène du do-
maine pastoral dans le domaine agricole
n'exprime donc qu'un apparent équilibre des
richesses.
Une deuxième raison non moins sérieuse
est la carence de la politique d'élevage. Le
cheptel meurt lentement de faim et de soif.
On développe la colonisation, on encourage
les céréaliers, on sauvegarde les forêts, on
néglige le pâturage.
Les terres de parcours insuffisantes sont
vite épuisées et les animaux dépérissent, et
pour peu que la sécheresse et les sauterelles
s'en mêlent, c'est le troupeau entier qui
disparaît.
Le budget de 1930 prévoit pour le service
de l'élevage 1. 766.000 francs, soit 0,22 du
total alors que le service des Eaux et Forêts
bénéficie de t,of! %, l'un et l'autre service
pourtant ne mériteraient-ils pas une égale
sollicitude? Oublie-t-on que le Maroc est
terre d'élection du pâturage et que la vie
pastorale est la grande tradition naturelle
des indigènes?
Concluons, comme le fait notre confrère
A. Gouhaud, en citant la parole d'un contrô-
leur civil : « Dépêchez-vous de nous parler
du mouton. Il en est encore temps, mais
c'est tout juste l bientôt ce ne sera plus qu'un
souvenir historique. »
Jacques Perret
dote»
L'ANTENNE COLONIALE
le.
A Radio-Alger
Tous les quinze jours, le mardi, Radio-
Alger donne un concert de musique orien-
tale avec le concours de l'orchestre de la
Société (c El Moutribia », dont la vedette
est le ténor Manieddine.
Une nouvelle station de T. S. F.
au Cameroun
Une station radiotéléeraphique à ondes
courtes vient d'être créée à Batouri. Cette
station participera au service de la corres-
pondance publique générale officielle et
privée. La liaison radiotélégraphique bila-
térale est ainsi désormais établie entre cette
liaison et les stations de Garoua et Yaoundé.
L'indicatif d'appel de la station de Ba-
touri est : « l<.l.b.-l. »
La taxe des radiotélégrammes et fixée :
10 A 0,50 par mot avec minimum de 5 i'r.
pour les télégrammes échangés entre les
stations de Batouri et les stations de Garoua
et de Yaoundé et n'exigeant aucune re-
transmission ;
20 A 0,75 par mot avec minimum de per-
ception de 7 fr. 50 pour les télégrammes
échangés entre tous les bureaux du terri-
toire et la station de Batouri ou réciproque-
ment et qui exigent une ou plusieurs re.
transmissions par la voie de la T.S.F. ou
par les lignes télégraphiques aériennes.
Sous ces réserves, quant à la fixation du
tarif par mot, les dispositions des arrêtés du
20 octobre 1926 sur la télégraphie privée et
du 19 juillet 19128 sur la télégraphie officielle
sont applicables aux radiotélégrammes.
Gouverner c'est prévoir
~Q~m
DAGE prudhomntes-
que, qui cepen-
dant, est eniote
aujourd'hui la fo-
li tique la plus sa-
ge à suivre dans
tous les pays au globe,
Les événements qui se reproduisent depuis
trois. mois en Indochine énervent V opinion
métropolitaine, surexcitent les énergumènes
de toutes nuances, alarment nos compatriotes,
ceux qui résident là-bas et ceux qui séjournent
en France, inquiètent enfin les esprits pon-
dérés qui ne voient plus où Von va.
Le premier mai, ce sont les échauffourées
sanglantes de Tai-Binh et de Benthuy (cinq
morts, quatorze blessés). Il y a deux jours,
mardi dermer, c'est aux environs de Vinh que
les rebelles envahissent une concession et
tuent quatre indigènes. Pourchassés par la
police, vingt rebettes sont blessés mortelle-
ment. -
Tout le monde lense qu'il faut que cela
cesse et qu'il est indispensable de prendre
des mesures préventives susceptibles. d'arrê-
ter ou au moins de circonscrire le mal.
Or, s'il faut présentement châtier le crime
et punir les fauteurs - de désordre, il convient
surtout, sans tarder, de reformer la politique
que nous pratiquons en Indochine à l'égard
de nos protégés.
Que ces protégés soient Annamites ou Lao-
tiens, Cambodgiens ou Moïs, ils sont sous la
lutetle de la France, c'est donc à nous qu'il
appartient de trouver les termes d'une asso-
ciation souple et surtout pouvaltl s'adapter à
la mentalité locale.
Nous ne sommes pas là-bas en pays con-
quis. Or, les maladresses de quelques-uns et
ta sottise de quelques autres, ont fait à VIndo-
chine un mal que Il arrivent -bas à rétarer le
dévouement de la plupart de' nos administra-
leurs, Vadmirable assistance de notre corps
médical ni même la féconde et probè activité
de nos fonctionnaires et de nos colons.
Le vent de révolte qui souffle depuis huit
ans aux Indes Néerlandaises, la rébellion à
l'état endémique aux Indes Anglaises, t anar-
chie clll'oltique qui règne en Chine, sont au-
tant d'éléments capables d'exalter les cer-
veaux d'annamites cultivés, intelligents et
ayant le mépris de la mort. Mais ces divers
centres de tempête ne sont pas sieffisants pour
déraciner dit coeur des indigènes indochinois,
tes notions très nettes de sécurité, de mieux-
être, d enrichissement, que tous ressentent,
du plus fortuné au plus pauvre, depuis l'oc-
cupation frallfaisé.
Nous avons en cinquante ans bientôt, réa-
lisé en Indochine une partie de notre tâche et
ce n'était pas la moins ingrate. Il nous reste
aujourd'hui à trouvèr le modus vivendi poli-
tique, intellectuel et social qui, en assurant à
l'Indochine ses libertés essentielles sous la tu-
telle de la Fraltce, permettra à ses habitants
de se dire, avec quelque fierté, que leur pays
est, en Extrême-Orient, La métropole seconde
de la France.
Seuls, des niais raconteront à quelques Qa-I
dauds crédules que depuis trois mois le Com-
munisme est maître en Indochine. C'est vrai-
ment faire trop d'honneur à quelques dou-
sailles d'individus qui ne connaissent pas plus
Kçrl Marx que lbtine. Ces énergumènes su-
rexcitent simultanément, pour provoquer des
désordres et des effusions de sang, des hom-
mes de sac ci de corde, pirates comme il y
en a toujours eu en Annam et au Tonkin, et
tout un parti uatioltaliste, traditionnaliste,
comme nous en avons en France, parti tou-
jours prêt, sous toutes les latitudes, à tenter
la restauration des régimes déchus, avec l'ai-
de de toutes l'es complicités qui se présentent.
Marîuei Ruedel.
Le commerce de l'Indochine
avec les Indes Néerlandaises
Les statistiques officielles des importations
de Java et de Madura pour 192V montrent
que parmi les pays exportant vers les Indes
Néerlandaises, l'Indochine occupe la huitième
place avec 22.600.000 guilders, le Siam la
onzième avec 14.380.000 Cil, la France la
quinzième avec ô.240.000 guilders, c est-à-
dire respectivement 3,42 %, 2,1 5 et
1,25 des importations totales de ce pays.
En 1928, ces chiffres pour chacun de ces
pays étaient de 14.550.000, 10.880.000 et
8.770.000 guilders. Il y a donc une augmen-
tation remarquable du commerce avec l' Indo-
chine, due surtout au développement rapide
des importations de riz.
En ce qui concerne les exportations de
Java, la France occupe le 11° rang avec 23
millions 590.000 guilders, le Siam le 15° avec
5.630.000 GI et l'Indochine le 22e avec
1.980,000 guilders.-
-.
DEPARTS
Vers l'Inde Française
Le Porthos a quitté Marseille le 2 mai au
matin pour l'Extrême-Orient. Il avait à son
bord MM. Juvanon, gouverneur général des
Etablissements Français de l'Inde; Gaubert,
chef de cabinet; Philippon, procureur de la
République.
Exceptionnellement, le Porlhos s est di-
rigé tout d'abord sur Alger. Il avait en ef-
fet, parmi ses passagers, de hautes person-
nalités qui allaient assister aux fêtes don-
nées dans la capitale nord-africaine, à l'oc-
casion de la visite du Président de la
République.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le Congrès Eucharistique de Carthage.
Le voyage de M. Doumergue en Algérie.
Les débouchés offerts aux laits naturels
et condensés en Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Dépêches de l'Indochine
Graves pillages dans la région de Vinh
En corrélation avec les- incidents de Ben-
thuy, dans deux villages du canton de Cat-
Ngam, dans la région montagneuse située
à une cinquantaine de kilomètres au nord-
ouest de Vinh, dans le nord de l'Annam, et
signalée comme fortement travaillée par
(a propagande révolutionnaire, des rebelles
ont pillé et incendié, le.1 er mai, une conces-
sion appartenant à un colon indigène co-
cltinchirwts, Vien-Ky, sise au village de
Yen-Lac. Ils se livrèrent ensuite au pillage
du marché d'un autre village de la région
et des habitations indigènes.
Dès t'annonce du mouvement, le résident
'te Vinh envoya sur les lieux un détache-
ment de la garde indigène pour rétablir
l'ordre.
Les souverains de Siam poursuivent
leur voyage
LL. M M. le Roi et ta lielne de Siam,
après avoir visilé les ruines d'Anghor dans
la journée de lundi, sont repartis ce matin
pour Pnam-Penh.
Les souverains siamois sont arrivés à
Pnom-Penh mardi soir. En raison de l'ac-
cident mortel survenu à Kotnpong-Cham,
toutes tes memifes talions officielles ont été
supprimées. Le Roi et la Reine, accompct-
gnés du Résident supérieur Lavit, ont
rendu visite ce matin, à 9 IteUl'es, à S. M.
Monivong. Les souverains sont partis au-
tour d'hui après-midi pour BcUtambang,
d'où ils regagneront demain le Siam.
- On confirme que, malgré tes efforts dé-
ployés pour obtenir sans effusion de sang,
la reddition des rebelles dès deux villages
dit, canton de Cal-Ngham, au nord-ouest de
Vinh, qui, au cours du mouvement sédi-
tieux signalé hier tuèrent quatre Annami-
les, le détachement de police envoyé SUT
les lieux dut recourir à la force pour réta-
blir l'ordre. Après avoir fait la sommation
d'usage, le chef du détachement commanda
d'abord un (eu de salve en l'air, mais,
pressé par les rebelles, il dut faire ouvrir
te feu sur eux, qui, ayant une vingtaine de
tués et autant de blessés, s'enfuirent, lais-
sant en outre de nombreux prisonniers.
(indopacili.)
-–
SI KADDOUR BEN GHABRIT
EST ARRIVÉ A PARIS
Si Kadour Ben Gabrit, ministre plénipo-
tentiaire du sultan du Maroc, est arrivé
lundi à Marseille.
Il est à Paris depuis hier matin.
4IO 1
CINÉMA COLONIAL
Un bel exemple à méditer
Plusieurs Conseils généraux viennent de
décider, au cours de cette cession, d'accor-
der la plus large des subventions à des films
de propagande touristique. Ainsi donc, peu
à peu, la France conçoit quel magnifique
instrument de connaissance et de diffusion
est le cinéma.
- Mieux que la carte postale, mieux que
le timbre, mieux que le livre, mieux que l'af-
fiche, le film dévoile en effet les richesses
trop souvent insoupçonnées d'un pays. Les
Américains l'ont bien compris qui s'ingé-
nient à faire savoir que telles scènes de ca-
ravane furent tournées chez eux, non dans
le Sahara, que tel paysage nordique fut pris
dans les frontières des U.S.A. et non pas en
Laponie ou au Spitzberg. Pourquoi la
France ne se sert-elle pas de ces mêmes
armes ?
Nous avons à notre disposition le plus bel
empire colonial du monde. Mais qui le
< réalise » assez bien pour le vouloir visiter ?
Qui songerait, en alignant des projets de
voyage à cette terre africaine si multiple et
si diverse, à ce Maroc si proche, a cette In-
dochine si mystérieuse? L'esprit se reporte
naturellement -- aux - images -- imposées. Amé.
rique, Amérique, New-York, Frisco, Los An-
geles. L'éducation de l'œil a été faite, la
curiosité éveillée et les Français en mal
d'horizons cinglent vers l'ouest.
Certes nous savons les difficultés finan-
cières d'une intrigue coloniale. Il est des
troupes, des costumes, des accessoires divers
à transporter et ce sont là des frais que
seules certaines firmes privilégiées peuvent
se permettre. Il serait vain de désirer un
tel effort, inutile de le préconiser.
Mais il est toutefois des choses plus sim-
ples et plus faciles. Un documentaire
nous entendons un bon documentaire et non
point les bandes obscures et mal faites trop
généralement projetées jusqu'ici est tâche
fort réalisable, peu onéreuse en soi. Deux
opérateurs suffisent (l'expérience a été faite)
pour mener à bien cet ouvrage
Est-ce vraiment trop demander aux minis-
tères des Colonies et du Tourisme, aux gou-
vernements intéressés de coopérer une
fois n'est pas coutume à une œuvre dont
dépend peut-être la richesse plus grande de
notre empire ?
- Les départements de France donnent
l'exemple.
Ne les suivra-t-oli pas?
1. A.
La Côte d'Afrique
La semaine prochaine aura lieu la pré-
scntatim-z de France-Congo sur un cargo,
film doctimentaire réalisé par K. Ray-
mond-Millet.
Eh Afrique Equatoriale
C'est au mois de juin que les Mangeurs
d'hommes, dont l'action se déroule en Afri-
que équatoriale, seront projetés en exclusi-
vité dans un établissement des Boulevards.
On sait que Robert Lugeon et André-Paul
Antoine partirent seuls à l'aventure rappor-
tant des photos sensationnelles sur des peu-
plades inconnues.
Madagascar
Ill. Léon Poirier qui a tourné les exté-
rieurs de son Caïn à Madagascar avec
Thommy Bourdetle comme principal inter-
prète, vient de partir pour un coin de pro-
vince, Les derniers tours de manivelle se.
ront donnés à Parh.
Les transports coloniaux
et le progrès
A cent ans de distance exactement, nous
nous trouvons dans la même situation la-
mentable : imcompréhension du progrès. Le
bandeau que nous avions sous les yeux au
temps de la première locomotive, nous aveu-
gle, à l'heure actuelle quant à l'avenir de
l'aviation et même quant à la précision sans
cesse perfectionnée qui attend demain, l'auto
sous toutes ses formes.
:En 1830, le chemin de fer de Liverpool à
Manchester transportait chaque jour des
centaines de voyageurs, alors qu'en 1836 le
Parlement français s'accrochait désespéré-
ment aux dernières diligences et se livrait
à des citations célèbres. M. Thiers, minis-
tre des Travaux Publics, d'accord avec
l'administration des Ponts et Chaussées ré-
pondait à M. Perdonnet qui sollicitait du
Gouvernement la concession du chemin de
fer de Paris à Rouen : « Moi, je deman-
derais à la Chambre de vous concéder le
chemin de Rouen ! je m'en garderai bien,
on me jetterait bas de la tribune. » « Le fet
est trop cher en France edisait le ministre
des Finances. » Le terrain est trop acci-
denté » objectait un député, a Les souter-
rains en forme de tunnels sont nuisibles à
la santé des voyageurs », affirmait Arago.
Bref, la France agissante et responsable
de l'époque ne crut pas en la vapeur. La
peur des dépenses et des accidents nous
laissa croupir « au relais ».
Résultat : en 1840, la France ne comp-
tait encore que 440 kilom. de chemin de fer
exécutés ; l'Allemagne en possédait déjà 800
en pleine exploitation et 1.000 lignes pro-
jetées. L'Angleterre, la Belgique- créaient
des voies ferrées à tour de bras.
Nous, les compatriotes de Denis Papin
le proscrit, nous susurrions toujours au trot
d'un cheval blanc : « La vapeur, c'est vrai-
ment trop dangereux. »
Transsaharien
Aujourd'hui, en ce début de mai 1930,
la situation est identique. Au lieu d'em-
ployer toutes nos forças financières et intel-
ligentes au développement, au perfectionne-
ment de .l'aviation et de l'automobile alin
de préparer leur fructueuse et étroite col-
laboration au point de vue transports,
« nous nous accrochons désespérément » au
rail.
L'exemple le plus frappant de notre vo-
lonté de stagnation nous est fourni par ce
fameux projet du chemin de fer Transsaha-
rien.
Lancée pour la première fois par Dupon-
chel, en 1879, l'idee du transsaharien vieille
de cinquante ans n'est plus à la page.
Depuis,, des centaines d'autos ont passé
d'Alger à Gao, à cinquante kilomètres de vi-
tesse moyenne. Une vérité a été révélée aux
hommes clairvoyants, c'est la supériorité In-
contestable de la piste sur le rail. La piste
est souple, le rail est rigide. La piste est
indestructible, le rail est combien fragile !
Avec les huit milliards prévus pour la cons-
truction du Transsaharien, on peut aména-
ger des routes modèles pour l'automobile,
sous toutes ses formes, et qui sait, sortir
l'aviation française du marasme qui la pa-
ralyse.
A ce point de vue, le plus strict devoir
de nos dirigeants est de prévoir.
Tandis que l'Angleterre et l'Allemagne
tentent pour leur aviation des efforts que
nous mesurons mal, nous ratiocinons sur le
Transsaharien et nous laissons travaillei
ceux qui ont des actions métallurgiques a
faire monter.
Pendant ce temps, la Deutsche-Luft-
Hansa prépare une collaboration des plus
intéressantes entre l'avion et le chemin de
fer sur les lignes Berlin-Barcelone et Ber-
lin-Constantinople. Le tourisme aérien an-
glais n'est pas un vain mot, les fils d'Al-
bion se servent de leur avion comme les au-
tomobilistes de leur voiture.
Pour la France qui n'est un grand em-
pire de cent millions cl habitants que grâce
à ses colonies morcelées par les mers et les
continents, l'aviation représente un intérêt
de tout premier ordre qu'il s'agisse de sé-
curité ou d'avenir commercial.
Avant longtemps, l'avion n'aura plus be-
soin du secours du chemin de fer. Un joui
viendra où toutes les routes seront balisées.
Puisse, ce jour-là, notre aviation être au
point et ne pas nous laisser, comme au
temps du premier chemin de fer, bon der-
nier sur la route du progrès, fort occupés à
désensabler le fameux transsaharien.
O. Pau vert-
ALAIN GERBAULT- RENTRE EN FRANCE
Alain Gerbault, qui était au Maroc de-
puis quelque temps, s'est, embarqué lundi
à bord du paquebot lvlclmès, à destination
de' la France.
Ainsi se termine aujourd'hui le voyage
touristique de notre grand navigateur so-
litaire. Malgré le soin qu'il voulut mettre
à conserver l'incognito, nous sommes heu-
reux, ainsi que plusieurs autres confrères,
de pouvoir tenir no.s lecliuirs au courant
des étapes de ce voyage.
Ainsi le navigateur solitaire a quitté sa
tour d'ivoire. La réclame s'est emparée de
lui. Son mépris des hommes, son détache-
ment des choses d'ici-bas, qu'il avait si vi-
goureusement nffirmés, sa soif de vivre
hors de tous et de tout, n'ont pu tenir bien
longtemps. La Société, qui n'aime pas ceux
qui vivent en marge d'elle, a réussi sh réin-
corporer l'enfant prodigue. Et ce n'est pas
un mal.,, (
Le rang du port de Dakar parmi
les ports maritimes français
en 1929
-– .f.
Les chiffres du trafic du port de commerce
de Dakar qui viennent d'être publiés, indi.
quent que ce port a été fréquenté, en 1929,
par 5.411 navires entrés et sortis, jaugeant
6.559.638 tonnes et qu'il y a été débarqué et
embarqué 1.041.569 tonnes de marchandises.
Ces chiffres classent le port de Dakar au
dixième rang des ports maritimes (métropoli-
tains et coloniaux) en ce qui concerne le ton-
nage de jauge des navires entrés et sortis et
au quinzième rang pour le tonnage des mar-
chandises débarquées et embarquées, comme
le montrent les tableaux ci-après :
1. Principaux ports trançais et coloniaux
classés après le tonnage de jauge (en-
trées et sorties en 1929).
Tonneaux
Marseille et annexes 30.039.601
Cherbourg 22.902.639
Oran 20.966.226
Le Havre 18 • 561.500
Alger 16.397.063
Boulogne 11.799.075
Dunkerque 11.601.855
Rouen et annexès 6 762.955
Dakar ",. "8.559.638
Casablanca ̃ 6.527 614
Saïgon 4.208.265
Calais 3.258.524
Nantes et annexes 3.112.911
Sète 2.989.527
Il. Ports français et coloniaux classés
d'après le trafic des marchandises en 1929.
Rouen et annexes Tonnes 9-486. 100
Marseille et annexes 9.151-161
Le Havre. , 5-471-919
Dunkerque 5.400 - 861
Bordeaux et annexes 5-225-537
Oran 3-805-248
Alger 3.713.742
Casablanca 3-047-071
Nantes et annexes 2.804.037
Caen 2-089-917
Saïgon 2 - 060 -170
Sète 1-362.981
Boulogne I - 358 • 762
La Rochelle-Pallice 1-084-317
Dakar 1-041-569
Calais 1.010.915
Saint-Nazaire 998.287
Bilan de notre commerce
avec l'Algérie, nos Colonies,
Protectorats et pays sous mandat
a
Voici les chiffres de notre commerce à l'im-
portation comme à l'exportation, avec l'Al-
gérie, nos Colonies, nos Protectorats et les
pays placés sous notre mandat. Ils s' entendent
pour le premier trimestre de cette année, et
nous avons placé en regard les chiffres cor-
respondants du 1er trimestre 1929. Ces chiffres
sont exprimés en milliers de francs.
I. Importations
1930 1929
Syrie 18-294 (1)
Afrique Occiden-
tale française 148.318 232-119
Algérie. 639.305 857.983
Indochine 142-798 218-158
Madagascar et dé-
pendances 72.162 124.656
Maroc 79.388 122.561
Tunisie 197.689 190 924
Autres colonies et
pays de protec-
torat 143.459 205.702
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 1.441.413 1.952.103
(1) Antérieurement à février dernier, la
Syrie était confondue avec les autres pays
étrangers. Il faut donc relever à la lois très
légèrement le chiffre du premier trimestre 19^0
à la lois en proportion avec le chiffre de la
période correspondante de 1929.
Nous pouvons placer en regard les chiffres
de l'importation en provenance de l'Etranger :
1ur trimestre 1930 : 12.575.193.
r' trimestre 1929 : 13.288.079.
Avec ces chiffres, la même opération ap-
proximative est à effectuer, en ce qui touche
à la Syrie : retrait du chiffre de janvier 1930
et du total de 1929.
II. - Exportations
1930 1929
Syrie 41 .022 (1)
Afrique occidentale
française 146.415 152-694
Algérie 1333.818 870.660
Indochine 231-540 239-885
Madagascar et dé-
pendances 76.921 110-232
Maroc 313.487 333.131
Tunisie 242.881 247.393
Autres colonies et
pays de protec-
torat 141.584 149-778
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 2.527.668 2103 773
Mêmes observations que ci-dessus en ce
qui concerne la Syrie, dont les chiffres sont à
considérer dans les totaux de nos exportations
sur l' étranger, soit :
I" irimcslre 1930 : 9.162.934.
1"" trimestre. 1929 : 9.881.306.
Coup d'œil
Nous avons donc acheté, durant co premier
trimestre, moins que durant le premier tri-
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