Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-02-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1930 07 février 1930
Description : 1930/02/07 (A31,N23). 1930/02/07 (A31,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806852
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Jésuites français à Madagascar
- co-
En voyant, l'autre matin, le flot de per-
sonnalités coloniales et missionnaires qui ve-
naient rendre un suprême hommage au re-
gretté P. Piolet, ma pensée s'évadait vers
cette grande île de Madagascar dont ses
publications successives, il y a trente-cinq
ans à peu près, développaient devant l'opi-
nion française les magnifiques perspectives
d'avenir, il avait fait, dans cette île, un
séjour d'études, qui lui permettait de parler
à bon escient, non seulement de l'œuvre re-
ligieuse accomplie par nos missionnaires jé-
suites, mais de l'aide efficace qu'ils avaient
apportée, là-bas, au prestige de la France.
Un imprévu visiteur, en 1855, s'était
glissé dans Tananarive : son accoutrement
de marchand cachait un prêtre de France: il
avait nom le P.Finaz; c'était un Jésuite, qui
appartenait à la province de Toulouse. 11
arrivait là avec Lambert, le commerçant de
l'île Maurice, qui pressait Napoléon 111 de
regarder du côté de Madagascar. Il était
reçu par Jean Laborde, « le grand La-
borde w, très influent à la cour de Ranava-
lona, et tout disposé à favoriser la pénétra-
tion de la France religieuse. Finaz lançait
un ballon, organisait un théâtre, tirait d'un
piano mécanique certains accords dont la
reine s'exaltait. Il reconnaissait le terrain;
il en mesurait les difficultés; il se disposait
à ce genre de temporisations qui mûrissent
l'action. Six ans se passaient : Radama II,
en 1861, succédait à Ranavalona; l'heure
était propice pour la France, propice pour
les Jésuites : un confrère du P. Finaz, le
P. Jouen, s'installait comme préfet aposto-
lique, et bientôt d'autres Jésuites surve-
naient, apôtres de la brousse.
La France politique du Second Empire
donnait vingt mille francs à cette jeune mis-
sion de l'imérina. Mais en 1872 une lettre
officielle de Paris retirait la maigre alloca-
tion. « Cette subvention, y lisait-on, était
justifiée naguère par l'action prépondérante
que la France prétendait exercer sur l'île;
elle n'a plus raison d'être, aujourd'hui qu'on
a complètement renoncé à cette politique..
La France, éprouvée par ses désastres incli-
nait un instant à se resserrer sur elle-même
et à mortifier ses désirs d'expansion. Ce
fut alors une bonne fortune pour elle,
qu'au nom des intérêts de leur église, des
Jésuites de France voulussent rester, ot
qu'ils voulussent maintenir la France, et que
leurs ambitions d'apôtres survécussent aux
ambitions mêmes de la mère patrie. Repré-
sentants du catholicisme, ils se sentaient aux
prises, sur le sol malgache, avec le protes-
tantisme anglo-saxon; et le ferme dessein
qu'ils avaient de ne pas laisser Rome per
dre un pouce de terrain les amenait à af-
fermir, dans la Grande lie, les racines fran-
çaises, en dépit des gestes d'abdication qui
dans Paris paraissaient - s'esquisser. -
Ils les affermissaient en jouant un rôle
de civilisateurs. Lorsque, vingt-cinq ans plus
tard, le P. Piolet leur rendait une longue
visite, il trouvait là-bas, dans Tamatave, ce
Père Spérat Laconune, qui eût presque mé-
rité de donner son nom à la cité, tant il la
transfigura profondément. Le P. Lacomme
sut mettre un peu de joie dans une atmos-
phère naturelle de tristesse; il sut, sous ce
climat morose, trouver les plantes qui con-
tribueraient à l'assainissement, en même
temps qu'elles seraient une parure. Jadis il
n'y avait là que de pauvres cases, auxquel-
les des ruelles tortueuses refusaient même
les caresses du soleil; il voulut, lui, faire de
Tamatave une sorte de cité-jardin, où les
reflets gris des raphias .voisinaient vers les
taches ecarlates faites par les bougainvii-
liers, avec la nuance d'or des mimosas, avec
la verdoyante lloraison des cocotiers, tot
tout Tamatave. ainsi ulanté uar le 1'. Suérat
Laconune, savait gré a cet initiateur, d avoir
rendu la ville si belle, qu'en 1927, avant le
cyclone qui la dévasta et qui réduisit ses
plantations à n'être qu'une t forêt de bâ-
tons P, Tauiatave se considérait comme fai-
sant honneur au Dieu Créateur, non moins
qu'au P. Spérat Lacomme.
Le P. Piolet trouvait, à Tananarive, !e
P. Koblet, à qui fut due la topographie de
Madagascar, et le P. Llie Colin, tondalcur,
en ibbg, de l'observatoire d Anibohideni-
pona. Le distingué météorologistc, le P. Pio-
let, chaque dimanche, l'apercevait à l'orguc
de l'église; et l'otlice une fois achevé, le
P. Colin remontait sur sa colline, pour pro-
céder, toute la semaine durant, aux observa-
tions minutieuses dont son volume : Météo-
rologie et magnétisme, devait être le fruit.
Sous les regards du P. Piolet, le premier
observatoire français érigé dans t'hémisphèrc
austral achevait de s'outiller. La triangula-
tion soigneusement établie par le P. Colin
servait de base, aussi, à la carte au cent
millième dressée en 1899-1900 par le service
géographique de notre armée, devenue niai-
tresse de l'île. Mais le P. Clin avait hâte
de se détacher de ses travaux de géodésie
pour retourner à son observatoire, ou il dé-
pensa trente-cinq ans de sa vie, et torsqu en
1923 il mourra, on calculera que le chifîre
de ses articles d'astronomie, de météorolo-
gie, de géodésie, s'élèvera à cent quatre-
vingt-deux.
La France politique, et 1* « urbanisme »
malgache, et la science universelle, ont bé-
néficié du travail de ces Français. Et le
P. l'iolet, avant de s'éteindre, a pu cons-
tater que, dans cette île de Madagascar à
laquelle l'attachaient beaucoup de souvenirs,
il y a - aujourd'hui - neuf prêtres séculiers indi-
gènes, ordonnes par Mgr de Saune au cours
de ses dix-huit ans d'episcopat. Ainsi s'ac-
complissent, peu à peu, les prescriptions du
Saint-Siège au sujet de la formation de
clergés indigènes. M. Albert Sarraut, en
1923, dans un discours à l'Ecole coloniale,
proposait à ceux qui l'éooutaient, cette tâche
magnifique, de « modeler patiemment, dans
l'argile informe des multitudes primitives, le
visage d'une nouvelle humanité ». C'est une
œuvre du même ordre, à laquelle se vouent
les Jésuites français de Madagascar, lors-
qu'ils recrutent, parmi les trois cent dix
mille chrétiens de la mission de I ananarive
et de celle de Betsileo, les éléments d'un
clergé. En s'occupant, ainsi, d'aider à l'as-
cension des indigènes plutôt que de faire
peser sur eux une influence dictatoriale, ils
peuvent se réjouir que cet acte de docilité
religieuse aux instructions de Rome soit
conforme, tout en même temps, aux plus
pures traditions coloniales de la France.
Georges Go.
lie "I\caff,tnnc Française.
A la Chambre de Commerce de Tananarive
–c-~-n~"&c« B
Le Monopole des Tabacs
et la réaction algérienne
La Chambre 'de Commerce de Tananarive
s'est occupée de la question du tabac et des
craintes afgériennes, devant la possibilité d'un
monopole de fabrication et de vente des tabacs:
or, la Chambre de Commerce d'Alger a émis
un vœu contre ce projet 1
- -
Ceci pour les raisons suivantes :
Iole monopole projeté porterait un grave
préjudice aux intérêts de l'Algérie aui est le
principal fournisseur de la Grande lie en ta-
bacs fabriqués ;
20 Cette mesure aurait pour conséquence
d'interdire totalement l'entrée des tabacs algé-
riens à Madagascar, en violation des disposi-
tions formelles des lois des 11 janvier 1892
et 15 avril 1928, elle constituerait, au sur-
plus, une sérieuse menace pour l'avenir d'au-
tres colonies françaises pouvant s'inspirer de
ce précédent pour - instituer également le mono-
pole des tabacs sur leur territoire ;
3° Le développement donné depuis plu-
sieurs années à la culture et à l industrie des
tabacs en Algérie nécessite impérieusement le
maintien du régime actuel de liberté absolue
des échanges entre la Métropole, l'Algérie et
les colonies françaises qui permet à l'Algérie
de trouver des débouchés intéressants pour ses
tabacs, à Madagascar notamment.
La Chambre de Tananarive, émue à juste
titre, stupéfaite de voir se qui est, en somme,
une colonie-sœur, se glisser avec tant d'âpreté
dans un débat entre elle et la Métropole, se
défend comme elle le peut. Tout d'abord, en
faisant remarquer que le monopole ne signifie-
rait point interdiction d'entrée à Madagascar
des tabacs algériens, ce qui serait, de plus,
« anti-légal ». Ensuite, en établissant que le
monopole ne saurait en rien ralentir les échan-
ges normaux entre l'Algérie et la Grande lie.
La Chambre, tout en décochant quelques
traits à l'intention de sa collègue d Alger, se
tourne ensuite contre la Commission à la Cham-
bre de l'Algérie, des Colonies et des Protec-
torats, dont le vœu et l'action fuient hostiles a
l'institution de ce monopole.
M. Vally, rapporteur de la question ( à la
Chambra de Commerce de Madagascar, s'expri-
p» apfi : 1
« Le rejet proposé du monopole en question
aurait en effet pour conséquence de prioer le
budget local d'importantes ressources que 14
monopole de la fabrication et de la vente des
tabacs doit normalement fournir à la colonie.
D'après une étude très serrée que j'ai faite Je
cette question, j'estime, en laNant une large
part à la fraude, les revenus supplémentaires
que lc fonctionnement régulier du monopole
donnerait à l'Administration sur la taxe de con-
sommation actuellement fraudée et sur la part
des bénéfices du fermage. à :
15 millions pour l'année 1931 ; 18 millions
pour l'année 1932 ; 21 milliorc pour l'année
1933 ; 26 millions pour l'année 1934.
Pour les années postérieures à 1934, l'exer-
cice du monopole procurerait un revenu pou-
vant arriver à 30 millions de frana,
Le but poursuivi par VAdministration est
celui de parvenir à arrêter la fraude considé-
rable qui se pratique sur la tabacs hachés ven-
dus en paquets ou en cigarettes, et surtout sur
les tabacs en poudre à chiquer préparés dans
la colonie par un trop grand nombre de petits
fabricants indigènes. Il çst matériellement im-
possible dans l'immensité d'un aussi grand pays
d'exercer une surveillance sur ces petites fabri-
ques dont la plupart sont clandestines. »
M. Vally estime que la production des autres
colonies est tout à fait insignifiante : La Réu-
nion, en 1928, a fourni à la Grande lie 46
kilos de cigarettes et 112 de tabac.
Le monopole ne serait pas, pour les produc-
teurs, un organisme de concurrence, mais il
serait, au contraire, une sorte d'organisme cen-
tralisateur d'achats. Ce qui donnerait aux ven-
deurs une garantie morale et financière. -
M. Vally a terminé en considérant que le
pouvoir central ne doit pas se priver d'un re-
venu annuel de plus de 25 millions de francs,
qui pourrait suffire a couvrir l'amortissement
des annuités de l'emprunt.
La Chambre a délibéré sur le rapport de M.
Vally. Elle a partagé le ressentiment du rap-
porteur contre les influences « étrangères à la
colonie » qui menaient bataille contre le pro-
jet. C'est dire qu'elle a adopté le rapport de
M. Vally A l'unanimité, moins une voix
celle de M. Vovard, qui estimait être insuffi-
samment renseigné sur cette question.
Donnez, pauvres,
donnez aux riches!
OCTAVE HOMBEHG,
que M. le maié-
( Il al Lyautey
vient de nommer
tlNX très hautes
jonc lions de
membre du Con-
seil supérieur de
L'Exposition Co-
loniale, a publié
avant-hier, dans
son journal, un
long, article - qui
n est substantiel que pour lui. Jugez-en, - il
fait le point de ses affaires cololnales sous
de ses a f faires coloniales sous
le titre pompeux : - Le devoir de l'Epar-
gne frinçaisep; il se sert d'une phrase de
mon excellent ami Léon Arc/timbaud : « In-
vestir des fonds dans les entreprises colo-
niales dont le résultat ne peut être immé-
diat, voilà la grande nécessité. pour invi-
ter les pauvres gens à acheter les titres un
peu fripés, dont il tient boutique, et à sous-
crire aux nouvelles 'affaires, qu'éventuelle-
ment, il lancera avec grand fracas sous le
vocable de l'Exposition coloniale Van pro-
chain.
Il faut mettre fil garde la foule de bru
ves gens qui sont susceptibles de vider l'es
carcelle de leurs petites économies, dans le
coffre-fort encore bien garni du Financier
dans la banlieue.
M. Octave Uomberg écrit ; « C'est au
cours des épreuves que l'on prend vraiment
conscience de soi-même ». Ah, braves gens,
quel humoriste que Vanimateur de l'iiide-
chinoise des Cultures Tropicales, du Cré.
dit Foncier de l'Indochine, des Sucreries et
Raffineries de l'Indochine, des Minerais de
la Grande-Ile, etc. Vous devez avoir, pau-
vres actionnaires, pauvres acheteurs de parts,
une conscience intégrale de vous-mêmes.
chèrement achetée.
Le signataire de la Grande Injustice dit,
entre autre choses : ce n'est pas l'heure du
défaitisme colonial. Nous sommes sur ce
point, complètement d'accord avec lui. Le
défaitisme dans les affaires coloniales, doit
être définitivement chassé. Finis les lance-
ments scallddlcux, les annonces de gros bé-
néfices, les hausses impressionnantes et injus-
tifiées; plus de tam-tam sous les co-
lonnes de la Bourse; des uetwres, des créa-
tions utiles aux. colonies.
Français moyens, souscrives désormais à
des valeurs coloniales saines, fondées par
des groupes sérieux.
Il y aurait bien d'autres choses à citer.
Arrétons-noris là pour aujourd'hui. AI. Oc-
tave Uomberg a offert, à ses lecteurs un
collier de perles; ses actionnaires et sous.
criptcurs auraient préféré qu'il leur donnit
en prime un collier de pertes fitsscut-elles
japonaises --- ç'eut été toujours cela de
sauvé.
Mttrcci llireiffel
Un djich est dispersé
près du poste de Talsint
Au poste de Talsint, le 22 janvier dernier,
un rekkas arrivant de Ghezzouane annonçait
qu'un djich venait d'enlever un troupeau
près du Ksar.
Sous les ordres du lieutenant Galinier, le
2ie gouni est aussitôt alerté. Le groupe franc
du 6° R.T.S. et deux sections du 5" R.T.S.
se joignent à lui et se lancent à la pour-
suite du djich.
Après une journée de marche le djich est
rejoint. On recherche le contact. Le 5* R.T.S
et le groupe franc accrochent les pillards
par surprise dans une embuscade tendue sur
a piste de Talsint à Ksar-Abbiar.
Le djich, après quinze minutes de « ba-
row », réussit à passer le troupeau dans le
col - du djebel Tlemouchit. .u-
Mais, toujours talonnés, les pillards, a
bout de soufflc; abandonnent les 200 moutons
à Tizi-Tazonine et vont se réfugier dans le
Djebel Skindis. Une fusillade violente fut
échangée jusqu'à la nuit, pendant laquelle
les djicheurs se dispersèrent pour échapper
à la poursuite.
De notre côté nous comptons trois blesses
appartenant à la fezzaa de Gliazzouane.
L'événement a eu dans la région la plus
salutaire influence et, bien qu'il ne s'agisse
que d'une demi-victoire, notre prestige at-
teint dernièrement dans ces parages à l'af-
faire d'Atchana, s'est brillamment relevé
aux yeux de toutes les tribus hésitantes jus-
qu'alors.
Retour à Paris de S. E. Si Kaddoor
ben Ghibrit
«♦«
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre du
sultan du Maroc, est arrivé à Marseille par le
paquebot Gouverneur-Général-Chanzy, courrier
d'Alger. Le ministre se rend à Paris où il res-
tera une dizaine de jours avant de regagner le
Maroc par le courrier du samedi.
A la Chambre de Commerce
de Paris
Les importations en franchise
d'Afrique du Nord
La Chambre de Commerce de Paris a exa-
miné le projet de loi ayant pour objet d'éta-
blir l'égalité de traitement entre les produits
importés en franchise de la Tunisie, d'une
part, et, d'autre part, de l'Empire chérifien
ou des colonies françaises.
Considérant que ce projet fera disparaître
une inégalité de fait et de droit entre le ré-
gimq d'admission en franchise des produits
tunisiens et celui dont bénéficient nos autres
colonies ou protectorats, la Chambre a émis
le vœu qu'il soit voté le plus rapidement
possible.
Dépêches de l'Indochine
>♦»
Brection d'un monument au Laos.
Le Hésident supérieur du Laos, M. Bosc
a inauguré en présence du Gouverneur de
la province siamoise voisine, Muong-La-
khone, de Mgr üorlf", évéque de Mongseng,
des chefs de provinces el d'une nombreuse
uffluence d'h'uropécns et d'indiaônes un
monument élevé à la mémoire des victimes
de la catastrophe de la chaloupe fluviale
Tirenliriiari qui s'est produite le février
IÎW9 sur le Mékiing, « proximité du chef-
lieu de la province de Cammon par suite
de l'explosion de l'essence qui était à bord
et où un ancien député M. Dul-litolotti, ffl
directeur de l'enseignement au IAIOS, M.
Ta ffotin, l'ingénieur (les Travaux publics;
AI. Yvnnet, le capitaine de la chaloupe Af.
(JuilichiHi et de nombreux indigènes trQU-
vèrent la mort.
..• et remise de décorations
Après la cérémonie, te llésideni supé-
rieur, M. Itosc a remis la croix de chevalier
de la Légion d'honneur à sieur l'rsule, su-
périeure ile l'orphelinat de Mongseng el qui
compte cinquante années de. séjour à la
colonie et de nombreux actes de dévoue-
ment.
AU SIAM
sibe
Les ravages du typhon
Le récent typhon qui s'est abattu sur le Siam
a dévasté une région d'environ 50 kilomètres.
Les paysans et les pêcheurs surtout ont souffert.
Trois hommes et trois femmes ont été vic-
times de l'ouragan, et l'on estime, en outre,
que neuf éléphants et 363 têtes de bétail ont
nPri.
7.260 habitations ont été détruites et 31 na-
vires de pêche ont coulé et plus d'un million
d'arbres ont été déracinés.
Le Siam, pays très peuplé
Le recensement fait au Siam le 15 juillet
dernier dénote que le Siam est un des pays dont
la population s' accroît le plus rapidement. Il
comptait, en effet, à cette date, 11.506.207
habitants, enregistrant ainsi une augmentation de
2.298.952 habitants en dix ans.
-ce-
Chez les Pirateurs anglais de caoutchouc
1.'
La Takau Rubber a tenu son assemblée ?
Londres avant-hier. Le Président de la Société
a jugé que l' Association des Planteurs anglais
de Caoutchouc, forte de soixante membres,
était trop nombreuse, et qu'il y avait lieu de
réduire l'effectif. Il a ajouté que les récentes
conversations de La Haye, dont nous avons
rendu compte dans nos numéros des 20 et 25
janvier, avaient été fort utiles et pouvaient
porter remède, tout au moins provisoirement, à
la gêne très sensible qui entrave le marché.
Pour la création d'un syndicat
des Planteurs de Café
Au cours des démarc hes faites récemment
pour obtenir une protection plus efficace des
produits agricoles des Colonies françaises,
et notamment du café, il est apparu que
l'action poursuivie aurait été beaucoup plus
efticace si ces démarches avaient été entre-
prises au nom d'un syndicat constitué con-
formément aux dispositions de la loi du 21
ma rs 1 XXJ.
Afin (l'examiner la possibilité de constituer
un Syndicat des Planteurs de rafé, de cacao
et de thé, les personnalités intéressées à la
production de ces denrées dans les colonies
françaises, sont priées de vouloir bien assis-
ter à la réunion qui se tiendra à cet effet,
le 21 février courant, à 15 heures, à l'I'nion
Coloniale. Française, 17, rue d'Anjou.
-
Contre la crise viticole
6*"
Une réunion
au Ministère de l'Intérieur
M. René Manaut, sous-secrétaire d'Etat au
Ministère de l'Intérieur, a réuni hier soir à cinq
heures, dans son cabinet, MM. Maurice Sar-
raut et Edouard Barthe, président des groupes
viticoles du Sénat et de la Chambre, ainsi que
les ministres des Travaux publics, du Com-
merce et de l'Agriculture, assistés des repré-
sentants des administrations intéressées.
Cette réunion était organisée conformément
aux instructions de M. André Tardieu, désireux
de tout mettre en œuvre pour enrayer la crise
viticole.
M. Manaut a d'abord annoncé que le règle-
ment d'administration publique prévu pour l'ap-
rur il a p~
plication de la loi sur les vins, du lor janvier
1930, venait d'être approuvé par l' Assemblée
générale du Conseil d'Etat et serait publié dès
la fin de la semaine.
La réunion a été ensuite consacrée à l'exa-
men des points suivants : réforme de la taxe
sur le chiffre d' affaires des vins ; réduction des
tarifs de transport pour les vins ; réglementa-
tion de la contenance des récipients ; facilités
à accorder aux vticulteurs par des prêts à court
terme et diverses autres mesures réclamées par
les viticulteurs.
M. Marcel Héraud, sous-secrétaire d Etat à
la présidence du Conseil, retour d'Algérie, a
fait part de l'opinion des viticulteurs algériens.
On sait, à ce propos, que la situation entre
viticulteurs métropolitains et algériens est assez
tendue, ainsi que le précisait le procès-verhal
de Montpellier paru dans notre numéro d' août.
La prochaine réunion au Ministère de l'lnté.
rieur aura lieu le 20 février.
Le Prince de Galles en Afrique
« et que je lais la chasse aux loups »
Le prince de Galles, quittant l'Elst-Afri-
cain portugais, vient de s'embarquer à Beïra
pour gagner Mombassa (Kenia), afin d'aller
chasser.
Au Conseil d État
1"
Garde Indigène de l'Indo-Chine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête plé-
sentee par M. Dupcyron aux fins d'annula-
tion d'une décision du ministre des Pensions,
rejetant sa candidature à l'emploi réservé
d\ garde principal stagiaire de la garde
ino yènc de l'Indo-Chine.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Ktat, que
cet emnloi fiirure au tableau A annexe a la
loi du 30 janvier 1923, parmi les emplois
réservés aux sous-officiers mariniers ayant
dix ans de présence effective sous les dra-
peaux, dont quatre en qualité de sous-offi-
cier,
l e requérant ne remplissant pas les condi-
tions précitées, n'est pas fondé à soutenir
que c'est à tort que, par la décision atta-
quée le ministre des Pensions a rejeté sa
candidature à l'emploi ci-dessus mentionné.
Fondés de pouvoir
des Trésoriers Payeurs généraux
de l'A. O. P.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Chameau, commis principal des tréso-
lien.. dl' l'A. O. K., avait présentée aux fins
d'annulation pour excès de pouvoir, d'une
décision implicite de rejet résultant du
silence gardé pendant plus de quatre mois
par le ministre des Finances, sur sa demande
d'inscription sur la liste des fondés de pou-
voirs des Trésoriers payeurs de J'A. n. 1'.
pour l'année K)26-
Le requérant demandait l'annulation de
cette liste, ou que son nom v soit inscrit.
Ainsi que dit, le Conseil tflCtat a rejeté
cette requête:
Attendu que les dispositions du décret du
fi août tlJ21 sur l'organisation du personnel
dans les trésoreries générales des colonies,
invoquées par le requérant, n'ont pas con-
féré aux agents ayant rempli les fonctions
de fondés de pouvoir, un droit acquis à être
inscrits sur la liste arrêtée chaque année
par le ministre des Finances et sur laquelle
les trésoriers des colonies doivent choisir
leurs fondés de pouvoir.
Rejet de la requète
d'un répartiteur des Contributions
en Algérie
M. Ferry, répartiteur principal des con-
tributions direc tes en Algérie, demeurant à
~ii-i è t é (111
Oran, estimant que l'arrêté du (iomerneur
général de l'Algérie était entaché d'excès de
pouvoir, eu demandait l'annulation au Con-
seil d'Ktat par v>»ie de requête. cet
Dan* son recours, il signalait que cet
arrêté l'avait élevé à la classe exceptionnelle
de "son grade à compter du 1er décembre
1026, mais en reportant à cette dernière date,
l'effet de sa promotion.
L'arrête devait avoir son effet a compte.)
du rr avril 1023 soutenait-il attendu
qu'il avait droit à une bonification de cinq
es. etc.
Le Conseil d'Ktat a jugé cette affaire eh
rejetant la requête de M. Ferry, attendu.
Que les promotions à la classe exception-
nelle n'étant accordées qu'au grand choix.
M. Ferry n'ayant été porté1 au tableau
d'avancement pour cette (lasse qu'en 1(?2(),
sa nomination à ladite classe n'a liki, en
fait, intervenir que dans le courant de l'an-
necto.'ô.
Dès lors, le requérant n'est pas fond»'1 à
soutenir que les effets de sa pioinotion à la
plus haute, classe de son grade auraient dû
être reportés à une date ultérieure.
Coups de
Bambou
Argument marin
l.n. cunfiircnce de luwhes jmiirsnil ses
laborieuses négociations. Les unîtes puis-
sances semblent couloir nous marcha nder
un tonnage qui ne nous permettra d'ail-
leurs que d'assurer très juste, la limite de
nos côtes.
Allons, messieurs nos voisins, amis cl
(i. llteiiç
ne sommes qu'entre alliés, imi.s jusqu'au
bout vous pouvez nous /tonner une mar-
ge plus grande !
La fatalité se chargera- bien de nous
faire perdre, nos plus belles unités puis/pte
le meilleur d'entre nos meilleurs officiers
de marine, celui dre à nos futurs amiraux à naviguer, a
perdu, son croiseur .Kd^nr (juillet sur un
petit rocher de rien du tout à. un kilomètre
de la côte oranaise.
Toucher du bois.
IM', dicton ne. se vérifie pas loujouis.
l'our coniurer le. mauvais sort, toucher tlu
bois rond cl non verni.
L'okoumé est rond, et non. verni. (l'.
pendant l'AbUt', en '¡/I/lIlIt'" de l'oil-
(icnlit. et à destinai ion de Hambourg^ a
di) faire relâche à Suint-Xazaire.
La- lempcl<\ cnl>'vant la passerelle, n pio-
jeté le lieutenant Hervé sur le chargement.
à plus de vingt mètres. L'officier a. été sé-
rieusement blessé à la tét'7. I 11 matelot.
i'rancis LJoméoll, a eu un pied écrasé.
Tous deui: ont été transportés dans une
clinique de (a ville.
(̃'est ainsi que rc.rcejilion ne ,'oll[il'/III'
point la rèqle.
Les vieux clichés
I n homme de génie, reprenant un vieux
cliché l'éb'râge de c/ti.v. et. l''I/'llfl(II'-
ment celui de rais - << les chais mangeront
les rats, les rats mangeront les chats, et
nous aurons leurs peanr > avait souivis
ces jours 7'')N«'r\ au ministre rllI Com-
merce lefaire à mnnlcr en Tunisie.
M. p, r:, l'iundin est nu homme i-onscien-
cienx. Il lut attentivement te firojel.
Dès les inemiers feuillets, imaginait il
sans doute il'rn référer au ministre d",\'
t'otnnies Ses "IIf!II#JOl'lI("III'" s'enthousias-
maient déjà mais en rianl. car ils aoi-
nuissaienl la plaisanterie. M. Flamlin s'en
rendit compte, à M fin de ht lecture ; il
prit le parti d'en rire.
Cette solution était évidemment hi seule :
se battre contre let moulins, ce n'est l"n.;
de notre temps. Et voici une affaire tuni-
sienne qui ne verra pas le iour.
tSHotmwne de f«t Caftanp
La case aux livres
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARIX
UN GRAND HOMME
MERE JAVOUHEY
APOTRE DES NOIRS
par Georges Goyau
de l'Académie Française
Tandis qu'à la Conférence de Loudieo des
chiffres glorieux révèlent au monde entier
la puissance de notre empire colonial (éten-
due supérieure à cellç de ILLLrope entière ----
12 millions de kilomètres caircs, population
60 millions), il est strictement équitable de
citer enfin à l'ordre du jour les rudes ou-
vriers de la première heure.
1\1. Georges Goyau a consacré une magni-
fique page d'histoire coloniale à l'œuvre ci-
vilisatrice de Rlère Javouhey, apôtre des
noirs. Il appartenait à cet historien d'une
haute probité, de révéler au grand public,
qui l'ignore, le rôle qu'a joué, dans nos ter-
ritoire., d'Afrique, d'Amérique, d'Océanie,
cette humble religieuse dont l'activité a su
s'insérer dans l'action nationale. Le livre de
Georges Goyau est une insurrection de grand
talent contre certains ostracismes ; il doit
ouvrir enfin les synthèses d'histoire générale
au texte intéural de notie histoire coloniale.
On prêche la paix, nos représentants s'em-
pressent, d'une Conférence de désarmement
a l'autre. Pendant ce temps nous laissons
sciemment dans l'ombre le plus bel effort
de conquête pacifique et civilisatrice qu'une
nation ait jamais tenté. A ce point de vue,
les trois cents pages de M. Georges Goyau
sont des plus suggestives. Elles nous mon-
trent la race française, incarnée dans une
petite paysanne bourguignonne, mépriser et
vaincre les fatigues et les dangers, tourner
les erreurs des gouvernements et même dea
autorités sacerdotales et sans autre arme que
la charrue, la scie, l'aiguille, l'alphabet, les
remèdes pour les malades, cette race fian-
çaisc, créer les premiers développements
économiques de l'actuel empire colonial
français. Ajoutons tout de suite, c'est en-
core une très belle leçon que dégage l'œuvre
de l'éinincnl académicien que mère Javc-
hey croyait en sa mission ; or, les fou
mystiques possèdent un pouvoir créateur i
Incnse.
Pourtant, à l'aube du dix-neuvième sièc
la France était encore sous le coup de
déljoires coloniaux. L'ambiance de défaite
triste traité de Paris t 1 763) n'était pas c'
sipée ; on était très près du sort de la Lu
siane vendue par Napoléon 1er à l'Amériq
le 30 avril 1803 et de la perte de Saint-]
mingut" le l''r janvier 1K04 la Républii
(1,11ititi était proclamée, les blancs égorg
Le 10 janvier 1817, la Restauration a\
deux ans. On sortait de la Terreur llian
de 1N16. Chateaubriand traitait 1e
Louis XVIII de « Jacobin Il. Les galeries
Palais-Royal étaient encore en bois, sur
pilori de la rue de la Barillerie on expo
toujours « les petits voleurs » et les gran •
attractions du boulevard Montmartre s'aj
laient le Théâtre des Variétés et les fam
panoramas italiens qui donnèrent leur r
au nassaire non moms cctebre.
Alors que sur la terre de France la
si1 poursuivait cahin-caha, sur mer, fait
signifiant en apparence et pourtant riche
heureuses conséquences, Y Eléphant se
parait à quitter la rade de Rochefort. Ki
temps-là, on mettait près de six mois j.
gagner la Réunion. Ce départ pour la vie
ile Bourbon de quatre sœurs de St- J osepl
Cluny marquait l'envol de la féconde
dation de mère javouhey.
Après, ce fut le départ vers le Séné
où mère Javouhey accomplit des prodiges
d'ouvrés humanitaires, puis le premier
voyage en Guyane. Celle que Louis-
Philippe. décora du titre de grand homme,
avait un bien excellent principe, c'était :
« Que pour les colonies il ne faut rien de
médiocre parce que le changement* est diffi-
cile et puis. pour l'exemple! »
11 est vrai de dire que le non de cette
femme au grand cœur, d'un esprit ferme, et
persévérant, courageuse, remarquablement
intelligente, est définitivement inscrit dan?
l'histoire de la et dans celle, de
l'affranchissement des noirs. En apprenant à
lire et à écrire aux populations de couleurs,
Mère Javouhey voulait prouver au monde
blanc que le nègre était digne des bienfaits
de la civilisation. Or, à l'époque, ayant con-
tre elle tous les défenseurs de l'esclavage,
toutes ces familles créoles dont les dots
étaient constituées en doublons-or et en es-
< laves, la tâche était dure !.
Mère Javouhey fut une remarquable édu.
catrice doublée d'une économiste de pre-
mier ordre. Son plan consistait, en même
temps qu'elle instruisait et éduquait les
noirs, à exploiter les bois coloniaux, élever
le bétail, cultiver le sol selon les richesses
du pays. Partout où elle abordait, elle s'in-
téressait à la produi tion et s'inquiétait tout
de suite, de fonder ce que nous appelons au-
jourd'hui des écoles piatiqucs d'agriculture.
Telle fut mère \J avouhey, apôtre des noii-,
véritable fourrière de la civilisation fran-
çaise aux colonies. Puisse le. livre de M.
Georges Goyau propager auprès (lu grand
public cette très belle page d'histoire colo-
niale.
(Librairie Plairi.
NEW-YORK
(par Paul Morand)
Lorsqu'un écrivain, d'emblée, fixant un
point controversé avec, âpreté depuis que
l'homme de Glozel ou d'ailleurs sait tracer
des caractères, se déclare ; << le premier de^
é( rivains français » la critique se trouve Ité.
sarmée en face, d'une telle omnipotence. Ju-
ger devient un coup d'Etat! Il faut atten-
téraire, quasi d'essence divine .< Morand
ter à l'infaillibilité d'une personnalité litlé-
suis », afin de laisser à entendre qu'aprè-.
voit la paille qui est dans l'encrier du voi
tout les avis peinent ètie 1 différents, I qu'on
sin et non point la poutre., etc. Ainsi, M.
Paul Morand s'improvise giand maitie du
proto< oie littéraiie, il met fin à toutes les
querelle* de préséance.
La publii ité aux cent bouches nous ap-
prend que : H Le premier livre français sur
Xcw-York est éi rit par le pi^mier des écri-
vains français ». Le concours est ouvert pour
lis places de second et même de troisième.
Où placei Claudel qui vient de taire pa-
chef- dieu vie? et Mauiois? et les Enfants ta.
raître Le soutier Je salin, une. manière de
ùhles de Cocteau, et le Lciiafhaii, cle Ju--
&me la Revoie mens&Wlo :
magil ",'.I.EI i A , C l, 8 &BON%-EmENTS
JWRMIJMTIWH Les «T Annales gA Coloniales W KlleOMEIEMTS
Une* ô 14010 8 Kea$
PARIS a" ttr. 240. 1ft. 11.
VeLtffl. s Louvm is-U
RICOMMEU 07-94 iét» mnnonee» et réelmmet tont réfuté mt DIRECTEUR.PONDATKUR KUH
Jésuites français à Madagascar
- co-
En voyant, l'autre matin, le flot de per-
sonnalités coloniales et missionnaires qui ve-
naient rendre un suprême hommage au re-
gretté P. Piolet, ma pensée s'évadait vers
cette grande île de Madagascar dont ses
publications successives, il y a trente-cinq
ans à peu près, développaient devant l'opi-
nion française les magnifiques perspectives
d'avenir, il avait fait, dans cette île, un
séjour d'études, qui lui permettait de parler
à bon escient, non seulement de l'œuvre re-
ligieuse accomplie par nos missionnaires jé-
suites, mais de l'aide efficace qu'ils avaient
apportée, là-bas, au prestige de la France.
Un imprévu visiteur, en 1855, s'était
glissé dans Tananarive : son accoutrement
de marchand cachait un prêtre de France: il
avait nom le P.Finaz; c'était un Jésuite, qui
appartenait à la province de Toulouse. 11
arrivait là avec Lambert, le commerçant de
l'île Maurice, qui pressait Napoléon 111 de
regarder du côté de Madagascar. Il était
reçu par Jean Laborde, « le grand La-
borde w, très influent à la cour de Ranava-
lona, et tout disposé à favoriser la pénétra-
tion de la France religieuse. Finaz lançait
un ballon, organisait un théâtre, tirait d'un
piano mécanique certains accords dont la
reine s'exaltait. Il reconnaissait le terrain;
il en mesurait les difficultés; il se disposait
à ce genre de temporisations qui mûrissent
l'action. Six ans se passaient : Radama II,
en 1861, succédait à Ranavalona; l'heure
était propice pour la France, propice pour
les Jésuites : un confrère du P. Finaz, le
P. Jouen, s'installait comme préfet aposto-
lique, et bientôt d'autres Jésuites surve-
naient, apôtres de la brousse.
La France politique du Second Empire
donnait vingt mille francs à cette jeune mis-
sion de l'imérina. Mais en 1872 une lettre
officielle de Paris retirait la maigre alloca-
tion. « Cette subvention, y lisait-on, était
justifiée naguère par l'action prépondérante
que la France prétendait exercer sur l'île;
elle n'a plus raison d'être, aujourd'hui qu'on
a complètement renoncé à cette politique..
La France, éprouvée par ses désastres incli-
nait un instant à se resserrer sur elle-même
et à mortifier ses désirs d'expansion. Ce
fut alors une bonne fortune pour elle,
qu'au nom des intérêts de leur église, des
Jésuites de France voulussent rester, ot
qu'ils voulussent maintenir la France, et que
leurs ambitions d'apôtres survécussent aux
ambitions mêmes de la mère patrie. Repré-
sentants du catholicisme, ils se sentaient aux
prises, sur le sol malgache, avec le protes-
tantisme anglo-saxon; et le ferme dessein
qu'ils avaient de ne pas laisser Rome per
dre un pouce de terrain les amenait à af-
fermir, dans la Grande lie, les racines fran-
çaises, en dépit des gestes d'abdication qui
dans Paris paraissaient - s'esquisser. -
Ils les affermissaient en jouant un rôle
de civilisateurs. Lorsque, vingt-cinq ans plus
tard, le P. Piolet leur rendait une longue
visite, il trouvait là-bas, dans Tamatave, ce
Père Spérat Laconune, qui eût presque mé-
rité de donner son nom à la cité, tant il la
transfigura profondément. Le P. Lacomme
sut mettre un peu de joie dans une atmos-
phère naturelle de tristesse; il sut, sous ce
climat morose, trouver les plantes qui con-
tribueraient à l'assainissement, en même
temps qu'elles seraient une parure. Jadis il
n'y avait là que de pauvres cases, auxquel-
les des ruelles tortueuses refusaient même
les caresses du soleil; il voulut, lui, faire de
Tamatave une sorte de cité-jardin, où les
reflets gris des raphias .voisinaient vers les
taches ecarlates faites par les bougainvii-
liers, avec la nuance d'or des mimosas, avec
la verdoyante lloraison des cocotiers, tot
tout Tamatave. ainsi ulanté uar le 1'. Suérat
Laconune, savait gré a cet initiateur, d avoir
rendu la ville si belle, qu'en 1927, avant le
cyclone qui la dévasta et qui réduisit ses
plantations à n'être qu'une t forêt de bâ-
tons P, Tauiatave se considérait comme fai-
sant honneur au Dieu Créateur, non moins
qu'au P. Spérat Lacomme.
Le P. Piolet trouvait, à Tananarive, !e
P. Koblet, à qui fut due la topographie de
Madagascar, et le P. Llie Colin, tondalcur,
en ibbg, de l'observatoire d Anibohideni-
pona. Le distingué météorologistc, le P. Pio-
let, chaque dimanche, l'apercevait à l'orguc
de l'église; et l'otlice une fois achevé, le
P. Colin remontait sur sa colline, pour pro-
céder, toute la semaine durant, aux observa-
tions minutieuses dont son volume : Météo-
rologie et magnétisme, devait être le fruit.
Sous les regards du P. Piolet, le premier
observatoire français érigé dans t'hémisphèrc
austral achevait de s'outiller. La triangula-
tion soigneusement établie par le P. Colin
servait de base, aussi, à la carte au cent
millième dressée en 1899-1900 par le service
géographique de notre armée, devenue niai-
tresse de l'île. Mais le P. Clin avait hâte
de se détacher de ses travaux de géodésie
pour retourner à son observatoire, ou il dé-
pensa trente-cinq ans de sa vie, et torsqu en
1923 il mourra, on calculera que le chifîre
de ses articles d'astronomie, de météorolo-
gie, de géodésie, s'élèvera à cent quatre-
vingt-deux.
La France politique, et 1* « urbanisme »
malgache, et la science universelle, ont bé-
néficié du travail de ces Français. Et le
P. l'iolet, avant de s'éteindre, a pu cons-
tater que, dans cette île de Madagascar à
laquelle l'attachaient beaucoup de souvenirs,
il y a - aujourd'hui - neuf prêtres séculiers indi-
gènes, ordonnes par Mgr de Saune au cours
de ses dix-huit ans d'episcopat. Ainsi s'ac-
complissent, peu à peu, les prescriptions du
Saint-Siège au sujet de la formation de
clergés indigènes. M. Albert Sarraut, en
1923, dans un discours à l'Ecole coloniale,
proposait à ceux qui l'éooutaient, cette tâche
magnifique, de « modeler patiemment, dans
l'argile informe des multitudes primitives, le
visage d'une nouvelle humanité ». C'est une
œuvre du même ordre, à laquelle se vouent
les Jésuites français de Madagascar, lors-
qu'ils recrutent, parmi les trois cent dix
mille chrétiens de la mission de I ananarive
et de celle de Betsileo, les éléments d'un
clergé. En s'occupant, ainsi, d'aider à l'as-
cension des indigènes plutôt que de faire
peser sur eux une influence dictatoriale, ils
peuvent se réjouir que cet acte de docilité
religieuse aux instructions de Rome soit
conforme, tout en même temps, aux plus
pures traditions coloniales de la France.
Georges Go.
lie "I\caff,tnnc Française.
A la Chambre de Commerce de Tananarive
–c-~-n~"&c« B
Le Monopole des Tabacs
et la réaction algérienne
La Chambre 'de Commerce de Tananarive
s'est occupée de la question du tabac et des
craintes afgériennes, devant la possibilité d'un
monopole de fabrication et de vente des tabacs:
or, la Chambre de Commerce d'Alger a émis
un vœu contre ce projet 1
- -
Ceci pour les raisons suivantes :
Iole monopole projeté porterait un grave
préjudice aux intérêts de l'Algérie aui est le
principal fournisseur de la Grande lie en ta-
bacs fabriqués ;
20 Cette mesure aurait pour conséquence
d'interdire totalement l'entrée des tabacs algé-
riens à Madagascar, en violation des disposi-
tions formelles des lois des 11 janvier 1892
et 15 avril 1928, elle constituerait, au sur-
plus, une sérieuse menace pour l'avenir d'au-
tres colonies françaises pouvant s'inspirer de
ce précédent pour - instituer également le mono-
pole des tabacs sur leur territoire ;
3° Le développement donné depuis plu-
sieurs années à la culture et à l industrie des
tabacs en Algérie nécessite impérieusement le
maintien du régime actuel de liberté absolue
des échanges entre la Métropole, l'Algérie et
les colonies françaises qui permet à l'Algérie
de trouver des débouchés intéressants pour ses
tabacs, à Madagascar notamment.
La Chambre de Tananarive, émue à juste
titre, stupéfaite de voir se qui est, en somme,
une colonie-sœur, se glisser avec tant d'âpreté
dans un débat entre elle et la Métropole, se
défend comme elle le peut. Tout d'abord, en
faisant remarquer que le monopole ne signifie-
rait point interdiction d'entrée à Madagascar
des tabacs algériens, ce qui serait, de plus,
« anti-légal ». Ensuite, en établissant que le
monopole ne saurait en rien ralentir les échan-
ges normaux entre l'Algérie et la Grande lie.
La Chambre, tout en décochant quelques
traits à l'intention de sa collègue d Alger, se
tourne ensuite contre la Commission à la Cham-
bre de l'Algérie, des Colonies et des Protec-
torats, dont le vœu et l'action fuient hostiles a
l'institution de ce monopole.
M. Vally, rapporteur de la question ( à la
Chambra de Commerce de Madagascar, s'expri-
p» apfi : 1
« Le rejet proposé du monopole en question
aurait en effet pour conséquence de prioer le
budget local d'importantes ressources que 14
monopole de la fabrication et de la vente des
tabacs doit normalement fournir à la colonie.
D'après une étude très serrée que j'ai faite Je
cette question, j'estime, en laNant une large
part à la fraude, les revenus supplémentaires
que lc fonctionnement régulier du monopole
donnerait à l'Administration sur la taxe de con-
sommation actuellement fraudée et sur la part
des bénéfices du fermage. à :
15 millions pour l'année 1931 ; 18 millions
pour l'année 1932 ; 21 milliorc pour l'année
1933 ; 26 millions pour l'année 1934.
Pour les années postérieures à 1934, l'exer-
cice du monopole procurerait un revenu pou-
vant arriver à 30 millions de frana,
Le but poursuivi par VAdministration est
celui de parvenir à arrêter la fraude considé-
rable qui se pratique sur la tabacs hachés ven-
dus en paquets ou en cigarettes, et surtout sur
les tabacs en poudre à chiquer préparés dans
la colonie par un trop grand nombre de petits
fabricants indigènes. Il çst matériellement im-
possible dans l'immensité d'un aussi grand pays
d'exercer une surveillance sur ces petites fabri-
ques dont la plupart sont clandestines. »
M. Vally estime que la production des autres
colonies est tout à fait insignifiante : La Réu-
nion, en 1928, a fourni à la Grande lie 46
kilos de cigarettes et 112 de tabac.
Le monopole ne serait pas, pour les produc-
teurs, un organisme de concurrence, mais il
serait, au contraire, une sorte d'organisme cen-
tralisateur d'achats. Ce qui donnerait aux ven-
deurs une garantie morale et financière. -
M. Vally a terminé en considérant que le
pouvoir central ne doit pas se priver d'un re-
venu annuel de plus de 25 millions de francs,
qui pourrait suffire a couvrir l'amortissement
des annuités de l'emprunt.
La Chambre a délibéré sur le rapport de M.
Vally. Elle a partagé le ressentiment du rap-
porteur contre les influences « étrangères à la
colonie » qui menaient bataille contre le pro-
jet. C'est dire qu'elle a adopté le rapport de
M. Vally A l'unanimité, moins une voix
celle de M. Vovard, qui estimait être insuffi-
samment renseigné sur cette question.
Donnez, pauvres,
donnez aux riches!
OCTAVE HOMBEHG,
que M. le maié-
( Il al Lyautey
vient de nommer
tlNX très hautes
jonc lions de
membre du Con-
seil supérieur de
L'Exposition Co-
loniale, a publié
avant-hier, dans
son journal, un
long, article - qui
n est substantiel que pour lui. Jugez-en, - il
fait le point de ses affaires cololnales sous
de ses a f faires coloniales sous
le titre pompeux : - Le devoir de l'Epar-
gne frinçaisep; il se sert d'une phrase de
mon excellent ami Léon Arc/timbaud : « In-
vestir des fonds dans les entreprises colo-
niales dont le résultat ne peut être immé-
diat, voilà la grande nécessité. pour invi-
ter les pauvres gens à acheter les titres un
peu fripés, dont il tient boutique, et à sous-
crire aux nouvelles 'affaires, qu'éventuelle-
ment, il lancera avec grand fracas sous le
vocable de l'Exposition coloniale Van pro-
chain.
Il faut mettre fil garde la foule de bru
ves gens qui sont susceptibles de vider l'es
carcelle de leurs petites économies, dans le
coffre-fort encore bien garni du Financier
dans la banlieue.
M. Octave Uomberg écrit ; « C'est au
cours des épreuves que l'on prend vraiment
conscience de soi-même ». Ah, braves gens,
quel humoriste que Vanimateur de l'iiide-
chinoise des Cultures Tropicales, du Cré.
dit Foncier de l'Indochine, des Sucreries et
Raffineries de l'Indochine, des Minerais de
la Grande-Ile, etc. Vous devez avoir, pau-
vres actionnaires, pauvres acheteurs de parts,
une conscience intégrale de vous-mêmes.
chèrement achetée.
Le signataire de la Grande Injustice dit,
entre autre choses : ce n'est pas l'heure du
défaitisme colonial. Nous sommes sur ce
point, complètement d'accord avec lui. Le
défaitisme dans les affaires coloniales, doit
être définitivement chassé. Finis les lance-
ments scallddlcux, les annonces de gros bé-
néfices, les hausses impressionnantes et injus-
tifiées; plus de tam-tam sous les co-
lonnes de la Bourse; des uetwres, des créa-
tions utiles aux. colonies.
Français moyens, souscrives désormais à
des valeurs coloniales saines, fondées par
des groupes sérieux.
Il y aurait bien d'autres choses à citer.
Arrétons-noris là pour aujourd'hui. AI. Oc-
tave Uomberg a offert, à ses lecteurs un
collier de perles; ses actionnaires et sous.
criptcurs auraient préféré qu'il leur donnit
en prime un collier de pertes fitsscut-elles
japonaises --- ç'eut été toujours cela de
sauvé.
Mttrcci llireiffel
Un djich est dispersé
près du poste de Talsint
Au poste de Talsint, le 22 janvier dernier,
un rekkas arrivant de Ghezzouane annonçait
qu'un djich venait d'enlever un troupeau
près du Ksar.
Sous les ordres du lieutenant Galinier, le
2ie gouni est aussitôt alerté. Le groupe franc
du 6° R.T.S. et deux sections du 5" R.T.S.
se joignent à lui et se lancent à la pour-
suite du djich.
Après une journée de marche le djich est
rejoint. On recherche le contact. Le 5* R.T.S
et le groupe franc accrochent les pillards
par surprise dans une embuscade tendue sur
a piste de Talsint à Ksar-Abbiar.
Le djich, après quinze minutes de « ba-
row », réussit à passer le troupeau dans le
col - du djebel Tlemouchit. .u-
Mais, toujours talonnés, les pillards, a
bout de soufflc; abandonnent les 200 moutons
à Tizi-Tazonine et vont se réfugier dans le
Djebel Skindis. Une fusillade violente fut
échangée jusqu'à la nuit, pendant laquelle
les djicheurs se dispersèrent pour échapper
à la poursuite.
De notre côté nous comptons trois blesses
appartenant à la fezzaa de Gliazzouane.
L'événement a eu dans la région la plus
salutaire influence et, bien qu'il ne s'agisse
que d'une demi-victoire, notre prestige at-
teint dernièrement dans ces parages à l'af-
faire d'Atchana, s'est brillamment relevé
aux yeux de toutes les tribus hésitantes jus-
qu'alors.
Retour à Paris de S. E. Si Kaddoor
ben Ghibrit
«♦«
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre du
sultan du Maroc, est arrivé à Marseille par le
paquebot Gouverneur-Général-Chanzy, courrier
d'Alger. Le ministre se rend à Paris où il res-
tera une dizaine de jours avant de regagner le
Maroc par le courrier du samedi.
A la Chambre de Commerce
de Paris
Les importations en franchise
d'Afrique du Nord
La Chambre de Commerce de Paris a exa-
miné le projet de loi ayant pour objet d'éta-
blir l'égalité de traitement entre les produits
importés en franchise de la Tunisie, d'une
part, et, d'autre part, de l'Empire chérifien
ou des colonies françaises.
Considérant que ce projet fera disparaître
une inégalité de fait et de droit entre le ré-
gimq d'admission en franchise des produits
tunisiens et celui dont bénéficient nos autres
colonies ou protectorats, la Chambre a émis
le vœu qu'il soit voté le plus rapidement
possible.
Dépêches de l'Indochine
>♦»
Brection d'un monument au Laos.
Le Hésident supérieur du Laos, M. Bosc
a inauguré en présence du Gouverneur de
la province siamoise voisine, Muong-La-
khone, de Mgr üorlf", évéque de Mongseng,
des chefs de provinces el d'une nombreuse
uffluence d'h'uropécns et d'indiaônes un
monument élevé à la mémoire des victimes
de la catastrophe de la chaloupe fluviale
Tirenliriiari qui s'est produite le février
IÎW9 sur le Mékiing, « proximité du chef-
lieu de la province de Cammon par suite
de l'explosion de l'essence qui était à bord
et où un ancien député M. Dul-litolotti, ffl
directeur de l'enseignement au IAIOS, M.
Ta ffotin, l'ingénieur (les Travaux publics;
AI. Yvnnet, le capitaine de la chaloupe Af.
(JuilichiHi et de nombreux indigènes trQU-
vèrent la mort.
..• et remise de décorations
Après la cérémonie, te llésideni supé-
rieur, M. Itosc a remis la croix de chevalier
de la Légion d'honneur à sieur l'rsule, su-
périeure ile l'orphelinat de Mongseng el qui
compte cinquante années de. séjour à la
colonie et de nombreux actes de dévoue-
ment.
AU SIAM
sibe
Les ravages du typhon
Le récent typhon qui s'est abattu sur le Siam
a dévasté une région d'environ 50 kilomètres.
Les paysans et les pêcheurs surtout ont souffert.
Trois hommes et trois femmes ont été vic-
times de l'ouragan, et l'on estime, en outre,
que neuf éléphants et 363 têtes de bétail ont
nPri.
7.260 habitations ont été détruites et 31 na-
vires de pêche ont coulé et plus d'un million
d'arbres ont été déracinés.
Le Siam, pays très peuplé
Le recensement fait au Siam le 15 juillet
dernier dénote que le Siam est un des pays dont
la population s' accroît le plus rapidement. Il
comptait, en effet, à cette date, 11.506.207
habitants, enregistrant ainsi une augmentation de
2.298.952 habitants en dix ans.
-ce-
Chez les Pirateurs anglais de caoutchouc
1.'
La Takau Rubber a tenu son assemblée ?
Londres avant-hier. Le Président de la Société
a jugé que l' Association des Planteurs anglais
de Caoutchouc, forte de soixante membres,
était trop nombreuse, et qu'il y avait lieu de
réduire l'effectif. Il a ajouté que les récentes
conversations de La Haye, dont nous avons
rendu compte dans nos numéros des 20 et 25
janvier, avaient été fort utiles et pouvaient
porter remède, tout au moins provisoirement, à
la gêne très sensible qui entrave le marché.
Pour la création d'un syndicat
des Planteurs de Café
Au cours des démarc hes faites récemment
pour obtenir une protection plus efficace des
produits agricoles des Colonies françaises,
et notamment du café, il est apparu que
l'action poursuivie aurait été beaucoup plus
efticace si ces démarches avaient été entre-
prises au nom d'un syndicat constitué con-
formément aux dispositions de la loi du 21
ma rs 1 XXJ.
Afin (l'examiner la possibilité de constituer
un Syndicat des Planteurs de rafé, de cacao
et de thé, les personnalités intéressées à la
production de ces denrées dans les colonies
françaises, sont priées de vouloir bien assis-
ter à la réunion qui se tiendra à cet effet,
le 21 février courant, à 15 heures, à l'I'nion
Coloniale. Française, 17, rue d'Anjou.
-
Contre la crise viticole
6*"
Une réunion
au Ministère de l'Intérieur
M. René Manaut, sous-secrétaire d'Etat au
Ministère de l'Intérieur, a réuni hier soir à cinq
heures, dans son cabinet, MM. Maurice Sar-
raut et Edouard Barthe, président des groupes
viticoles du Sénat et de la Chambre, ainsi que
les ministres des Travaux publics, du Com-
merce et de l'Agriculture, assistés des repré-
sentants des administrations intéressées.
Cette réunion était organisée conformément
aux instructions de M. André Tardieu, désireux
de tout mettre en œuvre pour enrayer la crise
viticole.
M. Manaut a d'abord annoncé que le règle-
ment d'administration publique prévu pour l'ap-
rur il a p~
plication de la loi sur les vins, du lor janvier
1930, venait d'être approuvé par l' Assemblée
générale du Conseil d'Etat et serait publié dès
la fin de la semaine.
La réunion a été ensuite consacrée à l'exa-
men des points suivants : réforme de la taxe
sur le chiffre d' affaires des vins ; réduction des
tarifs de transport pour les vins ; réglementa-
tion de la contenance des récipients ; facilités
à accorder aux vticulteurs par des prêts à court
terme et diverses autres mesures réclamées par
les viticulteurs.
M. Marcel Héraud, sous-secrétaire d Etat à
la présidence du Conseil, retour d'Algérie, a
fait part de l'opinion des viticulteurs algériens.
On sait, à ce propos, que la situation entre
viticulteurs métropolitains et algériens est assez
tendue, ainsi que le précisait le procès-verhal
de Montpellier paru dans notre numéro d' août.
La prochaine réunion au Ministère de l'lnté.
rieur aura lieu le 20 février.
Le Prince de Galles en Afrique
« et que je lais la chasse aux loups »
Le prince de Galles, quittant l'Elst-Afri-
cain portugais, vient de s'embarquer à Beïra
pour gagner Mombassa (Kenia), afin d'aller
chasser.
Au Conseil d État
1"
Garde Indigène de l'Indo-Chine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête plé-
sentee par M. Dupcyron aux fins d'annula-
tion d'une décision du ministre des Pensions,
rejetant sa candidature à l'emploi réservé
d\ garde principal stagiaire de la garde
ino yènc de l'Indo-Chine.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Ktat, que
cet emnloi fiirure au tableau A annexe a la
loi du 30 janvier 1923, parmi les emplois
réservés aux sous-officiers mariniers ayant
dix ans de présence effective sous les dra-
peaux, dont quatre en qualité de sous-offi-
cier,
l e requérant ne remplissant pas les condi-
tions précitées, n'est pas fondé à soutenir
que c'est à tort que, par la décision atta-
quée le ministre des Pensions a rejeté sa
candidature à l'emploi ci-dessus mentionné.
Fondés de pouvoir
des Trésoriers Payeurs généraux
de l'A. O. P.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Chameau, commis principal des tréso-
lien.. dl' l'A. O. K., avait présentée aux fins
d'annulation pour excès de pouvoir, d'une
décision implicite de rejet résultant du
silence gardé pendant plus de quatre mois
par le ministre des Finances, sur sa demande
d'inscription sur la liste des fondés de pou-
voirs des Trésoriers payeurs de J'A. n. 1'.
pour l'année K)26-
Le requérant demandait l'annulation de
cette liste, ou que son nom v soit inscrit.
Ainsi que dit, le Conseil tflCtat a rejeté
cette requête:
Attendu que les dispositions du décret du
fi août tlJ21 sur l'organisation du personnel
dans les trésoreries générales des colonies,
invoquées par le requérant, n'ont pas con-
féré aux agents ayant rempli les fonctions
de fondés de pouvoir, un droit acquis à être
inscrits sur la liste arrêtée chaque année
par le ministre des Finances et sur laquelle
les trésoriers des colonies doivent choisir
leurs fondés de pouvoir.
Rejet de la requète
d'un répartiteur des Contributions
en Algérie
M. Ferry, répartiteur principal des con-
tributions direc tes en Algérie, demeurant à
~ii-i è t é (111
Oran, estimant que l'arrêté du (iomerneur
général de l'Algérie était entaché d'excès de
pouvoir, eu demandait l'annulation au Con-
seil d'Ktat par v>»ie de requête. cet
Dan* son recours, il signalait que cet
arrêté l'avait élevé à la classe exceptionnelle
de "son grade à compter du 1er décembre
1026, mais en reportant à cette dernière date,
l'effet de sa promotion.
L'arrête devait avoir son effet a compte.)
du rr avril 1023 soutenait-il attendu
qu'il avait droit à une bonification de cinq
es. etc.
Le Conseil d'Ktat a jugé cette affaire eh
rejetant la requête de M. Ferry, attendu.
Que les promotions à la classe exception-
nelle n'étant accordées qu'au grand choix.
M. Ferry n'ayant été porté1 au tableau
d'avancement pour cette (lasse qu'en 1(?2(),
sa nomination à ladite classe n'a liki, en
fait, intervenir que dans le courant de l'an-
necto.'ô.
Dès lors, le requérant n'est pas fond»'1 à
soutenir que les effets de sa pioinotion à la
plus haute, classe de son grade auraient dû
être reportés à une date ultérieure.
Coups de
Bambou
Argument marin
l.n. cunfiircnce de luwhes jmiirsnil ses
laborieuses négociations. Les unîtes puis-
sances semblent couloir nous marcha nder
un tonnage qui ne nous permettra d'ail-
leurs que d'assurer très juste, la limite de
nos côtes.
Allons, messieurs nos voisins, amis cl
(i. llteiiç
ne sommes qu'entre alliés, imi.s jusqu'au
bout vous pouvez nous /tonner une mar-
ge plus grande !
La fatalité se chargera- bien de nous
faire perdre, nos plus belles unités puis/pte
le meilleur d'entre nos meilleurs officiers
de marine, celui
perdu, son croiseur .Kd^nr (juillet sur un
petit rocher de rien du tout à. un kilomètre
de la côte oranaise.
Toucher du bois.
IM', dicton ne. se vérifie pas loujouis.
l'our coniurer le. mauvais sort, toucher tlu
bois rond cl non verni.
L'okoumé est rond, et non. verni. (l'.
pendant l'AbUt', en '¡/I/lIlIt'" de l'oil-
(icnlit. et à destinai ion de Hambourg^ a
di) faire relâche à Suint-Xazaire.
La- lempcl<\ cnl>'vant la passerelle, n pio-
jeté le lieutenant Hervé sur le chargement.
à plus de vingt mètres. L'officier a. été sé-
rieusement blessé à la tét'7. I 11 matelot.
i'rancis LJoméoll, a eu un pied écrasé.
Tous deui: ont été transportés dans une
clinique de (a ville.
(̃'est ainsi que rc.rcejilion ne ,'oll[il'/III'
point la rèqle.
Les vieux clichés
I n homme de génie, reprenant un vieux
cliché l'éb'râge de c/ti.v. et. l''I/'llfl(II'-
ment celui de rais - << les chais mangeront
les rats, les rats mangeront les chats, et
nous aurons leurs peanr > avait souivis
ces jours 7'')N«'r\ au ministre rllI Com-
merce lefaire à mnnlcr en Tunisie.
M. p, r:, l'iundin est nu homme i-onscien-
cienx. Il lut attentivement te firojel.
Dès les inemiers feuillets, imaginait il
sans doute il'rn référer au ministre d",\'
t'otnnies Ses "IIf!II#JOl'lI("III'" s'enthousias-
maient déjà mais en rianl. car ils aoi-
nuissaienl la plaisanterie. M. Flamlin s'en
rendit compte, à M fin de ht lecture ; il
prit le parti d'en rire.
Cette solution était évidemment hi seule :
se battre contre let moulins, ce n'est l"n.;
de notre temps. Et voici une affaire tuni-
sienne qui ne verra pas le iour.
tSHotmwne de f«t Caftanp
La case aux livres
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARIX
UN GRAND HOMME
MERE JAVOUHEY
APOTRE DES NOIRS
par Georges Goyau
de l'Académie Française
Tandis qu'à la Conférence de Loudieo des
chiffres glorieux révèlent au monde entier
la puissance de notre empire colonial (éten-
due supérieure à cellç de ILLLrope entière ----
12 millions de kilomètres caircs, population
60 millions), il est strictement équitable de
citer enfin à l'ordre du jour les rudes ou-
vriers de la première heure.
1\1. Georges Goyau a consacré une magni-
fique page d'histoire coloniale à l'œuvre ci-
vilisatrice de Rlère Javouhey, apôtre des
noirs. Il appartenait à cet historien d'une
haute probité, de révéler au grand public,
qui l'ignore, le rôle qu'a joué, dans nos ter-
ritoire., d'Afrique, d'Amérique, d'Océanie,
cette humble religieuse dont l'activité a su
s'insérer dans l'action nationale. Le livre de
Georges Goyau est une insurrection de grand
talent contre certains ostracismes ; il doit
ouvrir enfin les synthèses d'histoire générale
au texte intéural de notie histoire coloniale.
On prêche la paix, nos représentants s'em-
pressent, d'une Conférence de désarmement
a l'autre. Pendant ce temps nous laissons
sciemment dans l'ombre le plus bel effort
de conquête pacifique et civilisatrice qu'une
nation ait jamais tenté. A ce point de vue,
les trois cents pages de M. Georges Goyau
sont des plus suggestives. Elles nous mon-
trent la race française, incarnée dans une
petite paysanne bourguignonne, mépriser et
vaincre les fatigues et les dangers, tourner
les erreurs des gouvernements et même dea
autorités sacerdotales et sans autre arme que
la charrue, la scie, l'aiguille, l'alphabet, les
remèdes pour les malades, cette race fian-
çaisc, créer les premiers développements
économiques de l'actuel empire colonial
français. Ajoutons tout de suite, c'est en-
core une très belle leçon que dégage l'œuvre
de l'éinincnl académicien que mère Javc-
hey croyait en sa mission ; or, les fou
mystiques possèdent un pouvoir créateur i
Incnse.
Pourtant, à l'aube du dix-neuvième sièc
la France était encore sous le coup de
déljoires coloniaux. L'ambiance de défaite
triste traité de Paris t 1 763) n'était pas c'
sipée ; on était très près du sort de la Lu
siane vendue par Napoléon 1er à l'Amériq
le 30 avril 1803 et de la perte de Saint-]
mingut" le l''r janvier 1K04 la Républii
(1,11ititi était proclamée, les blancs égorg
Le 10 janvier 1817, la Restauration a\
deux ans. On sortait de la Terreur llian
de 1N16. Chateaubriand traitait 1e
Louis XVIII de « Jacobin Il. Les galeries
Palais-Royal étaient encore en bois, sur
pilori de la rue de la Barillerie on expo
toujours « les petits voleurs » et les gran •
attractions du boulevard Montmartre s'aj
laient le Théâtre des Variétés et les fam
panoramas italiens qui donnèrent leur r
au nassaire non moms cctebre.
Alors que sur la terre de France la
si1 poursuivait cahin-caha, sur mer, fait
signifiant en apparence et pourtant riche
heureuses conséquences, Y Eléphant se
parait à quitter la rade de Rochefort. Ki
temps-là, on mettait près de six mois j.
gagner la Réunion. Ce départ pour la vie
ile Bourbon de quatre sœurs de St- J osepl
Cluny marquait l'envol de la féconde
dation de mère javouhey.
Après, ce fut le départ vers le Séné
où mère Javouhey accomplit des prodiges
d'ouvrés humanitaires, puis le premier
voyage en Guyane. Celle que Louis-
Philippe. décora du titre de grand homme,
avait un bien excellent principe, c'était :
« Que pour les colonies il ne faut rien de
médiocre parce que le changement* est diffi-
cile et puis. pour l'exemple! »
11 est vrai de dire que le non de cette
femme au grand cœur, d'un esprit ferme, et
persévérant, courageuse, remarquablement
intelligente, est définitivement inscrit dan?
l'histoire de la et dans celle, de
l'affranchissement des noirs. En apprenant à
lire et à écrire aux populations de couleurs,
Mère Javouhey voulait prouver au monde
blanc que le nègre était digne des bienfaits
de la civilisation. Or, à l'époque, ayant con-
tre elle tous les défenseurs de l'esclavage,
toutes ces familles créoles dont les dots
étaient constituées en doublons-or et en es-
< laves, la tâche était dure !.
Mère Javouhey fut une remarquable édu.
catrice doublée d'une économiste de pre-
mier ordre. Son plan consistait, en même
temps qu'elle instruisait et éduquait les
noirs, à exploiter les bois coloniaux, élever
le bétail, cultiver le sol selon les richesses
du pays. Partout où elle abordait, elle s'in-
téressait à la produi tion et s'inquiétait tout
de suite, de fonder ce que nous appelons au-
jourd'hui des écoles piatiqucs d'agriculture.
Telle fut mère \J avouhey, apôtre des noii-,
véritable fourrière de la civilisation fran-
çaise aux colonies. Puisse le. livre de M.
Georges Goyau propager auprès (lu grand
public cette très belle page d'histoire colo-
niale.
(Librairie Plairi.
NEW-YORK
(par Paul Morand)
Lorsqu'un écrivain, d'emblée, fixant un
point controversé avec, âpreté depuis que
l'homme de Glozel ou d'ailleurs sait tracer
des caractères, se déclare ; << le premier de^
é( rivains français » la critique se trouve Ité.
sarmée en face, d'une telle omnipotence. Ju-
ger devient un coup d'Etat! Il faut atten-
téraire, quasi d'essence divine .< Morand
ter à l'infaillibilité d'une personnalité litlé-
suis », afin de laisser à entendre qu'aprè-.
voit la paille qui est dans l'encrier du voi
tout les avis peinent ètie 1 différents, I qu'on
sin et non point la poutre., etc. Ainsi, M.
Paul Morand s'improvise giand maitie du
proto< oie littéraiie, il met fin à toutes les
querelle* de préséance.
La publii ité aux cent bouches nous ap-
prend que : H Le premier livre français sur
Xcw-York est éi rit par le pi^mier des écri-
vains français ». Le concours est ouvert pour
lis places de second et même de troisième.
Où placei Claudel qui vient de taire pa-
chef- dieu vie? et Mauiois? et les Enfants ta.
raître Le soutier Je salin, une. manière de
ùhles de Cocteau, et le Lciiafhaii, cle Ju--
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