Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-01-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 janvier 1930 20 janvier 1930
Description : 1930/01/20 (A31,N12). 1930/01/20 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806748
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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France et
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l'ou. les carltcle. pMbtMt dans notre fovrnal fil peuvent
être reproduite qu'en citant les AllJALa COUJULU.
-:z- .L- --:~ -", 1 i)ie lu - ,
- -. -
L'emprunt colonial
- )
M, André Maginot, ministre des Colo-
niestles deux- Cabinets précédents, avait dé-
posé- un projet de loi d'autorisation d'em-
prunt de trtns milliards de francs pour l'ou-
tillage colonial.
Les Chnmbres ont été, en effet, unanimes,
nu cours des débats qui se sont déroulés en
19.29, à déclarer qu'il convenait de donner
une vive impulsion à l'équipement économi-
que de nos colonies, dont les ports, les ré-
seaux de voie ferrée, les systèmes d'irriga-
tion, les moyens de communication inté-
rieurs, étaient très loin de répondre aux
besoins actuels.
M. André Tardieu, en constituant son Ca-
binet, a fait siens ces projets et a porté de
trois milliards à trois milliards six cents
millions du francs le montant total du pre-
mier emprunt à faire adopter par les Cham-
bres, atin de faire face à la diminution des
ressources mises à la disposition des colo-
nies, par l'utilisation des prestations alle-
mandes en nature, diminution décidée au
cours des négociations engagées à La Haye
à propos du plan Young.
Ce projet d'emprunt de trçis milliards six
~M t-. Ô -rç
cents taillions de francs doit ègaiem-è I.Ot
surçi" d'autres empnïfets; dont celui o~~!~~
que Equatoriale Française, pour r nSfBwfjtl^
- *00.000.000 de francs envirefn. et cessaircs dans les vieilles colonies.
C'est donc une- prévision de travaux d'en-
viron quatre à cinq milliards de francs, sur
fonds d'emprunt, sans tenir compte des tra-
vaux qui. doivent continuer à être assurés
par le* Ressources des budgets de nos - colo-
-nies ou nement a décidé de .réaliser dans les huit
prochaines années, soit envirpn 800.000.000
'de francs de travaux par ah.,
L'article 2 du projet de loi d'emprunt de
trois milliards de francs donne. par colonie
et par catégorie J'énumëration des travaux à
exécuter - ïes ports et votes ferrées y tien-
2hetit fit ^première place ^encore est-il que
pour 41 Indochine, 1 ensemble des ressources
pr~~ daUI le projet de loi ne comprend
, lm Stption poor tes travaux de ports
suit' -.r aînés et en cours
tÍ. '1'9'1.41' sans doute l'Admi-
1 'd'nant les controverses qui
discrimination des
a-t;.elle pr6-
19ne de laulission
McBpeoteuf général
embarqué reçem-
B~B~~8M~jN~MHnËBMljriïNNM~th~)~!L~oé-
W!~N Parlement, on aoït se eman er
comment ces ressources seront mises par
échelons à la disposition des colonies? Com-
ment surtout seront examinés les projets
d'exécution des ttavaux? Quelles mesures
ont été envisagées pour assurer le contrôle
technique et financier de ces entreprises?
Les Gouvernements généraux disposent à
peine du personnel technique indispensable
à leur vie quotidienne, encore que celui-ci
ne soit pas toujours en nombre suffisant.
Si l'Indochine a pu, jusqu'à présent, en
raison de l'attrait d'une monnaie qui faisait
prime, recruter les cadres nécessaires, les
autres Gouvernements ont été moins favori-
sés, parfois même déshérités.
Pour les vieilles colonies, le personnel
technique compétent, susceptible de suivre
de grands travaux, manque.
On ne peut donc espérer trouver dans l'en-
semble de nos colonies, où le personnel a fort
à faire et se trouve souvent débordé, les
éléments indispensables pour renforcer les
organismes qui, au ministère des Colonies,
ont la charge d'assurer l'examen des projets
techniques et d'assumer ensuite le contrôle
technique et financier des entreprises.
Or, l'organisation actuelle de l'Inspection
Générale des Travaux publics au ministère
des Colonies qui fonctionne tant bien que
mal, n'est absolument pas en mesure de pré-
parer utilement l'examen de tous les dossiers
de projets d'exécution d'entreprises à sou-
mettre au Comité des Travaux publics des
Colonies, d'étudier ces dossiers dans les dé-
lais voulus, d'établir et d'examiner les nom-
breux appels d'offres qui seront lancés dans
la métropole et dans les colonies, de contrô-
ler à Paris et sur place, au point de vue
technique et financier, les travaux coloniaux.
Si l'on compare' l'importance des travaux
faits en France et ressortant du ministère
des Travaux publics, les traditions, la gran-
de stabilité des ingénieurs dépendant de ce
Département, on est frappé de la faiblesse,
voisine de la carence, des cadres du minis-
tère des Colonies.
L'inspection Générale des Travaux Pu-
blics au Ministère des Colonies comprend :
-- L'Inspecteur général, un des doyens du
Corps des Ponts et Chaussées ;
- Son Adjoint, un ingénieur qui fait ac-
tuellement partie d'une mission d'études
transafricaine ; -
- Un Ingénieur des Ponts détaché au
Cabinet du Ministre des Travaux Publics;
- Trois ou quatre jeunes Ingénieurs qui
cumulent avec leur chef les fonctions les plus
diverses et sont surtout absorbés par 1 ad.
ministration matérielle du personnel des Tra.
vaux Publics aux Colonies : questions de
classement, de traitements, d'avancements,
de discipline, de congé, de distinctions hono-
rifiques, d'examen de recommandations,
d'établissement des mémoires de pension,
etc.
Après l'expédition de ces détails d'admi-
nistration, l'Inspection Générale des Travaux
Publics au Ministère des Colonies doit as.
surefje fonctionnement du Comité des Tra-
vaux Publics des Colonies qui, pratiquement,
ne comporte aucune organisation de secréta-
riat et qui cependant a pour objet l'examen
du programme d'ensemble des travaux à
exécuter dans les Colonies et doit obligatoire-
ment donner ses avis sur les projets de tra-
vaux et sur la législation minière.
Elle doit assurer l'étude du transsaharien
en connexion avec le Comité constitué à cet
effet, le fonctionnement de la Commission de
surveillance du chemin de fer et du port de
la Réunion, de la Commission de vérification
des comptes des chemins de fer coloniaux,
d'un Comité consultatif du règlement amia-
ble des entreprises de Travaux Publics et
des marchés de fournitures y afférent, etc.
L'Inspecteur Général des Ponts qui conti-
nue en outre à faire partie d'un certain nom-
bre de Commission dépendant du Ministère
des Travaux Publics, fait personnellement
partie, en raison de sa longue expérience,
et de son passé, de la plupart des Comités
qui se réunissent ou fonctionnent au Minis-
tère des Colonies.
Il ne peut échapper que, dans ces con-
ditions, les questions de Travaux Publics et
d'équipement de nos diverses colonies, telles
qu'elles devront être résolues à très brève
échéance, ne pourront être suivies sérieuse-
ment.
Comment concevoir qu'il puisse être ap-
porté une attention Suffisante à l'étude des
dossiers de voie ferrée, de ports pour lesquels.'-
souvent les reconnaissances sont* fragm^t^-
taires ou inexistantes, des travaux d'hyar-au-j
lique agricole, l'électrification de chemins de.
fer, à l'étude génërale des prévisions pour
l'aménagement de la niain-d!oeuvre.--ileces-
saire, à l'acquisition du matériel foulant et
de tracteurs des chemins de fer. été. tion
Dans ces conditions, là où l'Inspection
Générale des Travaux Publics des Colonies
fonctionna, elle ne pourra être qu'une en-
travç ou une fiction. 11 faut donc la réorgani-
ser e puiser largement parmi les éléments
actifs et expérimentés du Ministère des Tra-
vaux Publics, dont la répartition, en grandes
directions permettra dans de t^pnnes condi-
tions, grâce à une spécialisation reconnue
nécessaire, d'assurer les travaux de la mé-
tropole, toujours plus faciles que céux de
nos colonies.
Il sera en outre nécessaire, si la loi d'em-
prunt est votée, comme on l'espère, d'éta-
blir une inspection mobile pour le contrôle
général qué le Parlement doit exiger, car il
est véritablement impossible dè continuer les
errements actuels. Le Corps de l'Inspection
des Colonies, déjà réduit, n'est pas en me-
sure aujourd hui de procéder sur place à des
Investigations autres que celles qui sont dé-
volues au^Jps des Inspecteurs-de» Finaç-
Et poui.p,n revenir à la question de la
direction des travaux à entreprendre aux Co-
lonies, il faut inviter le Ministre des Tra-
vaux Publics à apporter à son collègue des
Colonies tout l'appui nécessaire en mettant à
sa disposition les ingénieurs en chef des
Ponts et Chaussées, choisis dans les départe-
ments où des programmes de grands travaux
ne sont pas prévus au cours des prochaines
années, pour apporter dans notre France ex-
térieure le bénéfice de leurs connaissances et
de leur travail.
J £ cfoc*ar«f Néron,
sénateur de la Haute-Loire,
Vice-prestdeni de la f,ommisston
de» Uouane.,
-000
M. Lucien Saint en Espagne
Au secrétariat des Affaires étrangères à
Madrid a eu lieu samedi dernier le banquet
offert en l'honneur de M. Lucien Saint, Ré-
sident général de Fran:e au Maroc, et au-
quel assistaient notamment les ministres de
1 armée, de la marine, le général français
Noguès, le chargé d'affaires de France et de
nombreux fonctionnaires du département des
Affaires étrangères et de l'ambassade de
France à Madrid.
A l'issue du banquet, le général Primo de
Rivera a exprimé sa satisfaction de la pré-
sence à Madrid de M. Saint, et il a fait des
vœux pour le maintien de l'état actuel des
relations franco-espagnoles et pour la pros-
périté de la nation française.
M. Lucien Saint a remercié de l'accueil
chaleureux qu'il avait reçu en Espagne et a
ajouté qu'une collaboration intime franco-
espagnole était précieuse pour poursuivre au
Maroc l'œuvre de paix et de civilisation déjà
commencée. Il a levé son verre en Phonneur
de la nation espagnole.
Le général Primo de Rivera et M. Saint
ont eu ensuite un long entretien qui a duré
environ vingt minutes, puis le Résident gé-
néral et le président du Conseil ont par-
couru le bâtiment des affaires étrangères.
M. Lucien Saint est attendu aujourd'hui à
Ceuta. Il doit y rencontrer le général Jor-
dana.
Dépêches de l'Indochine
T. *–
tJP.g pourparlers franco-chinois
Les négociations commencées en janvier
1929 sont interrompues.
Les Chinois ont manifesté d'une façon
inattendue des exigences nouvelles relali-
vement à neuf points sur lesquels un ac-
cord était intervenu- dès le mois de juillet,
remettant en question Vensemble du traité.
A l'Agence Économique
de l'Indochine
M. Alcide Delmont, sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, inaugurera le ior février l'ex-
position permanente des Produits de l'In-
dochine qui se tiendra à l'Agence Economi-
que de l'Indochine, 20, rue de la Boétie.
M. Chassigneux, agrégé de l'Université,
professeur à l'Ecoleaes Hautes Etudes,
fera une conférence sur V Effort Français en
Indochine accompagnée de projections ciné-
matographiques.
6
Pour l'enseignement
* dé l'Arabe - - - -
Ki -
1 q
e 9 W Sb
1 - -
î - ---d b
N même temps que le
Résident du Cam-
bodge et le Gouver-
iteur Général de
VIndochine deman-
daient que le Cam-
bodgien fût admis
aux examens écrits
du baccalauréat, le
Résident de Tuni-
sie et le Gouver-
neur du Maroc de.
mandaient Que l'agrégation d'Arabe fût ou-
vêtté aux runisiefts et aux Marocains. Le
problème est venu devant la dernière assem.
blée du Conseil Supérieur de VInstruction
Ptthlique. Ici encore les débats ont été longs
et serrés.
Le Ministre des Affaires Etrangères avait
fait observer que sur 20 chaires d'Arabe en
Tunisie, 11 étaient vacantes ou occupées par
des gens noti qualifiés - il n'y a de cours
d'Arabe ni à Sfax, ni à Sousse et à Bizerte.
Mais il ne pouvait venir à la pensée de per-
sonne d'ouvrir à d'autres qu'à des Français
un concours qui légalement ne peut être ou-
vert qu'à des Français et qui donne droit à
une ahaù& Il Vagissait d'une sorte de
clatéral » hè touchant en rien à
-notnû Siatut de l'agrégation d'arabe et ne
cQffferant aucun titre à une chaire dans la
Métropole. En somme, on disait aux indi-
gènes : vous subirez les mêmes épreuves que
nos. candidats à Vagrégation d'arabe, et,
quand vous les aurez subies, nous déclare-
rons que vous offres les mêmes qualités de
compétence et de science que nos agrégés.
Distinguo important, et qui n'était pas une
ample, question de forme. Le Directeur de
l'Enseignement Supérieur rappelait qu'on re-
fuse d'iltscrire à nos Agrégations des Fran-
çais qui ont dépassé un certain âge ou qui,
eongrégamstes, sont soumis à une autorité
étrangère. Sans doute, les Marocains sont des'
protégés français ; sans doute, ils pourraient
se blesser de ces mots : « agrégation indigè-
ne », mais ni eux ni les Tunistetts n'avaient
à s'offusquer' que l'agrégation française ne
leur fût Pas ouverte sans réserve puisqu'elle
était ferméd à certaines catégories de Fran-
çais.
Projet d'attmte, murmuraient ceux qtttrZ*
gardatent vers l'avenir. Cette CI agrégation
latérale 9 serait tôt ou tard 'assimilée à Fagrt-
gatton normale, surtout avec la lendonit i
consiste à. prononcer (tes é-assitttiLgjMMma
.'ÎtfJ" Intrr' des Cuneo
~W~M-<~M~4t'3~
milation serait rèclaHiée avec d'autant plus
d'insistance que les gouvernements marocain
et tunisien mettraient un point d'honneur,
une question d'amour-propre à ne pas avoir
une agrégation « indigène » inférieure à
l'agrégation arabe de la Métropole.
Et la discussion allait, allait. Un prof es-
seur notait que les protectorats f craient bien
mtcux de demander Vadmission en surnom-
bre de leurs candidats aux agrégations de
la Métropole ; en surnombre, cela répondait
à la principale objection, celle dit statut lé-
gal du concours. On suivait cette ttoie, on
examinait dans quelles conditions cette ad-
mission en surnombre pourrait être accordée :
les dossiers sont transmis par les Résidents,
le Ministère de l'Instruction Publique les
examine, il accorde on refuse, après cette
étude, l'autorisation de concourir. Le mot
« indigène B dis parait, l'agrégation d'arabe
est ouverte aux candidats du Maroc et de la
Tunisie dans les conditions ci-dessus énoncées,
il rty aura pas de concours spécial pour les
Tunisiens et les Marocains, tous les droits de
Vagrégation française seront sauvegardés,
toutes les susceptibilités des protégés fran-
çais seront calmées. Le titre ne donnera pas
le droit à celui qui l'aura obtenu de récla-
mer une chaire en France, ce sera la seule
et unique différence entre Français et Indi-
gènes, différence à laquelle il n'y a aucun
moyen de pouvoir échapper, étant donné la
définition même du concours d'Agrégation.
Il faut bien reconnaître que la solution est
sage et tout à fait acceptable. D'autrcs pro-
blèmes du même genre se poseront tôt ou
tard. Af. le Directeur de V Enseignement. Su-
périeur n'a t-il pas annoncé que deux gOll-
vernements orientaux étrangers avaient, il y
a deux ans, adressé une demande analogue
à celle des gouvernements tunisien et maro-
cain ? Ce n'est pas la même chose assuré-
ment, mais la solution apportée au problème
tel qu'il a été posé par la Tunisie et le Ma-
roc, et les discussions qui l'ont précédée, ser-
viront d'arguments quand il faudra répondre
à d'autres demandes faites au nom de pro-
fesseurs qui ne sont pas des protégés fran-
çais.
Mario Jtousfafi,
Sénateur de VHërauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
CINÉMA COLONIAL
-offl
Toujours Cain
Les Annales Coloniales suivent avec at-
tention les péripéties de ce beau film.
Léon Poirier poursuit sans trêve la réa-
lisation de son œuvre; il est sur le point de
quitter la brousse, où l'existence lui fut rude
ainsi qu'à ses compagnons, pour regagner
Tananarive,
La marche vers le soleil
Comme nous l'avons déjà mentionné,
la Marche vers le soleil sera présentée au
Théâtre des Champs-Elysées aujourd'hui
ïo janvier, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
M. François-Marsal, président de l'Union
l Coloniale Française, prononcera une allo-
cution.
k
"Messieurs les Anglais,
i. irez les premiers !
ans vingt-quatre heures seront ouverts à
Mîpdres des débats qui vont mettre aux prises
deux tendances très nettement opposées : celle
d'une nation qui lutte pour son impérialisme et
celle de trois nations qui, à des titres divers, re-
cherchent la garantie de leur sécurité.
Cet impérialisme, pour les- Anglais, cette
s&urité, pour les Français, les Italiens et les
Japonais, ce sont les tonnages de la Marine de
guerre. Il nous apparaît que dans cette confé-
rence, les ambitions américaines sont purement
localisées aux 80ttes britannique et japonaise,
et que, dans de telles conditions, cette même
conférence est pour nous limitée aux problèmes
anglais et italiens.
Pourquoi Londres après Washington ? Parce
qi, £ l'Angleterre exécute scrupuleusement les
diverses étapes du plan qu'elle a tracé. Scru-
puleusement, elle a attendu que la déclaration
de , guerre de l'Allemagne à la France, en
1914, fût effective, pour se ranger à nos côtés.
Scrupuleusement, elle a coulé et à moindres
risques la flotte allemande à Scapa Flow,
n'ayant pu le faire en temps de guerre. Scru-
puleusement, elle nous a traînés à Washington,
dans l'espoir d'obtenir notre déchéance mari-
time totale. Nous n'avons, contre la nation bri-
tannique, aucune rancœur, aucune animosité.
Elle pratique, sur le terrain international, le
flair play au même titre que sur le tenain des
affaires ou que sur celui des sports. Elle est
dans son rôle. A nous d'être dans le nôtre.
Ç'est ce qu'enfin nous semblons comprendre.
* Quel heureux souffle s'agite faiblement, de-
guis quelque temps, au-dessus des campagnes
françaises ? L'orgueil de notre race se réveille.
Nous avons compris la valeur de nos sacrifices,
Pendant dix années, nous nous en sommes ser-
t. s pour parader devant le Monde, et nou*
enons de nous rendre compte que ce bien dou-
sureux et précieux, dont nous étions si fiers,
nous desservait au lieu de nous servir. Nous
avons surtout compris que la guerre n'était pas
jerminée, qu'elle s'exerçait seulement sur un
autre plan et que l'héroïsme physique devait
éder le pas au tenace courage civique.
1 Notre Marine de guerre gêne l'Angleterre.
qui n'oublie pas qu'elle demeure une île, île
ont les Dominions émancipés permettent d'ap-
précier la petitesse. Elle gêne également l'lta,
ie, dont l'orgueil et la suffisance oublient le
1sable sur lequel ils arcboutent leurs ergots.
Qu'est-ce que cela peut bien nous faire ?
l Contentons-nous de demeurer ce que nous
sommes : la France des cinq parties du monde,
île pojuple de 100 millions d'habitants, dont la
thatmc de guerre est justifiée à Dakar comme
à Saïgon, à Tananarive comme à Cayenne.
Heureux symbole ': nos divisions légères re-
prennent en ce moment même du champ, en
haute mer. afin de visiter nos capitales d' outre-
Atlanlique : leur rôle n'est-il point justifié ?
Désarmer sur terre, désarmer sur mer. Depuis
dix ans, nous entendons l'antienne. Mais c'est
à la France seule qu'on en demande l'exécu-
tion.
Il est un moyen simple, de bonne foi, digne
du Pacte Kellogg et de toutes ces billevesée3
dont la réalisation permettrait au plus naïf d'être
proprement égorgé : que chaque nation sup-
prime tous ses navires de guerre, du plus mo-
deste au plus puissant. Nous souscrivons de
grand cœur à cet abandon total du principe de
toutes les flottes de guerre. Mais nous expri-
mons seulement un désir, et, puisque nous som-
mes à Londres, nous l'exprimons à voix haute :
a Messieurs les Anglais, tirez les premiers 1 »
Raoul iffonmarson
Un cyclone à Madagascar
Un ouragan d'une extrême violence s'est
abattu sur la localité de ManaUara.
Cet ouragan a commencé dans la mati-
née du 12 janvier. Il a seulement pris fin
le 14, à 14 heures. Il a détruit les trois
quarts des baraquements du Camp des
Pionniers, et a causé de très graves dom-
mages à la caserne indigène ainsi qu'à
l'hôpital.
Quant à la ville, elle a été très sérieuse-
ment atteinte ; on compte qu'elle est dé-
truite sur la moitié de sa superficie. Par
bonheur) on ne signale aucun accident de
personne, pas pluiS parmi les Européens
que parmi les indigènes.
LA CONFÉRENCE DES PRODUCTEURS 1
DE CAOUTCHOUC
Les premiers échanges de vues entre les rè-
présentants de la Rubber Growers Association
et le Comité hollandais ont abouti à la consti-
tution d'un Comité anglo-néerlandais dont l'in-
térêt sera de permettre l'étude en commun des
solutions pratiques susceptibles d'être apportées
au problème du caoutchouc.
Les futures négociations auront probablement
lieu à Londres. Un comité influent a été nommé
par la Rubber Growers Association pour étudier
les propositions hollandaises, dans le but d'ar-
river à un proiet tendant à relever le prix de
la matière à un niveau rémunérateur.
C'est ce comité, qui comprend une soixan-
taine de membres, représentant 500 Compa-
gnies, qui se rendrait à La Haye.
AU SIAM
1
Eruption volcanique
Des volcans inconnus s'éveillent au Siam ;
un aviateur hollandais venant de Batavia,
déclare avoir aperçu trois volcans en acti-
vité dans le royaume. Ces volcans ne figu-
rent sur aucune carte.
L'aviateur a ajouté qu'il survolait Ensada
lorsqu'il a aperçu les volcans en éruption,
L'Aviation Coloniale
Un avion postal capote en Espagne
Un avion commercial assurant le service
entre Toulouse et Casablanca a été victimc
d'un accident près de Barcelone, dans les
circonstances suivantes :
L'avion, piloté par les aviateurs Delau-
nay et Phurados, avait quitté Toulouse iu
matin du 19 janvier, à 8 heures, avec deux
passagers ci. du courrier postal, à destina-
tion de Casablanca, lorsque, arrivé sur la
côte espagnole, la rupture d'une pièce du
moteur provoqua un incendie à Lord.
Les deux aviateurs, au moyen d'extinc-
teurs, réussirent à s'en rendre maîtres,
mais au moment d'atterrir sur la plage
d'Antunez, l'avion capota et fut brisO.
Les aviateurs et les passagers «'en tirè-
rent sans grand mal.
Le courrier a été sauvé.
France-Pondichéry
Les aviateurs Weiss et Girier,qui se sont
envolés le 18 janvier ti G h. 8', du eump
d'aviation d'El Aouina, n'ont pu partir plus
tôt en raison des conditions atmosphéri-
ques défavorables et notamment d'un pia-
rond très bas. Ils ont passé la nuit sm Je
terrain.
atterrir à Benghasi à 15 h. : ils ont été
reçus à l'atterrissage par le consul de
France et des aviateurs italiens.
Kepartis le lendemain, les aviateurs ont
atterri à Alexandrie, après une étape très
dure elïcctuéc dans les 01 âges. L'équipage
a été obligé de voler au large des cotes, à
basse altitude.
Le raid de Chichester
L'aviateur Ciiieliester -st reparti re ma-
tin de Hangoun à destination de Yicioria-
Point, situé environ à mi-cliomin enlro
Singapour et Rangoun.
Coups de
Bambou
L'indirect hommage à Darwin
Les lauriers funèbres de lord Carnavon
devaient (jéner le Professeur Mac Grcgor,
de t'ünivcrsité ds Columbia (U.S.A.), V.¥
momies de Hamsôs JI, celles de ses prédé-
ceSSCHrs, autant que celles de ses succes-
seurs, composaient sans doute un cortège
que ce noble Professeur ne pouvait imagi-
ner sans frémir. Aussi bien a-t-il décidé de
se singulariser : il s'en fut droit dans la
brousse africaine. Il vient d'en sortir triom-
phant : loin des malle s-armoire s, des vali-
ses plates, des cartons A chapeau, recou-
verts de ces (Hlqtwttes de Palace qui font
rêver les jaunes filles. En prenant le train,
pour regagner l'Amérique (U.S.A.), la se-
maine dernière, A Saint-Lazare, le Profes-
seur Mac Gregor avait, comme bagages
principaux, cieux singes embaumés.
Il parait que l'embanmement est seule-
ment possible lorsque les artères sont in-
factes. Aussi bien ces gorilles, futurs ci-
toyens des Blais-Unis d'Amérique, ont-ils
été lues d'une balle à la tète. L'honneur
qui leur échoit est grand. Tués noblement,
embaumés ensuite, que souhaiter de plus ?
A Columbia, le Prof. Mac Gregor (li.S.ji.)
pourra ainsi, sur plusieurs (mnées, en dis-
séquant ses deux gorilles, confirmer - vU
infirmer - la théorie de Darwin. Mais que
l'honorable Prof. Mac Gregor (U. S. A.)
prenne garde, si jamais il retourne en Afri-
que. Chacun son tour ! Il se pourrait que
les meutes alertées des singes s'emparent
de lui, le tuent d'une balle à la lète, l'em-
baument et procèdent à sa dissection, à
l'eflet de vérifier si nous ne sommes pas
une racc hâlardc, ou dégénérée, issue
d'eux-mêmes.
Nil cas de succès, triomphe.
En cas d'échcc, l'honorable Prof. Macj
Gregor (V.S./t), glissé en cachette dans une
pyramide et découvert par un maniaque,
nous reviendrait alors comme antiquité
égyptienne. Ce jour-là, quelle sensation-
nelle communication à l'Académie des
Sciences !
Variation sur un grain de riz.
A quoi sert un grain de riz ! Cttit, il est
comestible, pulvérisé il peut être utilisé en
parfumerie. Celle leçon de chose n'est pas
complète.
Des mains habiles et patientes l'ont
converti en agent de ptLblicité, et ce qui est
le plus singulier, c'est de retrouver le
même procédé sur tous les continents.
Des hymnes lihanais, syrien, égyptien
sont gravés sur ce petit grain.
On trouve même des modèles d'automo-
bile. -
C'est vraiment ingénieux.
Le noir qui a vu rouge
Le Sénégalais Bara Banga, de retour au
Havre, se lulla. d'aller rejoindre son amie,
bonne dans un calé de la ville. Comme il
lui demandait compte de l'argent qu'il lui
avait envoyé durant. son ahsencc, et com-
me elle refusait de répondre à ce sujet, il
prit son revolver^ tira et l'atteignit à la
lèvre inférieure.
Obéissant alors au geste classique - ah,
ces civilisés 1 - Hara Banga Il tourna son
arme contre lui-même » et se blessa légè-
rement à la tête. On sait que les noirs ont
le crâne solide. Aussi bien, Bara Banga
jouait-il, si l'on peut dire, sur du velours.
Mais la blessure légère de son amie ne
lui donnant pas satisfaction, Bara Banga
lui annonça qu'il allait l'achever, et lui
tira effectivement une nouvelle balle qui
t'atteignit au front.
Mis en goût, Bara Banga se tira une
nouvelle balle dans l'oreille.
Une ambulance conduisit le couple à
l'hôpital. La jeune femme est dans un état
désespéré. Bara Banga sera sans doute
sauve. C'est la règle. Bara Banga est un
civilisé.
""Bomme fie ta Caban*
Au Conseil d'État
Un vapeur anglais outrait dans le port de
Dakar, lorsque.
Le 16 octobre 1919, le vapeur Tregolil-
man, appartenant à la Compagnie « The
Hain isteam Ship 1', entrait dans le port df
Dakar.
Au moment d'accoster, un obstacle immu
gé déchira la coque, sur une longueur d<'
1 o mètres.
Ayant en vain demandé une indemnité
de 39.714 livres sterling au Gouverneur cf.
néral de l'A.O.F., la Compagnie introduisit
une requête au Conseil d'Etat aux fins d'an
nulation de la décisiou de refus du Gouvet
neur de l'A.O.F.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requrt
comme présentée devant une juridiction in.
compétente attendu qu'il appartient au Con
seil du Contentieux administratif de Ili, *
O. F. pour en connaitre en premier ressoti..
Annulation de deux arrêtés du tribunal
des pensions d'Alger
A la requête de M. Para, demeurant à
Oran, 5, rue Vallée, le Conseil d'Etat a au
nulé un arrêté de la Cour régionale des
pensions d'Alger, en date du 24 avril 1028
rejetant la demande de pension formulée par
le requérant, attendu que la Cour aurait dû
annuler la décision ministérielle en datt:
du 30 octobre 1925 refusant d'accorder ta
pension à M. Para comme émanant d'ubo
autorité incompétente, cette décision n'ayant,
pas été signée par le ministre lui-même ni
par un fonctionnaire ayant délégation régit
lièrc,
M. Para a été renvoyé devant la Cour
régionale d' Aix-cn-Provonce pour être statué
ce qu'il appartiendra sur l'appel interjeté
:t contre le jugement du tribunal départ-
̃' mental des pensions d'Oran en date d 1
icr février 1917 Il,
D'autre part : à la icquètc de M. Solcr,
demeurant à Oran, place de la Liberté, et
rue Saint-André, le Conseil d'Etat a annulé
une décision de la Cour régionale des peu
",ions d'Alger rejetant la demande de pfl.
sion introduite par ledit M. Soler.
Le Conseil d'Etat a pris cette décision
pour le motif entre aulies que le fait que la
pension aurait été accordée à raison d'mJl'
infirmité qui serait antérieure au 2 ac. :i.
1914 et étrangère au service militaire, 11c
rentre dans aucun des cas limitativement
prévus pai l'art. 67 de la loi du 31 mais
1919 modifié par l'article unique de la loi
du 28 juillet 1921 comme permettant au nri
nistre de reviser ladite pension, alorr.,
comme l'a estimé la -Cour régionale, le
fait de solliciter la pension aurait nécessai
rcinent constitué une fraude.
Le requérant est donc fondé à soutenir
;luC la décision de la Cour régionale a fait
une fausse application de l'article 67 précité
de la loi du 31 mars 1919.
M. Soler a été renvoyé devant la Com
régionale des pensions d'Aix pour. y être
statué à nouveau air le recours par lui
formé.
«4*.
Lettre du Tchad
par le Lt-Col. 1U"RTI1F. n'ANNFXET.
n
Faya (Borkou) Tchad, 20 octobre 1929.
Après avoir quitté Abéché, le 25 juillet, ci
direction du Nord, j'ai atteint Ouara, an-
cienne capitale des Sultans du Ouadaï d-.î
1636 à 1850, située dans un cirque resserrémontagnes sauvages. Ces ruines, qui const;
tuent le seul « monument historique » du
Ouadaï, sont intéressantes. Les bâtiments
sont, en effet, en briques plates cuites et
comportent un étage; la disposition des pit
ces révèle de la part du constructeur un
sens de l'architecture inconnu des Ouw
daïens. Tout. a côté se trouve le cimetiè:
des Sultans du Ouadaï.
Après les postes de Biltine et d'Oum-Ch.'
louba, je suis entré définitivement dans ! t
zone désertique, troquant chevaux et bœuf;
porteurs contre des chameaux. Le 27 août,
arrivée à Fada, poste dans le plateau mor-
tagneux, curieux, de l'Ennedi, profondé-
ment déchiqueté par l'érosion. Le 11 sep-
tembre, j'ai atteint Faya, chef-lieu de la cii
conscription militaire du Borkou-Ennedi,
accomplissant ainsi heureusement la troi
sième étape de mon voyage.
Le Borkou est constitué par une immen:,:'
dépression dont le fond a été jadis, occupa
par un lacis de lacs. Aussi l'eau y est-elle .1
fleur de terre et. irrigue-t-elle naturellement
ses 250.000 dattiers qui forment avec le t I
de ses nombreuses et importantes salines uu ̃
véritable richesse - chaque année, 15 a
20.000 chameaux viennent charger ce sel trv-î
réputé pour le porter dans toutes les régior
voisines.
Ascension de i'Emi-Koussi
Quelques jours après mon arrivée, j'entrt
pris l'ascension de l'Emi-Koussi. Cet anci^-i
volcan, dont l'altitude est de 3.415 métre.,
est à 250 kilomètres nord de Faya.
La saison étant déjà un peu avancée, ,l,
importait de ne pas tarder, de façon à ne pas
être pris par le froid, très rigoureux 1':1
hiver.
J'eus beaucoup de peine à parvenir .1-1
sommet; la montée est, en effet, fort péni-
ble, coupée qu'elle est de chaînes rocheusc!:,
d'escarpements, de marches, ravins et fail k:.
J'ai tiaversé à pied le cratère qui a 12 km.
de long, 8 km. de large et 400 mètres d--;
profondeur. Du centre s'ouvre un ancien
évent gigantesque de 300 mètres d"
profondeur, ce qui porte à 700 mètres la prr
fondeur totale ce cratère est vraiment 1
l'échelle de l'Afrique!.
J'en ai escaladé la lèvre nord, d'où la vu."
est admirable sur l'effroyable chaos de rocs
fit de montagnes doht certaines atteigner'
2.800 et 3.000 mètres dans cette partie du
Tihesti. Cette excursion - de 35 km. à pit' 1
- le 27 septembre, m'a permis de faire un"
abondante récolte d'échantillons minéroh,
giques pour le Muséum.
En 22 jours j'avais réalisé cette intén-
sante randonnée de 537 km.
Je n'ai pas souffert du froid, le minimum
nocturne du sommet ayant été 4- 2. Quar :
au maximum, il a été dans le cratère + 20".
Cette ascension a déjà été faite par d'illu-
trcs prédécesseurs : commandant Tilho, ca-
pitaine Lauzanne, lieutenant Fouché, cor-
̃1-ng-yfrBT-UNlBME ANNEE. - N° 12. ; i r mhtMal ftJLiTnaRg
l~ l~r' , IPT-UNIMME, ANNEK. - No -1 2.. -- - -
LUNDI SOIR. 00 JANVIER 1930.
&~Adminittration :
lu» 1M TUMf ̃
- PAfrtl-IHJ-' , ; -
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VtkftPM, i LOUVIVK 114V -
- (irëHiueu'cf-M.
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Les Annales Coloniales
ftlORISIERTS
avec r. Rmué «mmmII»;
v.
- -
France et
eoloniea 180. tOO. Et »
Etranger..240» tH. JI t
On s'aboQM nos trtto éum
Loua toa bUTMUX 4e pou.
ta* amc«"O et. réet..(O!Meo "r rqua m Diw*cTàuwàF -OrtDà%frou «i-#Aaroel RUEDEL
, ,. êbreu 48 lm ,
l'ou. les carltcle. pMbtMt dans notre fovrnal fil peuvent
être reproduite qu'en citant les AllJALa COUJULU.
-:z- .L- --:~ -", 1 i)ie lu - ,
- -. -
L'emprunt colonial
- )
M, André Maginot, ministre des Colo-
niestles deux- Cabinets précédents, avait dé-
posé- un projet de loi d'autorisation d'em-
prunt de trtns milliards de francs pour l'ou-
tillage colonial.
Les Chnmbres ont été, en effet, unanimes,
nu cours des débats qui se sont déroulés en
19.29, à déclarer qu'il convenait de donner
une vive impulsion à l'équipement économi-
que de nos colonies, dont les ports, les ré-
seaux de voie ferrée, les systèmes d'irriga-
tion, les moyens de communication inté-
rieurs, étaient très loin de répondre aux
besoins actuels.
M. André Tardieu, en constituant son Ca-
binet, a fait siens ces projets et a porté de
trois milliards à trois milliards six cents
millions du francs le montant total du pre-
mier emprunt à faire adopter par les Cham-
bres, atin de faire face à la diminution des
ressources mises à la disposition des colo-
nies, par l'utilisation des prestations alle-
mandes en nature, diminution décidée au
cours des négociations engagées à La Haye
à propos du plan Young.
Ce projet d'emprunt de trçis milliards six
~M t-. Ô -rç
cents taillions de francs doit ègaiem-è I.Ot
surçi" d'autres empnïfets; dont celui o~~!~~
que Equatoriale Française, pour r nSfBwfjtl^
- *00.000.000 de francs envirefn. et
C'est donc une- prévision de travaux d'en-
viron quatre à cinq milliards de francs, sur
fonds d'emprunt, sans tenir compte des tra-
vaux qui. doivent continuer à être assurés
par le* Ressources des budgets de nos - colo-
-nies ou
prochaines années, soit envirpn 800.000.000
'de francs de travaux par ah.,
L'article 2 du projet de loi d'emprunt de
trois milliards de francs donne. par colonie
et par catégorie J'énumëration des travaux à
exécuter - ïes ports et votes ferrées y tien-
2hetit fit ^première place ^encore est-il que
pour 41 Indochine, 1 ensemble des ressources
pr~~ daUI le projet de loi ne comprend
, lm Stption poor tes travaux de ports
suit' -.r aînés et en cours
tÍ. '1'9'1.41' sans doute l'Admi-
1 'd'nant les controverses qui
discrimination des
a-t;.elle pr6-
19ne de laulission
McBpeoteuf général
embarqué reçem-
B~B~~8M~jN~MHnËBMljriïNNM~th~)~!L~oé-
W!~N Parlement, on aoït se eman er
comment ces ressources seront mises par
échelons à la disposition des colonies? Com-
ment surtout seront examinés les projets
d'exécution des ttavaux? Quelles mesures
ont été envisagées pour assurer le contrôle
technique et financier de ces entreprises?
Les Gouvernements généraux disposent à
peine du personnel technique indispensable
à leur vie quotidienne, encore que celui-ci
ne soit pas toujours en nombre suffisant.
Si l'Indochine a pu, jusqu'à présent, en
raison de l'attrait d'une monnaie qui faisait
prime, recruter les cadres nécessaires, les
autres Gouvernements ont été moins favori-
sés, parfois même déshérités.
Pour les vieilles colonies, le personnel
technique compétent, susceptible de suivre
de grands travaux, manque.
On ne peut donc espérer trouver dans l'en-
semble de nos colonies, où le personnel a fort
à faire et se trouve souvent débordé, les
éléments indispensables pour renforcer les
organismes qui, au ministère des Colonies,
ont la charge d'assurer l'examen des projets
techniques et d'assumer ensuite le contrôle
technique et financier des entreprises.
Or, l'organisation actuelle de l'Inspection
Générale des Travaux publics au ministère
des Colonies qui fonctionne tant bien que
mal, n'est absolument pas en mesure de pré-
parer utilement l'examen de tous les dossiers
de projets d'exécution d'entreprises à sou-
mettre au Comité des Travaux publics des
Colonies, d'étudier ces dossiers dans les dé-
lais voulus, d'établir et d'examiner les nom-
breux appels d'offres qui seront lancés dans
la métropole et dans les colonies, de contrô-
ler à Paris et sur place, au point de vue
technique et financier, les travaux coloniaux.
Si l'on compare' l'importance des travaux
faits en France et ressortant du ministère
des Travaux publics, les traditions, la gran-
de stabilité des ingénieurs dépendant de ce
Département, on est frappé de la faiblesse,
voisine de la carence, des cadres du minis-
tère des Colonies.
L'inspection Générale des Travaux Pu-
blics au Ministère des Colonies comprend :
-- L'Inspecteur général, un des doyens du
Corps des Ponts et Chaussées ;
- Son Adjoint, un ingénieur qui fait ac-
tuellement partie d'une mission d'études
transafricaine ; -
- Un Ingénieur des Ponts détaché au
Cabinet du Ministre des Travaux Publics;
- Trois ou quatre jeunes Ingénieurs qui
cumulent avec leur chef les fonctions les plus
diverses et sont surtout absorbés par 1 ad.
ministration matérielle du personnel des Tra.
vaux Publics aux Colonies : questions de
classement, de traitements, d'avancements,
de discipline, de congé, de distinctions hono-
rifiques, d'examen de recommandations,
d'établissement des mémoires de pension,
etc.
Après l'expédition de ces détails d'admi-
nistration, l'Inspection Générale des Travaux
Publics au Ministère des Colonies doit as.
surefje fonctionnement du Comité des Tra-
vaux Publics des Colonies qui, pratiquement,
ne comporte aucune organisation de secréta-
riat et qui cependant a pour objet l'examen
du programme d'ensemble des travaux à
exécuter dans les Colonies et doit obligatoire-
ment donner ses avis sur les projets de tra-
vaux et sur la législation minière.
Elle doit assurer l'étude du transsaharien
en connexion avec le Comité constitué à cet
effet, le fonctionnement de la Commission de
surveillance du chemin de fer et du port de
la Réunion, de la Commission de vérification
des comptes des chemins de fer coloniaux,
d'un Comité consultatif du règlement amia-
ble des entreprises de Travaux Publics et
des marchés de fournitures y afférent, etc.
L'Inspecteur Général des Ponts qui conti-
nue en outre à faire partie d'un certain nom-
bre de Commission dépendant du Ministère
des Travaux Publics, fait personnellement
partie, en raison de sa longue expérience,
et de son passé, de la plupart des Comités
qui se réunissent ou fonctionnent au Minis-
tère des Colonies.
Il ne peut échapper que, dans ces con-
ditions, les questions de Travaux Publics et
d'équipement de nos diverses colonies, telles
qu'elles devront être résolues à très brève
échéance, ne pourront être suivies sérieuse-
ment.
Comment concevoir qu'il puisse être ap-
porté une attention Suffisante à l'étude des
dossiers de voie ferrée, de ports pour lesquels.'-
souvent les reconnaissances sont* fragm^t^-
taires ou inexistantes, des travaux d'hyar-au-j
lique agricole, l'électrification de chemins de.
fer, à l'étude génërale des prévisions pour
l'aménagement de la niain-d!oeuvre.--ileces-
saire, à l'acquisition du matériel foulant et
de tracteurs des chemins de fer. été. tion
Dans ces conditions, là où l'Inspection
Générale des Travaux Publics des Colonies
fonctionna, elle ne pourra être qu'une en-
travç ou une fiction. 11 faut donc la réorgani-
ser e puiser largement parmi les éléments
actifs et expérimentés du Ministère des Tra-
vaux Publics, dont la répartition, en grandes
directions permettra dans de t^pnnes condi-
tions, grâce à une spécialisation reconnue
nécessaire, d'assurer les travaux de la mé-
tropole, toujours plus faciles que céux de
nos colonies.
Il sera en outre nécessaire, si la loi d'em-
prunt est votée, comme on l'espère, d'éta-
blir une inspection mobile pour le contrôle
général qué le Parlement doit exiger, car il
est véritablement impossible dè continuer les
errements actuels. Le Corps de l'Inspection
des Colonies, déjà réduit, n'est pas en me-
sure aujourd hui de procéder sur place à des
Investigations autres que celles qui sont dé-
volues au^Jps des Inspecteurs-de» Finaç-
Et poui.p,n revenir à la question de la
direction des travaux à entreprendre aux Co-
lonies, il faut inviter le Ministre des Tra-
vaux Publics à apporter à son collègue des
Colonies tout l'appui nécessaire en mettant à
sa disposition les ingénieurs en chef des
Ponts et Chaussées, choisis dans les départe-
ments où des programmes de grands travaux
ne sont pas prévus au cours des prochaines
années, pour apporter dans notre France ex-
térieure le bénéfice de leurs connaissances et
de leur travail.
J £ cfoc*ar«f Néron,
sénateur de la Haute-Loire,
Vice-prestdeni de la f,ommisston
de» Uouane.,
-000
M. Lucien Saint en Espagne
Au secrétariat des Affaires étrangères à
Madrid a eu lieu samedi dernier le banquet
offert en l'honneur de M. Lucien Saint, Ré-
sident général de Fran:e au Maroc, et au-
quel assistaient notamment les ministres de
1 armée, de la marine, le général français
Noguès, le chargé d'affaires de France et de
nombreux fonctionnaires du département des
Affaires étrangères et de l'ambassade de
France à Madrid.
A l'issue du banquet, le général Primo de
Rivera a exprimé sa satisfaction de la pré-
sence à Madrid de M. Saint, et il a fait des
vœux pour le maintien de l'état actuel des
relations franco-espagnoles et pour la pros-
périté de la nation française.
M. Lucien Saint a remercié de l'accueil
chaleureux qu'il avait reçu en Espagne et a
ajouté qu'une collaboration intime franco-
espagnole était précieuse pour poursuivre au
Maroc l'œuvre de paix et de civilisation déjà
commencée. Il a levé son verre en Phonneur
de la nation espagnole.
Le général Primo de Rivera et M. Saint
ont eu ensuite un long entretien qui a duré
environ vingt minutes, puis le Résident gé-
néral et le président du Conseil ont par-
couru le bâtiment des affaires étrangères.
M. Lucien Saint est attendu aujourd'hui à
Ceuta. Il doit y rencontrer le général Jor-
dana.
Dépêches de l'Indochine
T. *–
tJP.g pourparlers franco-chinois
Les négociations commencées en janvier
1929 sont interrompues.
Les Chinois ont manifesté d'une façon
inattendue des exigences nouvelles relali-
vement à neuf points sur lesquels un ac-
cord était intervenu- dès le mois de juillet,
remettant en question Vensemble du traité.
A l'Agence Économique
de l'Indochine
M. Alcide Delmont, sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, inaugurera le ior février l'ex-
position permanente des Produits de l'In-
dochine qui se tiendra à l'Agence Economi-
que de l'Indochine, 20, rue de la Boétie.
M. Chassigneux, agrégé de l'Université,
professeur à l'Ecoleaes Hautes Etudes,
fera une conférence sur V Effort Français en
Indochine accompagnée de projections ciné-
matographiques.
6
Pour l'enseignement
* dé l'Arabe - - - -
Ki -
1 q
e 9 W Sb
1 - -
î - ---d b
N même temps que le
Résident du Cam-
bodge et le Gouver-
iteur Général de
VIndochine deman-
daient que le Cam-
bodgien fût admis
aux examens écrits
du baccalauréat, le
Résident de Tuni-
sie et le Gouver-
neur du Maroc de.
mandaient Que l'agrégation d'Arabe fût ou-
vêtté aux runisiefts et aux Marocains. Le
problème est venu devant la dernière assem.
blée du Conseil Supérieur de VInstruction
Ptthlique. Ici encore les débats ont été longs
et serrés.
Le Ministre des Affaires Etrangères avait
fait observer que sur 20 chaires d'Arabe en
Tunisie, 11 étaient vacantes ou occupées par
des gens noti qualifiés - il n'y a de cours
d'Arabe ni à Sfax, ni à Sousse et à Bizerte.
Mais il ne pouvait venir à la pensée de per-
sonne d'ouvrir à d'autres qu'à des Français
un concours qui légalement ne peut être ou-
vert qu'à des Français et qui donne droit à
une ahaù& Il Vagissait d'une sorte de
clatéral » hè touchant en rien à
-notnû Siatut de l'agrégation d'arabe et ne
cQffferant aucun titre à une chaire dans la
Métropole. En somme, on disait aux indi-
gènes : vous subirez les mêmes épreuves que
nos. candidats à Vagrégation d'arabe, et,
quand vous les aurez subies, nous déclare-
rons que vous offres les mêmes qualités de
compétence et de science que nos agrégés.
Distinguo important, et qui n'était pas une
ample, question de forme. Le Directeur de
l'Enseignement Supérieur rappelait qu'on re-
fuse d'iltscrire à nos Agrégations des Fran-
çais qui ont dépassé un certain âge ou qui,
eongrégamstes, sont soumis à une autorité
étrangère. Sans doute, les Marocains sont des'
protégés français ; sans doute, ils pourraient
se blesser de ces mots : « agrégation indigè-
ne », mais ni eux ni les Tunistetts n'avaient
à s'offusquer' que l'agrégation française ne
leur fût Pas ouverte sans réserve puisqu'elle
était ferméd à certaines catégories de Fran-
çais.
Projet d'attmte, murmuraient ceux qtttrZ*
gardatent vers l'avenir. Cette CI agrégation
latérale 9 serait tôt ou tard 'assimilée à Fagrt-
gatton normale, surtout avec la lendonit i
consiste à. prononcer (tes é-assitttiLgjMMma
.'ÎtfJ" Intrr' des Cuneo
~W~M-<~M~4t'3~
milation serait rèclaHiée avec d'autant plus
d'insistance que les gouvernements marocain
et tunisien mettraient un point d'honneur,
une question d'amour-propre à ne pas avoir
une agrégation « indigène » inférieure à
l'agrégation arabe de la Métropole.
Et la discussion allait, allait. Un prof es-
seur notait que les protectorats f craient bien
mtcux de demander Vadmission en surnom-
bre de leurs candidats aux agrégations de
la Métropole ; en surnombre, cela répondait
à la principale objection, celle dit statut lé-
gal du concours. On suivait cette ttoie, on
examinait dans quelles conditions cette ad-
mission en surnombre pourrait être accordée :
les dossiers sont transmis par les Résidents,
le Ministère de l'Instruction Publique les
examine, il accorde on refuse, après cette
étude, l'autorisation de concourir. Le mot
« indigène B dis parait, l'agrégation d'arabe
est ouverte aux candidats du Maroc et de la
Tunisie dans les conditions ci-dessus énoncées,
il rty aura pas de concours spécial pour les
Tunisiens et les Marocains, tous les droits de
Vagrégation française seront sauvegardés,
toutes les susceptibilités des protégés fran-
çais seront calmées. Le titre ne donnera pas
le droit à celui qui l'aura obtenu de récla-
mer une chaire en France, ce sera la seule
et unique différence entre Français et Indi-
gènes, différence à laquelle il n'y a aucun
moyen de pouvoir échapper, étant donné la
définition même du concours d'Agrégation.
Il faut bien reconnaître que la solution est
sage et tout à fait acceptable. D'autrcs pro-
blèmes du même genre se poseront tôt ou
tard. Af. le Directeur de V Enseignement. Su-
périeur n'a t-il pas annoncé que deux gOll-
vernements orientaux étrangers avaient, il y
a deux ans, adressé une demande analogue
à celle des gouvernements tunisien et maro-
cain ? Ce n'est pas la même chose assuré-
ment, mais la solution apportée au problème
tel qu'il a été posé par la Tunisie et le Ma-
roc, et les discussions qui l'ont précédée, ser-
viront d'arguments quand il faudra répondre
à d'autres demandes faites au nom de pro-
fesseurs qui ne sont pas des protégés fran-
çais.
Mario Jtousfafi,
Sénateur de VHërauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
CINÉMA COLONIAL
-offl
Toujours Cain
Les Annales Coloniales suivent avec at-
tention les péripéties de ce beau film.
Léon Poirier poursuit sans trêve la réa-
lisation de son œuvre; il est sur le point de
quitter la brousse, où l'existence lui fut rude
ainsi qu'à ses compagnons, pour regagner
Tananarive,
La marche vers le soleil
Comme nous l'avons déjà mentionné,
la Marche vers le soleil sera présentée au
Théâtre des Champs-Elysées aujourd'hui
ïo janvier, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
M. François-Marsal, président de l'Union
l Coloniale Française, prononcera une allo-
cution.
k
"Messieurs les Anglais,
i. irez les premiers !
ans vingt-quatre heures seront ouverts à
Mîpdres des débats qui vont mettre aux prises
deux tendances très nettement opposées : celle
d'une nation qui lutte pour son impérialisme et
celle de trois nations qui, à des titres divers, re-
cherchent la garantie de leur sécurité.
Cet impérialisme, pour les- Anglais, cette
s&urité, pour les Français, les Italiens et les
Japonais, ce sont les tonnages de la Marine de
guerre. Il nous apparaît que dans cette confé-
rence, les ambitions américaines sont purement
localisées aux 80ttes britannique et japonaise,
et que, dans de telles conditions, cette même
conférence est pour nous limitée aux problèmes
anglais et italiens.
Pourquoi Londres après Washington ? Parce
qi, £ l'Angleterre exécute scrupuleusement les
diverses étapes du plan qu'elle a tracé. Scru-
puleusement, elle a attendu que la déclaration
de , guerre de l'Allemagne à la France, en
1914, fût effective, pour se ranger à nos côtés.
Scrupuleusement, elle a coulé et à moindres
risques la flotte allemande à Scapa Flow,
n'ayant pu le faire en temps de guerre. Scru-
puleusement, elle nous a traînés à Washington,
dans l'espoir d'obtenir notre déchéance mari-
time totale. Nous n'avons, contre la nation bri-
tannique, aucune rancœur, aucune animosité.
Elle pratique, sur le terrain international, le
flair play au même titre que sur le tenain des
affaires ou que sur celui des sports. Elle est
dans son rôle. A nous d'être dans le nôtre.
Ç'est ce qu'enfin nous semblons comprendre.
* Quel heureux souffle s'agite faiblement, de-
guis quelque temps, au-dessus des campagnes
françaises ? L'orgueil de notre race se réveille.
Nous avons compris la valeur de nos sacrifices,
Pendant dix années, nous nous en sommes ser-
t. s pour parader devant le Monde, et nou*
enons de nous rendre compte que ce bien dou-
sureux et précieux, dont nous étions si fiers,
nous desservait au lieu de nous servir. Nous
avons surtout compris que la guerre n'était pas
jerminée, qu'elle s'exerçait seulement sur un
autre plan et que l'héroïsme physique devait
éder le pas au tenace courage civique.
1 Notre Marine de guerre gêne l'Angleterre.
qui n'oublie pas qu'elle demeure une île, île
ont les Dominions émancipés permettent d'ap-
précier la petitesse. Elle gêne également l'lta,
ie, dont l'orgueil et la suffisance oublient le
1sable sur lequel ils arcboutent leurs ergots.
Qu'est-ce que cela peut bien nous faire ?
l Contentons-nous de demeurer ce que nous
sommes : la France des cinq parties du monde,
île pojuple de 100 millions d'habitants, dont la
thatmc de guerre est justifiée à Dakar comme
à Saïgon, à Tananarive comme à Cayenne.
Heureux symbole ': nos divisions légères re-
prennent en ce moment même du champ, en
haute mer. afin de visiter nos capitales d' outre-
Atlanlique : leur rôle n'est-il point justifié ?
Désarmer sur terre, désarmer sur mer. Depuis
dix ans, nous entendons l'antienne. Mais c'est
à la France seule qu'on en demande l'exécu-
tion.
Il est un moyen simple, de bonne foi, digne
du Pacte Kellogg et de toutes ces billevesée3
dont la réalisation permettrait au plus naïf d'être
proprement égorgé : que chaque nation sup-
prime tous ses navires de guerre, du plus mo-
deste au plus puissant. Nous souscrivons de
grand cœur à cet abandon total du principe de
toutes les flottes de guerre. Mais nous expri-
mons seulement un désir, et, puisque nous som-
mes à Londres, nous l'exprimons à voix haute :
a Messieurs les Anglais, tirez les premiers 1 »
Raoul iffonmarson
Un cyclone à Madagascar
Un ouragan d'une extrême violence s'est
abattu sur la localité de ManaUara.
Cet ouragan a commencé dans la mati-
née du 12 janvier. Il a seulement pris fin
le 14, à 14 heures. Il a détruit les trois
quarts des baraquements du Camp des
Pionniers, et a causé de très graves dom-
mages à la caserne indigène ainsi qu'à
l'hôpital.
Quant à la ville, elle a été très sérieuse-
ment atteinte ; on compte qu'elle est dé-
truite sur la moitié de sa superficie. Par
bonheur) on ne signale aucun accident de
personne, pas pluiS parmi les Européens
que parmi les indigènes.
LA CONFÉRENCE DES PRODUCTEURS 1
DE CAOUTCHOUC
Les premiers échanges de vues entre les rè-
présentants de la Rubber Growers Association
et le Comité hollandais ont abouti à la consti-
tution d'un Comité anglo-néerlandais dont l'in-
térêt sera de permettre l'étude en commun des
solutions pratiques susceptibles d'être apportées
au problème du caoutchouc.
Les futures négociations auront probablement
lieu à Londres. Un comité influent a été nommé
par la Rubber Growers Association pour étudier
les propositions hollandaises, dans le but d'ar-
river à un proiet tendant à relever le prix de
la matière à un niveau rémunérateur.
C'est ce comité, qui comprend une soixan-
taine de membres, représentant 500 Compa-
gnies, qui se rendrait à La Haye.
AU SIAM
1
Eruption volcanique
Des volcans inconnus s'éveillent au Siam ;
un aviateur hollandais venant de Batavia,
déclare avoir aperçu trois volcans en acti-
vité dans le royaume. Ces volcans ne figu-
rent sur aucune carte.
L'aviateur a ajouté qu'il survolait Ensada
lorsqu'il a aperçu les volcans en éruption,
L'Aviation Coloniale
Un avion postal capote en Espagne
Un avion commercial assurant le service
entre Toulouse et Casablanca a été victimc
d'un accident près de Barcelone, dans les
circonstances suivantes :
L'avion, piloté par les aviateurs Delau-
nay et Phurados, avait quitté Toulouse iu
matin du 19 janvier, à 8 heures, avec deux
passagers ci. du courrier postal, à destina-
tion de Casablanca, lorsque, arrivé sur la
côte espagnole, la rupture d'une pièce du
moteur provoqua un incendie à Lord.
Les deux aviateurs, au moyen d'extinc-
teurs, réussirent à s'en rendre maîtres,
mais au moment d'atterrir sur la plage
d'Antunez, l'avion capota et fut brisO.
Les aviateurs et les passagers «'en tirè-
rent sans grand mal.
Le courrier a été sauvé.
France-Pondichéry
Les aviateurs Weiss et Girier,qui se sont
envolés le 18 janvier ti G h. 8', du eump
d'aviation d'El Aouina, n'ont pu partir plus
tôt en raison des conditions atmosphéri-
ques défavorables et notamment d'un pia-
rond très bas. Ils ont passé la nuit sm Je
terrain.
reçus à l'atterrissage par le consul de
France et des aviateurs italiens.
Kepartis le lendemain, les aviateurs ont
atterri à Alexandrie, après une étape très
dure elïcctuéc dans les 01 âges. L'équipage
a été obligé de voler au large des cotes, à
basse altitude.
Le raid de Chichester
L'aviateur Ciiieliester -st reparti re ma-
tin de Hangoun à destination de Yicioria-
Point, situé environ à mi-cliomin enlro
Singapour et Rangoun.
Coups de
Bambou
L'indirect hommage à Darwin
Les lauriers funèbres de lord Carnavon
devaient (jéner le Professeur Mac Grcgor,
de t'ünivcrsité ds Columbia (U.S.A.), V.¥
momies de Hamsôs JI, celles de ses prédé-
ceSSCHrs, autant que celles de ses succes-
seurs, composaient sans doute un cortège
que ce noble Professeur ne pouvait imagi-
ner sans frémir. Aussi bien a-t-il décidé de
se singulariser : il s'en fut droit dans la
brousse africaine. Il vient d'en sortir triom-
phant : loin des malle s-armoire s, des vali-
ses plates, des cartons A chapeau, recou-
verts de ces (Hlqtwttes de Palace qui font
rêver les jaunes filles. En prenant le train,
pour regagner l'Amérique (U.S.A.), la se-
maine dernière, A Saint-Lazare, le Profes-
seur Mac Gregor avait, comme bagages
principaux, cieux singes embaumés.
Il parait que l'embanmement est seule-
ment possible lorsque les artères sont in-
factes. Aussi bien ces gorilles, futurs ci-
toyens des Blais-Unis d'Amérique, ont-ils
été lues d'une balle à la tète. L'honneur
qui leur échoit est grand. Tués noblement,
embaumés ensuite, que souhaiter de plus ?
A Columbia, le Prof. Mac Gregor (li.S.ji.)
pourra ainsi, sur plusieurs (mnées, en dis-
séquant ses deux gorilles, confirmer - vU
infirmer - la théorie de Darwin. Mais que
l'honorable Prof. Mac Gregor (U. S. A.)
prenne garde, si jamais il retourne en Afri-
que. Chacun son tour ! Il se pourrait que
les meutes alertées des singes s'emparent
de lui, le tuent d'une balle à la lète, l'em-
baument et procèdent à sa dissection, à
l'eflet de vérifier si nous ne sommes pas
une racc hâlardc, ou dégénérée, issue
d'eux-mêmes.
Nil cas de succès, triomphe.
En cas d'échcc, l'honorable Prof. Macj
Gregor (V.S./t), glissé en cachette dans une
pyramide et découvert par un maniaque,
nous reviendrait alors comme antiquité
égyptienne. Ce jour-là, quelle sensation-
nelle communication à l'Académie des
Sciences !
Variation sur un grain de riz.
A quoi sert un grain de riz ! Cttit, il est
comestible, pulvérisé il peut être utilisé en
parfumerie. Celle leçon de chose n'est pas
complète.
Des mains habiles et patientes l'ont
converti en agent de ptLblicité, et ce qui est
le plus singulier, c'est de retrouver le
même procédé sur tous les continents.
Des hymnes lihanais, syrien, égyptien
sont gravés sur ce petit grain.
On trouve même des modèles d'automo-
bile. -
C'est vraiment ingénieux.
Le noir qui a vu rouge
Le Sénégalais Bara Banga, de retour au
Havre, se lulla. d'aller rejoindre son amie,
bonne dans un calé de la ville. Comme il
lui demandait compte de l'argent qu'il lui
avait envoyé durant. son ahsencc, et com-
me elle refusait de répondre à ce sujet, il
prit son revolver^ tira et l'atteignit à la
lèvre inférieure.
Obéissant alors au geste classique - ah,
ces civilisés 1 - Hara Banga Il tourna son
arme contre lui-même » et se blessa légè-
rement à la tête. On sait que les noirs ont
le crâne solide. Aussi bien, Bara Banga
jouait-il, si l'on peut dire, sur du velours.
Mais la blessure légère de son amie ne
lui donnant pas satisfaction, Bara Banga
lui annonça qu'il allait l'achever, et lui
tira effectivement une nouvelle balle qui
t'atteignit au front.
Mis en goût, Bara Banga se tira une
nouvelle balle dans l'oreille.
Une ambulance conduisit le couple à
l'hôpital. La jeune femme est dans un état
désespéré. Bara Banga sera sans doute
sauve. C'est la règle. Bara Banga est un
civilisé.
""Bomme fie ta Caban*
Au Conseil d'État
Un vapeur anglais outrait dans le port de
Dakar, lorsque.
Le 16 octobre 1919, le vapeur Tregolil-
man, appartenant à la Compagnie « The
Hain isteam Ship 1', entrait dans le port df
Dakar.
Au moment d'accoster, un obstacle immu
gé déchira la coque, sur une longueur d<'
1 o mètres.
Ayant en vain demandé une indemnité
de 39.714 livres sterling au Gouverneur cf.
néral de l'A.O.F., la Compagnie introduisit
une requête au Conseil d'Etat aux fins d'an
nulation de la décisiou de refus du Gouvet
neur de l'A.O.F.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requrt
comme présentée devant une juridiction in.
compétente attendu qu'il appartient au Con
seil du Contentieux administratif de Ili, *
O. F. pour en connaitre en premier ressoti..
Annulation de deux arrêtés du tribunal
des pensions d'Alger
A la requête de M. Para, demeurant à
Oran, 5, rue Vallée, le Conseil d'Etat a au
nulé un arrêté de la Cour régionale des
pensions d'Alger, en date du 24 avril 1028
rejetant la demande de pension formulée par
le requérant, attendu que la Cour aurait dû
annuler la décision ministérielle en datt:
du 30 octobre 1925 refusant d'accorder ta
pension à M. Para comme émanant d'ubo
autorité incompétente, cette décision n'ayant,
pas été signée par le ministre lui-même ni
par un fonctionnaire ayant délégation régit
lièrc,
M. Para a été renvoyé devant la Cour
régionale d' Aix-cn-Provonce pour être statué
ce qu'il appartiendra sur l'appel interjeté
:t contre le jugement du tribunal départ-
̃' mental des pensions d'Oran en date d 1
icr février 1917 Il,
D'autre part : à la icquètc de M. Solcr,
demeurant à Oran, place de la Liberté, et
rue Saint-André, le Conseil d'Etat a annulé
une décision de la Cour régionale des peu
",ions d'Alger rejetant la demande de pfl.
sion introduite par ledit M. Soler.
Le Conseil d'Etat a pris cette décision
pour le motif entre aulies que le fait que la
pension aurait été accordée à raison d'mJl'
infirmité qui serait antérieure au 2 ac. :i.
1914 et étrangère au service militaire, 11c
rentre dans aucun des cas limitativement
prévus pai l'art. 67 de la loi du 31 mais
1919 modifié par l'article unique de la loi
du 28 juillet 1921 comme permettant au nri
nistre de reviser ladite pension, alorr.,
comme l'a estimé la -Cour régionale, le
fait de solliciter la pension aurait nécessai
rcinent constitué une fraude.
Le requérant est donc fondé à soutenir
;luC la décision de la Cour régionale a fait
une fausse application de l'article 67 précité
de la loi du 31 mars 1919.
M. Soler a été renvoyé devant la Com
régionale des pensions d'Aix pour. y être
statué à nouveau air le recours par lui
formé.
«4*.
Lettre du Tchad
par le Lt-Col. 1U"RTI1F. n'ANNFXET.
n
Faya (Borkou) Tchad, 20 octobre 1929.
Après avoir quitté Abéché, le 25 juillet, ci
direction du Nord, j'ai atteint Ouara, an-
cienne capitale des Sultans du Ouadaï d-.î
1636 à 1850, située dans un cirque resserré
tuent le seul « monument historique » du
Ouadaï, sont intéressantes. Les bâtiments
sont, en effet, en briques plates cuites et
comportent un étage; la disposition des pit
ces révèle de la part du constructeur un
sens de l'architecture inconnu des Ouw
daïens. Tout. a côté se trouve le cimetiè:
des Sultans du Ouadaï.
Après les postes de Biltine et d'Oum-Ch.'
louba, je suis entré définitivement dans ! t
zone désertique, troquant chevaux et bœuf;
porteurs contre des chameaux. Le 27 août,
arrivée à Fada, poste dans le plateau mor-
tagneux, curieux, de l'Ennedi, profondé-
ment déchiqueté par l'érosion. Le 11 sep-
tembre, j'ai atteint Faya, chef-lieu de la cii
conscription militaire du Borkou-Ennedi,
accomplissant ainsi heureusement la troi
sième étape de mon voyage.
Le Borkou est constitué par une immen:,:'
dépression dont le fond a été jadis, occupa
par un lacis de lacs. Aussi l'eau y est-elle .1
fleur de terre et. irrigue-t-elle naturellement
ses 250.000 dattiers qui forment avec le t I
de ses nombreuses et importantes salines uu ̃
véritable richesse - chaque année, 15 a
20.000 chameaux viennent charger ce sel trv-î
réputé pour le porter dans toutes les régior
voisines.
Ascension de i'Emi-Koussi
Quelques jours après mon arrivée, j'entrt
pris l'ascension de l'Emi-Koussi. Cet anci^-i
volcan, dont l'altitude est de 3.415 métre.,
est à 250 kilomètres nord de Faya.
La saison étant déjà un peu avancée, ,l,
importait de ne pas tarder, de façon à ne pas
être pris par le froid, très rigoureux 1':1
hiver.
J'eus beaucoup de peine à parvenir .1-1
sommet; la montée est, en effet, fort péni-
ble, coupée qu'elle est de chaînes rocheusc!:,
d'escarpements, de marches, ravins et fail k:.
J'ai tiaversé à pied le cratère qui a 12 km.
de long, 8 km. de large et 400 mètres d--;
profondeur. Du centre s'ouvre un ancien
évent gigantesque de 300 mètres d"
profondeur, ce qui porte à 700 mètres la prr
fondeur totale ce cratère est vraiment 1
l'échelle de l'Afrique!.
J'en ai escaladé la lèvre nord, d'où la vu."
est admirable sur l'effroyable chaos de rocs
fit de montagnes doht certaines atteigner'
2.800 et 3.000 mètres dans cette partie du
Tihesti. Cette excursion - de 35 km. à pit' 1
- le 27 septembre, m'a permis de faire un"
abondante récolte d'échantillons minéroh,
giques pour le Muséum.
En 22 jours j'avais réalisé cette intén-
sante randonnée de 537 km.
Je n'ai pas souffert du froid, le minimum
nocturne du sommet ayant été 4- 2. Quar :
au maximum, il a été dans le cratère + 20".
Cette ascension a déjà été faite par d'illu-
trcs prédécesseurs : commandant Tilho, ca-
pitaine Lauzanne, lieutenant Fouché, cor-
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