Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 juin 1929 17 juin 1929
Description : 1929/06/17 (A30,N94). 1929/06/17 (A30,N94).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280569m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N* 94 LE NUMERO : 30 CENTIMES LUNDI SOIR 17 JUIN 1929
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Les Annales Coloniales
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tans les bureaux é» part».
Gestion ou miie en valeur
Gestion ou mise en val eur
Mon ami Georges Nouelle a donné, dans
deux très clairs articles, les caractéristiques
générales du projet de loi. autorisant les
gouvernements des colonies et territoires
sous mandat, ressortissant au département
des colonies à contracter un emprunt de
trois milliards de francs. »
Nouelle termine son étude en constatant :
« On nous a souvent reproché dans l'ordre
économique, la timidité de nos desseins et
nos conceptions à courte vue. Les program-
mes élaborés depuis la guerre en matière de
travaux publics montrent que nous savons,
aujourd'hui, prévoir à longue échéance. »
Je me garderai bien de le contredire. Il
est bien vrai que nous avons élaboré, depuis
la guerre, de vastes projets de mise en va-
leur de notre domaine colonial.
Mais je crois qu'il ne faut pas se lasser
de répéter devant l'opinion publique que
ces projets, loin de témoigner d'une méga-
lomanie inquiétante, restent encore bien au-
dessous des nécessités présentes. Je n'en
veux citer qu'une nouvelle preuve, choisie,
au hasard, entre beaucoup d'autres.
En 1928, les délégations financières algé-
riennes étaient amenées à envisager l'éta-
blissement d'un programme de grands tra-
vaux répondant aux besoins actuels de l'Al-
gérie et à ses facultés d'emploi des pres-
tations en nature.
Une ( .)! omission était nommée pour « re-
cueillir près de l'Administration tous ren-
seignements et documents qu'ils jugeront
utiles concernant un nouveau programme
général. 8
L'Administration se mettait immédiate-
ment à l'œuvre pour répondre à ce vœu des
délégations financières. Et la Commisssion
mise en possession du travail de l'Adminis-
tration constatait que l'inventaire des be-
soins, tel qu'il avait été établi par les ser-
vices administratifs et techniques de la
colonie, répondait exactement aux désirs ex-
primés par les délégations nnancieres.
Cet inventaire vient d'être publié. Il
constitue une importante étude de 284 pages
consacrée, successivement, aux travaux pu-
blics et chemins de fer, instruction publi-
que, bâtiments civils, assistance publique,
assistance aux indigènes, centres d'éduca-
tion professionnelle, colonisation, électrifi-
cation rurale. P. T. T.. etc.
Je ne puis entrer dans l'analyse détaillée
d'un tel document.
Je me contenterai de signaler que les cré-
dits jugéstirpnts, pour travaux à exécuter
dans les six prochaines années s'élèvent à
3.326 millions et. qve ta total des crédits,
en y comprenant ceux de la seconde tranche
de travaux à exécuter en quinze ans, repré-
sente 6.175.150.000 francs.
Ainsi, pour l'Algérie seule, le montant
des travaux urgents de mise en valeur éco-
nomique et sociale dépasse le double du
grand emprunt qui est demandé pour le
groupe des autres colonies africaines et In-
dochine.
Et qu'on n'aille point croire que ce pro-
gramme algérien envisage des dépenses
IOmptuaires extravagantes 1
4.194 millions sont affectés aux che-
mins de fer et travaux publics, routes natio-
nales, travaux hydrauliaues, port 1 mariti-
mes, c'est-à-dire à l'outillage économique le
plus indispensable.
878 millions sont prévus pour la cons-
truction de bâtiments scolaires pour euro-
péens et indigènes.
Et pour montrer avec quelle parcimonie
ces crédits sont prévus, je me contenterai
de citer cette simple phrase du rapport
de l'Administration : « Ce qui surtout doit
retenir l'attention c'est que les besoins
d'écoles pour indigènes sont immenses. Si
l'on se fonde sur la population scolaire
actuelle (400.000 unités), il faudrait, à rai-
son de 40 élèves par classe, 10.000 classes
environ. Or, le nombre des classes actuelle-
ment créées n'est que de 1.127. »
En ce qui concerne l'assistance .;. services
européens je note que tous les crédits
sont affectés à la mise en état des hôpi-
taux existants, sans aucune création nou-
velle.
Pour l'assistance indigène, on envisage la
construction de 10 hôpitaux auxiliaires nou-
veaux (il en existe actuellement 25, pour
toute l'Algérie). Et je me contente de reco-
pier, au hasard, une notice individuelle,
pour montrer l'intérêt de ces créations :
Aitt-Boucif
Construction d'un hôpital auxiliaire
Ne possède pas d'établissement hospita-
lier, sa population est de 26.000 habitants,
pas d'autres établissements à moins de 50
kilomètres et avec lesquels les communica-
tions sont très difficiles, routes défectueuses
pendant l'hiver, voie ferrée à 30 kilomè-
tres. Est pourvu d'un médecin depuis cette
année, pas d'infirmière-visiteuse.
Voilà les besoins, leur nature, leur impor-
tance. Voilà les crédits prévus. Pour la
seule Algérie. Et je suis bien sûr que si
on établissait un inventaire semblable des
besoins pour l'A. O. F., pour les seuls
besoins de constructions scolaires, on arri-
ver.,^ aux mêmes conclusions.
Je serais tenté de dire et je suis bien
sûr que Nouelle ne me démentirait pas
que nous faisons la preuve non point que
nous savons prévoir à longue échéance
mais., bien au contraire, que nous conti-
nuons à ne pas voir le véritable problème
de la mise en valeur de nos colonies.
Nous continuons à nous le représentet
comme un problème de gestion administra-
tive, qui doit être traité suivant les concep-
tions et les méthodes administratives et
financières de la métropole. C'est une erreur.
Le problème de la mise en valeur de notre
domaine colonial n'est pas un problème de
gestion administrative mais de création de
capital national.
Il faut l'envisager non comme un admi-
nistrateur, mais comme un industriel faisant
une mise de fonds, comme un problème
d'avances à faire par l'économie nationale
en vue de profits futurs.
Tant qu'on n'abordera pas le problème
ainsi, on restera, malgré toutes les audaces
des programmes, non pas au-dessous, mais
en dehors de la tâche à accomplir.
r- Biienme iflnlonelH,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Profecio-
rats.
M. Maginot
à la Foire de Bordeaux
La Ille Foire Internationale et Coloniale de
Bordeaux a été inaugurée hier matin par M.
Maginot, ministre des Colonies. Le ministre,
qui avait à ses côtés M. Henry Paté, sous-se-
crétaire d'Etat à l'Education physique, a été
reçu place des Quinconces, où se tient la
Foire, par le maire de Bordeaux, président
d'honneur du Comité de la Foire, par M. Gon-
fréville, président, et tdto les membres du Co-
mité.
Etaient également présents la plupart des
parlementaires du département, les membres
des corps élus, les autorités civiles et militaires
et les. personnalités les plus marquantes de la
grande cité girondine.
Le Comité de la Foire a offert à midi, au
ministre et à ses invités, un banquet dans les
foyers du Grand- Théâtre.
Le soir, la Chambre de Commerce a offert
un dîner, au Palais de la Bourse, au ministre
des Colonies.
M. Maginot est rentré dans la nuit à Paris.
AU CONSEIL D'ETAT
Emploi réservé. Rejet de la requête d'un
ancim tirailleur algérien
Le * novembre 1926, le ministre des Pen-
sions informait le nommé Boukacem Ali ben
Dahmane, ex-soldat du 5* tirailleurs algé-
riens, que la commission de classement, ins-
tituée par l'art. 9 de l'instruction du 3° mars
1917, avait écarté sa candidature à l'emploi
réservé qu'il avait. sollicité.
EstinlaAt que cfctte décision était entachée
d'excès de pouvoir, cet ancien turco intro-
duisit une requête au Conseil d'Etat aux fins
d'annulation de ladite décision.
t Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a rejeté la requête en question attendu :
Que, d'après l'art. 4 de l'instruction mi-
nistérielle du 3b mars 1917, relative à l'attri-
bution des emplois réservés aux anciens mi-
litaires indigènes d'Algérie, le certificat mé-
dical d'aptitude physique n'est valable que
pendant une année.
Dès lors le requérant ne saurait se préva
loir de deux certificats médicaux qui lui au-
raient été délivrés les 17 avril 1020 et 31
janvier 1922, lesquels avaient perdu toute
valeur en 1926, époque à laquelle le requé-
rant a sollicité un eipploi réservé.
.1.
Pour les indigènes algériens
Sur la proposition des délégations de co-
lons et non-colons, les délégations financières
ont voté à l'unanimité les fonds nécessaires
à la réalisation immédiate du paysannat indi-
gène par la création de villages modernes
et salubres, où seront groupées les popula-
tions indigènes qui vivent actuellement dans
des gourbis isolés, dans des conditions d'hy-
giène déplorables.
Le président de la délégation arabe et ce-
lui de la délégation kabyle ont remercié vi-
vement leurs collègues français et le Gouver-
neur général Bordes pour leur pensée géné-
reuse.
Contre le Transsaharien
i
M. le général Calmel, à la Bourse du
Commerce de Casablanca, a soutenu que le
Transsaharien ne pourrait être fait en cinq
ans ni pour deux milliards. Il a lui-même
construit des chemins de fer en A. O. F. Il
faut amener à pied-d'œuvre cent cinquante
tonnes de matériel par kilomètre de voie à
établir, trouver de la main-d'oeuvre, l'ali-
menter, la loger. Les fameux guerriers natifs
de l'A. O. F. n'existent plus et si le Trans-
saharien avait atteint Ouagadougou en juil-
let-août 1914, il n'eut transporté que la gar-
nison de cette ville car pendant la saison des
pluies tpute marche et toute concentration
de troupes est impossible là-bas. Le Transsa-
harien ne se fera point par simple pose de
rails sur désert plat. Il faudra franchir les
Hauts Plateaux, à 1.600 mètres d'altitude; et
même dans le désert il faudra de nombreux
ouvrages d'art en raison du régime torrentiel
des pluies, qui sont très rares, mais dont les
tornades gonflent en une nuit des lits d'oueds
jusque-là insoupçonnés. Au Maroc même
nous nous sommes laissés surprendre par ces
Irrégularités excessives et la plupart de nos
routes du début furent coupées et durent être
corrigées.
Le général Calmel estime qu'une bonne
ligne transsaharienne coûterait 5 milliards,
demanderait cinquante ans, et serait ensuite,
pour un rendement économique à peu près
nul, d'un entretien extrêmement onéreux.
Le général Calmel se rallie. franchement
aux transports automobiles sur route, par
Casablanca, Agadir, Tindouf, Atar, Dakar,
moins coûteux, plus souples et qui peuvent
être multipliés.
Déjà de Casablanca à l'oued Massa et de
Dakar à Atar le trajet est réalisé. Il reste
sept cents kilomètres dont le sol est excellent,
qui feront la plus vivante de toutes les liai-
sons transsahariennes.
EN SYRIE
A Il Paraît que ça va mieux, beau-
IUL coup mieux en Syrie. Le Times le
dit, il faut le croire. « Les temps
sont changés, écrit-il; les Français ont con-
solidé leurs positions, et ils ont appris. Le
haut commissaire, M. Henri Ponsot, n'est
l'homme d'aucun parti.
Autant de coups de pierre lancés contre
les prédécesseurs de M. Henri Ponsot. Cela
n'est pas gentil. Le capitaine Harold Ar.
mistrong, auteur de ces lignes, a fait plu-
sieurs voyages en Syrie, comme membre de
la Commission chargée d'évaluer les dont,
mages subis en Turquie. Il se plaint de
n'avoir pu connaître la vérité sur la situa-
tion parce qu'il était assourdi et abasourdi
par les politiciens de là-bas, violents et em-
portés; d'une part, la censure et les restric-
fions du contrôle militaire maintenu par les
Français; de l'autre, la déformation des
faits par les politiciens de Syrie. Mais ce
qu; semblait clair au commissaire, c'est que
es Français ne comprenaient rien, alnolu-
ment rien aux difficultés de toutes sortes
qui se dressaient contre eux. Dans ce pays
déchiré par des haines profondes, où il y
a plusieurs religions et plusieurs nationali-
tés, ils n'ont pas su distinguer ce qui était,
ce qui devait être, et, s'ils ont pu établir
Vautorité militaire, ait prix de sacrifices
nombreux en hommes et en argent, ils ont
été incapables, au bout de neuf années, de
mettre debout « une forme effective de gou-
vernement à ni de rendre la Syrie frospïfe:
Le capitaine Harold Armistrong fait bien,
en passant, une petite part aux circonstan-
ces, mais il déclare qu'il faut en faire une
fort grande aux erreurs des Français. Bref,
« les Syriens n'ont retiré aucun bénéfice du
mandat, au contraire; en outre, ils en sont
arrivés à hoir les Français, car les fonction-
naires et les officiers n'étaient pas choisis
parmi les meilleurs J. Ils ont surtout péché,
ces officiers et ces fonctionnaires, par igno-
rance, par inquiétude. Varticle du Times
nous les montre, marchant sur la pointe des
pieds, et ajoutant foi aux rumeurs les plus
alarmantes.
Or, tout cela va cesser, affirme le grave
journal : d'abord, parce que M. Henri Pon-
sot n'est d'aucun parti, nous l'avons vu;
puis. parce qu'il est sûr de rester longtemps
où il se trouve; enfin. mais ici, je copie
textuellement parce qu' a il a Vespoir de re-
cevoir des instructions qui lui permettront,
de constituer une forme de Gouvernement
avec lequel les Syriens, qui ont confiance
en lui et qui le respectent, collaboreront »
On reste rêveur. Le capitaine Harold Armi*-
trong est un pillee sans rire. Eh quoil Le
haut-commissaire n'a que Vespoir de recevoir
des instructions qui lui permettront, etc. f
Il n'en a donc pas la. certitude f Allons plus
loin. Cet.n espoir » est donc un facteur nou-
veau, un élément nouveau?. Les hauts com-
missaires qui ont précédé M. Henri Ponsot
ne l'avaient donc pas. et c'est par là. non
moins que par leurs erreurs, qu'il faut expli-
quer leur insuccès! Le Times va un peu
fort, apparemment. Le voilà qui fait le pro-
cès de tous les gouvernements, mais surtout
de celui de M. Poincaré, lequel a attendu,
pour donner des instructions qui permettront
au haut commissaire, etc., les premiers mois
de 1929.
Tenons compte toutefois de la confiance
que désormais le capitaine témoigne à notre
Pays. « Les' temps sont changésl » s'écrie-
t-il, mais il corrige un peu cette affirmation
dans la suite : « Avec un peu de tact et de
franchise d'une part, avec un peu de bon
sens et la volonté d'accepter la sitllatioll,
d'autre part, on assistera peut-être à une
évolution. 8 Nous voici encore dans le doute
avec ce « peut-être %; qui, d'ailleurs, doit
montrer du tact et de la franchise, et qui,
du bon sens et de la bonne volonté? La
France, La Syrie, composée de plusictirs na-
tions? La Syrie et la France? Soit. Devine
si tu "'eux. et chnitit ci ht V/ttrc
c ---., -.-..-.
Il est juste de constater qu'après s'art
arrêté au doute, le Times conclut plus réso-
lument .- « Dans la situation nouvelle, la
France sera le guide et le protecteur que
Von accueille avec .joie, et la Syrie devien-
dra un Etat Uni qui aura le droit de se
gouverner et de décider de son sort, parce
qu'elle en sera capable. » Puisse tout cela
se réaliser grâce aux instructions que le
Haut Commissaire a l'eipérance de recet-oirl
Avons-nous besoin dajouter qu'elles devront
être plus précises que le style de notre
grand confrère ?
Mcrte Jtoa
Sénateur, Ancien Ministre,
Vtce-prtsident de la Commission dei
Colonies
Archéologie
..T
Par le Patria vient d'arriver à Marseille le
directeur de la mission archéologique de Mish-
rife, en Syrie, le comte de Mesnil du Bouisson,
dont on connaît les fouilles entreprises dans la
vallée do l'Oronte. Il a fait déblayer complè-
tement le palais des rois de Qatna, avec les
temples de Tlayes, l'an dernier. L'ensemble du
site présente un intérêt merveilleux. Les ruines,
vieilles de plus de A.000 ans, sont les plus on-
eieffc monuments qu'on puisse visiter aujour-
d'hui en Syrie.
M. de Mesnil a découvert une ville nouvelle,
du moins par la découverte, car il s'agit de
ruines datant de la fin du troisième millénaire
avant. Jésus-Christ. Les ruines ont. été retrou-
vées près du village de Dnebi.
Si l'on rapproche de ces découvertes les bel-
les fouille.s ile Byblos nu Lilxin,c(,Iles * de Sehain-
ra et, celles de Tello et d'Arslnn-Tash, on
se rendra compte de la belle activité déployée
en Syrie par les archéologues français.
TAUS DB LA. PIASTRE 1,
e.
A la date du 14 juin, le taux de la piastre à
Snïgon était de 11 Dr. 30.
Le départ du sultan
pour la France
Sa Majesté le Sultan Sidi Mohammed, ve-
nant de Rabat, arrivé samedi à 10 h. 30 à
Casablanca, s'est embarqué à 15 h. 30 sur le
vapeur Njcolas-Paqutt qui a levé l'ancre à
16 heures, à destination de Marseille ; le Sul-
tan va passer quelques semaines à Luchon.
Avant son départ, accompagné de M. Lu-
cien Saint et de quelques personnalités, il
a rendu à l'amiral Docteur, commandant en
chef de l'escadre, la visite que celui-ci lui
avait faite à Rabat.
Il a été reçu à la coupée du vaisseau ami-
ral Provence par l'amiral et son état-major,
tandis qu'un piquet de marins rendait les
honneurs et qu'une salve de 21 coups de ca-
non ébranlait les airs. La musique de l'esca-
dre a joué l'hymne chérifien et la Marseil-
laise.
Le Sultan a visité ensuite le cuirassé et as-
sista du poste de commandement, à l'exer-
cice de l'envol et de l'atterrissage des avions
sur le navire Bèarnj ancré en rade. Ces
exercices ont intéressé beaucoup le souverain
qui a prié l'amiral de transmettre ses félici-
tations aux aviateurs ainsi qu'aux officiers et
aux hommes de l'escadre.
A midi, un déjeuner officiel a été servi à
bord du Provence.
Au cours des manœuvres d'aviation effec-
tuées à bord du Béarn en présence du Sultan
et du Résident général, un avion à bord du-
quel avait pris place le capitaine de cor-
vette commandant l'aviation d'escadre, a at-
terri avec une vitesse trop grande. L'avion
projeté sur le côté est tombé dans la mer.
Les vedettes entourant le Béant ont pro-
cédé immédiatement au sauvetage des trois
passagers.
Au départ, le Résident général et les au-
torités ont salué le Sultan.
M. Lucien Saint donna dimanche, à la Ré-
sidence, une réception en l'honneur des offi-
ciers de l'escadre.
L'afaire fA!t-Yakoab
1.1
Les pertes
Voici d'après le ministère de la Guerre,
l'état des pertes subies au combat du 8 juin,
au Maroc
Officiers disparus :
7" tirailleurs marocains : MM. le chef de
bataillon Emmanuel, le lieutenant Hognon,
le capitaine Nury, le lieutenant Helly.
Service des renseignements : le lieutenant
Peyron.
Officiers blessés :
7° Tirailleurs : MM. les lieutenants Briard
et de Francoloni.
Sotts-officiers, caporaux et soldats :
Tués : 7* tirailleurs : le sergent Mathevon.
Disparus : 70 tirailleurs : les soldats Bau-
dry et Avregan, les sergents Brevinion et
Pitel ; le caporal Saley, le soldat Driot, les
sergents Bardel et Paolini.
3° étranger : les sergents Guilloton et
Knecht.
Blessés : 7* tirailleurs : le soldat Eleys.
La situation
On observe toujours des rassemblements à
l'ouest d'Aït-YacÓub, dans la haute vallée de
l'oued Todgha et du côté de Tounfit.
D'autres rassemblements ont été également
aperçus dans le Haut-Gueris : ils semblent
être dans l'expectative et prennent des dis-
positions défensives. Des renforts arrivent de
notre côté.
Dans la matinée du 13, un avion a atterri
sans difficulté sur le terrain d'aviation d'Aït-
Yacoub; il en est reparti après avoir pris à
bord un rapport sur l'attaque subie par le
poste, qui n'a pas eu à repousser de nouvel-
les tentatives de la part des dissidents.
Le moral des troupes d'Aït-Yacoub est bon.
Les animaux sont conduits aux abreuvoirs
sans être inquiétés.
La situation est calme au poste d'El-Bordj.
Depuis la diversion de Toannt, qui sem-
ble avoir produit un gros effet en montagne,
un fort parti de guerriers dAït-Yahia su
quitté la harka des Ouled Yacoub pour se
porter dans la région de Tounfit et pour y
monter la garde. L'arrivée des renforts à la
Zouia de Sidi Hamza, à l'est des Ouled Ya-
coub, rassure les populations. L'état moral
indigène de cette zone s'améliore lentement.
Protestation de Girondins
L'Union des syndicats confédérés de la
Gironde a émis un ordre du jour protestant
véhémentement contre les opérations militai-
res au Maroc et adresse un hommage pos-
thume aux petits soldats tombés au combat
d'Aït-Yacoub.
Au Conseil des Ministres
1.
Les combats d'Aït-Yakoub
M. Painlevé a donné communication au
Conseil des ministres, qui s'est tenu samedi à
l'Elysée sous la présidence de M. Gaston
Doumergue, ainsi que nous l'avons annoncé,
des renseignements à lui parvenus sur les évé-
nements militaires au Maroc. Ces renseigne-
ments, encore iocomplets, ne permettent pas de
se faire, dès maintenant, une idée exacte des
combats livrés à Aït-Yakoub. Toutefois, un
échange de vues a eu lieu touchant la situation
dans notre protectorat nord-africain.
---
Le jaune ne plaît pas aux moustiques
La (c Revue de Pathologie comparée » si-
gnale que des expériences ont été faites à
Cambridge concernant l'influence des cou-
leurs sur les moustiques.
On a placé des boîtes en carton sans cou-
vercle dans une tente en étamine pleine de
moustiques. Il y a 17 boîtes tapissées de cou-
leur différente. Chaque jour, on les change
de place afin que leur hauteur ou leur éclai-
rage ne puisse avoir aucune influcnce.
On compte chaque jour le nombre de mous-
tiques logés dans les 17 boîtes. Au bout de
quelques semaines, on fit la moyenne la
botte tàpissée de bleu marine abritait 108
moustiques, tandis que la boîte tapissée en
Jaune était vide : la boîte tapissée en bleu
clair n'en contenait que 3.
On peut donc conclure que le moustique
évite les couleurs claires, ce qui a du reste
déjà été observé par des personnes qui ont
fait de longs séjours dans les régions tropi-
cales.
Au royaume d'Eve
>♦«
A la tête de ce royaume qui ne se compose
pas uniquement de sujets féminins, se trouve
S. M. Tolly 111 actuellement en visite inco-
gnito à Berlin.
Ce petit royaume fait partie du Togo britan-
nique (ancien Togoland), et l'on raconte que
le trône de ce souverain, caché au fond d'que
une
épaisse forêt tropicale, et qu'aucun bl anc n'est
jamais parvenu à voir, serait en or massif. Ce
siège majestueux est apporté une fois par an
dans la capitale et installé au milieu de la
grande place où se déroulent de grandes fêtes
rituelles. Au cours de la cérémonie, ce trône
devient l'autel où se font les sacrifices san-
glants aux divinités du lieu : on y coupe la tête
à des coqs noirs.
Les fêtes terminées, le trône est .reporté en
ai and secret au fond de la forêt par les prêtres.
Dépêches de l'Indochine
-60
De l'eau pour Saigon
Le Conseil municipal au cours de sa
séance récente a examiné la question de
l'approvisionnement de "Veau et voté des
crédits pour faire ellcctuer, à titre d'essai,
par la Société iMyne qui a déjà fait de
nombreux travaux de ce yenre, notamment
aux Etats-Unis, en Algérie et à Tien-Tsin,
un forage de puits dans la région de Sat-
gon on vue de se procurer de l'eau dans
une nappe souterraine. Si les résultats sont
satisfaisants, un contrat avec la Société
sera envisagé pour s'assurer un approvi-
sionnement d'eau important.
Un nouveau siège au Conseil municipal
Le Conseil a procédé il l'élargissement
de diverses commissions dans le but d'at-
tribuer un siège aux Conseillers de la liste
la Chevrotiêre,
Chez les planteurs de caoutchouc
A la dernière séance du syndicat des
ptanteurs de caoutchouc, M. Mathieu a été
élu président en remplacement de M. ile-
raud, décédh'. Une commission a été nom-
mée dans le but d'étudier l'organisation
d'un service de recherches techniques.
L'Aviation Coloniale
»♦»
Voyage de propagande
Les aviateurs Arrachart et Rignot, qui
étaient partis de llungoon sont arrivés
avaitl-hier ii Bangkok après un voyage
rendu pénible par les conditions ntmosphé.
riques qui nécessitèrent un détour par Vic-
toria-Pomt, allongeant de 800 kilomètres le
trajet normal.
A l'office national de tourisme
Par arrêté du ministre des Travaux pu-
blics, M. J.-H. Ricard, ancien ministre de
l'Agriculture, membre du bureau du Conseil
d'administration de la Compagnie générale
transatlantique, et le vicomte de Rohan,
président de l'Automobile-Club de France,
ont été nommés, jusqu'au 31 décembre 1931,
membres du Conseil d'administration de
l'Office national de tourisme, en remplace-
ment respectif de MM. Dal Piaz, décédé, et
de Vogue, démissionnaire.
A TANGER
,..
L'organisation de la zone internationale
La délégation espagnole à l'assemblée lé-
gislative sera composée de MM. Sanz, Otéro,
Besser et Bentata. La délégation indigène
est également connue et comprend sept no-
tables indigènes, connaissant parfaitement la
zone internationale et jouissant de la con-
fiance de leurs coreligionnaires.
Le budget dos travaux publics pour la
zone de Tanger a été ainsi arrêté :
Travaux du port, 8 millions; travaux du
chemin de fer, 4.800.000; travaux sur budget
noimal, i million; travaux sur caisse de
réserve, 2.830.000, qui seront affectés à des
travaux de voirie et d'assainissement de la
ville.
En ajoutant à ces chiffres le montant des
travaux particuliers prévus, on arrive pour
l'année 1920, au total de 23.S3Q.000 francs de
nouveaux travaux.
_u -- 8.8 t
L'entente franco-italienne
18.
Saisissant l'occasion d'un article récem-
ment publié et favorable à une entente fran-
co-italienne, Y/mpero se déclare partisan
d'une pareille entente et se défend d'avoir
jamais offensé la France ou les Français.
le Si nous nous sommes souvent mêlés de
choses françaises, ajoute Ylmpero, c'est par-
ce que la décadence française nous afflige et
nous porte tort. »
Souhaitons aux Italiens de ne jamais tom-
ber, au point de vue colonial tout au moins,
en plus grande décadence que nous.
EN LIBYE
Des chefs rebelles, parmi lesquels Omar el
Mouktar, chef de la rébellion depuis 1923,
Seïd Hussein lien Mohamed Reda Essenussi.
fils du fameux Aaïed Senus Erreda, Fadil
Buomar, chef des tribus Rraasa, se sont pré-
sentés au vice-gouverneur Siciliani, déclarant
se mettre sans conditions entre les mains de
l'autorité italienne, s'engageant à observer
les conditions fixées par le message lancé par
le Gouverneur Badoglio, au moment de sa
prise de possession du gouvernement de Tri-
politainc et de Cyrénaïque.
Omar el Mouktar a déclaré :
l'a; combattu pour la cause de mil religion.
Aujourd'hui je me soumets avec tous les
miens. A partir de ce jour il devra régner
t" Cyrènàique une paix absolue et complète.
Tous devront obéissance au gouvernement lé-
gitime italien.
L'événement et les déclarations d'un ad-
versaire réputé irréductible ont produit parmi
les populations indigènes de la colonie une
impression très profonde.
Les grands nomades
-0 1
Mis à la mode par la belle exposition des
œuvres du peintre Paul-Elie Uubuis, le Hog-
gar ne laisse pas de nous intéresser par son
mystère que les yeux de ses hommes voilé
ne nous ont pas révélé.
Les habitants de cette curieuse contrée,
les Touareg, sont admirablement associés à
leur pays, Te Sahara. Les progrès de la pé-
nétration saharienne nous ont mis de plus en
plus en contact avec les grands nomades et
ce fut à qui chercherait à percer le mystère
qui les entoure et peu à peu, le Saharien,
et le Saharien par excellence, le nomade, se
rapproche de nous et dépouille lui aussi ses
traits légendaires.
C'est ce que M. Georges Hardy expose
dans une remarquable étude sur la psycholo-
gie du nomade saharien publiée dans la
Revue de l'histoire des Colonies Françaises
(mars-avril 1029).
însnu'ici écrit M. Georges Hardv. il était
bien difficile de se faire sur le compte du
Saharien, une opinion un peu arrêtée : il
bénéficiait ou pâtissait d'une double et contra-
dictoire déformation, selon les auteurs et
les moments. Pour beaucoup, et surtout à la
suite de Fromentin, la vie saharienne appa-
rassait sous les couleurs de la vie biblique,
avec le charme de sa simplicité, de ses
grands sentiments, de sa noblesse d'attitude.
Avec Duveyrier, mais toujours dans le
même sens, nous passons de la Bible au
moyen âge. Les nomades sont les chevaliers
du désert : ils ont le cœur haut placé, ils
ont des sentiments généreux et délicats, ils
ont le culte de la femme, nous retrouvons
en eux tout ce qui fit la force et la grandeur
de notre propre passé, et il n'est pas jus-
qu'aux tournois et aux cours d'amour qu'on
ne redécouvre, à peu près intacts, dans le
Hoggar ou lAir.
Bien entendu, ce portrait flatteur réservait
malentendus et déceptions.
D'autres dépeignaient 1rs Touaregs com-
me de simples bandits et des traîtres-nés. Il
faut tenir compte des caractères différents des
enquêteurs. Mais l'élément qui tend plus
qu'ailleurs à peser sur le? jugements est la
sensibilité toute particutn'rc des nomades
aux qualités individuelles, au prestige mo-
ral de l'Européen Duverrier, de Foucauld,
Laperrine, Pein, Coppolani étaient connus
des nomades et en ce qui concerne Coppo-
lani, je fus témoin du chagrin réel que sa
mort causa parmi les tribus maraboutiques
du Trarza.
M. Georges Hardy nous confirme qu'il fut
assassiné par un isolé.
Je campais avec dix goumiers au milieu
de 200 tentes de Mohamed Himane, ;Iu en-
virons de Regba, quand nous apprîmes l'as-
sassinat de Coppolani à Tridjikdja. Mes con-
naissances coraniques et ma visite de jadis
au tombeau de Sidi Okba me valaient au-
près de nos administrés musulmans une cer-
taine renommée et quand je demandai au
chef du campement de faire un salam gé-
néral pour Coppolani, il s'empressa de ras-
sembler ses gens pour prier avec ferveur
pour l'âme du grand marabout toubib. Les
200 fusils (car il y en avait un par tente
bien que ce fut un campement de marabouts)
n'avaient pas, grâce à mon idée de Salam,
été sortis de leur gaine de filali.
De même l'assassinat du Père de Fou-
cauld fut l'cruvre de Senoussistes poussés par
une propagande ennemie.
Si les Hassan (gucrrien; de Mauritanie),
se sont soulevés contre nous, c'est que ces
Sahariens sont hostiles à tout ce qui risque
de les déranger de leurs habitudes, à tout ce
qui compromet leur goût effréné de la li-
berté. Les gens du Tafilalet nous en donnent
une nreuve actuellement.
On retrouve - chez le Targui, aggravé par
la vie du désert, le vieux particularisme
berbère, la passion de l'anarchie.
A côté de l'intelligence, de la finesse et
du bon sens du targui, M. Georges Hardy
signale, fort justement sa naïveté, sa can-
deur et sa crédulité invraisemblables
Il lui arrive fréquemment, par exemple,
d'accepter sans contrôle les bruits les plus
fantaisistes. Quand Flatters s'avance dans
le Hoggar, l'aménokal Ahitarhen répand le
bruit que les Français ont mis à sa disposi-
tion des hommes armés de <> mille cinq cent
cinquante canons » et que, malgré tout, on
l'a empêché de passer. Tout le monde le
croit.
En 1907, chez les Oulliminden, le bruit
court avec persistance qu'une grande co-
lonne de musulmans descend du nord au se-
cours des Oulliminden ; elle, est commandée
par un certain (1 Anousseloum Il, qui, entre
parenthèses, n'a jamais existe, mais qui a
déjà pris et détruit Tombouctou et marche
sur liourem et Gao. Et c'est dans l'effer-
vescer.ee créée par ces nouvelles qu'un rez-
zou oulliminden part précipitamment vers le
nord, et s'abat sur les Kountas nos alliés,
On devine quelle proie facile représentent
les nomades pour ceux d'entre eux qui sa-
vent jouer de leur crédulité.
Nous nous trouvons chez les Sahariens en
présence d'une Ame fort complexe, qui ne se
découvre pas du premier coup et que nous
connaissons encore fort imparfaitement.
Nous avons d'autant plus de peine à nous
retrouver dans ses détours que nous com-
mençons seulement à connaître sa langue,
et que jusqu'ici nous avons eu affaire à des
interprètes indigènes, dont la plupart étaient
d'une moralité fort sujette à caution
Une autre raison d'incompréhension mu-
tuelle est qu avec les nomades nous ne pou-
vons que nous heurter vivement sur de
nombreux points. Ils ont mille raisons de
redouter notre venue. Nous arrêtons leurs
pillages, nous leur enlevons la domination
des oasis »'t des routes commerciales, nous
les remplaçons dans le rôle de. race supé-
1 icure- qu'ils détenaient dans tout le Sahara,
nous intervenons dans leur organisation so-
ciale en nous opposant au maintien de l'es-
davage, Vraiment, il n'est pas besoin de
lecouii à l'intervention d'une naturelle xé-
nophobie pour expliquer leur mécontente-
ment.
En tout ras, ce qui ressort clairement de
cette première exploration de l'âme des no-
mades, c'est la nécessité- de tenir un compte
très large des données psychologiques pour
tracer les directions de notre politique saba-
rienne qu'avaient si bien comptine Laper-
rine et ses officiers ; incomparable équipe de
Sahariens dont la plupart sont morts à ta
tâche, mais ce sont eux qui nous ont permis
de pacifier autant que faire se pouvait le
Sahara, œuvre plus difficile et plus péril-
leuse qu'on se 1 imagine.
fiNffène Deooujr.
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Les Annales Coloniales
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tans les bureaux é» part».
Gestion ou miie en valeur
Gestion ou mise en val eur
Mon ami Georges Nouelle a donné, dans
deux très clairs articles, les caractéristiques
générales du projet de loi. autorisant les
gouvernements des colonies et territoires
sous mandat, ressortissant au département
des colonies à contracter un emprunt de
trois milliards de francs. »
Nouelle termine son étude en constatant :
« On nous a souvent reproché dans l'ordre
économique, la timidité de nos desseins et
nos conceptions à courte vue. Les program-
mes élaborés depuis la guerre en matière de
travaux publics montrent que nous savons,
aujourd'hui, prévoir à longue échéance. »
Je me garderai bien de le contredire. Il
est bien vrai que nous avons élaboré, depuis
la guerre, de vastes projets de mise en va-
leur de notre domaine colonial.
Mais je crois qu'il ne faut pas se lasser
de répéter devant l'opinion publique que
ces projets, loin de témoigner d'une méga-
lomanie inquiétante, restent encore bien au-
dessous des nécessités présentes. Je n'en
veux citer qu'une nouvelle preuve, choisie,
au hasard, entre beaucoup d'autres.
En 1928, les délégations financières algé-
riennes étaient amenées à envisager l'éta-
blissement d'un programme de grands tra-
vaux répondant aux besoins actuels de l'Al-
gérie et à ses facultés d'emploi des pres-
tations en nature.
Une ( .)! omission était nommée pour « re-
cueillir près de l'Administration tous ren-
seignements et documents qu'ils jugeront
utiles concernant un nouveau programme
général. 8
L'Administration se mettait immédiate-
ment à l'œuvre pour répondre à ce vœu des
délégations financières. Et la Commisssion
mise en possession du travail de l'Adminis-
tration constatait que l'inventaire des be-
soins, tel qu'il avait été établi par les ser-
vices administratifs et techniques de la
colonie, répondait exactement aux désirs ex-
primés par les délégations nnancieres.
Cet inventaire vient d'être publié. Il
constitue une importante étude de 284 pages
consacrée, successivement, aux travaux pu-
blics et chemins de fer, instruction publi-
que, bâtiments civils, assistance publique,
assistance aux indigènes, centres d'éduca-
tion professionnelle, colonisation, électrifi-
cation rurale. P. T. T.. etc.
Je ne puis entrer dans l'analyse détaillée
d'un tel document.
Je me contenterai de signaler que les cré-
dits jugéstirpnts, pour travaux à exécuter
dans les six prochaines années s'élèvent à
3.326 millions et. qve ta total des crédits,
en y comprenant ceux de la seconde tranche
de travaux à exécuter en quinze ans, repré-
sente 6.175.150.000 francs.
Ainsi, pour l'Algérie seule, le montant
des travaux urgents de mise en valeur éco-
nomique et sociale dépasse le double du
grand emprunt qui est demandé pour le
groupe des autres colonies africaines et In-
dochine.
Et qu'on n'aille point croire que ce pro-
gramme algérien envisage des dépenses
IOmptuaires extravagantes 1
4.194 millions sont affectés aux che-
mins de fer et travaux publics, routes natio-
nales, travaux hydrauliaues, port 1 mariti-
mes, c'est-à-dire à l'outillage économique le
plus indispensable.
878 millions sont prévus pour la cons-
truction de bâtiments scolaires pour euro-
péens et indigènes.
Et pour montrer avec quelle parcimonie
ces crédits sont prévus, je me contenterai
de citer cette simple phrase du rapport
de l'Administration : « Ce qui surtout doit
retenir l'attention c'est que les besoins
d'écoles pour indigènes sont immenses. Si
l'on se fonde sur la population scolaire
actuelle (400.000 unités), il faudrait, à rai-
son de 40 élèves par classe, 10.000 classes
environ. Or, le nombre des classes actuelle-
ment créées n'est que de 1.127. »
En ce qui concerne l'assistance .;. services
européens je note que tous les crédits
sont affectés à la mise en état des hôpi-
taux existants, sans aucune création nou-
velle.
Pour l'assistance indigène, on envisage la
construction de 10 hôpitaux auxiliaires nou-
veaux (il en existe actuellement 25, pour
toute l'Algérie). Et je me contente de reco-
pier, au hasard, une notice individuelle,
pour montrer l'intérêt de ces créations :
Aitt-Boucif
Construction d'un hôpital auxiliaire
Ne possède pas d'établissement hospita-
lier, sa population est de 26.000 habitants,
pas d'autres établissements à moins de 50
kilomètres et avec lesquels les communica-
tions sont très difficiles, routes défectueuses
pendant l'hiver, voie ferrée à 30 kilomè-
tres. Est pourvu d'un médecin depuis cette
année, pas d'infirmière-visiteuse.
Voilà les besoins, leur nature, leur impor-
tance. Voilà les crédits prévus. Pour la
seule Algérie. Et je suis bien sûr que si
on établissait un inventaire semblable des
besoins pour l'A. O. F., pour les seuls
besoins de constructions scolaires, on arri-
ver.,^ aux mêmes conclusions.
Je serais tenté de dire et je suis bien
sûr que Nouelle ne me démentirait pas
que nous faisons la preuve non point que
nous savons prévoir à longue échéance
mais., bien au contraire, que nous conti-
nuons à ne pas voir le véritable problème
de la mise en valeur de nos colonies.
Nous continuons à nous le représentet
comme un problème de gestion administra-
tive, qui doit être traité suivant les concep-
tions et les méthodes administratives et
financières de la métropole. C'est une erreur.
Le problème de la mise en valeur de notre
domaine colonial n'est pas un problème de
gestion administrative mais de création de
capital national.
Il faut l'envisager non comme un admi-
nistrateur, mais comme un industriel faisant
une mise de fonds, comme un problème
d'avances à faire par l'économie nationale
en vue de profits futurs.
Tant qu'on n'abordera pas le problème
ainsi, on restera, malgré toutes les audaces
des programmes, non pas au-dessous, mais
en dehors de la tâche à accomplir.
r- Biienme iflnlonelH,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Profecio-
rats.
M. Maginot
à la Foire de Bordeaux
La Ille Foire Internationale et Coloniale de
Bordeaux a été inaugurée hier matin par M.
Maginot, ministre des Colonies. Le ministre,
qui avait à ses côtés M. Henry Paté, sous-se-
crétaire d'Etat à l'Education physique, a été
reçu place des Quinconces, où se tient la
Foire, par le maire de Bordeaux, président
d'honneur du Comité de la Foire, par M. Gon-
fréville, président, et tdto les membres du Co-
mité.
Etaient également présents la plupart des
parlementaires du département, les membres
des corps élus, les autorités civiles et militaires
et les. personnalités les plus marquantes de la
grande cité girondine.
Le Comité de la Foire a offert à midi, au
ministre et à ses invités, un banquet dans les
foyers du Grand- Théâtre.
Le soir, la Chambre de Commerce a offert
un dîner, au Palais de la Bourse, au ministre
des Colonies.
M. Maginot est rentré dans la nuit à Paris.
AU CONSEIL D'ETAT
Emploi réservé. Rejet de la requête d'un
ancim tirailleur algérien
Le * novembre 1926, le ministre des Pen-
sions informait le nommé Boukacem Ali ben
Dahmane, ex-soldat du 5* tirailleurs algé-
riens, que la commission de classement, ins-
tituée par l'art. 9 de l'instruction du 3° mars
1917, avait écarté sa candidature à l'emploi
réservé qu'il avait. sollicité.
EstinlaAt que cfctte décision était entachée
d'excès de pouvoir, cet ancien turco intro-
duisit une requête au Conseil d'Etat aux fins
d'annulation de ladite décision.
t Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a rejeté la requête en question attendu :
Que, d'après l'art. 4 de l'instruction mi-
nistérielle du 3b mars 1917, relative à l'attri-
bution des emplois réservés aux anciens mi-
litaires indigènes d'Algérie, le certificat mé-
dical d'aptitude physique n'est valable que
pendant une année.
Dès lors le requérant ne saurait se préva
loir de deux certificats médicaux qui lui au-
raient été délivrés les 17 avril 1020 et 31
janvier 1922, lesquels avaient perdu toute
valeur en 1926, époque à laquelle le requé-
rant a sollicité un eipploi réservé.
.1.
Pour les indigènes algériens
Sur la proposition des délégations de co-
lons et non-colons, les délégations financières
ont voté à l'unanimité les fonds nécessaires
à la réalisation immédiate du paysannat indi-
gène par la création de villages modernes
et salubres, où seront groupées les popula-
tions indigènes qui vivent actuellement dans
des gourbis isolés, dans des conditions d'hy-
giène déplorables.
Le président de la délégation arabe et ce-
lui de la délégation kabyle ont remercié vi-
vement leurs collègues français et le Gouver-
neur général Bordes pour leur pensée géné-
reuse.
Contre le Transsaharien
i
M. le général Calmel, à la Bourse du
Commerce de Casablanca, a soutenu que le
Transsaharien ne pourrait être fait en cinq
ans ni pour deux milliards. Il a lui-même
construit des chemins de fer en A. O. F. Il
faut amener à pied-d'œuvre cent cinquante
tonnes de matériel par kilomètre de voie à
établir, trouver de la main-d'oeuvre, l'ali-
menter, la loger. Les fameux guerriers natifs
de l'A. O. F. n'existent plus et si le Trans-
saharien avait atteint Ouagadougou en juil-
let-août 1914, il n'eut transporté que la gar-
nison de cette ville car pendant la saison des
pluies tpute marche et toute concentration
de troupes est impossible là-bas. Le Transsa-
harien ne se fera point par simple pose de
rails sur désert plat. Il faudra franchir les
Hauts Plateaux, à 1.600 mètres d'altitude; et
même dans le désert il faudra de nombreux
ouvrages d'art en raison du régime torrentiel
des pluies, qui sont très rares, mais dont les
tornades gonflent en une nuit des lits d'oueds
jusque-là insoupçonnés. Au Maroc même
nous nous sommes laissés surprendre par ces
Irrégularités excessives et la plupart de nos
routes du début furent coupées et durent être
corrigées.
Le général Calmel estime qu'une bonne
ligne transsaharienne coûterait 5 milliards,
demanderait cinquante ans, et serait ensuite,
pour un rendement économique à peu près
nul, d'un entretien extrêmement onéreux.
Le général Calmel se rallie. franchement
aux transports automobiles sur route, par
Casablanca, Agadir, Tindouf, Atar, Dakar,
moins coûteux, plus souples et qui peuvent
être multipliés.
Déjà de Casablanca à l'oued Massa et de
Dakar à Atar le trajet est réalisé. Il reste
sept cents kilomètres dont le sol est excellent,
qui feront la plus vivante de toutes les liai-
sons transsahariennes.
EN SYRIE
A Il Paraît que ça va mieux, beau-
IUL coup mieux en Syrie. Le Times le
dit, il faut le croire. « Les temps
sont changés, écrit-il; les Français ont con-
solidé leurs positions, et ils ont appris. Le
haut commissaire, M. Henri Ponsot, n'est
l'homme d'aucun parti.
Autant de coups de pierre lancés contre
les prédécesseurs de M. Henri Ponsot. Cela
n'est pas gentil. Le capitaine Harold Ar.
mistrong, auteur de ces lignes, a fait plu-
sieurs voyages en Syrie, comme membre de
la Commission chargée d'évaluer les dont,
mages subis en Turquie. Il se plaint de
n'avoir pu connaître la vérité sur la situa-
tion parce qu'il était assourdi et abasourdi
par les politiciens de là-bas, violents et em-
portés; d'une part, la censure et les restric-
fions du contrôle militaire maintenu par les
Français; de l'autre, la déformation des
faits par les politiciens de Syrie. Mais ce
qu; semblait clair au commissaire, c'est que
es Français ne comprenaient rien, alnolu-
ment rien aux difficultés de toutes sortes
qui se dressaient contre eux. Dans ce pays
déchiré par des haines profondes, où il y
a plusieurs religions et plusieurs nationali-
tés, ils n'ont pas su distinguer ce qui était,
ce qui devait être, et, s'ils ont pu établir
Vautorité militaire, ait prix de sacrifices
nombreux en hommes et en argent, ils ont
été incapables, au bout de neuf années, de
mettre debout « une forme effective de gou-
vernement à ni de rendre la Syrie frospïfe:
Le capitaine Harold Armistrong fait bien,
en passant, une petite part aux circonstan-
ces, mais il déclare qu'il faut en faire une
fort grande aux erreurs des Français. Bref,
« les Syriens n'ont retiré aucun bénéfice du
mandat, au contraire; en outre, ils en sont
arrivés à hoir les Français, car les fonction-
naires et les officiers n'étaient pas choisis
parmi les meilleurs J. Ils ont surtout péché,
ces officiers et ces fonctionnaires, par igno-
rance, par inquiétude. Varticle du Times
nous les montre, marchant sur la pointe des
pieds, et ajoutant foi aux rumeurs les plus
alarmantes.
Or, tout cela va cesser, affirme le grave
journal : d'abord, parce que M. Henri Pon-
sot n'est d'aucun parti, nous l'avons vu;
puis. parce qu'il est sûr de rester longtemps
où il se trouve; enfin. mais ici, je copie
textuellement parce qu' a il a Vespoir de re-
cevoir des instructions qui lui permettront,
de constituer une forme de Gouvernement
avec lequel les Syriens, qui ont confiance
en lui et qui le respectent, collaboreront »
On reste rêveur. Le capitaine Harold Armi*-
trong est un pillee sans rire. Eh quoil Le
haut-commissaire n'a que Vespoir de recevoir
des instructions qui lui permettront, etc. f
Il n'en a donc pas la. certitude f Allons plus
loin. Cet.n espoir » est donc un facteur nou-
veau, un élément nouveau?. Les hauts com-
missaires qui ont précédé M. Henri Ponsot
ne l'avaient donc pas. et c'est par là. non
moins que par leurs erreurs, qu'il faut expli-
quer leur insuccès! Le Times va un peu
fort, apparemment. Le voilà qui fait le pro-
cès de tous les gouvernements, mais surtout
de celui de M. Poincaré, lequel a attendu,
pour donner des instructions qui permettront
au haut commissaire, etc., les premiers mois
de 1929.
Tenons compte toutefois de la confiance
que désormais le capitaine témoigne à notre
Pays. « Les' temps sont changésl » s'écrie-
t-il, mais il corrige un peu cette affirmation
dans la suite : « Avec un peu de tact et de
franchise d'une part, avec un peu de bon
sens et la volonté d'accepter la sitllatioll,
d'autre part, on assistera peut-être à une
évolution. 8 Nous voici encore dans le doute
avec ce « peut-être %; qui, d'ailleurs, doit
montrer du tact et de la franchise, et qui,
du bon sens et de la bonne volonté? La
France, La Syrie, composée de plusictirs na-
tions? La Syrie et la France? Soit. Devine
si tu "'eux. et chnitit ci ht V/ttrc
c ---., -.-..-.
Il est juste de constater qu'après s'art
arrêté au doute, le Times conclut plus réso-
lument .- « Dans la situation nouvelle, la
France sera le guide et le protecteur que
Von accueille avec .joie, et la Syrie devien-
dra un Etat Uni qui aura le droit de se
gouverner et de décider de son sort, parce
qu'elle en sera capable. » Puisse tout cela
se réaliser grâce aux instructions que le
Haut Commissaire a l'eipérance de recet-oirl
Avons-nous besoin dajouter qu'elles devront
être plus précises que le style de notre
grand confrère ?
Mcrte Jtoa
Sénateur, Ancien Ministre,
Vtce-prtsident de la Commission dei
Colonies
Archéologie
..T
Par le Patria vient d'arriver à Marseille le
directeur de la mission archéologique de Mish-
rife, en Syrie, le comte de Mesnil du Bouisson,
dont on connaît les fouilles entreprises dans la
vallée do l'Oronte. Il a fait déblayer complè-
tement le palais des rois de Qatna, avec les
temples de Tlayes, l'an dernier. L'ensemble du
site présente un intérêt merveilleux. Les ruines,
vieilles de plus de A.000 ans, sont les plus on-
eieffc monuments qu'on puisse visiter aujour-
d'hui en Syrie.
M. de Mesnil a découvert une ville nouvelle,
du moins par la découverte, car il s'agit de
ruines datant de la fin du troisième millénaire
avant. Jésus-Christ. Les ruines ont. été retrou-
vées près du village de Dnebi.
Si l'on rapproche de ces découvertes les bel-
les fouille.s ile Byblos nu Lilxin,c(,Iles * de Sehain-
ra et, celles de Tello et d'Arslnn-Tash, on
se rendra compte de la belle activité déployée
en Syrie par les archéologues français.
TAUS DB LA. PIASTRE 1,
e.
A la date du 14 juin, le taux de la piastre à
Snïgon était de 11 Dr. 30.
Le départ du sultan
pour la France
Sa Majesté le Sultan Sidi Mohammed, ve-
nant de Rabat, arrivé samedi à 10 h. 30 à
Casablanca, s'est embarqué à 15 h. 30 sur le
vapeur Njcolas-Paqutt qui a levé l'ancre à
16 heures, à destination de Marseille ; le Sul-
tan va passer quelques semaines à Luchon.
Avant son départ, accompagné de M. Lu-
cien Saint et de quelques personnalités, il
a rendu à l'amiral Docteur, commandant en
chef de l'escadre, la visite que celui-ci lui
avait faite à Rabat.
Il a été reçu à la coupée du vaisseau ami-
ral Provence par l'amiral et son état-major,
tandis qu'un piquet de marins rendait les
honneurs et qu'une salve de 21 coups de ca-
non ébranlait les airs. La musique de l'esca-
dre a joué l'hymne chérifien et la Marseil-
laise.
Le Sultan a visité ensuite le cuirassé et as-
sista du poste de commandement, à l'exer-
cice de l'envol et de l'atterrissage des avions
sur le navire Bèarnj ancré en rade. Ces
exercices ont intéressé beaucoup le souverain
qui a prié l'amiral de transmettre ses félici-
tations aux aviateurs ainsi qu'aux officiers et
aux hommes de l'escadre.
A midi, un déjeuner officiel a été servi à
bord du Provence.
Au cours des manœuvres d'aviation effec-
tuées à bord du Béarn en présence du Sultan
et du Résident général, un avion à bord du-
quel avait pris place le capitaine de cor-
vette commandant l'aviation d'escadre, a at-
terri avec une vitesse trop grande. L'avion
projeté sur le côté est tombé dans la mer.
Les vedettes entourant le Béant ont pro-
cédé immédiatement au sauvetage des trois
passagers.
Au départ, le Résident général et les au-
torités ont salué le Sultan.
M. Lucien Saint donna dimanche, à la Ré-
sidence, une réception en l'honneur des offi-
ciers de l'escadre.
L'afaire fA!t-Yakoab
1.1
Les pertes
Voici d'après le ministère de la Guerre,
l'état des pertes subies au combat du 8 juin,
au Maroc
Officiers disparus :
7" tirailleurs marocains : MM. le chef de
bataillon Emmanuel, le lieutenant Hognon,
le capitaine Nury, le lieutenant Helly.
Service des renseignements : le lieutenant
Peyron.
Officiers blessés :
7° Tirailleurs : MM. les lieutenants Briard
et de Francoloni.
Sotts-officiers, caporaux et soldats :
Tués : 7* tirailleurs : le sergent Mathevon.
Disparus : 70 tirailleurs : les soldats Bau-
dry et Avregan, les sergents Brevinion et
Pitel ; le caporal Saley, le soldat Driot, les
sergents Bardel et Paolini.
3° étranger : les sergents Guilloton et
Knecht.
Blessés : 7* tirailleurs : le soldat Eleys.
La situation
On observe toujours des rassemblements à
l'ouest d'Aït-YacÓub, dans la haute vallée de
l'oued Todgha et du côté de Tounfit.
D'autres rassemblements ont été également
aperçus dans le Haut-Gueris : ils semblent
être dans l'expectative et prennent des dis-
positions défensives. Des renforts arrivent de
notre côté.
Dans la matinée du 13, un avion a atterri
sans difficulté sur le terrain d'aviation d'Aït-
Yacoub; il en est reparti après avoir pris à
bord un rapport sur l'attaque subie par le
poste, qui n'a pas eu à repousser de nouvel-
les tentatives de la part des dissidents.
Le moral des troupes d'Aït-Yacoub est bon.
Les animaux sont conduits aux abreuvoirs
sans être inquiétés.
La situation est calme au poste d'El-Bordj.
Depuis la diversion de Toannt, qui sem-
ble avoir produit un gros effet en montagne,
un fort parti de guerriers dAït-Yahia su
quitté la harka des Ouled Yacoub pour se
porter dans la région de Tounfit et pour y
monter la garde. L'arrivée des renforts à la
Zouia de Sidi Hamza, à l'est des Ouled Ya-
coub, rassure les populations. L'état moral
indigène de cette zone s'améliore lentement.
Protestation de Girondins
L'Union des syndicats confédérés de la
Gironde a émis un ordre du jour protestant
véhémentement contre les opérations militai-
res au Maroc et adresse un hommage pos-
thume aux petits soldats tombés au combat
d'Aït-Yacoub.
Au Conseil des Ministres
1.
Les combats d'Aït-Yakoub
M. Painlevé a donné communication au
Conseil des ministres, qui s'est tenu samedi à
l'Elysée sous la présidence de M. Gaston
Doumergue, ainsi que nous l'avons annoncé,
des renseignements à lui parvenus sur les évé-
nements militaires au Maroc. Ces renseigne-
ments, encore iocomplets, ne permettent pas de
se faire, dès maintenant, une idée exacte des
combats livrés à Aït-Yakoub. Toutefois, un
échange de vues a eu lieu touchant la situation
dans notre protectorat nord-africain.
---
Le jaune ne plaît pas aux moustiques
La (c Revue de Pathologie comparée » si-
gnale que des expériences ont été faites à
Cambridge concernant l'influence des cou-
leurs sur les moustiques.
On a placé des boîtes en carton sans cou-
vercle dans une tente en étamine pleine de
moustiques. Il y a 17 boîtes tapissées de cou-
leur différente. Chaque jour, on les change
de place afin que leur hauteur ou leur éclai-
rage ne puisse avoir aucune influcnce.
On compte chaque jour le nombre de mous-
tiques logés dans les 17 boîtes. Au bout de
quelques semaines, on fit la moyenne la
botte tàpissée de bleu marine abritait 108
moustiques, tandis que la boîte tapissée en
Jaune était vide : la boîte tapissée en bleu
clair n'en contenait que 3.
On peut donc conclure que le moustique
évite les couleurs claires, ce qui a du reste
déjà été observé par des personnes qui ont
fait de longs séjours dans les régions tropi-
cales.
Au royaume d'Eve
>♦«
A la tête de ce royaume qui ne se compose
pas uniquement de sujets féminins, se trouve
S. M. Tolly 111 actuellement en visite inco-
gnito à Berlin.
Ce petit royaume fait partie du Togo britan-
nique (ancien Togoland), et l'on raconte que
le trône de ce souverain, caché au fond d'que
une
épaisse forêt tropicale, et qu'aucun bl anc n'est
jamais parvenu à voir, serait en or massif. Ce
siège majestueux est apporté une fois par an
dans la capitale et installé au milieu de la
grande place où se déroulent de grandes fêtes
rituelles. Au cours de la cérémonie, ce trône
devient l'autel où se font les sacrifices san-
glants aux divinités du lieu : on y coupe la tête
à des coqs noirs.
Les fêtes terminées, le trône est .reporté en
ai and secret au fond de la forêt par les prêtres.
Dépêches de l'Indochine
-60
De l'eau pour Saigon
Le Conseil municipal au cours de sa
séance récente a examiné la question de
l'approvisionnement de "Veau et voté des
crédits pour faire ellcctuer, à titre d'essai,
par la Société iMyne qui a déjà fait de
nombreux travaux de ce yenre, notamment
aux Etats-Unis, en Algérie et à Tien-Tsin,
un forage de puits dans la région de Sat-
gon on vue de se procurer de l'eau dans
une nappe souterraine. Si les résultats sont
satisfaisants, un contrat avec la Société
sera envisagé pour s'assurer un approvi-
sionnement d'eau important.
Un nouveau siège au Conseil municipal
Le Conseil a procédé il l'élargissement
de diverses commissions dans le but d'at-
tribuer un siège aux Conseillers de la liste
la Chevrotiêre,
Chez les planteurs de caoutchouc
A la dernière séance du syndicat des
ptanteurs de caoutchouc, M. Mathieu a été
élu président en remplacement de M. ile-
raud, décédh'. Une commission a été nom-
mée dans le but d'étudier l'organisation
d'un service de recherches techniques.
L'Aviation Coloniale
»♦»
Voyage de propagande
Les aviateurs Arrachart et Rignot, qui
étaient partis de llungoon sont arrivés
avaitl-hier ii Bangkok après un voyage
rendu pénible par les conditions ntmosphé.
riques qui nécessitèrent un détour par Vic-
toria-Pomt, allongeant de 800 kilomètres le
trajet normal.
A l'office national de tourisme
Par arrêté du ministre des Travaux pu-
blics, M. J.-H. Ricard, ancien ministre de
l'Agriculture, membre du bureau du Conseil
d'administration de la Compagnie générale
transatlantique, et le vicomte de Rohan,
président de l'Automobile-Club de France,
ont été nommés, jusqu'au 31 décembre 1931,
membres du Conseil d'administration de
l'Office national de tourisme, en remplace-
ment respectif de MM. Dal Piaz, décédé, et
de Vogue, démissionnaire.
A TANGER
,..
L'organisation de la zone internationale
La délégation espagnole à l'assemblée lé-
gislative sera composée de MM. Sanz, Otéro,
Besser et Bentata. La délégation indigène
est également connue et comprend sept no-
tables indigènes, connaissant parfaitement la
zone internationale et jouissant de la con-
fiance de leurs coreligionnaires.
Le budget dos travaux publics pour la
zone de Tanger a été ainsi arrêté :
Travaux du port, 8 millions; travaux du
chemin de fer, 4.800.000; travaux sur budget
noimal, i million; travaux sur caisse de
réserve, 2.830.000, qui seront affectés à des
travaux de voirie et d'assainissement de la
ville.
En ajoutant à ces chiffres le montant des
travaux particuliers prévus, on arrive pour
l'année 1920, au total de 23.S3Q.000 francs de
nouveaux travaux.
_u -- 8.8 t
L'entente franco-italienne
18.
Saisissant l'occasion d'un article récem-
ment publié et favorable à une entente fran-
co-italienne, Y/mpero se déclare partisan
d'une pareille entente et se défend d'avoir
jamais offensé la France ou les Français.
le Si nous nous sommes souvent mêlés de
choses françaises, ajoute Ylmpero, c'est par-
ce que la décadence française nous afflige et
nous porte tort. »
Souhaitons aux Italiens de ne jamais tom-
ber, au point de vue colonial tout au moins,
en plus grande décadence que nous.
EN LIBYE
Des chefs rebelles, parmi lesquels Omar el
Mouktar, chef de la rébellion depuis 1923,
Seïd Hussein lien Mohamed Reda Essenussi.
fils du fameux Aaïed Senus Erreda, Fadil
Buomar, chef des tribus Rraasa, se sont pré-
sentés au vice-gouverneur Siciliani, déclarant
se mettre sans conditions entre les mains de
l'autorité italienne, s'engageant à observer
les conditions fixées par le message lancé par
le Gouverneur Badoglio, au moment de sa
prise de possession du gouvernement de Tri-
politainc et de Cyrénaïque.
Omar el Mouktar a déclaré :
l'a; combattu pour la cause de mil religion.
Aujourd'hui je me soumets avec tous les
miens. A partir de ce jour il devra régner
t" Cyrènàique une paix absolue et complète.
Tous devront obéissance au gouvernement lé-
gitime italien.
L'événement et les déclarations d'un ad-
versaire réputé irréductible ont produit parmi
les populations indigènes de la colonie une
impression très profonde.
Les grands nomades
-0 1
Mis à la mode par la belle exposition des
œuvres du peintre Paul-Elie Uubuis, le Hog-
gar ne laisse pas de nous intéresser par son
mystère que les yeux de ses hommes voilé
ne nous ont pas révélé.
Les habitants de cette curieuse contrée,
les Touareg, sont admirablement associés à
leur pays, Te Sahara. Les progrès de la pé-
nétration saharienne nous ont mis de plus en
plus en contact avec les grands nomades et
ce fut à qui chercherait à percer le mystère
qui les entoure et peu à peu, le Saharien,
et le Saharien par excellence, le nomade, se
rapproche de nous et dépouille lui aussi ses
traits légendaires.
C'est ce que M. Georges Hardy expose
dans une remarquable étude sur la psycholo-
gie du nomade saharien publiée dans la
Revue de l'histoire des Colonies Françaises
(mars-avril 1029).
însnu'ici écrit M. Georges Hardv. il était
bien difficile de se faire sur le compte du
Saharien, une opinion un peu arrêtée : il
bénéficiait ou pâtissait d'une double et contra-
dictoire déformation, selon les auteurs et
les moments. Pour beaucoup, et surtout à la
suite de Fromentin, la vie saharienne appa-
rassait sous les couleurs de la vie biblique,
avec le charme de sa simplicité, de ses
grands sentiments, de sa noblesse d'attitude.
Avec Duveyrier, mais toujours dans le
même sens, nous passons de la Bible au
moyen âge. Les nomades sont les chevaliers
du désert : ils ont le cœur haut placé, ils
ont des sentiments généreux et délicats, ils
ont le culte de la femme, nous retrouvons
en eux tout ce qui fit la force et la grandeur
de notre propre passé, et il n'est pas jus-
qu'aux tournois et aux cours d'amour qu'on
ne redécouvre, à peu près intacts, dans le
Hoggar ou lAir.
Bien entendu, ce portrait flatteur réservait
malentendus et déceptions.
D'autres dépeignaient 1rs Touaregs com-
me de simples bandits et des traîtres-nés. Il
faut tenir compte des caractères différents des
enquêteurs. Mais l'élément qui tend plus
qu'ailleurs à peser sur le? jugements est la
sensibilité toute particutn'rc des nomades
aux qualités individuelles, au prestige mo-
ral de l'Européen Duverrier, de Foucauld,
Laperrine, Pein, Coppolani étaient connus
des nomades et en ce qui concerne Coppo-
lani, je fus témoin du chagrin réel que sa
mort causa parmi les tribus maraboutiques
du Trarza.
M. Georges Hardy nous confirme qu'il fut
assassiné par un isolé.
Je campais avec dix goumiers au milieu
de 200 tentes de Mohamed Himane, ;Iu en-
virons de Regba, quand nous apprîmes l'as-
sassinat de Coppolani à Tridjikdja. Mes con-
naissances coraniques et ma visite de jadis
au tombeau de Sidi Okba me valaient au-
près de nos administrés musulmans une cer-
taine renommée et quand je demandai au
chef du campement de faire un salam gé-
néral pour Coppolani, il s'empressa de ras-
sembler ses gens pour prier avec ferveur
pour l'âme du grand marabout toubib. Les
200 fusils (car il y en avait un par tente
bien que ce fut un campement de marabouts)
n'avaient pas, grâce à mon idée de Salam,
été sortis de leur gaine de filali.
De même l'assassinat du Père de Fou-
cauld fut l'cruvre de Senoussistes poussés par
une propagande ennemie.
Si les Hassan (gucrrien; de Mauritanie),
se sont soulevés contre nous, c'est que ces
Sahariens sont hostiles à tout ce qui risque
de les déranger de leurs habitudes, à tout ce
qui compromet leur goût effréné de la li-
berté. Les gens du Tafilalet nous en donnent
une nreuve actuellement.
On retrouve - chez le Targui, aggravé par
la vie du désert, le vieux particularisme
berbère, la passion de l'anarchie.
A côté de l'intelligence, de la finesse et
du bon sens du targui, M. Georges Hardy
signale, fort justement sa naïveté, sa can-
deur et sa crédulité invraisemblables
Il lui arrive fréquemment, par exemple,
d'accepter sans contrôle les bruits les plus
fantaisistes. Quand Flatters s'avance dans
le Hoggar, l'aménokal Ahitarhen répand le
bruit que les Français ont mis à sa disposi-
tion des hommes armés de <> mille cinq cent
cinquante canons » et que, malgré tout, on
l'a empêché de passer. Tout le monde le
croit.
En 1907, chez les Oulliminden, le bruit
court avec persistance qu'une grande co-
lonne de musulmans descend du nord au se-
cours des Oulliminden ; elle, est commandée
par un certain (1 Anousseloum Il, qui, entre
parenthèses, n'a jamais existe, mais qui a
déjà pris et détruit Tombouctou et marche
sur liourem et Gao. Et c'est dans l'effer-
vescer.ee créée par ces nouvelles qu'un rez-
zou oulliminden part précipitamment vers le
nord, et s'abat sur les Kountas nos alliés,
On devine quelle proie facile représentent
les nomades pour ceux d'entre eux qui sa-
vent jouer de leur crédulité.
Nous nous trouvons chez les Sahariens en
présence d'une Ame fort complexe, qui ne se
découvre pas du premier coup et que nous
connaissons encore fort imparfaitement.
Nous avons d'autant plus de peine à nous
retrouver dans ses détours que nous com-
mençons seulement à connaître sa langue,
et que jusqu'ici nous avons eu affaire à des
interprètes indigènes, dont la plupart étaient
d'une moralité fort sujette à caution
Une autre raison d'incompréhension mu-
tuelle est qu avec les nomades nous ne pou-
vons que nous heurter vivement sur de
nombreux points. Ils ont mille raisons de
redouter notre venue. Nous arrêtons leurs
pillages, nous leur enlevons la domination
des oasis »'t des routes commerciales, nous
les remplaçons dans le rôle de. race supé-
1 icure- qu'ils détenaient dans tout le Sahara,
nous intervenons dans leur organisation so-
ciale en nous opposant au maintien de l'es-
davage, Vraiment, il n'est pas besoin de
lecouii à l'intervention d'une naturelle xé-
nophobie pour expliquer leur mécontente-
ment.
En tout ras, ce qui ressort clairement de
cette première exploration de l'âme des no-
mades, c'est la nécessité- de tenir un compte
très large des données psychologiques pour
tracer les directions de notre politique saba-
rienne qu'avaient si bien comptine Laper-
rine et ses officiers ; incomparable équipe de
Sahariens dont la plupart sont morts à ta
tâche, mais ce sont eux qui nous ont permis
de pacifier autant que faire se pouvait le
Sahara, œuvre plus difficile et plus péril-
leuse qu'on se 1 imagine.
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