Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1929 14 mars 1929
Description : 1929/03/14 (A30,N42). 1929/03/14 (A30,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280519q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° e. Œ IfUIOMO : (9 CBNTIMB JKUDI SOin, 14 MARS IWV.,
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Rédaction & Administration :
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Les Annales Coloniales
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LES CHINOIS D'INDOCHINE
8..
A l'occasion des négociations actuellement
en cours entre la France et le Gouvernement
de Nankin pour la conclusion d'un accord
relatif à l'Indochine, l'Union Coloniale fran-
çaise a saisi les membres de la Commission
des Colonies à la Chambre d'une protestation
contre certaines demandes présentées par les
délégués chinois concernant la situation des
Chinois en Indochine et qui lui paraissent
inacceptables.
On sait qu'en raison des circonstances
toutes particulières le nombre des Chinois
résidant dans cette colonie s'élève à 300.000
alors que celui des Européens n'atteint pas
40.000. Les Chinois sont régis par une lé-
gislation spéciale, qui leur assure d'ailleurs
une situation privilégiée. Mais du fait même
de leur nombre, ce régime doit nécessaire-
ment comporter certaines garanties, exigées
par le maintien de l'ordre et la nécessité
d'assurer la rentrée des impôts. C'est sur
ces points que portent les demandes des dé-
légués du gouvernement de Nankin.
Régime de l'immigration. Leur effort
tend a obtenir la suppression de l'obligation
pour leurs ressortissants de se munir de la
carte d'identité personnelle renouvelable
tous les ans et de donner leurs empreintes
digitales à l'entrée de la colonie. L'Union
Coloniale fait ressortir que le fonctionnement
du service de l'identification a été amélioré
à plusieurs reprises, mais que les empreintes
digitales sont pour les autorités européennes,
le seul moyen d'arriver à distinguer un Chi-
nois d'un autre de ses compatriotes.
A cet égard, nous sommes entièrement
d'accord avec l'Union Coloniale. La de-
mande des délégués chinois est sans doute
dictée par le désir d'épargner aux inté-
ressés une formalité qui leur rappelle les
procédés appliqués aux prévenus. Mais il
n6 nous paraît pas impossible de faire re-
venir les délégués à une plus juste appré-
ciation de nos institutions, si on leur montre
que les empreintes digitales ne sont pas exi-
gées chez nous des seuls prévenus de droit
commun. La carte d identité qui fut créée à
Paris au temps de M. Lhuillier, préfet de
police, et qui épargne à son possesseur de
multiples démarches en cas de délivrance
d'un passeport, encaissement d'un mandat
postal, etc., comporte en même temps que la
photographie l'empreinte digitale et nul n'a
songé à trouver cette mesure injurieuse.
D'une manière générale il est de l'intérêt des
Chinois résidant en Indochine, et qui ga-
gnent honnêtement leur vie, de favoriser la
surveillance des autorités de police sur les
éléments douteux dont les agissements ne
..,' pourraient que faire du tort à l'ensemble de
la population chinoise. Hâtons-nous d'ajou-
ter que si le principe du régime d'identi-
fication est excellent, il appartient aux auto-
rités locales d'éviter dans son application
tout procédé vexatoire et toute différence de
traitement susceptible de laisser croire à
une partialité basée sur les sentiments poli-
tiques désintéressés et sur leurs attaches à
tel parti de leur pays d'origine.
Régime des « Congrégations s. - On
sait que les Chinois sont groupés en « Con-
grégations » constituées dans chaque provin-
ce ou dans chaque municipalité. Tout Chi-
noi&^st tenu de faire partie d'une « Congré-
gation » sous peine d'expulsion s'il s'y re-
fuse ou si la Congrégation ne consent pas
à l'accepter. Les Congrégations, qui ont à
leur tête des chefs élus sous réserve de l'ap-
probation du Gouvernement local sont res-
ponsables de leurs membres et, en particu-
lier, du paiement de leurs impôts.
Là encore, nous reconnaissons, avec
l'Union Coloniale, qu'une pareille institu-
tion est à conserver , tout au moins dans
son principe. 1 Ce régime, est-il dit dans
« son rapport, est indispensable pour as-
« surer le maintien de l'ordre et le respect
« des lois parmi les 300.000 chinois qui ré-
a sident dans la Colonie et qui, étant étran-
a gers, ne sont pas englobés dans l'organisa-
« tion administrative indigène. Ce régime,
« loin d'être humiliant pour les Chinois, les
« amène à collaborer avec nous en ce qui
« concerne leurs propres affaires, il a été
« jugé avec raison qu'il leur était plus fa-
« cile qu'à notre administration d'apprécier
a la confiance qui doit être donnée à un im-
« migrant de leur race. »
Mais sur ce point encore nous ferons cette
réserve que t'institution, salutaire en elle-
même, vaut en réalité ce que valent les hom-
mes auxquels elle confère un pouvoir vrai-
ment très étendu. Si le refus qu'une Congré-
gation oppose à la demande d'un immigrant
est justifié, la Colonie ne peut que gagner à
l'expulsion de tous indésirables. Mais s'il
n'est inspiré que par des considérations po-
litiques ou par des raisons tout à fait étran-
gères à la sécurité publique, n'y a-t-il pas
dans ce droit d'excommunication exercé sans
contrôle un danger véritable?
Là également nous pensons que les auto-
rités locales, qui ont pu voir fonctionnel
cette institution, pourront émettre un avis en
toute connaissance de cause sur l'opportunité
th son maintien d'après les résultats qu'elle
a donné dans la pratique.
Régime fiscal. - A ce sujet, nous recon-
naissons que les Chinois seraient mal fondés
à se plaindre de supporter des charges exces-
sives. S'adonnant surtout au commerce, préle-
vant des taux usuraires sur l'imprévoyance
des cultivateurs annamites auxquels ils con-
sentent des prêts, il est de fait qu'ils s'enri-
l'hissent très vite et que plusieurs d'entre
eux ont pu acquérir - - de - vastes propriétés.
Ainsi que nous l'exposions ici-même, à l'oc-
casion du récent discours de M. le Gouver-
neur de la Brosse, le régime fiscal indo.
chinois doit être revisé et les Chinois doi-
vent contribuer dans de plus fortes propor-
tions aux charges de la colonie qui leur as-
sure, grâce à la sécurité qui y règne, grâce
aux travaux d'intérêt général qui s'y accom-
plissent sous notre administration, un ra-
pide enrichissement.
Le Chemin de fer du Yunnan. - Plus dé-
licate nous parait la question, également
traitée dans le rapport de l'Union Coloniale,
du chemin de fer du Yunnan. Le Gouverne.
ment chinois en revendique la cession à par-
tir de la frontière jusqu'à Yunnan-Fou.
Sans doute cette prétention est-elle en con-
tradition avec les engagements pris par les
gouvernements antérieurs. Mais il faut éga-
lement tenir compte des conditions dans les-
quelles ces concessions étaient autrefois ac-
cordées et éviter de paraître porter atteinte
à l'indépendance d'un Etat souverain. C'est
sous cet angle que la question doit être en-
visagée et il importe d'agir avec prudence,
en pesant bien les différents intérêts en
cause.
D une manière générale, et en ce qui con-
cerne la position du Gouvernement français
dans les négociations en cours, nous
croyons devoir faire remarquer combien il
serait dangereux de suivre l'Union Coloniale
dans la voie où elle semble s'engager lors-
qu'elle conclut : a Le Gouvernement de Nan-
« kin ne représente pas les Chinois d'Indo-
a chine ; pas plus qu'il ne représente peut-
< être la Chine de demain ; il représente
a l'idée chinoise d'un parti politique. »
Nous admettons volontiers que ce gouver-
nement « sera peut-être incapable de tenir
« ses engagements et de les faire respec-
« ter par les chefs de province éloignés du
« pouvoir central comme le Yunnan ». La
position du Préfet du Yunnan à l'égard du
pouvoir central n'a jamais été, même sous les
empereurs, celle du Préfet des Alpes-Mari-
times ou du Finistère vis-à-vis du Ministre
de l'Intérieur. Mais quand on négocie avec
le Gouvernement d'un pays étranger, il faut
le prendre tel qu'il est et comme représen-
tant de l'ensemble de la population du pays.
Qu'il s'agisse de la Chine ou de tout Ktat
européen, qui peut savoir quel est le sort que
l'avenir réserve aux Gouvernements d'aujour-
d'hui ?
Geer.e. JVoNefle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protectorat,
Membre de la Commission des Mines.
010 '*'
Dépêches de l'Indochine
18.
Le Mékong-Frontière
S. E. Le Phua Srivisar Pacha. secrétaire
général du Ministère des Affaires Etran-
gères de Siam accompagné du nésident
Supérieur du Laos est venu à Hanoï sur
l'invitation du Gouverneur Général de
l'Indochine, laite à l'issue des travaux de
la dernière session de la lIaute-Commls-
sion du Mélwng instituée par la convention
signée à Hanglcoli en août 1925 à la suite
du traité franco-siamois de 1925. Les tra-
vaux de la Commission ont été inaugurés
à Vientiane le 4 février et clôturés le 27
du même mois. Pendant cette session la
Commission a examiné les résultats des
travaux en cours, pour la délimitation de
la ligne frontière qui suit te thalweg du
fleuve tout en conservant les îles en terri-
toire français. Elle a adopté les projets des
arrangements relatifs
1° Au régime général de la zône démili-
tarisée comprenant vingt-cinq kilomètres
de larae sur chaaue côté du fleuve
- - -- - - - - - - -
2° Au régime de la navigation aérienne
dans la zône démilitarisée ;
3° Aux travaux d'entretien ou d'aména-
gement du fleuve comme voie navigable ;
4° A la police sanitaire de la région fron-
tière.
Les projets d'arrangements sont sou-
mis A l'approbation des deux pays intéres-
sés.
M. Pasquier a quitté Hanoï
Le Gouverneur général Pasquier a quitté
llanoi lundi à 18 h. 23 par train spécial
à destination île llué et de Saïgon; il est
accompagné par le Directeur du Cabinet
Norre, et par le directeur des Affaires po-
litiques et de la Sûreté Générale Lacombe
ainsi que par ses officiers d'ordonnance,
le capitaine Lîarrault et l'Enseigne de Vais-
seau Deroo. Son arrivée à Saigon est prc-
vue pour dimanche prochain.
Préparatifs à Java
Des préparatils sont faits à Java pour
une chaleureuse réception du Gouverneur
Général Pasquier.
Le Consul Général Bodard est de retour
d'Indochine, après avoir visité Manille et
Macassar.
Lne croisière autour du monde
M. Georges Leygues a arrêté le pro-
gramme le la croisière que le croiseur
Tourvtllc, après avoir terminé brillamment
ses essais, va faire autour du monde-
Le Tourville ouittera Brest le 3 avril; il
visitera Fort-de-France (13-17 avril); Colon,
Panama (21-25 avril); Calao (28 avnl-4 mai);
îles Marquises (icr au 7 juin); îles de la So-
ciété (9-19 juin) ; îles Samoa (Pago-Pago et
Apia, 22-27 juin) ; Nouvelle-Calédonie et
Nouvelles-Hébrides (30 juin-18 juillet); Auck-
land (21-29 juillet); Wellington (30 juillet-7
août) ; Sydney (11-18 août); Hobart (20-26
août); Melbourne (28 août-3 septemhre); Fre-
mantle (8-14 sCPtembre): Surabava (18-22
septembre) ; Batavia (24 septembre-!0' oct.):
Saïgon (4-14 octobre); Singapour (16-19 oct.) ;
Madras (30 octobre-c novembre); Pondichéry
(6-9 novembre) ; Colombo (10-15 nov.) ; Dji-
bouti (21-25 nov.) ; Ismaillia, Port-Saïd
(29 nov..3 décembre). le Tourville rentrera
à Toulon vers le 7 décembre.
Outillons ! Outillons !
-
Qu'on le veuille ou non un pays
ne peut plus prospérer ni même,
-_ plus simplement, vivre s'il H est Pas
outillé. «*- •̃
En temps de paix comme en temps de guer-
re, la nation victorieuse est celle qui s'est
le mieux organisée.
Entre les pays industriels c'est la course
à l'outillage et cette course est salutaire et
pacifique, car elle est créatrice de richesses
et c'est en définitive le consommateur qui en
profite.
La France doit le comprendre et quand
je parle de la France je songe avant tout
aux Colonies qu'on oublie trop souvent lors-
qu'on établit des programmes d'ensemble,
comme si nos territoires neufs n'étaient pas,
au contrairet ceux qui ont le plus besoin
d'être équipés.
Heureusement un gros effort est fait en
ce moment en ce sens et le moment est par-
ticulièrement bien choisi puisque les services
de prestations en nature peuvent faciliter
l'entreprise des grands trot aux coloniaux.
Evidemment les besoins des vieilles colo-
nies ne sont pas les mêmes que ceux des ter-
ritoires ouverts depuis peu à l'influence
française mais tous doivent faire un pas
en avant. Ne pas avancer dans un monde
où la concurrence joue en tout et partout,
c'est se ruiner et le travaileur moderne le
plus complet ne vaut plus que par l'outil-
lage.
Et c'est l'outillage qui explique le mira-
cle des réalisations industrielles modernes.
Que dans toutes nos colonies, donc, des
ports, des canaux, des routes et des voies
ferrées permettent la production, la multi-
plication et les transports des richesses na-
turelles encore inexploitées.
Nous entrons dans la phase utile et active.
M. Maginot qui vient de se rendre compte
sur place des possibilités en A. O. F., a in-
vité M. Carde a retenir avec un projet
d'emprunt de 1 milliard et demi.
Pour Madagascar, M. Olivier- prépare
un emprunt de 800 milliolls.
M. Pasquier doit revenir l'an prochain
avec un projet d'emprunt de plus d'un mil-
liard.
Très prochainement, la première tranche
de l'emprunt voté par le Parlement pour le
Maroc l'an dernier, va être utilisée.
Enfin M. Manceron s'attache en ce mo-
ment 4 mettre sur tied un Proeramppie oui
mettra la Tunisie dans une situation économi-
que analogue à celle du Maroc.
Nous devons nous féliciter de cette acti.
vité car, pour les Nations comme pour les
individus, être c'est agir.
MicHet CletoMocr/cr
Député des Côtes-du-Sord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
A la commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats devait se réunir aujourd'hui
à 17 heures, pour entendre la communication
de la sous-commission chargée d'étudier le
rapport Richard sur les concessions en Indo-
chine, et pour procéder à la nomination d'un
rapporteur pour avis sur « le projet de loi
réglementant le mode d'apurement des
comptes des comptables des établissements
publics de l'Etat marocain, et portant créa-
tion d'une commission locale marocaine des
comptes ».
«M»
Par suite de l'important débat d'aujour-
d'hui sur les congrégations, la réunion de la
Commission de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats, qui était fixée au jeudi 14 mars
à 15 heures, est reportée au mercredi 20 mars
à 14 h. 30.
..e
La main-d œuvre faune
au Mayumbe
.8.
Il se confirme que de la main-d'œuvre chi-
noise est en route pour Pointe-Noire afin
d'être utilisée aux travaux du Congo-Océan,
dans le Mayumbe en particulier.
Mais, s'il faut en croire certaines affirma-
tions, il n'y a pas grand'chose pour recevoir
les Chinois, ce qui ferait craindre que les
conditions d'existence soient pour les jaunes
ce qu'elles ont été pour les noirs.
Espérons qu'avant l'arrivée des jaunes,
campements et approvisionnements en vivres
seront organisés. D'autre part, nous renou-
velons nos réserves quant aux résultats, car
le climat du Mayumbc passe pour dangereux
et nous ne pouvons oublier que tous les Chi-
nois employés à la construction du Kayes-
Niger n'en sont pas revenus.
Et, n'en déplaise à M. Julien Maigret, le
climat du Mayumbe n'a rien de comparable
à celui de la Chine.
SNféiie De.
Ce n'est pas beaucoup
Ce qu'un de nos lecteurs veut bien nous si-
gnaler est, hélas! rigoureusement exact.
En publiant dans les Annales Coloniales
du Il mars la liste des secours accordés par
l'A. E. F. j'avais cité le secours de 600 fr.
accordé à Mme veuve Bretonnet, sans remar-
quer qu'il s'agissait de la veuve du lieute-
nant de vaisseau Brctonnet tué glorieuse-
ment au combat de Togbao à l'avant-garde
de la mission Gentil. ,
Comme nous récrit notre lecteur précité,
ami du héros de Togbao : Donner ses souf-
frances et sa vie à l A. E. F. pour cela, ce
n'est irraiment pas cher!
Par contre, nous voyons sur la même liste
de secours des sommes de 1.200, 4.000 francs
distribuées à d'autres veuves ou orphelins.
Il nous semble qu'une plus judicieuse ré-
partition des secours s'impose, si l'on veut
récompenser chacun selon ses mérites et en-
core. ceux qui sont morts face à l'ennemi
ont bien mérité un rang de priorité.
fi. D.
Pour les trayaill.. de l'Algérie
MM. Neumeyer et Lapierre ont été reçus
mardi dernier par la commission d'études
sociales du groupe parlementaire socialiste à
l'effet de lui faire connaître les revendica-
tions des travailleurs algériens.
Le rapporteur du budget de l'Algérie, no-
no-
tre distingué collaborateur et ami M. Anto-
nelli, doit s'entendre avec les représentants
des syndicats sur les meilleures méthodes à
employer pour réaliser la plus grande part de
leur programme de revendications.
Le 28 mars la même délégation accompa-
gnée du délégué de l'Algérie, M. Colom-
bani, sera reçue par M. Antonelli à la Cham-
bre des députés.
8..
A l'Académie de Médecine
La vaccination antirabique du chien
au Maroc
MM. Remlinger et Bailly ont appliqué au
chien, au Maroc, la vaccination antirabique
par une variante de la méthode pastorienne.
Ils pratiquent cette vaccination à titre pré-
ventif sur certains animaux qui remplissent
un rôle important dans' la vie marocaine
(chiens de garde, de police, de berger) ou qui
ont une valeur marchande considérable. Ils
envisagent le cas où cette façon de faire se-
rait étendue à la Métropole et aux colonies,
comme elle l'est déjà, d'ailleurs, dans maint
pays étranger. Ils estiment qu'à titre curatif,
elle doit être réservée, sauf indication parti-
culière, aux chiens déjà immunisées préven-
tivement, et établissent la technique à em-
ployer. Enfin ils déclarent que la vaccination
du chien doit laisser intacts tous les règle-
ments de police sanitaires dont la nécessité
demeure absolue.
,
L'importation en France
des blés marocains
.81
Une commission comprenant des représen-
tants de l'agriculture marocaine et des re-
présentants des producteurs de blé français
s'est réunie hier au ministère des Affaires
étrangères, sous la présidence de M. Lcsage.
directeur de l'Agriculture. Les délégués ont
entamé une étude approfondie des conditions
dans lesquelles est reçu en France, en fran-
chise, un certain contingent de blés maro-
cains. La commission recherche les moyens
de concilier les intérêts de la colonisation
marocaine avec les intérêts de la production
française.
Le coton du Maroc
--o--
Du rapport succinct publié par YAssocta-
tion Cotonnière Coloniale, dans son Bulletin
trimestriel n° 85 sur la campagne cotonnière
au Maroc 1927-1928, il résulte que la filiale
marocaine de l'A.C.C. a obtenu des résultats
fort intéressants.
C'est principalement la création d'une
usine d'égrenage à Casablanca qui constitue
l'encouragement le plus sûr, le plus définitif
qui pouvait être apporté à la culture du
coton.
Elle donne l'assurance aux planteurs que,
dorénavant, les cotons seront égrenés conve-
nablement, préparés et présentés aux ache-
teurs dans des conditions favorables.
Cette usine fut installée h Casablanca
après une étude assez serrée des conditions
de la production du Protectorat. Il est bien
certain que la progression des cultures sera
lente, les terres leur convenant, c'est-à-dire
les centres de production se préciseront par
l'expérience, mais d'ores et déjà on peut les
placer les unes dans le nord du Maroc, les
autres dans le sud ou le sud-est. Cette usine
comporte de 4 à 12 égreneuses, une presse
pouvant faire des balles de 200 à 250 kgs, le
tout actionné par des moteurs électriques;
r c* point étant arrêté, cette usine ne pouvait
être qu'au port d'embarquement de Casa-
blanca.
Pour son installation, VAssociation Coton-
mcre Coloniale a acquis dans la zone du
quartier industriel, un immeuble construit en
vue de l'exportation des primeurs. Vaste lo-
cal situé sur les bords de la route de Casa-
blanca à Rabat, longé par une voie de che-
min de fer qui met en relation le port à la
gare.
- Les égreneuses y ont été installées sur une
fosse qui reçoit l'arbre de commande. Celui-
ci est actionné par un moteur électrique.
La presse hydraulique est du type courant
à 4 colonnes à grande puissance permettant
de faire la balle à haute densité.
i
Le commerce Germano-Marocain
l' « «–
Au cours de l'année 1928, les importations
allemandes au Maroc se sont élevées au to-
tal de 25.633.000 francs.
Tendant la même période, le chiffre des
exportations sur l'Allemagne s'est élevé à
21 5.311.000 francs.
Parmi les principaux produits ou marchan-
dises que l'Allemagne importe au Maroc
viennent en tout premier lieu les machines
destinées à l'industrie et à l'agriculture. Leur
total s'élève à près de 10 millions, les trac-
teurs entrant à eux seuls pour deux millions
et demi dans ce chiffre, Viennent ensuite, par
ordre d'importance la houille, les huiles de
soya, les tissus, bières, sucres ratfines, pa-
piers, verres et cristaux, bimbeloterie et boO-
gi«.'
Parmi les produits exportes, 1 orge vient:
en tête avec 168 millions, tes phosphates
15 millions et demi, amandes 6 millions et
demi, irin végétal 6 millions, graines de lin
4 millions, laines 3 millions. Viennent en-
suite dans l'ordre : alpistes, son, bois de
tizra, peaux brutes, cumin, gomme sandara-
que, fenugrec, coriandre, etc.
Ces chiffres dénotent de sérieux progrès
dans le commerce du Maroc avec 1 Allema-
gne, tant à l'importation qu'à l'exportation.
On sait que le régime de liberté date du
6 septembre H)27 et a fait suite à l'accord
commercial franco-allemand de 1927.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
L'aviation coloniale
fn discourt de M. Sloeg.
La France, l'Indochine
et la Chine
L'action du Kouo-Ming-Tang
Les délégués du Kouo-Miny-TaUg- en Indo-
chine continuent la campagne contre le pro-
jet de traité dans la presse officieuse. Ils di-
sent notament : « Les négociations qui con-
tinuent à Nankin n'ont pas abouti à des ré-
sultats satisfaisants. Le traité doit être basé
sur l'esprit d'égalité, Ce qui déplait le plus
aux résidents chinois est que :
10 Ils doivent payer 30 à 40 dollars de taxe
il, Ils doivent payer ?0 importance de leur
individuelle, suivant l'importance de leur
profession. Ceux qui refusent de payer cette
taxe sont expulsés ;
20 La taxe commerciale est plus lourde
que la taxe individuelle. Les Chinois désireux
d'ouvrir des boutiques en Indochine en sont
souvent empêchés par le gouvernement fran-
çais et sont frappés d'une taxe commerciale
qui atteint parfois des chiffres très élevés.
Aussi le commerce des résidents chinois en
Indochine en souffre ;
3" Les enfants de Chinois mariés avec des
femmes annamites sont naturalisés annami-
tes, en sorte que, au bout de quelques géné-
rations, ces fils de Chinois ne sauront plus
qu'ils sont Chinois.
4" Par suite de 1 absence de consuls, les
résidents chinois supportent ces conditions
cruelles sans pouvoir se plaindre. Nous es-
pérons que le ministre des Affaires étrangè-
res demandera la suppression de ces condi-
tions déplorables, et si les autorités françai-
ses refusent de faire des concessions, nous
n'aurons qu'à ptendre à l'égard des Français
résidant à l'intérieur de notre pays des nw-
sures analogues. »
Wang-Teu-Yi, délégué du parti Kouo-
Ming-T ang en Indochine au Congrès, ajoute
à ces déclartions des déclarations plus dé-
magogiques encore :
« Je suis à Kaumi, pays protégé par les
Français. Les lois promulguées par le gou-
vernement de ce pays concernant les rési-
dents chinois sont extrêmement sévères. L'en-
seignement de la gymnastique, de la musi-
que, de la langne nationale est interdit pour
les Chinois. Est également interdite l'instal-
lation d'écoles dans les campagnes. Il faut
attirer l'attention de nos diplomates sur cet
état de chose^. »
Les négociations continuent
Au cours de la dix-septième réunion tenue
à Nankin, les délégués français et chinois
ont poursuivi l'examen des questions relati-
ves au statut fiscal des Chinois établis en
Indochine. Ils ont étudié ensuite les mesu-
res propres à donner aux ressortissants fran-
çais établis à Yunnanfou et Tong-Hing, les
facilites nécessaires pour la location de pro-
priétés immobilières. Sur ces deux points un
accord est pratiquement intervenu. Les tex-
tes élaborés recevront leur forme définitive
dans une prochaine séance.
Deux reunions ont été tenues dans la jour-
née du 0 mars au cours desquelles furent dis-
cutés les textes de diffère..Jes lettres an-
nexes. -
Le texte général a été arrêté et sera sou-
mis à l'cxamen du gouvernement français.
La discussion ne sera reprise que lorsque
le Ministre de France aura reçu les instruc-
tions nécessaires du Quai d'Orsay.
En l'honneur de la délégation française
Dans la journée de dimanche, le Ministre
de France, le Gouverneur de la Brosse et les
délégués français ont été les hôtes du général
Ho-Hin-Lung, qui avait organisé une partie
de chasse en leur honneur.
Le retour à Changhaï
Sur la demande du docteur C. T. Wang,
M. de Martel, qui avait projeté de se ren-
dre à Canton sur le Jules-Michelet a accepté
de remettre son voyage afin d'apporter le
moins de retard possible à la poursuite des
négociations. -
Le Ministre de France, le Gouverneur de
la Brosse et les membres de la délégation
française sont rentrés à Shanghaï lundi ma-
tin à onze heures sur l'aviso Lil Marne.
Le désir d'aboutir
La remise du voyage de M. de Martel est
provoquée par la grande insistance du doc-
teur C. T. Wang, qui a craint qu'un départ
momentané ne soit interprété par l'opinion,
et surtout par les délégués du Kouo-Ming-
Tang, comme provenant de graves difficul-
tés surgies durant les négociations et de na-
ture à troubler la politique et la situation
personnelle du ministre des Affaires étran-
gères, qui semble actuellement désireux
d'aboutir.
-
L'utilisation des eaux
des mers tropicales
1
A bord du transatlantique /'ttris est arrivé
à Xew-York le savant français Georges
Claude, accompagné de plusieurs ingénieurs.
Il so rend à La Havane pour continuer ses
expériences en vue de mettre au point un
nouveau procédé lui permettant de produire
de l'énergie sans l'aide d'aucun combustible,
en puisant simplement dans les eaux des
mers tropicales.
L'exposition coloniale
de 1931
Une conférence de M. Cayla
M. Cayla, Gouverneur des Colonies, com-
missaire général adjoint de l'iixposition Colo-
niale internationale de Paris, a fait hier soir
une intéressante conférence, suivie de films
inédits sur l'Exposition Coloniale de Paris.
La Loterie de l'Exposition
Le premitT tirage aura lieu le 2 ,z,'ri! pro-
(hai", Le montant global des lots s'élève à
24 millions dont 12 lots de un million et
12 lots de 500.000 francs.
Le prix des bons est de On lianes. On peut
s'en procurer dans tous les établissements de
rrédit et (lin-z tous les bureaux de poMe.
DÉPART
M. Th. Tellier, gouverneur de la (jua-
deloupe, arrivé ce matin à Saint-Nazaire,
s'est embarqué immédiatement pour la
Pointe-à-Pitre. Un certain nombre de per-
sonnalités du monde colonial étaient venues
le saluer hier soir à son départ à la gare
d'Orsay, à 21 heures. M. Tellier, qui était
en mission en France depuis quelques se-
maines, ne reviendra pas avant l'an pro-
chain dans la métropole.
..e
Du bruit à la Chambre
l' 1
Notre éminent collaborateur M. Roux-Freis-
sineng est monté à la tribune, avant-hier, pour
demander à la Chambre d'assigner une date
très rapprochée à son interpellation « sur les
mesures que le Gouvernement compte prendre
pour mettre fin aux entreprises des dissidents au
Maroc et dans le Sud-Oranais et sur la politi-
que du Gouvernement au Maroc ».
Nous donnons plus loin le compte rendu de
cette intervention. Elle n'eut pas le sort qu'elle
méritait. C'est pour nous l' occasion de souhai-
ter une fois de plus que les problèmes coloniaux
tiennent plus de place dans les préoccupations
du Parlement.
La Chambre venait de fixer à vendredi la
discussion des interpellations sur l'état sanitaire
de ï armée du Rhin, contrairement à la de-
mande de discussion immédiate formulée par
l' extrême-gauche communiste. Les débats, sur
cette question de date, avaient été passionnés,
1! fallait à tout prix, ce jour-là, qu'ils le fussent
pour des dates. Ils cessèrent brusquement de
être lorsqu'il ne s'agit plus que de sécurité
dans le Sud-Oranais.
Conversations particulières sur les gradins et
dans les tribunes, bruit de souliers et de bot-
tines (pas encore précurseur, du moins espé-
rons-le, d'un bruit de bottes prétoriennes) fuyant
une séance où l'endémie antiministérielle n' avait
plus de chances de devenir virulente, brouhaha
général, c'est dans ces conditions acoustiques
que M. Roux-Freissineng prit la parole.
Il fallut au député d'Oran beaucoup de
véhémence, d'ailleurs contrôlée par un parfait
sang-froid, et toute sa voix sonore pour réussie
à se faire entendre. Mais il n'obtint pas que son
interpellation fût admise à remplacer le 22 mars
celle de M. Barthe sur la viticulture. Personne
ne parut s t apercevoir qu'il s agissait encore,
éventuellement, de la vie de soldats tout pa-
reils à ceux de Mayence ou de Trêves, et que
le Mauser d' un dissident est aussi (?) dange-
reux, aux confins du Tafilalet, que la grippe en
Rhénanie.
Ainsi sont remises aux calendes les questions
coloniales chaque fois qu'il se peut, c'est-i-
dire chaque fois qu'elles n' exhalent pas un
fumet troD violent de scandale.
N'insistons pas sur le cas présent, puisque
le président du Conseil a déclaré que des me-
sures de sécurité étaient prises et qu' 4 il ne
serait pas prudent de les faire connaître à la
tribune ». Mais pour aller à l' essentiel, quand
verra-t-on s'élaborer en un grand débat -
dût-il durer plusieurs jours - une politique
générale des matières premières, d'action sani-
taire, de transports, d'éducation des masses in-
digènes. Anne, ma sœur Anne, je ne vois rien
venir.
Lorsqu on assiste, du haut de la tribune de
la Presse, à une séance un peu agitée, on est
frappé par-dessus tout de l'invraisemblable gas-
pillage de temps et de talent qui s'accomplit
dans l'hémicycle.
Du talent dépensé, il reste toujours quelque
chose, et le pays, avec sa sagesse paysanne,
redresse d'instinct les abus de langage et sait
fort bien ce qu'il faut prendre et laisser au
domaine des rêves. Mais il est des heures où
la perte de temps est excessivement coûteuse.
S agissant de colonies, elle se traduit au moins
par un manque à gagner, mais le pis est qu' un
Empire pesant le poids du nôtre n'a peut-être
pas toute la solidité désirable s'il n'est pas
l'objet de soins et de travaux énergiquement
poursuivis, après avoir été décidés en connais-
sance de cause et à l' instant propice.
Comme je sortais du Palais-Bourbon, je ren-
contrai, qui s'en allait aussi, un député de mt-i
amis, président d'une importante commission.
Il était positivement exaspéré.
- Encore une journée presque entièrement
gâchée, me dit-il.
Et, en quelques mots, il me fit le procès do
méthodes qui, systématiquement, semble-t-il,
donnent le pas aux choses secondaires !'ur les
actes législatifs réellement pratiques.
Le plus fort, c est que les hommes de bonne
volonté et de clairvoyance, tels que celui-là,
sont en graftd nombre au Parlement. Que lie
sortirait-il pas d' excellent de cette institution ci
elle s'imposait elle-même des disciplines niieux
adaptées à la vie moderne qui est toute rapi -
dité ?
René de l.aromifliiiére.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La demande d'inlerppllalion
de M. Roux-Freissinenq
M. Hoiiissnn, avnnt-liior.'• i'>
ce. n donné lt'HilIv d''S d' UiniulfS d'iuler-
pelhilion t'oiuvrnimt. les ,',\,"lIt'llwnl..¡ lu
sU'I-oi aiutis cl la politique marocaine.
\1. le président. La Chambre e-t .kIih'Ho-
-aisie.1' nlei-pi'Hation :
l.a pivniièiv, «le M (Ili>,v. >ur les inos.ues
rph ̃ i'<> ( wiiivennune.iit e.iinph' pivihliv l'on*-
mettre lin ;iux «>iilr>«tisi-s clcs dissidents mi
Maroc et, dans le Sud-Oranais :
l.a seconde, de M. D-triot, mi;- la politique,
marci-aine du lïomtM-netneri' ;
La troisième, de M. U,>u\ l'rei-slnejuî, -air
les mesures que compte prendre, 'e <',ouven.,-
ment pour lit
la nature de ceux qui. dans 'le Sud M irée,
et !e Sud-Oranais.. mit ",;IIt.'- la v a He.r.é.
Etienne, ainsi qu'au général i.lavery et à si-%
compagnons et en empéeher *e~ren<>uv<->,i,-nient.
1."$ Ti moraHes m.'libres demandent, .v .A
MUXMtL WTtMM
Rédaction & Administration :
14, f m ti ̃•it-TftaMr
PARIS 0*>
TÉLtPH. i LOUVRB !#-«?
INSCHELIRU ai-"
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le fi 0 «
Les Annales Coloniales
Lit mnoneet et réclame» sont reçue* au nisurrRiin Mirnnl RUEDaL et I «fi THIBAULT Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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LES CHINOIS D'INDOCHINE
8..
A l'occasion des négociations actuellement
en cours entre la France et le Gouvernement
de Nankin pour la conclusion d'un accord
relatif à l'Indochine, l'Union Coloniale fran-
çaise a saisi les membres de la Commission
des Colonies à la Chambre d'une protestation
contre certaines demandes présentées par les
délégués chinois concernant la situation des
Chinois en Indochine et qui lui paraissent
inacceptables.
On sait qu'en raison des circonstances
toutes particulières le nombre des Chinois
résidant dans cette colonie s'élève à 300.000
alors que celui des Européens n'atteint pas
40.000. Les Chinois sont régis par une lé-
gislation spéciale, qui leur assure d'ailleurs
une situation privilégiée. Mais du fait même
de leur nombre, ce régime doit nécessaire-
ment comporter certaines garanties, exigées
par le maintien de l'ordre et la nécessité
d'assurer la rentrée des impôts. C'est sur
ces points que portent les demandes des dé-
légués du gouvernement de Nankin.
Régime de l'immigration. Leur effort
tend a obtenir la suppression de l'obligation
pour leurs ressortissants de se munir de la
carte d'identité personnelle renouvelable
tous les ans et de donner leurs empreintes
digitales à l'entrée de la colonie. L'Union
Coloniale fait ressortir que le fonctionnement
du service de l'identification a été amélioré
à plusieurs reprises, mais que les empreintes
digitales sont pour les autorités européennes,
le seul moyen d'arriver à distinguer un Chi-
nois d'un autre de ses compatriotes.
A cet égard, nous sommes entièrement
d'accord avec l'Union Coloniale. La de-
mande des délégués chinois est sans doute
dictée par le désir d'épargner aux inté-
ressés une formalité qui leur rappelle les
procédés appliqués aux prévenus. Mais il
n6 nous paraît pas impossible de faire re-
venir les délégués à une plus juste appré-
ciation de nos institutions, si on leur montre
que les empreintes digitales ne sont pas exi-
gées chez nous des seuls prévenus de droit
commun. La carte d identité qui fut créée à
Paris au temps de M. Lhuillier, préfet de
police, et qui épargne à son possesseur de
multiples démarches en cas de délivrance
d'un passeport, encaissement d'un mandat
postal, etc., comporte en même temps que la
photographie l'empreinte digitale et nul n'a
songé à trouver cette mesure injurieuse.
D'une manière générale il est de l'intérêt des
Chinois résidant en Indochine, et qui ga-
gnent honnêtement leur vie, de favoriser la
surveillance des autorités de police sur les
éléments douteux dont les agissements ne
..,' pourraient que faire du tort à l'ensemble de
la population chinoise. Hâtons-nous d'ajou-
ter que si le principe du régime d'identi-
fication est excellent, il appartient aux auto-
rités locales d'éviter dans son application
tout procédé vexatoire et toute différence de
traitement susceptible de laisser croire à
une partialité basée sur les sentiments poli-
tiques désintéressés et sur leurs attaches à
tel parti de leur pays d'origine.
Régime des « Congrégations s. - On
sait que les Chinois sont groupés en « Con-
grégations » constituées dans chaque provin-
ce ou dans chaque municipalité. Tout Chi-
noi&^st tenu de faire partie d'une « Congré-
gation » sous peine d'expulsion s'il s'y re-
fuse ou si la Congrégation ne consent pas
à l'accepter. Les Congrégations, qui ont à
leur tête des chefs élus sous réserve de l'ap-
probation du Gouvernement local sont res-
ponsables de leurs membres et, en particu-
lier, du paiement de leurs impôts.
Là encore, nous reconnaissons, avec
l'Union Coloniale, qu'une pareille institu-
tion est à conserver , tout au moins dans
son principe. 1 Ce régime, est-il dit dans
« son rapport, est indispensable pour as-
« surer le maintien de l'ordre et le respect
« des lois parmi les 300.000 chinois qui ré-
a sident dans la Colonie et qui, étant étran-
a gers, ne sont pas englobés dans l'organisa-
« tion administrative indigène. Ce régime,
« loin d'être humiliant pour les Chinois, les
« amène à collaborer avec nous en ce qui
« concerne leurs propres affaires, il a été
« jugé avec raison qu'il leur était plus fa-
« cile qu'à notre administration d'apprécier
a la confiance qui doit être donnée à un im-
« migrant de leur race. »
Mais sur ce point encore nous ferons cette
réserve que t'institution, salutaire en elle-
même, vaut en réalité ce que valent les hom-
mes auxquels elle confère un pouvoir vrai-
ment très étendu. Si le refus qu'une Congré-
gation oppose à la demande d'un immigrant
est justifié, la Colonie ne peut que gagner à
l'expulsion de tous indésirables. Mais s'il
n'est inspiré que par des considérations po-
litiques ou par des raisons tout à fait étran-
gères à la sécurité publique, n'y a-t-il pas
dans ce droit d'excommunication exercé sans
contrôle un danger véritable?
Là également nous pensons que les auto-
rités locales, qui ont pu voir fonctionnel
cette institution, pourront émettre un avis en
toute connaissance de cause sur l'opportunité
th son maintien d'après les résultats qu'elle
a donné dans la pratique.
Régime fiscal. - A ce sujet, nous recon-
naissons que les Chinois seraient mal fondés
à se plaindre de supporter des charges exces-
sives. S'adonnant surtout au commerce, préle-
vant des taux usuraires sur l'imprévoyance
des cultivateurs annamites auxquels ils con-
sentent des prêts, il est de fait qu'ils s'enri-
l'hissent très vite et que plusieurs d'entre
eux ont pu acquérir - - de - vastes propriétés.
Ainsi que nous l'exposions ici-même, à l'oc-
casion du récent discours de M. le Gouver-
neur de la Brosse, le régime fiscal indo.
chinois doit être revisé et les Chinois doi-
vent contribuer dans de plus fortes propor-
tions aux charges de la colonie qui leur as-
sure, grâce à la sécurité qui y règne, grâce
aux travaux d'intérêt général qui s'y accom-
plissent sous notre administration, un ra-
pide enrichissement.
Le Chemin de fer du Yunnan. - Plus dé-
licate nous parait la question, également
traitée dans le rapport de l'Union Coloniale,
du chemin de fer du Yunnan. Le Gouverne.
ment chinois en revendique la cession à par-
tir de la frontière jusqu'à Yunnan-Fou.
Sans doute cette prétention est-elle en con-
tradition avec les engagements pris par les
gouvernements antérieurs. Mais il faut éga-
lement tenir compte des conditions dans les-
quelles ces concessions étaient autrefois ac-
cordées et éviter de paraître porter atteinte
à l'indépendance d'un Etat souverain. C'est
sous cet angle que la question doit être en-
visagée et il importe d'agir avec prudence,
en pesant bien les différents intérêts en
cause.
D une manière générale, et en ce qui con-
cerne la position du Gouvernement français
dans les négociations en cours, nous
croyons devoir faire remarquer combien il
serait dangereux de suivre l'Union Coloniale
dans la voie où elle semble s'engager lors-
qu'elle conclut : a Le Gouvernement de Nan-
« kin ne représente pas les Chinois d'Indo-
a chine ; pas plus qu'il ne représente peut-
< être la Chine de demain ; il représente
a l'idée chinoise d'un parti politique. »
Nous admettons volontiers que ce gouver-
nement « sera peut-être incapable de tenir
« ses engagements et de les faire respec-
« ter par les chefs de province éloignés du
« pouvoir central comme le Yunnan ». La
position du Préfet du Yunnan à l'égard du
pouvoir central n'a jamais été, même sous les
empereurs, celle du Préfet des Alpes-Mari-
times ou du Finistère vis-à-vis du Ministre
de l'Intérieur. Mais quand on négocie avec
le Gouvernement d'un pays étranger, il faut
le prendre tel qu'il est et comme représen-
tant de l'ensemble de la population du pays.
Qu'il s'agisse de la Chine ou de tout Ktat
européen, qui peut savoir quel est le sort que
l'avenir réserve aux Gouvernements d'aujour-
d'hui ?
Geer.e. JVoNefle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protectorat,
Membre de la Commission des Mines.
010 '*'
Dépêches de l'Indochine
18.
Le Mékong-Frontière
S. E. Le Phua Srivisar Pacha. secrétaire
général du Ministère des Affaires Etran-
gères de Siam accompagné du nésident
Supérieur du Laos est venu à Hanoï sur
l'invitation du Gouverneur Général de
l'Indochine, laite à l'issue des travaux de
la dernière session de la lIaute-Commls-
sion du Mélwng instituée par la convention
signée à Hanglcoli en août 1925 à la suite
du traité franco-siamois de 1925. Les tra-
vaux de la Commission ont été inaugurés
à Vientiane le 4 février et clôturés le 27
du même mois. Pendant cette session la
Commission a examiné les résultats des
travaux en cours, pour la délimitation de
la ligne frontière qui suit te thalweg du
fleuve tout en conservant les îles en terri-
toire français. Elle a adopté les projets des
arrangements relatifs
1° Au régime général de la zône démili-
tarisée comprenant vingt-cinq kilomètres
de larae sur chaaue côté du fleuve
- - -- - - - - - - -
2° Au régime de la navigation aérienne
dans la zône démilitarisée ;
3° Aux travaux d'entretien ou d'aména-
gement du fleuve comme voie navigable ;
4° A la police sanitaire de la région fron-
tière.
Les projets d'arrangements sont sou-
mis A l'approbation des deux pays intéres-
sés.
M. Pasquier a quitté Hanoï
Le Gouverneur général Pasquier a quitté
llanoi lundi à 18 h. 23 par train spécial
à destination île llué et de Saïgon; il est
accompagné par le Directeur du Cabinet
Norre, et par le directeur des Affaires po-
litiques et de la Sûreté Générale Lacombe
ainsi que par ses officiers d'ordonnance,
le capitaine Lîarrault et l'Enseigne de Vais-
seau Deroo. Son arrivée à Saigon est prc-
vue pour dimanche prochain.
Préparatifs à Java
Des préparatils sont faits à Java pour
une chaleureuse réception du Gouverneur
Général Pasquier.
Le Consul Général Bodard est de retour
d'Indochine, après avoir visité Manille et
Macassar.
Lne croisière autour du monde
M. Georges Leygues a arrêté le pro-
gramme le la croisière que le croiseur
Tourvtllc, après avoir terminé brillamment
ses essais, va faire autour du monde-
Le Tourville ouittera Brest le 3 avril; il
visitera Fort-de-France (13-17 avril); Colon,
Panama (21-25 avril); Calao (28 avnl-4 mai);
îles Marquises (icr au 7 juin); îles de la So-
ciété (9-19 juin) ; îles Samoa (Pago-Pago et
Apia, 22-27 juin) ; Nouvelle-Calédonie et
Nouvelles-Hébrides (30 juin-18 juillet); Auck-
land (21-29 juillet); Wellington (30 juillet-7
août) ; Sydney (11-18 août); Hobart (20-26
août); Melbourne (28 août-3 septemhre); Fre-
mantle (8-14 sCPtembre): Surabava (18-22
septembre) ; Batavia (24 septembre-!0' oct.):
Saïgon (4-14 octobre); Singapour (16-19 oct.) ;
Madras (30 octobre-c novembre); Pondichéry
(6-9 novembre) ; Colombo (10-15 nov.) ; Dji-
bouti (21-25 nov.) ; Ismaillia, Port-Saïd
(29 nov..3 décembre). le Tourville rentrera
à Toulon vers le 7 décembre.
Outillons ! Outillons !
-
Qu'on le veuille ou non un pays
ne peut plus prospérer ni même,
-_ plus simplement, vivre s'il H est Pas
outillé. «*- •̃
En temps de paix comme en temps de guer-
re, la nation victorieuse est celle qui s'est
le mieux organisée.
Entre les pays industriels c'est la course
à l'outillage et cette course est salutaire et
pacifique, car elle est créatrice de richesses
et c'est en définitive le consommateur qui en
profite.
La France doit le comprendre et quand
je parle de la France je songe avant tout
aux Colonies qu'on oublie trop souvent lors-
qu'on établit des programmes d'ensemble,
comme si nos territoires neufs n'étaient pas,
au contrairet ceux qui ont le plus besoin
d'être équipés.
Heureusement un gros effort est fait en
ce moment en ce sens et le moment est par-
ticulièrement bien choisi puisque les services
de prestations en nature peuvent faciliter
l'entreprise des grands trot aux coloniaux.
Evidemment les besoins des vieilles colo-
nies ne sont pas les mêmes que ceux des ter-
ritoires ouverts depuis peu à l'influence
française mais tous doivent faire un pas
en avant. Ne pas avancer dans un monde
où la concurrence joue en tout et partout,
c'est se ruiner et le travaileur moderne le
plus complet ne vaut plus que par l'outil-
lage.
Et c'est l'outillage qui explique le mira-
cle des réalisations industrielles modernes.
Que dans toutes nos colonies, donc, des
ports, des canaux, des routes et des voies
ferrées permettent la production, la multi-
plication et les transports des richesses na-
turelles encore inexploitées.
Nous entrons dans la phase utile et active.
M. Maginot qui vient de se rendre compte
sur place des possibilités en A. O. F., a in-
vité M. Carde a retenir avec un projet
d'emprunt de 1 milliard et demi.
Pour Madagascar, M. Olivier- prépare
un emprunt de 800 milliolls.
M. Pasquier doit revenir l'an prochain
avec un projet d'emprunt de plus d'un mil-
liard.
Très prochainement, la première tranche
de l'emprunt voté par le Parlement pour le
Maroc l'an dernier, va être utilisée.
Enfin M. Manceron s'attache en ce mo-
ment 4 mettre sur tied un Proeramppie oui
mettra la Tunisie dans une situation économi-
que analogue à celle du Maroc.
Nous devons nous féliciter de cette acti.
vité car, pour les Nations comme pour les
individus, être c'est agir.
MicHet CletoMocr/cr
Député des Côtes-du-Sord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
A la commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats devait se réunir aujourd'hui
à 17 heures, pour entendre la communication
de la sous-commission chargée d'étudier le
rapport Richard sur les concessions en Indo-
chine, et pour procéder à la nomination d'un
rapporteur pour avis sur « le projet de loi
réglementant le mode d'apurement des
comptes des comptables des établissements
publics de l'Etat marocain, et portant créa-
tion d'une commission locale marocaine des
comptes ».
«M»
Par suite de l'important débat d'aujour-
d'hui sur les congrégations, la réunion de la
Commission de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats, qui était fixée au jeudi 14 mars
à 15 heures, est reportée au mercredi 20 mars
à 14 h. 30.
..e
La main-d œuvre faune
au Mayumbe
.8.
Il se confirme que de la main-d'œuvre chi-
noise est en route pour Pointe-Noire afin
d'être utilisée aux travaux du Congo-Océan,
dans le Mayumbe en particulier.
Mais, s'il faut en croire certaines affirma-
tions, il n'y a pas grand'chose pour recevoir
les Chinois, ce qui ferait craindre que les
conditions d'existence soient pour les jaunes
ce qu'elles ont été pour les noirs.
Espérons qu'avant l'arrivée des jaunes,
campements et approvisionnements en vivres
seront organisés. D'autre part, nous renou-
velons nos réserves quant aux résultats, car
le climat du Mayumbc passe pour dangereux
et nous ne pouvons oublier que tous les Chi-
nois employés à la construction du Kayes-
Niger n'en sont pas revenus.
Et, n'en déplaise à M. Julien Maigret, le
climat du Mayumbe n'a rien de comparable
à celui de la Chine.
SNféiie De.
Ce n'est pas beaucoup
Ce qu'un de nos lecteurs veut bien nous si-
gnaler est, hélas! rigoureusement exact.
En publiant dans les Annales Coloniales
du Il mars la liste des secours accordés par
l'A. E. F. j'avais cité le secours de 600 fr.
accordé à Mme veuve Bretonnet, sans remar-
quer qu'il s'agissait de la veuve du lieute-
nant de vaisseau Brctonnet tué glorieuse-
ment au combat de Togbao à l'avant-garde
de la mission Gentil. ,
Comme nous récrit notre lecteur précité,
ami du héros de Togbao : Donner ses souf-
frances et sa vie à l A. E. F. pour cela, ce
n'est irraiment pas cher!
Par contre, nous voyons sur la même liste
de secours des sommes de 1.200, 4.000 francs
distribuées à d'autres veuves ou orphelins.
Il nous semble qu'une plus judicieuse ré-
partition des secours s'impose, si l'on veut
récompenser chacun selon ses mérites et en-
core. ceux qui sont morts face à l'ennemi
ont bien mérité un rang de priorité.
fi. D.
Pour les trayaill.. de l'Algérie
MM. Neumeyer et Lapierre ont été reçus
mardi dernier par la commission d'études
sociales du groupe parlementaire socialiste à
l'effet de lui faire connaître les revendica-
tions des travailleurs algériens.
Le rapporteur du budget de l'Algérie, no-
no-
tre distingué collaborateur et ami M. Anto-
nelli, doit s'entendre avec les représentants
des syndicats sur les meilleures méthodes à
employer pour réaliser la plus grande part de
leur programme de revendications.
Le 28 mars la même délégation accompa-
gnée du délégué de l'Algérie, M. Colom-
bani, sera reçue par M. Antonelli à la Cham-
bre des députés.
8..
A l'Académie de Médecine
La vaccination antirabique du chien
au Maroc
MM. Remlinger et Bailly ont appliqué au
chien, au Maroc, la vaccination antirabique
par une variante de la méthode pastorienne.
Ils pratiquent cette vaccination à titre pré-
ventif sur certains animaux qui remplissent
un rôle important dans' la vie marocaine
(chiens de garde, de police, de berger) ou qui
ont une valeur marchande considérable. Ils
envisagent le cas où cette façon de faire se-
rait étendue à la Métropole et aux colonies,
comme elle l'est déjà, d'ailleurs, dans maint
pays étranger. Ils estiment qu'à titre curatif,
elle doit être réservée, sauf indication parti-
culière, aux chiens déjà immunisées préven-
tivement, et établissent la technique à em-
ployer. Enfin ils déclarent que la vaccination
du chien doit laisser intacts tous les règle-
ments de police sanitaires dont la nécessité
demeure absolue.
,
L'importation en France
des blés marocains
.81
Une commission comprenant des représen-
tants de l'agriculture marocaine et des re-
présentants des producteurs de blé français
s'est réunie hier au ministère des Affaires
étrangères, sous la présidence de M. Lcsage.
directeur de l'Agriculture. Les délégués ont
entamé une étude approfondie des conditions
dans lesquelles est reçu en France, en fran-
chise, un certain contingent de blés maro-
cains. La commission recherche les moyens
de concilier les intérêts de la colonisation
marocaine avec les intérêts de la production
française.
Le coton du Maroc
--o--
Du rapport succinct publié par YAssocta-
tion Cotonnière Coloniale, dans son Bulletin
trimestriel n° 85 sur la campagne cotonnière
au Maroc 1927-1928, il résulte que la filiale
marocaine de l'A.C.C. a obtenu des résultats
fort intéressants.
C'est principalement la création d'une
usine d'égrenage à Casablanca qui constitue
l'encouragement le plus sûr, le plus définitif
qui pouvait être apporté à la culture du
coton.
Elle donne l'assurance aux planteurs que,
dorénavant, les cotons seront égrenés conve-
nablement, préparés et présentés aux ache-
teurs dans des conditions favorables.
Cette usine fut installée h Casablanca
après une étude assez serrée des conditions
de la production du Protectorat. Il est bien
certain que la progression des cultures sera
lente, les terres leur convenant, c'est-à-dire
les centres de production se préciseront par
l'expérience, mais d'ores et déjà on peut les
placer les unes dans le nord du Maroc, les
autres dans le sud ou le sud-est. Cette usine
comporte de 4 à 12 égreneuses, une presse
pouvant faire des balles de 200 à 250 kgs, le
tout actionné par des moteurs électriques;
r c* point étant arrêté, cette usine ne pouvait
être qu'au port d'embarquement de Casa-
blanca.
Pour son installation, VAssociation Coton-
mcre Coloniale a acquis dans la zone du
quartier industriel, un immeuble construit en
vue de l'exportation des primeurs. Vaste lo-
cal situé sur les bords de la route de Casa-
blanca à Rabat, longé par une voie de che-
min de fer qui met en relation le port à la
gare.
- Les égreneuses y ont été installées sur une
fosse qui reçoit l'arbre de commande. Celui-
ci est actionné par un moteur électrique.
La presse hydraulique est du type courant
à 4 colonnes à grande puissance permettant
de faire la balle à haute densité.
i
Le commerce Germano-Marocain
l' « «–
Au cours de l'année 1928, les importations
allemandes au Maroc se sont élevées au to-
tal de 25.633.000 francs.
Tendant la même période, le chiffre des
exportations sur l'Allemagne s'est élevé à
21 5.311.000 francs.
Parmi les principaux produits ou marchan-
dises que l'Allemagne importe au Maroc
viennent en tout premier lieu les machines
destinées à l'industrie et à l'agriculture. Leur
total s'élève à près de 10 millions, les trac-
teurs entrant à eux seuls pour deux millions
et demi dans ce chiffre, Viennent ensuite, par
ordre d'importance la houille, les huiles de
soya, les tissus, bières, sucres ratfines, pa-
piers, verres et cristaux, bimbeloterie et boO-
gi«.'
Parmi les produits exportes, 1 orge vient:
en tête avec 168 millions, tes phosphates
15 millions et demi, amandes 6 millions et
demi, irin végétal 6 millions, graines de lin
4 millions, laines 3 millions. Viennent en-
suite dans l'ordre : alpistes, son, bois de
tizra, peaux brutes, cumin, gomme sandara-
que, fenugrec, coriandre, etc.
Ces chiffres dénotent de sérieux progrès
dans le commerce du Maroc avec 1 Allema-
gne, tant à l'importation qu'à l'exportation.
On sait que le régime de liberté date du
6 septembre H)27 et a fait suite à l'accord
commercial franco-allemand de 1927.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
L'aviation coloniale
fn discourt de M. Sloeg.
La France, l'Indochine
et la Chine
L'action du Kouo-Ming-Tang
Les délégués du Kouo-Miny-TaUg- en Indo-
chine continuent la campagne contre le pro-
jet de traité dans la presse officieuse. Ils di-
sent notament : « Les négociations qui con-
tinuent à Nankin n'ont pas abouti à des ré-
sultats satisfaisants. Le traité doit être basé
sur l'esprit d'égalité, Ce qui déplait le plus
aux résidents chinois est que :
10 Ils doivent payer 30 à 40 dollars de taxe
il, Ils doivent payer ?0 importance de leur
individuelle, suivant l'importance de leur
profession. Ceux qui refusent de payer cette
taxe sont expulsés ;
20 La taxe commerciale est plus lourde
que la taxe individuelle. Les Chinois désireux
d'ouvrir des boutiques en Indochine en sont
souvent empêchés par le gouvernement fran-
çais et sont frappés d'une taxe commerciale
qui atteint parfois des chiffres très élevés.
Aussi le commerce des résidents chinois en
Indochine en souffre ;
3" Les enfants de Chinois mariés avec des
femmes annamites sont naturalisés annami-
tes, en sorte que, au bout de quelques géné-
rations, ces fils de Chinois ne sauront plus
qu'ils sont Chinois.
4" Par suite de 1 absence de consuls, les
résidents chinois supportent ces conditions
cruelles sans pouvoir se plaindre. Nous es-
pérons que le ministre des Affaires étrangè-
res demandera la suppression de ces condi-
tions déplorables, et si les autorités françai-
ses refusent de faire des concessions, nous
n'aurons qu'à ptendre à l'égard des Français
résidant à l'intérieur de notre pays des nw-
sures analogues. »
Wang-Teu-Yi, délégué du parti Kouo-
Ming-T ang en Indochine au Congrès, ajoute
à ces déclartions des déclarations plus dé-
magogiques encore :
« Je suis à Kaumi, pays protégé par les
Français. Les lois promulguées par le gou-
vernement de ce pays concernant les rési-
dents chinois sont extrêmement sévères. L'en-
seignement de la gymnastique, de la musi-
que, de la langne nationale est interdit pour
les Chinois. Est également interdite l'instal-
lation d'écoles dans les campagnes. Il faut
attirer l'attention de nos diplomates sur cet
état de chose^. »
Les négociations continuent
Au cours de la dix-septième réunion tenue
à Nankin, les délégués français et chinois
ont poursuivi l'examen des questions relati-
ves au statut fiscal des Chinois établis en
Indochine. Ils ont étudié ensuite les mesu-
res propres à donner aux ressortissants fran-
çais établis à Yunnanfou et Tong-Hing, les
facilites nécessaires pour la location de pro-
priétés immobilières. Sur ces deux points un
accord est pratiquement intervenu. Les tex-
tes élaborés recevront leur forme définitive
dans une prochaine séance.
Deux reunions ont été tenues dans la jour-
née du 0 mars au cours desquelles furent dis-
cutés les textes de diffère..Jes lettres an-
nexes. -
Le texte général a été arrêté et sera sou-
mis à l'cxamen du gouvernement français.
La discussion ne sera reprise que lorsque
le Ministre de France aura reçu les instruc-
tions nécessaires du Quai d'Orsay.
En l'honneur de la délégation française
Dans la journée de dimanche, le Ministre
de France, le Gouverneur de la Brosse et les
délégués français ont été les hôtes du général
Ho-Hin-Lung, qui avait organisé une partie
de chasse en leur honneur.
Le retour à Changhaï
Sur la demande du docteur C. T. Wang,
M. de Martel, qui avait projeté de se ren-
dre à Canton sur le Jules-Michelet a accepté
de remettre son voyage afin d'apporter le
moins de retard possible à la poursuite des
négociations. -
Le Ministre de France, le Gouverneur de
la Brosse et les membres de la délégation
française sont rentrés à Shanghaï lundi ma-
tin à onze heures sur l'aviso Lil Marne.
Le désir d'aboutir
La remise du voyage de M. de Martel est
provoquée par la grande insistance du doc-
teur C. T. Wang, qui a craint qu'un départ
momentané ne soit interprété par l'opinion,
et surtout par les délégués du Kouo-Ming-
Tang, comme provenant de graves difficul-
tés surgies durant les négociations et de na-
ture à troubler la politique et la situation
personnelle du ministre des Affaires étran-
gères, qui semble actuellement désireux
d'aboutir.
-
L'utilisation des eaux
des mers tropicales
1
A bord du transatlantique /'ttris est arrivé
à Xew-York le savant français Georges
Claude, accompagné de plusieurs ingénieurs.
Il so rend à La Havane pour continuer ses
expériences en vue de mettre au point un
nouveau procédé lui permettant de produire
de l'énergie sans l'aide d'aucun combustible,
en puisant simplement dans les eaux des
mers tropicales.
L'exposition coloniale
de 1931
Une conférence de M. Cayla
M. Cayla, Gouverneur des Colonies, com-
missaire général adjoint de l'iixposition Colo-
niale internationale de Paris, a fait hier soir
une intéressante conférence, suivie de films
inédits sur l'Exposition Coloniale de Paris.
La Loterie de l'Exposition
Le premitT tirage aura lieu le 2 ,z,'ri! pro-
(hai", Le montant global des lots s'élève à
24 millions dont 12 lots de un million et
12 lots de 500.000 francs.
Le prix des bons est de On lianes. On peut
s'en procurer dans tous les établissements de
rrédit et (lin-z tous les bureaux de poMe.
DÉPART
M. Th. Tellier, gouverneur de la (jua-
deloupe, arrivé ce matin à Saint-Nazaire,
s'est embarqué immédiatement pour la
Pointe-à-Pitre. Un certain nombre de per-
sonnalités du monde colonial étaient venues
le saluer hier soir à son départ à la gare
d'Orsay, à 21 heures. M. Tellier, qui était
en mission en France depuis quelques se-
maines, ne reviendra pas avant l'an pro-
chain dans la métropole.
..e
Du bruit à la Chambre
l' 1
Notre éminent collaborateur M. Roux-Freis-
sineng est monté à la tribune, avant-hier, pour
demander à la Chambre d'assigner une date
très rapprochée à son interpellation « sur les
mesures que le Gouvernement compte prendre
pour mettre fin aux entreprises des dissidents au
Maroc et dans le Sud-Oranais et sur la politi-
que du Gouvernement au Maroc ».
Nous donnons plus loin le compte rendu de
cette intervention. Elle n'eut pas le sort qu'elle
méritait. C'est pour nous l' occasion de souhai-
ter une fois de plus que les problèmes coloniaux
tiennent plus de place dans les préoccupations
du Parlement.
La Chambre venait de fixer à vendredi la
discussion des interpellations sur l'état sanitaire
de ï armée du Rhin, contrairement à la de-
mande de discussion immédiate formulée par
l' extrême-gauche communiste. Les débats, sur
cette question de date, avaient été passionnés,
1! fallait à tout prix, ce jour-là, qu'ils le fussent
pour des dates. Ils cessèrent brusquement de
être lorsqu'il ne s'agit plus que de sécurité
dans le Sud-Oranais.
Conversations particulières sur les gradins et
dans les tribunes, bruit de souliers et de bot-
tines (pas encore précurseur, du moins espé-
rons-le, d'un bruit de bottes prétoriennes) fuyant
une séance où l'endémie antiministérielle n' avait
plus de chances de devenir virulente, brouhaha
général, c'est dans ces conditions acoustiques
que M. Roux-Freissineng prit la parole.
Il fallut au député d'Oran beaucoup de
véhémence, d'ailleurs contrôlée par un parfait
sang-froid, et toute sa voix sonore pour réussie
à se faire entendre. Mais il n'obtint pas que son
interpellation fût admise à remplacer le 22 mars
celle de M. Barthe sur la viticulture. Personne
ne parut s t apercevoir qu'il s agissait encore,
éventuellement, de la vie de soldats tout pa-
reils à ceux de Mayence ou de Trêves, et que
le Mauser d' un dissident est aussi (?) dange-
reux, aux confins du Tafilalet, que la grippe en
Rhénanie.
Ainsi sont remises aux calendes les questions
coloniales chaque fois qu'il se peut, c'est-i-
dire chaque fois qu'elles n' exhalent pas un
fumet troD violent de scandale.
N'insistons pas sur le cas présent, puisque
le président du Conseil a déclaré que des me-
sures de sécurité étaient prises et qu' 4 il ne
serait pas prudent de les faire connaître à la
tribune ». Mais pour aller à l' essentiel, quand
verra-t-on s'élaborer en un grand débat -
dût-il durer plusieurs jours - une politique
générale des matières premières, d'action sani-
taire, de transports, d'éducation des masses in-
digènes. Anne, ma sœur Anne, je ne vois rien
venir.
Lorsqu on assiste, du haut de la tribune de
la Presse, à une séance un peu agitée, on est
frappé par-dessus tout de l'invraisemblable gas-
pillage de temps et de talent qui s'accomplit
dans l'hémicycle.
Du talent dépensé, il reste toujours quelque
chose, et le pays, avec sa sagesse paysanne,
redresse d'instinct les abus de langage et sait
fort bien ce qu'il faut prendre et laisser au
domaine des rêves. Mais il est des heures où
la perte de temps est excessivement coûteuse.
S agissant de colonies, elle se traduit au moins
par un manque à gagner, mais le pis est qu' un
Empire pesant le poids du nôtre n'a peut-être
pas toute la solidité désirable s'il n'est pas
l'objet de soins et de travaux énergiquement
poursuivis, après avoir été décidés en connais-
sance de cause et à l' instant propice.
Comme je sortais du Palais-Bourbon, je ren-
contrai, qui s'en allait aussi, un député de mt-i
amis, président d'une importante commission.
Il était positivement exaspéré.
- Encore une journée presque entièrement
gâchée, me dit-il.
Et, en quelques mots, il me fit le procès do
méthodes qui, systématiquement, semble-t-il,
donnent le pas aux choses secondaires !'ur les
actes législatifs réellement pratiques.
Le plus fort, c est que les hommes de bonne
volonté et de clairvoyance, tels que celui-là,
sont en graftd nombre au Parlement. Que lie
sortirait-il pas d' excellent de cette institution ci
elle s'imposait elle-même des disciplines niieux
adaptées à la vie moderne qui est toute rapi -
dité ?
René de l.aromifliiiére.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La demande d'inlerppllalion
de M. Roux-Freissinenq
M. Hoiiissnn, avnnt-liior.
ce. n donné lt'HilIv d''S d' UiniulfS d'iuler-
pelhilion t'oiuvrnimt. les ,',\,"lIt'llwnl..¡ lu
sU'I-oi aiutis cl la politique marocaine.
\1. le président. La Chambre e-t .kIih'Ho-
-aisie
l.a pivniièiv, «le M (Ili>,v. >ur les inos.ues
rph ̃ i'<> ( wiiivennune.iit e.iinph' pivihliv l'on*-
mettre lin ;iux «>iilr>«tisi-s clcs dissidents mi
Maroc et, dans le Sud-Oranais :
l.a seconde, de M. D-triot, mi;- la politique,
marci-aine du lïomtM-netneri' ;
La troisième, de M. U,>u\ l'rei-slnejuî, -air
les mesures que compte prendre, 'e <',ouven.,-
ment pour lit
la nature de ceux qui. dans 'le Sud M irée,
et !e Sud-Oranais.. mit ",;IIt.'- la v a He.r.é.
Etienne, ainsi qu'au général i.lavery et à si-%
compagnons et en empéeher *e~ren<>uv<->,i,-nient.
1."$ Ti moraHes m.'libres demandent, .v .A
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