Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 05 mars 1929 05 mars 1929
Description : 1929/03/05 (A30,N37). 1929/03/05 (A30,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805137
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
lu
1
TRENTIEME ANNEE. - N° 37. L8 NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOI H, 5 MABS 192U.
IWIMLQVOTIBIEI f
MédttUn & Administration t
14, IH II MMM»
PARIS «-> -
TÉLÉPH. I UOUVRS IN9
- MCWIUIU tMi
Les Annales Coloniales
ta flWf 04 rdaimm MW floue - W"P«e~w
*" mm~ZSm'ï £ W? Ommctwwm. Mamo RUftDEL «t L.-G. THÈBAOLT
iioimaEiTS
mm le Revu* mensuelle:
Oa*s «Mal* IIM
FrMM tt
MWU - - 180 0 10t » 469
bra.,.. Mit 111» If »
On s'abonne mas trala iqp
lova Jaa iwtiux *• poafe
Réflexions sur la littérature de rAMqae noire
Je reviens à l'étude de Jean Gui sur la
littérature de l'Afrique Noire, non pas pour
lui chercher une querelle de pédant (le pé-
dantisme est mon moindre défaut), mais
pour montrer avec quelle prudence il faut
avancer quand on cherche les origines de
cette littérature populaire.
Je prends les deux contes principaux, ci-
tés dans l'étude : d'abord celui de Taka,
lequel a juré de ne jamais boire de seungue
(vin de palme préparé). Ses camarades, eux,
ont juré de lui en faire boire. Ils vont trou-
ver la jeune fenune que Taka courtisait, lui
promettant monts et merveilles si elle réussit
à faire que Taka manque à son serment.
La Dalila noire s'y emploie avec dextérité.
Taka promet, la nuit venue, d'aller boire
du seungue dans la case de la bien-aimée.
L'heure est venue. Taka dit à la jeune fem-
me : « Va chercher ton amie intime, celle
avec laquelle tu échanges tes secrets 9.
L'amie intime se présente : < Va chercher
toi-même ton amie intime », etc., etc., et
quand les dix intimes sont réunies, Taka
déclare à la bien-aimée : « Je ne boirai
jamais de seungue. Si j'en avais bu, toutes
les dix amies que voici l'auraient su et tout
le reste du monde l'aurait su, par la suite. 1
Comme quoi, achève philosophiquement. e
Drôla qui a raconté l'histoire, on ne doit
pas échanger de secrets avec une femme.
Avant d'attacher à cet apologue une ori-
gine soudanaise ou autre, qui ne pense à la
fable de La Fontaine : « Les Femmes et e
Sècret 9 ? La Fontaine l'avait-il tirée lui-
même d'Abstemius, de Lodovico Guicciar-
dini? Une édition savante nous renseignera
là-dessus ; elle nous indiquera les mille et
un ouvrages où se rencontre l'anecdote,
plus ou moins modifiée, ceux de Plutarquc,
de Noël du Pail, de Rabelais, de Jean
Heroit, de Gratien Dupont, sans compter
celui d'un vieux compilateur de contes
dévots dont le livre publié au xve siècle
s'appelait : La Fleur des Commandements
de Dieu. le conte est, dans toutes les lit-
tératures, puisqu'on en cite un exemple dans
les Contes Populaires de la Lorraine. Mais
qui ignore que notre fabuliste était alors
tourné vers l'Orient, et ne lit-on pas dans
le « Livre des Lumières. que les sages
disent qu'il y a trois sortes d'hommes privés
de jugement, ceux qui recherchent les di-
gnités au service des rois, ceux qui veulent
par expérience goûter du poison, ceux qui
disent leurs secrets aux femmes ?
Je ne veux pas être trop affirmatif, mais
je ^orai» plus net en ce qui concerne l'autre
colite, qu'un Griot Toucouleur a rapporté en
Voolof à Jean Gui. Conte dorigine sou-
danaise, déclarent sans hésiter Maurice
Delafossc et Moussa Travélé. Peut-être,
mais si nous voulons remonter au delà.
Jo résume l'histoire : un chasseur trouve I
un gros caïman et ses sept petits ; il les
prend dans sa sacoche en peau de mouton,
et, après bien des épreuves, jes transporte
dans un marigot. Quand il réclame la ré-
compense promise, le caïman réplique qu'il
va servir de pâture à lui-même et à ses pe-
tits affamés. Eh quoi ! c'est là le prix
d'une bonne action ! « Le prix d'une bonne
action est une mauvaise action », déclare
le caïman. Révolte de l'homme. On décide
de recourir à trois arbitres : la vache, le
cheval, le chacal. Les deux premiers don-
nent raison au caïman ; le troisième deman-
de au caïman de rentrer avec ses petits
dans la sacoche pour vérifier si le chasseur a
bien pu les emporter tous ensemble ; une
fois l'opération terminée, il conseille au
chasseur de taper sur le tout jusqu'à ce que
mort s'ensuive. puisqu'une bonne action
doit être payée par une mauvaise action ».
Tout le monde a reconnu une des plus
belles fables de La Fontaine, la première
du Livre X : l'Homme et la Couleuvre. lA
couleuvre remplace le caïman, la vache est
appelée comme arbitre, mais le bœuf rem-
place le cheval, l'arbre le chacal ; le raison-
nement est le même, bien qu'aucun des ar-
bitres n'ait conseillé à l'homme de cogner
contre les murs avec le sac qui enferme la
couleuvre jusqu'à ce que la bête raisonneuse
soit morte. Mais que de traits communs
dans le détail ! Voici comment parle la
vache du Griot Toucouleur :
« Autrefois j'étais une vache vigoureuse
et productrice. Je fournissais à mon maitre
beaucoup de lait et il n'est point de vache
île son parc qui ne soit de ma descendance., »
Ecoutons celle de la Fontaine :
« Je nourris celui-ci depuis longues années,
« tout n'est que pour lui seul, mon lait et
[mes enfants. »
a Malgré ces services rendus, dit la vache
de l'Afrique Noire, aujourd'hui j'ai vieilli
et je ne produis plus, je suis maltraitée,
insultée et chassée à coups de bâton. »
Donnons la parole à la vache française :
t Enfin, me voilà vieille, il me laisse en
[un coin,
< Sans herbe : - s'il voulait - - encor me - laisser
[paftre !
Cette fois; il n'y a aucune hésitation à
avoir. Le modèle est le même. Et le modèle,
nous le connaissons bien. C'est le Pantcha-
Toutra, recueil de contes indiens attribué
au brahmane Vischnou-Sarme, et probable-
ment composé au v8 siècle, l'original de
« Kalina et Dimna » et des fables de Bid-
paï, le guide de notre fabuliste. Taine a
montré comment. le conteur français avait
travaillé sur le texte de Bidpal. N'y aurait-il
pas intérêt à examiner comment les prédé-
ccsseurs du Griot africain ont travaillé sur
celui du Pantcha-Tautra, qu'ils l'aient connu
par la tradition orale ou par tout autre
n,k)ven ? Mais ils l'ont connu, cela est indis-
cutable. La Fontaine a bien eu sous les yeux
le texte où Ta couleuvre est sauvée par
l'homme avant le débat qui fait le fond de
L'apologue. Les Griots ont bien œmmencé
par réciter de mémoire le récit du Pantcha-
Tautra. Je ne l'ai pas sous les yeux, mais
j'ai une analyse que je reproduis et qui me
dispensera de tout autre commentaire; c'est
celle de la quatrième fable des « Cinq Ruses
du Brahme Vischnou-Sarma ».
« Un brahme, qui a eu l'imprudence
d'obliger un crocodile, est saisi par lui à
la jambe ; il s'indigne de l'ingratitude. Des
arbitres sont choisis : l'arbre, la vache, ap-
pelés, accusent l'homme ; le renard ne lui
donne pas raison davantage, mais, pour
juger plus impartialement (notons tous ces
détails scrupuleusement conservés par les
Griots), demande qu'on lui remette sous les
yeux le service rendu. C'est dans un sac
que le crocodile a été transporté par le
Brahme; c'est dans le même sac que se
replace le trop naïf crocodile, que le renard
assomme d'un coup de pierre. » Le cha-
cal a été substitué au renard, et c'est tout
naturel ; le renard fait la besogne que ic
Brahme ne pouvait accomplir ; l'arbre parle
au lieu du vieux cheval a qui allait, nous
dit le Griot, vivant au milieu de peuplades
guerrières, sur les champs de bataille, rap-
portant les captifs de son maitre ». Change-
ments de détail, maie l'imitation est visi-
ble, et l'imitation qui serre de près le mo-
dèle. Origine soudanaise, soit, mais origine
indienne, pour qui veut remonter plus haut,
emprunt à cette sagesse de nos ancêtres
indo-européens dont le Brahmane du v* siè-
cle voulait offrir un résumé aux trois fils
d'un roi du Dckhan, afin de leur permettre,
malgré leur médiocre intelligence, d'acqué-
rir en six mois l'expérience que l'huma-
nité avait mis des siècles à rassembler.
Comment s'est propagée jusqu'à la Côte
occidentale de l'Afrique Noire cette litté-
rature populaire? Ce n'est pas la première
fois que des problèmes de ce genre se posent
devant nous ; nous avons dû y réfléchir
quand nous avons parlé des poisons com-
pliqués dont le secret est venu aux notables
de ces contrées longtemps mystérieuses.
C'est par les mêmes voies que cet héritage
est parvenu aux bardes Toucouleurs de
Bambaras.
N'oublions pas qu'ils sont sorciers et gué-
risseurs en même temps que poètes, et, pour
finir, faisons quelques réserves devant cette
affirmation de Jean Gui, à savoir que « le
monde noir, isolé pendant de longs siècles,
n'a eu à compter que sur lui-même pour
progresser.
:. ~J" .#
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des Colonies.
Retour du Niger
les
M. Maginot, ministre des Colonies, et sa
suite, sont arrivés ce matin à II h. 1/4 à la
gare de Lyon.
Panni les # nombreuses personnalités venues
saluer le ministre, nous avons reconnu :
MM. Gaston Joseph, directeur des Affaires
politiques au Ministère des Colonies: Marcel
Olivier, Gouverneur général de Ma d agascar ;
Albert Duchêne. président du Conseil d'admi-
nistration de la Banque de l'A. O. ; Th. Tel-
lier, Gouverneur de la Guadeloupe; le Gou-
verneur Ansoulvant, le général Peltig-, le Gou-
verneur Fourneau, le Gouverneur Giraud, di-
recteur de l' Agence Economique de i A. 0. ;
l'administrateur en chef Truittard, sous-directeur
de l'Agence Economique des pays sous man-
dat ; M. Bonhomme, de "Agence de l' Indo-
chine; les représentants du Ministère de la
Guerre, etc.
A son arrivée à Marseille, hier matin, le
croiseur Dagxxzp-Troum, à bord duquel se trou-
vait M. Maginot, a mouillé en rade du Pham.
C'est là que le préfet, M. Delphini. est allé
chercher le ministre des Colonies dans la ve-
dette de l'amiral Deville, commandant la ma-
rine à Marseille, pour l'amener ensuite au quai
des Belges.
M. Maginot a été salué par les autorités ci-
viles et militaires, et s'est immédiatement rendu
à la Préfecture.
Le ministre des Colonies a déclaré avoir
fait un voyage très intéressant et très utile, s'il
a été un peu dur. Il a accompl i de point en
point tout son programme.
De Gao, il a rejoint les oasis du sud algé-
rien. La traversée du Tannesrouft a été parti-
culièrement pénible à cause de la chaleur et
de la nature du pays. Le ministre a ajouté :
« C'est grâce à l'énergie du lieutenant
Etienne, directeur de la Compagnie Transsaha-
rienne, frère de l'héroïque officier massacré l'an
dernier alors qu'il cherchait, lui aussi, à assurer
la liaison entre le Soudan et l'Algérie du Sud,
que nous avons pu, avec le maréchal Franchet
l'Esperey, qui est bien le plus intrépide des
compagnons de voyage, atteindre l'oasis
d'Adrar.
« J'ai pu voir de près, ajouta M. Maginot,
le formidable développement de l'A.O.F. qui
connaîtra, d'ici quelques années, lorsque les
projeta tendant à mettre au point son outillage
économique auront été exécutés, une prospérité
qui dépassera toutes nos espérances.
« Nous pouvons continuer, comme nous le
faisons parfois, à dénigrer nos propres efforts,
les étrangers à nous critiquer, mais lorsqu'on
peut, comme je viens de le faire, constater les
résultats que nous avms obtenus en A.O.F.,
les progrès map;fiques qui ont été réalisés en
Algérie, on a le droit de prétendre que l'entre.
prise française en A frioue est la plus grande
entremise humaine du siècle, celle qui fait le
plus honneur à la civilisation «
LA FOI ANIMATRICE
Que ce soit en France ou aux
Colonies on ne peut arriver à ,ri'-
complir une œuvre durable et vi-
vante en matière d'assistance que si une foi
anime V œuvre. Car, nulle part il ne faut
faire preuve d'un plus complet désintéresse-
ment personnel que Vorsqu on crée et qu'on
veut faire vivre des œuvres devant secourir
ceux qui sOtll/rem.
A ce point de vue les femmes ont en elles
un trésor inépuisable : elles seules peuvent
réussir quand il s'agit de « galvaniser. une
population préoccupée avant tout de ses in-
térêts personnels et immédiats.
Au moment où Madame Saint quitte la
Tunisie pour aller au Maroc, nous croyons
utile dé rappeler I'oeuvre accomplie par elle
en favettr de l'Enfance.
Dès son arrivée en 1921 en Tunisie, Ma-
dame Saint, frappée par l'effroyable morta-
lité qui atteignait t enfance, comprit que son
premier acte devait être d organiser la Pro-
tection de l'Enfance et pour cela elle songea
à grouper tous les efforts publics et privés
en un Comité Central de Protection et d'As-
sistance.
Grâce à son activité, ce Comité fut rapi.
dement constitué avec la mission de s'inte•
resser à tout ce qui touche à la santé de
l'enfant, à son développement, physique in-
tellectuel, moral et à sa protection dans
la famille, à l'école et dans la Société.
Grâce à une subvention et au produit d'une
journée de fen/tlttce, une somme de 800.000
francs fut mise à la disposition du Comité.
Et méthodiquement, Madame Saint or-
ganisa son action en ouvrant pour la pre-
mière enfance des a gouttes de lait 8 ; pour
la deuxième enfance, des garderies, des dis-
pensaires, des instituts therapeuthiques, des
colonies scolaires et des camps de vacances.
Un vestiaire central avec son annexe a la
Caisse de secours immédiats » et un refuge
pour les enfants abandonnés devant couron-
ner I'oeitvre.
Tout cela, en coordonnant les efforts 1
déjà réalisés, Madame Saint l'a mis sur I
pied ou l'a énergiquement entrepris et »7
suffit de voir les graphiques pour se rendre
compte du développement budgétaire pris de 1
1923 à '927, pour les « gouttes de lait t
notamment. Quant à la mortalité rien que
pour Tunis la statistique accuse en 1926
un gain de 140 enfants sur l'année 1923
pour les enfants de o à 1 an.
Si nous rappelons cette œuvre ce n'est pas
seulement pour rendre hommage à la femme
de bien qui l'a créée ; c'est pour fortifier
en nous la pensée réconfortante que Ma-
dame Saint, arrivant au Maroc, aura à cœur
dans sa nouvelle. Résidence » de conti-
nuer dans ce pays son œuvre si patriotique
(1dans le bon sens du mot) et si humani-
taire.
WlcAcl GelsMoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
Il ..8 -
La main-d'œuvre
en Afrique française
«.–
Sa réglementation, sa protection
Il nous suffit de parcourir les Journaux offi-
ciels des colonies de lA.O. F. et de l'A. E- IF.
pour constater combien l'administration colo-
niale française (à l'égale de "administration co-
loniale belge) s est préoccupée de la réglemen-
tation, du contrôle et de la protection des tra-
vailleurs indigènes. Il n'est donc pas besoin de
parcourir en oitesse notre empire colonial afri-
cain, comme vient de le faire M. Robert Pou-
laine, du Temps, pour rechercher l'indice qu'on
se soit préoccupé de légiférer sur l'utilisation
et la protection de la main-d' œuvre.
S'il en était ainsi, il y aurait beau temps
que la Commission des Mandats de la Société
des Nations aurait protesté, tandis qu'au con-
traire, elle a chaque année complimenté t ceu-
vre de la France au Togo et au Cameroun,
principatement en - ce qui concerne l'organisation
de la main-d œuvre.
La France, plus que toute autre puissance
coloniale, a le souci de protéger les indigènes
qui sont, nous l'avons maintes fois répété, les
véritables colons des régions où la colonisation
par peuplement est impossible.
Les efforts de plus en plus grands pour déve-
lopper l'assistance médicale indigène, la créa-
tion de l'Ecole de Médecine de Dakar, les
maternités indigènes sont tout à l'honneur de
notre administration coloniale, et nous devons
protester contre le dénigrement sytématique de
notre œuvre colonisatrice d'où qu'il provienne.
Cayêne De.
GARE AUX TIGRES
«>«
Une invasion de tigres sème actuellement la
teneur aux environs de Sumatra.
Les fauves font preuve d'une audace extrême
et pénètrent, en plein jour, dans les villages,
attaquant les habitants. Ceux-ci, pris de pa-
nique, n'osent plus sortir de chez eux. De nom-
breux troupeaux qui n'avaient pu être mis à
l'abri ont été dévoiés.
Le Gouvernement, ému de cet état de
choses, a organisé, avec le concours de l'armée..
de formidables battues pour détruire les dange-
reux carnassiers.
On n'a pas encore vu, que nous sachions, pa-
reilles attaques d'ensemble chez les titres d'ln.
dochine. A part quoi, les « Hong-Kop » de
Cochinchine ou d'Annam ne sont pas de moim
redoutables seigneurs que leurs frères des îles
de la Sonde.
Et nos broussards n'en sort pas plus fiers
pour ça.
La multiplication
des échéances
.e,
Tandis que nos diplomates discutent
avec ceux de Nankin et en obtiennent des
« concessions » - par exemple la faculté
pour nos -nationaux de passer des baux à long
terme en Chine en vue d'y construire des
immeubles (ce qui veut dire en bon français
que le droit de propriété immobilière nous y
est une fois de plus refusé alors que les Cé-
lestes continueront à pouvoir en user en
France et à en abuser en Indochine) - il
est intéressant de voir comment se compor-
tent certains « proprios o chinois de Cochin-
chine, vis-à-vis de leurs locataires anna-
mites.
On sait que, dans l'Indochine entière, tout
fils du Ciel en mal de procès entraine son
compétiteur indigène devant le tribunal fran-
çais : privilège exorbitant qu'on s'étonne de
ne pas voir critiquer amèrement dans la
presse annamite. De plus, en Cochinchine,
c'est une législation entièrement française
qui est appliquée aux justiciables.
Le M. Vautour cantonnais n'en invoque
pas moins à sa manière les anciennes lo;e; et
coutumes locales, lorsqu'il y trouve son
profit.
C'est ainsi qu'à Bentré (Cochinchine) une
société chinoise qui possède tout un quartier
de la ville, composé de « compartiments »
loués aux natifs, perçoit ingénuement treize
termes (au lieu de douze qui lui sont dûs)
les années où le calendrier rituel annamite,
lequel se réfère à Tannée lunaire, doit pour
rattraper son retard sur l'année solaire, ad-
mettre un mois intercalaire, comme on dit.
Il est probable qu'elle en perçoit quatorze, les
années où l'on en compte deux !
Notre confrère de Saigon, l'Opinion t vou-
drait savoir ce qu'il arriverait si les locatai-
res spoliés, se refusant à payer un de ces
termes supplémentaires, portaient le débat
devant la justice. Et il ajoute qu'on se de-
mande, vraiment, si la Cochinchine est une
colonie française - ou une colonie chinoise!
Bien dit ! Mais pourquoi diable, nous autres
Français, qui avons entrepris en pays d'An-
nam tant et tant de réformes - dont certai-
nes plus ou moins congrues et touchant par-
fois aux traditions les plus respectables du
peuple protégé - nous obstinons-nous à re-
culer devant celles (elles sont légion) dont la
nécessité est la plus évidente? Pour aujour-
d'hui, ne parlons que du calendrier !
Tout cela n'est point évidemment de na-
ture à empêcher les mercantis chinois -- ces
hommes de progrès fixés en Indochine
comme des sangsues sur un malade, de con-
tinuer à nous gratifier en sourdine, auprès
de leurs dupes annamites, du sobriquet do
« Mandchous du Sud u t
JVerftfnel.
..- –-–-
.,' - L'Extrême-Orient
d'après M. Albert Thomas
M. Albert Thomas,. directeur du liurcau
International du Travail, a fait hier, à lu
Cour de cassation, une communication sur
les impressions qu'il recueillit au cours
do son récent voyage.
En Chine, le facteur dominant lui parait
l'tre l'autorité morale du parti Kuo-Min-
Tang qui pourra, sans (toute, réaliser un
jour Punite do eu vaste lilat.
Au Japon, l'orateur voit l'élément inter-
national qui empêchera l'Kxlrème-Orient de
glisser a une politique parti» ulariste pan-
paciflque ou punnsialique.
Mais il a remarqué combien le Japon
était américanisé, tandis que l'Indochine
avait un caractère nettement français.
Après avoir souligné le précieux exemple
qu'offraient pour tous les colonisateurs les
Indes Néerlandaises, M. Albert, Thomas
conclut :
Ca qui reste, dominant dans mon es-
prit, c'est tout à la fois Vimpression tI."nn
isolement, d'une séparation entre l'Extrê-
mc-Oricnt et VOccident, plus encore l'im-
pression d'une opposition des races, plus
profonde qu'on ne peut le supposer au tra-
vers de la littérature.
Opposition de races et de nationalités :
rlU\ est partout sous les lormes les plus
nnrides, depuis l'anti-impérialisme tics Chi-
nois jusqu'à la revendication discrète mais
tenace des Japonais pour une entière éga-
lit,; des races et des domaines.
Celte situation mérite d'autant plus de
retenir l'attention, que la propagande com-
muniste, simpliste, et excessive, après
avoir connu des échecs graves, peut avoir
de nouveau prise sur diverses populations
d'Extrême-Orient. - -
Or, il ne semble pas que les bùmfaiïs de
la. civilisation matérielle suffisent à empê-
rllcr les heurts que le mélange confus de
l'esprit nationaliste et des formules com-
munistes peut provoquer.
Une évolution pacifique ne peut être pré-
parée que si l'Occident cherche à entrer en
intimité avec VOrient.
Surtout, il faut opposer à l'idéologie
communiste, Vidéalisme où se résument des
siècles de la civilisation européenne, le res-
pect mutuel des peuples et des races, l'en-
tente organisée entre les nations souverai-
nes ; bref, la politique de la Révolution
française et de la Société des Nations.
Un sympathique
Ce dur petit cogneur, Pladner, jouit de l'es-
time et de la sympathie générales. Toute la
presse a applaudi à la victoire qui lui vaut le
titre de champion du monde.
Or, c'est au Maroc, où sa sœur et son beau-
fière tiennent un petit café, que Pladner fit ses
débuts dans l'art de la boxe, et son ambition
est de consacrer la fortune qu'il ne manquera
pas de faire, à l'achat et à l'exploitation d'un
vaste domaine en Afrique du Nord.
Acharné au travail et courageux comme on
le connait. il réussira dans le bled comme sur
le ring.
Ouand nous vous disions que c'était un sym-
nathiqve ! S'il l'est pour la presse en général,
il doit l'être doublement pour la presse colo-
niale. 'r"
': :" f" ,r"',
s
AU CONSEIL D'ETAT
i
Accident d'automobiles. Rejet de la re-
quête d'un avocat de Casablanca.
Le 21 septembre 1925, l'automobile de M.
Gail, avocat, demeurant à Casablanca, 88,
boulevard de la Liberté, entrait en collision
avec un camion militaire, lequel, voulant
doubler la voiture de M. Gail, la heurtait de
flanc.
A raison des dommages causés, M. Gail
réclamait 7.120 francs au ministre de la
Guerre - qui rejeta cette demande pour le
motif que les deux voitures s'étaient présen-
tées en même temps au même carrefour ; que
le camion militaire avait la priorité de pas-
sage; que sa marche était normale, alors
que le conducteur de l'auto de M. Gail avait
commis une grave imprudence en accélérant
au lieu de ralentir et en ne cédant pas le
passage, déclara le ministre de la Guerre
en réponse à la communication qui lui fut
donnée du pourvoi introduit au Conseil
d'Etat par M. Gail aux fuis d'obtenir l'in-
demnité par lui réclamée.
Appelé à statuer sur cette affaire, le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête dont s'agit,
attendu qu'il n'est pas étab!i par l'instruc-
tion que l'accident, dont a été victime M.
Gail, ait eu pour cause une faute du conduc-
teur de l'automobile militaire, par suite, la
requérant n'est pas fondé à demander 1 an-
nulation de la décision ministérielle lui refu-
sant l'allocation d'une indemnité.
Dès lors, la requête de M. Gail doit être
rejetée.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire du
Sud-Annam.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Jacob, surveillant des Travaux Publics à
Lac-My, par Tug-Hoa (Sud-Annam) avait in-
troduite aux fins d'annulation d'un arrêté en
date du 23 juin 1925 par lequel le Résident
supérieur de l'Annam l'avait affecté à Tug-
Hoa.
Cette décision de rejet a été prise à raison
de ce que la requête dont s'agit a été pré-
sentée au Conseil d'Etat après l'expiration
des délais établis, précisés par les disposi-
tions combinées de l'art. 13 du décret du
zz juillet 1806 modifié par l'art. 24 de la loi
du 13 avril iqoo et de l'art. 73 du code do
procédure civile modifié par l'art. 4 de la
loi du 13 mars 1922.
Condamnation de l'Etat à la requête
du Gouverneur Général de l'lndochine
A la requête du Gouverneur (;énéral de
l'Indochine, le Conseil d'Etat a annulé une
décision, en date du 21 septembre 1922, par
laquelle le sous-secrétaire cVEtit de la ma-
rine marchande avait rejeté la demande en
paiement de La valeur du vapeur Ktlgos-
tima-Maru formée par le Gouverneur Géné-
ral, à la suite du torpillage de ce navire
dans l'océan Indien.
Rappelons cette affaire dans ses grancres
lignes" :
Le Gouvernement général de l'Indochine
avait affrété, au cours de l'année 1917, au
Japon, un certain nombre de navires desti-
nés au besoin du commerce do la colonie, et
strictement réservés à la navigation dans
les mers orientales.
Mais, par ordre du Gouvernement français,
le Gouverneur Général fut obligé à mettre
un certain nombre de bateaux à la disposi-
tion du ravitaillement français - parmi les-
quels le Kagoshima-Maru.
Au cours de la traversée, ce navire coula
entre Saigon et Port-Saïd, probablement à la
suite de la rencontre d'une mine sous-marine,
placée par un corsaire allemand.
La valeur de ce bâtiment estimée à 3 mil-
lions 95o.c;oo yens réclamée par les arma-
teurs japonais ne put être portée sur la liste
des naviies dont l'Allemagne devait compte
aux termes du Traité de Versailles.
Dans sa requête, le Gouverneur Général
demandait au Conseil d'Etat de déterminer
la collectivité qui devait supporter la respon-
sabilité de la perte de ce bâtiment.
Le Conseil d'Etat a, ainsi que dit, annulé
la décision du suus-secretairc d'Etat de la
marine marchande et renvoyé le Gouverne-
ment général de l'Indochine devant le sous-
secrétaire d'Etat de la marine marchande
pour être procédé à la liquidation de l'in-
demnité à laquelle il a droit en raison de la
perte du vapeur dont s'agit.
D'autre part, les dépens ont été mis à la
charge de l'Etat, attendu. que le voyage
qui était imposé à ce navire était effectué
pour le compte de l'Etat français., dès lors,
le Gouvernement général de l'Indochine est
fondé à soutenir qu'il a droit à être indem-
nisé.
Ethnographie algérienne
l' T
Dans l'étude présentée par le docteur Lan-
ceon au récent congrès pour l'avancement
des sciences qui vient de se tenir en Algérie
nous avons noté qu'au point de vue ethno-
graphique, six grandes régions s'offrent aux
visiteurs :
1° Deux vastes régions où domine le sang 1
arabe : les Hauts Plateaux et le Nord Sa-
hara (cette dernière fortement dosée d'élé-
ments négroïdes) ;
2" Quatre régioni berbères : la Kabylie,
l'Aurès, le Sud Oranais, les massifs monta-
gneux du Constantinois et de la Medjorda.
Les groupements préhistoriques importants
sont au nombre de deux :
ia Le Sud Oranais avec les deux stations
rupestres de Tiout et de Zénaga et l'archi-
tecture de Figuig ;
20 Le massif aurassien avec ses tombes mé-
galithiques et ses documents architecturaux
berbères.
Les quatre légions ethnographiques, berbè-
res et les deux groupements préhistoriqucs
en question, sont très aisément abordables
en quelques heures par les voies ferrées ex-
cellentes des chemins de for algériens. Tiout
est aux portes d'une petite ville française,
Aïn-Scfra; Zenaga et le Figuig ont pour
station les CI Beni Ounif Il dotés d'un hôtel
Transatlantique et d'un hôtel plus modeste
mais fort convenable. L'Aurès est entre deux
villes pourvues de tout les conforts Batna
et Biskra et cinq Fondouks-Hôtels (abris de
montagnes) permettent de séjourner au errur
du massif. La Kabylie est aux portes d'Al-
ger, la voie ferrée du même réseau la pénè-
tre ; le touriste et le savant v peuvent trou-
ver le meilleur des abris. 11 en est de même,
1 pour les confins nord-est de l'Algérie et la
Kroumirie tuni«i>nn<\
Un discours
de M. André Tardieu
m les droits politiques
des indigènes
M. André Tardieu, ministre de l'Intérieur,
ouvrant hier les travaux de la Commission
interministérielle créée le 6 se ptembre 1928
par MM. Albert Sarraut et Léon Perrter.
pour étudier les projets relatifs à l'extension
des droits politiques d.es indigènes de l'Al-
gérie et des colonies, tZ prononcé utt discours
dont nous détachons Ihs Passages suivants ,
L'état de choses actuel
Représentation politique des indigènes en
général ? Représentation politique des indigè-
nes algériens en Fartieul ier? Quoi, semble-t-
il, de plus lacile à régler.-' Les indigènes
algériens, pour ne parler que d'eux, sont
5 millions. A l'heute du péril français,
157.000 d'entre eux ont été mobilisés. Il en
est 25.000 qui ne sont pas revenus. Dans les
assemblées locales, la France a demandé aux
élus indigènes une collaboration essentielle
à la prospérité de la colonie et, par consé-
quent, à la prospérité nationale. Ceux-ci la
lui ont apportée généreusement, et le Gou-
vernement les en remercie. les placer plus
près de nous encore, qui n'y consent, à ta
condition toutefois que d.; déripions impro-
visées ne risquent pas de compromettre l'in-
térêt algérien et l'intérêt français?
La situation présente vous est connue. La
loi de 1919, fille de l'a Victoire, a confirmé
pour les Musulmans d'Algérie la possibilité
de devenir citoyens français. Ceux qui ne
sont pas citoyens ne peuvent ni faire partie
de nos assemblées législatives, ni participer
à l'élection des députés et des '.énatcuM.
Par contre, ils sont représentés dans tou-
tes les assemblées délibérantes de l'Algérie.
Les représentants des indigènes dans ces di-
verses assemblées sont élus, non au suffrage
universel, mais dans des conditions que pré-
cise le décret du 6 février i,)i( Voilà l'état
de choses actuel.
A
- Lee projets de rétorme
C'est cet état de choses, vieux de dix ans
à peine, que, de divers côtés, on souhaite
voir modifier. Des solutions variées ont ét(;
proposées. Vous allez les examiner.
L'une des réformes proposées consisterait
à élargir le collège électoral auquel est con-
fiée en Algérie l'élection des députés et des
sénateurs. On pourrait obtenir ce lésultat,
soit en appelant tous les indigènes musul-
mans à entrer dans ce collège électoral -
c'est la solution du suffrage universel - soit
en y admettant ceux-là seuls que la loi de
1919 a qualifiés à prendre part à l'élection
des assemblées algériennes délibérantes.
L'autre réforme consisterait à créer dans
la colonie un collège électoral spécial, com-
posé des indigènes musulmans, qui élirait ses
représentants propres : c'est la solution de
la représentation des intérêt*.
l Vous allez, messieurs, discuter ces solu-
tions.
Sur la pleine indépendance de vos opi-
nions, je n'exercerai nulle pression. Mais
c'est mon droit et c'est mon devoir de vous
marquer sur quels points, en ce qui touche
l'Algérie, le Gouvernement compte que vous
l'informercz. Mon colli'gue et arni M. Andri-
Maginot vous entretiendra, pour sa part, des
colonies placées sous ton autorité.
Un problème d'ontre général
Il ne vous échappe p.l-; que c'cst tout le
problème de l'indigénat l't, par suite, tout le
problème ¡J\, la colonisation qui, !:O\lS un an-
gle particulier, t-st aujourd"hui posé devant
vous.
Vous aurea à rechercher d'abord si, parmi
les 5 millions d'indigène-, algériens, il y a
ou si, au (oiUiaire, il n'y a pas un mouve-
ment protorul d'opinion, -i, pour tout dire
d'un 1110k, c'est le droit do vote généralisé
et la représentation politique qui est présen-
tement l'aspiration dominante musulmane algérienne. 11 m: peut que oui.
11 se peut que non.
Quand vous aurez répondu à cette pre-
mière question, le Gouvernement vous saura
gré de lui faire connaître si l'état actuel de
culture et de formation de la masse indigène
la met en mesure, à votre avis, de remplir,
dans les mêmes conditions que la masse eu-
ropéenne, la fonction d'électeur oolitioue.
- a.- - - - -1 -- --.
Vous voudrez bien, en troisième lieu, vous
placer, suivant la tradition de la Républi-
que, au point de vue de l'équité. Les indi-
gènes algériens ont apporté leur sang an
salut de la France et, de ce t'ait, ils sont nos
créanciers. Mais. les réformes les plus jus-
tifiées sous le signe de la logique abstraite,
doivent encore, pour n'être point génératri-
ces de troubles, s'accorder avec l'état social,
économique et mental des pays auxquels
elles s'appliquent.
Problèmes d'ordre pratique
Lorsque vous aurez, messieurs, ainsi dé-
broussaillé le terrain de vos éludes, vous se-
re* en présence des voies et moyens.
Il vous appartiendra d'abord de soumettre,
les solutions suggérées ttt crible de notn:
droit constitutionnel. La Métropole est prête
à tout, sauf à sacrifier les principes qui fon-
dent, pour la sauvegarde de son unité et de
ses libertés, ses lois organiques.'
L'Algérie musulmane, m l'on admettait -
ce qui est à démontrer - que son actuelle
représentation n'est pas l'expression suffi-
sante de ses intérêts réel<, l'Algérie musul-
mane pourrait-elle, en la personne de ses
s; millions d'indigènes, être appelée à l'exer-
cice total ou (lit flans
que se posât la grave, la vitale question dtï
son statut personnel ? C'est un point capital
à élucider.
et partant «l'une autre base, si
l'on s'orientait vers une représentation spé-
ciale des intérêts indigènes au Parlement, y
aurait-il ou n'y aurait-il pas possibilité de
conciliation entre cette modalité et l'essence
même de notre pouvoir législatif, qui est, 1
tort ou à raison, ct'ignor,r les intérêts col-
lectifs pour ne connaître fit: les personnes;
de ne donner l'exercice du droit do voto
d'autre base qu'une base géographique et de
vouloir que nos élus parlementaires soient
ceux de la France tout entière, et non d'ono
catégorie d'électeurs ?
C'est le second problème piatique sur le-
quel devra porter notte attention. -
Ce qu'a fait la République
Kn moins de trois générations, la Répnbli-
que, héritière de voûtes nos 'radhions, X
4
1
TRENTIEME ANNEE. - N° 37. L8 NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOI H, 5 MABS 192U.
IWIMLQVOTIBIEI f
MédttUn & Administration t
14, IH II MMM»
PARIS «-> -
TÉLÉPH. I UOUVRS IN9
- MCWIUIU tMi
Les Annales Coloniales
ta flWf 04 rdaimm MW floue - W"P«e~w
*" mm~ZSm'ï £ W? Ommctwwm. Mamo RUftDEL «t L.-G. THÈBAOLT
iioimaEiTS
mm le Revu* mensuelle:
Oa*s «Mal* IIM
FrMM tt
MWU - - 180 0 10t » 469
bra.,.. Mit 111» If »
On s'abonne mas trala iqp
lova Jaa iwtiux *• poafe
Réflexions sur la littérature de rAMqae noire
Je reviens à l'étude de Jean Gui sur la
littérature de l'Afrique Noire, non pas pour
lui chercher une querelle de pédant (le pé-
dantisme est mon moindre défaut), mais
pour montrer avec quelle prudence il faut
avancer quand on cherche les origines de
cette littérature populaire.
Je prends les deux contes principaux, ci-
tés dans l'étude : d'abord celui de Taka,
lequel a juré de ne jamais boire de seungue
(vin de palme préparé). Ses camarades, eux,
ont juré de lui en faire boire. Ils vont trou-
ver la jeune fenune que Taka courtisait, lui
promettant monts et merveilles si elle réussit
à faire que Taka manque à son serment.
La Dalila noire s'y emploie avec dextérité.
Taka promet, la nuit venue, d'aller boire
du seungue dans la case de la bien-aimée.
L'heure est venue. Taka dit à la jeune fem-
me : « Va chercher ton amie intime, celle
avec laquelle tu échanges tes secrets 9.
L'amie intime se présente : < Va chercher
toi-même ton amie intime », etc., etc., et
quand les dix intimes sont réunies, Taka
déclare à la bien-aimée : « Je ne boirai
jamais de seungue. Si j'en avais bu, toutes
les dix amies que voici l'auraient su et tout
le reste du monde l'aurait su, par la suite. 1
Comme quoi, achève philosophiquement. e
Drôla qui a raconté l'histoire, on ne doit
pas échanger de secrets avec une femme.
Avant d'attacher à cet apologue une ori-
gine soudanaise ou autre, qui ne pense à la
fable de La Fontaine : « Les Femmes et e
Sècret 9 ? La Fontaine l'avait-il tirée lui-
même d'Abstemius, de Lodovico Guicciar-
dini? Une édition savante nous renseignera
là-dessus ; elle nous indiquera les mille et
un ouvrages où se rencontre l'anecdote,
plus ou moins modifiée, ceux de Plutarquc,
de Noël du Pail, de Rabelais, de Jean
Heroit, de Gratien Dupont, sans compter
celui d'un vieux compilateur de contes
dévots dont le livre publié au xve siècle
s'appelait : La Fleur des Commandements
de Dieu. le conte est, dans toutes les lit-
tératures, puisqu'on en cite un exemple dans
les Contes Populaires de la Lorraine. Mais
qui ignore que notre fabuliste était alors
tourné vers l'Orient, et ne lit-on pas dans
le « Livre des Lumières. que les sages
disent qu'il y a trois sortes d'hommes privés
de jugement, ceux qui recherchent les di-
gnités au service des rois, ceux qui veulent
par expérience goûter du poison, ceux qui
disent leurs secrets aux femmes ?
Je ne veux pas être trop affirmatif, mais
je ^orai» plus net en ce qui concerne l'autre
colite, qu'un Griot Toucouleur a rapporté en
Voolof à Jean Gui. Conte dorigine sou-
danaise, déclarent sans hésiter Maurice
Delafossc et Moussa Travélé. Peut-être,
mais si nous voulons remonter au delà.
Jo résume l'histoire : un chasseur trouve I
un gros caïman et ses sept petits ; il les
prend dans sa sacoche en peau de mouton,
et, après bien des épreuves, jes transporte
dans un marigot. Quand il réclame la ré-
compense promise, le caïman réplique qu'il
va servir de pâture à lui-même et à ses pe-
tits affamés. Eh quoi ! c'est là le prix
d'une bonne action ! « Le prix d'une bonne
action est une mauvaise action », déclare
le caïman. Révolte de l'homme. On décide
de recourir à trois arbitres : la vache, le
cheval, le chacal. Les deux premiers don-
nent raison au caïman ; le troisième deman-
de au caïman de rentrer avec ses petits
dans la sacoche pour vérifier si le chasseur a
bien pu les emporter tous ensemble ; une
fois l'opération terminée, il conseille au
chasseur de taper sur le tout jusqu'à ce que
mort s'ensuive. puisqu'une bonne action
doit être payée par une mauvaise action ».
Tout le monde a reconnu une des plus
belles fables de La Fontaine, la première
du Livre X : l'Homme et la Couleuvre. lA
couleuvre remplace le caïman, la vache est
appelée comme arbitre, mais le bœuf rem-
place le cheval, l'arbre le chacal ; le raison-
nement est le même, bien qu'aucun des ar-
bitres n'ait conseillé à l'homme de cogner
contre les murs avec le sac qui enferme la
couleuvre jusqu'à ce que la bête raisonneuse
soit morte. Mais que de traits communs
dans le détail ! Voici comment parle la
vache du Griot Toucouleur :
« Autrefois j'étais une vache vigoureuse
et productrice. Je fournissais à mon maitre
beaucoup de lait et il n'est point de vache
île son parc qui ne soit de ma descendance., »
Ecoutons celle de la Fontaine :
« Je nourris celui-ci depuis longues années,
« tout n'est que pour lui seul, mon lait et
[mes enfants. »
a Malgré ces services rendus, dit la vache
de l'Afrique Noire, aujourd'hui j'ai vieilli
et je ne produis plus, je suis maltraitée,
insultée et chassée à coups de bâton. »
Donnons la parole à la vache française :
t Enfin, me voilà vieille, il me laisse en
[un coin,
< Sans herbe : - s'il voulait - - encor me - laisser
[paftre !
Cette fois; il n'y a aucune hésitation à
avoir. Le modèle est le même. Et le modèle,
nous le connaissons bien. C'est le Pantcha-
Toutra, recueil de contes indiens attribué
au brahmane Vischnou-Sarme, et probable-
ment composé au v8 siècle, l'original de
« Kalina et Dimna » et des fables de Bid-
paï, le guide de notre fabuliste. Taine a
montré comment. le conteur français avait
travaillé sur le texte de Bidpal. N'y aurait-il
pas intérêt à examiner comment les prédé-
ccsseurs du Griot africain ont travaillé sur
celui du Pantcha-Tautra, qu'ils l'aient connu
par la tradition orale ou par tout autre
n,k)ven ? Mais ils l'ont connu, cela est indis-
cutable. La Fontaine a bien eu sous les yeux
le texte où Ta couleuvre est sauvée par
l'homme avant le débat qui fait le fond de
L'apologue. Les Griots ont bien œmmencé
par réciter de mémoire le récit du Pantcha-
Tautra. Je ne l'ai pas sous les yeux, mais
j'ai une analyse que je reproduis et qui me
dispensera de tout autre commentaire; c'est
celle de la quatrième fable des « Cinq Ruses
du Brahme Vischnou-Sarma ».
« Un brahme, qui a eu l'imprudence
d'obliger un crocodile, est saisi par lui à
la jambe ; il s'indigne de l'ingratitude. Des
arbitres sont choisis : l'arbre, la vache, ap-
pelés, accusent l'homme ; le renard ne lui
donne pas raison davantage, mais, pour
juger plus impartialement (notons tous ces
détails scrupuleusement conservés par les
Griots), demande qu'on lui remette sous les
yeux le service rendu. C'est dans un sac
que le crocodile a été transporté par le
Brahme; c'est dans le même sac que se
replace le trop naïf crocodile, que le renard
assomme d'un coup de pierre. » Le cha-
cal a été substitué au renard, et c'est tout
naturel ; le renard fait la besogne que ic
Brahme ne pouvait accomplir ; l'arbre parle
au lieu du vieux cheval a qui allait, nous
dit le Griot, vivant au milieu de peuplades
guerrières, sur les champs de bataille, rap-
portant les captifs de son maitre ». Change-
ments de détail, maie l'imitation est visi-
ble, et l'imitation qui serre de près le mo-
dèle. Origine soudanaise, soit, mais origine
indienne, pour qui veut remonter plus haut,
emprunt à cette sagesse de nos ancêtres
indo-européens dont le Brahmane du v* siè-
cle voulait offrir un résumé aux trois fils
d'un roi du Dckhan, afin de leur permettre,
malgré leur médiocre intelligence, d'acqué-
rir en six mois l'expérience que l'huma-
nité avait mis des siècles à rassembler.
Comment s'est propagée jusqu'à la Côte
occidentale de l'Afrique Noire cette litté-
rature populaire? Ce n'est pas la première
fois que des problèmes de ce genre se posent
devant nous ; nous avons dû y réfléchir
quand nous avons parlé des poisons com-
pliqués dont le secret est venu aux notables
de ces contrées longtemps mystérieuses.
C'est par les mêmes voies que cet héritage
est parvenu aux bardes Toucouleurs de
Bambaras.
N'oublions pas qu'ils sont sorciers et gué-
risseurs en même temps que poètes, et, pour
finir, faisons quelques réserves devant cette
affirmation de Jean Gui, à savoir que « le
monde noir, isolé pendant de longs siècles,
n'a eu à compter que sur lui-même pour
progresser.
:. ~J" .#
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des Colonies.
Retour du Niger
les
M. Maginot, ministre des Colonies, et sa
suite, sont arrivés ce matin à II h. 1/4 à la
gare de Lyon.
Panni les # nombreuses personnalités venues
saluer le ministre, nous avons reconnu :
MM. Gaston Joseph, directeur des Affaires
politiques au Ministère des Colonies: Marcel
Olivier, Gouverneur général de Ma d agascar ;
Albert Duchêne. président du Conseil d'admi-
nistration de la Banque de l'A. O. ; Th. Tel-
lier, Gouverneur de la Guadeloupe; le Gou-
verneur Ansoulvant, le général Peltig-, le Gou-
verneur Fourneau, le Gouverneur Giraud, di-
recteur de l' Agence Economique de i A. 0. ;
l'administrateur en chef Truittard, sous-directeur
de l'Agence Economique des pays sous man-
dat ; M. Bonhomme, de "Agence de l' Indo-
chine; les représentants du Ministère de la
Guerre, etc.
A son arrivée à Marseille, hier matin, le
croiseur Dagxxzp-Troum, à bord duquel se trou-
vait M. Maginot, a mouillé en rade du Pham.
C'est là que le préfet, M. Delphini. est allé
chercher le ministre des Colonies dans la ve-
dette de l'amiral Deville, commandant la ma-
rine à Marseille, pour l'amener ensuite au quai
des Belges.
M. Maginot a été salué par les autorités ci-
viles et militaires, et s'est immédiatement rendu
à la Préfecture.
Le ministre des Colonies a déclaré avoir
fait un voyage très intéressant et très utile, s'il
a été un peu dur. Il a accompl i de point en
point tout son programme.
De Gao, il a rejoint les oasis du sud algé-
rien. La traversée du Tannesrouft a été parti-
culièrement pénible à cause de la chaleur et
de la nature du pays. Le ministre a ajouté :
« C'est grâce à l'énergie du lieutenant
Etienne, directeur de la Compagnie Transsaha-
rienne, frère de l'héroïque officier massacré l'an
dernier alors qu'il cherchait, lui aussi, à assurer
la liaison entre le Soudan et l'Algérie du Sud,
que nous avons pu, avec le maréchal Franchet
l'Esperey, qui est bien le plus intrépide des
compagnons de voyage, atteindre l'oasis
d'Adrar.
« J'ai pu voir de près, ajouta M. Maginot,
le formidable développement de l'A.O.F. qui
connaîtra, d'ici quelques années, lorsque les
projeta tendant à mettre au point son outillage
économique auront été exécutés, une prospérité
qui dépassera toutes nos espérances.
« Nous pouvons continuer, comme nous le
faisons parfois, à dénigrer nos propres efforts,
les étrangers à nous critiquer, mais lorsqu'on
peut, comme je viens de le faire, constater les
résultats que nous avms obtenus en A.O.F.,
les progrès map;fiques qui ont été réalisés en
Algérie, on a le droit de prétendre que l'entre.
prise française en A frioue est la plus grande
entremise humaine du siècle, celle qui fait le
plus honneur à la civilisation «
LA FOI ANIMATRICE
Que ce soit en France ou aux
Colonies on ne peut arriver à ,ri'-
complir une œuvre durable et vi-
vante en matière d'assistance que si une foi
anime V œuvre. Car, nulle part il ne faut
faire preuve d'un plus complet désintéresse-
ment personnel que Vorsqu on crée et qu'on
veut faire vivre des œuvres devant secourir
ceux qui sOtll/rem.
A ce point de vue les femmes ont en elles
un trésor inépuisable : elles seules peuvent
réussir quand il s'agit de « galvaniser. une
population préoccupée avant tout de ses in-
térêts personnels et immédiats.
Au moment où Madame Saint quitte la
Tunisie pour aller au Maroc, nous croyons
utile dé rappeler I'oeuvre accomplie par elle
en favettr de l'Enfance.
Dès son arrivée en 1921 en Tunisie, Ma-
dame Saint, frappée par l'effroyable morta-
lité qui atteignait t enfance, comprit que son
premier acte devait être d organiser la Pro-
tection de l'Enfance et pour cela elle songea
à grouper tous les efforts publics et privés
en un Comité Central de Protection et d'As-
sistance.
Grâce à son activité, ce Comité fut rapi.
dement constitué avec la mission de s'inte•
resser à tout ce qui touche à la santé de
l'enfant, à son développement, physique in-
tellectuel, moral et à sa protection dans
la famille, à l'école et dans la Société.
Grâce à une subvention et au produit d'une
journée de fen/tlttce, une somme de 800.000
francs fut mise à la disposition du Comité.
Et méthodiquement, Madame Saint or-
ganisa son action en ouvrant pour la pre-
mière enfance des a gouttes de lait 8 ; pour
la deuxième enfance, des garderies, des dis-
pensaires, des instituts therapeuthiques, des
colonies scolaires et des camps de vacances.
Un vestiaire central avec son annexe a la
Caisse de secours immédiats » et un refuge
pour les enfants abandonnés devant couron-
ner I'oeitvre.
Tout cela, en coordonnant les efforts 1
déjà réalisés, Madame Saint l'a mis sur I
pied ou l'a énergiquement entrepris et »7
suffit de voir les graphiques pour se rendre
compte du développement budgétaire pris de 1
1923 à '927, pour les « gouttes de lait t
notamment. Quant à la mortalité rien que
pour Tunis la statistique accuse en 1926
un gain de 140 enfants sur l'année 1923
pour les enfants de o à 1 an.
Si nous rappelons cette œuvre ce n'est pas
seulement pour rendre hommage à la femme
de bien qui l'a créée ; c'est pour fortifier
en nous la pensée réconfortante que Ma-
dame Saint, arrivant au Maroc, aura à cœur
dans sa nouvelle. Résidence » de conti-
nuer dans ce pays son œuvre si patriotique
(1dans le bon sens du mot) et si humani-
taire.
WlcAcl GelsMoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
Il ..8 -
La main-d'œuvre
en Afrique française
«.–
Sa réglementation, sa protection
Il nous suffit de parcourir les Journaux offi-
ciels des colonies de lA.O. F. et de l'A. E- IF.
pour constater combien l'administration colo-
niale française (à l'égale de "administration co-
loniale belge) s est préoccupée de la réglemen-
tation, du contrôle et de la protection des tra-
vailleurs indigènes. Il n'est donc pas besoin de
parcourir en oitesse notre empire colonial afri-
cain, comme vient de le faire M. Robert Pou-
laine, du Temps, pour rechercher l'indice qu'on
se soit préoccupé de légiférer sur l'utilisation
et la protection de la main-d' œuvre.
S'il en était ainsi, il y aurait beau temps
que la Commission des Mandats de la Société
des Nations aurait protesté, tandis qu'au con-
traire, elle a chaque année complimenté t ceu-
vre de la France au Togo et au Cameroun,
principatement en - ce qui concerne l'organisation
de la main-d œuvre.
La France, plus que toute autre puissance
coloniale, a le souci de protéger les indigènes
qui sont, nous l'avons maintes fois répété, les
véritables colons des régions où la colonisation
par peuplement est impossible.
Les efforts de plus en plus grands pour déve-
lopper l'assistance médicale indigène, la créa-
tion de l'Ecole de Médecine de Dakar, les
maternités indigènes sont tout à l'honneur de
notre administration coloniale, et nous devons
protester contre le dénigrement sytématique de
notre œuvre colonisatrice d'où qu'il provienne.
Cayêne De.
GARE AUX TIGRES
«>«
Une invasion de tigres sème actuellement la
teneur aux environs de Sumatra.
Les fauves font preuve d'une audace extrême
et pénètrent, en plein jour, dans les villages,
attaquant les habitants. Ceux-ci, pris de pa-
nique, n'osent plus sortir de chez eux. De nom-
breux troupeaux qui n'avaient pu être mis à
l'abri ont été dévoiés.
Le Gouvernement, ému de cet état de
choses, a organisé, avec le concours de l'armée..
de formidables battues pour détruire les dange-
reux carnassiers.
On n'a pas encore vu, que nous sachions, pa-
reilles attaques d'ensemble chez les titres d'ln.
dochine. A part quoi, les « Hong-Kop » de
Cochinchine ou d'Annam ne sont pas de moim
redoutables seigneurs que leurs frères des îles
de la Sonde.
Et nos broussards n'en sort pas plus fiers
pour ça.
La multiplication
des échéances
.e,
Tandis que nos diplomates discutent
avec ceux de Nankin et en obtiennent des
« concessions » - par exemple la faculté
pour nos -nationaux de passer des baux à long
terme en Chine en vue d'y construire des
immeubles (ce qui veut dire en bon français
que le droit de propriété immobilière nous y
est une fois de plus refusé alors que les Cé-
lestes continueront à pouvoir en user en
France et à en abuser en Indochine) - il
est intéressant de voir comment se compor-
tent certains « proprios o chinois de Cochin-
chine, vis-à-vis de leurs locataires anna-
mites.
On sait que, dans l'Indochine entière, tout
fils du Ciel en mal de procès entraine son
compétiteur indigène devant le tribunal fran-
çais : privilège exorbitant qu'on s'étonne de
ne pas voir critiquer amèrement dans la
presse annamite. De plus, en Cochinchine,
c'est une législation entièrement française
qui est appliquée aux justiciables.
Le M. Vautour cantonnais n'en invoque
pas moins à sa manière les anciennes lo;e; et
coutumes locales, lorsqu'il y trouve son
profit.
C'est ainsi qu'à Bentré (Cochinchine) une
société chinoise qui possède tout un quartier
de la ville, composé de « compartiments »
loués aux natifs, perçoit ingénuement treize
termes (au lieu de douze qui lui sont dûs)
les années où le calendrier rituel annamite,
lequel se réfère à Tannée lunaire, doit pour
rattraper son retard sur l'année solaire, ad-
mettre un mois intercalaire, comme on dit.
Il est probable qu'elle en perçoit quatorze, les
années où l'on en compte deux !
Notre confrère de Saigon, l'Opinion t vou-
drait savoir ce qu'il arriverait si les locatai-
res spoliés, se refusant à payer un de ces
termes supplémentaires, portaient le débat
devant la justice. Et il ajoute qu'on se de-
mande, vraiment, si la Cochinchine est une
colonie française - ou une colonie chinoise!
Bien dit ! Mais pourquoi diable, nous autres
Français, qui avons entrepris en pays d'An-
nam tant et tant de réformes - dont certai-
nes plus ou moins congrues et touchant par-
fois aux traditions les plus respectables du
peuple protégé - nous obstinons-nous à re-
culer devant celles (elles sont légion) dont la
nécessité est la plus évidente? Pour aujour-
d'hui, ne parlons que du calendrier !
Tout cela n'est point évidemment de na-
ture à empêcher les mercantis chinois -- ces
hommes de progrès fixés en Indochine
comme des sangsues sur un malade, de con-
tinuer à nous gratifier en sourdine, auprès
de leurs dupes annamites, du sobriquet do
« Mandchous du Sud u t
JVerftfnel.
..- –-–-
.,' - L'Extrême-Orient
d'après M. Albert Thomas
M. Albert Thomas,. directeur du liurcau
International du Travail, a fait hier, à lu
Cour de cassation, une communication sur
les impressions qu'il recueillit au cours
do son récent voyage.
En Chine, le facteur dominant lui parait
l'tre l'autorité morale du parti Kuo-Min-
Tang qui pourra, sans (toute, réaliser un
jour Punite do eu vaste lilat.
Au Japon, l'orateur voit l'élément inter-
national qui empêchera l'Kxlrème-Orient de
glisser a une politique parti» ulariste pan-
paciflque ou punnsialique.
Mais il a remarqué combien le Japon
était américanisé, tandis que l'Indochine
avait un caractère nettement français.
Après avoir souligné le précieux exemple
qu'offraient pour tous les colonisateurs les
Indes Néerlandaises, M. Albert, Thomas
conclut :
Ca qui reste, dominant dans mon es-
prit, c'est tout à la fois Vimpression tI."nn
isolement, d'une séparation entre l'Extrê-
mc-Oricnt et VOccident, plus encore l'im-
pression d'une opposition des races, plus
profonde qu'on ne peut le supposer au tra-
vers de la littérature.
Opposition de races et de nationalités :
rlU\ est partout sous les lormes les plus
nnrides, depuis l'anti-impérialisme tics Chi-
nois jusqu'à la revendication discrète mais
tenace des Japonais pour une entière éga-
lit,; des races et des domaines.
Celte situation mérite d'autant plus de
retenir l'attention, que la propagande com-
muniste, simpliste, et excessive, après
avoir connu des échecs graves, peut avoir
de nouveau prise sur diverses populations
d'Extrême-Orient. - -
Or, il ne semble pas que les bùmfaiïs de
la. civilisation matérielle suffisent à empê-
rllcr les heurts que le mélange confus de
l'esprit nationaliste et des formules com-
munistes peut provoquer.
Une évolution pacifique ne peut être pré-
parée que si l'Occident cherche à entrer en
intimité avec VOrient.
Surtout, il faut opposer à l'idéologie
communiste, Vidéalisme où se résument des
siècles de la civilisation européenne, le res-
pect mutuel des peuples et des races, l'en-
tente organisée entre les nations souverai-
nes ; bref, la politique de la Révolution
française et de la Société des Nations.
Un sympathique
Ce dur petit cogneur, Pladner, jouit de l'es-
time et de la sympathie générales. Toute la
presse a applaudi à la victoire qui lui vaut le
titre de champion du monde.
Or, c'est au Maroc, où sa sœur et son beau-
fière tiennent un petit café, que Pladner fit ses
débuts dans l'art de la boxe, et son ambition
est de consacrer la fortune qu'il ne manquera
pas de faire, à l'achat et à l'exploitation d'un
vaste domaine en Afrique du Nord.
Acharné au travail et courageux comme on
le connait. il réussira dans le bled comme sur
le ring.
Ouand nous vous disions que c'était un sym-
nathiqve ! S'il l'est pour la presse en général,
il doit l'être doublement pour la presse colo-
niale. 'r"
': :" f" ,r"',
s
AU CONSEIL D'ETAT
i
Accident d'automobiles. Rejet de la re-
quête d'un avocat de Casablanca.
Le 21 septembre 1925, l'automobile de M.
Gail, avocat, demeurant à Casablanca, 88,
boulevard de la Liberté, entrait en collision
avec un camion militaire, lequel, voulant
doubler la voiture de M. Gail, la heurtait de
flanc.
A raison des dommages causés, M. Gail
réclamait 7.120 francs au ministre de la
Guerre - qui rejeta cette demande pour le
motif que les deux voitures s'étaient présen-
tées en même temps au même carrefour ; que
le camion militaire avait la priorité de pas-
sage; que sa marche était normale, alors
que le conducteur de l'auto de M. Gail avait
commis une grave imprudence en accélérant
au lieu de ralentir et en ne cédant pas le
passage, déclara le ministre de la Guerre
en réponse à la communication qui lui fut
donnée du pourvoi introduit au Conseil
d'Etat par M. Gail aux fuis d'obtenir l'in-
demnité par lui réclamée.
Appelé à statuer sur cette affaire, le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête dont s'agit,
attendu qu'il n'est pas étab!i par l'instruc-
tion que l'accident, dont a été victime M.
Gail, ait eu pour cause une faute du conduc-
teur de l'automobile militaire, par suite, la
requérant n'est pas fondé à demander 1 an-
nulation de la décision ministérielle lui refu-
sant l'allocation d'une indemnité.
Dès lors, la requête de M. Gail doit être
rejetée.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire du
Sud-Annam.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Jacob, surveillant des Travaux Publics à
Lac-My, par Tug-Hoa (Sud-Annam) avait in-
troduite aux fins d'annulation d'un arrêté en
date du 23 juin 1925 par lequel le Résident
supérieur de l'Annam l'avait affecté à Tug-
Hoa.
Cette décision de rejet a été prise à raison
de ce que la requête dont s'agit a été pré-
sentée au Conseil d'Etat après l'expiration
des délais établis, précisés par les disposi-
tions combinées de l'art. 13 du décret du
zz juillet 1806 modifié par l'art. 24 de la loi
du 13 avril iqoo et de l'art. 73 du code do
procédure civile modifié par l'art. 4 de la
loi du 13 mars 1922.
Condamnation de l'Etat à la requête
du Gouverneur Général de l'lndochine
A la requête du Gouverneur (;énéral de
l'Indochine, le Conseil d'Etat a annulé une
décision, en date du 21 septembre 1922, par
laquelle le sous-secrétaire cVEtit de la ma-
rine marchande avait rejeté la demande en
paiement de La valeur du vapeur Ktlgos-
tima-Maru formée par le Gouverneur Géné-
ral, à la suite du torpillage de ce navire
dans l'océan Indien.
Rappelons cette affaire dans ses grancres
lignes" :
Le Gouvernement général de l'Indochine
avait affrété, au cours de l'année 1917, au
Japon, un certain nombre de navires desti-
nés au besoin du commerce do la colonie, et
strictement réservés à la navigation dans
les mers orientales.
Mais, par ordre du Gouvernement français,
le Gouverneur Général fut obligé à mettre
un certain nombre de bateaux à la disposi-
tion du ravitaillement français - parmi les-
quels le Kagoshima-Maru.
Au cours de la traversée, ce navire coula
entre Saigon et Port-Saïd, probablement à la
suite de la rencontre d'une mine sous-marine,
placée par un corsaire allemand.
La valeur de ce bâtiment estimée à 3 mil-
lions 95o.c;oo yens réclamée par les arma-
teurs japonais ne put être portée sur la liste
des naviies dont l'Allemagne devait compte
aux termes du Traité de Versailles.
Dans sa requête, le Gouverneur Général
demandait au Conseil d'Etat de déterminer
la collectivité qui devait supporter la respon-
sabilité de la perte de ce bâtiment.
Le Conseil d'Etat a, ainsi que dit, annulé
la décision du suus-secretairc d'Etat de la
marine marchande et renvoyé le Gouverne-
ment général de l'Indochine devant le sous-
secrétaire d'Etat de la marine marchande
pour être procédé à la liquidation de l'in-
demnité à laquelle il a droit en raison de la
perte du vapeur dont s'agit.
D'autre part, les dépens ont été mis à la
charge de l'Etat, attendu. que le voyage
qui était imposé à ce navire était effectué
pour le compte de l'Etat français., dès lors,
le Gouvernement général de l'Indochine est
fondé à soutenir qu'il a droit à être indem-
nisé.
Ethnographie algérienne
l' T
Dans l'étude présentée par le docteur Lan-
ceon au récent congrès pour l'avancement
des sciences qui vient de se tenir en Algérie
nous avons noté qu'au point de vue ethno-
graphique, six grandes régions s'offrent aux
visiteurs :
1° Deux vastes régions où domine le sang 1
arabe : les Hauts Plateaux et le Nord Sa-
hara (cette dernière fortement dosée d'élé-
ments négroïdes) ;
2" Quatre régioni berbères : la Kabylie,
l'Aurès, le Sud Oranais, les massifs monta-
gneux du Constantinois et de la Medjorda.
Les groupements préhistoriques importants
sont au nombre de deux :
ia Le Sud Oranais avec les deux stations
rupestres de Tiout et de Zénaga et l'archi-
tecture de Figuig ;
20 Le massif aurassien avec ses tombes mé-
galithiques et ses documents architecturaux
berbères.
Les quatre légions ethnographiques, berbè-
res et les deux groupements préhistoriqucs
en question, sont très aisément abordables
en quelques heures par les voies ferrées ex-
cellentes des chemins de for algériens. Tiout
est aux portes d'une petite ville française,
Aïn-Scfra; Zenaga et le Figuig ont pour
station les CI Beni Ounif Il dotés d'un hôtel
Transatlantique et d'un hôtel plus modeste
mais fort convenable. L'Aurès est entre deux
villes pourvues de tout les conforts Batna
et Biskra et cinq Fondouks-Hôtels (abris de
montagnes) permettent de séjourner au errur
du massif. La Kabylie est aux portes d'Al-
ger, la voie ferrée du même réseau la pénè-
tre ; le touriste et le savant v peuvent trou-
ver le meilleur des abris. 11 en est de même,
1 pour les confins nord-est de l'Algérie et la
Kroumirie tuni«i>nn<\
Un discours
de M. André Tardieu
m les droits politiques
des indigènes
M. André Tardieu, ministre de l'Intérieur,
ouvrant hier les travaux de la Commission
interministérielle créée le 6 se ptembre 1928
par MM. Albert Sarraut et Léon Perrter.
pour étudier les projets relatifs à l'extension
des droits politiques d.es indigènes de l'Al-
gérie et des colonies, tZ prononcé utt discours
dont nous détachons Ihs Passages suivants ,
L'état de choses actuel
Représentation politique des indigènes en
général ? Représentation politique des indigè-
nes algériens en Fartieul ier? Quoi, semble-t-
il, de plus lacile à régler.-' Les indigènes
algériens, pour ne parler que d'eux, sont
5 millions. A l'heute du péril français,
157.000 d'entre eux ont été mobilisés. Il en
est 25.000 qui ne sont pas revenus. Dans les
assemblées locales, la France a demandé aux
élus indigènes une collaboration essentielle
à la prospérité de la colonie et, par consé-
quent, à la prospérité nationale. Ceux-ci la
lui ont apportée généreusement, et le Gou-
vernement les en remercie. les placer plus
près de nous encore, qui n'y consent, à ta
condition toutefois que d.; déripions impro-
visées ne risquent pas de compromettre l'in-
térêt algérien et l'intérêt français?
La situation présente vous est connue. La
loi de 1919, fille de l'a Victoire, a confirmé
pour les Musulmans d'Algérie la possibilité
de devenir citoyens français. Ceux qui ne
sont pas citoyens ne peuvent ni faire partie
de nos assemblées législatives, ni participer
à l'élection des députés et des '.énatcuM.
Par contre, ils sont représentés dans tou-
tes les assemblées délibérantes de l'Algérie.
Les représentants des indigènes dans ces di-
verses assemblées sont élus, non au suffrage
universel, mais dans des conditions que pré-
cise le décret du 6 février i,)i( Voilà l'état
de choses actuel.
A
- Lee projets de rétorme
C'est cet état de choses, vieux de dix ans
à peine, que, de divers côtés, on souhaite
voir modifier. Des solutions variées ont ét(;
proposées. Vous allez les examiner.
L'une des réformes proposées consisterait
à élargir le collège électoral auquel est con-
fiée en Algérie l'élection des députés et des
sénateurs. On pourrait obtenir ce lésultat,
soit en appelant tous les indigènes musul-
mans à entrer dans ce collège électoral -
c'est la solution du suffrage universel - soit
en y admettant ceux-là seuls que la loi de
1919 a qualifiés à prendre part à l'élection
des assemblées algériennes délibérantes.
L'autre réforme consisterait à créer dans
la colonie un collège électoral spécial, com-
posé des indigènes musulmans, qui élirait ses
représentants propres : c'est la solution de
la représentation des intérêt*.
l Vous allez, messieurs, discuter ces solu-
tions.
Sur la pleine indépendance de vos opi-
nions, je n'exercerai nulle pression. Mais
c'est mon droit et c'est mon devoir de vous
marquer sur quels points, en ce qui touche
l'Algérie, le Gouvernement compte que vous
l'informercz. Mon colli'gue et arni M. Andri-
Maginot vous entretiendra, pour sa part, des
colonies placées sous ton autorité.
Un problème d'ontre général
Il ne vous échappe p.l-; que c'cst tout le
problème de l'indigénat l't, par suite, tout le
problème ¡J\, la colonisation qui, !:O\lS un an-
gle particulier, t-st aujourd"hui posé devant
vous.
Vous aurea à rechercher d'abord si, parmi
les 5 millions d'indigène-, algériens, il y a
ou si, au (oiUiaire, il n'y a pas un mouve-
ment protorul d'opinion, -i, pour tout dire
d'un 1110k, c'est le droit do vote généralisé
et la représentation politique qui est présen-
tement l'aspiration dominante
11 se peut que non.
Quand vous aurez répondu à cette pre-
mière question, le Gouvernement vous saura
gré de lui faire connaître si l'état actuel de
culture et de formation de la masse indigène
la met en mesure, à votre avis, de remplir,
dans les mêmes conditions que la masse eu-
ropéenne, la fonction d'électeur oolitioue.
- a.- - - - -1 -- --.
Vous voudrez bien, en troisième lieu, vous
placer, suivant la tradition de la Républi-
que, au point de vue de l'équité. Les indi-
gènes algériens ont apporté leur sang an
salut de la France et, de ce t'ait, ils sont nos
créanciers. Mais. les réformes les plus jus-
tifiées sous le signe de la logique abstraite,
doivent encore, pour n'être point génératri-
ces de troubles, s'accorder avec l'état social,
économique et mental des pays auxquels
elles s'appliquent.
Problèmes d'ordre pratique
Lorsque vous aurez, messieurs, ainsi dé-
broussaillé le terrain de vos éludes, vous se-
re* en présence des voies et moyens.
Il vous appartiendra d'abord de soumettre,
les solutions suggérées ttt crible de notn:
droit constitutionnel. La Métropole est prête
à tout, sauf à sacrifier les principes qui fon-
dent, pour la sauvegarde de son unité et de
ses libertés, ses lois organiques.'
L'Algérie musulmane, m l'on admettait -
ce qui est à démontrer - que son actuelle
représentation n'est pas l'expression suffi-
sante de ses intérêts réel<, l'Algérie musul-
mane pourrait-elle, en la personne de ses
s; millions d'indigènes, être appelée à l'exer-
cice total ou (lit flans
que se posât la grave, la vitale question dtï
son statut personnel ? C'est un point capital
à élucider.
et partant «l'une autre base, si
l'on s'orientait vers une représentation spé-
ciale des intérêts indigènes au Parlement, y
aurait-il ou n'y aurait-il pas possibilité de
conciliation entre cette modalité et l'essence
même de notre pouvoir législatif, qui est, 1
tort ou à raison, ct'ignor,r les intérêts col-
lectifs pour ne connaître fit: les personnes;
de ne donner l'exercice du droit do voto
d'autre base qu'une base géographique et de
vouloir que nos élus parlementaires soient
ceux de la France tout entière, et non d'ono
catégorie d'électeurs ?
C'est le second problème piatique sur le-
quel devra porter notte attention. -
Ce qu'a fait la République
Kn moins de trois générations, la Répnbli-
que, héritière de voûtes nos 'radhions, X
4
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.96%.
- Collections numériques similaires Raquez Alfred Raquez Alfred /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Raquez Alfred" or dc.contributor adj "Raquez Alfred")
- Auteurs similaires Raquez Alfred Raquez Alfred /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Raquez Alfred" or dc.contributor adj "Raquez Alfred")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62805137/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62805137/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62805137/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k62805137/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62805137
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62805137
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k62805137/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest