Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-03-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1938 14 mars 1938
Description : 1938/03/14 (A39,N11). 1938/03/14 (A39,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272075z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
"-
Depuis deux ans, le indt
d'ordre, à Rome, a été de *
N'est ce pas, a l'heure
actuelle, celui qu'a Pans
nous devons adopter ? ;
r39e année.: N°: 11. -Ponda+eur :̃Marce11 ft'JI-DEl. : Edition hebdomadaire.– Prix du numéro : Un franc Lundi 14 mars 1933.
Les Annales Coloniales
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l2v l!Mi Lt PftlètiAri PâriS (9e)» Téléphone-: Provence 49.81 et 82. –- C. C. postaux Paris 147385.
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t. ) ,. - - - -
ConeSjpondànts particuliers dans tout l'Empire et dans les < ports de la Métropole.
, : - Les manuscrits ne sont pas rendus.
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par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
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France etColoûies. 1 an : 50.francs 6 mois : 30 francs
6 mois : 40 francs. 0
,. ",' ji,'';_~ ',~- ..- '.-'-':':" ,.-.>..
li PUIS PARISIEK-
M PLUS COLONIAL
France .et. Colonies, ,:.,. ,;. 1 an : 200 francs
- Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
NOS COLONIES
NOS:'COLQ;NIES,
et la vie industrielle
:: Par G. NOUELLE I"y- - •' •> ̃ - = -
Député, Président de la Commission : *
des Colonies ,-i I -
.1 l,:..:"
Dans un Pr*cédent aTticle, n ous avons question de savoir
ail'antique pacte colonial était encore en vigueur.
Lès, faits parleront et: répondront" pour nous. Voyons ce qui se
passe.actuellement. ':
Les journaux coloniaux et la presse métropolitaine spécialisée
ont agité le problème du sucre. De nombreuses conférences ont mis
en contact et; pour tout dire, face à face, sucriers coloniaux et su-
criers'métropolitains. Auctiri accord n'en est résulte. Force fut dé
recourir à ua arbitrage confié-à notre collègue et-ami M. Barihe,
député de
Il tfagitdeâxer dans quelles proportions le-sucre de canne sera
admis à rentrée en France : la part réservée aux producteurs colo-
niaux. sera-t-elle de 14 de la consommation métropolitaine ? Doit-
elle être augmentée ? Oui-r disent désintéresses d'outre-mer pour
qui lie-qizéëtiog est -t'tntr Nrn^ifprtfidrnt nBT'ifrrfîiiwff ftïfn ifirr
la campagne bètteraviëre doive se trouver àéScitairé cette année:
Question de principe, n''ekt;-ce pas ? N'attisons pas les passions.
Souhaitons, au contraire, qif unel entente intervienne, sans demander
au Parlement de trancher le différend (i). Maià notons, en passant
que la copcurrencg, de France, chronologiquement :.car
c'est le' sucre de canne qui, a été consommé, en Europe le premier et
seul pendant très longtemps, la découverte du sucre cristallisable
dans la betterave ne date que de 1?50 èt^c'est Napoléon, pour qui
lé contrôle anglais sur mer était exaspérant, qui favorisa, poussant
jusqu'au bout l'application du. blocus continental, la nouyelle indus-
trie. C est ainsi que Delesseri fut amené à construire sa première
usine à Passy. ': ̃ <. »
Une autre question qui fera couler beaucoup d'encre est celle de
Vinstallation des. huileries en 'A.OJ?., en particulier au Sénégal.
Rien n'est encore fait dans ce domaine, mais, la seule annonce
de ce qui,pourrait être fait a déjà eu son écho à la tribune du Par-
lement. Lors de la discussion du budget du ministère1 des Colonies,
un honorable sénateur a posé franchement le problème sur son véri-
table terrain. Il-a demande quelles mesurés le ministre comptait
prendre pour protéger, sur le territoire de. la métropole, nos huile'rïes
contre l'édification, notamment en A.O.F., d'industries concurrentes.
Les deux mots essentiels s'y trouvent. : concurrence et protection:
Ils scAématjsent toute la politique suivie jusqu'ici dans les relations
de la France et de ses colonies. -' ,': -.. -
Braves indigènes du Sénégal,
du Soudan, du Niger et autres
lieux; qui ^produisez, rfes arachi-
deStWôt& ipè J'Q1}Æ
'-
- ttanstpbrtS
est devenu trop gtand, nous, avons
bien vèulucontinuer nc& achats,
maison vous demandant dè dé-
cortiquer vps graines, àï Jamain.
s'il le fallait, le tèmps n'ayant pas
de prix pour vous.
.̃ (Lire In anité page 3.).
(1), Un -accord - eit intervenn. Nous en
donnons le détail1 par ailleurs. ».
UNM0UVEMEN1
dffnt ç n piHF
: .• • - rie
Le bruit couriavec- persis taficè dani,
certains rmiieùx coloniaux, qu'à la suite
de la viaite de personnalités pdrïemeU-,
tairesen A.. O.F. cette année, dèç
changements importants seraient envi-
sagés dans la haute administration c6-
loniale.. ,:"
}
L'œuvre' dé. l'Office.' du .Nigerqut
avait été très fortement ^discutée il y a
deux ans .serait aujourd'hui haatèment
approuvée et encouragée var plusieurs
membres du goûvernemmt. Il serait
question de confier à son directeur gé-
néral, M, Belime, un poste très en vue.
Il est certain que M. Albert Sarraut,
qui a toujours soutenu M. Belirqe, aura
une grande influence dans la décision
à prendre et que soM oMa sera tréa
écouté tant par le parti radical que par
le président du.-Conseil lui-même.
On mais .#', est difficile de préciser si ce
serait en Afrique du Nord ou en Afri-
que Noire. Il est certain que 1eg mem-
bres éminents, tant métropolitains que
coloniaux du conseil d'administration
de l'Office du Niger soutiendront la.
candidature de M. Bélime, qui a su par
son labeur gagner leur entière con-
fiance.
LA OUESTION COLONIALE
AU FIL DÉS NEGOCIATIONS
De Londres depuis quelque .temps
amorcées, tes négociations avec Rome
It sont maintenant avec Berlin, M. von
Ribbentrop venant, de prendre contact
avec lord Halifax ., ,
A Rome il ne doit pas- être question
des revendications coloniales alleman-
des. Les négociations1 portent sur-l'Es-
pagne, l'Egypte et les zones d'influen-
ces anglaises au Proche-Orient.
A Berlin,1 les milieux autorises assu-
rent que la campagne revendicatrice
sera intensifiée et espèrent « que l'An-
gleterre reconnaîtra éventuellement les
droits du Reich sans plus - marchan-
der ».
Cette campagne se poursuit en ef-
fet activement et M. Funk, nouveau
ministre de l'économie du Reich, dans
un récent discours déclara que ce qui
importe est de créer avec les colonies
de nouvelles bases de-production mais
que d'abord elles constituent une- ques-
tion politique, « une question d'hon-
neur nation*! ,y>. >
Au cours" de. sa visite à Londres, M.
von Ribbentrop. fut reçu par lord Ha-
lifax, qui lui fit valoir que le retour
des colonies allemandes n'intéresse pas
seulement la Grande-Bretagne, mais
également l'Australie, la Nouvelle-Zé-
lande, l'Afrique du Sud, la France, la
Belgique .et le Japon. Il ne peut. donc
fatre l'objet d'aucun arrangement bila-
téral.
A Londres., les milieux officiels sont
très réservés siir cette question. A no-
ter cependant qu'un débat sur les re-
vendications coloniales allemandes, qui
devait être radiodiffusé, vendredi der-
nier, a été annulé par la British Broad-
castlng Corporation en raison de son
c inopportunité ».
Trois personnalités anglaises de-,
vaient prendre part à la discussion :
M. L. S. Amery, ancien ministre des
Colonies ; M. Harold Nicolson, député
travailliste national, et M. George
Glasgow, rédacteur diplomatique de
l'Observer. J
: 0
Mari ne marcha n de
et colonies
Par H. BERTHER
La France est un Empire de 110 mil-
lions d'habitants. Les parties de cet
Empire sfont dispersées sur' toutes la
surface du globe.
Seule une forte marine militaire peut
en assurer la sécurité. Une flotte mar-
chande, nombreuse, rapide, moderne
est indispensable pour lier entre elles
la France continentale et. la France
d'outre-mer.
Une nation qui ne possède qu'une
marihe miîstaire surclassée et qui se
désintéresse de sa flotte commerciale
est cbndàmhée tôt ou tard Jt perdre ses
cololàies.
Nôuà nous, excusons de. rappeler des
vérités premières. Mais nous; qui con-
sidérons que notre pays dans la situa-
tion actuelle doit,, s'il veut vivre, se
tourner vara ses colonies, faire, due
l'Empire français deviennent, militai-
rement et économiquement, une réalité,
ne pouvons que consulter avec une in-
finie tristesse les statistiques qui. ont
été publiées , tout récemïnent en ce qui
concerne les constructions de navires
marchands.
Les chiffres donnés par le Lloyd's
Register of Shipping nous apprennent
eue la production mondiale, en l'espè-
ce, à atteint en 1937, 2,690.580 tx et
qu'elle accuse, par rapport à 1936, une
augmentation de 21,3 ,,'.
Si nous, examinons le (^tail, iious
cbnstatonsjque, toutes tes nations colo-
nialés, celles qui veulent le devenW ou
le redevenir; ont fait un effort cphsidé-
rable poucidévelopper leurs construc-,
tions Qvates: » i - , » ',
Voyons les navires marchands coins;
truits par ces différents pays en 1937,
Le tonnage constjniit efi Qrande-Bre-
tagne et Irlande s'établit. à' 920.822 tx
contre 856.257 en 1936 et 499.011 en
1935..
En Allemagne, 174 navires de
435.606 tx ont été lancés en 1937. Par
rapport à 1936, l'augmeiitation est
de 55.625 tx, c'est le - tonnage annui'
le plus important depuis 16 ans..
Aux Etats-unts, la production a. at-
teint 239.445 tx, soit plus, du dotible
de l'armement lancé en 1936. La jplus
grande partie du tonnage a ét^-cons-'
truite pour l'Atlantique." ,.:. ,'- ,
En Hollande, le tonnage construit
est-de 1^3:50^ tx. S a doUbI('p;r: rap-
port A 183(t. -
: Pour là Suède, le tonnage è'Yy^Asi plus
élevé qui-ait jàmals Sté constéW:i;pour
ce pays, soit', léliOOO. tx.
Au Danemark, 131.411 tx ; 33.874 tx
de plus qu'en 1936. ','
L'Italie a construit 21.918 tx,': soit
"J .,.
une augmentation de 10.573 tx sur
1936.
Pour la France, nous apprenons que
la production pour 1937 a été de 26:544
tx, en diminution de 12.664 tx, soit
30 de moins sur l'exercice précé-
dent.
L'excédent des constructions navales
marchandes par comparaison avec
1936, de pays comme l'Allemagne ou
le Danemark, dépasse donc de 110 et
de 30 le. total des constructions
françaises !
Nous savons très bien-que, pour ré-
pondre aux besoins les plus urgents,
nous nous sommes procurés quelques
navires neufs en les achetant au de-
hors et que 170 millions de francs ont
grevé le déficit de notre balance com-
merciale; et sont allés augmenter les
ressources fiscales des nationd étrangè-
res, les salaires de leurs ingénieurs et
de leurs ouvriers, lés recettes de leurs
chantiers. Mais étant donné la dépré-
ciation de notre monnaie,-il est im-
possible de faire-un effort suffisant et
soutenu dans ce sens.
(Lire ld\suite page 3.)-
A l'occasion de la fête du Grand Bai-
ram, qui est la plus grande fête mu-
sulmane pendant laquelle s'achève le
pèlerinage à' la Mecque devant ien
pèlerins, aâsemblés, le' roi du Hedjaz,
affirma l'.unité mbràle et spirituelle du
monde ardujé ;et; dé llsïaln, déclarant
; notamment ,.
f *'Occidentales àiicun'e intention hostile,
mais nous' voulons que soit reconnue
la force de l'Islam et qu'aucun obsta-
cle ne vienne comprométtre notre so-
lidarité religieuse politique et raciale.»
A la même heure, au Caire, cheikh
Et Maraghi, recteur de l'université d'El
Azhar,- prononçait • devant plusieurs
millieis de fidèles un imp'- tant sermon
qui était radiodiffusé dans tous les
pays de l'Islam,
Sur le plan du panislamisme le
grand chef religieux a déclaré:
; « L'Azhar adresse -ses salutations et
sps vœux à nos frères musulmans
dOrient «t d'Occident, à quelque rite
Qu'ils appartiennent, souhaitant que
Dieu, les éclaire' dans la voie de la reli-
gion: et,du mondé où nous viyons, qu'il
les '.ccmduise ;sur le sentier de là. vertu
et qu'Jî.^joisse leurs cœurs et leurs, ten-
dances. pour qu'ils forment ce peuple
ni. 'a dépr**' l* CVinn.
_nn_n" --
LA DEFENSE DE L'EMPIRE. Traversant Dakar, voici un grand canon de marine qui va être
mis en place, au point d'appui renforcé dernièrement. (1)1'010 unuqne.)
IE SALARIAT
,\ ,.
EN INDOCHINE
Les décrets du 30 décembre 1936 et
du 24 février 1937 portant réglementa-
tion des conditions du travail des indi-
gènes et des Européens ont doté cette
colonie d'une véritable charte du tra-
vail. Ils ont été complétés par le décret
du (J juin 1937 qui a organisé l'Inspec-
tion générale du travail.
Outre l'inspecteur général six catégo-
ries de fonctionnaires sont chargés de
l'application des lois ouvrières. -Ce sont
d'abord les inspecteurs locaux du tra-
vail, les inspecteurs adjoints placés sous
leursp. ordués; les a.dmin ; istratefirs, chefs
deprovinteet eVentùeHethent leurs ad-'
joints. Ensuite, les contrôleurs du tra-
vail, puis les ingénieurs des. Mines; en
quatrième lieu les ingénieurs des Tra-
vaux publics assurant le contrôle des
Chemins de fer et des tramways, cin-
quièmement les agents spéciaux chargés
du contrôle des établissements travail-
lant pour l'arinée, la. marine ou l'avia-
tion, .enfin, et d'une manière -général,-
tous les oïficiers de. police judiciaire.
raiilpectièu'r "ginér^^t rtVâvàti' et de
la Prévoyance sociale est aidé dans sa
tâche par deux collaborateurs plus spé-
cialement chargés des travaux de bu-
reau, de telle sorte qu'il peut se déplacer
facifement, prendre fréquemment con-
tact avec les chefs d'administration loca-
le et d'une façon générale,' avec tous les
fonctionnaires appelés à participer à
l'application, et au contrôle de la nou-
velle législation.
(Lire la suite page 3.)
Eduquer
l'indigène
On sait combien la France s'y est
attachée. Emanation des grands prin-
cipe de 1789, notre politique coloniale
tend à l'assimilation sur le plan de
l'égalité de race. En principe, ces pré-
ceptes sont excellents, autant, cepen-
dant, qu'on ne confonde pas égalité de
race avec égalité: d'évolution.
Il semble bien que ce soit cette con-
fusion que veuille dénoncer M. Justin
Godart, sénateur, ancien ministre, lors-
que, à l'issue d'un récent voyage en Tu-
hisie.11 déclara :
- L'oeuvre de la France ne com-
porte qu'une seule critique : c'est la
manière illogique dont est compris l'en-
seignement donné aux indigènes qui
comprennent les diplômes comme un
titre leur donnant droit à une place et
à un traitement et se transforment en
mécontents et en aigris s'ils ne l'ob-
tiennent pas.
« Combien on ferait mieux de ne leur
donner qu'un enseignement pratique tel
<|i»e celui et' rnétïers
jusqu'au jour où leur masse aura suf-
fisamment évolué. »
Mais voilà, dans -notre ardeur offi-
cielle à « élever nos protégés jusqu'à
nous » par une sorte de surenchère
cotoniate --' sans. temr compte des be-
soins réels, nous leur avons largement
ouvert les portes de nos collèges et de
nos universités. Nous avons ainsi créé
une élite factice à laquelle nous ne
pouvions pas réserver de débouchés suf-
fisants. Or, en Islam, en particulier, un
titre implique une fonction.
Nous avons distribué des titres en
négligeant la contre-partie de fonctions.
Cette erreur nous vaut toute une
classe d'intellectuels.- ou dits tels
sans ressources et sans avenir. Trop
souvent, en instruisant, nous.avons fait
des déclassés. Ils nous le reprochent et
ils ont raison.
Nous savons que cette folle politique
pédagogique est maintenant heureuse-
ment remplacée par ceHe, plus réaliste,
de l'enseignement pratique. Cependant
les conséquences de l'erreur première
n'en persistent pas moins.
Nous nous devons donc de la réparer
dans la mesure du possible en. assurant
à ceux qUe nous avon, formé plus
ou moins'bien à notre image, l'ave-
nir que nous leur avons inconsidéré-
ment laissé espérer, et souvent promis.
P. LE VERBE.
LA FRANCE
à un tournant
., .; :. :' ,.
t/ne fois dé plus; la France est en
crise ministérielle. Une fois de pjùs
le chancelier Hitler a profité de no-
tre impuissance : il vient de réaliser.
l'Anschluss.
Situons brièvement la situation;
très grave, M. Chautemps, considé-
rant qu'il ne pouvait. poursuivre une
'politique qui, basée, sur l'emprunt, .en-
traîne le-pays à la faillite (JS. mil-
liards d'emprunt par an) a remis la
démission de.son cabinet..
Alors que .la crise éclatait à Paris
M.. Schuschnigg, à Vienne, pour ré-
sister, à la pression nazi décidait un
plébiscite.
- Cette consultatioIt ne pouvant être
favorable aux nazis autrichiens, ceux-
ci .avec l'appui des troupes alleman-
des qui pénétraient en' Autriche, ont
déclenché un putsch qui a pleinement
^réussi : M. Schuschnigg a démission.
né .et est remplacé -par M. Seiss-In-
quart.
Ainsi se continue la politique du
« coup de force » chère à l'Allema-
gne. Ce pays peut la faire sans dan-
ger, étant fort pour avoir réalisé son
unité. Ses opposants, impuissants
comme la France ou allié, comme
l'Italie, ne peuvent actuellement op-
poser de veto.
Aujourd'hui est. réalisé le Mittel-
Europa. Demain ce sera le Mittel-
Africa.
La situation est grave. Avec l'unite
allemande en Europe Centrale tom-
bent pratiquement nos alliances avec
là PètiteEritente: !";Jltgleterre négo-
cie avec l'Italie. Nous sommes isolés.
Seiil notre Empire nous reste, dont
nous n'avons pas su jusqu'alors tenir
compte, notre seule réalité demain.
si nous pouvons le protéger, en nota
nrotiae*"* nous-mêmes- 13 L. V.
LE PAYSANNAT
EN ALGÉRIE
Présidant dernièrement à Alger la
réunion interdépartementale des cham-
bres d'agriculture le gouverneur géné-
ral Le Beau. a prononcé un discours
dans lequel il a largement traité toutes
les questions agricoles intéressant l'Al-
gérie.
Au paysantiat indigène qu'ii s'attache
ardemment à réaliser M. Le Beau fit
une place particulière, une place parti-
culièrement intéressante, ainsi 'question
peut en juger : 4:.
« Cette politique du paysannat s'impo-
se sans cesse à nos préoccupations, car
elle est à la base même de l'existence
de la masse rurale. Les résultats déjà
obtenus sont patents, encore que cer-
tains d'entre eux demandent une éché-
ance assez longue. Quoi qu'il en soit,
l'organisation de l'agriculture indigène
est primordiale dans un pays où l'im-
mense majorité de: la population ne tire
ses ressources que de la terre et dans
des conditions encore insuffisantes pour
assurer'son alimentation.et son bien-
être. ;
être.
« Avec l'organisation récente de l'éco-
nomie rurale par l'intermédiaire des so-
ciétés indigènes de prévoyance tous les
moyens nécessaires sont à pied d'œu-
vre. L'économie dirigée et le crédit
agricole sont les pièces maîtresses de
cette nouvelle politique.
(Lire la suite page 3.)
Le Havre, grand - marché
des bois coloniaux
(DE XOTRE COKKESPOXDAXT :
M. LAGSE.-WX.)
M..1. Charles, président de la
Chambre syndicale des importateurs,
négociants et commissionnaires en
bois exotiques du Havre, nous expose
les raisons de son développement :
Un cfëS laits les plus niarquants'de
l'évolution du port du Havre pen-
dant ces vingt dernières années est
sans conteste l'incessant développc-
ment du marché des bois exotiques.
Nous avons demandé à M. Charles,
président de la Chambre syndicale
des importateurs, négociants et com-
missionnaires en bois exotiques du
Havre, de nous dire ce'qu'il pensait
du développement du commerce des
bois venus d'outré-mer.
-- Nous devons, nous a-t-il déclare:
pfenser que le développement du man-
rhé des bois coloniaux et exotiques
de notre port a pOûr'jrrincipalè cause
npn'iseulèment le fait que depuis nm
..il LA FRANCE
:–! -
Alors que se célébrait la fête du Grand
Bairam M. Jean Zay, ministre de l'Ins-
truction publique se. trouvait au Caire
- où il inaugura, comme on le sait,
notre Exposition d'Art français.
Or, quelques minutes avant de pro-
noncer son sermon. Cheikh El Mara-
ghi reçu notre ministre et, répondant
aux souhaits et salutations, le recteur
de la grande université égyptienne tint
à exprimer les sentiments d'attache-
ment et de reconnaissance que les mu-
sulmans éprouvent à régard de la
France dont « l'œuvre en Islam, et en
particulier dans le domaine intellec-
tuel, en Egypte,- n'a cessé d'être si
féconde et si libérale. »
M. Jean Zay ne manqua pas d'ap-
précier cette déclaration : tout der-
nièrement, au congrès' des délégués
cantonaux, le ministre de l'Instruction
publique la rappella eq ces termes :
« Ï1 n'est pas indifférent .que le
cheikh el Maraghi, recteur de la gran-
de université d'El-Azhar, ait tepu, non
seulement à recevoir un ministrç fran-
çais, mais à lui déclarer en propres!
termes que ses, coreligionnaires n'ou-
bliaient pas l'affection sincère que leur
p. rte la France et restaient, avant tout
quoi qu'on ait pu tenter, ses amis fl-
d-Mes. » -
quart de siècle le nombre des exploi-
tants forestiers de nos colonies s'est
sans cesse accru,
« Les statistiques montrent que les
9/10 des bois exotiques étrangers et
les 3/4 des bois coloniaux sont pas-
sés par Le Havre. Les chiffres qui
placent aujourd'hui. Le Havre à la
tête de l'importation et duicommerce
des bois coloniaux sont d'ailleurs élo-
quents., Alnrs qu'en, 1913 notre port
ne recevait que 60.000 tonnes de bois
exotiques dont. 21.000, tonnes de nos
colonies, des 192G il en a importé
130.000 tonnes dont 120.000 environ
de bois coloniaux.
« Ce développement considérable
des importations a nécessité la créa-
tion de vastes aménagements moder-
nes 'pour la réception et la présenta-
tion des bois. l)ans ce but, une" grande
partie fhj quai de Gironde fut spé-
cialement installée, et dotée des en-
gins de manutention les plus perfec-
tionnés, qui-réduisent au minimum
la main-d'çeuvre coûteuse et assurent
un.débarquement rapide et économi-
que, permettant d'affirmer que Le
Havre est actuellement un des ports
le meilleur marché d'Europe.
;« Il y a.liçu aussi de souligner la
position géographique du Havre à
l'éihbouchtire de' la Seine, qui lui
permet d'alimenter Paris et le mar-
ché français et d'utiliser pour la ré-
exportation les lignes sur l'Angleter-
re. les Etats-Unis l'Allemagne, l'Eu-
rope Centrale, qui atteignent le chif-
fre d'environ 15.000 à 20.000 tonnes
annuellement.
« En dehors de l'aspect sous lequel
nous venons de montrer Le .Havre
comme le véritable marché des bois
exotiques et coloniaux, il faut consi-
dérer que c'est également un port de
transit et un port d'entrepôt. Une
grande partie du bassin du canal dé
Tancarville est spécialement affectée
au flottage des okoumé, rendant de
grands services lorsque l'importation
vers l'Allemagne est moins active.
« Malgré les résultats aussi favo-
rables, qui ont été enregistrés, le port
du Havre poursuit ses efforts, pour
urnéliôrer: tons ses aménagements, lui
permettant ainsi de conserver et
d'accuser encore sa prépondérance
sur le marché des bois-exotiques et
coloniaux. » :. :.
tettes sont les "déclarations qui
nous ont été faites par M: A. Charles.
ElleS' sont marquées d'optimisme;
d'un optimisme du"'meilleur. aloi :
celui qui èst,'basé sur de"solides réa-
lités.
LA POLITIQUE COlONIALE BRITANNIQUE
PRENDR A-T-ELLE ", ", ","",
UNE NOUVELLE ORIENTATION ?
Le coup de barre donné par M. Cham-
berlain dans la politique étrangère de
l'Angleterre a inquiété nos meilleurs
amis.
C'est que la politique étrangère de la
Grande-Bretagne, par rapport aux gran-
des puissances surtout, ne peut manquer
d'affecter, de près ou de loin, sa poli-
tique coloniale.
Et qui dit politique coloniale dit re.
mue-ménage éventuel à travers la map-
pemonde toute entière.
Déjà les conversations commencées
entre l'Angleterre et l'Italie tournent au-
tour de questions où la politique colo-
niale des deux puissances est directe-
ment en jeu. L'Abyssinie touche à tant
de colonies anglanses ! Et la question
de la Méditerranée affecte de son côté
une foule de problèmes à caractère im-
périal ! D'où l'intérêt avec lequel cette
prise de contact est suivie par le monde
entier, et en particulier par la France
dont les intérêts coloniaux dans les ré-
gions en question sont de première im-
portance. - :
Il serait prématuré d'indiquer les ré-
sultats possibles ou même probables de
ces conversations. Tout ce que l'on peut
dire c'est que ceux qui croient l'Angle-
terie prête à céder sur toutes ces posi-
tions doivent se préparer à de grosses
dés.illusions.
A l'heure actuelle, s'il y a des coups
de poing sur la table à donner, ce ne
sera pas, certes, le dictateur italien qui
pourrait asséner les plus bruyants.
Dans ce genre de discussions privées,
loin des yeux du monde, chacun laisse
son prestige avec son manteau au ves-
tiaire : il n'emporte avec lui que ses
ai-meo et son portefeuille, ainsi que son
crédit moral et politique. A ce compte-là,
il n'tst pas difficile de dire lequel des
deux interlocuteurs sera le plus impres:
sionné.
Si les conversations anglo-italiennes
doivent apporter 4 paix-et. la tranquillité
à. tout .16' bassin méditerranéen, Vhon-
Heur étant sauf pour les uns et pour les
autres, il serait difficile die refuser à leur
souhaiter un honnête succès.
Mais si elles doivent avoir pour co-
rollaire de mener à des conversations du
même genre avec l'Allemagne, le pro-
blème devient plus délicat.
L'Allemagne a dernièrement posé ses
revendications coloniales au premier plan
de sa politique. Et si le dictateur italien,
qui s'était pourtant déclaré satisfait, après
la conquête de l'Ethiopie, a cru bon
Par Diana WOOD
d'appuyer publiquement les récrimina-
tions allemandes sur ce sujet. Conserve.
ra-t-it la même attitude pendant les dis-
cussions anglo-italiennes ? Ou bien lais-
sera-t-it tomber son: allié ? Là est la
question.
En attendant, le gouvernement britan-
nique a déclaré à plusieurs reprises que
la question coloniale n'est pas actuelle
et qu'il n'est pas disposé à l'ouvrir avec
et qu l
l'Allemagne, quelle que soit la chaleur
que celle-ci met à présenter cette ques-
tion comme une des .nécessités biologi-
ques de la prospérité allemande.
L'opinion anglaise est partagée sur -
l'attitude à prendre en cette matière. Les
travaillistes; malgré leur opposition aux
dictatures, restent pourtant attachés à
leurs dogmes économiques et sociaux,
qui s'opposent à ce qu'ils appellent l'ex-
ploitation de l'homme et de la nature
par telle ou telle nation.
Ils ne voudraient donc pas rendre à
l'Allemagne ses anciennes colonies, mais
tout simplement transformer « toutes »
lés colonies en des territoires à mandat
placés sous la haute autorité de la
S.D.N. qui les exploiterait pour le plus
grand bien de tous. Fantaisies ! Passons.
Les libéraux orthodoxes, qui ont hé-
rité de ce complexe de « little Englan-
ders ? qu'avaient développé leurs aïeux
politiques, ne sont pas loin d'une capitu-
lation sur ce sujet. Mais ils sont si peu
nombreux ! Et puis, si cette question est
mise aux voix parmi eux, on peut douter
qu'on arrive à une unanimité. On peut
donc tranquillement les ignorer.
(Lire la suite en cinquième muie. )
UNE PROMESSE
dont on ne parle plus
Depuis plus de deux ans nombre de
démarches ont été -faites,. tant -auprès
des gouverneurs généraux' de l'A. O. F.
que des ministres des Colonies pour
obtenir l'incorporation des agents con-
tractuels dans un cadre régulier leur
assurant une * pension.
Une promesse fut faite : le 24 août
dernier, M. Marius MOtttet, alors rue
Oudinot, écrivait à Me Alcide Delmont,
délégué de la Côte d'Ivoire, que « le
principe de l'intégration. dans les ca-
dres de contractuels remplissant cer-
taines conditions d'âge et d'ancienneté
était d'ores et déjà admis :>. « D'autre
part écrivait-il le gouverneur gé-
néral de l'A. O. F. devait soumettre
incessamment un projet d'affiliation
soit à une caisse de prévoyance, soit à
la Caisse nationale des retraites pour
la vieillesse ».
Ce projet a bien été consacré par
un arrêté du 19 novembre suivant,
mais sa mise en vigueur se fait tou-
jours attendre.
Cette attente est bien longue. Dès
maintenant elle est inexplicable. Bien-
tôt elle sera inadmissible.
LE STATUT DES ILES
DU PACIFIQUE
Par un ordre de l'Exécutif, M. Roo-
sevelt vient de proclamer la souverai-
neté des Etats-Unis sur les îles Can-
ton et Enderbury, dans l'archipel des
Phœnix. Ces îles étaient jusqu'à pré-
sent considérées comme dépendances
anglaises, mais n'étaient pas effective-
ment occupées. Aussi pour affirmer de
manière tangible sa nouvelle souverai-
neté, le gouvernement de Washington
s'est-il empressé d'y débarquer des co-
lons, tendant ainsi à remplacer le prin-
cipe du premier découvreur par celui
de l'occupant réel. Le département
d'Etat annonce, au surplus, qu'il étu-
die dans le même état d'esprit le sta-
tut légal de bon nombre d'îlots du Pa-
cifique.
Le but des annexions envisagées est
l'établissement de bases aériennes. Le
gouvernement anglais ne pouvait de-
meurer indifférent devant ces métho-
des. américaines" : l'ambassadeur bri-
tannique à Washington, vient d'être
chargé d'informer le gouvernement de
M. Roosevelt que la Grande-Bretagne
maintenait entièrement tous ses droits
sur l'archipel des Phoenix.
La France, de son côté, ferait bien
de se souvenir qu'elle possède aussi
aans le Pacifique. et ailleurs (Cheik
Saïd notamment), aes positions. par-
fois plus juridiques que visiblement
affirmées et d'envoyer là-bas où ils
font défaut, des représentants dûment
eccrédités pour attester de ses droits
le cas échéant.
LA RECONNAISSANCE
DE L'EMPIRE ITALIEN
Par la nomination d'un nouvel am-
bassadeur, le gouvernement roumain.
vient de -reconnaître l'Empire italien
d'Ethiopie. > -
Par ailleurs,, un toast porté par le
colonel Beck, ministre des Affaires
étrangères. de Pologne, au « .roi d'Ita-
lie, empereur - d'Ethiopie » fait présa-
ger, de la part du gouvernement polo-
nais une reconnaissance prochaine.
Depuis deux ans, le indt
d'ordre, à Rome, a été de *
actuelle, celui qu'a Pans
nous devons adopter ? ;
r39e année.: N°: 11. -Ponda+eur :̃Marce11 ft'JI-DEl. : Edition hebdomadaire.– Prix du numéro : Un franc Lundi 14 mars 1933.
Les Annales Coloniales
nn ta ! p
;'.:' -
DIRECTION ï
RÉDACTION -"
l2v l!Mi Lt PftlètiAri PâriS (9e)» Téléphone-: Provence 49.81 et 82. –- C. C. postaux Paris 147385.
," >:,* ,,: ,'19. rm , -., L- é - *N-- -w- -i-e- r: i hds (01-
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ConeSjpondànts particuliers dans tout l'Empire et dans les < ports de la Métropole.
, : - Les manuscrits ne sont pas rendus.
; Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9'),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
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M PLUS COLONIAL
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- Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
NOS COLONIES
NOS:'COLQ;NIES,
et la vie industrielle
:: Par G. NOUELLE I"y- - •' •> ̃ - = -
Député, Président de la Commission : *
des Colonies ,-i I -
.1 l,:..:"
Dans un Pr*cédent aTticle, n ous avons question de savoir
ail'antique pacte colonial était encore en vigueur.
Lès, faits parleront et: répondront" pour nous. Voyons ce qui se
passe.actuellement. ':
Les journaux coloniaux et la presse métropolitaine spécialisée
ont agité le problème du sucre. De nombreuses conférences ont mis
en contact et; pour tout dire, face à face, sucriers coloniaux et su-
criers'métropolitains. Auctiri accord n'en est résulte. Force fut dé
recourir à ua arbitrage confié-à notre collègue et-ami M. Barihe,
député de
Il tfagitdeâxer dans quelles proportions le-sucre de canne sera
admis à rentrée en France : la part réservée aux producteurs colo-
niaux. sera-t-elle de 14 de la consommation métropolitaine ? Doit-
elle être augmentée ? Oui-r disent désintéresses d'outre-mer pour
qui lie-qizéëtiog est -t'tntr Nrn^ifprtfidrnt nBT'ifrrfîiiwff ftïfn ifirr
la campagne bètteraviëre doive se trouver àéScitairé cette année:
Question de principe, n''ekt;-ce pas ? N'attisons pas les passions.
Souhaitons, au contraire, qif unel entente intervienne, sans demander
au Parlement de trancher le différend (i). Maià notons, en passant
que la copcurrencg, de France, chronologiquement :.car
c'est le' sucre de canne qui, a été consommé, en Europe le premier et
seul pendant très longtemps, la découverte du sucre cristallisable
dans la betterave ne date que de 1?50 èt^c'est Napoléon, pour qui
lé contrôle anglais sur mer était exaspérant, qui favorisa, poussant
jusqu'au bout l'application du. blocus continental, la nouyelle indus-
trie. C est ainsi que Delesseri fut amené à construire sa première
usine à Passy. ': ̃ <. »
Une autre question qui fera couler beaucoup d'encre est celle de
Vinstallation des. huileries en 'A.OJ?., en particulier au Sénégal.
Rien n'est encore fait dans ce domaine, mais, la seule annonce
de ce qui,pourrait être fait a déjà eu son écho à la tribune du Par-
lement. Lors de la discussion du budget du ministère1 des Colonies,
un honorable sénateur a posé franchement le problème sur son véri-
table terrain. Il-a demande quelles mesurés le ministre comptait
prendre pour protéger, sur le territoire de. la métropole, nos huile'rïes
contre l'édification, notamment en A.O.F., d'industries concurrentes.
Les deux mots essentiels s'y trouvent. : concurrence et protection:
Ils scAématjsent toute la politique suivie jusqu'ici dans les relations
de la France et de ses colonies. -' ,': -.. -
Braves indigènes du Sénégal,
du Soudan, du Niger et autres
lieux; qui ^produisez, rfes arachi-
deStWôt& ipè J'Q1}Æ
'-
- ttanstpbrtS
est devenu trop gtand, nous, avons
bien vèulucontinuer nc& achats,
maison vous demandant dè dé-
cortiquer vps graines, àï Jamain.
s'il le fallait, le tèmps n'ayant pas
de prix pour vous.
.̃ (Lire In anité page 3.).
(1), Un -accord - eit intervenn. Nous en
donnons le détail1 par ailleurs. ».
UNM0UVEMEN1
dffnt ç n piHF
: .• • - rie
Le bruit couriavec- persis taficè dani,
certains rmiieùx coloniaux, qu'à la suite
de la viaite de personnalités pdrïemeU-,
tairesen A.. O.F. cette année, dèç
changements importants seraient envi-
sagés dans la haute administration c6-
loniale.. ,:"
}
L'œuvre' dé. l'Office.' du .Nigerqut
avait été très fortement ^discutée il y a
deux ans .serait aujourd'hui haatèment
approuvée et encouragée var plusieurs
membres du goûvernemmt. Il serait
question de confier à son directeur gé-
néral, M, Belime, un poste très en vue.
Il est certain que M. Albert Sarraut,
qui a toujours soutenu M. Belirqe, aura
une grande influence dans la décision
à prendre et que soM oMa sera tréa
écouté tant par le parti radical que par
le président du.-Conseil lui-même.
On
serait en Afrique du Nord ou en Afri-
que Noire. Il est certain que 1eg mem-
bres éminents, tant métropolitains que
coloniaux du conseil d'administration
de l'Office du Niger soutiendront la.
candidature de M. Bélime, qui a su par
son labeur gagner leur entière con-
fiance.
LA OUESTION COLONIALE
AU FIL DÉS NEGOCIATIONS
De Londres depuis quelque .temps
amorcées, tes négociations avec Rome
It sont maintenant avec Berlin, M. von
Ribbentrop venant, de prendre contact
avec lord Halifax ., ,
A Rome il ne doit pas- être question
des revendications coloniales alleman-
des. Les négociations1 portent sur-l'Es-
pagne, l'Egypte et les zones d'influen-
ces anglaises au Proche-Orient.
A Berlin,1 les milieux autorises assu-
rent que la campagne revendicatrice
sera intensifiée et espèrent « que l'An-
gleterre reconnaîtra éventuellement les
droits du Reich sans plus - marchan-
der ».
Cette campagne se poursuit en ef-
fet activement et M. Funk, nouveau
ministre de l'économie du Reich, dans
un récent discours déclara que ce qui
importe est de créer avec les colonies
de nouvelles bases de-production mais
que d'abord elles constituent une- ques-
tion politique, « une question d'hon-
neur nation*! ,y>. >
Au cours" de. sa visite à Londres, M.
von Ribbentrop. fut reçu par lord Ha-
lifax, qui lui fit valoir que le retour
des colonies allemandes n'intéresse pas
seulement la Grande-Bretagne, mais
également l'Australie, la Nouvelle-Zé-
lande, l'Afrique du Sud, la France, la
Belgique .et le Japon. Il ne peut. donc
fatre l'objet d'aucun arrangement bila-
téral.
A Londres., les milieux officiels sont
très réservés siir cette question. A no-
ter cependant qu'un débat sur les re-
vendications coloniales allemandes, qui
devait être radiodiffusé, vendredi der-
nier, a été annulé par la British Broad-
castlng Corporation en raison de son
c inopportunité ».
Trois personnalités anglaises de-,
vaient prendre part à la discussion :
M. L. S. Amery, ancien ministre des
Colonies ; M. Harold Nicolson, député
travailliste national, et M. George
Glasgow, rédacteur diplomatique de
l'Observer. J
: 0
Mari ne marcha n de
et colonies
Par H. BERTHER
La France est un Empire de 110 mil-
lions d'habitants. Les parties de cet
Empire sfont dispersées sur' toutes la
surface du globe.
Seule une forte marine militaire peut
en assurer la sécurité. Une flotte mar-
chande, nombreuse, rapide, moderne
est indispensable pour lier entre elles
la France continentale et. la France
d'outre-mer.
Une nation qui ne possède qu'une
marihe miîstaire surclassée et qui se
désintéresse de sa flotte commerciale
est cbndàmhée tôt ou tard Jt perdre ses
cololàies.
Nôuà nous, excusons de. rappeler des
vérités premières. Mais nous; qui con-
sidérons que notre pays dans la situa-
tion actuelle doit,, s'il veut vivre, se
tourner vara ses colonies, faire, due
l'Empire français deviennent, militai-
rement et économiquement, une réalité,
ne pouvons que consulter avec une in-
finie tristesse les statistiques qui. ont
été publiées , tout récemïnent en ce qui
concerne les constructions de navires
marchands.
Les chiffres donnés par le Lloyd's
Register of Shipping nous apprennent
eue la production mondiale, en l'espè-
ce, à atteint en 1937, 2,690.580 tx et
qu'elle accuse, par rapport à 1936, une
augmentation de 21,3 ,,'.
Si nous, examinons le (^tail, iious
cbnstatonsjque, toutes tes nations colo-
nialés, celles qui veulent le devenW ou
le redevenir; ont fait un effort cphsidé-
rable poucidévelopper leurs construc-,
tions Qvates: » i - , » ',
Voyons les navires marchands coins;
truits par ces différents pays en 1937,
Le tonnage constjniit efi Qrande-Bre-
tagne et Irlande s'établit. à' 920.822 tx
contre 856.257 en 1936 et 499.011 en
1935..
En Allemagne, 174 navires de
435.606 tx ont été lancés en 1937. Par
rapport à 1936, l'augmeiitation est
de 55.625 tx, c'est le - tonnage annui'
le plus important depuis 16 ans..
Aux Etats-unts, la production a. at-
teint 239.445 tx, soit plus, du dotible
de l'armement lancé en 1936. La jplus
grande partie du tonnage a ét^-cons-'
truite pour l'Atlantique." ,.:. ,'- ,
En Hollande, le tonnage construit
est-de 1^3:50^ tx. S a doUbI('p;r: rap-
port A 183(t. -
: Pour là Suède, le tonnage è'Yy^Asi plus
élevé qui-ait jàmals Sté constéW:i;pour
ce pays, soit', léliOOO. tx.
Au Danemark, 131.411 tx ; 33.874 tx
de plus qu'en 1936. ','
L'Italie a construit 21.918 tx,': soit
"J .,.
une augmentation de 10.573 tx sur
1936.
Pour la France, nous apprenons que
la production pour 1937 a été de 26:544
tx, en diminution de 12.664 tx, soit
30 de moins sur l'exercice précé-
dent.
L'excédent des constructions navales
marchandes par comparaison avec
1936, de pays comme l'Allemagne ou
le Danemark, dépasse donc de 110 et
de 30 le. total des constructions
françaises !
Nous savons très bien-que, pour ré-
pondre aux besoins les plus urgents,
nous nous sommes procurés quelques
navires neufs en les achetant au de-
hors et que 170 millions de francs ont
grevé le déficit de notre balance com-
merciale; et sont allés augmenter les
ressources fiscales des nationd étrangè-
res, les salaires de leurs ingénieurs et
de leurs ouvriers, lés recettes de leurs
chantiers. Mais étant donné la dépré-
ciation de notre monnaie,-il est im-
possible de faire-un effort suffisant et
soutenu dans ce sens.
(Lire ld\suite page 3.)-
A l'occasion de la fête du Grand Bai-
ram, qui est la plus grande fête mu-
sulmane pendant laquelle s'achève le
pèlerinage à' la Mecque devant ien
pèlerins, aâsemblés, le' roi du Hedjaz,
affirma l'.unité mbràle et spirituelle du
monde ardujé ;et; dé llsïaln, déclarant
; notamment ,.
f *'Occidentales àiicun'e intention hostile,
mais nous' voulons que soit reconnue
la force de l'Islam et qu'aucun obsta-
cle ne vienne comprométtre notre so-
lidarité religieuse politique et raciale.»
A la même heure, au Caire, cheikh
Et Maraghi, recteur de l'université d'El
Azhar,- prononçait • devant plusieurs
millieis de fidèles un imp'- tant sermon
qui était radiodiffusé dans tous les
pays de l'Islam,
Sur le plan du panislamisme le
grand chef religieux a déclaré:
; « L'Azhar adresse -ses salutations et
sps vœux à nos frères musulmans
dOrient «t d'Occident, à quelque rite
Qu'ils appartiennent, souhaitant que
Dieu, les éclaire' dans la voie de la reli-
gion: et,du mondé où nous viyons, qu'il
les '.ccmduise ;sur le sentier de là. vertu
et qu'Jî.^joisse leurs cœurs et leurs, ten-
dances. pour qu'ils forment ce peuple
ni. 'a dépr**' l* CVinn.
_nn_n" --
LA DEFENSE DE L'EMPIRE. Traversant Dakar, voici un grand canon de marine qui va être
mis en place, au point d'appui renforcé dernièrement. (1)1'010 unuqne.)
IE SALARIAT
,\ ,.
EN INDOCHINE
Les décrets du 30 décembre 1936 et
du 24 février 1937 portant réglementa-
tion des conditions du travail des indi-
gènes et des Européens ont doté cette
colonie d'une véritable charte du tra-
vail. Ils ont été complétés par le décret
du (J juin 1937 qui a organisé l'Inspec-
tion générale du travail.
Outre l'inspecteur général six catégo-
ries de fonctionnaires sont chargés de
l'application des lois ouvrières. -Ce sont
d'abord les inspecteurs locaux du tra-
vail, les inspecteurs adjoints placés sous
leursp. ordués; les a.dmin ; istratefirs, chefs
deprovinteet eVentùeHethent leurs ad-'
joints. Ensuite, les contrôleurs du tra-
vail, puis les ingénieurs des. Mines; en
quatrième lieu les ingénieurs des Tra-
vaux publics assurant le contrôle des
Chemins de fer et des tramways, cin-
quièmement les agents spéciaux chargés
du contrôle des établissements travail-
lant pour l'arinée, la. marine ou l'avia-
tion, .enfin, et d'une manière -général,-
tous les oïficiers de. police judiciaire.
raiilpectièu'r "ginér^^t rtVâvàti' et de
la Prévoyance sociale est aidé dans sa
tâche par deux collaborateurs plus spé-
cialement chargés des travaux de bu-
reau, de telle sorte qu'il peut se déplacer
facifement, prendre fréquemment con-
tact avec les chefs d'administration loca-
le et d'une façon générale,' avec tous les
fonctionnaires appelés à participer à
l'application, et au contrôle de la nou-
velle législation.
(Lire la suite page 3.)
Eduquer
l'indigène
On sait combien la France s'y est
attachée. Emanation des grands prin-
cipe de 1789, notre politique coloniale
tend à l'assimilation sur le plan de
l'égalité de race. En principe, ces pré-
ceptes sont excellents, autant, cepen-
dant, qu'on ne confonde pas égalité de
race avec égalité: d'évolution.
Il semble bien que ce soit cette con-
fusion que veuille dénoncer M. Justin
Godart, sénateur, ancien ministre, lors-
que, à l'issue d'un récent voyage en Tu-
hisie.11 déclara :
- L'oeuvre de la France ne com-
porte qu'une seule critique : c'est la
manière illogique dont est compris l'en-
seignement donné aux indigènes qui
comprennent les diplômes comme un
titre leur donnant droit à une place et
à un traitement et se transforment en
mécontents et en aigris s'ils ne l'ob-
tiennent pas.
« Combien on ferait mieux de ne leur
donner qu'un enseignement pratique tel
<|i»e celui et' rnétïers
jusqu'au jour où leur masse aura suf-
fisamment évolué. »
Mais voilà, dans -notre ardeur offi-
cielle à « élever nos protégés jusqu'à
nous » par une sorte de surenchère
cotoniate --' sans. temr compte des be-
soins réels, nous leur avons largement
ouvert les portes de nos collèges et de
nos universités. Nous avons ainsi créé
une élite factice à laquelle nous ne
pouvions pas réserver de débouchés suf-
fisants. Or, en Islam, en particulier, un
titre implique une fonction.
Nous avons distribué des titres en
négligeant la contre-partie de fonctions.
Cette erreur nous vaut toute une
classe d'intellectuels.- ou dits tels
sans ressources et sans avenir. Trop
souvent, en instruisant, nous.avons fait
des déclassés. Ils nous le reprochent et
ils ont raison.
Nous savons que cette folle politique
pédagogique est maintenant heureuse-
ment remplacée par ceHe, plus réaliste,
de l'enseignement pratique. Cependant
les conséquences de l'erreur première
n'en persistent pas moins.
Nous nous devons donc de la réparer
dans la mesure du possible en. assurant
à ceux qUe nous avon, formé plus
ou moins'bien à notre image, l'ave-
nir que nous leur avons inconsidéré-
ment laissé espérer, et souvent promis.
P. LE VERBE.
LA FRANCE
à un tournant
., .; :. :' ,.
t/ne fois dé plus; la France est en
crise ministérielle. Une fois de pjùs
le chancelier Hitler a profité de no-
tre impuissance : il vient de réaliser.
l'Anschluss.
Situons brièvement la situation;
très grave, M. Chautemps, considé-
rant qu'il ne pouvait. poursuivre une
'politique qui, basée, sur l'emprunt, .en-
traîne le-pays à la faillite (JS. mil-
liards d'emprunt par an) a remis la
démission de.son cabinet..
Alors que .la crise éclatait à Paris
M.. Schuschnigg, à Vienne, pour ré-
sister, à la pression nazi décidait un
plébiscite.
- Cette consultatioIt ne pouvant être
favorable aux nazis autrichiens, ceux-
ci .avec l'appui des troupes alleman-
des qui pénétraient en' Autriche, ont
déclenché un putsch qui a pleinement
^réussi : M. Schuschnigg a démission.
né .et est remplacé -par M. Seiss-In-
quart.
Ainsi se continue la politique du
« coup de force » chère à l'Allema-
gne. Ce pays peut la faire sans dan-
ger, étant fort pour avoir réalisé son
unité. Ses opposants, impuissants
comme la France ou allié, comme
l'Italie, ne peuvent actuellement op-
poser de veto.
Aujourd'hui est. réalisé le Mittel-
Europa. Demain ce sera le Mittel-
Africa.
La situation est grave. Avec l'unite
allemande en Europe Centrale tom-
bent pratiquement nos alliances avec
là PètiteEritente: !";Jltgleterre négo-
cie avec l'Italie. Nous sommes isolés.
Seiil notre Empire nous reste, dont
nous n'avons pas su jusqu'alors tenir
compte, notre seule réalité demain.
si nous pouvons le protéger, en nota
nrotiae*"* nous-mêmes- 13 L. V.
LE PAYSANNAT
EN ALGÉRIE
Présidant dernièrement à Alger la
réunion interdépartementale des cham-
bres d'agriculture le gouverneur géné-
ral Le Beau. a prononcé un discours
dans lequel il a largement traité toutes
les questions agricoles intéressant l'Al-
gérie.
Au paysantiat indigène qu'ii s'attache
ardemment à réaliser M. Le Beau fit
une place particulière, une place parti-
culièrement intéressante, ainsi 'question
peut en juger : 4:.
« Cette politique du paysannat s'impo-
se sans cesse à nos préoccupations, car
elle est à la base même de l'existence
de la masse rurale. Les résultats déjà
obtenus sont patents, encore que cer-
tains d'entre eux demandent une éché-
ance assez longue. Quoi qu'il en soit,
l'organisation de l'agriculture indigène
est primordiale dans un pays où l'im-
mense majorité de: la population ne tire
ses ressources que de la terre et dans
des conditions encore insuffisantes pour
assurer'son alimentation.et son bien-
être. ;
être.
« Avec l'organisation récente de l'éco-
nomie rurale par l'intermédiaire des so-
ciétés indigènes de prévoyance tous les
moyens nécessaires sont à pied d'œu-
vre. L'économie dirigée et le crédit
agricole sont les pièces maîtresses de
cette nouvelle politique.
(Lire la suite page 3.)
Le Havre, grand - marché
des bois coloniaux
(DE XOTRE COKKESPOXDAXT :
M. LAGSE.-WX.)
M..1. Charles, président de la
Chambre syndicale des importateurs,
négociants et commissionnaires en
bois exotiques du Havre, nous expose
les raisons de son développement :
Un cfëS laits les plus niarquants'de
l'évolution du port du Havre pen-
dant ces vingt dernières années est
sans conteste l'incessant développc-
ment du marché des bois exotiques.
Nous avons demandé à M. Charles,
président de la Chambre syndicale
des importateurs, négociants et com-
missionnaires en bois exotiques du
Havre, de nous dire ce'qu'il pensait
du développement du commerce des
bois venus d'outré-mer.
-- Nous devons, nous a-t-il déclare:
pfenser que le développement du man-
rhé des bois coloniaux et exotiques
de notre port a pOûr'jrrincipalè cause
npn'iseulèment le fait que depuis nm
..il LA FRANCE
:–! -
Alors que se célébrait la fête du Grand
Bairam M. Jean Zay, ministre de l'Ins-
truction publique se. trouvait au Caire
- où il inaugura, comme on le sait,
notre Exposition d'Art français.
Or, quelques minutes avant de pro-
noncer son sermon. Cheikh El Mara-
ghi reçu notre ministre et, répondant
aux souhaits et salutations, le recteur
de la grande université égyptienne tint
à exprimer les sentiments d'attache-
ment et de reconnaissance que les mu-
sulmans éprouvent à régard de la
France dont « l'œuvre en Islam, et en
particulier dans le domaine intellec-
tuel, en Egypte,- n'a cessé d'être si
féconde et si libérale. »
M. Jean Zay ne manqua pas d'ap-
précier cette déclaration : tout der-
nièrement, au congrès' des délégués
cantonaux, le ministre de l'Instruction
publique la rappella eq ces termes :
« Ï1 n'est pas indifférent .que le
cheikh el Maraghi, recteur de la gran-
de université d'El-Azhar, ait tepu, non
seulement à recevoir un ministrç fran-
çais, mais à lui déclarer en propres!
termes que ses, coreligionnaires n'ou-
bliaient pas l'affection sincère que leur
p. rte la France et restaient, avant tout
quoi qu'on ait pu tenter, ses amis fl-
d-Mes. » -
quart de siècle le nombre des exploi-
tants forestiers de nos colonies s'est
sans cesse accru,
« Les statistiques montrent que les
9/10 des bois exotiques étrangers et
les 3/4 des bois coloniaux sont pas-
sés par Le Havre. Les chiffres qui
placent aujourd'hui. Le Havre à la
tête de l'importation et duicommerce
des bois coloniaux sont d'ailleurs élo-
quents., Alnrs qu'en, 1913 notre port
ne recevait que 60.000 tonnes de bois
exotiques dont. 21.000, tonnes de nos
colonies, des 192G il en a importé
130.000 tonnes dont 120.000 environ
de bois coloniaux.
« Ce développement considérable
des importations a nécessité la créa-
tion de vastes aménagements moder-
nes 'pour la réception et la présenta-
tion des bois. l)ans ce but, une" grande
partie fhj quai de Gironde fut spé-
cialement installée, et dotée des en-
gins de manutention les plus perfec-
tionnés, qui-réduisent au minimum
la main-d'çeuvre coûteuse et assurent
un.débarquement rapide et économi-
que, permettant d'affirmer que Le
Havre est actuellement un des ports
le meilleur marché d'Europe.
;« Il y a.liçu aussi de souligner la
position géographique du Havre à
l'éihbouchtire de' la Seine, qui lui
permet d'alimenter Paris et le mar-
ché français et d'utiliser pour la ré-
exportation les lignes sur l'Angleter-
re. les Etats-Unis l'Allemagne, l'Eu-
rope Centrale, qui atteignent le chif-
fre d'environ 15.000 à 20.000 tonnes
annuellement.
« En dehors de l'aspect sous lequel
nous venons de montrer Le .Havre
comme le véritable marché des bois
exotiques et coloniaux, il faut consi-
dérer que c'est également un port de
transit et un port d'entrepôt. Une
grande partie du bassin du canal dé
Tancarville est spécialement affectée
au flottage des okoumé, rendant de
grands services lorsque l'importation
vers l'Allemagne est moins active.
« Malgré les résultats aussi favo-
rables, qui ont été enregistrés, le port
du Havre poursuit ses efforts, pour
urnéliôrer: tons ses aménagements, lui
permettant ainsi de conserver et
d'accuser encore sa prépondérance
sur le marché des bois-exotiques et
coloniaux. » :. :.
tettes sont les "déclarations qui
nous ont été faites par M: A. Charles.
ElleS' sont marquées d'optimisme;
d'un optimisme du"'meilleur. aloi :
celui qui èst,'basé sur de"solides réa-
lités.
LA POLITIQUE COlONIALE BRITANNIQUE
PRENDR A-T-ELLE ", ", ","",
UNE NOUVELLE ORIENTATION ?
Le coup de barre donné par M. Cham-
berlain dans la politique étrangère de
l'Angleterre a inquiété nos meilleurs
amis.
C'est que la politique étrangère de la
Grande-Bretagne, par rapport aux gran-
des puissances surtout, ne peut manquer
d'affecter, de près ou de loin, sa poli-
tique coloniale.
Et qui dit politique coloniale dit re.
mue-ménage éventuel à travers la map-
pemonde toute entière.
Déjà les conversations commencées
entre l'Angleterre et l'Italie tournent au-
tour de questions où la politique colo-
niale des deux puissances est directe-
ment en jeu. L'Abyssinie touche à tant
de colonies anglanses ! Et la question
de la Méditerranée affecte de son côté
une foule de problèmes à caractère im-
périal ! D'où l'intérêt avec lequel cette
prise de contact est suivie par le monde
entier, et en particulier par la France
dont les intérêts coloniaux dans les ré-
gions en question sont de première im-
portance. - :
Il serait prématuré d'indiquer les ré-
sultats possibles ou même probables de
ces conversations. Tout ce que l'on peut
dire c'est que ceux qui croient l'Angle-
terie prête à céder sur toutes ces posi-
tions doivent se préparer à de grosses
dés.illusions.
A l'heure actuelle, s'il y a des coups
de poing sur la table à donner, ce ne
sera pas, certes, le dictateur italien qui
pourrait asséner les plus bruyants.
Dans ce genre de discussions privées,
loin des yeux du monde, chacun laisse
son prestige avec son manteau au ves-
tiaire : il n'emporte avec lui que ses
ai-meo et son portefeuille, ainsi que son
crédit moral et politique. A ce compte-là,
il n'tst pas difficile de dire lequel des
deux interlocuteurs sera le plus impres:
sionné.
Si les conversations anglo-italiennes
doivent apporter 4 paix-et. la tranquillité
à. tout .16' bassin méditerranéen, Vhon-
Heur étant sauf pour les uns et pour les
autres, il serait difficile die refuser à leur
souhaiter un honnête succès.
Mais si elles doivent avoir pour co-
rollaire de mener à des conversations du
même genre avec l'Allemagne, le pro-
blème devient plus délicat.
L'Allemagne a dernièrement posé ses
revendications coloniales au premier plan
de sa politique. Et si le dictateur italien,
qui s'était pourtant déclaré satisfait, après
la conquête de l'Ethiopie, a cru bon
Par Diana WOOD
d'appuyer publiquement les récrimina-
tions allemandes sur ce sujet. Conserve.
ra-t-it la même attitude pendant les dis-
cussions anglo-italiennes ? Ou bien lais-
sera-t-it tomber son: allié ? Là est la
question.
En attendant, le gouvernement britan-
nique a déclaré à plusieurs reprises que
la question coloniale n'est pas actuelle
et qu'il n'est pas disposé à l'ouvrir avec
et qu l
l'Allemagne, quelle que soit la chaleur
que celle-ci met à présenter cette ques-
tion comme une des .nécessités biologi-
ques de la prospérité allemande.
L'opinion anglaise est partagée sur -
l'attitude à prendre en cette matière. Les
travaillistes; malgré leur opposition aux
dictatures, restent pourtant attachés à
leurs dogmes économiques et sociaux,
qui s'opposent à ce qu'ils appellent l'ex-
ploitation de l'homme et de la nature
par telle ou telle nation.
Ils ne voudraient donc pas rendre à
l'Allemagne ses anciennes colonies, mais
tout simplement transformer « toutes »
lés colonies en des territoires à mandat
placés sous la haute autorité de la
S.D.N. qui les exploiterait pour le plus
grand bien de tous. Fantaisies ! Passons.
Les libéraux orthodoxes, qui ont hé-
rité de ce complexe de « little Englan-
ders ? qu'avaient développé leurs aïeux
politiques, ne sont pas loin d'une capitu-
lation sur ce sujet. Mais ils sont si peu
nombreux ! Et puis, si cette question est
mise aux voix parmi eux, on peut douter
qu'on arrive à une unanimité. On peut
donc tranquillement les ignorer.
(Lire la suite en cinquième muie. )
UNE PROMESSE
dont on ne parle plus
Depuis plus de deux ans nombre de
démarches ont été -faites,. tant -auprès
des gouverneurs généraux' de l'A. O. F.
que des ministres des Colonies pour
obtenir l'incorporation des agents con-
tractuels dans un cadre régulier leur
assurant une * pension.
Une promesse fut faite : le 24 août
dernier, M. Marius MOtttet, alors rue
Oudinot, écrivait à Me Alcide Delmont,
délégué de la Côte d'Ivoire, que « le
principe de l'intégration. dans les ca-
dres de contractuels remplissant cer-
taines conditions d'âge et d'ancienneté
était d'ores et déjà admis :>. « D'autre
part écrivait-il le gouverneur gé-
néral de l'A. O. F. devait soumettre
incessamment un projet d'affiliation
soit à une caisse de prévoyance, soit à
la Caisse nationale des retraites pour
la vieillesse ».
Ce projet a bien été consacré par
un arrêté du 19 novembre suivant,
mais sa mise en vigueur se fait tou-
jours attendre.
Cette attente est bien longue. Dès
maintenant elle est inexplicable. Bien-
tôt elle sera inadmissible.
LE STATUT DES ILES
DU PACIFIQUE
Par un ordre de l'Exécutif, M. Roo-
sevelt vient de proclamer la souverai-
neté des Etats-Unis sur les îles Can-
ton et Enderbury, dans l'archipel des
Phœnix. Ces îles étaient jusqu'à pré-
sent considérées comme dépendances
anglaises, mais n'étaient pas effective-
ment occupées. Aussi pour affirmer de
manière tangible sa nouvelle souverai-
neté, le gouvernement de Washington
s'est-il empressé d'y débarquer des co-
lons, tendant ainsi à remplacer le prin-
cipe du premier découvreur par celui
de l'occupant réel. Le département
d'Etat annonce, au surplus, qu'il étu-
die dans le même état d'esprit le sta-
tut légal de bon nombre d'îlots du Pa-
cifique.
Le but des annexions envisagées est
l'établissement de bases aériennes. Le
gouvernement anglais ne pouvait de-
meurer indifférent devant ces métho-
des. américaines" : l'ambassadeur bri-
tannique à Washington, vient d'être
chargé d'informer le gouvernement de
M. Roosevelt que la Grande-Bretagne
maintenait entièrement tous ses droits
sur l'archipel des Phoenix.
La France, de son côté, ferait bien
de se souvenir qu'elle possède aussi
aans le Pacifique. et ailleurs (Cheik
Saïd notamment), aes positions. par-
fois plus juridiques que visiblement
affirmées et d'envoyer là-bas où ils
font défaut, des représentants dûment
eccrédités pour attester de ses droits
le cas échéant.
LA RECONNAISSANCE
DE L'EMPIRE ITALIEN
Par la nomination d'un nouvel am-
bassadeur, le gouvernement roumain.
vient de -reconnaître l'Empire italien
d'Ethiopie. > -
Par ailleurs,, un toast porté par le
colonel Beck, ministre des Affaires
étrangères. de Pologne, au « .roi d'Ita-
lie, empereur - d'Ethiopie » fait présa-
ger, de la part du gouvernement polo-
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