Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 janvier 1938 24 janvier 1938
Description : 1938/01/24 (A39,N4). 1938/01/24 (A39,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720697
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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cannée.– N 4. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition hebdomadaire. :- Prix du numéro : Un franc 1 - l_uncfî 24 janvier. 1938. 1
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Les Annales Coloniales
Il appert que plus se prolonge la guerre
sino-japonaise. plus les répercussions, sur
l'Europe, de la rupture de l'équilibre asiatique
iront en s'élargissant. Et chacune de ces exten-
sions rend plus fragile le statut et plus pre-
caire la paix de l'Europe. J. BARDOUX.
(Le Temps.)
-l' ) -
- ---- ------
* - FONDAES EN 1900 *
DIRECTION
RÉDACTION
- - - -
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!. par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
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Etranger et Colonies., 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies.,., 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
., LE PLUS PARISIEII '1
LE PLUS COLONIAL
UNE LEÇON A RETENIR,
Principe.
d'autorité, sauvegarde
: du prestige
̃t*'~ par Jean de BEAUMONT,
, Député de la Cochinchine,
vice-président de la Commission des Colonies.
Un détail assez typique vient de nous être révélé à la T.S.F.
parmi les nouvelles d'Extrême-Orient. Il a pu passer inaperçu pour
da grande majorité des auditeurs non initiés aux choses coloniales,
pour qui la Chine, le Japon, les Indes et plus généralement tous les
pays compris sous le vocable « Extrême-Orient » sont tellement
différents du nôtre, si éloignés de nous qu'ils peuvent parfois sus-
citer notre curiosité, éveiller notre esprit sur les événements qui s'y
:déroulent, mais ne provoquent trop rarement, il faut bien le dire,
que des sentiments atténués.
Nous entrevoyons, ou plutôt nous découvrons ces pays sur un
,écran si lointain que l'image imparfaite que nous pouvons nous en
faire ressemble plus à une fiction qu'à une réalité.
L'époque n'est pas -très éloignée où les gens d'Europe ne fai-
saient pas de distinction entre un Japonais et un Chinois on un
Annamite, et il en est de même encore aujourd'hui, ce qui est émi-
namment regrettable pour beaucoup de nos compatriotes, malgré
les progrès énormes réalisés dans les communications, malgré la
T.S.F., malgré l'aviation, en dépit des expositions, du cinéma, des
livres, des journaux.
C'est une constatation que I on peut malheureusement taire tous
les jours et qui, d'ailleurs, s'explique: on ne s'intéresse vraiment
qu'aux choses et gens qui vous touchent de près et qui sont suscep-
tibles d'affecter vos intérêts, en quelque manière que ce soit. C'est
humain.
Bref, voici la courte nouvelle dont je veux parler, qui n'a pas
manqué assurément de suggérer des réflexions à tous ceux qui ont
vécu en Extrême-Orient : le Japon a pris contre les officiers supé-
rieurs responsables des attaques dont furent l'objet certains navires
anglais et américains, dont le Panay, les sanctions jugées nécessaires
qui seront portées à la connaissance des gouvernements des deux
nations intéressées, mais auxquelles il ne sera pas donné de publi-
cité, suivant les règles militaires en vigueur au Japon,, afin de ne
porter aucune atteinte au prestige de. l'armée. r
Cette sage décision vaut d'être comnientée à l'usage de tous ceux
qui sont mal informés des choses d'Extrême-Orient. Le- rare prç*
h ne qui a pu prêter attention à cette nouvelle a, pu cioir~ \ agissant ainsi le Japon voulait ménager l'orgueil ëtl'jiinour-propre
dé la race. Or, il n'en est rien.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
La planche de salut
coloniale par Félix COUSIN
Les statistiques que l'on publie sur
l'appauvrissement de la France sont an-
goissantes. Bien qu'émanant de sources
diverses, elles sont, malheureusement,
concordantes. Que disent-elles ? Entre
1911 et 1937, la fortune privée, en Fran-
ce, a diminué de moitié. En 1911, 2.860
milliards en francs actuels ; en 1937,
1.400 milliards. Dans les sept dernières
années, le déchet dépasse 30 Si la
même cadence se maintenait, la richesse
PROPAGANDE
gQlONIAHg
Machimba est cette reine de Mo-
heli qui renonça à son trône ponr
suivre l'élu de son cœur, un beau
gendarme français.
La carrière de souverain connaît
de ces drames cornéliens entre le
sceptre et l'amour. et ce n'est tou-
jours pas M. de Windsor qui blâ-
mera Machimba d'avoir renoncé au
premier en faveur du second.
Qui sait même s'il ne tiendra pas
à répondre le premier à l'appel de
détresse que Machimba vient d'a-
dresser à ses « honorés cousins x,
les souverains d'Europe ?
Car Machimba est dans la mise-
re - Machimba qui a légué Mo.
beli à la France, ne reçoit de la Ré-
publique Troisième du nom que
quelques milliers de francs d'avant
1914 par an. Cela ne fait pas lourd
en aurioLs ou en bonnets.
Alors Machimba s'en remet à la
générosité de ses éminents « col-
lègues » pour assurer dignement in
fin d'une vie qui fut royale avait
que d'être amoureuse.
Machimba, n'ignorant pas que !e
peuple français est lui aussi un sou-
verain, a décidé par surcroît de s'a-
dresser à lui en la personne de M.
Albert Lebr»* pour commencer, et
par le truchement du « Club dit
Faubourg » pour finir.
La presse française, qui a rendu
compte de ces diverses démarches
de l'ancienne souveraine, va natu-
rellement ironiser sur elle, de la ma-
nière la plus fine.
Sans grossir Moheji aux dimen-
sions d'un continent, ni à accorder
à la royauté de Machimba un lus-
tre démesuré, ne pourrait-on OU'!!.
invoquer, dans cette affaire, une
certaine dignité dont la France se
montrait plus soucieuse jadis ?
Cette île de Molieli, d'autres :'eu.,.
sent sans doute mieux payée, ne
fut-ce que pour y installer des ca-
noës, ou y loger des sous-marirv;.
En tout cas, nous fûmes bien con-
tents de nous y installer.
Ne pourrait-on, dès lors, faire à
son ancienne souveraine un !'"r.
moins misérable, et, sans lui don-
ner Chambord; lui permettre de ré-
parer le toit de sa ferme .et n'être
pas inquiète pour son pain du len-
demain ?
dont nous étions fiers serait, dans quin-
ze années, réduite à 0. On n'a pas à re-
douter, probablement, ceite extrémité
intégrale, mais le mal constaté à ce jour
est déjà assez grave pour qu'on s'en
émeuve et que tout ceux qui peuvent y
porter remède s'emploient à arrêter une
hémorragie meurtrière.
Quels sont ceux-là ? Les capitalistes
qui exportent leurs fonds à l'étranger ;,
les travailleurs de toutes catégories qui
limitent leur activité, productrice de ri-
chesse ; les pouvoirs publics qui doivent
ménager l'épargne française et mettre
un frein à l'augmentation continue des
impôts, vampires de la fortune privée.
A vrai dire, il ne suffit pas de vouloir
reconstituer cette fortune. Il faut encore
trouver la meilleure manière d'y. parve-
nir. Telle méthode peut exiger un grand
effort et donner un maigre résultat ;
telle autre procurera le maximum d'ef-
fets avec le minimum de peine. Il est
donc opportun de choisir la route où
s'engager.
Depuis quelque temps, l'Etat se pré-
sente en sauveur : « Ayez confiance,
dit-il, dans l'économie dirigée. Suivez-
moi et je vous mènerai à la prospé-
rité ! »
Par malheur, les expériences déjà
faites à son instigation sont peu encou-
rageantes. On ne peut dire, par exem-
ple, pour parler des plus récentes, que
la nationalisation des usines d'aviation
constitue une démonstration triomphan-
te. Toutes les informations qui circulent
à ce sujet sont plutôt consternantes !
L'initiative privée, jusqu'à preuve du
contraire, mérite plus de crédit. Encore
faut-il qu'elle prenne la meilleure direc-
tion.
Doit-on, comme on l'a cru au lende-
main de la guerre, s'orienter vers la
concentration industrielle : horizontale,
verticale ou oblique ? Faut-il, au con-
traire, morceler l'activité entre de multi-
ples ateliers spécialisés, et condamner
la grande industrie et les grands maga-
sins ? Faut-il fermer ses frontières pour
travailler en vase clos, suivant la for-
mule que désigne un bien vilain mot,
« l'autarchie », ou, à l'encontre, tout
sacrifier pour assurer "exportation de
nos fabrications en usant du dumping ?
Encore un vilain mot ! Fàut-il plutôt
chercher à concilier les deux systèmes
en développant nos exportations sur les
territoires coloniaux qui font partie de
la France ? On commence à en parler,
mais, comme dit de Baïf : « Céads
l'on dit l'un; l'autre on tient >
Et pourtant, si l'on veut y regarder
de près. il semble bien que cette der-
nière solution soit la plus sûre et la plus
féconde. * - :
Est-ce là une affirmation d'apôtre
aveuglé par une foi trop ardente ? Si
l'on recherche quel a été le destin de
nos entreprises coloniales depuis- la
guerre, on est obligé de constater qù'ir
a été souvent plus favorable qué-celui
des affaires métropolitaines.
4 (auge ou 3' fage).
L'Institut océanographique de l'Indochine
Aujourd'hui
L'ASIE
L'intention du Japon, proclamée par
l'amiral Suetsugu, de chasser les
Blancs d'Asie a provoqué dans le mon-
de une émotion compréhensible. En
France même on s'est aperçu que par
notre possession de l'Indochine, nous
nous trouvions au premier rang pour
subir le choc annoncé.
AU tait était-ce bien là et à propre-
ment parler une découverte? En tout
cas ce, n'était pas une nouveauté. Dans
une étude particulièrement documentée
publiée dans Le Jour, M. Ernest Laut
nous apprend que dès 1902, un prédé-
cesseur de l'amiral Suetsugu, le géné-
ral Kodama, appelait l'Indochine fran-
çaise «. notre future possession ». Ces
termes figuraient dans un. rapport
confidentiel, adressé, au • président dit
COnsefl'j&pbnais pa'r le général'Koda-
ma, alors gouverneur militaire de. Èot-
mose.
C'était au lendemain de Simo-
noseki. Le Japon victorieux de la
Chine t'oubliait pas comment les puis-
sances européennes, et la Russie la
première, l'avaient frustré des fruits
de sa victoire tout en s'assurant pour
elles-mêmes de précieux avantages
territoriaux et financiers en Chine.
L'Empire du soleil levant méditait une
revanche :
« .Le gouverneur de Formose,
écrit M. Laut, posait d'abord la ques-
tion de savoir si l'effort d'expansion
du Japon devait se produire vers le
nord ou vers le sud, c'est-à-dire contre
la Russie ou contre la France.
« Les chefs du parti impérialiste japo-
nais se prononçaient alors pour une
action en Indochine. ns voulaient fai-
re de Formose, suivant l'expression
du général Kodama, « une pointe avan-
cée vers le sud, une manière d'épée
brandie par le Japon contre tous les
peuples européens établis dans le midi
asiatique ».
« Mais le général Kodama trouvait ce
projet prématuré. Sans doute, il esti-
mait que la conquête de l'Indochine
devait rester l'un des buts essentiels
de la politique japonaise. Il l'envisa-
geait comme nécessaire et certaine,
puisque, par avance, dans son rapport,
il appelait l'Indochine « NOTRE FU-
TURE POSSESSION »..
Mais il pensait que le Japon avait in-
térêt. à retarder cette conquête et à
s'en prendre d'abord à la Russie :
«;Da.IÍs quelques années, les Français
auront construit en Indochine 3.000
kilomètres de voies ferrées, creusé et
outillé les ports de guerre et de com-
merce de Kouang-Tchéou, Hongaï,
Haïphong, Tourane, Saigon ; ils au-
ront assaini, irrigué le pays. Des em-
prunts, émis par. la colonie, auront
donné au commerce et à l'industrie un
vif essor. L'Indochine, alors organisée
et pourvue de tous ces moyens de pro-
duction, vaudra la conquête.»
Le général Kodama fut écouté et il
n'est pas sans intérêt aujourd'hui de
rappeler qu'en dépit de l'agression de
la veille, la Chine accorda au Japon
une neutralité plus que bienvaillante
dans la guerre qu'il entreprenait con-
tre la nation blanche voisine.
(Lire la suite page 3.)
Notre plus
sur appui
La Troisième République en est
maintenant à son. 104e ministère. Nul
n'ignore que le nouveau cabinet Châu-
temps - revu et corrigé --.:, prend le
pouvoir dans des circonstances particu-
lièrement gravies, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur.
Sur le plan impérial les menaces qui
pèsent sur la France se prolongent : l'In-
dochine menacée au sein du conflit
d'Extrême-Orient ; en Afrique le Came-
roun, clef de notre Empire noir, plus
que jamais âpremeàit revendiqué par
l' Allemagne ; l'Afrique du Nord en-
core n trpqbjée,-biea jrayçiillçe.pjir nos
"fermaie £ *~qui se
disent des nôtres. qui se
Le redressement dont la France a im-
périeusement besoin, notre Empire l'at-
tend. Il faut à notre pays toutes ses
forces, aussi la grande cohésion impé-
riale s'impose-t-elle plus que jamais.
A l'heure où tant de nations amies -
déçues, inquiètes s'éloignent de nous,
c'est en elle qu'il nous faut rechercher
notre appui le plus sûr.
Or un Empire troublé, non seulement
ne peut être d'aucun appui, mais de plus
constitue un grave danger.
Ce danger doit être évité ; cet appui
doit être assuré.
Pour cela il suffit de maintenir au-
près de nos populations indigènes le pres-
tige de la France, prestige trop souvent
attaqué par la propagande, les querelles
de certains partis politiques ou comités
irresponsables dont les menées, regretta-
bles en France, deviennent outre-mer,
non seulement dangereuses, mais crimi-
nelles. Il faut aussi leur accorder la plus
grande compréhension.
L'ordre assure le prestige. Le prestige
et la compréhension sont les conditions
premières de la confiance qui, seule,
peut assurer l'attachement.
Un attachement dont nous avons le
plus grand besoin.
P. LE VERBE.
M. Théodore Steeg
M.. Théodore Steeg est né à Libourne
le. 19 novembre 1868. Agrégé de l'Uni-
versité, il a été député de Paris de
1904 à 1914 et il est sénateur de la
Seine depuis cette dernière date.
Ministre de l'Instruction publique
dans, les cabinets Caillaux (1911),
Briand (1913) et Ribot (1917) ; mtnis-
tre de l'Intérieur dans les cabinets
Poincaré (1912), Painlevé (1917), Mil-
lerand (1920) et Leygues (1920) ; garde
des Sceaux dans le premier cabinet
Chautemps (1930), M. Théodore Steeg
a été à son tour président du Conseil
avec le portefeuille des Colonies en
décembre 1830.
Il a occupé également les fonctions
de gouverneur général de l'Algérie
(1921-1924) et de résident général du
Maroc (1925-1927).
L'AFRIQUE
demain
« Il est à prévoir que le cuirasse-
ment de nos frontières incitera un ad-
versaire à reporter son effort sur un
autre point cependant vital pour l'inté-
grité 'et la cohésion de l'Empire fran-
çais », écrivait l'an passé le général
Billotte dans un numéro de la Revue
d'études militaires.
De son côté Ludendorff affirmait
qu'aux premiers jours d'un nouveau
conflit « le théâtre d'opérations de
l'Afrique du Nord pèserait d'un grand
poids sur les décisions de la guerre ».
La collusion de plus en plus étroite
entre Rome et Berlin rend à ces pro-
nostics une inquiétante actualité.
Il convient de remarquer qu'au len-
demain de la guerre le problème colo-
riât-mettait l'Italie et l'Allemagne en
compétition directe. L'Italie; « nation
insatisfaite » n'eût en effet pas toléré,
elle, victorieuse, qu'une nation enne-
mie et vaincue de la veille réclamât des
satisfactions qu'elle prétendait n'avoir
point obtenues pour elle-même.
La conquête de l'Ethiopie a changé
les données du problème : l'Italie s'est
officiellement rangée parmi les nations
pourvues.
Peut-être à ce moment-là une recon-
naissance diplomatique de sa conquête
et l'octroi d'appuis financière par l'An-
gleterre et la France l'eussent-elle dé-
tournée d'un recours à Berlin. L'avenir
seul dira si la politique suivie en l'occur-
rence par les deux démocraties d'Occi-
dent fut aberrante ou sae-e.
Quoi qu'il en soit, Rome inquiète pour
son nouvel Empire, rechercha auprès
du Reich l'appui qui lui manquait en
Europe. La rançon de cet appui fut,
on le sait, la légitimité solennellement
proclamée des revendications colonia-
les allemandes par le Duce en person-
ne. Dès lors l'axe Berlin-Rome se trou-
vait prolongé en Afrique par la Libye
en attendant de l'être jusqu'à Doua-
la par la rétrocession instamment ré-
clamée' du Cameroun.
Sous le titre : « Alerte en Afrique »,
le correspondant du Temps à Rome
écrit précisément ce qui suit :
« En fait,-l'axe Rome-Berlin s'étend
déjà jusqu'en Afrique. La coopération
germano-italienne bat son plein dans
le continent noir. De nombreuses mis-
sions allemandes prospectent les terres
abyssines. Le chef des forces militaires
du Reich, le, maréchal von Blom.berg,
puis le chef des « Chemises brunes »
se sont rendus en Libye. Vise-t-on
donc à jeter les bases d'un front
africain italo-allemand ?
Depuis les événements d'Extrê-
me - Orient, l'Afrique est devenue
plus que jamais le seul continent qui
reste ouvert à la libre expansion des
peuples européens. Le Duce l'a même
qualifié récemment de « continent
complémentaire de l'Europe ». La pré-
sence de deux armées italiennes en
Afrique, l'une en Libye, l'autre en
Ethiopie, donne un relief tout nouveau
à ce point de vue. C'est actuellement
l'Italie qui dispose de la plus puissan-
te concentration dé forces blanches en
A/rigtie. Jadis,, toutes les forces de la
Tunisie, de l'Algérie et du Maroc pou-
vaient venir librement sur le Rhin. Il
n'en est-plus de même aujourd'hui.
(Suite en 3" page)
-.
1 LA COMPOSITION DU MINISTÈRE 1
Prés, du Cons. MM. C. CHAUTEMPS (sénat. G. dém.) I Santé publique MARC RUCART (dép. rad.-soc.)
Vice-pr. du Conss'i, Pensions - , , LASSALLE (dép. rad.-soc.)
Défense nat. el Marine marchande. ELBEL "(dép. rad.-soc.)
Guerre E. DALALjIER (dép. rad.-soc.)
G u e r r e
Ministres d'Etat GEORGES BONNET (dép. rad-soc.),
chargé de coordonner l'action écj- e^- SOUS-SeCietaireS a j£ .tdt
mique et financière du gouverne- ;
ment.
L-O.PROSSARD(dép.U.S.K).
chargé des services de la prisi- Prés, du Cons. MAI. EMILE LAURENS (dép. rad.-soc)
dence du Conseil. («e^v. -
Affairés 'étrangères WON DELBOS (dép. rad-social.) de l'immigrat.. et ','.:.
justice CESAR CAMPiNCHt (dép. rad.-soc.) des étrangers) PHIUPPE SERRE (dép. rad.-Soc.)
Intérieur ALBË RT SARRAUT (sénat. G. dém.) Affaires étrangères FR. DE TESSAN (dép. rad.-soc.)
Marine m!U(a:~J;W:BERTRAND.(dep.rad..soc.) Marioe miliúUre, DELOM-SORBE (dép gauche ind 1
Air GUY LA CHAMBRE (dép. rad.-soc.) Finances MAX HYMANS (dép. U.S.R.)
Finances MARCHANDEAU (dép. rad.-soc.>. Travail.",. LAFAYE (dép. U. S. R.)
Trayaux publics ., QUEUILLE (sénat, gauche dém.) Colonies, ., MONNERVILLE (dép. rad.-soc.)
Agricutture :.' ': CHAPSAL (sénat. gauche dém.) Agriculture. ANDRE LIAUTEY (dép. rad.-soc.)
Education nacici. JEAN ZAY (dép. rad.-soc.) Intérieur. RAOUL AUBAUD (dëp. rad.-soc.)
Travail RAMADIKR (dép. U.S.R.) Travaux public,3 JAUBERT (dép. rad.-soc.)
Commerce PIERRE COT (dép. rad.-soc.) - Commerce MAXENCE BIBIE (dép. U. S. R.)
Colonies TH. STEEG (sénat, gauche dém) Education ,*>h^siq. COURSON (dép. râd.-soc.) ,,"
P.T. T. GENTIN (dép. rad-soc.) • l Enseign.-techaiqot; JULES JULIEN (dép. rad.-soc) ,~
- -. - - j -.-' ~i*~'-~' '-'-'-~' -y~
Marine marchande:
richesse nationale
par J. LUQUOT,
Député, membre de.la Commission de la Marine marchande.
Il est incontestable de dire qu'au-
jourd'hui la richesse des nations est
conditionnée par le commerce exté-
rieur, aucune d'elles ne pouvant pro-
duire seule les matières nécesaires à son
existence ni consommer ce qu'elle pro-
duit elle-même; aussi l'autarchie accep-
tée par certains pays se condamne-t-
elle et le problème des échanges se po-
se-t-il toujours avec une acuité sans
cesse accrue.
Pour assurer un fret minime et sup-
porter avantageusement la concurrence
sur le marché mondial en équilibrant
la balance de l'importation et de l'ex-
portation par un accroissement du ton-
nage de celle-ci, il apparaît qu'une or-
ganisation technique rationnelle nou-
velle doive s'instaurer dans le plàn na-
tional, puisqu'il s'agit en définitive de
fret national.
Une nation qui peut offrir à ses pro-
ducteurs nationaux et coloniaux un fret
peu élevé a déjà une grande possibilité
d'action puisqu'elle peut en quelque
sorte draguer la production étrangère,
surtout si elle peut assurer à bon
compte, à la fois le transport voya-
geurs et marchandises.
Dans cet ordre d'idées, il semble .que
la France qui possède le II' empire co-
lonial du monde et qui n'a que la VIT"
marine marchande n'a pas apporté à
celle-ci suffisamment d'efforts pour son
maintien à parité avec les autres na-
tions et partant un accroissement sou-
haitable.
Les statistiques publiées, par la
ez Lloyd's register of shipping ». du
Royaume-Uni apportent sur ce point
les précisions suivantes :
La flotte de commerce mondiale à
vapeur ou à moteur en 1914,1936,1937,
se répartit ainsi :
Grande-Bretagne au premier rang,
puis les Etats-Unis, -mers et lacs, le
Japon, la Norvège, l'Allemagne, l'Italie.
les^ Dominions britanniques, la France
vient ensuite. -, '-
Par rapport à 1914, deux puissances
seulement accusent en 1937 une dimi-
nution de tonnage de la marine mar-
chande : le Royaume-Uni avec une
réduction de 1.456.000 tonneaux et
l'Allemagne, qui, malgré un relèvement
rapide depuis la guerre est encore en
recul -- de 1.207.000 tonneaux.
Par rapport à 1935-36 les pays qui
ont bénéficié des augmentations de ton-
nage les plus importantes sont la Nor-
vège, qui enregistre un accroissement
de 293.000 tonnes, puis le Japon qui
gagne 259.000 tonneaux, la Grande-
Bretagne, l'Irlande, l'Allemagne, la
Hollande, l'Italie, la Grèce et pour les
pays non spécialement désignés dans
l'énumération précédente, la Chine,
avec une augmentation de 108.000
tonneaux, la République de Panama
avec 83.000 tonneaux, la Finlande
68.000 tonneaux, etc.
Par contre il y a diminution de ton-
nage pour la France la régression de
129.000 tonneaux, pour l'Espagne
102.000 tonneaux et les Etats-Unis
217.000 tonneaux dont 100.000 environ
pour le tonnage maritime.
Dans l'ensemble le tonnage des na-
vires moyens tend à s'accroître mais
le tonnage mondial renferme une quan-
tit importante se rapportant à des
bateaux de plus de 25 ans d'âge. Ces
navires démodés au nombre de 9.376
avec un tonnage moyen de 1.305 ton-
neaux ne constituent qu'une concur-
rence relativement minime.
Il existe actuellement 2.899 navires
de moins de 5 ans d'un tonnage moyen
de 2.219 tonneaux représentant au to-
tal près de 10 pour cent du tonnage
mondial flottant.
Les pays qui possèdent la plus forte
proportion de tonnage neuf, c'est-à-
dire des navires de moins de 5 ans
sont le Japon, avec 18,3 pour cent du
tonnage mondial, la Norvège 17,9 pour
cent, l'Australie et la Nouvelle-Zélande
17,6 pour cent, l'Angleterre 14,50 pour
cent, le Danemark 13 pour cent, l'Al-
lemagne 12 pour cent, la-eollande 12,S -
pour cent, la France 11 pour cent.
(Suite en 3° page)
La région centrale Vue par le
- gouverneur
de Madagascar - HENRY -
M. Henry, gouverneur de^ .FOIG-
nies, récemment nommé délégué (lu
gouverneur général dans la région
centrale de Madagascar, rejoint son
poste par le paquebot Généra! Met-
zingar quittant Marseille le 3 f ivne:-
A cette occasion nous avons de-
mandé à celui qui devient 'e bras
droit de M. Cayla de vouloir bien
nous fournir quelques précisions sur
cette région centrale à la tête de la-
quelle il vient d'être placé.
C'est par un arrêté du 15 oct-.')rc
dernier, nous dit M. Henry, qin ie
gouverneur général Cayla institua I.)
« Région centrale » qui comprend
les 14 districts actuellement groupés
dans la région de Tananarive et dont
le territoire pourra être étendu inté-
rieurement. Les pouvoirs conf érés an
gouverneur délégué sont DIUS Ren-
dus que ceux dont disposent ;:>;. an-
tres chefs de région. 11 est nopHru
en effet que la population des H«at«-
Plateaux qui est très dense, puisque
l'ensemble de la région compte !;hl"
d'un million d'habitants est un J gran-
de ville de 120.000 âmes, devait avoir
la possibilité de faire régler le vith
grand nombre d'affaires par ua 11;,:It
fonctionnaire ayant l'autorité néces-
saire sans avoir besoin de s'idre ser
aux bureaux du gouvernement gêne-
rai, déjà surchargés de besogne. Ainsi
désormais toutes les questions qi'J ne
doivent pas réglementairement être
soumises au Conseil d'admin'isfrj-
tion de la Colonie pourront S'TV ré-
solues directement et rapidement
par le gouverneur-délégué. C*: dar
nier sera d'ailleurs à même de suivre
«iiit besoin de la
les affaires ayant besoin de la consé-
cration du Conseil d'administration,
attendu qu'il doit être appelé à sié-
ger dans cette assemblée. Si pré-
sence dans ce Conseil est en yffei,
indispensable, afin de lui per ivtire
d'être au courant de toutes Ls af-
faires de la Colonie pour le jour où
ii sera tout naturellement apruTé à
remplacer le secrétaire gener.u ren-
trant en congé ou absent moment mo-
ment de la Grande-Ile. Auparivani.
lorsque le gouverneur généra! ou !e
secrétaire général étaient en coftgc;
ou en mission dans la Métropole, fo -
ce était de désigner un gouvervrjr
d'une autre colonie pour assurer l'in-
térim. Désormais il y aura sur
place un haut fonctionnaire au cou-
rant des affaires et connaissant les
directions du chef de la Ci>:nn!,:"
En dehors de ces avantages, il faut
bien dire aussi qu'un gouverneur au-
ra 1 plus d'autorité qu'un administra-
teur en chef pour faire obser\'t'r, ht
réglementation si délicate du tr-n;ail
ez régler les conflits sociaux qm peu-
vent naître dans une région O.'Î l'in-
dustrie et les exploitations agricole?
sont assez importantes.
'Enfin une œuvre très intére.sanie
qui demande à être poursuivie tl dé-
veloppée le plus possible est cèlîe
:!?, coonjralivcs de producteurs.
Jusqu'à ce jour le paysan iyl;tjiit.-lie
est demeuré individualiste et n'a pas
su se défendre contre les inteftHL-
diaires qui lui achètent sa réco'te à
bas prix. Il faut constituer de; g" )i'-
pements de producteurs, construire
des magasins où ils pourront con-
server leurs grains si les cours sont
trop bas.
(Suite en 3' page)
MARCHAND,
DE FACHODA
Il y a eu quatre ans le 13 janvier
que s'éteignait à Paris le général
Marchand, héros légendaire de la mis-
sion Congo-Nil et du drame diploma-
tique de Fachoda. On sait quelle ad-
miration les Anglais avaient vouée au
soldat qui avait si fièrement maintenu
devant eux le pavillon de son pays.
A ce sujet J. de la Rocca rappelle
dans Le Journal l'anecdote suivante :
C'était en 18, un peu avant la fin de
la guerre. Amiens venait d'être occu-
pée par les troupes britanniques et
les officiers de l'armée alliée s'étaient
installés dans l'un des hôtels de la
ville. Un jour, à l'heure du déjeuner,
alors que la salle à manger retentis-
sait du bruit des conversations, du
tintement de verres levés et heurtés
à la victoire prochaine, la porte, sou-
dain s'ouvrit, livrant passage à un gé-
néral français. Quelqu'un dit à haute
voix': « Le général Marchand ! » Il
y eut un silence. Puis, d'un seul élan,
tous les officiers britanniques, pré-
sents se dressèrent, immobiles, au
garde-à-vous, rendant ainsi au héros
de Fachoda l'hommage le plus cher
qui soit au cœur d'un soldat.
Une autre anecdote que nous trou-
vons dans L'Echo de Paris sous la
plume du général Duchêne évoque
cette fois la rencontre de Marchand
avec Clemenceau :
Il (Marchand) admirait l'œuvre
coloniale de Jules Ferry et repro-
chait à Clemenceau de l'avoir combat-
tue. Un événement fortuit le rappro-
cha de ce dernier. Au lendemain dii
25 septembre 1915, blessé grièvement,
il vit s'approcher de son brancard
d'ambulance le vieux lutteur parle-
mentaire qui, il y avait quinze ans
lui avait déclaré une « guerre au coù-
teau ». « Deux vraies larmes, écrit
Marchand, avaient réussi à glisser
le long des poils hérissés de ses gros-
ses 'moustacbes grises. Il fut deux
secondes sans paroles, puis, ouvrit
très grand les bras, et je perçus, ra-
clant, la gorge serrée : Mainte-
nant, Marchand, il n'y a plus que la
France. Grand Tigre, articulai-jè,
n'y a-t-il pas toujours eu que la
France » -
Pour Marchand, en effet, l'un des
plus grands parmi les fondateurs de
I'Pmp.ire il n'y avait jamais eu qu'elle..
cannée.– N 4. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition hebdomadaire. :- Prix du numéro : Un franc 1 - l_uncfî 24 janvier. 1938. 1
1 ; :-. ',- ..:.- j~ - -.
'- ,:'. ,0 c ::";,'>.. il'' :'- '* W
Les Annales Coloniales
Il appert que plus se prolonge la guerre
sino-japonaise. plus les répercussions, sur
l'Europe, de la rupture de l'équilibre asiatique
iront en s'élargissant. Et chacune de ces exten-
sions rend plus fragile le statut et plus pre-
caire la paix de l'Europe. J. BARDOUX.
(Le Temps.)
-l' ) -
- ---- ------
* - FONDAES EN 1900 *
DIRECTION
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Les manuscrits ne sont pas rendus.
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!. par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ABONNEMENTS France et Colonie3-***> « 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
Etranger et Colonies., 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies.,., 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
., LE PLUS PARISIEII '1
LE PLUS COLONIAL
UNE LEÇON A RETENIR,
Principe.
d'autorité, sauvegarde
: du prestige
̃t*'~ par Jean de BEAUMONT,
, Député de la Cochinchine,
vice-président de la Commission des Colonies.
Un détail assez typique vient de nous être révélé à la T.S.F.
parmi les nouvelles d'Extrême-Orient. Il a pu passer inaperçu pour
da grande majorité des auditeurs non initiés aux choses coloniales,
pour qui la Chine, le Japon, les Indes et plus généralement tous les
pays compris sous le vocable « Extrême-Orient » sont tellement
différents du nôtre, si éloignés de nous qu'ils peuvent parfois sus-
citer notre curiosité, éveiller notre esprit sur les événements qui s'y
:déroulent, mais ne provoquent trop rarement, il faut bien le dire,
que des sentiments atténués.
Nous entrevoyons, ou plutôt nous découvrons ces pays sur un
,écran si lointain que l'image imparfaite que nous pouvons nous en
faire ressemble plus à une fiction qu'à une réalité.
L'époque n'est pas -très éloignée où les gens d'Europe ne fai-
saient pas de distinction entre un Japonais et un Chinois on un
Annamite, et il en est de même encore aujourd'hui, ce qui est émi-
namment regrettable pour beaucoup de nos compatriotes, malgré
les progrès énormes réalisés dans les communications, malgré la
T.S.F., malgré l'aviation, en dépit des expositions, du cinéma, des
livres, des journaux.
C'est une constatation que I on peut malheureusement taire tous
les jours et qui, d'ailleurs, s'explique: on ne s'intéresse vraiment
qu'aux choses et gens qui vous touchent de près et qui sont suscep-
tibles d'affecter vos intérêts, en quelque manière que ce soit. C'est
humain.
Bref, voici la courte nouvelle dont je veux parler, qui n'a pas
manqué assurément de suggérer des réflexions à tous ceux qui ont
vécu en Extrême-Orient : le Japon a pris contre les officiers supé-
rieurs responsables des attaques dont furent l'objet certains navires
anglais et américains, dont le Panay, les sanctions jugées nécessaires
qui seront portées à la connaissance des gouvernements des deux
nations intéressées, mais auxquelles il ne sera pas donné de publi-
cité, suivant les règles militaires en vigueur au Japon,, afin de ne
porter aucune atteinte au prestige de. l'armée. r
Cette sage décision vaut d'être comnientée à l'usage de tous ceux
qui sont mal informés des choses d'Extrême-Orient. Le- rare prç*
h ne qui a pu prêter attention à cette nouvelle a, pu cioir~ \
dé la race. Or, il n'en est rien.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
La planche de salut
coloniale par Félix COUSIN
Les statistiques que l'on publie sur
l'appauvrissement de la France sont an-
goissantes. Bien qu'émanant de sources
diverses, elles sont, malheureusement,
concordantes. Que disent-elles ? Entre
1911 et 1937, la fortune privée, en Fran-
ce, a diminué de moitié. En 1911, 2.860
milliards en francs actuels ; en 1937,
1.400 milliards. Dans les sept dernières
années, le déchet dépasse 30 Si la
même cadence se maintenait, la richesse
PROPAGANDE
gQlONIAHg
Machimba est cette reine de Mo-
heli qui renonça à son trône ponr
suivre l'élu de son cœur, un beau
gendarme français.
La carrière de souverain connaît
de ces drames cornéliens entre le
sceptre et l'amour. et ce n'est tou-
jours pas M. de Windsor qui blâ-
mera Machimba d'avoir renoncé au
premier en faveur du second.
Qui sait même s'il ne tiendra pas
à répondre le premier à l'appel de
détresse que Machimba vient d'a-
dresser à ses « honorés cousins x,
les souverains d'Europe ?
Car Machimba est dans la mise-
re - Machimba qui a légué Mo.
beli à la France, ne reçoit de la Ré-
publique Troisième du nom que
quelques milliers de francs d'avant
1914 par an. Cela ne fait pas lourd
en aurioLs ou en bonnets.
Alors Machimba s'en remet à la
générosité de ses éminents « col-
lègues » pour assurer dignement in
fin d'une vie qui fut royale avait
que d'être amoureuse.
Machimba, n'ignorant pas que !e
peuple français est lui aussi un sou-
verain, a décidé par surcroît de s'a-
dresser à lui en la personne de M.
Albert Lebr»* pour commencer, et
par le truchement du « Club dit
Faubourg » pour finir.
La presse française, qui a rendu
compte de ces diverses démarches
de l'ancienne souveraine, va natu-
rellement ironiser sur elle, de la ma-
nière la plus fine.
Sans grossir Moheji aux dimen-
sions d'un continent, ni à accorder
à la royauté de Machimba un lus-
tre démesuré, ne pourrait-on OU'!!.
invoquer, dans cette affaire, une
certaine dignité dont la France se
montrait plus soucieuse jadis ?
Cette île de Molieli, d'autres :'eu.,.
sent sans doute mieux payée, ne
fut-ce que pour y installer des ca-
noës, ou y loger des sous-marirv;.
En tout cas, nous fûmes bien con-
tents de nous y installer.
Ne pourrait-on, dès lors, faire à
son ancienne souveraine un !'"r.
moins misérable, et, sans lui don-
ner Chambord; lui permettre de ré-
parer le toit de sa ferme .et n'être
pas inquiète pour son pain du len-
demain ?
dont nous étions fiers serait, dans quin-
ze années, réduite à 0. On n'a pas à re-
douter, probablement, ceite extrémité
intégrale, mais le mal constaté à ce jour
est déjà assez grave pour qu'on s'en
émeuve et que tout ceux qui peuvent y
porter remède s'emploient à arrêter une
hémorragie meurtrière.
Quels sont ceux-là ? Les capitalistes
qui exportent leurs fonds à l'étranger ;,
les travailleurs de toutes catégories qui
limitent leur activité, productrice de ri-
chesse ; les pouvoirs publics qui doivent
ménager l'épargne française et mettre
un frein à l'augmentation continue des
impôts, vampires de la fortune privée.
A vrai dire, il ne suffit pas de vouloir
reconstituer cette fortune. Il faut encore
trouver la meilleure manière d'y. parve-
nir. Telle méthode peut exiger un grand
effort et donner un maigre résultat ;
telle autre procurera le maximum d'ef-
fets avec le minimum de peine. Il est
donc opportun de choisir la route où
s'engager.
Depuis quelque temps, l'Etat se pré-
sente en sauveur : « Ayez confiance,
dit-il, dans l'économie dirigée. Suivez-
moi et je vous mènerai à la prospé-
rité ! »
Par malheur, les expériences déjà
faites à son instigation sont peu encou-
rageantes. On ne peut dire, par exem-
ple, pour parler des plus récentes, que
la nationalisation des usines d'aviation
constitue une démonstration triomphan-
te. Toutes les informations qui circulent
à ce sujet sont plutôt consternantes !
L'initiative privée, jusqu'à preuve du
contraire, mérite plus de crédit. Encore
faut-il qu'elle prenne la meilleure direc-
tion.
Doit-on, comme on l'a cru au lende-
main de la guerre, s'orienter vers la
concentration industrielle : horizontale,
verticale ou oblique ? Faut-il, au con-
traire, morceler l'activité entre de multi-
ples ateliers spécialisés, et condamner
la grande industrie et les grands maga-
sins ? Faut-il fermer ses frontières pour
travailler en vase clos, suivant la for-
mule que désigne un bien vilain mot,
« l'autarchie », ou, à l'encontre, tout
sacrifier pour assurer "exportation de
nos fabrications en usant du dumping ?
Encore un vilain mot ! Fàut-il plutôt
chercher à concilier les deux systèmes
en développant nos exportations sur les
territoires coloniaux qui font partie de
la France ? On commence à en parler,
mais, comme dit de Baïf : « Céads
l'on dit l'un; l'autre on tient >
Et pourtant, si l'on veut y regarder
de près. il semble bien que cette der-
nière solution soit la plus sûre et la plus
féconde. * - :
Est-ce là une affirmation d'apôtre
aveuglé par une foi trop ardente ? Si
l'on recherche quel a été le destin de
nos entreprises coloniales depuis- la
guerre, on est obligé de constater qù'ir
a été souvent plus favorable qué-celui
des affaires métropolitaines.
4 (auge ou 3' fage).
L'Institut océanographique de l'Indochine
Aujourd'hui
L'ASIE
L'intention du Japon, proclamée par
l'amiral Suetsugu, de chasser les
Blancs d'Asie a provoqué dans le mon-
de une émotion compréhensible. En
France même on s'est aperçu que par
notre possession de l'Indochine, nous
nous trouvions au premier rang pour
subir le choc annoncé.
AU tait était-ce bien là et à propre-
ment parler une découverte? En tout
cas ce, n'était pas une nouveauté. Dans
une étude particulièrement documentée
publiée dans Le Jour, M. Ernest Laut
nous apprend que dès 1902, un prédé-
cesseur de l'amiral Suetsugu, le géné-
ral Kodama, appelait l'Indochine fran-
çaise «. notre future possession ». Ces
termes figuraient dans un. rapport
confidentiel, adressé, au • président dit
COnsefl'j&pbnais pa'r le général'Koda-
ma, alors gouverneur militaire de. Èot-
mose.
C'était au lendemain de Simo-
noseki. Le Japon victorieux de la
Chine t'oubliait pas comment les puis-
sances européennes, et la Russie la
première, l'avaient frustré des fruits
de sa victoire tout en s'assurant pour
elles-mêmes de précieux avantages
territoriaux et financiers en Chine.
L'Empire du soleil levant méditait une
revanche :
« .Le gouverneur de Formose,
écrit M. Laut, posait d'abord la ques-
tion de savoir si l'effort d'expansion
du Japon devait se produire vers le
nord ou vers le sud, c'est-à-dire contre
la Russie ou contre la France.
« Les chefs du parti impérialiste japo-
nais se prononçaient alors pour une
action en Indochine. ns voulaient fai-
re de Formose, suivant l'expression
du général Kodama, « une pointe avan-
cée vers le sud, une manière d'épée
brandie par le Japon contre tous les
peuples européens établis dans le midi
asiatique ».
« Mais le général Kodama trouvait ce
projet prématuré. Sans doute, il esti-
mait que la conquête de l'Indochine
devait rester l'un des buts essentiels
de la politique japonaise. Il l'envisa-
geait comme nécessaire et certaine,
puisque, par avance, dans son rapport,
il appelait l'Indochine « NOTRE FU-
TURE POSSESSION »..
Mais il pensait que le Japon avait in-
térêt. à retarder cette conquête et à
s'en prendre d'abord à la Russie :
«;Da.IÍs quelques années, les Français
auront construit en Indochine 3.000
kilomètres de voies ferrées, creusé et
outillé les ports de guerre et de com-
merce de Kouang-Tchéou, Hongaï,
Haïphong, Tourane, Saigon ; ils au-
ront assaini, irrigué le pays. Des em-
prunts, émis par. la colonie, auront
donné au commerce et à l'industrie un
vif essor. L'Indochine, alors organisée
et pourvue de tous ces moyens de pro-
duction, vaudra la conquête.»
Le général Kodama fut écouté et il
n'est pas sans intérêt aujourd'hui de
rappeler qu'en dépit de l'agression de
la veille, la Chine accorda au Japon
une neutralité plus que bienvaillante
dans la guerre qu'il entreprenait con-
tre la nation blanche voisine.
(Lire la suite page 3.)
Notre plus
sur appui
La Troisième République en est
maintenant à son. 104e ministère. Nul
n'ignore que le nouveau cabinet Châu-
temps - revu et corrigé --.:, prend le
pouvoir dans des circonstances particu-
lièrement gravies, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur.
Sur le plan impérial les menaces qui
pèsent sur la France se prolongent : l'In-
dochine menacée au sein du conflit
d'Extrême-Orient ; en Afrique le Came-
roun, clef de notre Empire noir, plus
que jamais âpremeàit revendiqué par
l' Allemagne ; l'Afrique du Nord en-
core n trpqbjée,-biea jrayçiillçe.pjir nos
"fermaie £ *~qui se
disent des nôtres. qui se
Le redressement dont la France a im-
périeusement besoin, notre Empire l'at-
tend. Il faut à notre pays toutes ses
forces, aussi la grande cohésion impé-
riale s'impose-t-elle plus que jamais.
A l'heure où tant de nations amies -
déçues, inquiètes s'éloignent de nous,
c'est en elle qu'il nous faut rechercher
notre appui le plus sûr.
Or un Empire troublé, non seulement
ne peut être d'aucun appui, mais de plus
constitue un grave danger.
Ce danger doit être évité ; cet appui
doit être assuré.
Pour cela il suffit de maintenir au-
près de nos populations indigènes le pres-
tige de la France, prestige trop souvent
attaqué par la propagande, les querelles
de certains partis politiques ou comités
irresponsables dont les menées, regretta-
bles en France, deviennent outre-mer,
non seulement dangereuses, mais crimi-
nelles. Il faut aussi leur accorder la plus
grande compréhension.
L'ordre assure le prestige. Le prestige
et la compréhension sont les conditions
premières de la confiance qui, seule,
peut assurer l'attachement.
Un attachement dont nous avons le
plus grand besoin.
P. LE VERBE.
M. Théodore Steeg
M.. Théodore Steeg est né à Libourne
le. 19 novembre 1868. Agrégé de l'Uni-
versité, il a été député de Paris de
1904 à 1914 et il est sénateur de la
Seine depuis cette dernière date.
Ministre de l'Instruction publique
dans, les cabinets Caillaux (1911),
Briand (1913) et Ribot (1917) ; mtnis-
tre de l'Intérieur dans les cabinets
Poincaré (1912), Painlevé (1917), Mil-
lerand (1920) et Leygues (1920) ; garde
des Sceaux dans le premier cabinet
Chautemps (1930), M. Théodore Steeg
a été à son tour président du Conseil
avec le portefeuille des Colonies en
décembre 1830.
Il a occupé également les fonctions
de gouverneur général de l'Algérie
(1921-1924) et de résident général du
Maroc (1925-1927).
L'AFRIQUE
demain
« Il est à prévoir que le cuirasse-
ment de nos frontières incitera un ad-
versaire à reporter son effort sur un
autre point cependant vital pour l'inté-
grité 'et la cohésion de l'Empire fran-
çais », écrivait l'an passé le général
Billotte dans un numéro de la Revue
d'études militaires.
De son côté Ludendorff affirmait
qu'aux premiers jours d'un nouveau
conflit « le théâtre d'opérations de
l'Afrique du Nord pèserait d'un grand
poids sur les décisions de la guerre ».
La collusion de plus en plus étroite
entre Rome et Berlin rend à ces pro-
nostics une inquiétante actualité.
Il convient de remarquer qu'au len-
demain de la guerre le problème colo-
riât-mettait l'Italie et l'Allemagne en
compétition directe. L'Italie; « nation
insatisfaite » n'eût en effet pas toléré,
elle, victorieuse, qu'une nation enne-
mie et vaincue de la veille réclamât des
satisfactions qu'elle prétendait n'avoir
point obtenues pour elle-même.
La conquête de l'Ethiopie a changé
les données du problème : l'Italie s'est
officiellement rangée parmi les nations
pourvues.
Peut-être à ce moment-là une recon-
naissance diplomatique de sa conquête
et l'octroi d'appuis financière par l'An-
gleterre et la France l'eussent-elle dé-
tournée d'un recours à Berlin. L'avenir
seul dira si la politique suivie en l'occur-
rence par les deux démocraties d'Occi-
dent fut aberrante ou sae-e.
Quoi qu'il en soit, Rome inquiète pour
son nouvel Empire, rechercha auprès
du Reich l'appui qui lui manquait en
Europe. La rançon de cet appui fut,
on le sait, la légitimité solennellement
proclamée des revendications colonia-
les allemandes par le Duce en person-
ne. Dès lors l'axe Berlin-Rome se trou-
vait prolongé en Afrique par la Libye
en attendant de l'être jusqu'à Doua-
la par la rétrocession instamment ré-
clamée' du Cameroun.
Sous le titre : « Alerte en Afrique »,
le correspondant du Temps à Rome
écrit précisément ce qui suit :
« En fait,-l'axe Rome-Berlin s'étend
déjà jusqu'en Afrique. La coopération
germano-italienne bat son plein dans
le continent noir. De nombreuses mis-
sions allemandes prospectent les terres
abyssines. Le chef des forces militaires
du Reich, le, maréchal von Blom.berg,
puis le chef des « Chemises brunes »
se sont rendus en Libye. Vise-t-on
donc à jeter les bases d'un front
africain italo-allemand ?
Depuis les événements d'Extrê-
me - Orient, l'Afrique est devenue
plus que jamais le seul continent qui
reste ouvert à la libre expansion des
peuples européens. Le Duce l'a même
qualifié récemment de « continent
complémentaire de l'Europe ». La pré-
sence de deux armées italiennes en
Afrique, l'une en Libye, l'autre en
Ethiopie, donne un relief tout nouveau
à ce point de vue. C'est actuellement
l'Italie qui dispose de la plus puissan-
te concentration dé forces blanches en
A/rigtie. Jadis,, toutes les forces de la
Tunisie, de l'Algérie et du Maroc pou-
vaient venir librement sur le Rhin. Il
n'en est-plus de même aujourd'hui.
(Suite en 3" page)
-.
1 LA COMPOSITION DU MINISTÈRE 1
Prés, du Cons. MM. C. CHAUTEMPS (sénat. G. dém.) I Santé publique MARC RUCART (dép. rad.-soc.)
Vice-pr. du Conss'i, Pensions - , , LASSALLE (dép. rad.-soc.)
Défense nat. el Marine marchande. ELBEL "(dép. rad.-soc.)
Guerre E. DALALjIER (dép. rad.-soc.)
G u e r r e
Ministres d'Etat GEORGES BONNET (dép. rad-soc.),
chargé de coordonner l'action écj- e^- SOUS-SeCietaireS a j£ .tdt
mique et financière du gouverne- ;
ment.
L-O.PROSSARD(dép.U.S.K).
chargé des services de la prisi- Prés, du Cons. MAI. EMILE LAURENS (dép. rad.-soc)
dence du Conseil. («e^v. -
Affairés 'étrangères WON DELBOS (dép. rad-social.) de l'immigrat.. et ','.:.
justice CESAR CAMPiNCHt (dép. rad.-soc.) des étrangers) PHIUPPE SERRE (dép. rad.-Soc.)
Intérieur ALBË RT SARRAUT (sénat. G. dém.) Affaires étrangères FR. DE TESSAN (dép. rad.-soc.)
Marine m!U(a:~J;W:BERTRAND.(dep.rad..soc.) Marioe miliúUre, DELOM-SORBE (dép gauche ind 1
Air GUY LA CHAMBRE (dép. rad.-soc.) Finances MAX HYMANS (dép. U.S.R.)
Finances MARCHANDEAU (dép. rad.-soc.>. Travail.",. LAFAYE (dép. U. S. R.)
Trayaux publics ., QUEUILLE (sénat, gauche dém.) Colonies, ., MONNERVILLE (dép. rad.-soc.)
Agricutture :.' ': CHAPSAL (sénat. gauche dém.) Agriculture. ANDRE LIAUTEY (dép. rad.-soc.)
Education nacici. JEAN ZAY (dép. rad.-soc.) Intérieur. RAOUL AUBAUD (dëp. rad.-soc.)
Travail RAMADIKR (dép. U.S.R.) Travaux public,3 JAUBERT (dép. rad.-soc.)
Commerce PIERRE COT (dép. rad.-soc.) - Commerce MAXENCE BIBIE (dép. U. S. R.)
Colonies TH. STEEG (sénat, gauche dém) Education ,*>h^siq. COURSON (dép. râd.-soc.) ,,"
P.T. T. GENTIN (dép. rad-soc.) • l Enseign.-techaiqot; JULES JULIEN (dép. rad.-soc) ,~
- -. - - j -.-' ~i*~'-~' '-'-'-~' -y~
Marine marchande:
richesse nationale
par J. LUQUOT,
Député, membre de.la Commission de la Marine marchande.
Il est incontestable de dire qu'au-
jourd'hui la richesse des nations est
conditionnée par le commerce exté-
rieur, aucune d'elles ne pouvant pro-
duire seule les matières nécesaires à son
existence ni consommer ce qu'elle pro-
duit elle-même; aussi l'autarchie accep-
tée par certains pays se condamne-t-
elle et le problème des échanges se po-
se-t-il toujours avec une acuité sans
cesse accrue.
Pour assurer un fret minime et sup-
porter avantageusement la concurrence
sur le marché mondial en équilibrant
la balance de l'importation et de l'ex-
portation par un accroissement du ton-
nage de celle-ci, il apparaît qu'une or-
ganisation technique rationnelle nou-
velle doive s'instaurer dans le plàn na-
tional, puisqu'il s'agit en définitive de
fret national.
Une nation qui peut offrir à ses pro-
ducteurs nationaux et coloniaux un fret
peu élevé a déjà une grande possibilité
d'action puisqu'elle peut en quelque
sorte draguer la production étrangère,
surtout si elle peut assurer à bon
compte, à la fois le transport voya-
geurs et marchandises.
Dans cet ordre d'idées, il semble .que
la France qui possède le II' empire co-
lonial du monde et qui n'a que la VIT"
marine marchande n'a pas apporté à
celle-ci suffisamment d'efforts pour son
maintien à parité avec les autres na-
tions et partant un accroissement sou-
haitable.
Les statistiques publiées, par la
ez Lloyd's register of shipping ». du
Royaume-Uni apportent sur ce point
les précisions suivantes :
La flotte de commerce mondiale à
vapeur ou à moteur en 1914,1936,1937,
se répartit ainsi :
Grande-Bretagne au premier rang,
puis les Etats-Unis, -mers et lacs, le
Japon, la Norvège, l'Allemagne, l'Italie.
les^ Dominions britanniques, la France
vient ensuite. -, '-
Par rapport à 1914, deux puissances
seulement accusent en 1937 une dimi-
nution de tonnage de la marine mar-
chande : le Royaume-Uni avec une
réduction de 1.456.000 tonneaux et
l'Allemagne, qui, malgré un relèvement
rapide depuis la guerre est encore en
recul -- de 1.207.000 tonneaux.
Par rapport à 1935-36 les pays qui
ont bénéficié des augmentations de ton-
nage les plus importantes sont la Nor-
vège, qui enregistre un accroissement
de 293.000 tonnes, puis le Japon qui
gagne 259.000 tonneaux, la Grande-
Bretagne, l'Irlande, l'Allemagne, la
Hollande, l'Italie, la Grèce et pour les
pays non spécialement désignés dans
l'énumération précédente, la Chine,
avec une augmentation de 108.000
tonneaux, la République de Panama
avec 83.000 tonneaux, la Finlande
68.000 tonneaux, etc.
Par contre il y a diminution de ton-
nage pour la France la régression de
129.000 tonneaux, pour l'Espagne
102.000 tonneaux et les Etats-Unis
217.000 tonneaux dont 100.000 environ
pour le tonnage maritime.
Dans l'ensemble le tonnage des na-
vires moyens tend à s'accroître mais
le tonnage mondial renferme une quan-
tit importante se rapportant à des
bateaux de plus de 25 ans d'âge. Ces
navires démodés au nombre de 9.376
avec un tonnage moyen de 1.305 ton-
neaux ne constituent qu'une concur-
rence relativement minime.
Il existe actuellement 2.899 navires
de moins de 5 ans d'un tonnage moyen
de 2.219 tonneaux représentant au to-
tal près de 10 pour cent du tonnage
mondial flottant.
Les pays qui possèdent la plus forte
proportion de tonnage neuf, c'est-à-
dire des navires de moins de 5 ans
sont le Japon, avec 18,3 pour cent du
tonnage mondial, la Norvège 17,9 pour
cent, l'Australie et la Nouvelle-Zélande
17,6 pour cent, l'Angleterre 14,50 pour
cent, le Danemark 13 pour cent, l'Al-
lemagne 12 pour cent, la-eollande 12,S -
pour cent, la France 11 pour cent.
(Suite en 3° page)
La région centrale Vue par le
- gouverneur
de Madagascar - HENRY -
M. Henry, gouverneur de^ .FOIG-
nies, récemment nommé délégué (lu
gouverneur général dans la région
centrale de Madagascar, rejoint son
poste par le paquebot Généra! Met-
zingar quittant Marseille le 3 f ivne:-
A cette occasion nous avons de-
mandé à celui qui devient 'e bras
droit de M. Cayla de vouloir bien
nous fournir quelques précisions sur
cette région centrale à la tête de la-
quelle il vient d'être placé.
C'est par un arrêté du 15 oct-.')rc
dernier, nous dit M. Henry, qin ie
gouverneur général Cayla institua I.)
« Région centrale » qui comprend
les 14 districts actuellement groupés
dans la région de Tananarive et dont
le territoire pourra être étendu inté-
rieurement. Les pouvoirs conf érés an
gouverneur délégué sont DIUS Ren-
dus que ceux dont disposent ;:>;. an-
tres chefs de région. 11 est nopHru
en effet que la population des H«at«-
Plateaux qui est très dense, puisque
l'ensemble de la région compte !;hl"
d'un million d'habitants est un J gran-
de ville de 120.000 âmes, devait avoir
la possibilité de faire régler le vith
grand nombre d'affaires par ua 11;,:It
fonctionnaire ayant l'autorité néces-
saire sans avoir besoin de s'idre ser
aux bureaux du gouvernement gêne-
rai, déjà surchargés de besogne. Ainsi
désormais toutes les questions qi'J ne
doivent pas réglementairement être
soumises au Conseil d'admin'isfrj-
tion de la Colonie pourront S'TV ré-
solues directement et rapidement
par le gouverneur-délégué. C*: dar
nier sera d'ailleurs à même de suivre
«iiit besoin de la
les affaires ayant besoin de la consé-
cration du Conseil d'administration,
attendu qu'il doit être appelé à sié-
ger dans cette assemblée. Si pré-
sence dans ce Conseil est en yffei,
indispensable, afin de lui per ivtire
d'être au courant de toutes Ls af-
faires de la Colonie pour le jour où
ii sera tout naturellement apruTé à
remplacer le secrétaire gener.u ren-
trant en congé ou absent moment mo-
ment de la Grande-Ile. Auparivani.
lorsque le gouverneur généra! ou !e
secrétaire général étaient en coftgc;
ou en mission dans la Métropole, fo -
ce était de désigner un gouvervrjr
d'une autre colonie pour assurer l'in-
térim. Désormais il y aura sur
place un haut fonctionnaire au cou-
rant des affaires et connaissant les
directions du chef de la Ci>:nn!,:"
En dehors de ces avantages, il faut
bien dire aussi qu'un gouverneur au-
ra 1 plus d'autorité qu'un administra-
teur en chef pour faire obser\'t'r, ht
réglementation si délicate du tr-n;ail
ez régler les conflits sociaux qm peu-
vent naître dans une région O.'Î l'in-
dustrie et les exploitations agricole?
sont assez importantes.
'Enfin une œuvre très intére.sanie
qui demande à être poursuivie tl dé-
veloppée le plus possible est cèlîe
:!?, coonjralivcs de producteurs.
Jusqu'à ce jour le paysan iyl;tjiit.-lie
est demeuré individualiste et n'a pas
su se défendre contre les inteftHL-
diaires qui lui achètent sa réco'te à
bas prix. Il faut constituer de; g" )i'-
pements de producteurs, construire
des magasins où ils pourront con-
server leurs grains si les cours sont
trop bas.
(Suite en 3' page)
MARCHAND,
DE FACHODA
Il y a eu quatre ans le 13 janvier
que s'éteignait à Paris le général
Marchand, héros légendaire de la mis-
sion Congo-Nil et du drame diploma-
tique de Fachoda. On sait quelle ad-
miration les Anglais avaient vouée au
soldat qui avait si fièrement maintenu
devant eux le pavillon de son pays.
A ce sujet J. de la Rocca rappelle
dans Le Journal l'anecdote suivante :
C'était en 18, un peu avant la fin de
la guerre. Amiens venait d'être occu-
pée par les troupes britanniques et
les officiers de l'armée alliée s'étaient
installés dans l'un des hôtels de la
ville. Un jour, à l'heure du déjeuner,
alors que la salle à manger retentis-
sait du bruit des conversations, du
tintement de verres levés et heurtés
à la victoire prochaine, la porte, sou-
dain s'ouvrit, livrant passage à un gé-
néral français. Quelqu'un dit à haute
voix': « Le général Marchand ! » Il
y eut un silence. Puis, d'un seul élan,
tous les officiers britanniques, pré-
sents se dressèrent, immobiles, au
garde-à-vous, rendant ainsi au héros
de Fachoda l'hommage le plus cher
qui soit au cœur d'un soldat.
Une autre anecdote que nous trou-
vons dans L'Echo de Paris sous la
plume du général Duchêne évoque
cette fois la rencontre de Marchand
avec Clemenceau :
Il (Marchand) admirait l'œuvre
coloniale de Jules Ferry et repro-
chait à Clemenceau de l'avoir combat-
tue. Un événement fortuit le rappro-
cha de ce dernier. Au lendemain dii
25 septembre 1915, blessé grièvement,
il vit s'approcher de son brancard
d'ambulance le vieux lutteur parle-
mentaire qui, il y avait quinze ans
lui avait déclaré une « guerre au coù-
teau ». « Deux vraies larmes, écrit
Marchand, avaient réussi à glisser
le long des poils hérissés de ses gros-
ses 'moustacbes grises. Il fut deux
secondes sans paroles, puis, ouvrit
très grand les bras, et je perçus, ra-
clant, la gorge serrée : Mainte-
nant, Marchand, il n'y a plus que la
France. Grand Tigre, articulai-jè,
n'y a-t-il pas toujours eu que la
France » -
Pour Marchand, en effet, l'un des
plus grands parmi les fondateurs de
I'Pmp.ire il n'y avait jamais eu qu'elle..
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