Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 janvier 1938 17 janvier 1938
Description : 1938/01/17 (A39,N3). 1938/01/17 (A39,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272068t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
-'*. - - ci * n i ra- ne - -* 7- janv i ei, 193R.
39* année - N" 3. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition hebdomadaire. Prix du numéro : Un "franc - - - Lundi 17 janvier 1938.
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Les Annales Coloniales
., ,
* - FONDAES EN 1900 - *
La restauration de ridée impériale est une
impérieuse nécessité pour la France. C'est la
meilleure sauvegarde que nous puissions uti-
liser à une époque où de louches et avides
appétits rôdent autour de ce qui est le fief de
la civilisation pacifique et sereine des veri-
't -.bhs démocraties.
MICHARD-PELISSIER.
(France et Nations.)
1 : DIRECTION
- ; RÉDACTION
f 2. rue Le Ptllfitiv Ptris (9e)f f -- Téléphone-: Provence 49.8 1. et 82. - C. Ç. postaux Paris 1473.85.
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PROPAGANDE
ESQUISSE D'UNE POLITIQUE
: COLONIALE "tir"
AncIen, député
La discussion du budget a fourni à M. le ministre des Colonies
Toccasion de tracer une esquisse de sa politique.
Ce ne fut pas un de ces exposés savamment ordonnés, comme on
en entend souvent à la tribune du Parlement, mais plutôt une suite
de développements répondant à des questions posées. Ce fut un débat
autour de cas concrets. Pas de considérations générales sur la coloni-
sation.
Aujourd'hui d'ailleurs, le fait colonial n'est plus contesté. Tous
les partis politiques, même ceux qui y furent le plus opposés, l'admet-
tent comme une de ces nécessités historiques auxquelles il, est diffi-
cile d'échapper. Seules sont objet de discussion les méthodes d'ap-
plication.
Deux préoccupations, à l'heure présente, paraissent absorber
f esprit de M. le ministre des Colonies : la question des administra-'
-et.- par
ordres qui représentent le pouvoir central au delà des mers et le
caractère que doit revêtir la colonisation française.
La colonisation française, M. Moutet la caractérise d'un mot :
elle doit être humaine et nationale. La France ne doit pas renoncer
aux territoires qui lui ont été confiés. Elle est prête à accepter les
collaborations qui voudront bien s'offrir, mais à la condition que ne
soit pas contestée sa souveraineté politique.
D'autre part dans certaines colonies des oppositions politiques se
manifestent. Leur action légale, régulière est parfaitement admis-
sible. Une collaboration loyale est même possible avec les opposants.
Le ministre ne la repousse pas, il la leur a même offerte. Mais il ne
saurait admettre une action souterraine et illégale. Est-ce dire qu'il
faille instaurer là où ces faits se produisent un régime policier et
terroriste ? Certainement non. « Ce n'est pas en pratiquant un régime
de contrainte, a déclaré M. Moutet, que nous garderons nos colonies.
C'est une autre politique qu'il faut pratiquer. »
Cette politique doit tendre à relever la condition humaine. C'est
d'abord le développement des institutions sanitaires. Lors de son
voyage en A. O. F., le ministre s'est rendu compte de ce qui a été
réalisé dans ce domaine, mais aussi de ce qu'il reste à faire. A u Sénat,
répondant au rapporteur, M. Lancien, il a montré que tout était
affaire de crédit et que. malheureusement, les disponibilités budgé-
taires sont fort limitées. Il nous faut faire beaucoup, a-t-il déclaré
ailleurs, avec des moyens restreints. C'est malheureusement vrai et
pas seulement dans le domaine colonial
(LIRE LA SCJITE EN TROISIEME PAGE)
QHfHUUl1JHnUH!{r.::: ,flHn::"'H, "H .lJ~H?I~rHr~H:r~ju~Ùu: !:I~.-
-:.,'! ',"-.t,- - -. ': ¡,.,'- ,,-. .-;:.:'" .I .:-;"., ,:.
--
Quatre millions de clients.
',' qui n'ont pas d'argent
EN - AFRIQUE - ÉQUATORIALE - FRANÇAISE
L'avenir colonial français en Afrique
Noire a été défini parfaitement par la
conférence impériale qui a tenu ses
assises le 5 novembre 1936, à l'hôtel
Matignon. On y a affirmé vigoureuse-
ment que l'avenir colonial français, en
Afrique, se trouvait lié aux intérêts
des masses indigènes et que. nous de-
vions, dans l'esprit et dans le program-
me d'un gouvernement d'action, pour-
suivre une œuvre de solidarité hu-
maine ».
: -D e c-
L'A.E.F., c'est incontestable, est en
retard sur nos autres colonies du con-
tinent africain, en particulier le retard
est frappant par rapport au Sénégal
et à la Côte-d'Ivoire. Les populations
d'A. E. F. n'ont pas évolué au même
rythme ; la mise en valeur du sol a été
singulièrement retardée. Pourquoi ce
retard ? Non pas tant pour des rai-
sons matérielles que par une sorte de
fatalité et de discrédit qui ont long-
temps pesé sur l'A. E. F. La première
méthode de colonisation employée à
son égard a été celle des « Grandes
Compagnies », qui n'ont fait qu'en ex-
ploiter immédiatement le sol, sans
souci du lendemain. Elle en ont dé-
truit les richesses sans rien laisser de
durable après elles : ni œuvres socia-
les, ni réalisations économiques, en un
mot rien d'humain. Ivoire, bois pré-
cieux. caoutchouc ont été « raflés »
sans amélioration aucune de la vie in-
digène.
Le Noir voyait disparaître les
richesses de son pays, sans, pour cela,
devenir lui-même un consommateur,
susceptible d'acheter les produits mé-
tropolitains. Ajoutons loyalement que
A pays était nettement arriéré, hostile
à la pénétration blanche qui, pour lui,
ne représentait aucune amélioration
au contraire. Il n'existait aucune
organisation sociale définitive. Des
poussières de peuples éparpillés, occu-
paient un sol infécond, se nourrissant
de pêche et des produits naturels de
la forêt. Pensez que la culture du ma-
nioc et de la patate qui est toute ré-
cente, fournit aujourd'hui la majeure
partie de l'alimentation indigène.
IJSHl111InH: HI! n:: I: :H:j::~
M. GEORGES GOYAU
ELU SECRETAIRE GENERAL
DE L'ACADEMIE FRANÇAISE
Succédant à M. René Doumic, notre
collaborateur. M. Georges Goyau, vient
d'être élu secrétaire perpétuel de
l'Académie française.
Ainsi, la confiance de ses collègues
- 26 bulletins sur 28 et 2 bulle-
tins blancs vient de couronner une
vie qui fut toute de droiture et d'indé-
pendance, toujours consacrée « à main-
tenir le haut sentiment des grandeurs
irançaises P, ainsi que le déclara
m. Paléologue.
Que M. Georges Goyau veuille fcen
trouver ici l'expression de notre joie
«t de nos respectueuses félicitations.
par André ALBERT
Député des Deu .-.Sevrer
Pendant l'occupation de ces Gran-
des Compagnies » on s'est contenté
d'exploiter les richesses naturelles.
C'est le stade maladroit, injuste, mais
inévitable de la colonisation égoïste
qui ne songe pas à l'avenir.
:!:+Œ
Puis, pour faciliter l'exploitation du
pays, on a construit un chemin de ter,
quelques routes, quelques rares villes,
sans se préoccuper davantage de l'hy-
giène ou de la santé des indigènes.
(Suite en (. page)
~MM~M~Au Conseil de l'Indochine
« NOTRE ACTION.
JE L'AI VOULUE
ORIENTEE DANS UN
SENS SOCIAL ET, JE
LE REDIS, HUMAIN. »
Le Conseil du gouvernement de l'In-
dochine s'est réuni à Hanoi sous la
présidence du gouverneur général Bré-
vié. Selon l'usage, sans reprendre l'ex-
posé détaillé fait il y a un mois au
Conseil économique, le chef de la colo-
nie a devant les hauts fonctionnaires
français et indigènes qui composent le
Conseil du gouvernement, retracé les
grandes lignes de l'activité politique et
administrative au cours de 1937 et dé-
fini les enseignements qui s'en déga-
gent.
En ce qui concerne la situation ex-
térieure les relations de l'Indochine
avec ses voisins sont demeurées, en
1937, aussi cordiales que dans le passé.
Les pourparlers engagés dans une at-
mosphère amicale de collaboration en-
tre la France et le Siam ont abouti au
début de décembre à la conclusion d'un
nouveau traité franco-siamois qui va
être suivie de celle d'un arrangement
commercial et douanier intéressant
spécialement l'Indochine.
Le gouvernement central chinois et
les provinces chinoises limitrophes du
Tonkin ont affirmé au cours de l'année
la tendance déjà- manifestée antérieu-
rement à entretenir des relations plus
suivies, avec l'Indochine. Les projets
de votes de communications reliant le
Kouang Si à l'Indochine contribueront
à alimenter au profit des deux pays
le courant des échanges important et
durable..
Dans le domaine militaire, l'année
1937- fut caractérisée d'une part par
Le port de Sa Ly, à Haiphong, qui vient d'être inauguré par le gouverneur général Brévié
L'Afrique du Nord
VUE PAR"UN ITALIEN
M. Daniele Occhipinti publie dans la
Stcimpu un article intitulé : La crise
de l'Afrique du Nord et le mauvais
gouvernement-français.
La situation de la colonie et des
deux protectorats français est devenue
critique pendant ces dernières années
à cause de la crise économique mon-
diale, du « malthusianisme économi-
que :> de la France et du désordre so-
cial, écrit-il notamment.
<: Les répercussions de la crise mon-
diale se sont aggravées au Maghreb
par la concomitance de causes locales,
météorologiques-à la-suite desquelles
sur sept récoltes, deux seulement. ont
été rémunératrices. Les autres se sont
résolues par un passif quj .â contraint
d&nombreux agriculteurs européens à.
abandonner leurs terres, -et "leg indigè-''
nés à souffrir de la faim. »
Le malthusianisme économique a
aggravé encore la situation des popu-
lations nord-africaines. La menace de
nouveaux et plus sévères contingen-
tements a provoqué les plus vives pro-
testations. -
« Les Français nord-africains et les
Arabes ont eu du Front populaire
liberté de réunion et de parole, ajoute
la Stampo.. Comme. c'était, logique, ils
en ont profité largement, organisant.
une agitation systématique tendant à
obtenir quelques-unes des libertés et
des concessions économiques promises
par la démagogie du même Front.
< Les promesses, cependant, n'ont
pas été suivies de concessions et les
Arabes encouragés par quelques mem-
bres du gouvernement français, ont
passé aux voies de fait, affirmant leur
droit a l'indépendance et résistant par
l'action À la force publique. >
M. Occhipinti parle des nombreux
incidents qui ont éclaté en Afrique du
Nord et de la situation alarmants
ayant incité le nouveau gouvernement
Chautemps à changer radicalement de
méthode. Il souligne l'espoir que les
coloniaux français ont mis en M. Sar-
raut pour le rétablissement de la sécu-
ri té,
- (Lire la suite page 51
déclare le. gouverneur général
BRÉVIÉ
la participaticn accrue de l'armée à. la
vie économique-de' l'Union indochinoise
par : la construction de routes et la
création d'un-, centre de colonisation
militaire dans 'les liauts plateaux du
Laos ; d'autre part, -l'élaboration .des
mesures 4e sécurité rendues nécessai-
res par &.développement de la situa-
tion extérieure..
Dans l'ordre intérieur on constat?
que lè. gouvernement général n'a pas
été troublé; en 1937,
Parmi :lès problèmes qui avaient ,il.
être résolus, on relève en particulier la
réintégration dans le-cadre de la vie
sociale annamite des détenus politi-
ques libérés, conformément aux me-
sures généreuses voulues par le minis-
tre des Colonies.
¡;Suit" fil a' ,/)O!lf'/ ,
.,~{-:~~f!:~ :;.;;;;.:
M vaux, FRANÇAISES OUTRlEaMIER.
Moscou, Berlin; Rome, Londres et Washington, de leurs voix, puissantes étouffent nos postes
métropolitains.
Cependant, dans nos colonies pour y pallier peut-être nous avons quelques postes lo-
caux : Alger, Rabat.pour l'Afrique du Nord ; Tananarive à Madagascar, Brazzaville en A. E F. ;
Douala au Cameroun.
En Indochine nous en avions1 un à Saigon. Faute de crédits - dit-on - depuis près de cinq ans
il s'est tu. ,..
Aussi, en Extrême-Asie, la Fance est muette. Muette pour les quelque 50.000 de nos com-,
patriotes qui y vivent ; mue+te pour l'étranger qui chaque jour se met à l'écoute du monde.
Dernièrement, dans-nos colonnes, M. Paul Campargue réclamait, un poste à Tunis.
Avec-M. de Bttaumont, député de la Cochinchine? qui depuis près de deux ans le réclame, nous
demandons le remise en service de Ràdio^Saïgon la seule voix françaisEt - qui puisse, en Ex-
trême-Orient, défendre tes intérêts permanents de la France..;
L'ANTIFRANCE
La toute récente « révolution de pa-
lais » du néo-Destour le Dr Materi,
modérateur, cédant la place à M. Ha-
bib Bourguiba, agitateur nous per-
mettait de prévoir de nouveaux troubles
(Annales Coloniales du 10-1-38). Ils
ne se sont, pas fait attendre : nous ve-
nons d'avoir Bizerte. ̃
Ainsi, maintenant, foin de maquillage.
Sans attendre d'occasions plus ou moins
plausibles le destour passe à l'action di-
recte. Résultat : «ix morts, une dizaine
de blese e-ei-notre posidon un peu plus
compromise dans «ne ville qui est le bas-
tion de sécurité - de notre Afrique du
Nord: ,.,"
En effet, jusQU-'alots les émeutes san-
la et Medaoui., pour ne parler que des
plus importantes –avaient toujours
éclaté sous le couvert de revendications
sociales. Cette fois-ci il n'en est rien.
L'expulsion d'un agitateur algérien
déjà expulsé de Tunisie en 1934 pour
propagande antifrancaise et sortant de
prison pour provocation a suffi. Et
aussitôt la cellule néo-destourienne de se
dresser devant l'autorité, lançant l'ordre
de grève générale avec menace de inort
pour quiconque ne la suivrait uns.
(Lira lll, suite 'l''V:(' ;.;,
1 ---------------
PROPAGANDE
COLONIALE
Madagascar :
« TERRE PROMISE
La question, juive, en Europe, se
pose un peu plus chaque jour.
Après l'Allleinagnï et son antisémi-
tisme officiel, noui avons connu les
réactions poloitàises ; voici main-
tenant celles de la Roumanie.
Mais une question se pose : que
faire de tous ces juifs expulsés ?
De la- Palestine, antique Terre
promise, il ne saurait plus être sé-
rieusement question. L'Angleterre
s'esquive.
Aussi, tout naturellement, a-t-on
pensé a !a France, terre d'accueil
par excellence., Mais comme nous
80mmes sur lè point d'être saturés,
on se tOlmle, vers nos colonies.
Ainsi est née, sur la demande po-
lonaise, une nouvelle Terre promi-
se : Madagascar.
A la Pologne, va-t-on voir se
joindre la Roumanie ? A M. Beçk,
M. Goga ?
J.-J. Tharaud," qui viennent de
prendre une interview de ce dernier,
i.-)us le donne à entendre, M. Go-
ga, .suf ce plan, leur ayant décla-
ré : « On pourrait les envoyer au
loui. quelque part. dans une île,
d'où ils ne pourraient plus sortir.
Des navires de guerre de toutes les
nations croiseraient autour. A Ma-
dagascar, par exemple. »
Ainsi s'organise, en Europe Cen-
trale, une propagande coloniale que
nous n'avons vraiment pas-recher-
chée.
Que nous rapportera-t-elle ?
L'Abyssinie
VUE PAR UN ANGLAIS
L'envoyé spécial du Times à Djibou-
ti vient d'adresser à son journal une
étude particulièrement documentée
d'où il ressort que la situation écono-
mique dans l'Afrique Orientale italien-
ne est des plus délicates :
« Au moment où le duc d'Aoste
vient remplir les fonctions de vice-roi,
il 'est possible de faire un examen de
la situation économique en Ethiopie.
̃ « Les exportations de café, cuirs et
péàùx qui, en 1934, constituaient les
neuf-dixièmes des exportations éthio-
piennes, et qui étaient estimées à un
million de livres sterling, sont aujour-
d'hui pratiquement réduites à zéro.
Les indigènes persistent dans la résis-
tance passive, et laissent en friche-ou
sans soiiïs des .milliers d'hectares de
champs et de plantations.
« Aucune exportation nouvelle n'est
venue remplacer celles qui ont cessé.
Il semble qu'il faudra attendre des an-
nées avant que d'autres produits, tels
que le coton, puissent être obtenus en
quantités suffisantes pour être exportés.
Le ble- et la farine doivent actuelle-
ment être importés, alors qu'autrefois
i'Abyssinie en produisait en léger ex-
cellent. :> -
D'une manière générale les impor-
tations ont donc augmenté dans des
proportions considérables, ne l'ût-c-J
que pour faire vivre la main-d'œuvrj
importé d'Europe :
: Les indigènes n'étant pas terras-
siers, les ouvriers italiens ont dû être
employés, à des salaires élevés, à la
construction et à l'entretien des routes.
D'où une hausse générale des prix,
qui a encore contribué à faire baisser
les exportations.
Enfin la révolution brutale opérée
par les nouveaux maitres de l'Abyssi-
nie dans le domaine économique a pré-
cipité la désorganisation de celui-ci :
t La guerre n'a pas ravagé le pays,
mais l'action italienne a. depuis lors,
fait, semble-t-il. tout ce qu'il fallait
pour tuer la production.
t Suite en 3e page)
-"-.N-w :.,!!~!c::=U :::::1 : ::: 1: :1nr111 1 1111
La question des contractuels
M. Alcide DELMONT •
,,1 :
ancien ministre, reClôme : .-
M. Alcide Dehnont, dont on 'connaît
les campagnes inlassables en faveur
des contractuels, a bien Voulu nous faire
les déclarations suivantes que thous te-
nons à reproduire intégralement :
Nos gouvernements coloniaux, et spé-
cialement notre grande Fédération ,de
rOucst-Africain, ont dû souvent- faire
appel, en dehors'de leurs cadres régu-
liers, à des ettectits provenant- aes cor-
porations !es plus diverses, en raison
des multiples spécialisations imposées
par le développement de notre œuvre
coloniale.
D'aucuns ont trouvé, dans des enga-
gements sans cesse renouvelés, de véri-
tables < ponts d'or x Ils ne sont certes
plus aujourd'hui que l'infime minorité
et ils défendent âprement et jalousement
leurs droits.
« L'INTEGRATION
DANS LES CADRES
POUR LES UNS
« UNE, CAISSE DE
RETRAITE POUR LES
AUTRES.» --
Mais combien d autres, plus intéres-
sants, ont quitté Paris et-- leur province,
attirés par un contrat qui leur offrait,
là-has, en Afrique, dans un chemin de
fer ou dans tm service de travaux pu-
blics. des appointements correspondant
à peine au double de leur quinzaine en
France ? Et pourtant, c'est sans hésiter
qu'ils oi;r, un jour fort attendu, mis leur
signature au has d'un contrat d'enga-
gement de deux années leur-ouvrant le
liruir à un congé payé de six mois.
Quelques semaines plus tard ils sont par-
tis. En voguant vers l'inconnu, confor-
tablement Installés dans une cabine de
paquebot, i! n'en est pas,un qui n'ait
pensé : « La vie est belle
Elle le fut, en effet,, pour .quelques-
uns : elle ie fut jusqu'au jour où, les
mois passant de plus en plus vite, il
fallut reeaffner la France, en fin de con-
trat. Ce fut le revers de la médaille.
Anémiés par vingt-quatre mois de sé-
jour colonial, et quelquefois plus, n'ayant
pas droit aux soins médicaux et ne dis-
posant que d'une solde réduite de con-
gé, les contractuels virent fondre comme
neige au soleil les quelques économies
péniblement amassées, l'on sait au prix
de quels "sacrifices.
L'Administration coloniale. en bonne
mère de famille et quand elle en a eu
les moyens il ne faut pas toujours
lui jeter la pierre a renouvelé les
contrats antérieurs, quelquefois avec des
améliorations de traitement, souvent
arssi sans avantages matériels.
(Suite eu 3* page )
LES PROBLEMES DE L'AFRIQUE DU lORD
,
Sous - alimentation
par Ma ce et taudis
Député d'Alger ,
Il est des choses auxquelles on
s'habitue, des problèmes que l'on
cfoit- réglés parce qu'on en a tou-
jours entendu parler : la misère des
du Nord est de ceux-là.
La « poignée de dattes > suffi-
sante à la subsistance de l'ouvrier
agricole, le "z gourbi s- sont deve-
nus lieux communs, tellement com-
muns que, sous le pittoresque, l'es-
prit ne voit même plus la monstruo-
sité inacceptable. -
Les raisons déterminantes d'une
aussi lamentable et tragique situa-
tion s'appellent la sous-alimentation
et le taudis.
A côté des réalisations niaginifi-
ques de la France en Afrique du
Nord, on a laissé sur ce corps ad-
mirable se développer deux chan-
cres qui risquent de mettre en pé-
ril aujourd'hui la tranquillité du
pays, et de saper demain l'autorité
française dans la colonie.
.;' 8
Le sort de l'ouvrier indigène algé-
rien diffère profondément de celui
de la Métropole. Tout l'arsenal des
lois sociales antérieures et surtout
postérieures à l'avènement du Front
populaire ont fait du travailleur de
France un citoyen libre ayant le
sens de la dignité et le goût d'une
vie décente et confortable.
Le pauvre ouvrier est socialement
parlant un paria : le salaire mini-
mum n'est pas ou est mal appliqué.
1.n législation soeiale, les caisses de
chômage sont inconnues là-bas. Le
prolétariat est victime rie certains
egoïsmes féroces qui ont une con-
ception paradoxale et périmée de
l'intérêt général.
Le taux des salaires est en Afrique
du Nord tellement bas et scandaleux
que le revenu annuel moyen de nos
indigènes ne dépasse pas quelques
centaines de francs par tête d'habi-
tant. (Je renvoie nos lecteurs scep-
tiques au travail que vient de pu-
blier M. Serda, député de Constan-
tine et intitulé : « Le véritable pro-
blème algérien »)
Les conséquences de la sous-ali-
mentation et du taudis sont traduites
tragiquement dans les statistiques
officielles :
La mortalité infantile atteint en-
core actuellement 33 et, en 1936,
72 des conscrits indigènes ont été
refusés par les conseils de révision
pour misère physiologique.
M V a
Je pouvais écrire récemment
je m'excuse de me citer moi-même
« le spectacle douloureux et déce-
vant » de ces venelles sordides, de
ces maisons sans air. sans eau, où
s'entassent dans une même pièce
des familles entières. Quel est le
voyageur sensible et humain qui n'a
senti ses yeux se mouiller à la vue
des pauvres bergers ou fellahs en
haillons, de ces pauvres femmes tra-
vaillant -- une glèbe ingrate et s'es-
sayant à faire sucer à des gosses
exsangues des mamelles lamentable-
ment vides. »
Il nous faut, au demeurant, ajouter
que cette situation critique n'a pas
échappé à l'attention vigilante du
gouvernement qui a été amené par
les circonstances à faire des distris-
butions massives de céréales aux in-
digènes affamés, victimes de la crise
et de la sécheresse.
(Lire la suite page 5)
- , :- '1"
Des assemblées délibératives
dans nos colonies ?
LE POINT DE VUE DE MADAGASCAR
par F. POLETTI
Délégué su Conseil supëritur
de h France d'outre-mer
AU moment où une commission,
constituée au sein du Conseil supérieur
de la France d'outre-mer, met à son
ordre du jour la question de la créa-
tion d'assemblées délibératives dans
les différentes colonies françaises, il
nous a paru utile de présenter quel-
ques remarques au sujet de l'adoption
de cette importante mesure à Mada-
gascar.
Dans la Grande lie, la seule partici-
pation des administrés à la vie publi-
que de la Colonie a lieu au sein des
délégations économiques et finan-
cières.
Il n'entre pas dans notre esprit de
mésestimer la valeur des travaux de
cette assemblée. Mais, ni sa compo-
sition, ni son autorité, ne paraissent,
depuis longtemps déjà, dignes de notre
possession de l'Océan Indien.
Les Délégations, telles qu'elles sont
actuellement organisées (décret du 7
mai 1924) présentent une double fai-
blesse :
Elle ne peuvent émettre que des
vœux qui ne lient nullement l'adminis-
tration supérieure et cela suffit à leur
enlever toute autorité, partant, toute
efficacité.
Il suffit, par ailleurs, d'examiner le
mode de recrutement de leurs mem-
bres, pour voir qu'elles ne représentent
nullement les intérêts généraux des
contribuables de la Colonie.
Il est vrai qu'il est des possessions
plus vastes qui n'ont pas d'assemblée
élue. Mais il semble que nu!!e d'entre
elles ne possède un aussi fort élément
colonisateur. Madagascar a plus de co-
lons que la Cochinchine et la Nouvelle-
Calédonie, toutes deux dotées d'un
conseil élu.
Enfin, étant donné l'importance des
dépenses de la Colonie, des travaux
exécutés, des emprunts contractés et,
par conséquent, des charges qu'il est
nécessaires de faire peser sur les ha-
bitants de l'lie, la nécessité de per-
mettre aux délégués des contribuables
de surveiller l'établissement' et l'exé-'
cution du budget local parait s'impo-
ser désormais.
S ♦ ®
Le principe selon lequel les repré-
sentants de la nation - doivent décider
de l'importance des charges qu'il est
nécessaire de faire peser sur eUe, est
à la base même de notre régime dé-
mocratique, et paraît devoir inspirer
l'organisation d'une colonie évoluée
comme l'est aujourd'hui Madagascar.
(Suite eu 3e page)
M~~M~MM~MMM~M~~a~a~~M~
A LA VICE-PRESIDENCE
DE LA CHAMBRE
La Chambre, qui vient de réélire son
bureau, a choisi deux coloniaux
comme vice-présidents : M. Louis Roi-
lin et M. Gratien Candace.
M. Louis Rollin, député de Paris, qui
présida longtemps, rue Oudinot, aux
destinées de notre Empire, est resté
attaché aux questions coloniales et ne
manquera certainement pas dans ses
nouvelles fonctions d'apporter à nos
possessions, tout son appui.
Quant à M. Candace représentant
de la Guadeloupe, il sera le premier,
député de couleur appelé à présider
les débats. Cette élection est une affir-
mation de l'unité impériale française.
Le Parlement consacre ainsi, offi-
ciellement, l'attachement porté par la
France à son Empire. -
39* année - N" 3. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition hebdomadaire. Prix du numéro : Un "franc - - - Lundi 17 janvier 1938.
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Les Annales Coloniales
., ,
* - FONDAES EN 1900 - *
La restauration de ridée impériale est une
impérieuse nécessité pour la France. C'est la
meilleure sauvegarde que nous puissions uti-
liser à une époque où de louches et avides
appétits rôdent autour de ce qui est le fief de
la civilisation pacifique et sereine des veri-
't -.bhs démocraties.
MICHARD-PELISSIER.
(France et Nations.)
1 : DIRECTION
- ; RÉDACTION
f 2. rue Le Ptllfitiv Ptris (9e)f f -- Téléphone-: Provence 49.8 1. et 82. - C. Ç. postaux Paris 1473.85.
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PROPAGANDE
ESQUISSE D'UNE POLITIQUE
: COLONIALE "tir"
AncIen, député
La discussion du budget a fourni à M. le ministre des Colonies
Toccasion de tracer une esquisse de sa politique.
Ce ne fut pas un de ces exposés savamment ordonnés, comme on
en entend souvent à la tribune du Parlement, mais plutôt une suite
de développements répondant à des questions posées. Ce fut un débat
autour de cas concrets. Pas de considérations générales sur la coloni-
sation.
Aujourd'hui d'ailleurs, le fait colonial n'est plus contesté. Tous
les partis politiques, même ceux qui y furent le plus opposés, l'admet-
tent comme une de ces nécessités historiques auxquelles il, est diffi-
cile d'échapper. Seules sont objet de discussion les méthodes d'ap-
plication.
Deux préoccupations, à l'heure présente, paraissent absorber
f esprit de M. le ministre des Colonies : la question des administra-'
-et.- par
ordres qui représentent le pouvoir central au delà des mers et le
caractère que doit revêtir la colonisation française.
La colonisation française, M. Moutet la caractérise d'un mot :
elle doit être humaine et nationale. La France ne doit pas renoncer
aux territoires qui lui ont été confiés. Elle est prête à accepter les
collaborations qui voudront bien s'offrir, mais à la condition que ne
soit pas contestée sa souveraineté politique.
D'autre part dans certaines colonies des oppositions politiques se
manifestent. Leur action légale, régulière est parfaitement admis-
sible. Une collaboration loyale est même possible avec les opposants.
Le ministre ne la repousse pas, il la leur a même offerte. Mais il ne
saurait admettre une action souterraine et illégale. Est-ce dire qu'il
faille instaurer là où ces faits se produisent un régime policier et
terroriste ? Certainement non. « Ce n'est pas en pratiquant un régime
de contrainte, a déclaré M. Moutet, que nous garderons nos colonies.
C'est une autre politique qu'il faut pratiquer. »
Cette politique doit tendre à relever la condition humaine. C'est
d'abord le développement des institutions sanitaires. Lors de son
voyage en A. O. F., le ministre s'est rendu compte de ce qui a été
réalisé dans ce domaine, mais aussi de ce qu'il reste à faire. A u Sénat,
répondant au rapporteur, M. Lancien, il a montré que tout était
affaire de crédit et que. malheureusement, les disponibilités budgé-
taires sont fort limitées. Il nous faut faire beaucoup, a-t-il déclaré
ailleurs, avec des moyens restreints. C'est malheureusement vrai et
pas seulement dans le domaine colonial
(LIRE LA SCJITE EN TROISIEME PAGE)
QHfHUUl1JHnUH!{r.::: ,flHn::"'H, "H .lJ~H?I~rHr~H:r~ju~Ùu: !:I~.-
-:.,'! ',"-.t,- - -. ': ¡,.,'- ,,-. .-;:.:'" .I .:-;"., ,:.
--
Quatre millions de clients.
',' qui n'ont pas d'argent
EN - AFRIQUE - ÉQUATORIALE - FRANÇAISE
L'avenir colonial français en Afrique
Noire a été défini parfaitement par la
conférence impériale qui a tenu ses
assises le 5 novembre 1936, à l'hôtel
Matignon. On y a affirmé vigoureuse-
ment que l'avenir colonial français, en
Afrique, se trouvait lié aux intérêts
des masses indigènes et que. nous de-
vions, dans l'esprit et dans le program-
me d'un gouvernement d'action, pour-
suivre une œuvre de solidarité hu-
maine ».
: -D e c-
L'A.E.F., c'est incontestable, est en
retard sur nos autres colonies du con-
tinent africain, en particulier le retard
est frappant par rapport au Sénégal
et à la Côte-d'Ivoire. Les populations
d'A. E. F. n'ont pas évolué au même
rythme ; la mise en valeur du sol a été
singulièrement retardée. Pourquoi ce
retard ? Non pas tant pour des rai-
sons matérielles que par une sorte de
fatalité et de discrédit qui ont long-
temps pesé sur l'A. E. F. La première
méthode de colonisation employée à
son égard a été celle des « Grandes
Compagnies », qui n'ont fait qu'en ex-
ploiter immédiatement le sol, sans
souci du lendemain. Elle en ont dé-
truit les richesses sans rien laisser de
durable après elles : ni œuvres socia-
les, ni réalisations économiques, en un
mot rien d'humain. Ivoire, bois pré-
cieux. caoutchouc ont été « raflés »
sans amélioration aucune de la vie in-
digène.
Le Noir voyait disparaître les
richesses de son pays, sans, pour cela,
devenir lui-même un consommateur,
susceptible d'acheter les produits mé-
tropolitains. Ajoutons loyalement que
A pays était nettement arriéré, hostile
à la pénétration blanche qui, pour lui,
ne représentait aucune amélioration
au contraire. Il n'existait aucune
organisation sociale définitive. Des
poussières de peuples éparpillés, occu-
paient un sol infécond, se nourrissant
de pêche et des produits naturels de
la forêt. Pensez que la culture du ma-
nioc et de la patate qui est toute ré-
cente, fournit aujourd'hui la majeure
partie de l'alimentation indigène.
IJSHl111InH: HI! n:: I: :H:j::~
M. GEORGES GOYAU
ELU SECRETAIRE GENERAL
DE L'ACADEMIE FRANÇAISE
Succédant à M. René Doumic, notre
collaborateur. M. Georges Goyau, vient
d'être élu secrétaire perpétuel de
l'Académie française.
Ainsi, la confiance de ses collègues
- 26 bulletins sur 28 et 2 bulle-
tins blancs vient de couronner une
vie qui fut toute de droiture et d'indé-
pendance, toujours consacrée « à main-
tenir le haut sentiment des grandeurs
irançaises P, ainsi que le déclara
m. Paléologue.
Que M. Georges Goyau veuille fcen
trouver ici l'expression de notre joie
«t de nos respectueuses félicitations.
par André ALBERT
Député des Deu .-.Sevrer
Pendant l'occupation de ces Gran-
des Compagnies » on s'est contenté
d'exploiter les richesses naturelles.
C'est le stade maladroit, injuste, mais
inévitable de la colonisation égoïste
qui ne songe pas à l'avenir.
:!:+Œ
Puis, pour faciliter l'exploitation du
pays, on a construit un chemin de ter,
quelques routes, quelques rares villes,
sans se préoccuper davantage de l'hy-
giène ou de la santé des indigènes.
(Suite en (. page)
~MM~M~
« NOTRE ACTION.
JE L'AI VOULUE
ORIENTEE DANS UN
SENS SOCIAL ET, JE
LE REDIS, HUMAIN. »
Le Conseil du gouvernement de l'In-
dochine s'est réuni à Hanoi sous la
présidence du gouverneur général Bré-
vié. Selon l'usage, sans reprendre l'ex-
posé détaillé fait il y a un mois au
Conseil économique, le chef de la colo-
nie a devant les hauts fonctionnaires
français et indigènes qui composent le
Conseil du gouvernement, retracé les
grandes lignes de l'activité politique et
administrative au cours de 1937 et dé-
fini les enseignements qui s'en déga-
gent.
En ce qui concerne la situation ex-
térieure les relations de l'Indochine
avec ses voisins sont demeurées, en
1937, aussi cordiales que dans le passé.
Les pourparlers engagés dans une at-
mosphère amicale de collaboration en-
tre la France et le Siam ont abouti au
début de décembre à la conclusion d'un
nouveau traité franco-siamois qui va
être suivie de celle d'un arrangement
commercial et douanier intéressant
spécialement l'Indochine.
Le gouvernement central chinois et
les provinces chinoises limitrophes du
Tonkin ont affirmé au cours de l'année
la tendance déjà- manifestée antérieu-
rement à entretenir des relations plus
suivies, avec l'Indochine. Les projets
de votes de communications reliant le
Kouang Si à l'Indochine contribueront
à alimenter au profit des deux pays
le courant des échanges important et
durable..
Dans le domaine militaire, l'année
1937- fut caractérisée d'une part par
Le port de Sa Ly, à Haiphong, qui vient d'être inauguré par le gouverneur général Brévié
L'Afrique du Nord
VUE PAR"UN ITALIEN
M. Daniele Occhipinti publie dans la
Stcimpu un article intitulé : La crise
de l'Afrique du Nord et le mauvais
gouvernement-français.
La situation de la colonie et des
deux protectorats français est devenue
critique pendant ces dernières années
à cause de la crise économique mon-
diale, du « malthusianisme économi-
que :> de la France et du désordre so-
cial, écrit-il notamment.
<: Les répercussions de la crise mon-
diale se sont aggravées au Maghreb
par la concomitance de causes locales,
météorologiques-à la-suite desquelles
sur sept récoltes, deux seulement. ont
été rémunératrices. Les autres se sont
résolues par un passif quj .â contraint
d&nombreux agriculteurs européens à.
abandonner leurs terres, -et "leg indigè-''
nés à souffrir de la faim. »
Le malthusianisme économique a
aggravé encore la situation des popu-
lations nord-africaines. La menace de
nouveaux et plus sévères contingen-
tements a provoqué les plus vives pro-
testations. -
« Les Français nord-africains et les
Arabes ont eu du Front populaire
liberté de réunion et de parole, ajoute
la Stampo.. Comme. c'était, logique, ils
en ont profité largement, organisant.
une agitation systématique tendant à
obtenir quelques-unes des libertés et
des concessions économiques promises
par la démagogie du même Front.
< Les promesses, cependant, n'ont
pas été suivies de concessions et les
Arabes encouragés par quelques mem-
bres du gouvernement français, ont
passé aux voies de fait, affirmant leur
droit a l'indépendance et résistant par
l'action À la force publique. >
M. Occhipinti parle des nombreux
incidents qui ont éclaté en Afrique du
Nord et de la situation alarmants
ayant incité le nouveau gouvernement
Chautemps à changer radicalement de
méthode. Il souligne l'espoir que les
coloniaux français ont mis en M. Sar-
raut pour le rétablissement de la sécu-
ri té,
- (Lire la suite page 51
déclare le. gouverneur général
BRÉVIÉ
la participaticn accrue de l'armée à. la
vie économique-de' l'Union indochinoise
par : la construction de routes et la
création d'un-, centre de colonisation
militaire dans 'les liauts plateaux du
Laos ; d'autre part, -l'élaboration .des
mesures 4e sécurité rendues nécessai-
res par &.développement de la situa-
tion extérieure..
Dans l'ordre intérieur on constat?
que lè. gouvernement général n'a pas
été troublé; en 1937,
Parmi :lès problèmes qui avaient ,il.
être résolus, on relève en particulier la
réintégration dans le-cadre de la vie
sociale annamite des détenus politi-
ques libérés, conformément aux me-
sures généreuses voulues par le minis-
tre des Colonies.
¡;Suit" fil a' ,/)O!lf'/ ,
.,~{-:~~f!:~ :;.;;;;.:
M vaux, FRANÇAISES OUTRlEaMIER.
Moscou, Berlin; Rome, Londres et Washington, de leurs voix, puissantes étouffent nos postes
métropolitains.
Cependant, dans nos colonies pour y pallier peut-être nous avons quelques postes lo-
caux : Alger, Rabat.pour l'Afrique du Nord ; Tananarive à Madagascar, Brazzaville en A. E F. ;
Douala au Cameroun.
En Indochine nous en avions1 un à Saigon. Faute de crédits - dit-on - depuis près de cinq ans
il s'est tu. ,..
Aussi, en Extrême-Asie, la Fance est muette. Muette pour les quelque 50.000 de nos com-,
patriotes qui y vivent ; mue+te pour l'étranger qui chaque jour se met à l'écoute du monde.
Dernièrement, dans-nos colonnes, M. Paul Campargue réclamait, un poste à Tunis.
Avec-M. de Bttaumont, député de la Cochinchine? qui depuis près de deux ans le réclame, nous
demandons le remise en service de Ràdio^Saïgon la seule voix françaisEt - qui puisse, en Ex-
trême-Orient, défendre tes intérêts permanents de la France..;
L'ANTIFRANCE
La toute récente « révolution de pa-
lais » du néo-Destour le Dr Materi,
modérateur, cédant la place à M. Ha-
bib Bourguiba, agitateur nous per-
mettait de prévoir de nouveaux troubles
(Annales Coloniales du 10-1-38). Ils
ne se sont, pas fait attendre : nous ve-
nons d'avoir Bizerte. ̃
Ainsi, maintenant, foin de maquillage.
Sans attendre d'occasions plus ou moins
plausibles le destour passe à l'action di-
recte. Résultat : «ix morts, une dizaine
de blese e-ei-notre posidon un peu plus
compromise dans «ne ville qui est le bas-
tion de sécurité - de notre Afrique du
Nord: ,.,"
En effet, jusQU-'alots les émeutes san-
la et Medaoui., pour ne parler que des
plus importantes –avaient toujours
éclaté sous le couvert de revendications
sociales. Cette fois-ci il n'en est rien.
L'expulsion d'un agitateur algérien
déjà expulsé de Tunisie en 1934 pour
propagande antifrancaise et sortant de
prison pour provocation a suffi. Et
aussitôt la cellule néo-destourienne de se
dresser devant l'autorité, lançant l'ordre
de grève générale avec menace de inort
pour quiconque ne la suivrait uns.
(Lira lll, suite 'l''V:(' ;.;,
1 ---------------
PROPAGANDE
COLONIALE
Madagascar :
« TERRE PROMISE
La question, juive, en Europe, se
pose un peu plus chaque jour.
Après l'Allleinagnï et son antisémi-
tisme officiel, noui avons connu les
réactions poloitàises ; voici main-
tenant celles de la Roumanie.
Mais une question se pose : que
faire de tous ces juifs expulsés ?
De la- Palestine, antique Terre
promise, il ne saurait plus être sé-
rieusement question. L'Angleterre
s'esquive.
Aussi, tout naturellement, a-t-on
pensé a !a France, terre d'accueil
par excellence., Mais comme nous
80mmes sur lè point d'être saturés,
on se tOlmle, vers nos colonies.
Ainsi est née, sur la demande po-
lonaise, une nouvelle Terre promi-
se : Madagascar.
A la Pologne, va-t-on voir se
joindre la Roumanie ? A M. Beçk,
M. Goga ?
J.-J. Tharaud," qui viennent de
prendre une interview de ce dernier,
i.-)us le donne à entendre, M. Go-
ga, .suf ce plan, leur ayant décla-
ré : « On pourrait les envoyer au
loui. quelque part. dans une île,
d'où ils ne pourraient plus sortir.
Des navires de guerre de toutes les
nations croiseraient autour. A Ma-
dagascar, par exemple. »
Ainsi s'organise, en Europe Cen-
trale, une propagande coloniale que
nous n'avons vraiment pas-recher-
chée.
Que nous rapportera-t-elle ?
L'Abyssinie
VUE PAR UN ANGLAIS
L'envoyé spécial du Times à Djibou-
ti vient d'adresser à son journal une
étude particulièrement documentée
d'où il ressort que la situation écono-
mique dans l'Afrique Orientale italien-
ne est des plus délicates :
« Au moment où le duc d'Aoste
vient remplir les fonctions de vice-roi,
il 'est possible de faire un examen de
la situation économique en Ethiopie.
̃ « Les exportations de café, cuirs et
péàùx qui, en 1934, constituaient les
neuf-dixièmes des exportations éthio-
piennes, et qui étaient estimées à un
million de livres sterling, sont aujour-
d'hui pratiquement réduites à zéro.
Les indigènes persistent dans la résis-
tance passive, et laissent en friche-ou
sans soiiïs des .milliers d'hectares de
champs et de plantations.
« Aucune exportation nouvelle n'est
venue remplacer celles qui ont cessé.
Il semble qu'il faudra attendre des an-
nées avant que d'autres produits, tels
que le coton, puissent être obtenus en
quantités suffisantes pour être exportés.
Le ble- et la farine doivent actuelle-
ment être importés, alors qu'autrefois
i'Abyssinie en produisait en léger ex-
cellent. :> -
D'une manière générale les impor-
tations ont donc augmenté dans des
proportions considérables, ne l'ût-c-J
que pour faire vivre la main-d'œuvrj
importé d'Europe :
: Les indigènes n'étant pas terras-
siers, les ouvriers italiens ont dû être
employés, à des salaires élevés, à la
construction et à l'entretien des routes.
D'où une hausse générale des prix,
qui a encore contribué à faire baisser
les exportations.
Enfin la révolution brutale opérée
par les nouveaux maitres de l'Abyssi-
nie dans le domaine économique a pré-
cipité la désorganisation de celui-ci :
t La guerre n'a pas ravagé le pays,
mais l'action italienne a. depuis lors,
fait, semble-t-il. tout ce qu'il fallait
pour tuer la production.
t Suite en 3e page)
-"-.N-w :.,!!~!c::=U :::::1 : ::: 1: :1nr111 1 1111
La question des contractuels
M. Alcide DELMONT •
,,1 :
ancien ministre, reClôme : .-
M. Alcide Dehnont, dont on 'connaît
les campagnes inlassables en faveur
des contractuels, a bien Voulu nous faire
les déclarations suivantes que thous te-
nons à reproduire intégralement :
Nos gouvernements coloniaux, et spé-
cialement notre grande Fédération ,de
rOucst-Africain, ont dû souvent- faire
appel, en dehors'de leurs cadres régu-
liers, à des ettectits provenant- aes cor-
porations !es plus diverses, en raison
des multiples spécialisations imposées
par le développement de notre œuvre
coloniale.
D'aucuns ont trouvé, dans des enga-
gements sans cesse renouvelés, de véri-
tables < ponts d'or x Ils ne sont certes
plus aujourd'hui que l'infime minorité
et ils défendent âprement et jalousement
leurs droits.
« L'INTEGRATION
DANS LES CADRES
POUR LES UNS
« UNE, CAISSE DE
RETRAITE POUR LES
AUTRES.» --
Mais combien d autres, plus intéres-
sants, ont quitté Paris et-- leur province,
attirés par un contrat qui leur offrait,
là-has, en Afrique, dans un chemin de
fer ou dans tm service de travaux pu-
blics. des appointements correspondant
à peine au double de leur quinzaine en
France ? Et pourtant, c'est sans hésiter
qu'ils oi;r, un jour fort attendu, mis leur
signature au has d'un contrat d'enga-
gement de deux années leur-ouvrant le
liruir à un congé payé de six mois.
Quelques semaines plus tard ils sont par-
tis. En voguant vers l'inconnu, confor-
tablement Installés dans une cabine de
paquebot, i! n'en est pas,un qui n'ait
pensé : « La vie est belle
Elle le fut, en effet,, pour .quelques-
uns : elle ie fut jusqu'au jour où, les
mois passant de plus en plus vite, il
fallut reeaffner la France, en fin de con-
trat. Ce fut le revers de la médaille.
Anémiés par vingt-quatre mois de sé-
jour colonial, et quelquefois plus, n'ayant
pas droit aux soins médicaux et ne dis-
posant que d'une solde réduite de con-
gé, les contractuels virent fondre comme
neige au soleil les quelques économies
péniblement amassées, l'on sait au prix
de quels "sacrifices.
L'Administration coloniale. en bonne
mère de famille et quand elle en a eu
les moyens il ne faut pas toujours
lui jeter la pierre a renouvelé les
contrats antérieurs, quelquefois avec des
améliorations de traitement, souvent
arssi sans avantages matériels.
(Suite eu 3* page )
LES PROBLEMES DE L'AFRIQUE DU lORD
,
Sous - alimentation
par Ma ce et taudis
Député d'Alger ,
Il est des choses auxquelles on
s'habitue, des problèmes que l'on
cfoit- réglés parce qu'on en a tou-
jours entendu parler : la misère des
du Nord est de ceux-là.
La « poignée de dattes > suffi-
sante à la subsistance de l'ouvrier
agricole, le "z gourbi s- sont deve-
nus lieux communs, tellement com-
muns que, sous le pittoresque, l'es-
prit ne voit même plus la monstruo-
sité inacceptable. -
Les raisons déterminantes d'une
aussi lamentable et tragique situa-
tion s'appellent la sous-alimentation
et le taudis.
A côté des réalisations niaginifi-
ques de la France en Afrique du
Nord, on a laissé sur ce corps ad-
mirable se développer deux chan-
cres qui risquent de mettre en pé-
ril aujourd'hui la tranquillité du
pays, et de saper demain l'autorité
française dans la colonie.
.;' 8
Le sort de l'ouvrier indigène algé-
rien diffère profondément de celui
de la Métropole. Tout l'arsenal des
lois sociales antérieures et surtout
postérieures à l'avènement du Front
populaire ont fait du travailleur de
France un citoyen libre ayant le
sens de la dignité et le goût d'une
vie décente et confortable.
Le pauvre ouvrier est socialement
parlant un paria : le salaire mini-
mum n'est pas ou est mal appliqué.
1.n législation soeiale, les caisses de
chômage sont inconnues là-bas. Le
prolétariat est victime rie certains
egoïsmes féroces qui ont une con-
ception paradoxale et périmée de
l'intérêt général.
Le taux des salaires est en Afrique
du Nord tellement bas et scandaleux
que le revenu annuel moyen de nos
indigènes ne dépasse pas quelques
centaines de francs par tête d'habi-
tant. (Je renvoie nos lecteurs scep-
tiques au travail que vient de pu-
blier M. Serda, député de Constan-
tine et intitulé : « Le véritable pro-
blème algérien »)
Les conséquences de la sous-ali-
mentation et du taudis sont traduites
tragiquement dans les statistiques
officielles :
La mortalité infantile atteint en-
core actuellement 33 et, en 1936,
72 des conscrits indigènes ont été
refusés par les conseils de révision
pour misère physiologique.
M V a
Je pouvais écrire récemment
je m'excuse de me citer moi-même
« le spectacle douloureux et déce-
vant » de ces venelles sordides, de
ces maisons sans air. sans eau, où
s'entassent dans une même pièce
des familles entières. Quel est le
voyageur sensible et humain qui n'a
senti ses yeux se mouiller à la vue
des pauvres bergers ou fellahs en
haillons, de ces pauvres femmes tra-
vaillant -- une glèbe ingrate et s'es-
sayant à faire sucer à des gosses
exsangues des mamelles lamentable-
ment vides. »
Il nous faut, au demeurant, ajouter
que cette situation critique n'a pas
échappé à l'attention vigilante du
gouvernement qui a été amené par
les circonstances à faire des distris-
butions massives de céréales aux in-
digènes affamés, victimes de la crise
et de la sécheresse.
(Lire la suite page 5)
- , :- '1"
Des assemblées délibératives
dans nos colonies ?
LE POINT DE VUE DE MADAGASCAR
par F. POLETTI
Délégué su Conseil supëritur
de h France d'outre-mer
AU moment où une commission,
constituée au sein du Conseil supérieur
de la France d'outre-mer, met à son
ordre du jour la question de la créa-
tion d'assemblées délibératives dans
les différentes colonies françaises, il
nous a paru utile de présenter quel-
ques remarques au sujet de l'adoption
de cette importante mesure à Mada-
gascar.
Dans la Grande lie, la seule partici-
pation des administrés à la vie publi-
que de la Colonie a lieu au sein des
délégations économiques et finan-
cières.
Il n'entre pas dans notre esprit de
mésestimer la valeur des travaux de
cette assemblée. Mais, ni sa compo-
sition, ni son autorité, ne paraissent,
depuis longtemps déjà, dignes de notre
possession de l'Océan Indien.
Les Délégations, telles qu'elles sont
actuellement organisées (décret du 7
mai 1924) présentent une double fai-
blesse :
Elle ne peuvent émettre que des
vœux qui ne lient nullement l'adminis-
tration supérieure et cela suffit à leur
enlever toute autorité, partant, toute
efficacité.
Il suffit, par ailleurs, d'examiner le
mode de recrutement de leurs mem-
bres, pour voir qu'elles ne représentent
nullement les intérêts généraux des
contribuables de la Colonie.
Il est vrai qu'il est des possessions
plus vastes qui n'ont pas d'assemblée
élue. Mais il semble que nu!!e d'entre
elles ne possède un aussi fort élément
colonisateur. Madagascar a plus de co-
lons que la Cochinchine et la Nouvelle-
Calédonie, toutes deux dotées d'un
conseil élu.
Enfin, étant donné l'importance des
dépenses de la Colonie, des travaux
exécutés, des emprunts contractés et,
par conséquent, des charges qu'il est
nécessaires de faire peser sur les ha-
bitants de l'lie, la nécessité de per-
mettre aux délégués des contribuables
de surveiller l'établissement' et l'exé-'
cution du budget local parait s'impo-
ser désormais.
S ♦ ®
Le principe selon lequel les repré-
sentants de la nation - doivent décider
de l'importance des charges qu'il est
nécessaire de faire peser sur eUe, est
à la base même de notre régime dé-
mocratique, et paraît devoir inspirer
l'organisation d'une colonie évoluée
comme l'est aujourd'hui Madagascar.
(Suite eu 3e page)
M~~M~MM~MMM~M~~a~a~~M~
A LA VICE-PRESIDENCE
DE LA CHAMBRE
La Chambre, qui vient de réélire son
bureau, a choisi deux coloniaux
comme vice-présidents : M. Louis Roi-
lin et M. Gratien Candace.
M. Louis Rollin, député de Paris, qui
présida longtemps, rue Oudinot, aux
destinées de notre Empire, est resté
attaché aux questions coloniales et ne
manquera certainement pas dans ses
nouvelles fonctions d'apporter à nos
possessions, tout son appui.
Quant à M. Candace représentant
de la Guadeloupe, il sera le premier,
député de couleur appelé à présider
les débats. Cette élection est une affir-
mation de l'unité impériale française.
Le Parlement consacre ainsi, offi-
ciellement, l'attachement porté par la
France à son Empire. -
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