238 LA RENAISSANCE.
MUSIQUE
Le public des concerts populaires devient tout à fait digne
d'attention et vraiment curieux à étudier. Dimanche dernier,
il a sifflé le finale de la symphonie en mi bémol de Schumann,
et bissé un des morceaux de l'Arlésienne, de M. Georges Bizet.
Siffler Schumann, c'est audacieux et peut-être blâmable.
Le finale en question n'est point un chef-d'œuvre, tant s'en
faut, on peut même dire, sans le calomnier, qu'il est man-
qué; mais il n'est pas de ces oeuvres qu'on ne peut tolérer,
et un accueil froid aurait'suffi. Le nom de Schumann a droit
au respect. Devant certains noms, il sied d'être réservé. D'ail-
leurs, on peut se tromper. Je n'oublierai jamais l'impression
pénible que j'ai éprouvée-un jour en entendant chuter, par
le public du Conservatoire, un admirable chœur de Mozart.
Mais le cas est différent pour le finale de la symphonie de
Schumann. Son caractère profondément tudesque ne convient
pas à un public français; le public des concerts populaires a
fait preuve d'intelligence en montrant son éloignement pour
une œuvre qui ne pouvait lui plaire, et en ne la saluant pas
d'applaudissements hypocrites.. -
Ce même public, en train de montrer franchement ses
impressions, a tout naturellement fait bon accueil à la musique
de M. Bizet, qui unit si heureusement à la science dite alle-
mande, la -grâce et la clarté françaises. Cela est d'autant plus
remarquable que, depuis six mois, de farouches critiques
s'évertuent à représenter M. Bizet comme le chef de l'Ecole
des musiciens sans musique, comme un antechrist musical qui
rêve de détruire la mélodie, le rhythme, la tonalité, et caetera.
« Le public, prophétisait naguère un de ces pontifes, ifnira
par se fâcher!» et voilà qu'au lieu de se fâcher, le public est de
la meilleure humeur du monde; il est sourd à la voix desv
prophètes; il trouve cette 'musique charmante et crie bis à
rendre sourds les vaticinateurs, s'ils ne l'étaient déjà.
Quand on pense qu'il y a quelques années, un ravissant
scherzo de M. Bizet a trouvé si mauvais accueil aux concerts
populaires, qu'il n'a jamais osé reparaître sur l'affiche ! Les
temps sont bien changés, et l'on ne saurait trop s'en féliciter.
Espérons que le succès de. dimanche dernier engagera
l'Opéra Comique à nous rendre Djamileh, interprétée comme
elle mérite de l'être. Les yeux, les bras et les cheveux noirs de
Mme Prelly étaient merveilleux ; mais pour chanter de pareille
musique, une belle voix et un grand talent sont indispen-
sables. On peut dire que Djamileh n'a pas encore été entendue.
PHÉMIUS.
■—1 -
1
L' ŒUVRE POÉTIQUE DE LÉON DIERX
Nous annonçons au silence et à l'incuriosité un événement littéraire
de quelque valeur. Car à quels autres interlocuteurs parlerions-nous de
M. Dierx, qui a pensé jusqu'à ce jour que le public devait venir à lui,
poëte, et qu'il n'y avait à faire aucune avance à la critique, afin qu'elle
préparât cette rencontre! Le public ne vient plus pour ces choses, cher
ami, croyez-moi. La Critique, enfin (insoucieuse à l'exception de quel-
qu'un des nôtres, un maître ou un disciple, satisfaits par votre œuvre) :•
voulez-vous n'y point songer et permettre que je mêle plusieurs paroles
à celles qui peuvent être proférées ou écrites -parmi nous ? J'éprouve
un grand bonheur à constater la noble attitude conservée par un
des nôtres depuis, dix ans, car je reviens par la pensée vers un groupe
unanime de poëtes, grands ou jeunes, rassemblés à cet ancien moment!
,Quant aux difficultés extraordinaires que trouva cette génération dans
l'accomplissement de ses desseins, il serait véritablement long d'en parler
comme il sied, et je préfère aujourd'hui ne songer qu'à un des livres qui
révèlent sa victoire sur ces premiers maux. -.
L'événement dont je me fais (moi et tout autre) le héraut, est
celui- ci. Un des poëtes que, selon l'histoire exacte de l'heure, il faut
attribuer à la quatrième génération littéraire de ce siècle, celle qui débuta
vers l'apnée 4860, a enfermé, dans un recueil total de ses vers, sa période
initiale d'existence. Pour-les bibliophiles avides d'un ouvrage publié avec
le haut goût des éditions faites par le libraire que le destin a, cette fois
comme toujours, réservé à une manifestation nouvelle d'esprits, je note
ce détail : que le tome dernier de la Collection des Poëtes contemporains
de Lemerre contient trois volumes antérieurs. Le premier de ces livres,
depuis que le groupe cité plus haut a l'honneur de connaître Léon Dierx,
est Poëmes et Poésies1 ; un autre, Les Lèbres closes2 ; le dernier, Les
Paroles du Vaincu3. Plusieurs poëmes qui appartiennent au second
Parnasse contemporain, celui de 1869, se retrouvent enfin dans le pré-
sent livre, enrichi de vers absolument inédits qui comblent les lacunes
causées par l'élimination de vers jusqu'à ce ce jour publiés. Le titre:
Poésies, que le poëte a adopté pour cette réimpression de la première
portion de son œuvre, est le plus fier et le plus humble que chacun de.
nous sache rêver, tar il constate une revendication en faveur de ce qui
est fait, et aussi J'éternelle aspiration que ce passé dégage.
est fait, et aussi
Question grave (une fois les détails précédents consignés. avec
l'exactitude que veut l'avenir), mais solution que l'auteur, dans !a con-
science profonde qu'il a de son devoir, appelle de mille vœux, alors
qu'il réunit les gages premiers de la fidélité de toutes les heures de
sa jeunesse : M. Dierx est-il, manifestement, doué de la magnifique vertu
du poëte ?
Encore qu'il puisse être dit de façon ingénieuse et hautaine qu'un
des littérateurs privilégiés que captive le Rhylhme n'admette de juridic-
tion que celle de ses pairs, il ne m'appartient, certes, non plus qu'à d'au-
tres, de prononcer une sentence aussi importante. Je vais, en l'absence
complète et des juges institués et d'une assistance, disparaître totale-
ment devant l'impression générale, émanée du livre en des paroles par-
fois conformes aux suivantes :
« Délicate et haute, infiniment trop pour ne pas s'être soustraite de
bonne heure à la ribote contemporaine, une Ame a, pour ainsi dire,
tranché simplement le lien du Présent et défait son humanité en l'His-
toire; et ce qui reste, en la Nature. Mais ce sera, comme il plaît aux
songes, la Légende entière et passée et future de l'Homme, dont la
grandiose abstraction, d'abord personnifiée par un miraculeux Adam, se
dissipe à travers le nuage amoncelé par les temps, jusqu'à faire le
nombre diffus et triste des races dernières. Souvenirs et prophétie! toute
la Vision! Pour les Paysages, vus d'un œil exotique et familier, ils sont
enveloppés d'une brume pareille à cet âge des races, de qui les bois
recèlent la mort dans une attente de l'automne où le fleuve emporte le
sang après les luttes du soir, vers la mer inhabitable. Cependant, à une
telle Ame, résolue en autant de choses et veuve de soi, n'est pas
refusé le don suprême de se ressaisir; et si quelque langueur natale
abat et change l'inspiration en de beaux vents plaintifs et traînants, c'est
en tant qu'un séculaire et granitique orgueij, inaccessible à la ruine,
que se condense, au contraire, ole sentiment quotidien de la vie. »
Je demande pardon au rêveur d'avoir, par un amour excessif de la
symétrie, exposé à l'œil l'armature mystérieuse de son œuvre; et du
fait ordinaire que ces impressions ne se sont pas amassées, dans le
sommaire précédent, sans affecter une ressemblance lointaine avec ce que -
représente à tout esprit la Poésie, j'infère jeelte indéniable vérité -que
nous avons affaire à -une âme non commune de poëte, et complète : car
elle e-t à la fois logique et sensible.
Non que le recueil, nous avons dit-qu'il. reproduit plusieurs volumes,
offre à priori un plan systématique et extérieur. Il obéit à cette concep-
tion {une de celles de la Poésie, nécessairement, puisque sa doctrine
s'étend à la plupart des œuvres poétiques qui ont illustré les siècles hu-
mains), laquelle admet que le hasard s'immisce dans l'ordonnance des
morceaux d'un Livre, et laisse le lecteur se figurer, après coup, le des-
sein, -pareil à celui d'une riche étoffe, que forme la pensée du poëte. Mais
quel hasard savant est, parfois, et notamment dans ce cas, celui qui
rassemble des titres comme ceux que voici, desquels se .dégage une
intention habituelle et significative : la Vision d'Eve, l'Indestructible,
le Blasphème, la Prisotij Lazare, 4'Invisible Lien, les Écussons, la
Révélation de Jubal, les Filaos, la Nuit de Juin, le Gouffre, Journée
d'Hiver, le Rêve de la Mort, -la Prière d'Adam, VExemple, les
Paroles du Vaincu, et Marche funèbre des derniers Hommes.! Nous
citerons encore.
Il faut maintenant parler du Vers, afin de savoir si cette âme par nous
définie, mais apte, cependant, à nous surprendre encore par des échap-
pées rares et inattendues, aura trouvé l'expression qui s'impose de soi
et directement à l'Éternité, dans ùn temps où il n'y a pas d'intermédiaire
humain pour l'y apporter. x
M. Dierx est certainement, et telle est, je crois, la seule notoriété qu'il
revendiquerait, le cas échéant! l'un des quelques poètes qui. maintiennent
de nos jours avec certitude la belle tradition de notre Versification. Que
ceci suffise : quelques divergences quant au détail, s'il en existe vi:éi-
tablement, peuvent fournir un sujet à un échange amical de point de
vue entre le poëte et des confrères. Il est inutile d'entretenir de ces
choses un lecteur même spécial dans une époque qui, .si -des esprits
chagrins s'accordent à la traiter de byzantine, l'est, certainement, pour
d'autres motifs que l'amour des arguties montrées à propos de prosodie.
Notons uniquement ce fait que le poëte a Phontieur presque magistral
d'avoir ajouté plusieurs nouveautés maintenant consacrées au réper-
toire des formes poétiques. Quelle que soit la discrétion à apporter dans
l'emploi de moyens, séduisants tout d'abord, mais apparentés à la
4. 4 vol. in-12. Sausset, 4864. -
2. 1 vol. in-12. Lemerre, 4867.
3. 4 vol. in-32. Lemerre, 4871.
MUSIQUE
Le public des concerts populaires devient tout à fait digne
d'attention et vraiment curieux à étudier. Dimanche dernier,
il a sifflé le finale de la symphonie en mi bémol de Schumann,
et bissé un des morceaux de l'Arlésienne, de M. Georges Bizet.
Siffler Schumann, c'est audacieux et peut-être blâmable.
Le finale en question n'est point un chef-d'œuvre, tant s'en
faut, on peut même dire, sans le calomnier, qu'il est man-
qué; mais il n'est pas de ces oeuvres qu'on ne peut tolérer,
et un accueil froid aurait'suffi. Le nom de Schumann a droit
au respect. Devant certains noms, il sied d'être réservé. D'ail-
leurs, on peut se tromper. Je n'oublierai jamais l'impression
pénible que j'ai éprouvée-un jour en entendant chuter, par
le public du Conservatoire, un admirable chœur de Mozart.
Mais le cas est différent pour le finale de la symphonie de
Schumann. Son caractère profondément tudesque ne convient
pas à un public français; le public des concerts populaires a
fait preuve d'intelligence en montrant son éloignement pour
une œuvre qui ne pouvait lui plaire, et en ne la saluant pas
d'applaudissements hypocrites.. -
Ce même public, en train de montrer franchement ses
impressions, a tout naturellement fait bon accueil à la musique
de M. Bizet, qui unit si heureusement à la science dite alle-
mande, la -grâce et la clarté françaises. Cela est d'autant plus
remarquable que, depuis six mois, de farouches critiques
s'évertuent à représenter M. Bizet comme le chef de l'Ecole
des musiciens sans musique, comme un antechrist musical qui
rêve de détruire la mélodie, le rhythme, la tonalité, et caetera.
« Le public, prophétisait naguère un de ces pontifes, ifnira
par se fâcher!» et voilà qu'au lieu de se fâcher, le public est de
la meilleure humeur du monde; il est sourd à la voix desv
prophètes; il trouve cette 'musique charmante et crie bis à
rendre sourds les vaticinateurs, s'ils ne l'étaient déjà.
Quand on pense qu'il y a quelques années, un ravissant
scherzo de M. Bizet a trouvé si mauvais accueil aux concerts
populaires, qu'il n'a jamais osé reparaître sur l'affiche ! Les
temps sont bien changés, et l'on ne saurait trop s'en féliciter.
Espérons que le succès de. dimanche dernier engagera
l'Opéra Comique à nous rendre Djamileh, interprétée comme
elle mérite de l'être. Les yeux, les bras et les cheveux noirs de
Mme Prelly étaient merveilleux ; mais pour chanter de pareille
musique, une belle voix et un grand talent sont indispen-
sables. On peut dire que Djamileh n'a pas encore été entendue.
PHÉMIUS.
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L' ŒUVRE POÉTIQUE DE LÉON DIERX
Nous annonçons au silence et à l'incuriosité un événement littéraire
de quelque valeur. Car à quels autres interlocuteurs parlerions-nous de
M. Dierx, qui a pensé jusqu'à ce jour que le public devait venir à lui,
poëte, et qu'il n'y avait à faire aucune avance à la critique, afin qu'elle
préparât cette rencontre! Le public ne vient plus pour ces choses, cher
ami, croyez-moi. La Critique, enfin (insoucieuse à l'exception de quel-
qu'un des nôtres, un maître ou un disciple, satisfaits par votre œuvre) :•
voulez-vous n'y point songer et permettre que je mêle plusieurs paroles
à celles qui peuvent être proférées ou écrites -parmi nous ? J'éprouve
un grand bonheur à constater la noble attitude conservée par un
des nôtres depuis, dix ans, car je reviens par la pensée vers un groupe
unanime de poëtes, grands ou jeunes, rassemblés à cet ancien moment!
,Quant aux difficultés extraordinaires que trouva cette génération dans
l'accomplissement de ses desseins, il serait véritablement long d'en parler
comme il sied, et je préfère aujourd'hui ne songer qu'à un des livres qui
révèlent sa victoire sur ces premiers maux. -.
L'événement dont je me fais (moi et tout autre) le héraut, est
celui- ci. Un des poëtes que, selon l'histoire exacte de l'heure, il faut
attribuer à la quatrième génération littéraire de ce siècle, celle qui débuta
vers l'apnée 4860, a enfermé, dans un recueil total de ses vers, sa période
initiale d'existence. Pour-les bibliophiles avides d'un ouvrage publié avec
le haut goût des éditions faites par le libraire que le destin a, cette fois
comme toujours, réservé à une manifestation nouvelle d'esprits, je note
ce détail : que le tome dernier de la Collection des Poëtes contemporains
de Lemerre contient trois volumes antérieurs. Le premier de ces livres,
depuis que le groupe cité plus haut a l'honneur de connaître Léon Dierx,
est Poëmes et Poésies1 ; un autre, Les Lèbres closes2 ; le dernier, Les
Paroles du Vaincu3. Plusieurs poëmes qui appartiennent au second
Parnasse contemporain, celui de 1869, se retrouvent enfin dans le pré-
sent livre, enrichi de vers absolument inédits qui comblent les lacunes
causées par l'élimination de vers jusqu'à ce ce jour publiés. Le titre:
Poésies, que le poëte a adopté pour cette réimpression de la première
portion de son œuvre, est le plus fier et le plus humble que chacun de.
nous sache rêver, tar il constate une revendication en faveur de ce qui
est fait, et aussi J'éternelle aspiration que ce passé dégage.
est fait, et aussi
Question grave (une fois les détails précédents consignés. avec
l'exactitude que veut l'avenir), mais solution que l'auteur, dans !a con-
science profonde qu'il a de son devoir, appelle de mille vœux, alors
qu'il réunit les gages premiers de la fidélité de toutes les heures de
sa jeunesse : M. Dierx est-il, manifestement, doué de la magnifique vertu
du poëte ?
Encore qu'il puisse être dit de façon ingénieuse et hautaine qu'un
des littérateurs privilégiés que captive le Rhylhme n'admette de juridic-
tion que celle de ses pairs, il ne m'appartient, certes, non plus qu'à d'au-
tres, de prononcer une sentence aussi importante. Je vais, en l'absence
complète et des juges institués et d'une assistance, disparaître totale-
ment devant l'impression générale, émanée du livre en des paroles par-
fois conformes aux suivantes :
« Délicate et haute, infiniment trop pour ne pas s'être soustraite de
bonne heure à la ribote contemporaine, une Ame a, pour ainsi dire,
tranché simplement le lien du Présent et défait son humanité en l'His-
toire; et ce qui reste, en la Nature. Mais ce sera, comme il plaît aux
songes, la Légende entière et passée et future de l'Homme, dont la
grandiose abstraction, d'abord personnifiée par un miraculeux Adam, se
dissipe à travers le nuage amoncelé par les temps, jusqu'à faire le
nombre diffus et triste des races dernières. Souvenirs et prophétie! toute
la Vision! Pour les Paysages, vus d'un œil exotique et familier, ils sont
enveloppés d'une brume pareille à cet âge des races, de qui les bois
recèlent la mort dans une attente de l'automne où le fleuve emporte le
sang après les luttes du soir, vers la mer inhabitable. Cependant, à une
telle Ame, résolue en autant de choses et veuve de soi, n'est pas
refusé le don suprême de se ressaisir; et si quelque langueur natale
abat et change l'inspiration en de beaux vents plaintifs et traînants, c'est
en tant qu'un séculaire et granitique orgueij, inaccessible à la ruine,
que se condense, au contraire, ole sentiment quotidien de la vie. »
Je demande pardon au rêveur d'avoir, par un amour excessif de la
symétrie, exposé à l'œil l'armature mystérieuse de son œuvre; et du
fait ordinaire que ces impressions ne se sont pas amassées, dans le
sommaire précédent, sans affecter une ressemblance lointaine avec ce que -
représente à tout esprit la Poésie, j'infère jeelte indéniable vérité -que
nous avons affaire à -une âme non commune de poëte, et complète : car
elle e-t à la fois logique et sensible.
Non que le recueil, nous avons dit-qu'il. reproduit plusieurs volumes,
offre à priori un plan systématique et extérieur. Il obéit à cette concep-
tion {une de celles de la Poésie, nécessairement, puisque sa doctrine
s'étend à la plupart des œuvres poétiques qui ont illustré les siècles hu-
mains), laquelle admet que le hasard s'immisce dans l'ordonnance des
morceaux d'un Livre, et laisse le lecteur se figurer, après coup, le des-
sein, -pareil à celui d'une riche étoffe, que forme la pensée du poëte. Mais
quel hasard savant est, parfois, et notamment dans ce cas, celui qui
rassemble des titres comme ceux que voici, desquels se .dégage une
intention habituelle et significative : la Vision d'Eve, l'Indestructible,
le Blasphème, la Prisotij Lazare, 4'Invisible Lien, les Écussons, la
Révélation de Jubal, les Filaos, la Nuit de Juin, le Gouffre, Journée
d'Hiver, le Rêve de la Mort, -la Prière d'Adam, VExemple, les
Paroles du Vaincu, et Marche funèbre des derniers Hommes.! Nous
citerons encore.
Il faut maintenant parler du Vers, afin de savoir si cette âme par nous
définie, mais apte, cependant, à nous surprendre encore par des échap-
pées rares et inattendues, aura trouvé l'expression qui s'impose de soi
et directement à l'Éternité, dans ùn temps où il n'y a pas d'intermédiaire
humain pour l'y apporter. x
M. Dierx est certainement, et telle est, je crois, la seule notoriété qu'il
revendiquerait, le cas échéant! l'un des quelques poètes qui. maintiennent
de nos jours avec certitude la belle tradition de notre Versification. Que
ceci suffise : quelques divergences quant au détail, s'il en existe vi:éi-
tablement, peuvent fournir un sujet à un échange amical de point de
vue entre le poëte et des confrères. Il est inutile d'entretenir de ces
choses un lecteur même spécial dans une époque qui, .si -des esprits
chagrins s'accordent à la traiter de byzantine, l'est, certainement, pour
d'autres motifs que l'amour des arguties montrées à propos de prosodie.
Notons uniquement ce fait que le poëte a Phontieur presque magistral
d'avoir ajouté plusieurs nouveautés maintenant consacrées au réper-
toire des formes poétiques. Quelle que soit la discrétion à apporter dans
l'emploi de moyens, séduisants tout d'abord, mais apparentés à la
4. 4 vol. in-12. Sausset, 4864. -
2. 1 vol. in-12. Lemerre, 4867.
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