Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-07-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 juillet 1936 03 juillet 1936
Description : 1936/07/03 (A37,N52). 1936/07/03 (A37,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62654090
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
"'1- loom~
37* ANNEE. — N° 52. - VENDREDI (13 h. 30), 3 JUILLET 1936
JOURNAL SEMI-GUOTIÇfflf
Riitcittn & AiministMfon :
1* Bat de h Borne
PARIS o
I%b IWI
TÉL. i RICHELIEU 73^
(2 ligne* groupées)
Les Annales Coloniales
Fondateur i Marcel RUEDEL Directeur 9 Raoul MONMARSON
JKtNNEXENTS
mec Im Revue illustrés :
Un àdeh S Mail
france et
Colonies 180.) 1009 SI »
Etranger.. 240. 125 p 70 9
Le Numéro : 33 centimea
On s'abonne sans- frais dans
tous les bureaux de poste.
Au sujet des Mois insoumis
Dans un article intitulé « en pays
moï insoumis » paru ici-même derniè-
rement, le sénateur Jean Odin a indi-
qué les grandes lignes de l'organisation
de notre pénétration et pacification au
Cambodge, plus' spécialement clars la
province de Kratié, sur le plateau cen-
tral.
Là, dit-il, « nous avons rencontré les
« plus grandes difficultés tant au point
« de vue de la nature du pays diffici-
« lement accessible qu'au point de vue
« climat particulièrement hostile et
« nous avons eu une politique timide,
« sans vue d'ensemble, sans moyen
« d'action, sans liaison avec les entre-
« prises analogues menées en Cochin-
« chine et au Cambodge. »
Il évoque le souvenir des pionniers
qui se sont risqués à faire de la péné-
tration active. Trufflot, Maître, Gâtill
et Maurère, les premiers, agents de la
garde indigène, le dernier, gendarme,
qui ont été persécutés et assassinés. Il
souligne à partir de 1929-1931 l'orga-
nisation de « nos postes de tirailleurs
« solidement établis qui assurent notre
« sécurité et témoignent aux yeux des
« indigènes notre volonté d'être tou-
« jours présents dans cette contrée. »
Il croit au succès dans cette région
de « l'exercice de l'assistance médicale
« q-si représente un des moyens prin-
« erpaux de notre action. Elle est,
« ajoute-t-il, la plus belle justification
« de notre pénétration, et ces malheu-
« reuses populations, décimées par les
« maladies et les épidémies ont tou-
« jours manifesté une vénérat?an par-
te ticulière pour ceux qui letr appor
« tent un roulagement à le*jr» mise-
« res. »
Que Jean Odin me permette d'ajou-
ter une documentation complémentaire
à la sienne. Elle me vient directement
d'amis de l'Indochine dont l'un est un
médecin itinérant qui a beaucoup ob-
servé autour de lui depuis 15 ans qu'il
a quitté la France ; je ne saurais met-
fe leur parole en doute.
Si certaines tribus mois (mot anna-
mite) ou Kha (en laotien) telles les
Radhé et les Banaars, sauvages du pla-
teau de Lan-Biang sont soumises parce
qu'elles ont subi une influence assez
profonde de missionnaires catholiques,
sur les confins nord du Cambodge et de
la Cochinchine, les moïs sont insoumis.
Ils s'opposent systématiquement à la
pénétration de toute civilisation, de
toute organisation administrative, soit
annamite, soit française. Inutile de dire
qu'ils refusent de payer l'impôt.
Ils laissent les voyageurs tranquilles,
les chasseurs, les pérégrinants, même
les commerçants, mais s'ils se rendent
compte que l'administration a des buts
les intéressant, leur « résistance » est
certaine. Leur manière la plus courante
de procéder est de faire le vide, et dans
ces conditions, impossible pour nous de
faire œuvre utile, ne fût-ce que de
construire des routes.
Chasseurs par nécessité, ils cultivent
aussi le riz, le maïs et quelques cultu-
res vivrières sur les cendres des forêts
qu'ils brûlent. Ils plantent leur maison
pour le temps où ils auront à profiter
des récoltes qu'ils feront. Quand la
terre diminue de fertilité, au bout d'un
an, deux ans, 3 ans, ils lèvent le camp
et vont se fixer ailleurs pour un temps.
Nomades fantaisistes, sacrificateurs
(de buffles le plus souvent) ils n'en
ont pas moins un certain sens de l'hos-
pitalité puisqu'ils -- reçoivent les visiteurs
avec tous les égards de « la jarre » ou
ils font boire l'alcool à tour de rôle.
J'ajoute cependant qu'il m'a été affir-
mé de la façon la plus absolue que le
médecin ne peut pénétrer en pays moï
à certains endroits, tout au moins, car
il y serait reçu à coups de lance. Cer-
taines tribus, en effet, sont encore
guerrières et le sorcier qui tue les hom-
mes a encore dans ces pays anciens plus
d'influence que le médecin oui guérit.
Avec des conditions de vie comme la
leur, il est permis de se aemanaer si
les méthodes de pénétration que nous
avons employées jusqu'à présent ont
fait suffisamment leurs preuves, s'il
faut oui ou non soumettre ces tribus
moïs ?
La force était peut-être nécessaire à
un moment déterminé, mais aujour-
d'hui nous nous devons à l'idéal moral
que nous représentons. Nous avons la
conviction profonde que la méthode de
pénétration la plus efficace est encore
la persuasion et la bonté.
Les - moïs sont primitifs, arriérés.
Leur évolution meniaie aemdnuerd uc.)
années. Avant d'arriver à les modifier
par l'amélioration de leurs conditions
de vie, de leur race même par l'hygiène
et la prophylaxie, il semble que nous
ayons besoin de les ménager, d'user
avec eux de la plus grande circonspec-
tion. Il semble aussi opportun de mé-
nager actuellement la susceptibilité des
diverses races de l'Indochine qui ne
comprendraient peut-être pas une mise
à égalité trop rapide de races qu'ils ont
jusqu'à présent méprisées et dans les-
quelles il n'y a pas si longtemps ils re-
crutaient des esclaves.
« Nous faire aimer plutôt que nous
faire craindre », n'est-ce pas là la de-
vise digne de l'idéal français ?
Justin Luquot,
Député de la Gironâe,
membre de la Commission
de la Marine Marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, Président de la Répu-
blique, a reçu mercredi après-midi M. Emest
Outrey, Gouverneur général honoraire des Co-
lonies. ancien député de la Cochinchine, et
M. Truitard, Gouverneur de La Réunion.
AU MINISTERE DE LA MARINE
M. Gasnier-Duparc a reçu avant-hier 1 ami-
ral Femet qui va prendre le commandement
de la division navale du Levant.
Au Ministère des Colonies
Administration Centrale
Ont été admis au concours des 4 et 5 juin
pour l'emploi de rédacteur stagiaire à r Admi-
nistration centrale du Ministère : MM. Rou-
chon, Gadoux, de Bonnet de Viller, Schleich,
et Tirant.
) -+--<-_-.:_----
Au Ministère de la Marine
Cabinet du Ministre
Par arrêté du 29 juin, M. Georges Gayet,
inspecteur des colonies, directeur honoraire au
ministère de l'Intérieur, a été nommé directeur
du cabinet civil du ministre de la Marine.
(
M. le Beau est à Paris
Ayant quitté Alger hier, M. Le Beau, Gou-
verneur général de l'Algérie, est arrivé le soir
même à Paris, où il vient conférer avec MM.
Salengro et Vincent Auriol-
Ce matin il a été reçu par M. Aubaud, sous-
secrétaire d'Etat à la Présidence, et cette après-
midi il sera reçu par MM. Blum et Salengro.
lengro.
Visite en leurs Etats
AU SENEGAL
M. Martine, Gouverneur p. i. du Sénégal, a
pris contact avec ses administrés dans une tour-
née à Tivouane, Thiès, Diourbel, Kaolak et,
en Casamance. d'où il a regagné Saint-Louis
par la Haute-Gambie et le Ferlo.
Au Comité d'études des problèmes
du Pacifique
Le Comité s'est réuni hier matin au Palais-
Royal, sous la présidence de M- Albert Sar-
raut, ancien Président du Conseil.
Trois mémoires préparés en vue de la
6° Conférence de « l'Institut des relations du
Pacifique » qui siégera à Yosemite Park (Cali-
fornie), du 15 au 31 août prochain, ont été
déposés sur le bureau : « Le répertoire des
accords français dans le Pacifique », de MM.
Gidel, professeur à la Faculté de Droit, et
Pépin ; « les Liaisons aériennes dans le Paci-
fique Il, de M. Pépin, et « les Conséquences
du développement économique du Japon pour
l'empire français », de M. Roger Lévy, rap-
porteur du centre d'étude de politique étran-
gère.
Le Comité a entendu ensuite une communi-
cation de M. Mirkine-Guetzéwitch, secrétaire
général de l'Institut international de droit pu-
blic, sur le caractère de la Constitution japo-
naise, et un rapport de M. Alfred Smoular,
sur le récent traité de commerce germano-mand-
chou.
—————————— ——————————
A l'Ecole Nationale
de la France d'outre-mer
Une visite du ministre
M. Marius Moutet, ministre des Colonies,
visitera demain à 10 h. 45 l'Ecole Nationale
de la France d'outre-Mer et remettra leurs bre-
vets aux élèves de la promotion sortante.
—————————— ) - -.- ( —————————
Chez les Diplomates
AU MAROC
Par arrêté du 12 juin 1936, M. Raoul Ber-
trand, attaché d'ambassade chargé des fonctions
de troisième secrétaire à l'Ambassade de Ber-
lin, a été placé hors cadres à la disposition de
la Résidence générale au Maroc.
EN INDOCHINE
M. Bovo, Consul général d'Italie, au cours
d'une randonnée .touristique, s' est arrêté au
Tonkin, où il a été l'hôte de M. Chatel, secré-
taire général du Gouvernement général.
Le Maroc
et M. Peyrouton
r -. 0 :
0
Il -
NE inqualifiable campa-
gne est menée, en
France, contre le
nouveau Résident
général du Maroc.
Depuis l'arrivée des
socialistes au pou-
voir, il semble
même que - sa tête
ait été mise à prix. N avons-nous pas appns qu au
dernier congrès socialiste, un délégué tunisien
avait réclamé des représailles immédiates contre
l'homme dont l'énergie, peut-être un peu rude,
avait tout de même pacifié la Tunisie ?
Nous voulons croire que M. Léon Blum, qui a,
certes, assez d'intelligence et de finesse pour ju-
ger les hommes, saura, en l'occurrence, être juste
et ne pas obéir aux injonctions de quelques exci-
tés. Il faut que M. Peyrouton puisse poursuivre
en paix l'œuvre qu'il vient d'entreprendre au
Maroc.
Cette œuvre est considérable et sera difficile.
L' « homme de la carrière N que le Maroc a eu
le malheur d'avoir à sa tête pendant un certain
nombre de mois, a eu le temps de désorganiser
le pays qu'il avait été chargé d'administrer.
Maintenant que le voilà limcgé à Ankara, tout
au Maroc est à reprendre et à refaire. C'est
d'ailleurs pour cela qu'on a envoyé M. Peyrou-
tcn à Rabat.
Celui-ci, en effet, ne se dissimule pas l'impor-
tance de la tâche qui l'attend. Il suffit, pour s'en
convaincre, de relire ses déclarations à la pres-
se, avant son départ.
« Le Maroc, disait-il en substance, traverse
une crise. Il s'agit moins de délibérer et d'ana-
lyser que d'agir. Je suis persuadé que, par une
étroite et constante coopération de tous les élé-
ments sains de la population, sans distinction
d'origine ni de confession, nous trouverons et
saurons appliquer les remèdes nécessaires. »
C'est poser le problème en termes précis. Reste
à le résoudre. Ce n'est pas impossible. « Un pays,
a dit encore M. Peyrouton, ne succombe que si
ses dirigeants le laissent succomber. » Et c'est
vrai. Tous les échecs viennent des chefs, insuffi-
sants ou incapables.
U importe de pacifier le Maroc, d'apaiser les
agités, surtout d'imposer silence à ces agitateurs
auxquels le gouvernement général adresse un
premier avertissement. Ce pays magnifique ne
peut, comme d'ailleurs tous les pays, prospérer
que dans l'ordre et la paix.
Il lui faut donc un homme dont l'esprit soit
clair, la décision prompte et juste, et dont la
main, à l'occasion, soit énergique. ,
Et M. Peyrouton est certainement cet hom-
me. Ce serait donc commettre une véritable in-
justice que de le sacrifier à d'obscures rancunes
de partisans.
Malgré certains ënerguménes üc soi. pa~i,
Blum ne le voudra pas.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
membre de la Commission ds*
Finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
—————————— ( ——————————
Bons souvenirs.
en Tunisie
Nous avons signalé mardi la motion de la
Chambre, d'agriculture française de YUJlis
disant son angoisse devant la situation agri-
cole déficitaire réclamant la continuation de
la politique agricole de M. Peyrouton et ren-
dant hommage à ce dernier.
Très touché par cette manifestation spon-
tanée, le nouveau Résident général du Ma-
roc a fait parvenir à M. Vénèque, président,
le télégramme suivant :
Recevant votre motion, je tiens à vous dire
combien je suis profondément touché du sou-
venir des colons tunisiens dont le courage, la
ténacité, le loyalisme restent présents à ma
mémoire comme les meilleures garanties de
l'avenir de notre pays.
Quant à vous, mon cher Président, je vous
prie de trouver ici l'assurance de mes senti-
ments les meilleurs et Men affectueux.
Quelles que soient les critiques partisanes
on est heureux de constater que les milieux
économiques agissants n'ont pas oublié.
Vers les élections
Au Conseil supérieur de la France
d'Outre-Mer
M. Henry Fougère a annoncé — nos lec-
teurs l'on vu dans notre numéro de mardi —
qu'il était encore candidat à la Délégation
de Saint-Pierre et Miquelon. Nous appre-
nons aujourd'hui une nouvelle candidature,
celle de notre ami et collaborateur Michel
Geistdœrfer, député-maire de Dinan, pré-
sident de la Commission de la Marine mar-
chande, vice-président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
On se souviendra que M. Michel Geist-
dœrfer a déposé une proposition de loi, dont
il fut par la suite rapporteur, visant à éten-
dre à Saint-Pierre et Miquelon les bénéfices
de la Loi accordant des primes à l'armement
libre.
On se souviendra également que Michel
Geistdœrfer fut cet hiver aux Antilles, et
qu'il tint à être parmi les trente visiteurs
de la Guyane. Son action est incessante et
ardente. Sa position, autant au point de vue
de Dinan qu'au point de vue de la Marine
marchande, lui permettra de soutenir et de
défendre la cause de Saint-Pierre et Mique-
lon.
Nous formons des vœux pour son succès.
Emeofes et Troubles
En Algérie
Depuis le début de la semaine la situation
s'est sérieusement aggravée dans les trois
départements et, devant l'agitation grandis-
sante, tant pari-arabe, antisémite que gré-
viste, le Gouverneur général Le Beau, qui
ne peut manquer d'avoir conscience du dan-
ger, a quitté Alger mercredi pour Paris où
il confère actuellement avec le Gouverne-
ment.
Nous avons signalé l'incident symptoma-
tique d'Ain-Bit où un Juif fut égorgé par
les Arabes. Les Sénégalais occupent toujours
la région et huit arrestations ont été opé-
rées. Indiscutablement la vieille haine con-
tre le Il youdi » qui jamais ne s'est éteinte
dans le cœur des Arabes et se manifesta si
regrettablement voici deux ans à Constan-
tine, se réveille maintenant plus forte de par
la contrainte imposée.
C'est encore Constantine qui semble être
le foyer le plus virulent de cette haine, et
hindi dernier les bagarres qui eurent lieu
avaient indiscutablement un caractère anti-
sémite.
Des Israélites prétendant qu'un professeur
du Lycée appartenant aux partis de droite,
avait fait chasser leurs coreligionnaires
d'une fête qui eut lieu dimanche, l'injuriè-
rent dans la rue. D'autres incidents de ce
genre ayant éclaté une sérieuse bagarre s'en-
suivit et la municipalité dut faire appel à la
garde mobile. Des tessons de bouteilles et des
pierrés étant lancées sur le service d'ordre
les sommations furent faites et trois coups de
feu furent tirés, suivis d'une charge qui dis-
persa les manifestants. Un commissaire fut
blessé au cou.
Près de Bônê, aux mines d'Ouensa, 350
grévistes indigènes qui sont « sur le tas »
ont attaqué un train de minerai convoyé par
deux gendarmes.
Pour se défendre, des pierres étant jetées
sur eux, les gendarmes durent faire usage
de leurs armes et un gréviste a été blessé.
A Oran, mardi, les adversaires politiques
se sont à nouveau rencontrés. Des coups de
feu ont été échangés entre manifestants et
police. Un Israélite, M. Zaoui, a été mortel-
lement atteint.
Le lendemain le corps de cette victime a
été exposé dans la grande salle du parti so-
cialiste de la ville.
Un incendie s'est déclaré dans les usines
d'Eckmühl. Il aurait été allumé par les gré-
vistes marocains qui occupaient les lieux.
Les maisons avoisinantes ont été détruites et
une centaine de personnes sont sans abri.
A Mostaganem, dans la soirée d'avant-hier,
E ij.y i-i'ion"l et Front populaire .£e snvt
heurtés à.la sortie d'une conférence faite par
M. Follereau, président de l'Union latine
de France. Une véritable guérilla s'est dé-
roulée dans les rues et la police qui dut in-
tervenir, releva de nombreux blessés.
Hier des communistes ont tenté d'occuper
l'Hôtel de Ville.
Enfin, à Alger, ce même soir, quatre cents
grévistes qui, en cortège, allaient tenter de
débaucher les ouvriers qui avaient repris le
travail se sont heurtés à la police qui dut
être renforcée par la troupe.
Un commissaire et un agent ont été griè-
vement blessés.
Actuellement, dans le département d'Oran
un sérieux conflit met aux prises maires na-
tionaux et préfet.
Sur 120 maires 87 se sont réunis à l'Hô-
tel de Ville d'Oran. Les pouvoirs de police
ayant été retirés à l'abbé Lambert maire de
cètte ville, dont les relations avec le préfet
sont très tendues, une motion a été ado-btée
demandant au Gouvernement de faire re/pec-
ter la loi et les libertés publiques.
Ces 87 maires menacent de remettre leurs
écharpes si des mesures énergiques ne sont
pas prises.
A l'issue de cette réunion, alors que leur
groupe arrivait au détour de la rue des Jar-
dins, un individu, revolver en main, visa
l'abbé Lambert. Un agent se précipita ales-
sitôt et arracha l'arme.
L'individu, nommé Marius Darmon, a été
arrêté.
Deux commissaires de police ont été révo-
qués. L'armée. garde les accès du quartier
israélite. Le préfet d'Oran a pris, en main
les pouvoirs de police; la mairie * est occu-
Pée militairement.
La situation apparaît sérieuse.
Au Maroc
Un ordre de la résidence ghtérale, parvenu
à Casablanca dans l'après-midi du ier juil-
let enjoint aux services de police de faire
évacuer, si les patrons en font la demande,
les entreprises occupées par des ouvriers et
émployés européens.
Les oxivriers indigènes avaient dû déjà éva-
cuer, il y a quelques jours, les locaux occu-
pés. Conformément à ces ordres, deux entre-
prises : la Chocolaterie marocaine et un
chantier du bâtiment, ont été hier ait soir,
évacués, d'ailleurs sans incident, les grévis-
tes n'ayant opposé aucune résistance.
) -+- (
RECETTES BUDGÉTAIRES
A MADAGASCAR
Fin mars, les recouvrements budgétaires attei-
gnaient 50.599.669 fr. 78 ; pendant la période
correspondante de l'exercice 1935, ils s'étaient
élevés à 47-925.663 fr. 87 ; soit une plus-value
de 2.674.005 fr. 91.
M. Pierre Bloch, hier à la Chambre, prenant la parole au sujet de
l'élection contestée de M. Maurice Satineau à la Guadeloupe, s'est
exclamé :
Il est incontestable qu'il y a un scandale aux colonies. Jusqu'à, ce jour en
pareil cas, la jurisprudence de la Chambre a validé. Mais nous sommes nombreux
dans cette Assemblée à penser que le moment est venu de réagir contre l'attitude dES
gouverneurs dans les élections coloniales.
M. Pierre Bloch est bien naïf, ou bien jeune. Il y aurait des volumes
à écrire. Elections sénatoriales, législatives, au Conseil supérieur de la
France d'Outre-mer! Mais à quoi bon dénoncer le mal, puisque M. Bloch
ne propose point le remède ?
Conseils de gouvernement
EN INDOCHINE
La Commission permanente du Conseil s' est
réunie, le 29 juin, à Saigon, sous la présidence
du Gouverneur général Robin.
Outre les hauts fonctionnaires et les mem-
bres titulaires de cette commission, y assistaient
l'inspecteur général des Colonies Moretti, chef
de la mission mondiale d'inspection en Indo-
chine ; M. Giraud, directeur par intérim du
contrôle financier, et M. Moretti, délégué du
Cambodge au Conseil supérieur des Colonies.
L ordre du jour de cette réunion comportait
notamment l'examen d'un projet d'appel d'of-
fres pour l'organisation des services de trans-
port sur le Mékong.
La dénonciation par le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine, à partir de leur date d'expi-
ration, le 1er septembre 1937, des contrats
passés avec la Compagnie saïgonnaise de navi-
gation et de transport pour les services fluviaux
subventionnés sur le Mékong, conduit à envisa-
ger une organisation à substituer à ces services
pour assurer, en faisant appel à la - concur-
rence, les communications fluviales intérieures
dans les biefs du Mékong, compris entre Sa-
vannakhek et Xieng Sen, sur la frontière bir-
mane, le service subventionné devant être sup-
primé en aval de Savannakhek, où la route qui
doit être prochainement achevée est appelée à
suppléer au fleuve.
Au cours de la discussion, le Résident supé-
rieur du Laos, M. Eutrope, rapporteur du pro-
jet, a fait ressortif fortement les raisons qui
avaient motivé, après une étude minutieuse, une
large consultation des assemblées locales inté-
ressées et un avis conforme du Grand Conseil
des intérêts économiques et financiers de liln-
dochine, la décision du Gouvernement général.
M. Eutrope a montré notamment que la cons-
truction du réseau routier, chaque jour plus
étendu, et qui relie le Mékong, donc le Laos,
à la côte de l'Annam et au chemin de fer
Transindochinois par des communications trans-
versales plus courtes que celles résultant de
l'utilisation d'une seule voie fluviale, orientait
naturellement l'activité économique du haut et
moyen Laos vers le Tonkin et l'Annam et non
plus vers le Sud-Indochinois. Le commerce
n'avait, jusqu'alors pris, en suivant la voie du
Mékong, cette dernière direction concurrem-
ment avec celle du Siam que parce qu'il n'en
existait pas d'autre.
La Commission permanente du Conseil du
Gouvernement a donné un avis favorable aux
projets d'appel d'offres et au cahier des char-
ges qui lui étaient présentés.
) ..- (
te Congrès international
des coloniaux
La Fédération Internationale des Colo-
niaux et Anciens Coloniaux (F. I. C. A. C.),
a tenu son congrès à Utrecht (Hollande), du
25 au 28 juin, sous la présidence de M. Al-
fred Braun, vice-président, en l'absence de
M. Gay, empêché. Les Associations colonia-
les de Belgiquej de Hollande, de Luxem-
bourg et de France y étaient représentées.
Le Congrès s'est occupé plus spécialement
de questions sociales telles que : enseigne-
ment, assistance, protection morale et ma-
térielle des indigènes, rôle de la femme
blanche aux colonies, etc. Ont été enfin
examinés plusieurs vœux intéressant les co-
loniaux de chaque pays fédéré.
Pour 1936-1937, le Bureau a été ainsi
composé :
Président : M. Edouard Gay (France) ;
Vice-Présidents : MM. Al. Braun (France),
Zuyderhoff (Hollande), Général, Baron Tom-
beur de Tabora Belgique), Thill (Luxem-
bourg) ; Secrétaire général, délégué géné-
ral, M. Henri Epeaux (France) ; Trésorier
général, M. Borries (France).
- A propos
du Conseil supérieur
de 'la France d'outre-mer
M. Eugène Simonneau (Journal des Débats.
1er juillet) écrivant à propos du Conseil supé-
rieur de la France d'outre-mer, s'exclame :
Ce Conseil supérieur de la France d'outre-
mer qui, moins nombreux et mieux organisé,
pourrait jouer un rôle considérable dans la
vie impériale de la France, continue donc
d'être frappé de stérilité. Il ne peut en aucu-
ne manière être comparé aux conseils supé-
rieurs des autres départements ministériels,
tels que celui de la guerre, des travaux pu-
blics, des mines, de l'instruction publique,
etc., qui ont pouvoir d'initiative et qui exer-
cent un véritable contrôle régulateur sur l'ac-
tion ministérielle. Vis-à-vis de ces grands or-
ganismes qui fonctionnent au sommet de la
hiérarchie administrative, le Conseil supé-
rieur de la France d'outre-mer fait figure de
parent pauvre, très pauvre.
En ce qui concerne les délégués élus à ce
Conseil, il existe aussi une grave disparité
dans la répartition des sièges entre les colo-
nies sans représentation parlementaire. C'est
ainsi que Tahiti possède un délégué élu,
alors que la Côte française des Somalis n'en
a pas. Ni le Cameroun, ni le Togo sous
mandat français ne sont représentés. En
Indochine. le Cambodge. l'Annam et le Ton-
kin élisent chacun un délégué : pourquoi pas
Je Laos ?
Sans dire à M. Simonneau qu'il fut de longs
mois, au ministère des Colonies, orfèvre, nous
relèverons que chef du secrétariat particulier
d'un ministre des Colonies il lui eût été loisi-
ble, à l'époque, de réaliser la réforme dont il
déplore aujourd'hui qu'elle ne le soit point. Il
bénéficiait alors, d'un pouvoir certain. Et de
plus la France baignait dans les décrets-lois. A
sa place, nous n'eussions point attendu dix se-
condes.
*
* *
Cette réforme, nous l'avons prêchée, et de-
vant les électeurs mêmes, en A. E. F. Elle
nous valut l'animosité du Gouverneur général et
des fonctiormaires. Elle nous valut les or-
dres que l'on cormaît, et bien àvant que M. La-
moureux soit hissé au pouvoir, nous avions com-
pris que nous n'avions rien à attendre de la co-
lonie. Il fallait un feu de brousse. Pas autre
chose. Comme nous n'avions point la flamme en
main, nous méditâmes, une fois de plus, sur la
triste condition humaine, qui fabrique à la tonne
des craintifs, des résignés, des berogneux, des
incapables. Les autres sont tenus par les repré-
sailles.
m
* *
Nous préconisions deux « Conseils supé-
rieurs ». Ils sont à tort fondus. L'un est élu,
l'autre nommé par le ministre, dans la tiédeur
des antichambres, après un quiet stage sur le
poil rèche du reps rouge. Ces quatorze délégués
élus ne sont rien. A qui la faute ? Désirent-ils
d'abord faire quelque chose ? Le conformisme
est une admirable institution. Il assure la paix.
Il obéit à la nécessité de la démarche, et bé-
néficie pour sa correspondance de frais hors de
proportion avec l'indemnité.
Quant au cumul, devant lequel s'étonne en-
core M. Simonneau, étormons-nous d'un aussi
tardif désenchantement. Notre chère Union Co-
loniale Française n'est-elle point à la base de
ce mode de représentation ?
Pour nous, nous en avons pris notre parti.
Pour une fois nous serons d'accord avec l'Union
Coloniale Française. Il ne s'agit de s'entendre
que sur le choix des hommes.
Donner à notre marine marchande
sa place dans le monde
«Favoriser les voyages, ouvrir les colonies aux jeunes»
nous dit M. Henri Tasso
Le président du Conseil actuel a placé à la
tête de la Marine marchande un homme qui est
maire du plus grand port de France, président
depuis de longues années à la Chambre de la
Commission de la Marine marchande et qui a la
confiance unanime de tous les inscrits maritimes.
Etant donné ses connaissances en la matière,
il n'est pas vain de dire que le passage de M.
Henri Tasso à la Marine marchande laissera des
traces fécondes et utiles.
En raison de la crise que celle-ci traverse,
nous sommes allé demander au nouveau ministre
quelles étaient ses vues e~ les grandes lignes de
son programme d'action.
De suite, M. Henri Tasso parle de l'organi-
sation du fret national, colonial et international.
« Il faut, dit-il, permettre le transport des
marchandises françaises dans les ports français à
égalité de prix avec les marchandises étrangères
ou mieux, à des prix plus avantageux.
Par l' amélioration des différents ports fran-
çais de la métropole et des colonies il faut faci-
liter le transport de nos marchandises jusqu'à
leur destination finale.
Au point de vue international il importe de
lutter à égalité de prix et si possible à des con-
ditions plus avantageuses.
Si notre pavillon pouvait assurer à notre com-
merce un fret « minimum » ou apte de toute fa-
çon à lutter contre la concurrence, nous serions
par Germaine Gambier.
de ce fait, par voie de conséquences, merveil-
leusement placés, à la fois pour lutter contre les
importations étrangères, et pour abaisser le coût
de la vie. C'est à ce double avantage que son-
geait notre chef actuel de la Marine marchande
lorsqu'il disait que :
« Des bateaux étrangers, tels les hollandais.
Il ne mettent que 18 jours pour aller à Mada-
« gascar, les nôtres mettent 25 jours. Avec
« l'agio sur le warrantage il y a actuellement
« intérêt à prendre du fret hollandais. Il fau-
« drait donc donner à notre flotte commerciale
:1 le moyen de fréter à meilleur - compte. »
Ceci comporte à la fois l'idée d'aménager
pour notre commerce, une « flotte coloniale »
avec un matérel moderne, extrêmement rapide,
qui répondrait aux vœux mêmes de nos colo-
nies, et celle de l'aménagement correspondant
de nos colonies.
L'aménagement de nos colonies ?
C'est d'abord celui de nos ports, apponte-
ments, quais, bassins, dont la conception jus-
qu'à présent est restée arriérée, c'est la mise en
activité immédiate à 1 arrivée des bateaux, des
grues de fort tonnage, réduisant au minimum
comme dans nos grands ports français la durée
de chargement et de déchargement, et par suite
évitant lés « surestaries M.
Ce premier point acquis, il faudrait donner
37* ANNEE. — N° 52. - VENDREDI (13 h. 30), 3 JUILLET 1936
JOURNAL SEMI-GUOTIÇfflf
Riitcittn & AiministMfon :
1* Bat de h Borne
PARIS o
I%b IWI
TÉL. i RICHELIEU 73^
(2 ligne* groupées)
Les Annales Coloniales
Fondateur i Marcel RUEDEL Directeur 9 Raoul MONMARSON
JKtNNEXENTS
mec Im Revue illustrés :
Un àdeh S Mail
france et
Colonies 180.) 1009 SI »
Etranger.. 240. 125 p 70 9
Le Numéro : 33 centimea
On s'abonne sans- frais dans
tous les bureaux de poste.
Au sujet des Mois insoumis
Dans un article intitulé « en pays
moï insoumis » paru ici-même derniè-
rement, le sénateur Jean Odin a indi-
qué les grandes lignes de l'organisation
de notre pénétration et pacification au
Cambodge, plus' spécialement clars la
province de Kratié, sur le plateau cen-
tral.
Là, dit-il, « nous avons rencontré les
« plus grandes difficultés tant au point
« de vue de la nature du pays diffici-
« lement accessible qu'au point de vue
« climat particulièrement hostile et
« nous avons eu une politique timide,
« sans vue d'ensemble, sans moyen
« d'action, sans liaison avec les entre-
« prises analogues menées en Cochin-
« chine et au Cambodge. »
Il évoque le souvenir des pionniers
qui se sont risqués à faire de la péné-
tration active. Trufflot, Maître, Gâtill
et Maurère, les premiers, agents de la
garde indigène, le dernier, gendarme,
qui ont été persécutés et assassinés. Il
souligne à partir de 1929-1931 l'orga-
nisation de « nos postes de tirailleurs
« solidement établis qui assurent notre
« sécurité et témoignent aux yeux des
« indigènes notre volonté d'être tou-
« jours présents dans cette contrée. »
Il croit au succès dans cette région
de « l'exercice de l'assistance médicale
« q-si représente un des moyens prin-
« erpaux de notre action. Elle est,
« ajoute-t-il, la plus belle justification
« de notre pénétration, et ces malheu-
« reuses populations, décimées par les
« maladies et les épidémies ont tou-
« jours manifesté une vénérat?an par-
te ticulière pour ceux qui letr appor
« tent un roulagement à le*jr» mise-
« res. »
Que Jean Odin me permette d'ajou-
ter une documentation complémentaire
à la sienne. Elle me vient directement
d'amis de l'Indochine dont l'un est un
médecin itinérant qui a beaucoup ob-
servé autour de lui depuis 15 ans qu'il
a quitté la France ; je ne saurais met-
fe leur parole en doute.
Si certaines tribus mois (mot anna-
mite) ou Kha (en laotien) telles les
Radhé et les Banaars, sauvages du pla-
teau de Lan-Biang sont soumises parce
qu'elles ont subi une influence assez
profonde de missionnaires catholiques,
sur les confins nord du Cambodge et de
la Cochinchine, les moïs sont insoumis.
Ils s'opposent systématiquement à la
pénétration de toute civilisation, de
toute organisation administrative, soit
annamite, soit française. Inutile de dire
qu'ils refusent de payer l'impôt.
Ils laissent les voyageurs tranquilles,
les chasseurs, les pérégrinants, même
les commerçants, mais s'ils se rendent
compte que l'administration a des buts
les intéressant, leur « résistance » est
certaine. Leur manière la plus courante
de procéder est de faire le vide, et dans
ces conditions, impossible pour nous de
faire œuvre utile, ne fût-ce que de
construire des routes.
Chasseurs par nécessité, ils cultivent
aussi le riz, le maïs et quelques cultu-
res vivrières sur les cendres des forêts
qu'ils brûlent. Ils plantent leur maison
pour le temps où ils auront à profiter
des récoltes qu'ils feront. Quand la
terre diminue de fertilité, au bout d'un
an, deux ans, 3 ans, ils lèvent le camp
et vont se fixer ailleurs pour un temps.
Nomades fantaisistes, sacrificateurs
(de buffles le plus souvent) ils n'en
ont pas moins un certain sens de l'hos-
pitalité puisqu'ils -- reçoivent les visiteurs
avec tous les égards de « la jarre » ou
ils font boire l'alcool à tour de rôle.
J'ajoute cependant qu'il m'a été affir-
mé de la façon la plus absolue que le
médecin ne peut pénétrer en pays moï
à certains endroits, tout au moins, car
il y serait reçu à coups de lance. Cer-
taines tribus, en effet, sont encore
guerrières et le sorcier qui tue les hom-
mes a encore dans ces pays anciens plus
d'influence que le médecin oui guérit.
Avec des conditions de vie comme la
leur, il est permis de se aemanaer si
les méthodes de pénétration que nous
avons employées jusqu'à présent ont
fait suffisamment leurs preuves, s'il
faut oui ou non soumettre ces tribus
moïs ?
La force était peut-être nécessaire à
un moment déterminé, mais aujour-
d'hui nous nous devons à l'idéal moral
que nous représentons. Nous avons la
conviction profonde que la méthode de
pénétration la plus efficace est encore
la persuasion et la bonté.
Les - moïs sont primitifs, arriérés.
Leur évolution meniaie aemdnuerd uc.)
années. Avant d'arriver à les modifier
par l'amélioration de leurs conditions
de vie, de leur race même par l'hygiène
et la prophylaxie, il semble que nous
ayons besoin de les ménager, d'user
avec eux de la plus grande circonspec-
tion. Il semble aussi opportun de mé-
nager actuellement la susceptibilité des
diverses races de l'Indochine qui ne
comprendraient peut-être pas une mise
à égalité trop rapide de races qu'ils ont
jusqu'à présent méprisées et dans les-
quelles il n'y a pas si longtemps ils re-
crutaient des esclaves.
« Nous faire aimer plutôt que nous
faire craindre », n'est-ce pas là la de-
vise digne de l'idéal français ?
Justin Luquot,
Député de la Gironâe,
membre de la Commission
de la Marine Marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, Président de la Répu-
blique, a reçu mercredi après-midi M. Emest
Outrey, Gouverneur général honoraire des Co-
lonies. ancien député de la Cochinchine, et
M. Truitard, Gouverneur de La Réunion.
AU MINISTERE DE LA MARINE
M. Gasnier-Duparc a reçu avant-hier 1 ami-
ral Femet qui va prendre le commandement
de la division navale du Levant.
Au Ministère des Colonies
Administration Centrale
Ont été admis au concours des 4 et 5 juin
pour l'emploi de rédacteur stagiaire à r Admi-
nistration centrale du Ministère : MM. Rou-
chon, Gadoux, de Bonnet de Viller, Schleich,
et Tirant.
) -+--<-_-.:_----
Au Ministère de la Marine
Cabinet du Ministre
Par arrêté du 29 juin, M. Georges Gayet,
inspecteur des colonies, directeur honoraire au
ministère de l'Intérieur, a été nommé directeur
du cabinet civil du ministre de la Marine.
(
M. le Beau est à Paris
Ayant quitté Alger hier, M. Le Beau, Gou-
verneur général de l'Algérie, est arrivé le soir
même à Paris, où il vient conférer avec MM.
Salengro et Vincent Auriol-
Ce matin il a été reçu par M. Aubaud, sous-
secrétaire d'Etat à la Présidence, et cette après-
midi il sera reçu par MM. Blum et Salengro.
lengro.
Visite en leurs Etats
AU SENEGAL
M. Martine, Gouverneur p. i. du Sénégal, a
pris contact avec ses administrés dans une tour-
née à Tivouane, Thiès, Diourbel, Kaolak et,
en Casamance. d'où il a regagné Saint-Louis
par la Haute-Gambie et le Ferlo.
Au Comité d'études des problèmes
du Pacifique
Le Comité s'est réuni hier matin au Palais-
Royal, sous la présidence de M- Albert Sar-
raut, ancien Président du Conseil.
Trois mémoires préparés en vue de la
6° Conférence de « l'Institut des relations du
Pacifique » qui siégera à Yosemite Park (Cali-
fornie), du 15 au 31 août prochain, ont été
déposés sur le bureau : « Le répertoire des
accords français dans le Pacifique », de MM.
Gidel, professeur à la Faculté de Droit, et
Pépin ; « les Liaisons aériennes dans le Paci-
fique Il, de M. Pépin, et « les Conséquences
du développement économique du Japon pour
l'empire français », de M. Roger Lévy, rap-
porteur du centre d'étude de politique étran-
gère.
Le Comité a entendu ensuite une communi-
cation de M. Mirkine-Guetzéwitch, secrétaire
général de l'Institut international de droit pu-
blic, sur le caractère de la Constitution japo-
naise, et un rapport de M. Alfred Smoular,
sur le récent traité de commerce germano-mand-
chou.
—————————— ——————————
A l'Ecole Nationale
de la France d'outre-mer
Une visite du ministre
M. Marius Moutet, ministre des Colonies,
visitera demain à 10 h. 45 l'Ecole Nationale
de la France d'outre-Mer et remettra leurs bre-
vets aux élèves de la promotion sortante.
—————————— ) - -.- ( —————————
Chez les Diplomates
AU MAROC
Par arrêté du 12 juin 1936, M. Raoul Ber-
trand, attaché d'ambassade chargé des fonctions
de troisième secrétaire à l'Ambassade de Ber-
lin, a été placé hors cadres à la disposition de
la Résidence générale au Maroc.
EN INDOCHINE
M. Bovo, Consul général d'Italie, au cours
d'une randonnée .touristique, s' est arrêté au
Tonkin, où il a été l'hôte de M. Chatel, secré-
taire général du Gouvernement général.
Le Maroc
et M. Peyrouton
r -. 0 :
0
Il -
NE inqualifiable campa-
gne est menée, en
France, contre le
nouveau Résident
général du Maroc.
Depuis l'arrivée des
socialistes au pou-
voir, il semble
même que - sa tête
ait été mise à prix. N avons-nous pas appns qu au
dernier congrès socialiste, un délégué tunisien
avait réclamé des représailles immédiates contre
l'homme dont l'énergie, peut-être un peu rude,
avait tout de même pacifié la Tunisie ?
Nous voulons croire que M. Léon Blum, qui a,
certes, assez d'intelligence et de finesse pour ju-
ger les hommes, saura, en l'occurrence, être juste
et ne pas obéir aux injonctions de quelques exci-
tés. Il faut que M. Peyrouton puisse poursuivre
en paix l'œuvre qu'il vient d'entreprendre au
Maroc.
Cette œuvre est considérable et sera difficile.
L' « homme de la carrière N que le Maroc a eu
le malheur d'avoir à sa tête pendant un certain
nombre de mois, a eu le temps de désorganiser
le pays qu'il avait été chargé d'administrer.
Maintenant que le voilà limcgé à Ankara, tout
au Maroc est à reprendre et à refaire. C'est
d'ailleurs pour cela qu'on a envoyé M. Peyrou-
tcn à Rabat.
Celui-ci, en effet, ne se dissimule pas l'impor-
tance de la tâche qui l'attend. Il suffit, pour s'en
convaincre, de relire ses déclarations à la pres-
se, avant son départ.
« Le Maroc, disait-il en substance, traverse
une crise. Il s'agit moins de délibérer et d'ana-
lyser que d'agir. Je suis persuadé que, par une
étroite et constante coopération de tous les élé-
ments sains de la population, sans distinction
d'origine ni de confession, nous trouverons et
saurons appliquer les remèdes nécessaires. »
C'est poser le problème en termes précis. Reste
à le résoudre. Ce n'est pas impossible. « Un pays,
a dit encore M. Peyrouton, ne succombe que si
ses dirigeants le laissent succomber. » Et c'est
vrai. Tous les échecs viennent des chefs, insuffi-
sants ou incapables.
U importe de pacifier le Maroc, d'apaiser les
agités, surtout d'imposer silence à ces agitateurs
auxquels le gouvernement général adresse un
premier avertissement. Ce pays magnifique ne
peut, comme d'ailleurs tous les pays, prospérer
que dans l'ordre et la paix.
Il lui faut donc un homme dont l'esprit soit
clair, la décision prompte et juste, et dont la
main, à l'occasion, soit énergique. ,
Et M. Peyrouton est certainement cet hom-
me. Ce serait donc commettre une véritable in-
justice que de le sacrifier à d'obscures rancunes
de partisans.
Malgré certains ënerguménes üc soi. pa~i,
Blum ne le voudra pas.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
membre de la Commission ds*
Finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
—————————— ( ——————————
Bons souvenirs.
en Tunisie
Nous avons signalé mardi la motion de la
Chambre, d'agriculture française de YUJlis
disant son angoisse devant la situation agri-
cole déficitaire réclamant la continuation de
la politique agricole de M. Peyrouton et ren-
dant hommage à ce dernier.
Très touché par cette manifestation spon-
tanée, le nouveau Résident général du Ma-
roc a fait parvenir à M. Vénèque, président,
le télégramme suivant :
Recevant votre motion, je tiens à vous dire
combien je suis profondément touché du sou-
venir des colons tunisiens dont le courage, la
ténacité, le loyalisme restent présents à ma
mémoire comme les meilleures garanties de
l'avenir de notre pays.
Quant à vous, mon cher Président, je vous
prie de trouver ici l'assurance de mes senti-
ments les meilleurs et Men affectueux.
Quelles que soient les critiques partisanes
on est heureux de constater que les milieux
économiques agissants n'ont pas oublié.
Vers les élections
Au Conseil supérieur de la France
d'Outre-Mer
M. Henry Fougère a annoncé — nos lec-
teurs l'on vu dans notre numéro de mardi —
qu'il était encore candidat à la Délégation
de Saint-Pierre et Miquelon. Nous appre-
nons aujourd'hui une nouvelle candidature,
celle de notre ami et collaborateur Michel
Geistdœrfer, député-maire de Dinan, pré-
sident de la Commission de la Marine mar-
chande, vice-président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
On se souviendra que M. Michel Geist-
dœrfer a déposé une proposition de loi, dont
il fut par la suite rapporteur, visant à éten-
dre à Saint-Pierre et Miquelon les bénéfices
de la Loi accordant des primes à l'armement
libre.
On se souviendra également que Michel
Geistdœrfer fut cet hiver aux Antilles, et
qu'il tint à être parmi les trente visiteurs
de la Guyane. Son action est incessante et
ardente. Sa position, autant au point de vue
de Dinan qu'au point de vue de la Marine
marchande, lui permettra de soutenir et de
défendre la cause de Saint-Pierre et Mique-
lon.
Nous formons des vœux pour son succès.
Emeofes et Troubles
En Algérie
Depuis le début de la semaine la situation
s'est sérieusement aggravée dans les trois
départements et, devant l'agitation grandis-
sante, tant pari-arabe, antisémite que gré-
viste, le Gouverneur général Le Beau, qui
ne peut manquer d'avoir conscience du dan-
ger, a quitté Alger mercredi pour Paris où
il confère actuellement avec le Gouverne-
ment.
Nous avons signalé l'incident symptoma-
tique d'Ain-Bit où un Juif fut égorgé par
les Arabes. Les Sénégalais occupent toujours
la région et huit arrestations ont été opé-
rées. Indiscutablement la vieille haine con-
tre le Il youdi » qui jamais ne s'est éteinte
dans le cœur des Arabes et se manifesta si
regrettablement voici deux ans à Constan-
tine, se réveille maintenant plus forte de par
la contrainte imposée.
C'est encore Constantine qui semble être
le foyer le plus virulent de cette haine, et
hindi dernier les bagarres qui eurent lieu
avaient indiscutablement un caractère anti-
sémite.
Des Israélites prétendant qu'un professeur
du Lycée appartenant aux partis de droite,
avait fait chasser leurs coreligionnaires
d'une fête qui eut lieu dimanche, l'injuriè-
rent dans la rue. D'autres incidents de ce
genre ayant éclaté une sérieuse bagarre s'en-
suivit et la municipalité dut faire appel à la
garde mobile. Des tessons de bouteilles et des
pierrés étant lancées sur le service d'ordre
les sommations furent faites et trois coups de
feu furent tirés, suivis d'une charge qui dis-
persa les manifestants. Un commissaire fut
blessé au cou.
Près de Bônê, aux mines d'Ouensa, 350
grévistes indigènes qui sont « sur le tas »
ont attaqué un train de minerai convoyé par
deux gendarmes.
Pour se défendre, des pierres étant jetées
sur eux, les gendarmes durent faire usage
de leurs armes et un gréviste a été blessé.
A Oran, mardi, les adversaires politiques
se sont à nouveau rencontrés. Des coups de
feu ont été échangés entre manifestants et
police. Un Israélite, M. Zaoui, a été mortel-
lement atteint.
Le lendemain le corps de cette victime a
été exposé dans la grande salle du parti so-
cialiste de la ville.
Un incendie s'est déclaré dans les usines
d'Eckmühl. Il aurait été allumé par les gré-
vistes marocains qui occupaient les lieux.
Les maisons avoisinantes ont été détruites et
une centaine de personnes sont sans abri.
A Mostaganem, dans la soirée d'avant-hier,
E ij.y i-i'ion"l et Front populaire .£e snvt
heurtés à.la sortie d'une conférence faite par
M. Follereau, président de l'Union latine
de France. Une véritable guérilla s'est dé-
roulée dans les rues et la police qui dut in-
tervenir, releva de nombreux blessés.
Hier des communistes ont tenté d'occuper
l'Hôtel de Ville.
Enfin, à Alger, ce même soir, quatre cents
grévistes qui, en cortège, allaient tenter de
débaucher les ouvriers qui avaient repris le
travail se sont heurtés à la police qui dut
être renforcée par la troupe.
Un commissaire et un agent ont été griè-
vement blessés.
Actuellement, dans le département d'Oran
un sérieux conflit met aux prises maires na-
tionaux et préfet.
Sur 120 maires 87 se sont réunis à l'Hô-
tel de Ville d'Oran. Les pouvoirs de police
ayant été retirés à l'abbé Lambert maire de
cètte ville, dont les relations avec le préfet
sont très tendues, une motion a été ado-btée
demandant au Gouvernement de faire re/pec-
ter la loi et les libertés publiques.
Ces 87 maires menacent de remettre leurs
écharpes si des mesures énergiques ne sont
pas prises.
A l'issue de cette réunion, alors que leur
groupe arrivait au détour de la rue des Jar-
dins, un individu, revolver en main, visa
l'abbé Lambert. Un agent se précipita ales-
sitôt et arracha l'arme.
L'individu, nommé Marius Darmon, a été
arrêté.
Deux commissaires de police ont été révo-
qués. L'armée. garde les accès du quartier
israélite. Le préfet d'Oran a pris, en main
les pouvoirs de police; la mairie * est occu-
Pée militairement.
La situation apparaît sérieuse.
Au Maroc
Un ordre de la résidence ghtérale, parvenu
à Casablanca dans l'après-midi du ier juil-
let enjoint aux services de police de faire
évacuer, si les patrons en font la demande,
les entreprises occupées par des ouvriers et
émployés européens.
Les oxivriers indigènes avaient dû déjà éva-
cuer, il y a quelques jours, les locaux occu-
pés. Conformément à ces ordres, deux entre-
prises : la Chocolaterie marocaine et un
chantier du bâtiment, ont été hier ait soir,
évacués, d'ailleurs sans incident, les grévis-
tes n'ayant opposé aucune résistance.
) -+- (
RECETTES BUDGÉTAIRES
A MADAGASCAR
Fin mars, les recouvrements budgétaires attei-
gnaient 50.599.669 fr. 78 ; pendant la période
correspondante de l'exercice 1935, ils s'étaient
élevés à 47-925.663 fr. 87 ; soit une plus-value
de 2.674.005 fr. 91.
M. Pierre Bloch, hier à la Chambre, prenant la parole au sujet de
l'élection contestée de M. Maurice Satineau à la Guadeloupe, s'est
exclamé :
Il est incontestable qu'il y a un scandale aux colonies. Jusqu'à, ce jour en
pareil cas, la jurisprudence de la Chambre a validé. Mais nous sommes nombreux
dans cette Assemblée à penser que le moment est venu de réagir contre l'attitude dES
gouverneurs dans les élections coloniales.
M. Pierre Bloch est bien naïf, ou bien jeune. Il y aurait des volumes
à écrire. Elections sénatoriales, législatives, au Conseil supérieur de la
France d'Outre-mer! Mais à quoi bon dénoncer le mal, puisque M. Bloch
ne propose point le remède ?
Conseils de gouvernement
EN INDOCHINE
La Commission permanente du Conseil s' est
réunie, le 29 juin, à Saigon, sous la présidence
du Gouverneur général Robin.
Outre les hauts fonctionnaires et les mem-
bres titulaires de cette commission, y assistaient
l'inspecteur général des Colonies Moretti, chef
de la mission mondiale d'inspection en Indo-
chine ; M. Giraud, directeur par intérim du
contrôle financier, et M. Moretti, délégué du
Cambodge au Conseil supérieur des Colonies.
L ordre du jour de cette réunion comportait
notamment l'examen d'un projet d'appel d'of-
fres pour l'organisation des services de trans-
port sur le Mékong.
La dénonciation par le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine, à partir de leur date d'expi-
ration, le 1er septembre 1937, des contrats
passés avec la Compagnie saïgonnaise de navi-
gation et de transport pour les services fluviaux
subventionnés sur le Mékong, conduit à envisa-
ger une organisation à substituer à ces services
pour assurer, en faisant appel à la - concur-
rence, les communications fluviales intérieures
dans les biefs du Mékong, compris entre Sa-
vannakhek et Xieng Sen, sur la frontière bir-
mane, le service subventionné devant être sup-
primé en aval de Savannakhek, où la route qui
doit être prochainement achevée est appelée à
suppléer au fleuve.
Au cours de la discussion, le Résident supé-
rieur du Laos, M. Eutrope, rapporteur du pro-
jet, a fait ressortif fortement les raisons qui
avaient motivé, après une étude minutieuse, une
large consultation des assemblées locales inté-
ressées et un avis conforme du Grand Conseil
des intérêts économiques et financiers de liln-
dochine, la décision du Gouvernement général.
M. Eutrope a montré notamment que la cons-
truction du réseau routier, chaque jour plus
étendu, et qui relie le Mékong, donc le Laos,
à la côte de l'Annam et au chemin de fer
Transindochinois par des communications trans-
versales plus courtes que celles résultant de
l'utilisation d'une seule voie fluviale, orientait
naturellement l'activité économique du haut et
moyen Laos vers le Tonkin et l'Annam et non
plus vers le Sud-Indochinois. Le commerce
n'avait, jusqu'alors pris, en suivant la voie du
Mékong, cette dernière direction concurrem-
ment avec celle du Siam que parce qu'il n'en
existait pas d'autre.
La Commission permanente du Conseil du
Gouvernement a donné un avis favorable aux
projets d'appel d'offres et au cahier des char-
ges qui lui étaient présentés.
) ..- (
te Congrès international
des coloniaux
La Fédération Internationale des Colo-
niaux et Anciens Coloniaux (F. I. C. A. C.),
a tenu son congrès à Utrecht (Hollande), du
25 au 28 juin, sous la présidence de M. Al-
fred Braun, vice-président, en l'absence de
M. Gay, empêché. Les Associations colonia-
les de Belgiquej de Hollande, de Luxem-
bourg et de France y étaient représentées.
Le Congrès s'est occupé plus spécialement
de questions sociales telles que : enseigne-
ment, assistance, protection morale et ma-
térielle des indigènes, rôle de la femme
blanche aux colonies, etc. Ont été enfin
examinés plusieurs vœux intéressant les co-
loniaux de chaque pays fédéré.
Pour 1936-1937, le Bureau a été ainsi
composé :
Président : M. Edouard Gay (France) ;
Vice-Présidents : MM. Al. Braun (France),
Zuyderhoff (Hollande), Général, Baron Tom-
beur de Tabora Belgique), Thill (Luxem-
bourg) ; Secrétaire général, délégué géné-
ral, M. Henri Epeaux (France) ; Trésorier
général, M. Borries (France).
- A propos
du Conseil supérieur
de 'la France d'outre-mer
M. Eugène Simonneau (Journal des Débats.
1er juillet) écrivant à propos du Conseil supé-
rieur de la France d'outre-mer, s'exclame :
Ce Conseil supérieur de la France d'outre-
mer qui, moins nombreux et mieux organisé,
pourrait jouer un rôle considérable dans la
vie impériale de la France, continue donc
d'être frappé de stérilité. Il ne peut en aucu-
ne manière être comparé aux conseils supé-
rieurs des autres départements ministériels,
tels que celui de la guerre, des travaux pu-
blics, des mines, de l'instruction publique,
etc., qui ont pouvoir d'initiative et qui exer-
cent un véritable contrôle régulateur sur l'ac-
tion ministérielle. Vis-à-vis de ces grands or-
ganismes qui fonctionnent au sommet de la
hiérarchie administrative, le Conseil supé-
rieur de la France d'outre-mer fait figure de
parent pauvre, très pauvre.
En ce qui concerne les délégués élus à ce
Conseil, il existe aussi une grave disparité
dans la répartition des sièges entre les colo-
nies sans représentation parlementaire. C'est
ainsi que Tahiti possède un délégué élu,
alors que la Côte française des Somalis n'en
a pas. Ni le Cameroun, ni le Togo sous
mandat français ne sont représentés. En
Indochine. le Cambodge. l'Annam et le Ton-
kin élisent chacun un délégué : pourquoi pas
Je Laos ?
Sans dire à M. Simonneau qu'il fut de longs
mois, au ministère des Colonies, orfèvre, nous
relèverons que chef du secrétariat particulier
d'un ministre des Colonies il lui eût été loisi-
ble, à l'époque, de réaliser la réforme dont il
déplore aujourd'hui qu'elle ne le soit point. Il
bénéficiait alors, d'un pouvoir certain. Et de
plus la France baignait dans les décrets-lois. A
sa place, nous n'eussions point attendu dix se-
condes.
*
* *
Cette réforme, nous l'avons prêchée, et de-
vant les électeurs mêmes, en A. E. F. Elle
nous valut l'animosité du Gouverneur général et
des fonctiormaires. Elle nous valut les or-
dres que l'on cormaît, et bien àvant que M. La-
moureux soit hissé au pouvoir, nous avions com-
pris que nous n'avions rien à attendre de la co-
lonie. Il fallait un feu de brousse. Pas autre
chose. Comme nous n'avions point la flamme en
main, nous méditâmes, une fois de plus, sur la
triste condition humaine, qui fabrique à la tonne
des craintifs, des résignés, des berogneux, des
incapables. Les autres sont tenus par les repré-
sailles.
m
* *
Nous préconisions deux « Conseils supé-
rieurs ». Ils sont à tort fondus. L'un est élu,
l'autre nommé par le ministre, dans la tiédeur
des antichambres, après un quiet stage sur le
poil rèche du reps rouge. Ces quatorze délégués
élus ne sont rien. A qui la faute ? Désirent-ils
d'abord faire quelque chose ? Le conformisme
est une admirable institution. Il assure la paix.
Il obéit à la nécessité de la démarche, et bé-
néficie pour sa correspondance de frais hors de
proportion avec l'indemnité.
Quant au cumul, devant lequel s'étonne en-
core M. Simonneau, étormons-nous d'un aussi
tardif désenchantement. Notre chère Union Co-
loniale Française n'est-elle point à la base de
ce mode de représentation ?
Pour nous, nous en avons pris notre parti.
Pour une fois nous serons d'accord avec l'Union
Coloniale Française. Il ne s'agit de s'entendre
que sur le choix des hommes.
Donner à notre marine marchande
sa place dans le monde
«Favoriser les voyages, ouvrir les colonies aux jeunes»
nous dit M. Henri Tasso
Le président du Conseil actuel a placé à la
tête de la Marine marchande un homme qui est
maire du plus grand port de France, président
depuis de longues années à la Chambre de la
Commission de la Marine marchande et qui a la
confiance unanime de tous les inscrits maritimes.
Etant donné ses connaissances en la matière,
il n'est pas vain de dire que le passage de M.
Henri Tasso à la Marine marchande laissera des
traces fécondes et utiles.
En raison de la crise que celle-ci traverse,
nous sommes allé demander au nouveau ministre
quelles étaient ses vues e~ les grandes lignes de
son programme d'action.
De suite, M. Henri Tasso parle de l'organi-
sation du fret national, colonial et international.
« Il faut, dit-il, permettre le transport des
marchandises françaises dans les ports français à
égalité de prix avec les marchandises étrangères
ou mieux, à des prix plus avantageux.
Par l' amélioration des différents ports fran-
çais de la métropole et des colonies il faut faci-
liter le transport de nos marchandises jusqu'à
leur destination finale.
Au point de vue international il importe de
lutter à égalité de prix et si possible à des con-
ditions plus avantageuses.
Si notre pavillon pouvait assurer à notre com-
merce un fret « minimum » ou apte de toute fa-
çon à lutter contre la concurrence, nous serions
par Germaine Gambier.
de ce fait, par voie de conséquences, merveil-
leusement placés, à la fois pour lutter contre les
importations étrangères, et pour abaisser le coût
de la vie. C'est à ce double avantage que son-
geait notre chef actuel de la Marine marchande
lorsqu'il disait que :
« Des bateaux étrangers, tels les hollandais.
Il ne mettent que 18 jours pour aller à Mada-
« gascar, les nôtres mettent 25 jours. Avec
« l'agio sur le warrantage il y a actuellement
« intérêt à prendre du fret hollandais. Il fau-
« drait donc donner à notre flotte commerciale
:1 le moyen de fréter à meilleur - compte. »
Ceci comporte à la fois l'idée d'aménager
pour notre commerce, une « flotte coloniale »
avec un matérel moderne, extrêmement rapide,
qui répondrait aux vœux mêmes de nos colo-
nies, et celle de l'aménagement correspondant
de nos colonies.
L'aménagement de nos colonies ?
C'est d'abord celui de nos ports, apponte-
ments, quais, bassins, dont la conception jus-
qu'à présent est restée arriérée, c'est la mise en
activité immédiate à 1 arrivée des bateaux, des
grues de fort tonnage, réduisant au minimum
comme dans nos grands ports français la durée
de chargement et de déchargement, et par suite
évitant lés « surestaries M.
Ce premier point acquis, il faudrait donner
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