Presse et revues
24 pages
Titre : Le Vétéran : bulletin de la Société nationale de retraites Les vétérans des armées de terre et de mer 1870-1871, fondée à Paris le 1er janvier 1893...
Auteur : Société nationale de retraites des vétérans des armées de terre et de mer (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328883771
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 14633 Nombre total de vues : 14633
Description : 01 novembre 1930 01 novembre 1930
Description : 1930/11/01 (A33,N10)-1930/12/31. 1930/11/01 (A33,N10)-1930/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62611979
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-65004
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
» I ■
N° 10. — NOVEMBRE-DECEMBRE 1930. , LE VETERAN 3
COMITÉ D'HONNEUR
j MORT
pu
GÉNÉRAL BERDOULAT
IDI
M. le général Berdoulat, ancien gou-
verneur militaire de paris, membre de
notre « Comité d'honneur », s'est éteint
le 25 novembre à l'hôpital militaire du
Val-de-Grâce où il était en traitement.
Sa mort a été vivement ressentie, non
seulement dans l'armée, mais aussi
dans les milieux coloniaux où il
était bien connu et où tout le
monde' l'estimait et l'aimait.
Né le 29 juillet 1861, à Pinsaguel
(Haute-Garonne), engagé volontaire
au 57e régiment d'infanterie, le
20 octobre 1879, il entra en 1882
à l'Ecole spéciale militaire. Aux
- examens de sortie il obtint le
numéro 15 de classement sur 408
élèves et devint sous-lieutenant au
48 régiment d'infanterie de marine
le 1er octobre 1884.
Le 30 avril 1885, il s'embarqua
pour le Tonkin, où il prit part à des
opérations de guerre ; il passa en
Cochinchine le 28 juin 1886, où il
participa aux colonnes de pacifica-
tion de Binh-Tuanh et de Kânh-Hoa.
Rèntré en France, le 27 juillet
1887, il y servit jusqu'au 19 fé-
vrier 1889. A cette dernière date,
on l'affecta au 1er régiment de
tirailleurs tonkinois, et il retourna
en Extrême-Orient le 1er avril sui-
vant. Il prit part à de nouvelles
opérations de guerre, fut nommé
chevalier de la Légion d'honneur
le 29 décembre 1889 et revint dans
la métropole le 6 août 1891.
Du 1er novembre 1894 à la fin du
mois d'octobre 1896, il suivit les
cours de l'Ecole supérieure de guerre.
Ayant reçu le brevet cl'état-major
(mention « bien »), il fut mis ensuite
nors cadres (Soudan) le 8 novembre
1898. Il resta au Soudan français
(en guerre) du mois de novembre 1898 au
mois de février 1900.
Peu de temps après son retour en France,
il fut nommé chef de bataillon. Le 25 sep-
tembre 1903, il s'embarqua pour Mada-
gascar pour y remplir les fonctions de
chef, d'état-major du corps d'occupation.
Oeutenant-colonel sur place le 30 mars
1904, il fut envoyé en 1905 dans la région
des Baras révoltés, muni de pleins pou-
voirs politiques et militaires. TI arriva à
Farafangana, le 27 juin 1905, et, grâce
à ses habiles dispositions, la pacification
fut achevée à la fin du mois d'août.
Rentré en France le 14 décembre sui-
vant, il occupa un emploi de son grade
au 28 régiment d'infanterie coloniale,
pua au -60 (décision du 9 juillet 1906).
!, Il fut maintenu à ce dernier régiment,
comme colonel, le 24 mars 1908;
Il recueillit, en 1911, la succession du
général Lombard, alors directeur des
troupes coloniales au ministère de la
guerre. Il y fut maintenu comme général
de brigade (23 octobre 1912).
Relevé à la déclaration de la guerre, il
fut nommé au commandement d'une
brigade.
Divisionnaire du 20 avril 1915, il reçut
immédiatement après le commandement
du 1er corps d'armée colonial. C'est à la
tête de ce corps d'armée qu'il devait
s'illustrer. Ce fut lui qui prépara et réalisa
en septembre 1915 l'attaque de la Main-
de-Massiges, où nous enlevâmés la pre-
mière position ennemie et atteignimes la
deuxième. Quelques mois plus tard, sur la
Somme, en juillet 1916, à la tête des mêmes
Général BERDOULAT
(1861-1930)
troupes, il remporta une victoire encore
plus nette. Au sud de la Somme, nous
enfonçâmes toutes les lignes ennemies.
Nous ne pûmes malheureusement pas
exploiter ce beau succès.
Le général Berdoulat céda son comman-
dement, en 1917, au général Mazillier, pour
prendre celui du 2Q8 corps. Le 18 juillet
1918, après une lutte de plusieurs journées,
il avait réalisé une avance de 30 kilo-
mètres, enlevé 7.000 prisonniers, 140 canons.
Fait officier de la Légion d'honneur le
8 mars 1906, puis commandeur, il reçut
la plaque de grand-officier le 28 septem-
bre 19.18; il fut par la suite fait grand'-
croix.
Il était titulaire de la médaille colo-
niale (agrafe Soudan), de la médaille du
Tonkin et de nombreuses décorations
étrangères.
Le 18 février 1919, il fut appelé aux
fonctions de gouverneur militaire de Paris,
en remplacement de général Moinier,
décédé. Atteint par la limite d'âge, il
fut remplacé le 20 juillet 1923, par le
général Gouraud.
Les Vétérans se sont trouvés en con-
tact avec le général Berdoulat, alors qu'il
était gouverneur militaire de Paris, d'a-
bord le dimanche 13 juin 1920. Ce jour-là,
il présida, comme représentant de
M. André Lefèvre, ministre de la guerre,
le banquet donné à l'occasion de notre
Xe Congrès annuel. On se rappelle qu'au
cours du repas, le maréchal Foch vint
prendre place à table entre le général et
M. Sansbœuf, aux acclamations enthou-
siastes de l'assistance.
Nous revîmes le général Berdoulat
près de deux ans et demi après, au
Jardin des Tuileries, le dimanche
19 novembre 1922. Après avoir passé
en revue les délégués de nos Sec-
tions, réunis à Paris, à l'occasion
du XIIe Congrès, il remit solennel-
lement à M. le président général,
au nom du ministre de la guerre, le
nouveau drapeau de la. Société. A
la suite de cette cérémonie, il se
rendit à l'Arc de Triomphe,-où eut
lieu en sa présence et en celle des
congressistes, le dépôt, par M. Sans-
bœuf, d'une palme sur la tombe du
« Soldat Inconnu » après une émou-
vante allocution.
Le gouverneur militaire de Paris
félicita chaudement notre président
général et lui dit : « Vous êtes un
des meilleurs collaborateurs de
l'armée ! ». Cette parole flatteuse
toucha profondément M. Sansbœuf
qui comprit qu'elle ne s'adressait
pas seulement à lui-même, mais
qu'il fallait la considérer comme
un hommage d'un des grands chefs
de l'armée à la Société tout entière.
Après son passage au cadre de
réserve, sur la proposition que lui
en fit M. Sansbœuf, au nom du
Conseil général d'administration de
la Société, le général Berdoulat
accepta en ces termes de faire partie
de notre « Comité d'honneur.
(Vétéran de novembre 1923). -
Paris, 24 octobre 1923.
Mdnsieur le président général,
J'accepte avec empressement, comme un grand
honneur, de faire partie du * Comité d'honneur.
de la Société des Vétérans des Années de Terre
et de Mer et des Soldats de la Grande Guerre.
Là noble tâche que vous avez assumée d'en-
tretenir soigneusement la flamme patriotique
a plus que jamais sa raison d'être. -
En présence de certaines douloureuses mani-
festations en faveur de traîtres, il est bon que de
vaillants Français comme vous se dressent en
portant haut leur devise : « Oublier ?. Jamais h
Je serai fier d'être avec eux 1 - * 1
Veuillez agréer, monsieur le Président général, 1
l'assurance de ma haute considération et de mes
sentiments bien cordialement dévoués,
Les obsèques du général Berdoulat ont
été célébrées le 28 novembre, à 10 heures,
en la chapelle du Val-de-Grâce. au milieu
d'une foule nombreuse de personnalités
militaires et civiles. Le Général Lasson,
représentait le Président dé la République ;
M. Paul Doumer, président du Sénat, et
M. Bouilloux-Lafont y assistaient, ainsi
N° 10. — NOVEMBRE-DECEMBRE 1930. , LE VETERAN 3
COMITÉ D'HONNEUR
j MORT
pu
GÉNÉRAL BERDOULAT
IDI
M. le général Berdoulat, ancien gou-
verneur militaire de paris, membre de
notre « Comité d'honneur », s'est éteint
le 25 novembre à l'hôpital militaire du
Val-de-Grâce où il était en traitement.
Sa mort a été vivement ressentie, non
seulement dans l'armée, mais aussi
dans les milieux coloniaux où il
était bien connu et où tout le
monde' l'estimait et l'aimait.
Né le 29 juillet 1861, à Pinsaguel
(Haute-Garonne), engagé volontaire
au 57e régiment d'infanterie, le
20 octobre 1879, il entra en 1882
à l'Ecole spéciale militaire. Aux
- examens de sortie il obtint le
numéro 15 de classement sur 408
élèves et devint sous-lieutenant au
48 régiment d'infanterie de marine
le 1er octobre 1884.
Le 30 avril 1885, il s'embarqua
pour le Tonkin, où il prit part à des
opérations de guerre ; il passa en
Cochinchine le 28 juin 1886, où il
participa aux colonnes de pacifica-
tion de Binh-Tuanh et de Kânh-Hoa.
Rèntré en France, le 27 juillet
1887, il y servit jusqu'au 19 fé-
vrier 1889. A cette dernière date,
on l'affecta au 1er régiment de
tirailleurs tonkinois, et il retourna
en Extrême-Orient le 1er avril sui-
vant. Il prit part à de nouvelles
opérations de guerre, fut nommé
chevalier de la Légion d'honneur
le 29 décembre 1889 et revint dans
la métropole le 6 août 1891.
Du 1er novembre 1894 à la fin du
mois d'octobre 1896, il suivit les
cours de l'Ecole supérieure de guerre.
Ayant reçu le brevet cl'état-major
(mention « bien »), il fut mis ensuite
nors cadres (Soudan) le 8 novembre
1898. Il resta au Soudan français
(en guerre) du mois de novembre 1898 au
mois de février 1900.
Peu de temps après son retour en France,
il fut nommé chef de bataillon. Le 25 sep-
tembre 1903, il s'embarqua pour Mada-
gascar pour y remplir les fonctions de
chef, d'état-major du corps d'occupation.
Oeutenant-colonel sur place le 30 mars
1904, il fut envoyé en 1905 dans la région
des Baras révoltés, muni de pleins pou-
voirs politiques et militaires. TI arriva à
Farafangana, le 27 juin 1905, et, grâce
à ses habiles dispositions, la pacification
fut achevée à la fin du mois d'août.
Rentré en France le 14 décembre sui-
vant, il occupa un emploi de son grade
au 28 régiment d'infanterie coloniale,
pua au -60 (décision du 9 juillet 1906).
!, Il fut maintenu à ce dernier régiment,
comme colonel, le 24 mars 1908;
Il recueillit, en 1911, la succession du
général Lombard, alors directeur des
troupes coloniales au ministère de la
guerre. Il y fut maintenu comme général
de brigade (23 octobre 1912).
Relevé à la déclaration de la guerre, il
fut nommé au commandement d'une
brigade.
Divisionnaire du 20 avril 1915, il reçut
immédiatement après le commandement
du 1er corps d'armée colonial. C'est à la
tête de ce corps d'armée qu'il devait
s'illustrer. Ce fut lui qui prépara et réalisa
en septembre 1915 l'attaque de la Main-
de-Massiges, où nous enlevâmés la pre-
mière position ennemie et atteignimes la
deuxième. Quelques mois plus tard, sur la
Somme, en juillet 1916, à la tête des mêmes
Général BERDOULAT
(1861-1930)
troupes, il remporta une victoire encore
plus nette. Au sud de la Somme, nous
enfonçâmes toutes les lignes ennemies.
Nous ne pûmes malheureusement pas
exploiter ce beau succès.
Le général Berdoulat céda son comman-
dement, en 1917, au général Mazillier, pour
prendre celui du 2Q8 corps. Le 18 juillet
1918, après une lutte de plusieurs journées,
il avait réalisé une avance de 30 kilo-
mètres, enlevé 7.000 prisonniers, 140 canons.
Fait officier de la Légion d'honneur le
8 mars 1906, puis commandeur, il reçut
la plaque de grand-officier le 28 septem-
bre 19.18; il fut par la suite fait grand'-
croix.
Il était titulaire de la médaille colo-
niale (agrafe Soudan), de la médaille du
Tonkin et de nombreuses décorations
étrangères.
Le 18 février 1919, il fut appelé aux
fonctions de gouverneur militaire de Paris,
en remplacement de général Moinier,
décédé. Atteint par la limite d'âge, il
fut remplacé le 20 juillet 1923, par le
général Gouraud.
Les Vétérans se sont trouvés en con-
tact avec le général Berdoulat, alors qu'il
était gouverneur militaire de Paris, d'a-
bord le dimanche 13 juin 1920. Ce jour-là,
il présida, comme représentant de
M. André Lefèvre, ministre de la guerre,
le banquet donné à l'occasion de notre
Xe Congrès annuel. On se rappelle qu'au
cours du repas, le maréchal Foch vint
prendre place à table entre le général et
M. Sansbœuf, aux acclamations enthou-
siastes de l'assistance.
Nous revîmes le général Berdoulat
près de deux ans et demi après, au
Jardin des Tuileries, le dimanche
19 novembre 1922. Après avoir passé
en revue les délégués de nos Sec-
tions, réunis à Paris, à l'occasion
du XIIe Congrès, il remit solennel-
lement à M. le président général,
au nom du ministre de la guerre, le
nouveau drapeau de la. Société. A
la suite de cette cérémonie, il se
rendit à l'Arc de Triomphe,-où eut
lieu en sa présence et en celle des
congressistes, le dépôt, par M. Sans-
bœuf, d'une palme sur la tombe du
« Soldat Inconnu » après une émou-
vante allocution.
Le gouverneur militaire de Paris
félicita chaudement notre président
général et lui dit : « Vous êtes un
des meilleurs collaborateurs de
l'armée ! ». Cette parole flatteuse
toucha profondément M. Sansbœuf
qui comprit qu'elle ne s'adressait
pas seulement à lui-même, mais
qu'il fallait la considérer comme
un hommage d'un des grands chefs
de l'armée à la Société tout entière.
Après son passage au cadre de
réserve, sur la proposition que lui
en fit M. Sansbœuf, au nom du
Conseil général d'administration de
la Société, le général Berdoulat
accepta en ces termes de faire partie
de notre « Comité d'honneur.
(Vétéran de novembre 1923). -
Paris, 24 octobre 1923.
Mdnsieur le président général,
J'accepte avec empressement, comme un grand
honneur, de faire partie du * Comité d'honneur.
de la Société des Vétérans des Années de Terre
et de Mer et des Soldats de la Grande Guerre.
Là noble tâche que vous avez assumée d'en-
tretenir soigneusement la flamme patriotique
a plus que jamais sa raison d'être. -
En présence de certaines douloureuses mani-
festations en faveur de traîtres, il est bon que de
vaillants Français comme vous se dressent en
portant haut leur devise : « Oublier ?. Jamais h
Je serai fier d'être avec eux 1 - * 1
Veuillez agréer, monsieur le Président général, 1
l'assurance de ma haute considération et de mes
sentiments bien cordialement dévoués,
Les obsèques du général Berdoulat ont
été célébrées le 28 novembre, à 10 heures,
en la chapelle du Val-de-Grâce. au milieu
d'une foule nombreuse de personnalités
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