Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1913 30 mars 1913
Description : 1913/03/30 (A4,T11,N75). 1913/03/30 (A4,T11,N75).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248060j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
REVUE
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 30 MARS 1913 N2 75
Editorial
30 Mars igij
Au moment de l'ouverture de la conférence où
les destinées de la Roumanie et de la Bulgarie, vont
se jouer sur le tapis vert de la diplomatie, il n'est
pas sans intérêt de parler des finances roumaines.
Si l'on s'en rapporte aux chiffres officiels, la si-
tuation budgétaire de la Roumanie serait extrême-
ment brillante. Mais à examiner cette situation de
plus près, on s'aperçoit qu'elle est plutôt critique,
car une crise économique et monétaire sévit avec
violence. Les causes immédiates qui l'ont provoquée
et dont les effets ont été ressentis dans les couches
les plus profondes de l'activité nationale, sont la
guerre italo-turque, la campagne des états balkani-
ques contre la Turquie et le conflit actuel.
Le premier effet de la crise a été une stagnation
subite dans toutes les affaires; les commerçants qui
avaient importé des marchandises en vue d'une
année normale, se sont trouvés tout à coup dans
l'impossibilité de les vendre, tandis que les indus-
triels et les agriculteurs ne pouvant écouler leurs
produits ont été forcés de les conserver en stock.
Par suite de cette stagnation, les débiteurs qui avaient
pris des engagements n'ont pas pu y faire face à
l'échéance et l'appel aux banques fut vain, attendu
que ces établissements se trouvaient en butte à des
difficultés par suite de la restriction du crédit de la
part de leurs banques créditrices. De ce fait, les
banques locales-dont le crédit avait été restreint-
ont appliqué la même mesure à leurs clients, si bien
que tout à coup il s'est produit une gêne et un
manque de fonds mettant tout le pays dans l'impos-
sibilité de faire face à ses engagements.
La fermeture des Dardanelles, surtout, a eu des
effets désastreux sur le commerce extérieur. Elle a
éloigné les armateurs dont les vapeurs venaient
autrefois charger des céréales dans les ports rou-
mains et, du fait de la guerre balkanique intermi-
nable, ils ont abandonné le pays et ruiné l'expor-
tation.
Aux pluies torrentielles de l'été et de l'automne
1912 sont venues s'ajouter les gelées; aussi, le total
des ventes, par l'intérieur, de ce qui a pu être sauvé
d'une mauvaise récolte représente-t-il une bien mi-
nime partie des produits agricoles destinés à l'ex-
portation.
Au cours d'une rénnion des grandes maisons de
banque de Roumanie, convoquées à Bucarest par la
Banque Royale, il a été établi que ceux qui avaient
le plus grand besoin de crédit étaient en tout
premier lieu les commerçants qui ne pouvaient écou-
ler leurs marchandises, puis les industriels qui
avaient besoin de capitaux pour faire marcher leurs
industries, ensuite les agriculteurs qui manquaient
de moyens pour faire exécuter leurs travaux et en-
fin les viticulteurs qui se trouvaient dans l'impossi-
bilité de cultiver leurs vignes.
Pour remédier à ce navrant état de choses, la
Banque décida de mettre à la disposition des ban-
quiers des sommes importantes. Mais peu après, on
s'est aperçu que la situation était sans changement:
le marché se trouvait en proie à de plus grandes dif-
ficultés et les emprunteurs étaient plus endettés que
jamais. La Banque de Roumanie convoqua à nou-
veau les grandes banques et les banquiers. A cette
réunion qui eut lieu en Novembre dernier, on recon-
nut les effets préjudiciables qu'avait produits la res-
triction des crédits, pour certains débiteurs, et la
nécessité absolue de les rétablir pour mettre un ter-
me à la perturbation que cette restriction causait
dans tout le pays. La Banque de Roumanie mit à la
disposition des banques et banquiers une somme de
trente millions de francs afin de parer au danger
d'un déséquilibre entre la proportion du stock mé-
tallique et la circulation des billets. Aussitôt, les de-
mandes d'escompte affluèrent. En Juillet 1911, ce
chapitre était de 57 millions de francs, il fut de
115 millions en 1912 à la même date et il atteignit
en Novembre cent soixante - dix millions de francs.
La Banque de Roumanie débordée dut alors élever
son escompte à 6% et ramena ce chapitre à 143 mil-
lions au 31 Décembre 1912.
Tous ces efforts n'ont pas donné les résultats
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 30 MARS 1913 N2 75
Editorial
30 Mars igij
Au moment de l'ouverture de la conférence où
les destinées de la Roumanie et de la Bulgarie, vont
se jouer sur le tapis vert de la diplomatie, il n'est
pas sans intérêt de parler des finances roumaines.
Si l'on s'en rapporte aux chiffres officiels, la si-
tuation budgétaire de la Roumanie serait extrême-
ment brillante. Mais à examiner cette situation de
plus près, on s'aperçoit qu'elle est plutôt critique,
car une crise économique et monétaire sévit avec
violence. Les causes immédiates qui l'ont provoquée
et dont les effets ont été ressentis dans les couches
les plus profondes de l'activité nationale, sont la
guerre italo-turque, la campagne des états balkani-
ques contre la Turquie et le conflit actuel.
Le premier effet de la crise a été une stagnation
subite dans toutes les affaires; les commerçants qui
avaient importé des marchandises en vue d'une
année normale, se sont trouvés tout à coup dans
l'impossibilité de les vendre, tandis que les indus-
triels et les agriculteurs ne pouvant écouler leurs
produits ont été forcés de les conserver en stock.
Par suite de cette stagnation, les débiteurs qui avaient
pris des engagements n'ont pas pu y faire face à
l'échéance et l'appel aux banques fut vain, attendu
que ces établissements se trouvaient en butte à des
difficultés par suite de la restriction du crédit de la
part de leurs banques créditrices. De ce fait, les
banques locales-dont le crédit avait été restreint-
ont appliqué la même mesure à leurs clients, si bien
que tout à coup il s'est produit une gêne et un
manque de fonds mettant tout le pays dans l'impos-
sibilité de faire face à ses engagements.
La fermeture des Dardanelles, surtout, a eu des
effets désastreux sur le commerce extérieur. Elle a
éloigné les armateurs dont les vapeurs venaient
autrefois charger des céréales dans les ports rou-
mains et, du fait de la guerre balkanique intermi-
nable, ils ont abandonné le pays et ruiné l'expor-
tation.
Aux pluies torrentielles de l'été et de l'automne
1912 sont venues s'ajouter les gelées; aussi, le total
des ventes, par l'intérieur, de ce qui a pu être sauvé
d'une mauvaise récolte représente-t-il une bien mi-
nime partie des produits agricoles destinés à l'ex-
portation.
Au cours d'une rénnion des grandes maisons de
banque de Roumanie, convoquées à Bucarest par la
Banque Royale, il a été établi que ceux qui avaient
le plus grand besoin de crédit étaient en tout
premier lieu les commerçants qui ne pouvaient écou-
ler leurs marchandises, puis les industriels qui
avaient besoin de capitaux pour faire marcher leurs
industries, ensuite les agriculteurs qui manquaient
de moyens pour faire exécuter leurs travaux et en-
fin les viticulteurs qui se trouvaient dans l'impossi-
bilité de cultiver leurs vignes.
Pour remédier à ce navrant état de choses, la
Banque décida de mettre à la disposition des ban-
quiers des sommes importantes. Mais peu après, on
s'est aperçu que la situation était sans changement:
le marché se trouvait en proie à de plus grandes dif-
ficultés et les emprunteurs étaient plus endettés que
jamais. La Banque de Roumanie convoqua à nou-
veau les grandes banques et les banquiers. A cette
réunion qui eut lieu en Novembre dernier, on recon-
nut les effets préjudiciables qu'avait produits la res-
triction des crédits, pour certains débiteurs, et la
nécessité absolue de les rétablir pour mettre un ter-
me à la perturbation que cette restriction causait
dans tout le pays. La Banque de Roumanie mit à la
disposition des banques et banquiers une somme de
trente millions de francs afin de parer au danger
d'un déséquilibre entre la proportion du stock mé-
tallique et la circulation des billets. Aussitôt, les de-
mandes d'escompte affluèrent. En Juillet 1911, ce
chapitre était de 57 millions de francs, il fut de
115 millions en 1912 à la même date et il atteignit
en Novembre cent soixante - dix millions de francs.
La Banque de Roumanie débordée dut alors élever
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lions au 31 Décembre 1912.
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