Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1913 02 mars 1913
Description : 1913/03/02 (A4,T11,N71). 1913/03/02 (A4,T11,N71).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248056n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
REVUE
CONTEMPORAINE -.
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 2 MARS 1913 M 71 ,
Editorial
2 Mars igi3
La presse catholique de tous les pays crut de
son devoir de protester avec une indignation unanime
contre la réponse que le Général Alexandre Kiréeff
fit à l'Encyclique Prœclara, du 20 Juin 1894, adres-
sée par le défunt pape Léon XIII "aux princes et
aux peuples" Le Cicéron tiaré avait revêtu du la-
tin le plus classique sa pensée de diplomate de
vieille école. On eût cru que ces compliments invitant
les Eglises Pravoslaves à l'Union, ces promesses so-
lennelles d'autonomie ecclésiastique, étaient sortis de
la fine plume de ce cardinal de la Renaissance qui
conseillait à ses Vénérables Frères de ne pas lire la
Vulgate pour ne pas gâter leur latin. S. B. le Pa-
triarche Anthyme réfuta le côté dogmatique de la cé-
lèbre Encyclique; et le Général Kiréeff, en apprécia-
teur des enseignements de l'histoire, rappela à Sa
Sainteté ce qu'avait été cette" Union te tant vantée,
comment elle avait été "partout réalisée par la per-
fidie et la violence".
C'était un rude coup d'épée dans les soyeuses
périodes du Pontife. Les journaux bien pensants pro-
testèrent et la docte revue des RR. PP. Jésuites con-
sacra à la "Réponse te du Général de copieuses réfu-
tations.
*
* *
Aujourd'hui l'histoire vient encore une fois de
confirmer les dures vérités dites par ce franc soldat
et ce vrai croyant qu'était Alexandre Kiréeff. "Per-
fidie et violence", oui, c'est là tout ce que nous ré-
serve, parfois, à nous pravoslaves, la politique du Vati-
can; elle nous invite à l'Union, nous tend les bras pour
traîtreusement nous étrangler. Elle profite de la sym-
pathie que nous lui avons témoignée, lors de ses
luttes récentes contre la Maçonnerie, pour se saisir
de notre confiance et en abuser.
,,Perfidie", mais n'est-elle pas toute dans ces
églises ouvertes à St-Pétersbourg par des prêtres la-
tins qui portent la barbe, célèbrent en slavon, selon
les rites, et revêtus des ornements de l'Eglise Pra-
voslave, dans des sanctuaires qu'un œil exercé ne
pourrait distinguer de ceux fondés par notre Eglise
sur toute l'étendue de l'Empire. Sur la porte, une
inscription: Eglise Pravoslave Catholique, les deux
attributs que l'Eglise d'Orient revendique dans tous
ses actes officiels. La supercherie est poussée jusqu'au
bout, de sorte que "Catholiquet est écrit avec la
lettre russe correspondant au „th", qui ne s'emploie
que pour désigner la catholicité" de l'Eglise d'O-
rient 1). Le nom du Pape est commémoré à la liturgie
par restriction mentale; et c'est seulement peu à peu
que l'on insinue aux fidèles les" vérités catholiques".
Le prêtre demande à l'évêque orthodoxe, venu tirer
au clair cette orthodoxie de façade, sa bénédiction;
et c'est seulement, quand il voit sa supercherie dé-
couverte, qu'il se décide à avouer qu'il a été ordonné
par le "Métropolite Szepticki", l'impitoyable persécu-
teur des Russes orthodoxes de Galicie. Ainsi,
trahison religieuse et nationale, piperies indignes d'un
vrai sentiment religieux: tels sont les moyens
dont on fait usage pour capter la conscience de la
Russie.
»Violence", elle règne là-bas, au delà des Car-
pathes, où les 500.000 Petits-Russiens qui devraient
être l'avant - garde d'un Grand Peuple agonisent.
Leurs pasteurs ont écouté jadis le chant de sirène
des Augustes Prédécesseurs de Léon XIII. Ils les ont
conduits à l'homme vêtu de blanc qui assure au
monde que c'est à lui, à lui seul, que le Christ a
dit: "Pais mes brebis". Et cet homme les a dépouil-
lés de leur individualité historique, les a livrés à
leur ennemi héréditaire: au Magyare. Les paysans
ont compris la faute de leurs ancêtres; ils ont voulu
revenir à l'Eglise Maternelle, à l'Eglise Pravoslave, y
trouver un refuge idéal, un rempart suprême contre
la dénationalisation conquérante. Mais Rome ne lâche
pas sa proie, et, tandis que ,l'Union, à St-Péters-
bourg, commence par l'Acte préliminaires de "per-
fidie", là-bas, dans la sombre vallée de Maramaros,
elle se consomme dans la ,violence". Là-bas, on
arrache du toit des maisons pravoslaves les croix à
') En russe la catholicité romaine s'écrit avec un „t"
IICatolique".
CONTEMPORAINE -.
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 2 MARS 1913 M 71 ,
Editorial
2 Mars igi3
La presse catholique de tous les pays crut de
son devoir de protester avec une indignation unanime
contre la réponse que le Général Alexandre Kiréeff
fit à l'Encyclique Prœclara, du 20 Juin 1894, adres-
sée par le défunt pape Léon XIII "aux princes et
aux peuples" Le Cicéron tiaré avait revêtu du la-
tin le plus classique sa pensée de diplomate de
vieille école. On eût cru que ces compliments invitant
les Eglises Pravoslaves à l'Union, ces promesses so-
lennelles d'autonomie ecclésiastique, étaient sortis de
la fine plume de ce cardinal de la Renaissance qui
conseillait à ses Vénérables Frères de ne pas lire la
Vulgate pour ne pas gâter leur latin. S. B. le Pa-
triarche Anthyme réfuta le côté dogmatique de la cé-
lèbre Encyclique; et le Général Kiréeff, en apprécia-
teur des enseignements de l'histoire, rappela à Sa
Sainteté ce qu'avait été cette" Union te tant vantée,
comment elle avait été "partout réalisée par la per-
fidie et la violence".
C'était un rude coup d'épée dans les soyeuses
périodes du Pontife. Les journaux bien pensants pro-
testèrent et la docte revue des RR. PP. Jésuites con-
sacra à la "Réponse te du Général de copieuses réfu-
tations.
*
* *
Aujourd'hui l'histoire vient encore une fois de
confirmer les dures vérités dites par ce franc soldat
et ce vrai croyant qu'était Alexandre Kiréeff. "Per-
fidie et violence", oui, c'est là tout ce que nous ré-
serve, parfois, à nous pravoslaves, la politique du Vati-
can; elle nous invite à l'Union, nous tend les bras pour
traîtreusement nous étrangler. Elle profite de la sym-
pathie que nous lui avons témoignée, lors de ses
luttes récentes contre la Maçonnerie, pour se saisir
de notre confiance et en abuser.
,,Perfidie", mais n'est-elle pas toute dans ces
églises ouvertes à St-Pétersbourg par des prêtres la-
tins qui portent la barbe, célèbrent en slavon, selon
les rites, et revêtus des ornements de l'Eglise Pra-
voslave, dans des sanctuaires qu'un œil exercé ne
pourrait distinguer de ceux fondés par notre Eglise
sur toute l'étendue de l'Empire. Sur la porte, une
inscription: Eglise Pravoslave Catholique, les deux
attributs que l'Eglise d'Orient revendique dans tous
ses actes officiels. La supercherie est poussée jusqu'au
bout, de sorte que "Catholiquet est écrit avec la
lettre russe correspondant au „th", qui ne s'emploie
que pour désigner la catholicité" de l'Eglise d'O-
rient 1). Le nom du Pape est commémoré à la liturgie
par restriction mentale; et c'est seulement peu à peu
que l'on insinue aux fidèles les" vérités catholiques".
Le prêtre demande à l'évêque orthodoxe, venu tirer
au clair cette orthodoxie de façade, sa bénédiction;
et c'est seulement, quand il voit sa supercherie dé-
couverte, qu'il se décide à avouer qu'il a été ordonné
par le "Métropolite Szepticki", l'impitoyable persécu-
teur des Russes orthodoxes de Galicie. Ainsi,
trahison religieuse et nationale, piperies indignes d'un
vrai sentiment religieux: tels sont les moyens
dont on fait usage pour capter la conscience de la
Russie.
»Violence", elle règne là-bas, au delà des Car-
pathes, où les 500.000 Petits-Russiens qui devraient
être l'avant - garde d'un Grand Peuple agonisent.
Leurs pasteurs ont écouté jadis le chant de sirène
des Augustes Prédécesseurs de Léon XIII. Ils les ont
conduits à l'homme vêtu de blanc qui assure au
monde que c'est à lui, à lui seul, que le Christ a
dit: "Pais mes brebis". Et cet homme les a dépouil-
lés de leur individualité historique, les a livrés à
leur ennemi héréditaire: au Magyare. Les paysans
ont compris la faute de leurs ancêtres; ils ont voulu
revenir à l'Eglise Maternelle, à l'Eglise Pravoslave, y
trouver un refuge idéal, un rempart suprême contre
la dénationalisation conquérante. Mais Rome ne lâche
pas sa proie, et, tandis que ,l'Union, à St-Péters-
bourg, commence par l'Acte préliminaires de "per-
fidie", là-bas, dans la sombre vallée de Maramaros,
elle se consomme dans la ,violence". Là-bas, on
arrache du toit des maisons pravoslaves les croix à
') En russe la catholicité romaine s'écrit avec un „t"
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