Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-02-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 février 1913 02 février 1913
Description : 1913/02/02 (A4,T11,N66). 1913/02/02 (A4,T11,N66).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480520
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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REVUE
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 2 FÉVRIER 1913 N2 66
Editorial
2 Février igij
Au moment de l'explosion de la crise bal-
kanique, le principe, auquel se sont ralliées les
puissances, consistait à condamner a priori et
sans appel les victoires helléniques et slaves à la
stérilité. Le statu quo était imposé par avance à la
carte des Balkans, abstraction faite des bouleverse-
ments éventuels et des changements inévitables. De-
puis les événements ont débordé le cadre étroit où
les chancelleries s'ingéniaient à circonscrire l'action
des alliés. Le statu quo disparut de lui-même des
formules diplomatiques, comme un terme désuet, un
principe caduc, auquel les réalités sanglantes et vi-
vantes infligeaient un démenti sans réplique. Mais la
méthode, qui consiste à imprimer au lendemain un
cliché stéréotypé d'avance, paraît, une fois de plus,
ressusciter pour renfermer les fruits de la reprise des
hostilités balkaniques en un protocole qui fait table
rase des chances des armes. Les conclusions de la
Conférence de Londres tendraient à reprendre le rôle
joué, sans succès, par le statu quo.
Or, ainsi que l'indique un article de M. René
Marchand, puisé aux sources balkaniques les plus
autorisées, publié dans ce numéro de la Revue Con-
temporaine, il est inévitable^que les réclamations des
alliés, après de nouvelles victoires, se heurtent aux
limites de la Conférence de Londres comme elles se
sont déjà heurtées contre le statu quo, et il est pro-
bable que, sur certains points du moins, la barrière
diplomatique, dressée aujourd'hui par les puissances,
s'accusera tout aussi fragile en face de l'inéluctable
marche des événements. De cette manière, au point
de vue international, c'est, une fois de plus, l'impré-
cision et le chaos: la carte des Balkans est remise
entre les mains des bélligérants; ses remaniements
dépendent des schrapnels.
Faut-il en déduire l'absolue inutilité de la Con-
férence de Londres? Nous ne le croyons pas. Si, dans
les conditions actuelles, elle a manqué le grand rôle
politique qu'elle visait, si l'intransigeance turque l'a
empêchée de devenir la panacée balkanique rêvée
pour panser toutes les plaies et pour solutionner tous
les problèmes, elle aura, du moins, eu le mérite de
fournir un point de contact aux puissances et une
ébauche première du concert européen. Ce mérite est
assez considérable pour que la Conférence de Lon-
dres soit enregistrée comme un fait des plus favo-
rables au maintien de la paix européenne. Il l'est
même suffisamment pour que l'on n'essaie pas de lui
attribuer, sur les mystères du lendemain, une in-
fluence par trop ambitieuse.
La parole est actuellement aux canons: c'est la
triste destinée de la diplomatie de ne pouvoir, à côté
de leur voix puissante, que parler en sourdine.
LES PREMIERS RAPPORTS
COMMERCIAUX RUSSO-ANGLAIS
L'entente que nous avons vu s'établir, ces der-
nières années, entre l'Angleterre et la Russie, évoque
dans la pensée la première apparition sur les côtes
de la mer Blanche à l'embouchure de la Dwina d'un
bateau anglais conduit par le pilote Chancelor.
Cela arriva le 24 Août 1553, et dès lors s'ouvri-
rent les premières relations de commerce entre les
deux pays. L'histoire de ces relations au XVIe siècle
nous est racontée par Mlle Inna Lubimenko d'après
des documents en grande partie inédits, tirés des
archives anglaises: le Public Record office, le British
Muséum, le Guildhall, la bibliothèque de Bodley à
Oxford. C'est la première livraison d'un ouvrage qui
embrassera l'histoire du commerce anglo-russe de-
puis son origine jusqu'à nos jours')
Le bateau, qui avait trouvé refuge sur les bords
de la Dwina, appartenait à une compagnie anglaise
qui s'était formée dans le but de découvrir, à l'ins-
tar des explorateurs espagnols et portugais, de nou-
velles routes vers des pays éloignés, dans la direc-
1) Inna Lubimenko. Histoire des relations commerciales
entre la Russie et l'Angleterre. Livr. XVI. Jourieff, HH-J.
REVUE
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
QUATRIÈME ANNÉE SAMEDI 2 FÉVRIER 1913 N2 66
Editorial
2 Février igij
Au moment de l'explosion de la crise bal-
kanique, le principe, auquel se sont ralliées les
puissances, consistait à condamner a priori et
sans appel les victoires helléniques et slaves à la
stérilité. Le statu quo était imposé par avance à la
carte des Balkans, abstraction faite des bouleverse-
ments éventuels et des changements inévitables. De-
puis les événements ont débordé le cadre étroit où
les chancelleries s'ingéniaient à circonscrire l'action
des alliés. Le statu quo disparut de lui-même des
formules diplomatiques, comme un terme désuet, un
principe caduc, auquel les réalités sanglantes et vi-
vantes infligeaient un démenti sans réplique. Mais la
méthode, qui consiste à imprimer au lendemain un
cliché stéréotypé d'avance, paraît, une fois de plus,
ressusciter pour renfermer les fruits de la reprise des
hostilités balkaniques en un protocole qui fait table
rase des chances des armes. Les conclusions de la
Conférence de Londres tendraient à reprendre le rôle
joué, sans succès, par le statu quo.
Or, ainsi que l'indique un article de M. René
Marchand, puisé aux sources balkaniques les plus
autorisées, publié dans ce numéro de la Revue Con-
temporaine, il est inévitable^que les réclamations des
alliés, après de nouvelles victoires, se heurtent aux
limites de la Conférence de Londres comme elles se
sont déjà heurtées contre le statu quo, et il est pro-
bable que, sur certains points du moins, la barrière
diplomatique, dressée aujourd'hui par les puissances,
s'accusera tout aussi fragile en face de l'inéluctable
marche des événements. De cette manière, au point
de vue international, c'est, une fois de plus, l'impré-
cision et le chaos: la carte des Balkans est remise
entre les mains des bélligérants; ses remaniements
dépendent des schrapnels.
Faut-il en déduire l'absolue inutilité de la Con-
férence de Londres? Nous ne le croyons pas. Si, dans
les conditions actuelles, elle a manqué le grand rôle
politique qu'elle visait, si l'intransigeance turque l'a
empêchée de devenir la panacée balkanique rêvée
pour panser toutes les plaies et pour solutionner tous
les problèmes, elle aura, du moins, eu le mérite de
fournir un point de contact aux puissances et une
ébauche première du concert européen. Ce mérite est
assez considérable pour que la Conférence de Lon-
dres soit enregistrée comme un fait des plus favo-
rables au maintien de la paix européenne. Il l'est
même suffisamment pour que l'on n'essaie pas de lui
attribuer, sur les mystères du lendemain, une in-
fluence par trop ambitieuse.
La parole est actuellement aux canons: c'est la
triste destinée de la diplomatie de ne pouvoir, à côté
de leur voix puissante, que parler en sourdine.
LES PREMIERS RAPPORTS
COMMERCIAUX RUSSO-ANGLAIS
L'entente que nous avons vu s'établir, ces der-
nières années, entre l'Angleterre et la Russie, évoque
dans la pensée la première apparition sur les côtes
de la mer Blanche à l'embouchure de la Dwina d'un
bateau anglais conduit par le pilote Chancelor.
Cela arriva le 24 Août 1553, et dès lors s'ouvri-
rent les premières relations de commerce entre les
deux pays. L'histoire de ces relations au XVIe siècle
nous est racontée par Mlle Inna Lubimenko d'après
des documents en grande partie inédits, tirés des
archives anglaises: le Public Record office, le British
Muséum, le Guildhall, la bibliothèque de Bodley à
Oxford. C'est la première livraison d'un ouvrage qui
embrassera l'histoire du commerce anglo-russe de-
puis son origine jusqu'à nos jours')
Le bateau, qui avait trouvé refuge sur les bords
de la Dwina, appartenait à une compagnie anglaise
qui s'était formée dans le but de découvrir, à l'ins-
tar des explorateurs espagnols et portugais, de nou-
velles routes vers des pays éloignés, dans la direc-
1) Inna Lubimenko. Histoire des relations commerciales
entre la Russie et l'Angleterre. Livr. XVI. Jourieff, HH-J.
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