Titre : Le Sans-culotte : journal révolutionnaire paraissant tous les dimanches
Éditeur : [s.n.] (Oran)
Date d'édition : 1888-01-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328648024
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 383 Nombre total de vues : 383
Description : 29 janvier 1888 29 janvier 1888
Description : 1888/01/29 (A2,N14). 1888/01/29 (A2,N14).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6244988g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Voilà donc un Conseil qui n'est pas complet.
Nous disions donc que pour le premier cas,
l'élection s'impose. Mais comme nous sommes
si près du grand nettoyage électoral, les élec-
teurs se soucient peu que César (comme l'appe-
lait en 1864 le Réveil de Tlemcen), récemment
décoré de caravane mémoire, par la grâce de
l'opportuniste Etienne, reste en compagnie de
ses apôtres un trimestre de plus à la maison.
municipale.
Ce n'est là qu'une question de temps, car
nous pouvons prédire, d'ores et déjà, que le
jour de la prochaine lutte le grand coup de
balai se fera sentir, il est indispensable. Et
salis vouloir parodier Popoul, nous affirmons,
nous aussi, que le manche est à Bréa et la paille
à El-Kalûa. D'ailleurs, nous reviendrons sur ce
sujet.
Casino. — Du nouveau, toujours du nou-
veau !. Après les deux bals masqués donnés
samedi et dimanche, la direction nous a offert
mardi soir deux nouveaux débuts. Mlles Djel-
ma et Derma (Deux noms qui commencent et
finissent par la même lettre). Enfin, après l'avoir
annoncée 3 mois avant, après avoir placardé à
maintes reprises ses débuts, elle nous est arri-
vée, elle c'est Djelma, Que Cupidon soit béni et
Fabresse loué. Oui, la sémillante Djelma, la
plus forte actionnaire et l'idole du Sans-Culotte
est au milieu de nous. C'est, parait-il, en son
honneur qu'on a passé la Revue l'autre jour.
Ah ! veinarde, va !. Folies-Nouvelles. Hélas !..
Evelina Mon. nange ont fait aussi le même
jour leur apparition en face les violons qui
ornent l'avant scène do cet établissement.
C. MOI.
Bel-Abbès
CHOSES THÉATRALES
Peu de monde dimanche dernier au théâtre.
Le public commence à déserter la baraque de
M. Schwartz,
., On jouait la Tour de Nesle et Durand-Durand.
Le me étant pou goûté des Bel-Abbessiens,
la Tour de Nesle a été représentée devant un
public indifférent, alors que la pièce de Vala-
brègno à obtenu un franc succès.
Tout est drôle, délicat, dans cette charmante
comédie; aussi les applaudissements n'ont pas
été ménagés aux pensionnaires de M. Pernet.
Mardi, reprise de la Fille du Tambour Major.
Peu d'assistants encore dans la salle. Décidé-
mentles Bel-Abbessiens semblent se fatiguer du
théâtre.
M. Montclair a fait un excellent tambour-
major. Il était bien secondé d'ailleurs par
MM. Montesi, Picot et Guercy qui ont, été fort
Corrects.
Mme Moulère a été admirable dans Claudine.
Je tiens à constater malgré les dires de certai-
nes personnes qui m'accusent de parti-pris, que
Mme Martini a été charmante.
Pendant les entr'actes, Mme Valente Bensici,
chanteuse Italienne nous débite en macaroni.
quelques morceaux peu goûtés des spectateurs.
• Fiston.
Au sieur Schwartz dit Pernet
Nous avons reçu diverses plaintes contre le
directeur du théàtre de Bel-Abbès. On nous de-
mande pourquoi les artistes ne sont pas payés
régulièrement? On nous demande également
pourquoi l'article du cahier des charges concer-
nant la composition de la troupe n'est pas n p-
pliqué dans toute son étendue t
Nous n'en dirons pas d'avantage pour au-
jourd'hui, mais nous insistons pour que la
municipalité fasse appliquer dans toute leur
rigt.eur les clauses du cahier des charges.
Minos.
Chronique théâtrale te Bel-Abbès
Prochainement sera donnée la première re-
présentation de Le cœur et la main, au bénéfice
de notre charmant baryton, M. Montesi.
Avec Mme Mouline et Montclair, M. Montesi
est l'artiste qui possède la sympathie de tous,
et nous présageons que les pièces de cent sous
vont se donner rendez-vous au plateau qui
sera tenu par Mlle Claire : ce sera le plus sûr
garant de l'estime et de l'attachement que l'on
1 a pour lût. ,,, '.,
On a fait à M. Montesi le reproche de ne pas
assez étudier ses rôles; on ne peut cependant
pas exiger plus d'un artiste qui ne fait que
débuter et qui est quelquefois obligé d'appren-
dre une pièce dans huit jours, tout en jouant
quatre fois par semaine.
Dès que M. Montesi aura fait son répertoire,
les succès ne lui manqueront pas, car il pos-
sède tous les cléments nécessaires pour réussir
dans la carrière artistique.
Sa voix est mâle, bien timbrée, agréable ; sa
tenue en scène est irréprochable ; son geste
sobre n'est pas dépourvu de charmes, et ce qui
contribuera surtout a bien le faire valoir auprès
du public, c'est son physique agréable.
M. Montesi s'est assuré, pour son bénéfice,
le concours d'un amateur de la ville, l'hono-
rable M. Sérannés, dont les talents musicaux
sont connus de tout le monde.
M. Sérannés chante avec une mélodie et une
suavité qui font rêver,—comme M. Montesi,
ses qualités physiques ne sont pas pour rien,
dans l'entrainement qu'il exerce sur les per-
sonnes qui ont le rare bonheur de l'écouter.
Il n'est pas de ceux qui chantent pour chan-
ter, — comme le fait souvent une artiste que
nous ne voulons pas nommer, de crainte de la
faire pleurer, — mais bien de ceux qui chantent
parce qu'ils savent chanter.
Nous espérons que M. Sérannés se fera en-
tendre dans la Traciata ou dans le Barbier de
Sécille, ce sont les pièces qu'il nuance avec le
plus de charmes, sans se fatiguer et où sa belle
voix est.le plus à l'aise,
M. Picot va aussi nous donner incessament
une représentation à son bénéfice ; nous parle-
rons de cet artiste correct et consciencieux
dans notre prochaine chronique.
TRISSOTIN.
- - ----------
Au receveur des Postes de Bel-Abbès
Nous avons reçu plusieurs réclamations de
nos abonnés contre l'administration des Postes
de cette localité, la distribution de notre jour-
nal se fait irrégulièrement.
Un de nos abonnés, habitant à un kilomètre
de la ville, se plaint même de ne recevoir notre
feuille que le mercredi ou jeudi, c'est-à-dire
quatre jours après. :i
Nous invitons - M. le Receveur à prendre
note de ce premier et dernier avertissement.
LA LÉGENDE DE JEAN HIROUX
( Voir notre numéro du 8 Janvier 1888).
Jean Hiroux. —J'attendais l'omnibus.
Le président — Vous savez bien qu'il ne pas-
se pas d'omnibus à cette heure avancée.
Jean Hiroux, — S'il avait passé, j'aurais pas
attendu, vieux.
Le président. — Accusé, je vous engage à
avoir une tenue plus convenable, et à retirer
cette proéminence que j'aperçois dans le coin
de votre bouche, et qui vous empêche de par-
ler distinctement.
Jean Hiroux. — De quoi, ma chique t Y a
plus d'un quart d'heure que j'vous vois d'ici
farfouiller dans votre tabatière, et vous fourrer
du poussier d'mottes dans le renifloir, que ça
m'dégoûte et que j'n'en dis rien ! Faites donc
plutôt retirer mon gendarme de gauche : il
plombe des arpions qu'c'est une infection.
Le président. — Pas d'observations, accusé.
On en mettrait un autre que ce serait exacte-
ment la même chose. Que ce soit la votre pre-
mière-punition !
Le gendarme. — Avec c'que le gouvernement
nous donne pour les odeurs, on n'peut pas sen-
tir l'eau de Cologne.
Le président. — Maintenant, racontez-nous
les circonstances du crime.
Jean Hiroux. — Voilà 1 j'cômmençais à
m'faire vieux, quand j'aperçois le coupable.
(Eclats de rire dans la salle. Le président fait
imposer silence par les huissiers.)
Le président (sévère). — C'est la victime que
vous voulez dire.
Jean Hiroux. — Ah ! ne nous fâchons pas
pour un mot. J'vois donc passer l'invalide ; j'lui
d'mande l'heure. Il s'met à courir, moi j'cours
après. Il gueule ; alors j'dis : c'est un militaire,
on m'donnera tort, tapage nocturne, vingt-
quatre heures de prison, cinq francs d'amende.
Dame, j'ait fait un coup d'vivacité. Mettez-
vous à ma place. Qu'auriez-vous fait t
Le président. — Mais je.
Jean Hiroux. — Tais-toi, vieux raseur ; j'aime
pas qu'on parle qu'on j'cause, J'vas finir, du
reste.. Eh bien, quoi t en v'là-t-il pas une
affaire pour un malheureux invalo 1 Voyons,
qu'est-ce qu'il avait à vivre, notre protégé f
quinze jours, trois semaine, six mois ! Eh bien
j'tes fais à sa place ; nous sommes quittes, et
sans rancune. Maintenant j'déclare que je n'di-
rai plus rien, vous m'embètez tous. D'abord
j'nime pas parler en public.
On procède ensuite à l'audition des témoins.
Le procureur général prend la parole et ton-
ne contre une littérature pernicieuse qui. etc.,
etc. (Jean Hiroux bâille.)
L'avocat d'office fait valoir en faveur de Jean
Hiroux que sa déplorable nature n'a pu que se
pervertir encore sous l'influence d'une mau-
vaise éducation, et se borne à souhaiter que la
tête de son client soit la dernière qui tombe
sur l'échafaud,
Les débats terminés, le jury reconnaît Jean
Hiroux coupable sur tous les points, sans cir-
constances atténuantes. Il est naturellement
condamné à mort..
Le président. — Jean Hirou, avez-vous quel-
que chose à dire sur l'application de la peine?
Jean Hiroux. — J'demande à me retirer dans
ma famille.
Le président. — Cette demande est inaccepta-
ble. Vous n'avez rien à ajouter?
Jean Hiroux. — Si, messieurs les juges, mes-
sieurs les jurés, vous êtes tous des feignants.
M. le président. — N'aggravez pas votre posi-
tion !
Jean Hiroux. — Vous m'avez condamné à
l'être tranché : allez-vous pas m'ajouter seize
francs d'amende t Vous n'me condamnerez
peut-être pas à vingt-quatre heures de guilloti-
ne.
On entraine l'accusé dans sa prison. Son
pourvoir est rejeté et on lui fait comprendre
qu'une demande en grâce aura le même sort. * 1
C'est à ce moment que se place la visite qu'un
grand poète demande et obtient de lui faire
dans sa prison, afin de connattre les impres-
sions d'un « condamné à mort».
Le poète est introduit, et Jean Hiroux, très
flatté, le reçoit fort bien. Le dialogue s'engage.
Le poète. — Une fois le crime commis, lors-
que vous vous êtes trouvé devant le cadavre de
votre victime, est-ce que vous n'avez pas res-
senti une émotion 1
Jean Hiroux (cherchant à se rappeler). — Da-
me, à dire vrai, j'étais em.dé. - 1.'
- Le poète (impassible). - Lorsque la justice
humaine a prononcé contre vous la sentence
capitale, quel effet cela vous a-t-it produit V
Jean Hiroux. — Ah 1 alors j'étais tràs em.dé.
Le poète (s'animant). - et maintenant que
votre dernière heure est venue, maintenant que
vous n'avez plus aucun espoir, que vous allez
enfin paraître devant le jugo suprême,' que
ressentez-vous T
Jean Hiroux. — Ma foi, il y a ém.demetft gé-
néral.
Le poète se retire sans avoir pu obtenir d'au-
tres renseignements. ,..
La veille de l'exécution, Jean Hiroux reçoit
la visite de sa femme avec laquelle il a une
violente discussion, parce qu'il veut donner ses
habits au bourreau pour qu'il graisse la ma-
chine.
(A suivre).
Un accident, survenu au moment de la mise
en paye, nous oblige â renvoyer au prochain
numéro un article à sensation. Nous le rem-
plaçons par la suite de Jean Hiroux.
THÉÂTRE-CONCERT DES VARIÉTÉS
tous les mira
CONCERTS-SPECTACLES
Aujourd'hui 29, Début de Mlle Monceau,
Etoile des concerts de Paris
Samedi 29 et Dimanche 30 courant
GRAND BAL. PARÉ ET MASQUÉ
THEATRE NATIONAL D'ORAN
Spectacle du samedi
AVEC ¡,Ii: CONCOURS Dit Mlle MOREL
La Mascotte
1. Flamboyante, comédie en 3 actes.
Dimanche à 1 h. 1/2
Joséphine vendue par ses sœurs
Durand et Durand
à 8 heures
La Traviala et le Courrier de Lyon
Le gérant : A. AGOSTINI
MARIUS CHARVIN DE ROMAINS (Drôme)
Nous disions donc que pour le premier cas,
l'élection s'impose. Mais comme nous sommes
si près du grand nettoyage électoral, les élec-
teurs se soucient peu que César (comme l'appe-
lait en 1864 le Réveil de Tlemcen), récemment
décoré de caravane mémoire, par la grâce de
l'opportuniste Etienne, reste en compagnie de
ses apôtres un trimestre de plus à la maison.
municipale.
Ce n'est là qu'une question de temps, car
nous pouvons prédire, d'ores et déjà, que le
jour de la prochaine lutte le grand coup de
balai se fera sentir, il est indispensable. Et
salis vouloir parodier Popoul, nous affirmons,
nous aussi, que le manche est à Bréa et la paille
à El-Kalûa. D'ailleurs, nous reviendrons sur ce
sujet.
Casino. — Du nouveau, toujours du nou-
veau !. Après les deux bals masqués donnés
samedi et dimanche, la direction nous a offert
mardi soir deux nouveaux débuts. Mlles Djel-
ma et Derma (Deux noms qui commencent et
finissent par la même lettre). Enfin, après l'avoir
annoncée 3 mois avant, après avoir placardé à
maintes reprises ses débuts, elle nous est arri-
vée, elle c'est Djelma, Que Cupidon soit béni et
Fabresse loué. Oui, la sémillante Djelma, la
plus forte actionnaire et l'idole du Sans-Culotte
est au milieu de nous. C'est, parait-il, en son
honneur qu'on a passé la Revue l'autre jour.
Ah ! veinarde, va !. Folies-Nouvelles. Hélas !..
Evelina Mon. nange ont fait aussi le même
jour leur apparition en face les violons qui
ornent l'avant scène do cet établissement.
C. MOI.
Bel-Abbès
CHOSES THÉATRALES
Peu de monde dimanche dernier au théâtre.
Le public commence à déserter la baraque de
M. Schwartz,
., On jouait la Tour de Nesle et Durand-Durand.
Le me étant pou goûté des Bel-Abbessiens,
la Tour de Nesle a été représentée devant un
public indifférent, alors que la pièce de Vala-
brègno à obtenu un franc succès.
Tout est drôle, délicat, dans cette charmante
comédie; aussi les applaudissements n'ont pas
été ménagés aux pensionnaires de M. Pernet.
Mardi, reprise de la Fille du Tambour Major.
Peu d'assistants encore dans la salle. Décidé-
mentles Bel-Abbessiens semblent se fatiguer du
théâtre.
M. Montclair a fait un excellent tambour-
major. Il était bien secondé d'ailleurs par
MM. Montesi, Picot et Guercy qui ont, été fort
Corrects.
Mme Moulère a été admirable dans Claudine.
Je tiens à constater malgré les dires de certai-
nes personnes qui m'accusent de parti-pris, que
Mme Martini a été charmante.
Pendant les entr'actes, Mme Valente Bensici,
chanteuse Italienne nous débite en macaroni.
quelques morceaux peu goûtés des spectateurs.
• Fiston.
Au sieur Schwartz dit Pernet
Nous avons reçu diverses plaintes contre le
directeur du théàtre de Bel-Abbès. On nous de-
mande pourquoi les artistes ne sont pas payés
régulièrement? On nous demande également
pourquoi l'article du cahier des charges concer-
nant la composition de la troupe n'est pas n p-
pliqué dans toute son étendue t
Nous n'en dirons pas d'avantage pour au-
jourd'hui, mais nous insistons pour que la
municipalité fasse appliquer dans toute leur
rigt.eur les clauses du cahier des charges.
Minos.
Chronique théâtrale te Bel-Abbès
Prochainement sera donnée la première re-
présentation de Le cœur et la main, au bénéfice
de notre charmant baryton, M. Montesi.
Avec Mme Mouline et Montclair, M. Montesi
est l'artiste qui possède la sympathie de tous,
et nous présageons que les pièces de cent sous
vont se donner rendez-vous au plateau qui
sera tenu par Mlle Claire : ce sera le plus sûr
garant de l'estime et de l'attachement que l'on
1 a pour lût. ,,, '.,
On a fait à M. Montesi le reproche de ne pas
assez étudier ses rôles; on ne peut cependant
pas exiger plus d'un artiste qui ne fait que
débuter et qui est quelquefois obligé d'appren-
dre une pièce dans huit jours, tout en jouant
quatre fois par semaine.
Dès que M. Montesi aura fait son répertoire,
les succès ne lui manqueront pas, car il pos-
sède tous les cléments nécessaires pour réussir
dans la carrière artistique.
Sa voix est mâle, bien timbrée, agréable ; sa
tenue en scène est irréprochable ; son geste
sobre n'est pas dépourvu de charmes, et ce qui
contribuera surtout a bien le faire valoir auprès
du public, c'est son physique agréable.
M. Montesi s'est assuré, pour son bénéfice,
le concours d'un amateur de la ville, l'hono-
rable M. Sérannés, dont les talents musicaux
sont connus de tout le monde.
M. Sérannés chante avec une mélodie et une
suavité qui font rêver,—comme M. Montesi,
ses qualités physiques ne sont pas pour rien,
dans l'entrainement qu'il exerce sur les per-
sonnes qui ont le rare bonheur de l'écouter.
Il n'est pas de ceux qui chantent pour chan-
ter, — comme le fait souvent une artiste que
nous ne voulons pas nommer, de crainte de la
faire pleurer, — mais bien de ceux qui chantent
parce qu'ils savent chanter.
Nous espérons que M. Sérannés se fera en-
tendre dans la Traciata ou dans le Barbier de
Sécille, ce sont les pièces qu'il nuance avec le
plus de charmes, sans se fatiguer et où sa belle
voix est.le plus à l'aise,
M. Picot va aussi nous donner incessament
une représentation à son bénéfice ; nous parle-
rons de cet artiste correct et consciencieux
dans notre prochaine chronique.
TRISSOTIN.
- - ----------
Au receveur des Postes de Bel-Abbès
Nous avons reçu plusieurs réclamations de
nos abonnés contre l'administration des Postes
de cette localité, la distribution de notre jour-
nal se fait irrégulièrement.
Un de nos abonnés, habitant à un kilomètre
de la ville, se plaint même de ne recevoir notre
feuille que le mercredi ou jeudi, c'est-à-dire
quatre jours après. :i
Nous invitons - M. le Receveur à prendre
note de ce premier et dernier avertissement.
LA LÉGENDE DE JEAN HIROUX
( Voir notre numéro du 8 Janvier 1888).
Jean Hiroux. —J'attendais l'omnibus.
Le président — Vous savez bien qu'il ne pas-
se pas d'omnibus à cette heure avancée.
Jean Hiroux, — S'il avait passé, j'aurais pas
attendu, vieux.
Le président. — Accusé, je vous engage à
avoir une tenue plus convenable, et à retirer
cette proéminence que j'aperçois dans le coin
de votre bouche, et qui vous empêche de par-
ler distinctement.
Jean Hiroux. — De quoi, ma chique t Y a
plus d'un quart d'heure que j'vous vois d'ici
farfouiller dans votre tabatière, et vous fourrer
du poussier d'mottes dans le renifloir, que ça
m'dégoûte et que j'n'en dis rien ! Faites donc
plutôt retirer mon gendarme de gauche : il
plombe des arpions qu'c'est une infection.
Le président. — Pas d'observations, accusé.
On en mettrait un autre que ce serait exacte-
ment la même chose. Que ce soit la votre pre-
mière-punition !
Le gendarme. — Avec c'que le gouvernement
nous donne pour les odeurs, on n'peut pas sen-
tir l'eau de Cologne.
Le président. — Maintenant, racontez-nous
les circonstances du crime.
Jean Hiroux. — Voilà 1 j'cômmençais à
m'faire vieux, quand j'aperçois le coupable.
(Eclats de rire dans la salle. Le président fait
imposer silence par les huissiers.)
Le président (sévère). — C'est la victime que
vous voulez dire.
Jean Hiroux. — Ah ! ne nous fâchons pas
pour un mot. J'vois donc passer l'invalide ; j'lui
d'mande l'heure. Il s'met à courir, moi j'cours
après. Il gueule ; alors j'dis : c'est un militaire,
on m'donnera tort, tapage nocturne, vingt-
quatre heures de prison, cinq francs d'amende.
Dame, j'ait fait un coup d'vivacité. Mettez-
vous à ma place. Qu'auriez-vous fait t
Le président. — Mais je.
Jean Hiroux. — Tais-toi, vieux raseur ; j'aime
pas qu'on parle qu'on j'cause, J'vas finir, du
reste.. Eh bien, quoi t en v'là-t-il pas une
affaire pour un malheureux invalo 1 Voyons,
qu'est-ce qu'il avait à vivre, notre protégé f
quinze jours, trois semaine, six mois ! Eh bien
j'tes fais à sa place ; nous sommes quittes, et
sans rancune. Maintenant j'déclare que je n'di-
rai plus rien, vous m'embètez tous. D'abord
j'nime pas parler en public.
On procède ensuite à l'audition des témoins.
Le procureur général prend la parole et ton-
ne contre une littérature pernicieuse qui. etc.,
etc. (Jean Hiroux bâille.)
L'avocat d'office fait valoir en faveur de Jean
Hiroux que sa déplorable nature n'a pu que se
pervertir encore sous l'influence d'une mau-
vaise éducation, et se borne à souhaiter que la
tête de son client soit la dernière qui tombe
sur l'échafaud,
Les débats terminés, le jury reconnaît Jean
Hiroux coupable sur tous les points, sans cir-
constances atténuantes. Il est naturellement
condamné à mort..
Le président. — Jean Hirou, avez-vous quel-
que chose à dire sur l'application de la peine?
Jean Hiroux. — J'demande à me retirer dans
ma famille.
Le président. — Cette demande est inaccepta-
ble. Vous n'avez rien à ajouter?
Jean Hiroux. — Si, messieurs les juges, mes-
sieurs les jurés, vous êtes tous des feignants.
M. le président. — N'aggravez pas votre posi-
tion !
Jean Hiroux. — Vous m'avez condamné à
l'être tranché : allez-vous pas m'ajouter seize
francs d'amende t Vous n'me condamnerez
peut-être pas à vingt-quatre heures de guilloti-
ne.
On entraine l'accusé dans sa prison. Son
pourvoir est rejeté et on lui fait comprendre
qu'une demande en grâce aura le même sort. * 1
C'est à ce moment que se place la visite qu'un
grand poète demande et obtient de lui faire
dans sa prison, afin de connattre les impres-
sions d'un « condamné à mort».
Le poète est introduit, et Jean Hiroux, très
flatté, le reçoit fort bien. Le dialogue s'engage.
Le poète. — Une fois le crime commis, lors-
que vous vous êtes trouvé devant le cadavre de
votre victime, est-ce que vous n'avez pas res-
senti une émotion 1
Jean Hiroux (cherchant à se rappeler). — Da-
me, à dire vrai, j'étais em.dé. - 1.'
- Le poète (impassible). - Lorsque la justice
humaine a prononcé contre vous la sentence
capitale, quel effet cela vous a-t-it produit V
Jean Hiroux. — Ah 1 alors j'étais tràs em.dé.
Le poète (s'animant). - et maintenant que
votre dernière heure est venue, maintenant que
vous n'avez plus aucun espoir, que vous allez
enfin paraître devant le jugo suprême,' que
ressentez-vous T
Jean Hiroux. — Ma foi, il y a ém.demetft gé-
néral.
Le poète se retire sans avoir pu obtenir d'au-
tres renseignements. ,..
La veille de l'exécution, Jean Hiroux reçoit
la visite de sa femme avec laquelle il a une
violente discussion, parce qu'il veut donner ses
habits au bourreau pour qu'il graisse la ma-
chine.
(A suivre).
Un accident, survenu au moment de la mise
en paye, nous oblige â renvoyer au prochain
numéro un article à sensation. Nous le rem-
plaçons par la suite de Jean Hiroux.
THÉÂTRE-CONCERT DES VARIÉTÉS
tous les mira
CONCERTS-SPECTACLES
Aujourd'hui 29, Début de Mlle Monceau,
Etoile des concerts de Paris
Samedi 29 et Dimanche 30 courant
GRAND BAL. PARÉ ET MASQUÉ
THEATRE NATIONAL D'ORAN
Spectacle du samedi
AVEC ¡,Ii: CONCOURS Dit Mlle MOREL
La Mascotte
1. Flamboyante, comédie en 3 actes.
Dimanche à 1 h. 1/2
Joséphine vendue par ses sœurs
Durand et Durand
à 8 heures
La Traviala et le Courrier de Lyon
Le gérant : A. AGOSTINI
MARIUS CHARVIN DE ROMAINS (Drôme)
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