Titre : Le Petit Alger : journal républicain indépendant : paraissant les lundi, mercredi et samedi
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1892-11-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32835457x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 novembre 1892 23 novembre 1892
Description : 1892/11/23 (A7,N30). 1892/11/23 (A7,N30).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6241278r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2013
Septième année (Nouvelle série). n° 30. ÔIM© On ,NT Mercredi 23 Novembre 1892*
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JOURNAL POLITIOUE, INDEPENDANT. LITTERAIRE & COMMERCIAL ",'
PARAISSANT LES MARDI, JEUDI ET SAMEDI
ANNONCES :
DIVERSES: A FORFAIT
Les manuscrits non insérés M serea
pas rendus. ; ;:
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: sont reçus à Alger, JOOMI. .:
: M, Im Bmw. M ',.
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LE PETIT ALGER est désigné pour l'insertion des annonces légales, judiciaires et autres, exigées pour la validité des procédures et contrats -
SOMMAIRE:
Une Election présidentielle.
Une Loi d'occasion.
Echos.
La Politique.
Le Commerce extérieur de la
Franoe.
Le « Petit Alger » à Paris.
Algérie.
Chronique théâtrale.
Correspondance financière.
Chronique locale.
Nos Dépêches.
Cours de la Bourse. :
Spectacles.
Feuilleton : LA BÊTE HUMAINE,
par Emile ZoLA.
UNE
Election Présidentielle
On a souvent reproché aux Français
une sorte d'indifférence qui leur tait
accorder peu d'attention à ce qui se
passe en dehors de leurs frontières
chez les autres peuples, qu'il s'agisse
dequestions politiques ou économiques;
cela surtout, lorsque l'amour-propre
ou l'intérêt national ne semblent pas
directement mis en cause.
Aussi ce reproche n'est il pas mérité
lorsqu'il s'agit des moindres actes de
la triplice et des agissements de l'An-
gleterre, notre rivale sur le terrain tou-
jours brûlant de l'expansion coloniale ;
mais avouons par contre que ces criti-
ques sont fondées au sujet de beaucoup
d'autres questions d'une importance
de premier ordre.
Aujourd'hui le mouvement de soli-
darité internationale qui n'était au
début que la pensée de quelques rê-
veurs s'accentue et tend à s'affirmer de
plus en plus, non seulement au point
de vue des revendications ouvrières,
mais encore des exigences économiques
qui prépareront peut-être à leur tour,
dans un temps plus ou moins éloigné,
de grandes évolutions politiques..
Chaque nation obéissant comme
nous et avec raison, aux besoins im-
périeux du moment, a beau fermer ses
barrières par des dispositions protec-
tionnistes, l'avenir appartient à la li-
berté. Cette opinion que j'ai toujours
conservée théoriquement, quoique par-
tisan déterminé des tarifs protecteurs
de notre agriculture, tant que nous se-
rons aux prises avec les cruelles exi-
gences budgétaires résultant des folies
nécessaires de la paix armée, j'en trouve
la confirmation éclatante dans la révo-
lution économique qui se prépare aux
Etats-Unis, telle que la fait prévoir
l'élection du président Cleveland.
Cet événement d'une haute impor-
tance est presque passé inaperçu chez
nous. Il faut dire que la nouvelle du
vote du congrès électoral américain
qui donne au candidat démocrate, M.
Cleveland, l'énorme majorité de 277
voix contra 135 obtenues par son con-
current républicain, M. Harisson, nous
est parvenue à un moment psycholo-
gique peu favorable aux longs com-
mentaires de la presse : La grève de
Carmaux, la [campagne du Dahomey,
l'explosion de la rue des Bons Enfants,
l'alaire de Panama, sans compter l'in-
terminable discussion du projet de ré-
forme du régime des boissons et de la
loi sur la presse, fournissaient des ali-
ments très variés à l'attention publique.
,. Les lecteurs du Petit Alger ne m'en
vou iront pas d'avoir fait un peu comme
tout le monde, si je viens tardivement
rappeler un événement de politique
étrangère de semblable importance.
L'avènement au pouvoir des démo-
crates américains, en la personne du
Présidept Cléveland, intéresse particu-
lièrement l'Europe au point de vue
économique parce qu'il ne peut man-
quer de provoquer un retour aux an-
ciennes traditions libres-échangistes —
tout au moins libérales — à la place
du système prohibitif inauguré par les
républicains avec l'adoption du fa-
meux bill Mac-Kinley.
On n'a pas oublié, sans doute, que
le bill Mac-Kinley, par une formida-
ble élévation de tarifs sur les produits
de fabrication Européenne, leur a brus-
quement fermé le marché américain,
et, ce qui était plus grave encore, loin
de s'arrêter dans cette voie, les protec-
tionnistes à outrance préparaient une
union douanière de tous les états des
deux Amériques qui aurait complète-
ment isolé le nouveau monde, en éta-
blissant une sorte de blocus économi-
que de l'ancien continent.
.-
Cet état de choses une fois consacré,
pouvait avoir pour la viaille Europe,
des conséquences incalculables.
Voilà pourquoi nous devons saluer
avec une vive satisfaction, la nouvelle
élection présidentielle aux États-Unis.
L'égoïsme national qui a provoqué
aux Etats-Unis la nouvelle législation
douanière dont le bill Mac-Kinley est
l'expression résumée, avait quelque
raison d'êtrel il faut en convenir.
Par suite de l'absence totale de préoc.
cupations extérieures, la nation améri-
caine a pu se livrer aux travaux bien.
faisants de la paix, à tel point qu'on y
regorge d'or, et que la richesse y de-
vient un danger économique résultant
d'une surproduction sans précédents.
Les républicains au pouvoir ont cru
trouver le remède en assurant à l'indus-
trie nationale, les débouchés intérieurs
jusqu'alors reservés à l'étranger.
Mais les consommateurs américains
n'ont pas tardé à reconnaître, après
les Anglais eux-mêmes et les Alle-
mands, qu'on n'imite pas victorieuse-
ment l'article de Paris et ces mille,
rien de l'élégance qu'on appelle la
mode française, pas plus qu'on ne rem.
place nos vins de Bourgogne, du Bor.
delais et de la Champagne. Ils sont de*
meurés nos tributaires quand même,
et les mesures prohibitives n'ont eu
pour résultat qu'une augmentation du
prix des produits.
C'est là, ce que les électeurs améri-
cains, gens essentiellement pratiques,
ont compris, c'est ce qu'ils ont voulu
signifier, en ce qui touche la question
économique, en donnant leurs suffra-
ges au candidat démocrate Cleveland.
Ce vote s'explique aussi par des con-
sidérations politiques de rivalités entre
le système fédéraliste et le système
unioniste; nous aurons l'occasion d'y
revenir en envisageant ces raisons par-
culières de l'élection de M. Cleveland.
A. GUIBBERT.
UNE LOI D'OCCASION
On aurait évité bien des ennuis, si l'on n'a-
vait pas rangé dans la nomenclature des lois
sur la presse les lois contre les dynami tards,
contre les provocations au meurtro. au pil-
lage et à l'incendie, par une incroyable con.
tusion de toutes choses.
Tout cela ne regarde pas la presse, ou ne
s'y relie que par des rapports de forme et
d'apparence. » Mais pourquoi appeile-t-oa
cela « une l i sur la presse l, nous offrant
un trop beau prétexte de dire : a contre la
presse ». 0 puissaoco des mots et des for-
mules ? Toute la polémique aurait pris un
autre tour et mille sottises auraient été épar-
gnées si le législateur avait seulement con-
senti à inscrire sous des titres différents des
lois qui se rapportent à des choses essentiel-
lement différentes.
On a dit aussi que c'était une loi de cir-
constance, — le plus grave reproche que l'on
puisse adresser à une loi 1 — parce qu'elle
vient après la catastrophe de la rue des Dons-
Enfants.
Loi de circonstance aussi était cette loi de
bon sens général, universelle et d'éternelle
justice, qui a empêché un candidat député de
solliciter pour lui seul cent cinquante sièges
à la Chamhte, sans compter les sièges dans
les conseils municipaux et généraux ! - On
a dit que cette loi était de circonstance parce
qu'on l'avait faite en plein péril boulaogiste,
au lieu de la faire avant.
Mais il est démontré désormais que les
Chambres ne font pas de lois autrement. Elles
ne peuvent s'empêcber de donner une cou-
leur de circonstance à leurs lois fondamen-
tales et les plus nécessaires, et leurs enfants,
même les plus légitimes, elles nous les font
toujours prendre pour des enfants du hasard.
On aurait le temps d'étudier les lois, de les
préparer sérieusement et conformément à la
nature des choses comme aux principes du
droit ; mais il n'y faut pas compter. On ne
fait que dans des moments d'enthousiasme et
de panique des lois boiteuses mais néces-
saires, qu'on aurait pu faire à loisir. Et alors
on les appelle des lois de circonstance !
On leur enlève ainsi le principal de leur
vertu, avant même qu'elles Boient nées; elles
paraissent déjà vieilles et usées le jour où
elles sont promulguées.
Mais il n'y a pas à espérer que l'on se cor-
rige, et il est puéril de .venir reprocher à la
Chambre de faire des lois d'occasion, puis-
que les hommes ne consentent que par occa-
sion à reconnaître les principes de la raison.
ÉCHOS
L'EPITHÉTE WILSON. — Le tribunal
de Vitry-le-Français vient de rendre
un jugement qui mérite d'être si-
gnalé :
M. G. Denis, directeur gérant du
journal le Messager de la Marne, avait
écrit, en parlant de M. Paul Guyot,
propriétaire à -Vitry-le-Français, « qu'il
employait des procédés semblables à
ceux de M. Daniel Wilson. »
» Attendu, dit le tribunal, que la
parallèle établi entre le plaignant et
M. Daniel Wilson, qui a été à plusieurs
reprises poursuivi (et même acquitté)
devant les tribunaux pour des actes
qui ont soulevé la réprobation géné-
rale, constitue une injure parfaite-
ment caractérisée.
« Condamne G. Denis., etc. »
Voilà donc encore une fois le seul
fait de comparer les actes d'un person-
nage politique à ceux de M. Wilson
puni comme une injure.
LA GRÈVE DE LA SALAISON. - Une
grève dans laquelle il faut voir le
commencement d'une nouvelle cam-
pagne entreprise contre les bureaux de
placement, vient d'éclater parmi les
ouvriers de la salaison.
Cette industrie qui, à Paris n'oc-
cupe pas plus de trois cents ouvriers,
exige de ceux-ci en même temps qu'une
grande somme de travail, certaines
connaissances que l'on ne peut acqué-
rir que par une longue pratique.
Ces ouvriers, ne trouvant pas leurs
salaires suffisamment rémunérateurs,
se sont adressés à leurs patrons pour
obtenir, avec un maximum de travail
de douze heures, un salaire d'au moins
40 francs par semaine et 75 centimes
par heure supplémentaire.
Ces conditions ayant été repoussées,
les ouvriers de la maison Cléret se
sont mis en grève hier, ceux des mai-
sons Conrad, Cabaret et Schweitzer
les ont suivis, et on comptait hier soir
environ deux cents grévistes.
Les ouvriers des maisons Redig et
Danguet, qui n'ont rien à réclamer, ne
quitteront pas le travail, mais ils
abandonnent la moitié de leurs salai-
res aux grévistes*
UN SUCCÈS. — Un fait assez extraor-
dinaire s'est passé à New-York, le
jour de la première des Noces île Jean-
nette.
Le public enthousiasmé ne se con-
tenta pas de bisser les morceaux, il
fallut recommencer l'opéra depuis l'ou-
vetture,
L'ANARCHISTE FRANCIS - Le Dai'y
Telegraph; parlant du procès de l'anar-
chiste Francis, dit :
« Sir John Bright, le magistrat an-
glais, a fait son devoir en accordant
l'extradition de François. Que les dy.
namitards sachent bien que ce verdict
indique que l'Angleterre n'est plus un
asile pour les infâmes qui conspirent
contre les gouvernements étrangers et
immolent d'innocentes victimes.
» Que l'anarchiste qui croit que l'hu-
manité avancerait mieux sans loi, ni
gouvernement, ni foi, ni famille, ni
travail, garde sa foi pour lui-même !
Mais, s'il l'a pratique par des assassi-
nats, il devient le chien enragé de la
société et doit être poursuivi et
anéanti. »
TROUBLES AUX ILES SAMOA. — On
apprend que des troubles ont éclaté en.
tre indigènes dans l'île où est située
Pago-Pago, station maritime des Etats.
Unis et qui est la troisième en impor-
tance du groupe des Samoa.
Les localités situées dans la baie de
Pago-Pago ont été détruites de fond en
comble.
Les propriétés des Européens sont
encore en sûreté, toutefois les indigè-
nes ont menacé de les incendier. Les
désordres semblent devoir se propager
dans toute l'étendue de l'île, Il y a eu
des tués et des blessés.
Les combattants sont abondamment
pourvus de munitions.
Un vaisseau de guerre allemand et
un vaisseau de guerre australien sont
en permanence à Apia.
Les autres îles du groupe de Samoa
sont tranquilles.
LES JUIFS EN RUSSIE. — Lesavocats
professant la religion israélite seront
prochainement privés du droit d'exer-
cer leurs fonctions dans l'arrondisse-
ment judiciaire de Varsovie.
40
JOYEUX PROPOS
Un peu au nom de la morale, beau-
coup par égoïsme jaloux, le vieux
comte de B. s'efforce à détruire chez
la dernière petite Cardinal de mena-
çantes velléités théâtrales.
— Vous ne connaissez pas, ma pau-
vre enfant, cet enfer des planches l.
les compromissions des coulisses.
les capitulations de derrière les por-
tants. les fourches caudines du di-
recteur, de l'anteur.
— Oui. et puis y a la Critique !
*
* *
Georgettes à mal à la gorge. Le mé-
decin ordonne de l'ipéca.
— Dieu, que c'est mauvais ! fait la
petite en repoussant le verre.
— Regarde, lui dit le papa, je vais
y goûter.
Et elle, calinement :
— N'y goûte pas, dis, petit père.
Bois tout r
La Politique
Sous ce titre ; « France et Suisse », M.
Lockroy vient de publier dans leckir un ar-
ticle qui semble avoir pour principal objet
d'engager tous les membres du Cabinet à se
solidariser avec M. Jules Roche, c'est-à-dire
à tomber avec loi.
EQ leur donnant ce conseil, l'honorable dé-
puté radical de Paris, nous en sommes per-
suadé, n'a eu en vue que le prestige du Gou-
vwawneut parlementaire devant la France et
devant l'étranger. Aussi bien n'est-ce pu à
cette partie de eon: article que 'aous vdtfloas
nous en prendre. - ,,'" ",
M. Lockroy réédite le plaidoyer qu'il a déjà
plusieurs fois écrit en faveur de la conven-
tion franco-suisse, et le « renforce » d'un ar-
gument nouveau. C'est la valeur de cet..
gumont qui nous parait curieux dé mettre en
lumière. 1 1 .;
« Si nous ne consentions pas aux conces-
tîoM qu'on nous demande, dit M. Leckrey,
nous perdrions un marché très important pour
nous, un débouché admirable pour nos mar-
chandises. Nous taririons une des sources de
cette propriété. Et qui pwomma 48 0" 0%
reur ou plutôt de estte tattù* î L'àUmtfn» et
1: lUllù qui se partageraient nes dépouitUs ,
Or, quand une fAs elle» ae seraient emparées
du marché suisse, allez donc les en déloger t
Toua les hommes mêlés aux affaires savent
combien il est difficile de reconquérir m mw-
ché perde, combien il faut d'efforts, de pa-
tience, d'énergie, de sacrifice et de temps ! *
Voilà l'argument du M. Lockroy.
Maintenant, voulez-vous en voir la réfUta-
tion implicite ? M. Lockroy va voua la four-
nir lui-même en ajoutant, quelques lignes
plus loin.
a Mais invoquera-t-on le traité de Franc-
fort ? Soutiendra-t-on qu'aux termes même
de ce traité les concessions faites à la Ssssse
laisseront cinquante-cinq portes ouvertes à
l'introduction des produits allemands ? Le
raisonnement serait peut-être juste si l'Alle-
magne fabriquait des produits analogues à
ceux que, d'après la loi proposée, nous vou-
lons faire passer, avec un abaissement de ta-
rif, de Suisse en France. Mais il n'en est pat
ainsi. VAlUmegne ne fabrique que peu 08
point la produits en question. On peut donc
laisser grandes ouvertes toutes la pertes qu'on
voudra. Bien n'entrera, parce qu'a n'y a rien
à faire rentrer. »
Il faudrait s'entendre.
Oo l'Allemagne ne fabrique pu les pro-
duits dont il s'agit, ou elle les fabrique.
Si elle les fabrique, les protectionnistes ont
raison de dire que les. concessions fiâtes à la
Suisse profiteraient à l'Allemage et ouvri-
raient chez nous cinquante-cinq portes à l'in-
troduction des produits allemands.
Si, — comme le prétend M. Lockroy —
elle ne les fabrique point, je ne vois pss com-
ment elle pourrait nous suppléer sur le mar-
ché suisse. Si elle ne les fabrique point, c'est
qu'elle juge qu'elle n'en trouverait pas le dé-
bouché sur un nombre suffisant da marchés
ou sur un seul marché assez important par
lui-même. Or, pense-t-on qu'elle se mettrait
à créer cinquante-cinq industries nouvelles
dans le seul but de répondre aux seuls beIIÏDI
de la Suisse ?
Après comme avant, — et cela résulte du
raisonnement boiteux de M. Lockroy — nous
resterions donc fournisseurs de la Suisse pour
les cinquante-cinq ordres de marchandises
visés par le traité, tandis que, pour les autres
denrées, l'Allemagne jouirait d'uae eepéce du
monopole.
M. Lockroy aura de la peine à faire prea-
dre au Sérieux par a les hommes mêlés aux
affaires a, ces hypothèses puériles, ces subeti-
lités d'économiste. '- ..---
T. LALOUVET
Le Commerce extérieur
DE LA FRANCE
Nous avons importé pour 381 mil-
lions de mons pendant les neuf der-
niers mois que pendant les neuf mais
correspondants de 1891 ; et nos expor-
tations n'ont fléchLque de 22,963,000
francs. On dira que nos exportations
d'objets fabriqués ont diminué de 26
millions et demi ; mais sur le chapitra
des « marchandises non classées » et
qui sont, pour la majeure partie, des
« objets fabriqués », nous sommes en
bénéfice de plu de 26 millions et
demi. ,.' 1.
Reste la question des a matières
nécessaires à l'industrie », dont l'im-
portation a fléchi, pendant les neuf
premiers mois du nouveau régime, de
93 millions. l' faut s'attendre à voir
encore la presse libre-échangiste épiM-
guer sur ce chiffre et ne point tenir
compte des 2S0 millions introduits
l'an dernier en plus des besoins ordi-
A BON.VKIIOTS t
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SOMMAIRE:
Une Election présidentielle.
Une Loi d'occasion.
Echos.
La Politique.
Le Commerce extérieur de la
Franoe.
Le « Petit Alger » à Paris.
Algérie.
Chronique théâtrale.
Correspondance financière.
Chronique locale.
Nos Dépêches.
Cours de la Bourse. :
Spectacles.
Feuilleton : LA BÊTE HUMAINE,
par Emile ZoLA.
UNE
Election Présidentielle
On a souvent reproché aux Français
une sorte d'indifférence qui leur tait
accorder peu d'attention à ce qui se
passe en dehors de leurs frontières
chez les autres peuples, qu'il s'agisse
dequestions politiques ou économiques;
cela surtout, lorsque l'amour-propre
ou l'intérêt national ne semblent pas
directement mis en cause.
Aussi ce reproche n'est il pas mérité
lorsqu'il s'agit des moindres actes de
la triplice et des agissements de l'An-
gleterre, notre rivale sur le terrain tou-
jours brûlant de l'expansion coloniale ;
mais avouons par contre que ces criti-
ques sont fondées au sujet de beaucoup
d'autres questions d'une importance
de premier ordre.
Aujourd'hui le mouvement de soli-
darité internationale qui n'était au
début que la pensée de quelques rê-
veurs s'accentue et tend à s'affirmer de
plus en plus, non seulement au point
de vue des revendications ouvrières,
mais encore des exigences économiques
qui prépareront peut-être à leur tour,
dans un temps plus ou moins éloigné,
de grandes évolutions politiques..
Chaque nation obéissant comme
nous et avec raison, aux besoins im-
périeux du moment, a beau fermer ses
barrières par des dispositions protec-
tionnistes, l'avenir appartient à la li-
berté. Cette opinion que j'ai toujours
conservée théoriquement, quoique par-
tisan déterminé des tarifs protecteurs
de notre agriculture, tant que nous se-
rons aux prises avec les cruelles exi-
gences budgétaires résultant des folies
nécessaires de la paix armée, j'en trouve
la confirmation éclatante dans la révo-
lution économique qui se prépare aux
Etats-Unis, telle que la fait prévoir
l'élection du président Cleveland.
Cet événement d'une haute impor-
tance est presque passé inaperçu chez
nous. Il faut dire que la nouvelle du
vote du congrès électoral américain
qui donne au candidat démocrate, M.
Cleveland, l'énorme majorité de 277
voix contra 135 obtenues par son con-
current républicain, M. Harisson, nous
est parvenue à un moment psycholo-
gique peu favorable aux longs com-
mentaires de la presse : La grève de
Carmaux, la [campagne du Dahomey,
l'explosion de la rue des Bons Enfants,
l'alaire de Panama, sans compter l'in-
terminable discussion du projet de ré-
forme du régime des boissons et de la
loi sur la presse, fournissaient des ali-
ments très variés à l'attention publique.
,. Les lecteurs du Petit Alger ne m'en
vou iront pas d'avoir fait un peu comme
tout le monde, si je viens tardivement
rappeler un événement de politique
étrangère de semblable importance.
L'avènement au pouvoir des démo-
crates américains, en la personne du
Présidept Cléveland, intéresse particu-
lièrement l'Europe au point de vue
économique parce qu'il ne peut man-
quer de provoquer un retour aux an-
ciennes traditions libres-échangistes —
tout au moins libérales — à la place
du système prohibitif inauguré par les
républicains avec l'adoption du fa-
meux bill Mac-Kinley.
On n'a pas oublié, sans doute, que
le bill Mac-Kinley, par une formida-
ble élévation de tarifs sur les produits
de fabrication Européenne, leur a brus-
quement fermé le marché américain,
et, ce qui était plus grave encore, loin
de s'arrêter dans cette voie, les protec-
tionnistes à outrance préparaient une
union douanière de tous les états des
deux Amériques qui aurait complète-
ment isolé le nouveau monde, en éta-
blissant une sorte de blocus économi-
que de l'ancien continent.
.-
Cet état de choses une fois consacré,
pouvait avoir pour la viaille Europe,
des conséquences incalculables.
Voilà pourquoi nous devons saluer
avec une vive satisfaction, la nouvelle
élection présidentielle aux États-Unis.
L'égoïsme national qui a provoqué
aux Etats-Unis la nouvelle législation
douanière dont le bill Mac-Kinley est
l'expression résumée, avait quelque
raison d'êtrel il faut en convenir.
Par suite de l'absence totale de préoc.
cupations extérieures, la nation améri-
caine a pu se livrer aux travaux bien.
faisants de la paix, à tel point qu'on y
regorge d'or, et que la richesse y de-
vient un danger économique résultant
d'une surproduction sans précédents.
Les républicains au pouvoir ont cru
trouver le remède en assurant à l'indus-
trie nationale, les débouchés intérieurs
jusqu'alors reservés à l'étranger.
Mais les consommateurs américains
n'ont pas tardé à reconnaître, après
les Anglais eux-mêmes et les Alle-
mands, qu'on n'imite pas victorieuse-
ment l'article de Paris et ces mille,
rien de l'élégance qu'on appelle la
mode française, pas plus qu'on ne rem.
place nos vins de Bourgogne, du Bor.
delais et de la Champagne. Ils sont de*
meurés nos tributaires quand même,
et les mesures prohibitives n'ont eu
pour résultat qu'une augmentation du
prix des produits.
C'est là, ce que les électeurs améri-
cains, gens essentiellement pratiques,
ont compris, c'est ce qu'ils ont voulu
signifier, en ce qui touche la question
économique, en donnant leurs suffra-
ges au candidat démocrate Cleveland.
Ce vote s'explique aussi par des con-
sidérations politiques de rivalités entre
le système fédéraliste et le système
unioniste; nous aurons l'occasion d'y
revenir en envisageant ces raisons par-
culières de l'élection de M. Cleveland.
A. GUIBBERT.
UNE LOI D'OCCASION
On aurait évité bien des ennuis, si l'on n'a-
vait pas rangé dans la nomenclature des lois
sur la presse les lois contre les dynami tards,
contre les provocations au meurtro. au pil-
lage et à l'incendie, par une incroyable con.
tusion de toutes choses.
Tout cela ne regarde pas la presse, ou ne
s'y relie que par des rapports de forme et
d'apparence. » Mais pourquoi appeile-t-oa
cela « une l i sur la presse l, nous offrant
un trop beau prétexte de dire : a contre la
presse ». 0 puissaoco des mots et des for-
mules ? Toute la polémique aurait pris un
autre tour et mille sottises auraient été épar-
gnées si le législateur avait seulement con-
senti à inscrire sous des titres différents des
lois qui se rapportent à des choses essentiel-
lement différentes.
On a dit aussi que c'était une loi de cir-
constance, — le plus grave reproche que l'on
puisse adresser à une loi 1 — parce qu'elle
vient après la catastrophe de la rue des Dons-
Enfants.
Loi de circonstance aussi était cette loi de
bon sens général, universelle et d'éternelle
justice, qui a empêché un candidat député de
solliciter pour lui seul cent cinquante sièges
à la Chamhte, sans compter les sièges dans
les conseils municipaux et généraux ! - On
a dit que cette loi était de circonstance parce
qu'on l'avait faite en plein péril boulaogiste,
au lieu de la faire avant.
Mais il est démontré désormais que les
Chambres ne font pas de lois autrement. Elles
ne peuvent s'empêcber de donner une cou-
leur de circonstance à leurs lois fondamen-
tales et les plus nécessaires, et leurs enfants,
même les plus légitimes, elles nous les font
toujours prendre pour des enfants du hasard.
On aurait le temps d'étudier les lois, de les
préparer sérieusement et conformément à la
nature des choses comme aux principes du
droit ; mais il n'y faut pas compter. On ne
fait que dans des moments d'enthousiasme et
de panique des lois boiteuses mais néces-
saires, qu'on aurait pu faire à loisir. Et alors
on les appelle des lois de circonstance !
On leur enlève ainsi le principal de leur
vertu, avant même qu'elles Boient nées; elles
paraissent déjà vieilles et usées le jour où
elles sont promulguées.
Mais il n'y a pas à espérer que l'on se cor-
rige, et il est puéril de .venir reprocher à la
Chambre de faire des lois d'occasion, puis-
que les hommes ne consentent que par occa-
sion à reconnaître les principes de la raison.
ÉCHOS
L'EPITHÉTE WILSON. — Le tribunal
de Vitry-le-Français vient de rendre
un jugement qui mérite d'être si-
gnalé :
M. G. Denis, directeur gérant du
journal le Messager de la Marne, avait
écrit, en parlant de M. Paul Guyot,
propriétaire à -Vitry-le-Français, « qu'il
employait des procédés semblables à
ceux de M. Daniel Wilson. »
» Attendu, dit le tribunal, que la
parallèle établi entre le plaignant et
M. Daniel Wilson, qui a été à plusieurs
reprises poursuivi (et même acquitté)
devant les tribunaux pour des actes
qui ont soulevé la réprobation géné-
rale, constitue une injure parfaite-
ment caractérisée.
« Condamne G. Denis., etc. »
Voilà donc encore une fois le seul
fait de comparer les actes d'un person-
nage politique à ceux de M. Wilson
puni comme une injure.
LA GRÈVE DE LA SALAISON. - Une
grève dans laquelle il faut voir le
commencement d'une nouvelle cam-
pagne entreprise contre les bureaux de
placement, vient d'éclater parmi les
ouvriers de la salaison.
Cette industrie qui, à Paris n'oc-
cupe pas plus de trois cents ouvriers,
exige de ceux-ci en même temps qu'une
grande somme de travail, certaines
connaissances que l'on ne peut acqué-
rir que par une longue pratique.
Ces ouvriers, ne trouvant pas leurs
salaires suffisamment rémunérateurs,
se sont adressés à leurs patrons pour
obtenir, avec un maximum de travail
de douze heures, un salaire d'au moins
40 francs par semaine et 75 centimes
par heure supplémentaire.
Ces conditions ayant été repoussées,
les ouvriers de la maison Cléret se
sont mis en grève hier, ceux des mai-
sons Conrad, Cabaret et Schweitzer
les ont suivis, et on comptait hier soir
environ deux cents grévistes.
Les ouvriers des maisons Redig et
Danguet, qui n'ont rien à réclamer, ne
quitteront pas le travail, mais ils
abandonnent la moitié de leurs salai-
res aux grévistes*
UN SUCCÈS. — Un fait assez extraor-
dinaire s'est passé à New-York, le
jour de la première des Noces île Jean-
nette.
Le public enthousiasmé ne se con-
tenta pas de bisser les morceaux, il
fallut recommencer l'opéra depuis l'ou-
vetture,
L'ANARCHISTE FRANCIS - Le Dai'y
Telegraph; parlant du procès de l'anar-
chiste Francis, dit :
« Sir John Bright, le magistrat an-
glais, a fait son devoir en accordant
l'extradition de François. Que les dy.
namitards sachent bien que ce verdict
indique que l'Angleterre n'est plus un
asile pour les infâmes qui conspirent
contre les gouvernements étrangers et
immolent d'innocentes victimes.
» Que l'anarchiste qui croit que l'hu-
manité avancerait mieux sans loi, ni
gouvernement, ni foi, ni famille, ni
travail, garde sa foi pour lui-même !
Mais, s'il l'a pratique par des assassi-
nats, il devient le chien enragé de la
société et doit être poursuivi et
anéanti. »
TROUBLES AUX ILES SAMOA. — On
apprend que des troubles ont éclaté en.
tre indigènes dans l'île où est située
Pago-Pago, station maritime des Etats.
Unis et qui est la troisième en impor-
tance du groupe des Samoa.
Les localités situées dans la baie de
Pago-Pago ont été détruites de fond en
comble.
Les propriétés des Européens sont
encore en sûreté, toutefois les indigè-
nes ont menacé de les incendier. Les
désordres semblent devoir se propager
dans toute l'étendue de l'île, Il y a eu
des tués et des blessés.
Les combattants sont abondamment
pourvus de munitions.
Un vaisseau de guerre allemand et
un vaisseau de guerre australien sont
en permanence à Apia.
Les autres îles du groupe de Samoa
sont tranquilles.
LES JUIFS EN RUSSIE. — Lesavocats
professant la religion israélite seront
prochainement privés du droit d'exer-
cer leurs fonctions dans l'arrondisse-
ment judiciaire de Varsovie.
40
JOYEUX PROPOS
Un peu au nom de la morale, beau-
coup par égoïsme jaloux, le vieux
comte de B. s'efforce à détruire chez
la dernière petite Cardinal de mena-
çantes velléités théâtrales.
— Vous ne connaissez pas, ma pau-
vre enfant, cet enfer des planches l.
les compromissions des coulisses.
les capitulations de derrière les por-
tants. les fourches caudines du di-
recteur, de l'anteur.
— Oui. et puis y a la Critique !
*
* *
Georgettes à mal à la gorge. Le mé-
decin ordonne de l'ipéca.
— Dieu, que c'est mauvais ! fait la
petite en repoussant le verre.
— Regarde, lui dit le papa, je vais
y goûter.
Et elle, calinement :
— N'y goûte pas, dis, petit père.
Bois tout r
La Politique
Sous ce titre ; « France et Suisse », M.
Lockroy vient de publier dans leckir un ar-
ticle qui semble avoir pour principal objet
d'engager tous les membres du Cabinet à se
solidariser avec M. Jules Roche, c'est-à-dire
à tomber avec loi.
EQ leur donnant ce conseil, l'honorable dé-
puté radical de Paris, nous en sommes per-
suadé, n'a eu en vue que le prestige du Gou-
vwawneut parlementaire devant la France et
devant l'étranger. Aussi bien n'est-ce pu à
cette partie de eon: article que 'aous vdtfloas
nous en prendre. - ,,'" ",
M. Lockroy réédite le plaidoyer qu'il a déjà
plusieurs fois écrit en faveur de la conven-
tion franco-suisse, et le « renforce » d'un ar-
gument nouveau. C'est la valeur de cet..
gumont qui nous parait curieux dé mettre en
lumière. 1 1 .;
« Si nous ne consentions pas aux conces-
tîoM qu'on nous demande, dit M. Leckrey,
nous perdrions un marché très important pour
nous, un débouché admirable pour nos mar-
chandises. Nous taririons une des sources de
cette propriété. Et qui pwomma 48 0" 0%
reur ou plutôt de estte tattù* î L'àUmtfn» et
1: lUllù qui se partageraient nes dépouitUs ,
Or, quand une fAs elle» ae seraient emparées
du marché suisse, allez donc les en déloger t
Toua les hommes mêlés aux affaires savent
combien il est difficile de reconquérir m mw-
ché perde, combien il faut d'efforts, de pa-
tience, d'énergie, de sacrifice et de temps ! *
Voilà l'argument du M. Lockroy.
Maintenant, voulez-vous en voir la réfUta-
tion implicite ? M. Lockroy va voua la four-
nir lui-même en ajoutant, quelques lignes
plus loin.
a Mais invoquera-t-on le traité de Franc-
fort ? Soutiendra-t-on qu'aux termes même
de ce traité les concessions faites à la Ssssse
laisseront cinquante-cinq portes ouvertes à
l'introduction des produits allemands ? Le
raisonnement serait peut-être juste si l'Alle-
magne fabriquait des produits analogues à
ceux que, d'après la loi proposée, nous vou-
lons faire passer, avec un abaissement de ta-
rif, de Suisse en France. Mais il n'en est pat
ainsi. VAlUmegne ne fabrique que peu 08
point la produits en question. On peut donc
laisser grandes ouvertes toutes la pertes qu'on
voudra. Bien n'entrera, parce qu'a n'y a rien
à faire rentrer. »
Il faudrait s'entendre.
Oo l'Allemagne ne fabrique pu les pro-
duits dont il s'agit, ou elle les fabrique.
Si elle les fabrique, les protectionnistes ont
raison de dire que les. concessions fiâtes à la
Suisse profiteraient à l'Allemage et ouvri-
raient chez nous cinquante-cinq portes à l'in-
troduction des produits allemands.
Si, — comme le prétend M. Lockroy —
elle ne les fabrique point, je ne vois pss com-
ment elle pourrait nous suppléer sur le mar-
ché suisse. Si elle ne les fabrique point, c'est
qu'elle juge qu'elle n'en trouverait pas le dé-
bouché sur un nombre suffisant da marchés
ou sur un seul marché assez important par
lui-même. Or, pense-t-on qu'elle se mettrait
à créer cinquante-cinq industries nouvelles
dans le seul but de répondre aux seuls beIIÏDI
de la Suisse ?
Après comme avant, — et cela résulte du
raisonnement boiteux de M. Lockroy — nous
resterions donc fournisseurs de la Suisse pour
les cinquante-cinq ordres de marchandises
visés par le traité, tandis que, pour les autres
denrées, l'Allemagne jouirait d'uae eepéce du
monopole.
M. Lockroy aura de la peine à faire prea-
dre au Sérieux par a les hommes mêlés aux
affaires a, ces hypothèses puériles, ces subeti-
lités d'économiste. '- ..---
T. LALOUVET
Le Commerce extérieur
DE LA FRANCE
Nous avons importé pour 381 mil-
lions de mons pendant les neuf der-
niers mois que pendant les neuf mais
correspondants de 1891 ; et nos expor-
tations n'ont fléchLque de 22,963,000
francs. On dira que nos exportations
d'objets fabriqués ont diminué de 26
millions et demi ; mais sur le chapitra
des « marchandises non classées » et
qui sont, pour la majeure partie, des
« objets fabriqués », nous sommes en
bénéfice de plu de 26 millions et
demi. ,.' 1.
Reste la question des a matières
nécessaires à l'industrie », dont l'im-
portation a fléchi, pendant les neuf
premiers mois du nouveau régime, de
93 millions. l' faut s'attendre à voir
encore la presse libre-échangiste épiM-
guer sur ce chiffre et ne point tenir
compte des 2S0 millions introduits
l'an dernier en plus des besoins ordi-
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