Titre : La Gazette de Mostaganem : journal littéraire et d'intérêt général : organe indépendant paraissant tous les dimanches
Éditeur : [s.n.] (Mostaganem)
Date d'édition : 1936-11-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780536w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4048 Nombre total de vues : 4048
Description : 14 novembre 1936 14 novembre 1936
Description : 1936/11/14 (A17,N836). 1936/11/14 (A17,N836).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62396419
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-93418
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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1 1
LA GAZETTE
Dix-septième année - Numéro 836
Samedi 14 "ovalDrs 1936
Les abonnements et annonces sont
payables d'avance.
20C DE MOSTAGANEM 20C
Journal indépendant et d'intérêt général paraissant tous les Samedis
BUREAU & ADMINISTRATION : Avenue Gustave Jobert
« Nous avons signé avec
la nation russe un pacte, et
ce pacte nous l'avons conclu
non pour faire revivre l'ère
des croisades, mais pour
maintenir la Paix ».
Dépêche de Toulouse
Les annonces sont reçues à :
Alger, 57, rue d'Isly.
Paris, 62, rue Richelieu.
Un Empire
mais pas d'esprit Impérial
- Un empire de cent millions d'hommes,
un drapeau qui flotte sur les cinq parties
du monde, des côtes d Afrique aux îles
du Pacifique, toute l'immense traînée de
la gloire française, Madagascar une autre
France, l'Indochine une métropole, au
Maroc un éblouissemeut de cités royales.
Et à Paris ?
A Paris : au Quai d'Orsay, une simple
« direction » confiée à un diplomate de
même grade que notre représentant en
Lithuanie. Rue Oudinot, uu ministère
crasseux, des salles noirêtres, des pièces
moisies, cela « lait pauvre) et sent la
pension de famille bon marché. On a
peine à y évoquer les soldats ou colons
au grand air du bled, et ces pionniers
lancés dans des pays inconnus, sans sou-
tien, incompris et donnunt à la France
malgré elle des territoires qui, aujour-
- d'hui, tout - vivre - uu - irançais sur quatre.
Entre tant de grandeur et tant de mes-
quinerie, il y a un contraste douloureux
et dramatique.
Qu'est-ce que l'empire pour Paris P Une
administration. Au Maroc, pour cinq mil-
lions d'indigènes et cent vingt-cinq mille
européens, il y a seize mille fonctionnai.
ree, soit, avec leurs femmes, leurs en-
fants, leurs vieilles mères et leurs vieilles
tantes, lu moitié de la population fran-
çaise ! Dans l'Indochine, de vingt millions
d'âmes, nous avons autant de fonction-
naires que les Anglais en ont daus 1 Inde
de trois cents millions d hommes.
Quant aux colons, ils peinent, transpi-
rent, risquent, dépensent, gaspillent, se
ruinent et meurent sans qu'on s'occupe
d'eux, sans même que l'on paraisse savoir
qu'ils existent. Le « civil » est pour le
fonctionnaire des colonies un gêneur que
l'on cherche à éconduire et a décourager.
On serait si tranquille sans ces ennuyeux.
Une colonie sans colonl, rien qu'avec des
indigènes, quel rêve. Il y a des endroits
où on a su le réaliser. Pas très loin de
France, au sud du Maroc, daus cette riche
vallée du Sous, si ferme et si tempérée
qu'elle pourrait être notre Californie ; eh
bien, quoique la sécurité y soit aussi
grande aujourd'hui que dans la banlieue
parisienne, la région demeure toujours
interdite à la colonisation qui dérange-
rait la quiétude de ces messieurs ; à moins
que ce ne soit les spéculations de quel-
ques hommes d'affaires bien placés.
L'Empire ? Il n'y pas d'Empire.
La France ne parait pas se rendre
compte qu'elle a élargi ses vieilles fron-
tières, elle ignore tout de sa grandeur,
elle vit sur un empire comme sur un
arrondissement ; elle prétend garder des
territoires à dix mille lieues d'elle avec
deux avisos et trois cannonières et croit
pouvoir gérer des morceaux d'Afrique ou
d'Asie avec des méthodes et des procédés
de sous-préfecture.
Au fond, notre régime de comitards de
quartier déteste les colonies ; l'Empire est
contraire à son idéologie. La mentalité
régnante est antiimpériale. La plupart du
temps, Il y a antinomie entre le régime
et l'Empire. Au point que certains se de-
mandent si un jour nous ne serons pas
obligés à un choix : on garder le régime
ou garder l'Empire.
Pour réussir ce cbef-d'œuvre qu'est le
Maroc, il a fallu un homme extraordi-
Daire qui scandalisait les gens de la Mé-
tropole, lesquels ont fini par le limoger
..nl égards ; il a fallu un aristocrate
comme le maréchal Lyautey « ce royalis-
te », disait la princesse Bibesco « qui a
donné un empire à une république ».
LA MEDISANCE
C'est le plus terrible ennemi des rela-
tions d'habitude, de devoirs, de sélection
et d'affaires, et ce qu'on ne sait pas assez
peut être, c'est l'immense tort commer-
cial que ce procédé fait à la vie quoti-
dienne. Le mot «commercial», qui sem-
ble entrer ici, dans une question de mo-
rale, comme uue charrette dans une
église, n'en est pas moins exactement à
sa place. La vie quotidienne, qu'elle soit
familiale, mondaine ou travailleuse, est
toujours un commerce, car elle est basée
sur l'échange : on ne peut vivre seul;
c'est une Ici stricte à laquelle nul ne dé-
roge sans défaillir au progrès, ni mettre
en péril sa prospérité personnelle.
Et, du moment que le groupement
s'impose, la solidarité apparait avec son
cortège de devoirs. Le premier de ces
devoirs, au point de vue moral, c'est l'in-
dulgence du cœur ; au point de vue so-
cial, c'est la discrétion de paioles : deux
vertus parenles. Par cela même que l'é-
change obligatoire de la vie ouvre les
portes et soulève les voiles, nous devons
avoir des yeux pour peu voir et des oreil-
les pour vaguement entendre.
Cela ne veut pas dire qu'il faille excu-
ser le mal et lui laisser passer notre
seuil - ce qui réserve complètement notre
droit de le juger dans l'intimité de notre
conscieuce. Cette conspiration du silence
est charitable, cela va de soi ; elle est
également pratique - ce qu'il est facile de
démontrer.
« Si j'avais la main pleine de vérités,
disait Fontenelle, je me garderais bien de
l'ouvrir t. Il s'en garda bien, en effet, et
Tout s'est fait contre les politiciens. Jules
Ferry, â qui nous devons la Tunisie et
l'Indochine, a été par les députés chassé
sous les hués. Les débats de la Chambre
marqueut le constant désir d'arrêter les
«aventures» dans lesquelles ou «jetait
le pays ».
Mais pendant qu'à la tribune on tonne
contre les « folies sanglantes du Maroc J,
des officiers, sans tenir compte des or-
dres ou contre-ordres du ministère, mar-
chent, avancent, pénètrent ; des Français
de toutes classes partent au delà des mers
se battent, conquièrent, organisent.
C'est qu'au delà des régimes transitoi-
res, il y a le tempérament français. Quel,
que soit son mode temporaire, la nation
française à ses goûts et ses tradition?. Et
ces traditions sont celles d'une sève vi-
goureuse. Nous sommes de cette race qui
a débarqué en Amérique avant les Espa-
gnols et conquis les Indes avant les An-
glais. Nous oublions toujours que les
Gaulois, non seulement avaient pris Rome
deux ou trois siècles avant que César ne
leur rendit leur visite, mais encore s'é-
taient avancés jusqu'en Anatolie asiatique
où il y eut longtemps des royaumes
« galates ».
L'histoire de la nation fiançaise est celle
d'incessantes conquêtes. A plusieurs re-
prises, nous avons conquis de grands em-
pires ; il y eut l'Empire des croisades, il y
eut l Empire de Louis XV. Et mainteuant,
que reste-t-il des royaumes francs d'Athè-
nes et de Jérusalem, sinon quelques rui
nes de châteaux-foi Is encore debout sur-
les falaises d'Orient, que reste-t-il de
l'œuvre de Dupleix aux Indes, sinon cinq
misérables « comptoirs » et un grand
souvenir ?
Méditons ces exemples et mesurons le
risque que nous courrons de nouveau
aujourd'hui à avoir un Empire et à ue
pas avoir l'esprit impérial.
Georges ROUX.
(de l'Emancipation Nationale),
Les conseils de Mélanie
L'ESCARGOT
L'escargot doit jeûner au moins huit
jours, de façon qu'il dégorge convenable-
ment les herbes suspectes dont ce mollus-
que est très friand : il a, en effet, un goût
abominable pour la helladone, la cigüe,
la jutquiame, etc. Il fait de ses plantes
redoutables pour l'oiganisme humain, son
régal faVOri. Après avoir mis à la dièle
cet inquiétant personnage, on pourra le
consommer sans crainte.
Passons maintenant aux préparations :
ESCARGOTS A LA PARISIENNE. -
Mettre les escargots dans uu vase avec
sel et vinaigre ; les remuer avec les mains
pour les faire dégorger. Laver ensuite à
plusieure eaux et les mettre dans une
marmite de terre avec de l'eau, du sel et
un petit sachet de cendre. Faire bouillir
cepeudant nul autant que lui ne traversa
collectiou plus variées de bassesses et
d'impelfections, puisqu'il atteignit un
siècle, et qu'une dizaine d'années cons-
cientes, vécues par l'homme entre sei as-
pirations et ses déceptions, suffisent d'or-
dinaire à lui taire connaître tout ce que
l'existence humaine peut charrier de
limou.
Mais Fonteuelle avait une philosophie
commerciale de cette adaptation du sens
pratique au jugement lui permit de vivre
cent ans sans querelles et de mourir sans
ennemis. Peu de uous pourraient en dire
autant.
C'est que la médisance à cette excuse
d'être à peu près la vérité. Elle n'alarme
pas la conscience comme la calomnie.
Après tout l'incident qu'on raconte, le fait
qu'on révèle, le travers qu'on met au jour
la faute qu'on divulgue - sont véridiques.
Personne ne vous a prié de les tenir se-
crets ? Personne, c'est vrai ; mais la pru-
dence vous fait, de les taire, la plus pra-
tique des obligations. Le mal fait à autrui
de ce chet, s'indique assez de lui-même
pour quï: soit iuutile d'insister. Celui
que nous en r étirons personnellement
étant plus indirect, bien que très réel, a
besoin d'être un peu plus démontré.
D'abord il est rare que la médisance
n'arrive pas à l'oreille de celui qui en est
l'objet. Et soyez certains que les trans-
metteurs de la méchaute chose s'abiite-
ront derrière le point de départ. Vous
voilà donc avec un ennami sur les bras.
Mais comme vos paroles auront été re-
vues et singulièrement augmentées, vous
vous empresserez, en bonne justice, de
rendre à César ce qui est à César, à Cé-
sarine ce qui vient de Césarine : c'est-à-
dire de restituer à chacun la paternité de
ses aggravations.
Si vous ne récoltez pas, à celte remise
en place, une demi-douzaine d'ennemis,
il ne faudra pas vous plaindre. C'est nne
moyenne acceptable. Voilà donc, pour
une médisance, brouilles diverses en gra-
vité avec plusieurs personnes qui vous
étaient sympathiques, agréables ou utiles.
Vous perdrez ainsi pour vous ou les vô-
tres, des centres d'appui dont l'absence
peut, à uu moment donné, détruire l'é-
quilibre ou menacer la stabilité de votre
situation matérielle.
Pour combler ce vide, vous repeuplez
d'inconnus le cercle de voire activité.
Pour que vous recommenciaz plusieurs
fois le même manège, vous aurez vite fait
le tour du groupe auquel votre genre
d'existence vous relie. Alors, vous vous
condamnerez à vivre seul. ce qui n'est
pas toujours possible : l'indépendance
est le plus rare de tous les luxes - ou vous
resterez sur le pied de guerre avec tous
ceux que les nécessités sociales vous pous-
sent à fréquenter « ce qui est impratique
et désagréable. Mme A.
La < Gazette sportive
Matches de Demain
U. S. M. 0. (1) contre S. C. M. (1)
L'U.S.M,O. qui vient de faire match "ul
avec le C.D.J. sera dans nos murs demain.
L'équipe est au point et nous assisterons à
une belle partie.
Nous recommandons au public d'être
calme si l'on veut voir l arbitre dans ses
moyens.
Les cris indisposent les joueurs et 1 arbi-
tre. Du calme s. v. p.
»
0. a
Matches de Dimanche dernier
1. S. C. M. (1) bal S. C. B. A. (1) par 2 à 1
Celle partie décousue ne IIOUS satisfait
pas du tout. La carburation manque. Les
avants fignolent trop. L'entrainement est
suffisant, mais les joueurs semblent ne pas
écouter les conseils du manager.
Il faut pour gagner, l'entente, la cama-
raderie entre les joueurs, et c'est alors sen-
lement que nous verrons l'esprit sportif qui
manque à t'équipe.
t.- b
ECHOS
Les retraites et les cumuls
Le décret concernant les cumuls vient
d'être publié par le « Journal Officiel ».
En ce qui concerne les retraités, le texte
primitif a été sérieusement modifié.
Les interdictions intéressent tous les
retraités attachés aux grandes administra-
tions de 1 Etat, des déparlements, des com-
munes, aux collectivités subventionnées,
etc., etc.
La Fédération Nationale des Retraités,
12, rue Armand Moissant, à Paris (15ae,
lient à la disposition des intéressés une
formule spéciale leur permettant de pré-
ciser leur situation.
Joindre un timbre pour la réponse.
SOUSCRIPTIONS
La COMPAGNIE ALGERIENNE accepte,
sans commission, les souscriptions à toutes les
émissions faites à PARIS, et, contre rembour-
sement des frais, les souscriptions faites en
Province et à l'Etranger.
Opérations di verses sur Titres
La COMPAGNIE ALGERIENNE se charge
de toutes opérations sur titres, telles que
versements de libération, répartitions ou rem-
boursements, avec ou sans lots, échanges,
estampillages, timbrages, renouvellement de
feuilles de coupons, réfections, transferts,
conversions, etc.
doucement peudant une demi-heure. Re-
tirer ensuite les escargots de leur coquille,
les égoutter et laver à plusieurs eaux les
coquilles. Retirer ensuite à chaque escar-
got le boyeau vert qui communiquerait
un goût d'amertume, et les remettre en-
suite daus les coquilles. Garnir le vide
avec du bon beurre frais, fortement ma-
nié de persil et d'aïl finemeut hachés. de
sel, de poivre. Faire cuire au tour dans
une escargotière, de façon qu'ils ne puis.
sent se renverser et laisser couler le
beurre. Servir bouillant.
Beaucoup de gourmets laisse à l'escar-
got le train de derrière. C'est affaire de
goût. A mon avis, l'escargot n'a rien à
gagner à être accompagné de ce supplé-
ment.
ESCARGOTS FRITS. - Prendre des M.
cargots cuits à la mode de Nancy, les
mettre dans un plat, assaisonner avec sel
et poivre, saupoudrer de persil haché,
arroser avec huile et cilron. Les enfiler à
des petites brochettes de bois ; tremper
dans une pâte à frire et plonger dans une
friture chande. Quand la pâte est de belle
couleur, les égoutter, retirer les brochet.
tes et dresser.
A
1 1
LA GAZETTE
Dix-septième année - Numéro 836
Samedi 14 "ovalDrs 1936
Les abonnements et annonces sont
payables d'avance.
20C DE MOSTAGANEM 20C
Journal indépendant et d'intérêt général paraissant tous les Samedis
BUREAU & ADMINISTRATION : Avenue Gustave Jobert
« Nous avons signé avec
la nation russe un pacte, et
ce pacte nous l'avons conclu
non pour faire revivre l'ère
des croisades, mais pour
maintenir la Paix ».
Dépêche de Toulouse
Les annonces sont reçues à :
Alger, 57, rue d'Isly.
Paris, 62, rue Richelieu.
Un Empire
mais pas d'esprit Impérial
- Un empire de cent millions d'hommes,
un drapeau qui flotte sur les cinq parties
du monde, des côtes d Afrique aux îles
du Pacifique, toute l'immense traînée de
la gloire française, Madagascar une autre
France, l'Indochine une métropole, au
Maroc un éblouissemeut de cités royales.
Et à Paris ?
A Paris : au Quai d'Orsay, une simple
« direction » confiée à un diplomate de
même grade que notre représentant en
Lithuanie. Rue Oudinot, uu ministère
crasseux, des salles noirêtres, des pièces
moisies, cela « lait pauvre) et sent la
pension de famille bon marché. On a
peine à y évoquer les soldats ou colons
au grand air du bled, et ces pionniers
lancés dans des pays inconnus, sans sou-
tien, incompris et donnunt à la France
malgré elle des territoires qui, aujour-
- d'hui, tout - vivre - uu - irançais sur quatre.
Entre tant de grandeur et tant de mes-
quinerie, il y a un contraste douloureux
et dramatique.
Qu'est-ce que l'empire pour Paris P Une
administration. Au Maroc, pour cinq mil-
lions d'indigènes et cent vingt-cinq mille
européens, il y a seize mille fonctionnai.
ree, soit, avec leurs femmes, leurs en-
fants, leurs vieilles mères et leurs vieilles
tantes, lu moitié de la population fran-
çaise ! Dans l'Indochine, de vingt millions
d'âmes, nous avons autant de fonction-
naires que les Anglais en ont daus 1 Inde
de trois cents millions d hommes.
Quant aux colons, ils peinent, transpi-
rent, risquent, dépensent, gaspillent, se
ruinent et meurent sans qu'on s'occupe
d'eux, sans même que l'on paraisse savoir
qu'ils existent. Le « civil » est pour le
fonctionnaire des colonies un gêneur que
l'on cherche à éconduire et a décourager.
On serait si tranquille sans ces ennuyeux.
Une colonie sans colonl, rien qu'avec des
indigènes, quel rêve. Il y a des endroits
où on a su le réaliser. Pas très loin de
France, au sud du Maroc, daus cette riche
vallée du Sous, si ferme et si tempérée
qu'elle pourrait être notre Californie ; eh
bien, quoique la sécurité y soit aussi
grande aujourd'hui que dans la banlieue
parisienne, la région demeure toujours
interdite à la colonisation qui dérange-
rait la quiétude de ces messieurs ; à moins
que ce ne soit les spéculations de quel-
ques hommes d'affaires bien placés.
L'Empire ? Il n'y pas d'Empire.
La France ne parait pas se rendre
compte qu'elle a élargi ses vieilles fron-
tières, elle ignore tout de sa grandeur,
elle vit sur un empire comme sur un
arrondissement ; elle prétend garder des
territoires à dix mille lieues d'elle avec
deux avisos et trois cannonières et croit
pouvoir gérer des morceaux d'Afrique ou
d'Asie avec des méthodes et des procédés
de sous-préfecture.
Au fond, notre régime de comitards de
quartier déteste les colonies ; l'Empire est
contraire à son idéologie. La mentalité
régnante est antiimpériale. La plupart du
temps, Il y a antinomie entre le régime
et l'Empire. Au point que certains se de-
mandent si un jour nous ne serons pas
obligés à un choix : on garder le régime
ou garder l'Empire.
Pour réussir ce cbef-d'œuvre qu'est le
Maroc, il a fallu un homme extraordi-
Daire qui scandalisait les gens de la Mé-
tropole, lesquels ont fini par le limoger
..nl égards ; il a fallu un aristocrate
comme le maréchal Lyautey « ce royalis-
te », disait la princesse Bibesco « qui a
donné un empire à une république ».
LA MEDISANCE
C'est le plus terrible ennemi des rela-
tions d'habitude, de devoirs, de sélection
et d'affaires, et ce qu'on ne sait pas assez
peut être, c'est l'immense tort commer-
cial que ce procédé fait à la vie quoti-
dienne. Le mot «commercial», qui sem-
ble entrer ici, dans une question de mo-
rale, comme uue charrette dans une
église, n'en est pas moins exactement à
sa place. La vie quotidienne, qu'elle soit
familiale, mondaine ou travailleuse, est
toujours un commerce, car elle est basée
sur l'échange : on ne peut vivre seul;
c'est une Ici stricte à laquelle nul ne dé-
roge sans défaillir au progrès, ni mettre
en péril sa prospérité personnelle.
Et, du moment que le groupement
s'impose, la solidarité apparait avec son
cortège de devoirs. Le premier de ces
devoirs, au point de vue moral, c'est l'in-
dulgence du cœur ; au point de vue so-
cial, c'est la discrétion de paioles : deux
vertus parenles. Par cela même que l'é-
change obligatoire de la vie ouvre les
portes et soulève les voiles, nous devons
avoir des yeux pour peu voir et des oreil-
les pour vaguement entendre.
Cela ne veut pas dire qu'il faille excu-
ser le mal et lui laisser passer notre
seuil - ce qui réserve complètement notre
droit de le juger dans l'intimité de notre
conscieuce. Cette conspiration du silence
est charitable, cela va de soi ; elle est
également pratique - ce qu'il est facile de
démontrer.
« Si j'avais la main pleine de vérités,
disait Fontenelle, je me garderais bien de
l'ouvrir t. Il s'en garda bien, en effet, et
Tout s'est fait contre les politiciens. Jules
Ferry, â qui nous devons la Tunisie et
l'Indochine, a été par les députés chassé
sous les hués. Les débats de la Chambre
marqueut le constant désir d'arrêter les
«aventures» dans lesquelles ou «jetait
le pays ».
Mais pendant qu'à la tribune on tonne
contre les « folies sanglantes du Maroc J,
des officiers, sans tenir compte des or-
dres ou contre-ordres du ministère, mar-
chent, avancent, pénètrent ; des Français
de toutes classes partent au delà des mers
se battent, conquièrent, organisent.
C'est qu'au delà des régimes transitoi-
res, il y a le tempérament français. Quel,
que soit son mode temporaire, la nation
française à ses goûts et ses tradition?. Et
ces traditions sont celles d'une sève vi-
goureuse. Nous sommes de cette race qui
a débarqué en Amérique avant les Espa-
gnols et conquis les Indes avant les An-
glais. Nous oublions toujours que les
Gaulois, non seulement avaient pris Rome
deux ou trois siècles avant que César ne
leur rendit leur visite, mais encore s'é-
taient avancés jusqu'en Anatolie asiatique
où il y eut longtemps des royaumes
« galates ».
L'histoire de la nation fiançaise est celle
d'incessantes conquêtes. A plusieurs re-
prises, nous avons conquis de grands em-
pires ; il y eut l'Empire des croisades, il y
eut l Empire de Louis XV. Et mainteuant,
que reste-t-il des royaumes francs d'Athè-
nes et de Jérusalem, sinon quelques rui
nes de châteaux-foi Is encore debout sur-
les falaises d'Orient, que reste-t-il de
l'œuvre de Dupleix aux Indes, sinon cinq
misérables « comptoirs » et un grand
souvenir ?
Méditons ces exemples et mesurons le
risque que nous courrons de nouveau
aujourd'hui à avoir un Empire et à ue
pas avoir l'esprit impérial.
Georges ROUX.
(de l'Emancipation Nationale),
Les conseils de Mélanie
L'ESCARGOT
L'escargot doit jeûner au moins huit
jours, de façon qu'il dégorge convenable-
ment les herbes suspectes dont ce mollus-
que est très friand : il a, en effet, un goût
abominable pour la helladone, la cigüe,
la jutquiame, etc. Il fait de ses plantes
redoutables pour l'oiganisme humain, son
régal faVOri. Après avoir mis à la dièle
cet inquiétant personnage, on pourra le
consommer sans crainte.
Passons maintenant aux préparations :
ESCARGOTS A LA PARISIENNE. -
Mettre les escargots dans uu vase avec
sel et vinaigre ; les remuer avec les mains
pour les faire dégorger. Laver ensuite à
plusieure eaux et les mettre dans une
marmite de terre avec de l'eau, du sel et
un petit sachet de cendre. Faire bouillir
cepeudant nul autant que lui ne traversa
collectiou plus variées de bassesses et
d'impelfections, puisqu'il atteignit un
siècle, et qu'une dizaine d'années cons-
cientes, vécues par l'homme entre sei as-
pirations et ses déceptions, suffisent d'or-
dinaire à lui taire connaître tout ce que
l'existence humaine peut charrier de
limou.
Mais Fonteuelle avait une philosophie
commerciale de cette adaptation du sens
pratique au jugement lui permit de vivre
cent ans sans querelles et de mourir sans
ennemis. Peu de uous pourraient en dire
autant.
C'est que la médisance à cette excuse
d'être à peu près la vérité. Elle n'alarme
pas la conscience comme la calomnie.
Après tout l'incident qu'on raconte, le fait
qu'on révèle, le travers qu'on met au jour
la faute qu'on divulgue - sont véridiques.
Personne ne vous a prié de les tenir se-
crets ? Personne, c'est vrai ; mais la pru-
dence vous fait, de les taire, la plus pra-
tique des obligations. Le mal fait à autrui
de ce chet, s'indique assez de lui-même
pour quï: soit iuutile d'insister. Celui
que nous en r étirons personnellement
étant plus indirect, bien que très réel, a
besoin d'être un peu plus démontré.
D'abord il est rare que la médisance
n'arrive pas à l'oreille de celui qui en est
l'objet. Et soyez certains que les trans-
metteurs de la méchaute chose s'abiite-
ront derrière le point de départ. Vous
voilà donc avec un ennami sur les bras.
Mais comme vos paroles auront été re-
vues et singulièrement augmentées, vous
vous empresserez, en bonne justice, de
rendre à César ce qui est à César, à Cé-
sarine ce qui vient de Césarine : c'est-à-
dire de restituer à chacun la paternité de
ses aggravations.
Si vous ne récoltez pas, à celte remise
en place, une demi-douzaine d'ennemis,
il ne faudra pas vous plaindre. C'est nne
moyenne acceptable. Voilà donc, pour
une médisance, brouilles diverses en gra-
vité avec plusieurs personnes qui vous
étaient sympathiques, agréables ou utiles.
Vous perdrez ainsi pour vous ou les vô-
tres, des centres d'appui dont l'absence
peut, à uu moment donné, détruire l'é-
quilibre ou menacer la stabilité de votre
situation matérielle.
Pour combler ce vide, vous repeuplez
d'inconnus le cercle de voire activité.
Pour que vous recommenciaz plusieurs
fois le même manège, vous aurez vite fait
le tour du groupe auquel votre genre
d'existence vous relie. Alors, vous vous
condamnerez à vivre seul. ce qui n'est
pas toujours possible : l'indépendance
est le plus rare de tous les luxes - ou vous
resterez sur le pied de guerre avec tous
ceux que les nécessités sociales vous pous-
sent à fréquenter « ce qui est impratique
et désagréable. Mme A.
La < Gazette sportive
Matches de Demain
U. S. M. 0. (1) contre S. C. M. (1)
L'U.S.M,O. qui vient de faire match "ul
avec le C.D.J. sera dans nos murs demain.
L'équipe est au point et nous assisterons à
une belle partie.
Nous recommandons au public d'être
calme si l'on veut voir l arbitre dans ses
moyens.
Les cris indisposent les joueurs et 1 arbi-
tre. Du calme s. v. p.
»
0. a
Matches de Dimanche dernier
1. S. C. M. (1) bal S. C. B. A. (1) par 2 à 1
Celle partie décousue ne IIOUS satisfait
pas du tout. La carburation manque. Les
avants fignolent trop. L'entrainement est
suffisant, mais les joueurs semblent ne pas
écouter les conseils du manager.
Il faut pour gagner, l'entente, la cama-
raderie entre les joueurs, et c'est alors sen-
lement que nous verrons l'esprit sportif qui
manque à t'équipe.
t.- b
ECHOS
Les retraites et les cumuls
Le décret concernant les cumuls vient
d'être publié par le « Journal Officiel ».
En ce qui concerne les retraités, le texte
primitif a été sérieusement modifié.
Les interdictions intéressent tous les
retraités attachés aux grandes administra-
tions de 1 Etat, des déparlements, des com-
munes, aux collectivités subventionnées,
etc., etc.
La Fédération Nationale des Retraités,
12, rue Armand Moissant, à Paris (15ae,
lient à la disposition des intéressés une
formule spéciale leur permettant de pré-
ciser leur situation.
Joindre un timbre pour la réponse.
SOUSCRIPTIONS
La COMPAGNIE ALGERIENNE accepte,
sans commission, les souscriptions à toutes les
émissions faites à PARIS, et, contre rembour-
sement des frais, les souscriptions faites en
Province et à l'Etranger.
Opérations di verses sur Titres
La COMPAGNIE ALGERIENNE se charge
de toutes opérations sur titres, telles que
versements de libération, répartitions ou rem-
boursements, avec ou sans lots, échanges,
estampillages, timbrages, renouvellement de
feuilles de coupons, réfections, transferts,
conversions, etc.
doucement peudant une demi-heure. Re-
tirer ensuite les escargots de leur coquille,
les égoutter et laver à plusieurs eaux les
coquilles. Retirer ensuite à chaque escar-
got le boyeau vert qui communiquerait
un goût d'amertume, et les remettre en-
suite daus les coquilles. Garnir le vide
avec du bon beurre frais, fortement ma-
nié de persil et d'aïl finemeut hachés. de
sel, de poivre. Faire cuire au tour dans
une escargotière, de façon qu'ils ne puis.
sent se renverser et laisser couler le
beurre. Servir bouillant.
Beaucoup de gourmets laisse à l'escar-
got le train de derrière. C'est affaire de
goût. A mon avis, l'escargot n'a rien à
gagner à être accompagné de ce supplé-
ment.
ESCARGOTS FRITS. - Prendre des M.
cargots cuits à la mode de Nancy, les
mettre dans un plat, assaisonner avec sel
et poivre, saupoudrer de persil haché,
arroser avec huile et cilron. Les enfiler à
des petites brochettes de bois ; tremper
dans une pâte à frire et plonger dans une
friture chande. Quand la pâte est de belle
couleur, les égoutter, retirer les brochet.
tes et dresser.
A
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